Je savais très bien que mon double n'avait pas arrêté les recherches, seulement il n'avait pas conscience des risques qu'il prenait, il était beaucoup moins ordonné, et des questions commençaient à se poser, j'étais appuyé contre un meuble de la cuisine, fixant mon double anormalement calme il lisait le journal, chose qu'il ne faisait jamais...

Mais j'avais remarqué qu'il garder quelques habitudes celle que j'avais quand le "travail" était fait, comme faire le ménage, lire ce qui me passait sous la main. Ses mains attirèrent mon attention, je pouvais y voir quelques égratignures cependant le jeune homme sembla se rendre compte que je le fixais, puisque sans même lever les yeux de son journal il prit la parole.

- J'aime que l'on m'admire mais venant de ta part ça m'étonne.

Je fermais rapidement les yeux sans même me donner la peine de lui répondre, je me dirigeais vers l'entrée attrapant mon manteau rangé sur le porte manteau et non posé comme la veille... Tous les signes étaient là et je me refusais de les voir... J'eu à peine le temps d'enfiler mon manteau que mon double était déjà à mes côtés

- Où va-t-on ?

- Toi je sais pas mais moi j'ai besoin d'air et d' un peu d'espace.

Je n'attendis pas sa réplique suivante pour claquer la porte derrière moi, j'expirais regardant un petit nuage de fumée blanche s’échapper de ma bouche, je plongeais mes mains dans mes poches histoire de les réchauffer, et je tombais sur un bout de papier dont je n'avais pas la connaissance, je le sortis tout en continuant de marcher, ce papier portait un numéro de téléphone, un nom et indiquait de se rendre au port...

Petit à petit tout se mettait en place, pour disposer d'un corps et faire passer un interrogatoire plutôt musclé ça semblait l'endroit approprier... Cela faisait plusieurs semaines qu'un froid saisissant c'était emparé de New York, mon double avait donc récupéré mon manteau, oubliant de reprendre son petit mot après...

J'arrivais au port me souvenant que la dernière fois que j'y avais mis les pieds j'étais avec Félicia on s'était fait "surprendre" en pleine conversation et j'avais fait le ménage... Mon double continuait là où je m’étais arrêté. Je m'approchais du bord remarquant quelques gouttes rouges, je m'accroupis identifiant immédiatement les taches de sang...

Je fus surpris de noter une présence derrière moi, mon double ? non il se serait annoncé et le bruit de la démarche ne coller pas, c'était des pas plus léger. Je passais de ma position accroupie pour me relever afin de faire face à une jeune femme. Je me demandais bien ce qu'elle pouvait faire là...

- Je peux vous aider ?

Allongée sur son lit, Meaghan écoutant la radio en fermant les yeux et en essayant de faire abstraction de ses pensées. Elle voulait se concentrer uniquement sur les paroles de la chanson qui passait et non sur tout ce qui grouillait dans sa petite tête blonde. Mais c'était difficile. Extrêmement difficile. Les phrases que débitait le chanteur étaient tout aussi absurdes les unes que les autres et elles avaient été certainement écrites pour troubler les esprits des jeunes filles naïves qui croyaient que l'amour arrivait en un claquement de doigt ou en un battement de cils. De quoi faire soupirer Meaghan qui sauta hors de son lit pour cesser cette torture sonore qui avait assez duré. Qu'avait-elle après l'amour ? Rien. Absolument rien. Mais elle n'était pas illogique. Tout ce qui sortait dans le commerce était fait pour attirer et faire rêver. Meaghan ne se laissait juste pas berner par ces sottises et préférait de loin jouer aux fléchettes dans sa chambre, en attendant l'heure de son rendez-vous.

Peu après la tombée de la nuit, il était temps pour la jeune femme de partir. Elle lança une brève information à sa colocataire pour signaler son départ et partit rapidement en direction du port de la ville. Il faisait froid ce soir-là et Meaghan serrait sa veste en cuir contre elle, en essayant de ne pas laisser filtrer l'air, qui lui donnait des frissons. Une fois qu'elle eut marché pendant une bonne dizaine de minutes à travers le centre-ville, la jeune femme attendit le bon moment pour se téléporter sur son lieu de rendez-vous. Là, elle attendit le jeune homme, assise sur une caisse laissée à l'abandon. Pour passer le temps, la mutante pris son poignard - simple arme de défense, au cas où - pour l'aiguiser un peu. Il ne se passa qu'une poignée de minute avant que l'homme qu'elle attendait n'apparaisse. Meaghan descendit alors de son caisson et marcha vers lui, un sourire amusé sur le visage. Cependant, elle fut surpris qu'il s'adresse à elle comme s'ils ne se connaissaient pas. La jeune femme inclina la tête sur le coté, perplexe. « Tu me vouvoies maintenant ? Je pensais que cette petite soirée avait fait tomber les barrières des convenances mais... on dirait pas. À moins que tu aies perdu la mémoire ? J'avoue, on a beaucoup bu mais, de là à ne plus te souvenir de mon visage... » Meaghan continuait de sourire, sans se douter une seule seconde que le type en face d'elle n'était pas celui auquel elle pensait. C'est pourquoi elle continua sur sa lancée, en donnant des informations que son fameux rendez-vous ne comprendrait sûrement pas, ou si peu. « J'ai les informations que tu voulais. J'ai été dans la forêt et j'ai vu le petit rassemblement de mutants. Ils prévoient de faire quelque chose par rapport à la CIA. Apparemment, ce n'est pas près de s'arranger avec eux. Tu fais une drôle de tête, ça va pas ? »

Je ne m'attendais pas à avoir de la compagnie, j'attendis que la personne en question s'explique, seulement la voix qui ne tarda pas à s'élever m'était inconnue, je me tournais donc pour faire face à une jeune femme, une jeune blondinette que je n'avais jamais vue mais qui ne pouvait pas être là par hasard.

