Acheter un costume neuf, c'est déjà voyager !

Caroline & Ashlyn

D'ordinaire, Caroline allait faire du shopping avec ses amies, pour passer le temps, comme les trois quarts des filles de son âge. Elles y passaient en général l'après midi, et revenaient avec deux ou trois poches pleines de vêtement, de bijoux ou d'accessoires. Elles passaient en revue les différentes tenues de leur boutiques préférées, se changeaient dans les cabines d'essayage, s'admiraient, et s'amusaient beaucoup. Mais ce n'était pas pour "s'amuser" que Caroline était descendue au sud de Manhattan. C'était pour faire du shopping de compétition. Elle n'avait pas dit à ses amies qu'elle allait en ville aujourd'hui. Elle voulait être toute seule pour se jour si spécial. Les soldes avaient toujours occupé une place importante dans le cœur de la jeune fille. C'était dans ses moments là qu'elle montrait au monde sa vrai nature. Elle ne lâchait rien à personne, et faisait tout pour atteindre ce qu'elle voulait.

La journée était idéale pour faire un tour en ville. New-York était beaucoup plus belle la nuit, certes, mais il fallait avouer qu'elle avait un certain charme, même de jour. Il faisait agréablement chaud pour la période. Caroline se promenait donc en débardeur et pantacourt. Elle portait des lunettes de soleil qu'elle avait acheté la saison dernière. Elle possédait dans ses poches assez d'argent pour vider tout les magasins de la ville - ce qu'elle contait plus ou moins faire, d'ailleurs - et sa motivation était au plus haut. Elle était très pressée de commencer sa tournée.

Elle tourna une dernière fois sur une place avec une jolie fontaine, et arriva finalement dans la rue qu'elle avait arpenté des centaines de fois. Elle était bondée. Des tas de gens rentraient et sortaient des magasins, les bras le plus souvent chargés de poches, et les porte-monnaie vides. Caroline n'arrivait pas à se décider où rentrer en premier. Elle réfléchit quelques instants, plantée au milieu de la route, et opta finalement pour une grande enseigne de lingerie.

Le hall de ce magasin était aussi plein que la rue. Des dizaines de femmes, ainsi qu'un ou deux hommes se pressaient aux caisses, ou se bousculaient vers l'intérieur. Caroline joua des coudes parmi les dames aussi hystériques qu'elle pour réussir à atteindre l'intérieur. Tout autour d'elle, des mannequins de plastique arboraient fièrement des pièces de lingerie, des chemisettes, ou autre vêtements de luxe. De nombreuses tables se faisaient envahir par les mains fouineuses de toutes les acheteuses. Certaines étaient même déjà vides.

« J'aurais dû arriver plus tôt » pensa-t-elle tristement.

En effet, si elle ne se pressait pas un peu plus, tout aurait déjà disparu. Elle rangea ses lunettes de soleil dans l'une de ses poches, et se prépara à l'attaque. Elle tourna furtivement le regard sur la gauche, qui se trouvait être plus vide. Elle se dirigea donc là bas furtivement. Elle contempla un moment les articles, sans vraiment se décider. Puis, la petite voix dans sa tête la conseilla :

« Tu devrais te dépêcher de tout prendre, sans quoi après t'auras plus rien ! »

Caroline tendit donc les mains, et, comme une lionne saisissant sa proie, attrapa un ensemble culotte-soutif ravissant. C'était déjà ça de pris. Elle fit quelques pas sur le côté et attrapa encore quelques articles, sans même vraiment savoir ce qu'elle choisissait. Peu importe, c'était ça aussi l'intérêt du shopping de compétition : la surprise de savoir ce qu'on avait bien pu trouver !

Elle se retourna, prête à attraper de nouveaux articles lorsqu'elle eut une illumination. Posé sur une table, quelques mètres plus loin, se trouvait le chemisier de ses rêves. Il semblait bien taillé, avait une jolie couleur, et était soldé à moins 50% ! Pas question de le laisser tomber ! Elle s'élança donc à vive allure au travers de la foule de femme, ne voyant presque rien, bousculant les autres sur son passage. Elle arriva très difficilement à son but, et, au moment même ou elle posa la main dessus, remarqua qu'elle n'était pas vraiment toute seule à convoiter son article...

Si il y avait bien une chose que son travail de PDG ne pourrait jamais faire manquer à Ashlyn, c’était bel et bien le premier jour des soldes des grands magasins. Elle ne s’était d’ailleurs pointée à son entreprise que pour expédier les affaires les plus urgentes et le plus tôt possible afin de pouvoir passer la plus grosse partie de sa journée à faire les boutiques. Elle n’avait fait qu’un bref saut à son appartement entre temps pour échanger sa tenue par une, plus décontractée, moins femme d’affaire, et surtout troquer ses talons d’au moins dix centimètres contre une paire de bottine qui lui permettrait de tenir aisément une journée à piétiner dans les magasins. Elle adorait toujours arborer de nouvelles tenues et il était d’ailleurs grand temps qu’elle renouvelle sa garde-robe. Elle arpentait désormais les rues aux sud de Manhattan, silhouette au léger haut rouge, les mains déjà chargé de plusieurs sacs, perdue dans la masse grouillante formée par les autres fanas du shopping. La technopathe n’était pas une acheteuse compulsive, elle avait simplement une passion dévorante pour les vêtements de haute couture, surtout depuis qu’elle avait les moyens de se les payer. Même le soleil avait répondu présent à cette évènement incontournable, signe prometteur pour la mutante qui pensait passer ainsi une journée idéale.

