Le jour s’était levé sur l’Institut et contrairement à la veille, Shawn n’avait pas passé la matinée dans son lit. Cela ne lui arrivait pas souvent d’avoir deux jours de congés successif, ça ne lui arrivait pas souvent non plus de trainer sous la couette. Il accusait une petite baisse de régime dernièrement, qu’il pouvait mettre sur le compte de l’hiver ou tout simplement sur le fait que les mauvais souvenirs refaisaient surface à mesure que sa mauvaise période approchée. Il n’aimait pas tomber dans une sorte de léthargie à ruminer de sombre pensées alors il faisait en sorte de toujours s’occuper et de ne pas rester trop seul. D’ailleurs aujourd’hui il n’avait pas trainé car il devait retrouver son amie –et sans doute la meilleure- Erienne dans l’après-midi. Il s’était donc levé, s’était rendu dans la salle de bains pour constater qu’il avait quand même une tête à faire peur, s’était vêtu d’un simple jean et tee-shirt et avait attendu la venue de l’après-midi à l’Institut. Ils auraient d’ailleurs pu faire leur rendez-vous ici, puisque le Brotherhood y était désormais installé, mais Shawn préférait sortir de ses murs pour se détendre totalement. En plus, c’était une sorte de rituel pour eux de se retrouver régulièrement et de discuter de tout et de rien, les sujets importants comme les banalités quotidiennes et il trouvait les lieux extérieurs bien plus appropriés pour ça. Il avait donc fini par enfiler son manteau et sortir.

Il était désormais, assis à la table d’un vieux café, côté fenêtre, attendant l’arrivée d’Erienne vu qu’il était en avance. C’était un de ces établissement classique que l’on trouve à peu près n’importe où, quel que soit la ville, avec des banquettes en vinyles bordeaux et des tabourets de comptoir de couleur identique. Comptoir où trônait bien souvent profusion de pâtisseries et gâteaux, tous sous cloches. Elle n’était pas encore arrivée et pourtant quand la serveuse s’approcha de lui il commanda. Un café crème et un brownie pour lui, chocolat chaud et une part de tarte aux pommes pour elle. Pendant les six mois qu’il avait passé à faire le serveur dans un établissement de même style, c’est ce qu’elle avait commandé le plus fréquemment. C’était d’ailleurs dans un café qu’ils s’étaient rencontrés la première, dans le même café qu’ils avaient sympathisé, derrière ce café qu’elle l’avait surpris à se servir de son don en martyrisant une benne pour évacuer sa colère et aujourd’hui encore ils aimaient se retrouver pour partager un café.

Shawn aimait ces rencontres, il aimait passer du temps avec elle ou ne serait ce que la voir. Ils avaient développé une profonde amitié au fil du temps et c’était vers elle qu’il se tournait pour certains conseils ou pour se confier sur des sujets plus sensibles. La serveuse apporta finalement les deux commandes et il se perdit dans des pensées plus incertaines et plus amer qu’à son habitude. Heureusement Erienne ne tarda pas à arriver à son tour et c’est d’un grand sourire qu’il accueillit son arrivée. Il lui laissa le temps de s’installer avant de faire la moindre remarque.

« Je me suis permis de commander pour toi, j’espère que ma mémoire ne m’a pas fait défaut ? »

Il lança à nouveau un petit sourire taquin à la jeune femme. Ca l’amusait beaucoup et il espérait que c’était également le cas pour son amie. Il n’était d’ailleurs pas sûr que, dans le cas contraire, elle ose lui dire que son petit manège n’était pas si drôle que ça et le laisse continuer par simple gentillesse.

« En tout cas ça me fait vraiment plaisir de te voir. »

C’était peut-être évident au vu de sa tête, mais il avait quand même voulu le dire à voix haute. On avait trop tendance à perdre l’habitude de dire les choses simples ou évidentes et lui trouvait ça dommage. Une petite voix dans son esprit, très proche de celle de son frère était d’ailleurs en train de se moquer de lui pour ça.