- Tu me vouvoies maintenant ? Je pensais que cette petite soirée avait fait tomber les barrières des convenances mais... on dirait pas. À moins que tu aies perdu la mémoire ? J'avoue, on a beaucoup bu mais, de là à ne plus te souvenir de mon visage...

Je fus étonné de ces révélations mais je le cachais aussitôt, elle n'était pas de l'institut je les connaissais tous, et je ne faisais pas ce genre de soirée avec ceux de l'Institut... A moins que... Mon double... Je lui ferais la peau un jour pour toutes les conneries qu'il se plaisait à accumuler... Pourquoi voyait-il la jeune femme ? Un seul moyen de le savoir jouer le jeu sans se faire démasquer. Il fallait surtout que je joue mon double et ça n'allait pas être de la tarte, je pris la position la plus décontractée de son répertoire, à la limite de l'arrogance, avant de lancer à la jeune femme son fameux sourire de requin...

- Oh... Non non rassures toi je m'en souviens très bien.... ma belle.

Pas de prénom c'était le meilleur moyen de se faire découvrir en moins de deux. Je passerais donc par les petits surnoms qu'il se plaisait à donner à la moindre chose ou personne l'entourant. De mon point de vue je me débrouillais bien, du sien je n'avais aucun moyen de le savoir... Je regardais la jeune femme continuait de sourire, il avait bon gout en tout cas, elle était charmante, mais le lieu ou il donnait des rendez-vous était vraiment à revoir...

- J'ai les informations que tu voulais. J'ai été dans la forêt et j'ai vu le petit rassemblement de mutants. Ils prévoient de faire quelque chose par rapport à la CIA. Apparemment, ce n'est pas près de s'arranger avec eux. Tu fais une drôle de tête, ça va pas ?

Les informations que je voulais ? Rassemblement de mutants dans la forêt ? CIA ? Elle l'informait de ce qui se passait ? Ce rassemblement c'était la confrérie ? Pourquoi voulait-il des infos sur la Confrérie ? Il avait décidé de se la jouer solo et de les rejoindre ? Bon sang en rentrant j'allais lui mettre la tête dans le four à cet idiot !

- Je te remercie. La confrérie, intéressant... Autre chose que je devrais savoir? Non je vais bien, c'est juste mon dîner qui ne passe pas... Pas d'informations sur les damnés ?

Quitte à se renseigner je voulais savoir s'il voulait juste des informations pour les utiliser comme un moyen de pression ou s'il avait vraiment l'intention de choisir un camp... Je ne comprenais pas le sens de sa démarche pour le moment mais il me tardait de voir sa tête quand je lui annoncerais avoir vu son "informatrice", sauf s'il débarquait... ça n'allait pas être simple à expliquer. Je ne savais pas si la jeune femme savait que j'étais un mutant... Vu que mon double était une démonstration de ma mutation, il ne pouvait pas manipuler les gens comme moi...

Meaghan avait l'impression d'être en face un homme amnésique. Il semblait étonné de la voir, jusqu'à adopter une attitude décontractée en lui balançant qu'il se souvenait bien d'elle. La mutante haussa les sourcils et décida de faire comme si de rien était. Elle avait plus important à faire, comme lui livrer les informations dont-il avait besoin. Ce qu'elle fit, en veillant bien à ne pas trop en dire. Elle ne savait pas pourquoi, mais Alec semblait vraiment différent de d'habitude. C'était comme s'il n'était plus du tout le même, comme si ce n'était pas le même type qu'elle avait rencontré quelques jours plus tôt. Peut-être qu'il avait des soucis personnels, ou tout simplement, qu'il n'osait pas clairement dire qu'il n'avait presque plus de souvenirs après ses quelques verres d'alcool. Meaghan lui demanda alors s'il allait bien, ce à quoi Alec répondit que son dîner ne passait pas. La jeune femme hocha la tête et garda le menton levé, sans lâcher le mutant du regard. Quelque chose n'allait pas. Quoi ? Elle n'en savait rien. Alors, elle fit un sourire, lorsqu'il lui demanda des informations sur le club des damnés. Puis, elle fit quelques pas en avant et passa une de ses mains sur le torse du jeune homme, comme si elle s'apprêtait à l'embrasser.

« Tu veux vraiment des informations sur eux ? » Meaghan eut un nouveau sourire, plus aguichant. Puis, elle se débrouilla pour capter le regard du mutant afin de le plaquer, de toute ses forces, contre un conteneur. Par réflexe, elle sortit son poignard de sa ceinture et le mit sous la gorge de celui qui se disait être Alec. « Assez joué. Tu n'es pas Alec. Qui es-tu ? » Meaghan ne se doutait pas un seul instant que ce type était réellement le dénommé Alec. Elle ne savait pas qu'il avait un double qui s'était fait passé pour lui. Pour le moment, elle prenait le mutant pour un autre. Un damné, par exemple, capable de changer d'apparence. Ce n'était pas mystique, puisque la confrérie n'avait rien contre Meaghan. Alors, qui était-il ? La mutante était prête à se défendre si le mutant attaquait. Elle était presque persuadé que les damnés l'avaient piégés, une nouvelle fois, pour tenter de lui mettre la main dessus.

