Elvie & Kara

Perdue dans mes pensées, je marchais le long de Times Square, sans prendre garde au nombre incalculable de gens qui se trouvaient autour de moi. J’étais partie de chez moi il y avait de ça presque deux heures, j’avais voulu me dégourdir les jambes, sans faire attention à l’itinéraire que je suivais. Encore une fois je laissais vagabonder mon esprit et je faillis même rentrer dans une pauvre dame âgée qui n’avait rien demandé. Dans une si grande ville, avec tant de gens, j’avais parfois vraiment l’impression de ne pas avoir assez d’espace et d’étouffer. C’est la raison pour laquelle il n’était pas rare, que je quitte la ville pour quelques heures.

Bref, j’accélérais le pas, là n’était pas le moment de s’égarer, je devais faire quelques courses avant de rentrer chez moi et de prendre mon service à 20h. Mais là parmi cette foule, j’entrecroisais tout coup le regard d’une jeune femme brune qui me fit faire volte-face, mon cœur s’accéléra sous le coup de l’émotion et j’inspirai profondément. Cela faisait si longtemps maintenant, mais j’aurais reconnu ses yeux pétillants de vie entre mille. Je stoppai net, alors que tout allait plus vite autour de moi. Je l’observai sans mot dire alors que tous les souvenirs remontaient à la surface, les bons comme les mauvais, mais plus encore celui du jour où elle était sortie de ma vie. Elvie, ma grande sœur, celle qui avait été mon modèle durant toute mon enfance et qui était pour moi d’une grande importance. Même si j’avais réussi à avancer et commencer à faire ma vie de mon côté, sa présence et nos moments de complicité me manquaient bien souvent…

Je m’approchai d’elle et plutôt que de simples mots, je la serrai dans mes bras comme pour m’assurer qu’elle n’était pas qu’un simple mirage. En effet, depuis qu’elle avait décidé de partir, j’avais bien souvent pensé à elle, je me demandais où elle pouvait bien être et ce qu’elle pouvait faire. Et finalement c’était ici à New York que je la retrouvais. La joie que j’avais de la revoir était si intense qu’elle était difficilement descriptible, j’avais l’impression de retrouver une partie de moi-même que j’avais perdu depuis un bout de temps. Je relâchai mon étreinte et la regardai dans les yeux, sourire aux lèvres.

- Elvie, je me demandais si on se reverrait un jour, si tu savais comme tu m’as manqué…

Un bruit strident résonnait à mes oreilles, je tentais l’enfouissement de ma tête sous un coussin mais ça ne marchait pas vraiment, je soupirais en ouvrant un oeil. Je donnais une tape que je voulais légère contre ce satané radio-réveil... Je me dirigeais vers la salle de bain, avant de me préparer et de m'habiller, puis je me dirigeais vers la chambre d'amis où Ethan dormait encore, je m'approchais de lui et le réveiller gentiment, puis je pris comme à mon habitude la direction de la cuisine, ou j'attrapais deux bols de lait, deux pommes et deux verres de jus d'orange

Le jeune garçon ne tarda pas à me rejoindre tout en se frottant les yeux, encore à moitié endormi. Je souris en allumant la télé et je laissais Ethan zappait, ça nous faisait un bruit de fond, on n'était pas vraiment du matin, mais on c'était levé tôt histoire d'arriver à l'heure à l'institut pour nos cours.

Une fois nos cours terminés on se retrouvait, on partait marcher ensemble, il me racontait sa journée, si jamais il avait des soucis, avec qui il passait son temps, des choses de ce genre, ce coup-ci il voulait passer par Times Square avant que l'on aille faire quelques courses pour le repas de ce soir.

Je vis une jeune femme rousse passait en courant près de nous, j'aurais pu jurer que c'était ma soeur Kara, de combien était la probabilité que je puisse la croiser dans New York. Ma petite soeur ? Puis je vis la jeune femme faire demi-tour sous nos yeux, je posais une main sur l'épaule d'Ethan, tout en comprenant que c'était bien ma soeur, cette dernière me prit dans ces bras avant de prendre la parole.