Shawn ne s’était pas trompé dans sa commande, les goûts d’Erienne n’avait pas changé. Cela faisait écho à la réflexion qu’il avait eu il y a peu sur le temps qui s’écoulait sans qu’au final rien ne change vraiment. Sur le coup ça l’avait déprimé comme pas possible, mais aujourd’hui dans ce café, cette pensée avait un côté rassurant. La délectation intense et la joie qu’il vit apparaitre sur les traits de son amie qui n’avait pu résister plus longtemps à l’appel de sa part de tarte fit s’élargir le sourire taquin de Shawn. C’était un spectacle assez adorable à voir il fallait bien le dire, il la laissa donc savourer son met à loisir, buvant de son côté une gorgée de son café. Pour des moments et des instants semblables, il fallait bien le dire c’était en effet rassurant que rien ne change. Puisqu’elle avait lancé les festivités il prit lui aussi un morceau de son brownie. Et puis ce n’était pas galant de la laisser manger seule ! La bonne blague, au moins son sens de l’humour n’hibernait pas lui, mais tout ça pour ne pas dire qu’il était un ogre gourmand et qu’il n’aurait sans doute pas réussi à attendre bien longtemps avant d’attaquer sa douceur au chocolat. Et puis avec la bouche pleine, il résisterait plus à l’envie de se moquer gentiment de sa passion pour la tarte aux pommes. La jeune femme ayant savouré à loisir son premier morceau, reporta son attention sur lui afin de le questionner.

« Ma foi c’est mon jour de repos alors ma journée a été très calme pour le moment, si on enlève le passage ou je me suis explosé l’orteil contre le pied de mon lit bien sûr. »

Tout le monde le connaissant un minimum pouvait vous raconter le récit « héroïque » de Shawn se cognant contre quelque chose, ou de Shawn se cassant la figure ou même de Shawn renversant ce qu’il avait dans les mains. De quoi faire une émission bêtisier…En bref son côté maladroit et accidentel était bien connu et il était étonnant qu’on lui confie encore des choses fragiles à l’occasion.

« Tu sais, tu travailles trop, il était vraiment temps que je te fasse sortir apparemment ! Ce faire kidnapper par son Université franchement … La prochaine fois c’est moi qui viendrais t’enlever ! » Un rire lui échappa, avant de redevenir sérieux – et oui ça lui arrive. « Plus sérieusement sinon, ça se passe bien tes études ? »

Son sourire se fit plus léger, il avait complètement abandonné ses propres études à la mort de son père. Il ne regrettait pas son choix, mais il lui arrivait parfois de se demander où il serait s’il avait continué. En tout cas il ne ratait jamais l’occasion d’encourager Erienne même si ce n’était pas forcément nécessaire. Un jour il se rendrait à l’université pour la voir et lui ferait un numéro de pompom tient ! Pas sûr qu’elle apprécie la blague mais lui était déjà en larme rien que d’imaginer la scène.

« La cohabitation au sein de l’Institut se passe plutôt bien si c’est ce que tu veux savoir. En tout cas de mon côté je n’ai rien eu à signaler. J’ai bien rencontré quelques personnes du Brotherhood, notamment la fois où le chien de mon patron s’est sauvé et où j’ai du lui courir après. Et toi tu as quand même pu voir un peu de monde à l’Institut ? »

Les deux factions avaient des opinions et des croyances différentes sur l’avenir humain/mutants mais ça n’avait jamais provoqué de problèmes entre eux. Peut-être parce qu’il s’était toujours montré compréhensif et à l’écoute pour son amie quelque soit son problème, et vice-versa. En vérité il n’avait rien contre le Brotherhood, leurs idées ne lui correspondaient juste pas. Il avala une nouvelle gorgée de son café, il n’était pas pressé de rentrer, il avait des milliers de choses à raconter, beaucoup étant sans doute des bêtises et tout autant de choses à entendre, ne serait ce que la raison de ce petit air soucieux qui venait d’apparaitre sur le visage de la mutante.