Plus le temps passé et plus je sentais que j'étais de moins en moins crédible... Je n'étais peut être pas assez odieux... Ou pas assez charmeur ? En même temps je n'étais pas le charmeur des deux... C'était à croire qu'il me piquait vraiment certaines de mes attitudes et je ne pouvais plus que les jouer, me laissant rien être de plus qu'un comédien...

J'avais l'impression d'être un pantin et je regretter déjà d'être sortie... Dans quelle galère j'avais mis les pieds... Encore une créé par mon double, dont j'allais devoir me sortir, puis la jeune femme sembla un peu trop compréhensive à mon gout, elle s'avança vers moi et posa une main sur mon torse. Ils étaient quoi c'est deux là ? Une nouvelle version de Bonnie et Clyde ?

- Tu veux vraiment des informations sur eux ?

- Et bien tu es là pour me donner des infos non ? C'est donc à toi de jouer.

Je ne savais pas si mon sourire des plus charmeurs que je détestais voir sur le visage de mon double, j'ajoutais cette réplique légèrement plus cinglante que les miennes. Espérant rattraper le coup, ou tenter de la convaincre que j'étais bien mon double... Tentant de reprendre la situation je jouais le jeu en posant une main sur l'épaule de la jeune femme comme si je tentais de l'attirer vers moi. La jeune femme ne tarda pas à me plaquer contre un conteneur, je gardais mon sourire charmeur comme si de rien n'était. Il n'était peut être pas une nouvelle version de Bonnie et Clyde, mais le jeu du chat et de la souris leur allait à merveille...

Jusqu'à ce qu'elle sorte un poignard et me le mette sous la gorge. Je n'étais pas vraiment impressionné, pas quand je pouvais contrôler le moindre de ses gestes. J'étais loin d'être intouchable mais nous étions seuls, et contrôler une personne était bien plus simple qu'un groupe entier.

- Assez joué. Tu n'es pas Alec. Qui es-tu ?

Je levais les yeux au ciel, j'étais Alec le vrai, celui qui était là avant, pas la personnification de ma mutation ça c'était mon double... J'étais intrigué par ce qu'il avait pu lui dire ou faire pour qu'elle nous différencie comme ça, personne mise à part notre gardienne de notre immeuble... C'était d'ailleurs toujours impressionnant à voir... Cependant je n'aimais pas rester très longtemps menacé par une arme, je portais rapidement une main à mon cou et le poignard changea peu à peu de victime.

- On se calme Mata Hari! Je suis bien d'accord assez joué, et pour répondre à ta question je suis Alec.

Je n'allais pas lui faire de mal ni même la blesser, je voulais juste mettre les choses au clair. Si mon double aurait pu se ramener maintenant ça aurait été parfait... Il était toujours là quand j'en avais pas besoin mais pour une fois j'aurais apprécié qu'il soit là...

S'il croyait que la jeune femme allait lui donner plus d'informations qu'il n'en avait reçu, il se mettait le doigt dans l’œil, jusqu'au coude. Quelque chose n'allait pas avec son comportement. Il ressemblait beaucoup à l'homme qu'elle avait rencontré quelques jours plus tôt, les traits étaient les mêmes, mais Meaghan avait le sentiment que ce n'était pas exactement la même personne. L'existence de la mutation pouvait rendre paranoïaque, ou prudent. La jeune femme était prudente. Elle avait trop eut l'habitude de tomber sur des personnes qui se disaient êtres de simples humains alors qu'il n'en était rien. Meaghan ne pouvait pas se laisser berner, surtout si la personne en face d'elle était un ennemi. Et s'il était un membre des damnés, chargé de l'éliminer car elle savait beaucoup trop de choses à leur sujet ? Les membres de la confrérie n'étaient pas ses ennemis. Après tout, ils n'essayaient pas de la recruter en employant de grands moyens, eux.

Meaghan n'avait pas eu d'autre de choix que de plaquer ce fameux Alec contre un conteneur. Quelques secondes seulement et elle le menaçait, poignard sous la gorge. Malheureusement pour elle, le type qu'elle essayait d'attaquer retourna la situation à son avantage. Meaghan était menacée de sa propre arme et leva le menton pour ne pas trop sentir la lame froide contre sa peau. Le sosie d'Alec l'appela alors Mata Hari. Très drôle. Malgré la situation, la jeune femme lui adressa un sourire sarcastique. Celui-ci s'effaça lorsque le mutant se disait être Alec. Mauvaise réponse. « Tu mens ! Je connais Alec, et je sais que tu n'es pas lui. Tu es trop différent. Le mimétisme corporel ne marche pas avec moi. À moins que tu fasses un tour d'illusion ? » Meaghan ne bougeait pas d'un pouce mais ne croyait pas cet homme, qui était pourtant le véritable Alec. Puis, quelques secondes s'écoulèrent avant qu'elle ne change d'avis. Et s'il disait vrai, qui avait-elle rencontré quelques jours plus tôt ?