- Elvie, je me demandais si on se reverrait un jour, si tu savais comme tu m’as manqué…

- Kara, comment vas-tu depuis tout ce temps ? Qu'est-ce que tu deviens ?

Je la serrais dans mes bras à mon tour, avant de relâcher mon étreinte à mon tour, j'attrapais cependant sa main de ma main libre, je ne savais plus quoi dire, j'étais bouche bée pour le moment repensant aux souvenirs que j'avais partagés avec ma jeune soeur étant enfant, puis Ethan que je tenais toujours par l'épaule s'éclairci la gorge.

- Tu m'as manqué aussi, et je te présente Ethan. Longue histoire...

Voilà les quelques mots que j'avais réussis à enfin prononcé, puis une fois que j'avais présenté Ethan, je relâchais ma prise de son épaule pour passer la main dans son dos afin de l'inciter à avancer, ce dernier émit un sourire avant de s'avancer et de saluer la jeune femme.

Kara, comment vas-tu depuis tout ce temps ? Qu'est-ce que tu deviens ?

J’étais encore toute étourdie d’avoir revu Elvie. Je ne l’avais pas oublié, mais elle était sortie de ma vie et je devais dire que je ne m’attendais pas à la revoir. J’avais tellement de choses à lui dire… Mais je ne pouvais pas là lui sortir d’un coup tout ce que j’avais vécu depuis son départ, lui raconter comment j’avais mené ma vie au jour le jour, ne restant jamais bien longtemps dans la même ville.

Malgré nos personnalités quelque peu différentes, notamment concernant notre rapport avec les humains, nous avions toujours été très proches surtout étant enfant. Maintenant que je la retrouvais, je ne pouvais m’empêcher de me demander si nous pourrions retrouver à nouveau ce lien si spécial. Je l’espérais bien en tous cas.

Tu m'as manqué aussi, et je te présente Ethan. Longue histoire...

Je m’étais tellement focalisé sur la présence de ma sœur que je n’avais même pas remarqué la présence du petit garçon qui l’accompagnait. Je devais avouer que sa présence m’intriguait, bien-sûr vu ça ne pouvait pas être son enfant, il était âgé d’environ une dizaine d’années, il avait les cheveux bruns et de magnifiques yeux verts. Il semblait assez timide, l’idée qu’il soit lui aussi un mutant m’effleura l’esprit presque immédiatement même si je ne pouvais pas en être certaine. Je m’approchai de lui et me penchais légèrement afin de me présenter.

- Bonjour Ethan, je m’appelle Kara.

Je tournais ensuite de nouveau mon regard vers ma sœur en me relevant.

- Eh bien ça va et toi ? J’aurais un million de choses à te raconter… Je suis arrivée à New-York depuis peu. Mais toi tu es là depuis longtemps ? C’est ici que tu es venue lorsque tu es… partie ?

C’était en effet une question qui avait toujours traîné dans un coin de mon esprit, où est-ce que ma sœur et mon frère avaient bien pu partir, et surtout pensaient-ils à moi comme je pensais à eux ? Pourquoi ne m’avaient-ils rien dit ? J’avais beau avoir moi-même un état d’esprit plutôt solitaire, la famille c’était la famille. Dans les moments les plus difficiles c’était sur elle qu’on pouvait se reposer et quoi qu’il advienne toujours trouver du soutien.

- En tous cas, maintenant que je t’ai retrouvé, je compte bien ne pas te perdre de vue.

Je me demandais si je devais lui dire que je faisais partie de la Confrérie, je savais qu’elle risquait de ne pas approuver cette idée. Je compter le lui dire bien sûr, mais pas trop d’émotions d’un seul coup. Nous devions chacune être aussi chamboulée que l’autre par ces retrouvailles inattendues...

Ma petite soeur! De toutes les personnes que j'aurais pu voir aujourd'hui je n'aurais certainement pas parié sur ma petite soeur Kara. Je regardais la jeune femme se pencher vers Ethan et se présenter à lui je le poussais légèrement vers elle, et il ne tarda pas à se présenter à son tour.