Spoiler:

Le rire de la jeune femme face à ses exploits de maladresse n’eut pour d’autre effet que d’agrandir son propre sourire. Il arrivait souvent quand il la voyait un peu déprimé de faire le guignol pendant des heures jusqu’à ce qu’il soit bien certain de lui avoir complètement changé les idées. Il était en effet inconcevable pour Shawn de laisser une fille aussi gentille qu’Erienne être envahie par les soucis. Certes il était réellement très maladroit, mais cela ne l’arrêtait pas quand il s’agissait de faire le pitre, c’était même au contraire un atout considérable. Et malgré ce côté clown assez prononcé qu’il avait en sa présence, les deux amies étaient parfaitement capable de discussions sérieuses. Ainsi cette histoire de kidnapping était sa façon à lui de lui dire de prendre soin d’elle et que sa présence lui avait un peu manqué ces derniers temps. Erienne était sa meilleure amie et sans doute la personne dont il s’était le plus rapproché depuis le départ de son petit frère. En cela elle comptait beaucoup pour lui et il désirait donc plus que tout la voir réussir ses projets d’avenir.

« Ne t’inquiètes pas je patienterai. Je ne voudrai pas priver la ville d’un futur coroner alors la réussite de tes examens passe avant moi. »

Et puisqu’elle semblait encore indécise sur la voie qu’elle suivrait après, cela impliquait que très bientôt elle aurait de nouveau du temps libre et donc du temps pour lui. Alors oui il pouvait parfaitement être sage et attendre gentiment la fin de session.

« Oui prends ton temps, tu choisiras au moment voulu la voie qui te plait et te convient le mieux. Je ne m’inquiète pas pour toi de se côté-là. »

Il lui fit un nouveau sourire qui se transforma en une moue un peu songeuse quand elle aborda ses propres projets d’études inexistant depuis le drame qui l’avait frappé. C’est vrai que récemment il avait songé à reprendre une quelconque forme de scolarité, mais il était toujours très hésitant. Il s’était trouvé une assez bonne place de mécanicien dans ce garage et bien que passionné par les voitures il commençait à s’ennuyer un peu.

« C’est assez embrouillé pour moi en fait, c’est vrai que j’y repense pas période, mais j’ai l’impression que je suis encore trop changeant. A la mort de mon père tu sais que j’ai complètement abandonné mes projets dans l’architecture. Je voulais rejoindre l’armée, mais je ne contrôlais plus vraiment mes émotions alors c’était une mauvaise idée. Heureusement que mon frère m’a fait entendre raison avant de partir. »

Ses émotions avaient toujours eu un certain effet sur ses dons et ses capacités et le décès de son père avait réduit le contrôle qu’il en avait à presque rien. Shawn avait ainsi passé des mois à se solidifier et à se dissoudre pour un rien. Il avait d’ailleurs rejoint l’Institut Xavier dans le but de récupérer le contrôle ce qui était en bonne voie bien que les choses se fassent petit à petit.

« Je me plais pas mal au garage où je travail actuellement, mais j’ai l’impression que je commence à m’ennuyer un peu alors reprendre les études pourquoi pas ? Mais pour aller où ? L’architecture peut être ? Ou pourquoi pas les écoles d’art ? Ou que sais-je encore ? Bref je crois que j’ai encore besoin de réfléchir quand même.»

Il fit un sourire à son amie. C’était gentil de sa part de se préoccuper de lui et de l’écouter, elle était vraiment devenue sa confidente avec le temps. Il écouta donc avec attention ses propres doutes sur le fait d’être mal vue par les autres membres du Brotherhood si on la voyait se lier avec des élèves de l’Institut.