La blague avait assez duré et l'arme de la jeune femme s'était retourné contre elle. En la voyant relever le menton éloignant sa gorge de la lame, je soulevais un sourcil, mon double semblait donné dans la femme fatale, aurais-je une cible dans le dos à cause de lui. Puis la jeune femme ne tarda pas à reprendre la parole.

- Tu mens ! Je connais Alec, et je sais que tu n'es pas lui. Tu es trop différent. Le mimétisme corporel ne marche pas avec moi. À moins que tu fasses un tour d'illusion ?

Je soupirais, comment lui prouver que j'étais vraiment Alec et pas une copie, une illusion comment ça une illusion? Je n'étais pas un illusionniste... Loin de là, le mimétisme corporel maintenant... Oui enfin non c'était plus de la duplication...

- Je suis un marionnettiste je te prie, maintenant si tu pouvais te calmer afin que je t'explique la situation ça serait vraiment super. Premièrement je ne te veux aucun mal, sinon ça serait déjà fait. Comme tu as pu le constater je suis mutant.

Je commençais à faire les cent pas à la recherche des bons mots sans pour autant libérer la jeune femme de mon emprise... Que je ne trouvais pas, je n'avais qu'à lui dire la vérité comme elle me venait, c'était surement la meilleure chose à faire.

- Je peux aussi me dupliquer, une seule fois par contre et la personne que tu as rencontré c'est mon double, malgré notre ressemblance physique nous avons deux caractères plutôt différents. Alors Alec l'original c'est moi.

Je sortais le papier que j'avais dans la poche celui qui m'indiquait le lieu du rendez-vous tentant de prouver ma bonne foi à la jeune femme. J'étais totalement focalisé sur mes explications que j'en oubliais presque les bruits de pas et le sifflement qui venait dans notre direction, avant d'entendre une voix s'élever et mon double débarquer entre deux conteneurs.

- Je n'ai pas pour habitude de faire attendre les jolies filles... Mais qu'est-ce qui se passe ici, bon sang Alec ! Ne lui fait pas de mal !

- J'en ai pas l'intention elle m'a sauté dessus, je me suis défendu.

Je me tournais vers la jeune femme lui lançant un regard signifiant "tu vois je te l'avais dit". Je ne lui avais pas menti, j'étais le vrai Alec, et celui qu'elle connaissait c'était mon double se faisant passer pour moi...

Marionnettiste ? Meaghan fronça les sourcils en cherchant une erreur physique sur la parfaite réplique du Alec qu'elle avait connu. Malheureusement pour elle, il n'y avait aucun détail qui différait de l'autre, à part cette sensation de ne pas être avec la même personne. Celui qui se disait être le véritable Alec essayait de trouver des solutions pour faire changer les idées de la jeune femme et lui révéla même être un mutant. « Oui, merci. J'avais remarqué. » Meaghan gardait ses yeux rivés sur ceux de l'inconnu, qui lui avait dit ne pas vouloir lui faire de mal. D'ailleurs, cette information dansait dans l'esprit de la jeune femme qui commençait à trouver la froideur de la lame désagréable contre sa peau. Elle ne put cependant lui demander de baisser l'arme qu'il reprenait la parole. D'après lui, une de ses mutations lui permettait de se dupliquer, une fois seulement. Meaghan commençait donc à comprendre où le mutant voulait en venir. Elle avait apparemment croisé la réplique de ce véritable Alec. Pour appuyer ses paroles, ce dernier montra le papier du rendez-vous, qu'il avait sorti de la poche de sa veste. Meaghan se souvenait bien avoir vu ce vêtement sur celui qu'elle avait rencontré, quelques jours plus tôt.

Des sifflements attirèrent l'attention de la jeune femme et d'Alec, qui se tourna. Le double était là et avait entamé une phrase avant de réaliser que son hôte, l'original, avait une arme sous la gorge de Meaghan. Le véritable Alec reporta son attention sur la mutante qui lui adressa un sourire sardonique avant de le pousser pour récupérer son poignard, qu'elle rangea dans sa botte. Et puisque la situation la poussait à se sentir comme une imbécile, Meaghan se dirigea vers le double d'Alec et planta son poing dans sa mâchoire. « Ça, c'est pour m'avoir menti. » Ses phalanges étaient douloureuses, mais tant pis. Elle n'avait pu retenir sa colère contre ce double qui avait omis des détails importants sur sa personne. « Et pour avoir oublié de prévenir ton... » Meaghan porta un regard sur le véritable Alec. Elle ne savait pas comment le qualifier, puisqu'il était l'hôte d'origine. « Peu importe, tu aurais dû nous prévenir ! Je suis peut-être blonde mais je ne suis pas écervelée. » Ce cliché là était bien trop présent dans les esprits, mais Meaghan en avait pris l'habitude. « Tu te rends compte que j'aurais pu donner des informations à n'importe qui ? Quand je suis dans les affaires, je préfère savoir à qui je m'adresse ! » La mutation représentait un danger constant. Il fallait tout le temps être sur ses gardes et ne faire véritablement confiance à personne - du moins, pas directement. Alec, son double... elle espérait pouvoir mettre les choses au clair avant de définir la suite de leur petit rendez-vous.