- Eh bien ça va et toi ? J’aurais un million de choses à te raconter… Je suis arrivée à New-York depuis peu. Mais toi tu es là depuis longtemps ? C’est ici que tu es venue lorsque tu es… partie ?

A ces mots je me sentis cruellement coupable de l'avoir laissé, mais ça avait toujours été Thom, Kara et Elvie, alors quand il est partis je ne me sentais prête, à jouer son rôle... J'avais suivi son exemple, j'étais partie et comme lui j'avais laissé quelqu'un derrière...

- Je vais bien. Je suis ici depuis quelques mois déjà, j'ai pas mal voyagé, à vrai dire je n'ai fait que ça, c'est la seule fois où j'ai pris le temps de m'arrêter.

On avait un an d’écart je ne pensais pas pouvoir m'enfuir avec ma soeur juste comme ça... Mais maintenant que l'on avait bien grandi, ça changeait tout enfin si elle me pardonnait de l'avoir laissé. Pour le moment elle ne semblait pas pleine de rancoeur ou de colère, c'était un bon début.

- En tous cas, maintenant que je t’ai retrouvé, je compte bien ne pas te perdre de vue.

- Ne t'en fais pas pour ça.

J'attrapais sa main, je ne la laisserais pas partir cette fois. J'envoyais Ethan se récupérer la glace qu'il m'avait demandé, j'en profitais pour trouver un banc ou j’entraînais ma soeur. De là où j'étais je voyais clairement Ethan, avec tout ce qu'on entendait en ce moment je préférais ne pas le lâcher des yeux.

- Alors raconte-moi tout ! Tu es bien installé ? Tu peux loger chez moi si tu as besoin, en général il n'y a qu'Ethan et moi à l'appartement, tu as un travail ?

J'étais curieuse c'était ma soeur, je voulais savoir si elle avait quand même une "bonne vie". Une chose était sûre, si jamais elle avait besoin de quoi que ce soit elle pourrait désormais compter sur moi. Je ne pouvais pas revenir en arrière, mais il n'est jamais trop tard pour prendre la bonne décision et faire les choses bien cette fois...

Je vais bien. Je suis ici depuis quelques mois déjà, j'ai pas mal voyagé, à vrai dire je n'ai fait que ça, c'est la seule fois où j'ai pris le temps de m'arrêter.

Voilà dont ce qu’elle avait fait pendant ces années d’absence. La retrouver et surtout savoir qu’elle allait bien me rendais heureuse. Quelles étaient les chances pour que l’on se retrouve un jour, elles étaient infimes. Il ne manquait plus que la présence de Thom et notre famille aurait été à nouveau réunie... Mais pour l’instant, je devais penser au présent, j’avais bien l’intention de profiter de ma grande sœur et de passer le plus de temps possible avec elle.

- Je vois, je suppose que c’est ce que fait également notre frère en ce moment même. Ça veut dire que tu comptes rester ? J’en ai l’impression en tous cas, tu as l’air d’avoir commencé à faire ta vie ici, dis-je en lançant un regard vers le petit garçon qui se trouvait à quelques mètres de nous maintenant.

Alors raconte-moi tout ! Tu es bien installé ? Tu peux loger chez moi si tu as besoin, en général il n'y a qu'Ethan et moi à l'appartement, tu as un travail ?

Tout lui raconter, à vrai dire j’avais mené une vie plutôt instable. Le fait que je ne sois pas très douée pour mes rapports avec les humains n’avait pas aidé non plus. En ce sens, Elvie et moi ne nous ressemblions pas vraiment. Sa proposition me touchait, cela me rappelait lorsque nous étions plus jeunes, elle se souciait toujours de mon bien-être. C’était une sensation qui m’avait manqué, je ne m’en rendais compte que maintenant.