« Je comprends ne t’inquiètes pas, après tout c’est un peu ta famille, c’est normal que cette idée te gêne. Je pense quand même que tu peux discuter avec les personnes de l’Institut sans avoir l’impression de porter préjudice aux autres membres du Brotherhood. Après tout, notre relation n’a jamais rien changé à ça. »

Il approuva finalement d’un nouveau sourire sa décision de revenir à l’Institut le soir même. Il allait vraiment pouvoir profiter de la présence d’Erienne un maximum avant de la laisser tranquille jusqu’à la fin de session. Il sautait de joie et pas qu’intérieurement.

« Voyons ce n’est pas mon genre d’abandonner une amie, bien sûr que je te présenterai à tout le monde. Je suis sûr qu’ils seront ravis de te rencontrer et peut-être même jaloux ! »

Il éclata de rire, renversant au passage le sucre en poudre posé sur la table. Gagné ! Il n’en ratait vraiment pas une. Réparant ses bêtises aussi bien que possible il reporta son attention sur la jeune femme.

« Une autre part de tarte avant que je continu de te harceler de questions et de mon humour idiot ? »

Après des jours de baisse de régime, il était survolté. Jamais il ne pourrait assez remercier Erienne de le faire sortir de son apathie à cette période si critique pour lui.

Erienne accepta une seconde part de tarte pour son plus grand plaisir, aussi s’empressa-t-il de faire signe à la serveuse pour passer une nouvelle fois commande. Au passage il en profita pour se prendre une deuxième part de chocolat. Gourmandise ? Bien évidemment, même s’il préférait dire que c’était par pure galanterie envers son amie. La commande prise, Shawn reporta son attention sur la brune qui semblait avoir de nouvelles questions pour lui. Elle semblait se faire du souci pour lui et il voulait la rassurer, après tout il y avait plus à plaindre que lui. Mais manque de chance pour Erienne, la musique du jukebox cessa de jouer quelques secondes avant qu’elle ne l’interroge sur ses efforts pour reprendre le contrôle de ses dons. D’habitude c’était lui le spécialiste pour ce genre de tuile et il eu un regard compatissant pour la jeune femme, alors qu’elle se rattrapait sur le champ.

Il préféra ne pas tourner la tête pour voir combien étaient en train de les dévisager, ce n’était pas nécessaire, il suffisait simplement de les sentir. Il préférait les ignorer et faire comme si ils poursuivaient une conversation des plus normales. C’était le plus intelligent à faire et surtout il ne voulait pas gâcher ses retrouvailles avec son amie en se mettant sur la défensive ou en devenant parano. Après quelques secondes, l’ensemble du café semblait avait d’ailleurs reprit son activité normal. Il en fut soulagé. Non pas qu’il redoutait qu’on le prenne à parti, il était bien assez capable de se débrouiller et de se sortir de ce genre de situation, même si ça ne l’enchantait pas trop. Mais il ne voulait surtout pas qu’Erienne se retrouve prise dans ce genre de problèmes. Elle reprit d’ailleurs la parole et il lui fit un nouveau sourire pour la rassurer.

« Ne t’excuses pas tu n’y es pour rien. Et de toute façon je suis le roi de la gaffe et de la malchance alors, ce serait un comble de ma part de te reprocher quoi que ce soit. »

La serveuse revint à leur table avec leurs deux commandes qu’elle déposa sous leur nez. Shawn fit un sourire chaleureux et la remercia, avant de reporter son attention sur Erienne. Il préférait ne pas trop s’appesantir sur les regards qu’on pouvait leur jeter, mais au cas où des oreilles indiscrètes trainent encore, il continua à faire comme si ça n’avait été qu’un simple lapsus.