J'avouais rapidement à la jeune femme que j'étais un mutant, précisant que j'étais un marionnettiste, c'était la seule solution pour tenter de lui expliquer la situation le plus simplement possible. Enfin si c'était possible, elle riva son regard sur le mien...

- Oui, merci. J'avais remarqué.

Des sifflements et une voix que je connaissais un peu trop bien, je n'eu pas besoin de tourner la tête pour m'apercevoir de l'arrivée de mon double, qui ne tarda pas à s'inquiéter pour la jeune femme qu'il pensait que je menaçais, pour lui prouver ma bonne foi, je relâchais la jeune femme de sa propre emprise.

Cette dernière se dirigea vers mon double avant de lui asséner une jolie droite déclarant que c'était pour lui avoir menti, je grimaçais avant de m'avancer légèrement vers mon double et la jeune femme, qui pour son acte envers lui était au plus haut point de mon estime, puis je ne tardais pas à reprendre la parole.

- ça va ?
- J'ai connu pire...
- Ma question ne t'était pas destinée.
- T'aurais pu l'arrêter !
- Oui mais ça aurait été moins drôle.
- Qu'est ce qu'on se marre !

Je regardais la situation d'un air amusé, mais je plaignais les phalanges de la jeune femme, cette dernière reprit la parole avant de s'arrêter ne sachant visiblement pas comment me qualifier. Techniquement j'étais Alec et lui aussi, mais il optait le plus souvent pour Spiegel.

- Et pour avoir oublié de prévenir ton...

- Alec ça m'ira très bien.

J'avais soudainement l'impression d'être de trop entre eux, et de tenir la chandelle comme on dit. Je n'avais jamais vu mon double se faire du souci pour quelqu'un mise à part lui. Et je devais bien me dire que ça me faisait étrange de le voir si... humain.

- Peu importe, tu aurais dû nous prévenir ! Je suis peut-être blonde mais je ne suis pas écervelée.

Il prit la tête d'un petit garçon pris en faute, un enfant qui avait commis une faute, et qui était en train de se faire gronder, la scène me tira un léger sourire, c'était plutôt amusant à voir ce genre de situation. Puis la jeune femme ne tarda pas à reprendre la parole comme si elle continuait de le réprimander.

- Tu te rends compte que j'aurais pu donner des informations à n'importe qui ? Quand je suis dans les affaires, je préfère savoir à qui je m'adresse !

- Si je peux me permettre je ne suis pas n'importe qui. On peut les avoir maintenant ces informations ?

Alec demanda à Meaghan si allait bien, mais ce fut son double qui donna une réponse, pensant peut-être qu'on s'était adressé à lui. La jeune femme observa alors une petite discussion entre les deux copies conformes, toujours dépassée par les évènements. Elle avait besoin d'un petit moment pour réaliser qu'elle se trouvait en face d'un mutant capable de se dédoubler et que son double agissait apparemment indépendamment de l'autre. Il s'était quand même retrouvé loin de son hôte originel pour passer une soirée en compagnie de la jeune femme, ce n'était pas commun. Ensemble, ils avaient l'air de deux jumeaux aux caractères différents qui avaient du mal à s'entendre.

Les phalanges douloureuses, Meaghan préféra reporter son attention sur sa main et fit craquer ses os, bien que ce ne soit pas recommandé. Puis, lorsque les deux garçons arrêtèrent de discuter, elle s'interrogea sur comment appeler le mutant original. Celui-ci voulait être appelé par son prénom, ce qui était tout à fait normal. Mais quel était le nom de l'autre ? Meaghan écouta cependant la question d'Alec, qui lui demandait ses informations sur les damnés - ce qu'il attendait depuis un bon moment déjà. « D'accord, mais en échange, je veux le nom de ton double. Il s'appelle pas Alec numéro deux j'imagine ? » La jeune femme prit une élastique dans sa poche et attacha ses cheveux en une queue de cheval, pour ne plus avoir de mèches devant le visage à cause du léger vent qui soufflait. « Les damnés ont fait une pause concernant la politique, mais ils veillent toujours, pour mieux attaquer je pense. Leur but, en ce moment, c'est de recruter. J'ai même failli y passer. Mais je ne suis pas franchement le type de fille à vouloir se balader en petite tenue à longueur de journée dans un club remplis d'hommes scrupuleux. »

La curiosité pris le dessus dans l'esprit de la jeune femme qui fixait les garçons tour à tour. « Dites-moi, vous faites comment pour vivre tous les deux ? Enfin, je veux dire... tu es la même personne avec ton double ou c'est, genre, un autre mutant qui était enfermé dans ton corps tout ce temps ou... je ne sais quoi ? » Pas franchement apte à jouer les scientifiques, Meaghan n'avait pas les bons mots pour formuler ses questions. Elle avait la sensation que ses questions étaient floues et incompréhensibles. Peut-être arriverait-elle quand même à obtenir des informations sur cette drôle de mutation dont-elle était témoin.

La jeune femme regardait d'un oeil curieux nos échanges, je tentais quand même de lui demander des informations sur les damnés, on ne sait jamais des fois que l'on tomberait sur quelques détails qui pourraient nous aider. Je n'avais qu'une peur c'était que la reine blanche monte une école comme l'institut...

- D'accord, mais en échange, je veux le nom de ton double. Il s'appelle pas Alec numéro deux j'imagine ?

- Spiegel. Il se nomme Spiegel.