- J’ai arrêté mes études après le lycée, je ne sais pas encore si je vais les reprendre. Depuis je n’ai tenu que des petits boulots. Comme toi je ne restais pas dans un endroit très longtemps, souvent à cause de mes pouvoirs. C’est d’ailleurs à cause de ceux-ci que j’ai dû partir de là où je me trouvais dernièrement. J’ai trouvé un job de serveuse dans un restaurant, qui n’est pas très loin d’ici d’ailleurs. J’ai un appartement, mais ça ne me dérangerait pas de te rendre des petites visites chez toi. Nous avons du temps à rattraper, de plus je ne connais pas grand monde pour l’instant. Mais toi alors dis-moi, que fais-tu de ta vie maintenant ?

Je voulais également tout savoir de ce qu’elle avait bien pu devenir.

Retrouver ma soeur après ces années ça me paraissait étrange, agréablement étrange, ça me redonnait espoir, si on avait pu se retrouver on pourrait bien retrouver notre frère... J'espérais du moins qu'on finisse par être réunis, je mourrais d'envie de savoir s'il s'en était sortis, ce qu'il était devenu, quels camps avait-il choisi, en parlant de camps... Lequel avait bien pu choisir ma soeur, je ne croyais pas à la paix entre mutants et humains, mais j'avais pensé que le professeur Xavier serait mieux m'aider à développer mes dons...

- Je vois, je suppose que c’est ce que fait également notre frère en ce moment même. Ça veut dire que tu comptes rester ? J’en ai l’impression en tous cas, tu as l’air d’avoir commencé à faire ta vie ici.

Je suivis la direction de son regard, Ethan qui faisait la queue pour une glace, rester ? Pourquoi pas, j'étais épuisé de devoir tout recommencer à zéro à chaque fois, j'avais un travail, un appart, un lieu ou je côtoyais d'autres mutants, j'avais l'impression d'avoir enfin un vrai chez moi.

- Et bien je commence à avoir une vie qui ressemble à quelque chose ici, un boulot, un appart, pour ce qui est d'Ethan c'est une longue histoire. Mais je compte bien rester et toi ?

Kara faisait partie de ma famille, et malgré ma récente stabilité, si elle me demander de partir avec elle... Je ne pensais pas que ma réponse serait négative, j'avais fait l'erreur de la quitter une fois, je ne recommencerais pas de sitôt.

- J’ai arrêté mes études après le lycée, je ne sais pas encore si je vais les reprendre. Depuis je n’ai tenu que des petits boulots. Comme toi je ne restais pas dans un endroit très longtemps, souvent à cause de mes pouvoirs. C’est d’ailleurs à cause de ceux-ci que j’ai dû partir de là où je me trouvais dernièrement. J’ai trouvé un job de serveuse dans un restaurant, qui n’est pas très loin d’ici d’ailleurs. J’ai un appartement, mais ça ne me dérangerait pas de te rendre des petites visites chez toi. Nous avons du temps à rattraper, de plus je ne connais pas grand monde pour l’instant. Mais toi alors dis-moi, que fais-tu de ta vie maintenant ?

Je souris posant ma main sur son bras. Finalement nos vies se ressemblaient étrangement, j'avais aussi enchaîné les petits boulots dans différentes villes. Elle aussi avait un appartement, comme quoi... Pas grand chose nous différencier...

- Et bien je travaille dans une petite boutique, et j'apprécierais que tu me rendes visite, je suis des cours dans un institut hum... je commence à contrôler mes dons, bon y'a toujours des ratés mais bien moins qu'avant.

Je posais mon regard une nouvelle fois vers Ethan qui avait sa glace à la main mais n'osait pas trop revenir, il ne comprenait pas vraiment ce qui se passait mais préférer rester à distance. Je souris, avant de concentrer mon attention sur ma jeune soeur, avant de reprendre la parole.

- Et tu n'as eu aucune nouvelle de Thom ?

Et bien je commence à avoir une vie qui ressemble à quelque chose ici, un boulot, un appart, pour ce qui est d'Ethan c'est une longue histoire. Mais je compte bien rester et toi ?

