Ça faisait un certain temps que Cal se renseignait sur cette femme. Lysandre. Son nom de famille, il n’avait pas réussi à l’obtenir, mais ça n’était qu’un détail. Il savait qui elle était dans les grandes lignes, ce qu’elle faisait pour vivre…Cette partie d’information, le PDG n’avait pas eu besoin de se renseigner par le biais d’autres personnes. Ou même de faire jouer son réseau. Il y avait assisté en live. Il n’aurait pas dû, ou plutôt, il n’aurait pas dû en ressortir vivant. Cette femme, lorsqu’elle a un contrat, elle ne va pas simplement « tuer » quelqu’un ; elle chasse. A l’instar des lionnes qui guettent, des heures durant, les gazelles et autres zébus dans la savane africaine jusqu’à ce que l’un soit suffisamment éloigné du groupe pour se jeter dessus, le poursuivre jusqu’à le piéger dans ses mâchoires et, finalement lui donner le coup de grâce pour le ramener au reste de la horde pour nourrir les mâles et les petits. Sauf qu’ici, il n’était pas question de chasser pour la survie d’une espèce ou d’un groupuscule ; il s’agissait de chasser pour exaucer une demande, payée certes, un souhait de voir un autre être humain mort de façon à se rendre la vie plus facile sans que personne ne soit inquiété de la sorte.

Pour être honnête, depuis cette nuit fatidique où il a été le témoin anonyme de cette chasse ordonnée et commandée, Cal ne peut oublier cette femme. Un visage fort, le masque de la détermination peint sur chaque trait de son visage. Absolument…Magnifique. C’était si rare de voir une détermination aussi violente et pure. En tout cas, elle a marqué l’esprit du métamorphe. C’est d’ailleurs ce qui allait l’aider à revoir cette femme. Son pouvoir de métamorphose en chaton. Car, comme dit plus tôt, le PDG avait fait des recherches sur elle et il se doutait qu’en débarquant comme une fleur sur son pallier en humain, avec sa grande stature, ses yeux charmeurs où résidaient cependant une certaine malice qui s’alliait avec son tempérament manipulateur. Jamais elle ne lui laisserait l’occasion de s’approcher d’elle comme il le souhaitait. Jamais et il le savait parfaitement. Alors ce qu’il allait faire, c’était de l’ordre du fourbe. Fourbe, presque vicieux et tordu. Cependant, il n’avait pas d’autres choix pour éviter de se retrouver avec des amis de Lysandre qui viendraient se faire une joie de lui refaire le portrait, si tant est qu’elle ne le lui refasse pas elle-même.

Arrivant près de l’entrepôt où il savait qu’elle logeait quand elle n’était pas autre part, Cal trouva un coin discret et fit quelque chose qu’en temps normal il ne ferait jamais en public : il se déshabilla. Alors que l’on soit bien clair, le brun n’avait aucune gêne face à son corps ou à la nudité bien au contraire ; seulement il avait une image et une réputation à tenir, or se retrouver en couverture des tabloïds pour exhibitionnisme n’était pas pour aider cette réputation en question. Alors oui il se cachait, d’autant plus vu la suite : il se transforma, littéralement, en chaton. Un joli, tout mignon petit chaton brun et blanc, l’air innocent au possible et malicieux comme pas deux. Il avait pris soin de cacher ses vêtements, de façon à ne pas se les faire voler par un badaud passant par-là. Transformé, sûr de ne pas se faire attraper par une personne autre que la cible, Cal courut sur ses quatre petites papattes jusqu’à la porte de l’entrepôt, où il entreprit de savamment gratter la porte, bien fort, de manière bieeeen répétitive, jusqu’à ce qu’on lui ouvre la porte. Techniquement, il pourrait ouvrir cette porte, mais il ne voulait pas non plus abuser…