Je jetais un oeil à mon double boudeur, qui faisait l'enfant refusant de répondre, la mèche rebelle avec un épi créer par le vent... Certaines fois je me demandais quel âge il avait intérieurement... Je reportais mon attention vers la jeune femme secouant la tête, je songeais à m'excuser de son comportement... Puis elle ne tarda pas à nous donner quelques informations.

- Les damnés ont fait une pause concernant la politique, mais ils veillent toujours, pour mieux attaquer je pense. Leur but, en ce moment, c'est de recruter. J'ai même failli y passer. Mais je ne suis pas franchement le type de fille à vouloir se balader en petite tenue à longueur de journée dans un club remplis d'hommes scrupuleux.

- Je te remercie, je te proposerais bien mon aide mais pas sûr que tu acceptes après ce soir.

Je regardais mon double qui aux derniers mots de la jeune femme avait un sourire de benêt s'étirant sur le visage. S'il riait il était parti pour se prendre une autre droite de la jeune femme. Il allait prendre la parole mais je secouais la tête négativement. Et il sembla reprendre son sérieux, si jamais il savait ce que c'était...

- Dites-moi, vous faites comment pour vivre tous les deux ? Enfin, je veux dire... tu es la même personne avec ton double ou c'est, genre, un autre mutant qui était enfermé dans ton corps tout ce temps ou... je ne sais quoi ?

Je plissais les yeux quelques secondes avant de tenter de formuler une explication simple, pour une situation qui était loin de l'être...

- Et bien Spiegel est la personnification de ma mutation. Et je pense qu'il était là depuis pas mal de temps... Il n'arrivait seulement pas à sortir... Il n'est pas tout le temps physiquement présent, des fois il disparaît...

Mon double, main dans les poches avait lâcher son sourire, pour un air légèrement plus gêné, regardant à droite et à gauche, pour ne pas attirer l'attention, et chez lui fuir l'attention était quelque chose d’extrêmement rare...

Alec, Spiegel. Deux noms peu communs. Mais au moins, Meaghan les retiendraient sans problème. Et puis, maintenant qu'elle avait les deux copies conformes en face d'elle, la jeune femme pouvait les différencier. L'un était en train de bouder comme un petit garçon qui n'avait pas eu le droit à un nouveau tour de manège, alors que l'autre semblait bien plus calme, posé. Bref, il était temps de délivrer les quelques informations qu'elle avait sur les damnés et que Alec semblait attendre avec impatience. Une fois que ce fut terminé, le mutant la remercia, ce à quoi Meaghan lui répondit par un sourire sincère. Par contre, Spiegel récolta un magnifique regard noir. La jeune femme n'était pas bête et avait bien vu son air benêt, mais elle ne dit rien. D'une part, elle n'avait pas envie de le frapper une seconde fois, c'était inutile. De l'autre, elle avait assez mal aux phalanges pour en rajouter une couche.

Alec termina sa phrase en proposant son aide, mais il n'était pas certain que la jeune femme accepte. Meaghan attendit quelques secondes, le temps de la réflexion, puis fit un nouveau sourire. « Je pense que ça peut être utile. Je vais éviter d'être rancunière, pour cette fois. » Sur ces mots, la jeune femme lança un regard à Spiegel. Elle ne lui en voulait plus vraiment, même si elle restait sur ses gardes le concernant. Alec, lui, pouvait être un allié de choix. Meaghan ne voulait pas s'en faire un ennemi et s'il pouvait lui délivrer des informations en échange des siennes, la jeune femme n'en serait plus que ravie.

La mutation d'Alec commençait cependant à titiller la curiosité de Meaghan qui voulait en savoir plus sur ce double. Après tout, elle avait passé la nuit avec. Peut-être que Alec avait ressenti quelque chose, s'il était relié à Speigel. Cette idée ne plaisait pas trop à la jeune mutante, alors, elle voulait en savoir plus. Le double était donc un être à part entière, qui disparaissait de temps en temps. Meaghan se sentit légèrement rassurée et observa les deux jumeaux. « Ce ne doit pas être facile à vivre. » La jeune femme s'adressait à Spiegel. Sa vie semblait bien triste tout à coup, avec ses disparitions. Meaghan n'aurait pas aimé être le double de quelqu'un. Devoir attendre le bon moment pour profiter de la vie et être indépendant devait être une torture. « Comment vous faites, tous les deux, pour gérer ça ? »

Je tentais quand même de proposer mon aide à la jeune femme, après ce que le double lui avait fait croire, je pouvais au moins faire ça, j'avais l'impression qu'il faisait des erreurs que je devais rattraper... Je la vis prendre son temps, pesant le pour et le contre. Nous étions indépendants l'un de l'autre cependant, s'il était blessé je ne le serais pas, et si j'étais blessé il ne le serait pas, mais si jamais il allait mal ça faisait comme une sonnette d'alarme que je ne pouvais pas ignorer...

- Je pense que ça peut être utile. Je vais éviter d'être rancunière, pour cette fois.

Elle regarda mon double qui faisait toujours la moue, légèrement gêné d'être devenu le centre d'attention alors qu'habituellement il ne demandait que ça. Seulement là il n'avait pas l'air de le vouloir... Je remarquais que cette mutation intéressée la jeune femme qui commençait à poser des questions à notre sujet. Puis elle fit une chose que personne n'avait encore jamais fait.

- Ce ne doit pas être facile à vivre.