Elle comptait rester, je ne pouvais exprimer mon soulagement à ces mots. L’idée de retrouver une famille après ces dernières années passées, pas toujours évidentes d’ailleurs, était une vraie joie. Comment quitter cet endroit désormais ? Cela me paraissait impossible.

- Je compte rester ici également, à moins que je ne sois vraiment contrainte de quitter la ville, mais je ne pense pas que cela sera le cas. En plus j’ai découvert aujourd’hui une très bonne raison de rester, dis-je en lui lançant un sourire entendu.

Et bien je travaille dans une petite boutique, et j'apprécierais que tu me rendes visite, je suis des cours dans un institut hum... je commence à contrôler mes dons, bon y'a toujours des ratés mais bien moins qu'avant.

Contrôler ses pouvoirs, ça n’était vraiment pas chose aisée… Encore fallait-il arrivait à contrôler ses émotions. Chaque situation pouvait se révéler être comme une sorte de mise à l’épreuve. Même si je ne l’aurais échangé pour rien au monde, la vie de mutant se révélait parfois être plus complexe à mener qu’on ne l’aurait bien voulu. Mais avais-je rêvé ou avait-elle prononcé le mot institut ? Ce pourrait-il qu’elle soit vraiment… J’hésitais avant de lui demander plus de précision, après tout si cela s’avérait être le cas, nous serions dans des camps opposés, avais-je vraiment envie que cela soit le cas ? Mais elle restait avant toute chose ma sœur, je devais savoir, nous devions savoir.

- Quand tu parles d’institut, est-ce bien celui auquel je pense Elvie ?

Dans le fond, j’espérais que sa réponse soit négative, cela aurait facilité les choses. Mais j’avais un mauvais pressentiment… Deux sœurs, une membre de la confrérie et l’autre dans le camp de Charles Xavier… Ma crainte serait alors un possible affrontement entre les deux camps car jamais je ne pourrais toucher à un seul cheveu de ma sœur.

Et tu n'as eu aucune nouvelle de Thom ?

J’avais mainte fois cherché le visage de ma sœur et de mon frère parmi ceux de parfaits inconnus, sans jamais parvenir à les trouver. J’avais même pensé à entamer des recherches afin de retrouver leurs traces. Aujourd’hui la vie avait décidé de faire le travail à ma place. Mais c’était un succès nuancé qui se présentait à moi. Il manquait toujours la troisième partie du puzzle, Thom. Qui sait seulement où il pouvait bien être en ce moment…

- Non pas la moindre nouvelle… Et je le regrette. L’idée qu’on puisse ne jamais le revoir me révolte.

- Je compte rester ici également, à moins que je ne sois vraiment contrainte de quitter la ville, mais je ne pense pas que cela sera le cas. En plus j’ai découvert aujourd’hui une très bonne raison de rester.

Je répondis à son sourire par un autre, deux sur trois c'était déjà un bon début non ? Puis quand je repris la parole pour lui dire que je prenais des cours dans un Institut elle sembla vraiment se demander ce qui était en train de se passer. Et elle ne tarda pas à son tour à reprendre la parole.

- Quand tu parles d’institut, est-ce bien celui auquel je pense Elvie ?

- Je sais que ça va te paraître dingue, je ne crois pas qu'une paix entre les mutants et les humains soit possible, je voulais juste qu'on m'aide et le professeur Xavier étant aussi télépathe mon choix ne c'est pas vraiment fait attendre.

Pourquoi semblait-elle s’inquiéter quand j'avais mentionné l'Institut... Elle avait choisi quel groupe ? Pas les damnés pitié, pas les damnés... Je n'avais pas vraiment envie que ma soeur soit tombé dans les griffes de la reine blanche... Et dire qu'elle avait tenté de me recruter...

- Mais dis-moi tu as choisi quels camps ?

Je ne savais pas vraiment si la réponse allait me plaire, elle était ma soeur qu'importe le camp qu'elle avait choisi ou non. On avait été séparer si longtemps que ces idées de clans opposés me passer vraiment au-dessus de la tête...