« Ca va de mieux en mieux pour mes devoirs, merci. Je n’ai presque plus de problèmes, les professeurs et l’Institut m’aide beaucoup. »

Il avait très envie de rire après une telle phrase mais se retint, pour ne pas mettre son amie plus dans l’embarras. Attaquant vivement sa deuxième part, il réfléchit à quelle suite ils pourraient donner à leur programme de retrouvailles. Il ne voulait pas que l’ambiance soit plombée à cause d’un petit accident de rien du tout et leva le regard vers la jeune femme.

« Ca te dit qu’on aille faire un tour, une fois nos parts fini ? On pourra parler de tes propres devoirs si jamais tu as besoin ou envie. »

Il était toujours à l’écoute pour Erienne avec qui il partageait de nombreux points communs. Alors, il fit un nouveau sourire à son amie, un sourire qu’il voulait plus rassurant cette fois.

Il voyait bien le malaise de son amie face aux derniers regards encore insistant braqués sur eux. Elle terminait son chocolat et sa tarte avec un empressement tel qu’on aurait pu croire qu’au fond elle craignait que Shawn vienne piquer dans son assiette. Il lui avait donc proposé de poursuivre leurs retrouvailles à l’extérieur et il n’avait pas eu besoin de la prier pour qu’elle accepte. En plus de cela, le temps était clément et il était dommage de ne pas en profiter. Une petite ballade leur permettrait de digérer tranquillement tout en leur permettant d’avoir une conversation plus ouvertes que s’ils avaient eu à craindre qu’on finisse par les remarquer. De toute façon, l’existence des mutants ne resterait pas éternellement un secret. Les rumeurs à ce sujet étaient même de plus en plus présentes. La seule chose que Shawn espérait, c’était que d’ici là les mentalités auraient assez évolué et surtout que la façon de présenter ne leurs seraient pas préjudiciable. Au fond il était certain qu’une entente était possible. Sauf qu’il n’était pas ici pour débattre du sujet et de l’avenir, mais pour passer d’agréable retrouvaille avec une amie qu’il n’avait pas eu l’occasion de voir depuis longtemps, d’autant qu’il risquait de retomber dans la morosité avec tout ça.

Relevant le nez de sa tasse, il manqua s’étouffer en voulant rire, tandis qu’Erienne s’éloignait après lui avoir dit d’avaler son restant de gâteaux tout rond. Comme s’il avait besoin qu’on lui dise de se montrer gourmand. Il engloutit donc rapidement le restant de son assiette et demanda à ce qu’on apporte la note. Voyant la jeune femme revenir à leur table, il se leva, réenfilant sa veste, sortant quelques billets de ses poches au moment où elle-même déposait les siens sur la table. Puisqu’elle était pressée de sortir, il ne fit aucun commentaire, mais il aurait très bien pu régler pour eux deux. Pour répondre à son amie, il fit simplement un geste de la main pour l’inviter à sortir, tout en montrant qu’il la suivait. Déposant sa propre part sur la table, il emboita le pas et se retrouva ainsi dehors. La rue semblait très animée, entre la circulation des voitures et tous les autres promeneurs qui comme eux avaient décidés de profiter de cette journée agréablement. Toujours, à quelques pas du café qu’ils venaient de quitter, Shawn se tourna vers Erienne afin de décider de la suite du programme.

« Tu préfères quoi ? Qu’on flâne en regardant les magasins ou juste qu’on se ballade dans un endroit plus calme ? »

Il n’était pas franchement fan et grand praticien du lèche vitrine et ne se rendait en général dans les magasins que quand il en avait besoin, mais il y avait quand même pire façon pour passer son après-midi. Et puis du moment qu’il pouvait discuter le restant de la journée avec son amie, il était prêt à faire n’importe quoi. Il se sentait plus heureux et plus épanoui qu’il ne l’avait jamais été ces derniers jours. La présence d’Erienne et les souvenirs de tous les moments qu’ils pouvaient passer ensemble aidait beaucoup et lui faisait ainsi prendre conscience de la place importante qu’elle occupait pour lui.