Cette réplique ne m'était pas adressé mais elle était bien pour Spiegel, malgré ce qui lui avait fait elle prenait le temps de se soucier de sa vie. Il se contenta de fixer ses chaussures et de mettre ses mains dans les poches. La jeune femme avait touché un point sensible. Mais il faisait des progrès fut un temps il aurait contre attaqué la personne pour avoir tenu des propos semblables à son égard...

- Non ça ne l'est pas.

Je souris tristement, regardant toujours mon double, attendant une quelconque réaction qui n'avait pas l'air de venir. Je l'avais détesté pour être apparu, je voulais qu'il parte et maintenant je craignais chacun de ses départs de peur qu'il ne réapparaisse plus... Je finissais par m'habituer à ses "bêtises" lui aussi voulait vivre. Il était moi et j'étais lui et certaines fois nous étions tous les deux un peu perdus.

- Comment vous faites, tous les deux, pour gérer ça ?

- On fait comme on peut, on se pourrit la vie, on s'entraide, mais en cas de besoin on sait que l'on n'est pas seul.

On était complémentaire, même au combat, j'avais toujours pensé qu'avoir à veiller sur quelqu'un en plein combat me déconcentrerait, mais on s'en sortait à merveille tous les deux c'était plutôt étrange d'ailleurs. On pouvait se disputer comme des chiffonniers et quelques secondes plus tard se protéger mutuellement.

L'histoire de la fameuse soirée où Spiegel s'était fait passer pour son hôte d'origine n'avait plus d'importance. Meaghan se sentait vraiment peinée pour sa condition, qui le forçait parfois à disparaitre de la circulation. Alors, elle n'avait pas hésité à faire part de son aviss, en restant dans l'optique de la curiosité. Elle espérait en savoir un peu plus sur le sujet, presque inquiète pour la vie de ses deux mutants qu'elle ne connaissait même pas. Comme quoi, avoir passé quelques heures en compagnie de Spiegel avaient eu de bons cotés.

Toujours aussi curieuse qu'au départ malgré la situation, Meaghan posa une nouvelle question. Elle voulait savoir comment ces deux personnes pouvaient gérer les apparitions et disparitions de Spiegel, surtout du point de vue du concerné. Il était triste de voir que cet homme ne puisse pas réellement avoir d'indépendance. Meaghan avait même l'impression que Spiegel était emprisonné sans avoir d'autres choix que de subir la mutation d'Alec. Ce dernier répondit d'ailleurs à la question de la jeune femme, en disant que même s'ils se pourrissaient parfois la vie, ils étaient toujours là l'un pour l'autre. Cette phrase fit sourire Meaghan. Leur mutation aurait pu être bien pire. Ils auraient pu être deux ennemis jurés voulant se détruire l'un l'autre. « C'est cool alors. Enfin... que vous vous entraidiez. »

L'ambiance était devenu vraiment trop déprimante. Meaghan était une jeune femme sensible et ne voulait pas le montrer. Alors, elle se racla la gorge, comme si de rien était, et récupéra son poignard avec lequel elle jouait. « Vous avez besoin d'autres informations ? Ou... des informations à me donner ? » Meaghan commençait à se dire qu'elle pouvait se reconvertir dans le métier de messager. Elle adorait cette activité, même si celle-ci s'avérait parfois dangereuse. « À moins que vous ayez d'autres idées ? Besoin d'un coup de main, ou quoi que ce soit d'autre. Je suis encore disponible alors, profitez-en. » La jeune fille leur adressa un petit sourire, plus amicale qu'au départ.

- C'est cool alors. Enfin... que vous vous entraidiez.

Ce fut mon tour de plonger mes mains dans mes poches, on avait beau s'entendre comme chien et chat dès le début, ça s'améliorer, on se disputait toujours autant mais le reste du temps on pouvait avoir de sérieuses conversations.

Si on devait se battre on était complémentaire, avec cet espèce d'instinct de protection qui s'était installé entre nous. Mon double m'avait toujours un peu impressionné, il pouvait me traiter de tous les noms et prendre une raclée pour moi quelques minutes plus tard. Et je devais avouer que c'était réciproque...

- Vous avez besoin d'autres informations ? Ou... des informations à me donner ?

Je relevais la tête vers la jeune femme, avant de tourner la tête en direction de mon double, qui voyant mon regard secoua négativement la tête. J'opinai avant de faire quelques pas en avant et de reposer mes yeux sur la jeune femme.

- Et bien pas pour le moment. Pour ce qui est de te donner des informations tout dépend ce que tu veux savoir ?

Elle venait d'attiser ma curiosité, que pouvait elle bien vouloir ? Des informations sur l'Institut ? Sur certaines mutations ? Puis je posais les yeux sur sa main droite, celle qui avait fait la rencontre de la mâchoire de mon double.

- À moins que vous ayez d'autres idées ? Besoin d'un coup de main, ou quoi que ce soit d'autre. Je suis encore disponible alors, profitez-en.

- Pour le moment tout va bien. Tu devrais appliquer de la glace là-dessus. Je suis docteur, au cas où Spiegel ne t'en aurait pas informé, si jamais tu as le moindre problème ou besoin de quelques soins n'hésite surtout pas.