Jamais je ne lèverais la main sur ma soeur, et je n'utiliserais encore moins mes dons sur elle sans son accord. On était plus que trois Killers si notre frère était toujours des nôtres, deux pour le moment on n'allait pas s’entre-tuer...

En parlant de notre frère je ne tardais pas à demander à Kara si elle avait eu des nouvelles de ce dernier. Mais j'étais persuadé qu'il était toujours en vie quelque part, avec ses mutations il ne pouvait pas s'être fait bêtement piéger...

- Non pas la moindre nouvelle… Et je le regrette. L’idée qu’on puisse ne jamais le revoir me révolte.

- On finira bien par le retrouver... Si on a réussi pourquoi pas lui.

Je sais ce que ça va te paraître dingue, je ne crois pas qu'une paix entre les mutants et les humains soit possible, je voulais juste qu'on m'aide et le professeur Xavier étant aussi télépathe mon choix ne s’est pas vraiment fait attendre.

Mes craintes se confirmaient, elle était bien dans le camp du professeur Xavier. Comment les choses allaient-elles se déroulaient maintenant, je n’en avais strictement aucune idée. Mais je préférais ne pas trop y penser pour le moment, si jamais une situation délicate se présentait nous aviserions.

- Tu me rassures quand tu dis qu’une paix entre les deux races est impossible, car je le pense aussi. Mais s’il a pu t’aider avec ton pouvoir, c’est le principal. Donc tu comptes rester à l’institut ?

Si elle ne pensait pas qu’une paix soit possible, peut-être changerait-t-elle d’avis un jour…

Mais dis-moi tu as choisi quels camps ?

- Celui de la Confrérie. Pas vraiment étonnant, je ne supporte pas que nous soyons obligés de nous cacher, sous prétexte que les humains auraient peur de la différence. On se doit de faire quelque chose. La diplomatie ne servira à rien dans cette histoire, les humains eux ne se montreront jamais conciliants ou même tolérants envers nous.

Et je ne comprenais vraiment pas les mutants qui eux, acceptaient de se faire traiter comme des moins que rien. Une paix ne serait jamais possible. Ma vision se voulait peut-être trop manichéenne, mais au fil des années les humains ne m’avaient laissé d’autres choix que de penser cela. Changerais-je d’avais un jour ? Je ne le pensais pas. Si nous ne nous imposions pas face au reste du monde nous resterions sur le banc de ce monde pour toujours.

On finira bien par le retrouver... Si on a réussi pourquoi pas lui.

- Je sais oui, excuses-moi, l’optimisme et moi ça fait deux… Mais tu as raison, de plus on peut dire que New York est un endroit qui fourmille de mutants, il risque sûrement d’y être attiré.

Je regardais la foule autour de nous et me disais qu’il n’était peut-être pas très loin de nous en ce moment même. C’est vrai que cette idée était réconfortante.

En voyant ça tête quand je lui annonçais faire partie de l'Institut, je me dépêchai d'ajouter que je ne croyais pas qu'une "paix" entre humains et mutants était possible... Certains humains ne nous comprendraient jamais, et certains mutants ne comprendraient jamais les humains...

- Tu me rassures quand tu dis qu’une paix entre les deux races est impossible, car je le pense aussi. Mais s’il a pu t’aider avec ton pouvoir, c’est le principal. Donc tu comptes rester à l’institut ?

- Oui, je me contrôle mieux, c'est déjà ça. Et bien tant que ça me convient j'ai l'intention d'y rester.

Je ne pouvais pas tout claquer comme ça, alors que ma vie avait un semblant de normalité, j'allais à certains cours, je bossais, j'avais même mon propre appartement, je veillais sur Tommy et Ethan je n'allais pas les abandonner comme ça.

- Celui de la Confrérie. Pas vraiment étonnant, je ne supporte pas que nous soyons obligés de nous cacher, sous prétexte que les humains auraient peur de la différence. On se doit de faire quelque chose. La diplomatie ne servira à rien dans cette histoire, les humains eux ne se montreront jamais conciliants ou même tolérants envers nous.