S’arrêtant devant une des nombreuses vitrines, elle porta un regard attentif et un brin connaisseur aux mannequins de plastiques présentant quelques dessous affriolants et autres accessoires de lingeries plus sobres et classiques. Les yeux brillants d’excitation, elle pénétra à l’intérieur du magasin aussi bondé que les précédents qu’elle avait déjà visité et prête à en découdre avec quiconque s’interposerait entre elle et les futures merveilles qui viendraient loger dans son immense penderie. Car oui il ne fallait pas croire mais faire du shopping dans des moments comme celui-ci pouvait se révéler être un véritable sport, voir même un art à part entière. Fendant la foule avec agilité et adresse, elle commença à opérer un tour complet de la boutique, se saisissant dès qu’un ensemble ou un dessous lui tapait dans l’œil. Le doux contact des tissus, cette quête de la perle rare digne des plus grande chasse aux trésors avait sur le cerveau de la technopathe un effet presque aussi électrisant que la découverte d’un nouveau mécanisme complexe.

Le nez plissé par l’excitation, Ashlyn joua une nouvelle fois des coudes pour se frayer un chemin vers les cabines d’essayage. Cabines qu’elle espérait trouver rapidement et facilement libre afin d’essayer tous les luxueux ensembles qu’elle avait pu trouver. Passant tout près d’une table, son regard fut une fois de plus attiré par un des vêtements mis en présentation. Le chemisier était assez simple, à la couleur accrocheuse et le tissu semble toute de qualité. Ne prêtant même pas attention au prix pour le moment, la technopathe se rapprocha, paquet et autres trouvailles à la main afin de voir ce qu’il donnait de plus près. En fait elle se fichait pas mal du prix, qu’elle ne regarderait sans doute qu’à son passage en caisse. Depuis des mois déjà elle avait commencé à mettre de l’argent de côté en prévision de ce fabuleux évènements qu’était les soldes et qui lui permettrait ainsi de s’offrir presque tout ce dont elle avait envie. Arrivant finalement devant le présentoir, Ashlyn posa la main sur le vêtement, bien décidé à s’en saisir, alors qu’une deuxième main rejoignait la sienne dans une parfaite synchronisation. Apparemment, elle n’était pas la seule à avoir repérer cette petite merveille, levant les yeux la jeune femme faisait désormais face à une petite brune, une adolescente vraisemblablement. Marquant une pause tout en gardant toujours une main sur le tissu qu’elle n’était en fait pas prêt de lâcher, la PDG planta son regard dans celui de l’adolescente.

« On dirait que ça va devenir compliqué… »

Avec son caractère affirmé, son habitude à diriger et son esprit compétiteur, Ashlyn n’était pas du genre à céder facilement. Elle savait toutefois conserver une certaine mesure, n’allant jamais comme certaine jusqu’à en venir aux mains, mais elle n’était pas prête d’abandonner facilement sa trouvaille à la petite brune quand bien même cette dernière serait la plus adorable des personnes.

Caroline & Ashlyn

Si on devait comparer Caroline à un animal, on choisirait très probablement une biche. Douce, attentionnée, délicate, et adorable, voilà les principales qualité de la jeune fille. Si on devait, par contre, comparer caroline à un animal en période de solde, on choisirait plutôt la lionne. Dès que ces périodes sacrées de l'année arrivaient, elle devenait, telle l'animal, quelqu'un qui ne lâchait sa proie sous aucun prétexte. Personne ne devait se mettre entre elle et ses trouvailles, sous peine de passer un sale quart d'heure. Était-ce le destin qui avait décidé de la tester aujourd'hui ? En tout cas, il se trouvait que, justement, une autre femme avait décidé de mettre la main sur SON chemisier.

Elles restèrent un moment immobiles, à se regarder comme deux chiens de faïence. Si l'autre dame possédait le même caractère que Caroline, les choses pourraient très probablement tourner en pugilat. Et puis, s'il fallait vraiment en venir aux mains, Caroline n'hésiterait pas à le faire ; il fallait savoir s'imposer dans la vie ! La femme qui avait décidé de jouer avec le feu avait le physique de quelqu'un qui faisait attention à elle, et qui se soignait bien. Elle portait une tenue décontractée, mais néanmoins élégante. Elle semblait avoir les moyens de se payer de beaux vêtements. Caroline fouilla brièvement dans sa mémoire. Elle n'avait jamais rencontré cette femme avant.