Je souris, après tout ça ne me coûtait rien de l'aider. En plus ça pouvait lui rendre service, plutôt que de passer dans un hôpital où ils poseraient des tas de questions. J'étais mutant elle aussi, Spiegel ne fréquentant que des mutants. Et puis je n'étais pas du genre à poser des questions. Mon double par contre c'était une autre histoire, en plus il semblait apprécier la jeune femme alors...

Quelles informations seraient nécessaires à Meaghan ? Pour l'instant, il fallait l'avouer, aucune. Elle avait ce qu'il fallait et n'était intéressé par aucune autre. Désormais, ce qui l'intriguait le plus, était de savoir dans quoi les deux hommes avec qui elle venait de faire connaissance étaient. Les damnés, sûre, ils n'en faisaient pas partie. Meaghan se balança un peu sur ses pieds, soupira, puis haussa les épaules. « Je n'ai besoin de rien pour le moment. Mais, si à l'avenir, vous avez de nouvelles informations sur les damnés, je ne serai pas contre.» La jeune femme se décida à parler un peu plus, pour expliquer ce qui la motivait à avoir des détails sur les plans du club des damnés. « Ils ont essayé de me recruter et je n'ai pas cédé. J'espère juste qu'ils m'ont lâchés, parce que je ne n'ai vraiment pas envie de faire partie de leurs rangs. Ils sont trop... enfin, vous voyez. Mais j'en ai déjà parlé.» Elle lâcha un nouveau soupir en jouant avec son poignard. « J'accepte aussi les informations sur la confrérie. Si je peux alerter les autres personnes avec qui je suis en contact, c'est toujours ça de gagné.»

Par politesse, Meaghan demanda aux deux hommes s'ils avaient besoin de ses services, ce à quoi Alec répondit que tout allait bien pour l'instant. En revanche, il proposé son aide si jamais la jeune femme avait besoin d'un docteur. Intéressant. Elle afficha un large sourire et hocha la tête. « Merci. C'est vrai qu'avoir un mutant pour docteur me met plus en confiance. Un humain... j'ai toujours peur qu'il joue aux scientifiques et qu'il découvre quelque chose d'anormal avec moi. » Cette vision devait être une vision collective. Meaghan était certaine que beaucoup d'autres comme elle avaient peur de finir entre les mains de la CIA ou du FBI. « Bon, puisque nous en avons fini, je m'en vais. Vous avez mon numéro au cas où, il me semble. » Elle lança un regard à Spiegel et lui offrit un sourire franc, preuve qu'elle avait tourné la page sur l'incident. « Bonne soirée les garçons...» Hop, plus de Meaghan. Celle-ci s'était téléportée.

J'aurais aimé pouvoir venir en aide à la jeune femme en contrepartie, mais niveau informations elle semblait en savoir un peu plus que moi. Même si j'avais du mal à comprendre pourquoi mon double lui avait demandé des informations sur la confrérie alors que nous connaissions Kara, qui en faisait partie. Enfin ça il finirait bien par devoir me répondre.

- Je n'ai besoin de rien pour le moment. Mais, si à l'avenir, vous avez de nouvelles informations sur les damnés, je ne serai pas contre.

Encore les damnés... Avait-elle un problème avec ce groupe-là en particulier ? Je commençais sérieusement à le croire... Étrangement c'était loin de me rassurer, le mutant égaré travaillant pour l'institut sans pour autant vouloir choisir de camps...

- Ils ont essayé de me recruter et je n'ai pas cédé. J'espère juste qu'ils m'ont lâchés, parce que je ne n'ai vraiment pas envie de faire partie de leurs rangs. Ils sont trop... enfin, vous voyez. Mais j'en ai déjà parlé.

Je souris regardant la jeune femme jouée avec son poignard. Prêtant attention à ce qu'elle ne se coupe pas, il fallait vraiment que j'arrête d'être aussi protecteur, tel un grand frère apportant toute son attention et sa protection, alors que je la connaissais à peine...

- J'accepte aussi les informations sur la confrérie. Si je peux alerter les autres personnes avec qui je suis en contact, c'est toujours ça de gagné.

Mon double allait lâcher quelque chose, je le fixais avec insistance et il reprit sa position, mains dans les poches et mine boudeuse. Allait savoir ce qu'il allait lâcher... Que je connaissais deux membres de la confrérie ? En échange des renseignements qu'elle m'avait donné je lui proposais de lui fournir mon aide d'un point de vue médical. Chose qu'elle sembla appréciée.

- Merci. C'est vrai qu'avoir un mutant pour docteur me met plus en confiance. Un humain... j'ai toujours peur qu'il joue aux scientifiques et qu'il découvre quelque chose d'anormal avec moi.

- Tu ne courras pas ce risque-là avec moi, je peux te le garantir.

Je lui lancer un sourire chaleureux et agréable, enfin je le pensais comme ça. Puis la jeune femme fit quelques pas en arrière avant de sourire à mon double qui ne tarda pas à lui répondre lui faisant même un petit coucou de la main.

- Bon, puisque nous en avons fini, je m'en vais. Vous avez mon numéro au cas où, il me semble. Bonne soirée les garçons...

On déclara bonne soirée en coeur, avant de la regarder se téléporter, je m'approchais de mon double passant un bras sur ces épaules, il allait passer un interrogatoire dans les règles de l'art. Je ne comptais pas le laisser s'en sortir aussi facilement.

- Alors toi tu me dois une sacrée explication.