- Tu tenterais pas de me recruter par hasard ? Après les damnés la confrérie décidément.

Je souriais en songeant à cette idée, Emma avait envoyé un des siens pour me recruter, on avait fini par être de très bons amis, il m'avait confié son fils pour qu'il trouve une place à l'Institut et il avait quitté le rang des damnés pour ceux de la Confrérie...

En repensant à son fils je me raidis immédiatement à la recherche de ce dernier, Ethan sa glace toujours à la main s'était assis au pied d'un arbre pas très loin de nous, en sentant mon regard se poser sur lui il agita la main dans ma direction, je ne tardais pas à lui répondre avant de reporter mon attention sur ma soeur.

- Je sais oui, excuses-moi, l’optimisme et moi ça fait deux… Mais tu as raison, de plus on peut dire que New York est un endroit qui fourmille de mutants, il risque sûrement d’y être attiré.

- J'aimerais qu'il surgisse de nulle part comme avant. A deux on devrait bien le trouver... Enfin j'espère je vois qu'il y a toujours plus pessimiste que moi.

Je lâchais ça en faisant un clin d'oeil à Kara, si on avait pu se retrouver, on finirait bien par le retrouver. Et comme ma soeur l'avait déclaré les mutants semblait être attirés par New York, ce qui était plutôt une bonne chose pour le coup.

Puis je ne pouvais m'empêcher de repenser à son discours sur les mutants... J'avais les mêmes idées, et portant j'avais choisi le camp de Charles Xavier et elle celui d'Erik Lehnsherr, quand je croisais certains mutants de l'institut se pavaner en racontant qu'un jour nous pourrons vivre au milieu des humains sans la moindre animosité, je ne pouvais pas y croire déjà que les humains entre eux arrivaient à se massacrer, alors nous qui étions vraiment différents...

- Et pour toi, tout se passe bien avec le reste de la Confrérie ?

Oui, je me contrôle mieux, c'est déjà ça. Et bien tant que ça me convient j'ai l'intention d'y rester.

- Tant que tu y es heureuse, honnêtement c’est tout ce qui m’importe.

Elle avait fait son choix, j’avais fait le mien. Etre mutant impliquait une vie faite de choix bien plus importants que ceux d’un simple humain. Personnellement je n’avais pas pris le mien à la légère, j’y avais bien réfléchi, mais d’un autre côté entrer à la Confrérie m’avait semblé coulé de source. Depuis toujours, j’avais eu du mal avec les humains. La vie mutante était étouffée et j’en avais une sainte horreur.

Tu tenterais pas de me recruter par hasard ? Après les damnés la confrérie décidément.

- S’il y a bien une chose que je ne ferais pas c’est celle-là, je te respecte assez pour ne pas te détourner de tes choix Elvie. Que nous soyons dans le même camp rendrait certainement les choses plus simples. De toute façon pour moi, mon seul véritable camp restera ma famille, toujours. Mais je ne peux m’empêcher de me battre pour mes convictions.

Je revins sur sa phrase, elle avait bien parlé des damnés ? Ils avaient donc tenté de la recruter… Connaissant ma sœur, ils avaient dû essuyer un sacré refus. Je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire amusé à cette image.  Je savais bien qu’on ne pouvait pas la détournait de ses choix comme cela.

J'aimerais qu'il surgisse de nulle part comme avant. A deux on devrait bien le trouver... Enfin j'espère je vois qu'il y a toujours plus pessimiste que moi.

- Tu as raison je ne devrais pas être si pessimiste !

Je la regardais dans les yeux, j’y retrouvais chez elle, ce même petit quelque chose qu’avait Tom dans son regard. Je me surprenais alors à me dire qu’il était impossible que je quitte ce monde sans l’avoir revu avant. D’autant que beaucoup de mutants allaient rejoindre une des  factions de la ville. Tout convergeait en ce lieu, alors les probabilités pour qu’on le revoit étaient fortes.

Et pour toi, tout se passe bien avec le reste de la Confrérie ?

- Oui ça va je te remercie, je…

Une odeur de nourriture parvint jusqu’à mon nez et me sortit de l’échange que je tenais avec ma sœur. Je regardais alors ma montre qui indiquait dix-neuf heures. J’allais être en retard au travail, à cette heure-ci les clients commençaient à arriver.

Je lançai alors une moue triste à Elvie. Je fouillais alors au fond de mon sac pour y prendre mon carnet, sur lequel je déchirais une feuille. J’y inscrivis mon numéro de téléphone, ainsi que mon adresse.

- Il va falloir que je te quitte, le travail m’attend. Mais tiens, dis-je en lui donnant le papier. Je compte sur toi pour ne pas quitter la ville, maintenant que je t’ai retrouvé, je ne souhaite pas te perdre à nouveau. Alors on se revoit très vite ! Nous avons encore beaucoup de choses à nous dire et du temps à rattraper.

Je lançai un dernier sourire à Ethan et pris ma sœur dans mes bras, heureuse, avant de partir presque en reculant.

Retrouvez ma soeur et apprendre qu'elle faisait partie de la confrérie était une chose étonnante pour moi, j'avais déjà songé à rejoindre la confrérie, mais ce n'était que des pensées, je n'avais pas eu ce déclic de tout plaquer et de les rejoindre, je me sentais bien à l'Institut, et j'avais peur de ne pas pouvoir retrouver ça ailleurs. Alors quand Kara commença à me parler de la Confrérie j'eu l'impression qu'elle tentait de me recruter, ou du moins de me donner de quoi hésiter.

- S’il y a bien une chose que je ne ferais pas c’est celle-là, je te respecte assez pour ne pas te détourner de tes choix Elvie. Que nous soyons dans le même camp rendrait certainement les choses plus simples. De toute façon pour moi, mon seul véritable camp restera ma famille, toujours. Mais je ne peux m’empêcher de me battre pour mes convictions.

Maintenant je craignais un affrontement entre les membres de la Confrérie et ceux de l'Institut, jamais je ne pourrais me battre contre ma soeur, bien au contraire.

- De toute façon je ne m'en prendrais jamais à toi, camps différents ou non.

Puis la discussion dériva rapidement sur notre frère, aucune de nous ne l'avait retrouvé, je ne pensais pas que c'était bon signe mais si on perdait espoirs maintenant...  Je secouais la tête il avait toujours cru en nous alors qu'est ce qu'il dirait s'il nous voyait si résignez à l'avoir perdu.

- Tu as raison je ne devrais pas être si pessimiste !

Je souris étonné que la situation soit inversée habituellement j'étais la pessimiste de nous deux et Kara était tout le contraire, enfin ça c'était avant pas mal de choses avaient changé depuis. On se regarda quelques minutes, et j'eu l'impression que malgré mes erreurs et mon absence rien n'avait réellement changée.
Je la questionnais sur la Confrérie cherchant à savoir si tout se passait bien pour elle, Kara me répondit positivement avant de se taire.

Je me demandais ce qu'elle avait quand je vis ma soeur faire la moue et qu'elle se mette à fouiller dans son sac avant d'en sortir un morceaux de papier, que la jeune femme me tendit, une adresse et un numéro de téléphone, me faisant comprendre que cette fois il était hors de question que je sorte de sa vie.

- Il va falloir que je te quitte, le travail m’attend. Mais tiens. Je compte sur toi pour ne pas quitter la ville, maintenant que je t’ai retrouvé, je ne souhaite pas te perdre à nouveau. Alors on se revoit très vite ! Nous avons encore beaucoup de choses à nous dire et du temps à rattraper.

- J'ai plus l'intention de fuir Kara.

Elle sourit à Ethan avant de me prendre dans ses bras, et je la regardais partir jusqu'à ce que je ne puisse plus la voir pendant que Ethan avançait vers moi, sa glace terminée depuis un petit moment déjà. J'attrapais sa main avant de nous mettre en route et de rentrer à l'appartement.