« On dirait que ça va devenir compliqué… » lâcha-t-elle, sans doute pour elle même. En effet, ça allait très probablement le devenir. Pour elle.

« Si tu penses que je vais te le laisser tu te mets le doigt dans l’œil ma pauvre ! »

Elle n'avait même pas pris la peine de la vouvoyer. Après tout, elles était deux adversaires non ? Afin de couper court aux "négociations", elle tira doucement le chemisier vers elle, en espérant que l'autre allait le lâcher. Elle se voyait déjà, victorieuse, en train de courir se réfugier dans une cabine d'essayage, son trophée en main, et son adversaire terrassée. Elle pourrait alors rentrer chez elle, l'enfiler, et savourer sa victoire. Pour pousser le vice jusqu'au bout, elle aurait même pu aller en ville en portant ledit chemisier, en espérant la croiser, et la narguer. Quel jubilation elle ressentirait alors, en voyant la mine décomposée de cette femme, qui n'avait pas eu assez de cran pour voler un simple chemisier à une gamine de 17 ans.

Caroline devenait littéralement folle. Elle se surprenait à imaginer des choses improbable, juste à cause d'un simple vêtement soldé. Qu'elle ne comptait pas céder pour autant. Elle avait trois poches qui pendaient sur ses poignets, et qui lui faisait un peu mal, à cause de la quantité de vêtements qui se trouvaient déjà dedans. Elle avait déjà pris quelques jeans, des tee-shirt plus ou moins de saison, et une nouvelle ceinture. Elle avait pris soin d'accorder les couleurs, pour ne pas faire de fausses notes. La mode n'avait plus aucun secrets pour Caroline.

Afin d'essayer de déstabiliser un peu plus son adversaire, elle sortit une réplique digne d'un élève de petite classe :

« De toutes façons il me va mieux à moi ce chemisier, c'est évident ! Alors lâche le bon sang ! »

Elle s'était peut être un peu emporté, tout bien réfléchi, mais, comme on dit ; à la guerre comme à la guerre !

Les mots avaient échappé de ses lèvres avant qu’elles ne puissent les retenir, simple reflet de sa pensée du moment. Oui sa tranquille quête de nouveautés textiles semblait sur le point de prendre une tournure nettement plus houleuse, mais ça ne l’alarmait pas plus que ça. Ashlyn avait un énorme esprit de compétition quelque soit le domaine et affrontait chaque nouveau défi ou situation avec une volonté de ne pas céder à tout épreuve. A vrai dire elle se plaisait même à relever chaque défi qui se présentait à elle. Et même si ce jour là le défi était incarné par une adolescente aux allures de filles modèles et toute gentille, la technopathe avait à son actif assez de jours de soldes pour savoir que parmi n’importe qu’elle acheteuse pouvait se trouver une véritable furie. Et elle avait vu juste, loin de retirer sa main du chemisier, la jeune fille brune montra directement sa hargne à ne pas laisser le vêtement lui échapper. Nullement dérouter ou effrayer, la PDG sonda l’adolescente, duel de regards, ses iris plissés dans une volonté d’acier. Elle affichait calme et détermination et à moins que l’adolescente ne la surprenne véritablement il n’y avait aucune raison pour qu’elle abandonne sa trouvaille.

Elle ne céda donc aucunement quand la brune fit mine d’attirer un peu plus le vêtement convoité, renforçant au contraire sa prise, bien décidée à ne pas capituler ou à se laisser avoir. Si c’est tout ce que la pauvre fille avait à lui opposer alors elle ne sortirait certainement pas de la boutique en tant que propriétaire du chemisier. C’était peut-être un comportement des plus absurdes ou des plus puérils, surtout qu’elle n’allait pas en mourir si, en fin de cette journée, elle ne rentrait pas chez elle avec le vêtement dans un de ses sacs déjà bien rempli. Mais, il fallait savoir se battre dans la vie, même face au plus insignifiant obstacle qui se présente à vous. Et surtout il ne fallait pas se laisser marcher sur les pieds aux moindres problèmes si on voulait espérer avancer un peu socialement. Pour cela, Ashlyn devait bien reconnaitre que la jeune fille savait y faire et pour ça, elle était capable de respecter l’adversaire qui se présentait à elle sans pour autant abandonner les armes.

« Et tu comptes faire quoi ? Tirer jusqu’à ce que je lâche ? Ca n’arrivera certainement pas, il se retrouvera déchiré bien avant, alors tu devrais le lâcher tout de suite ! »

Elle préférait voir l’adorable chemisier en morceau et aucune d’elles victorieuse que de céder d’entrée de jeux face à une adolescente au bord de l’hystérie vraisemblablement. Elle-même semblait aborder la situation plus sereinement, peut-être dû à une plus grande expérience de ce genre de situation. Elle failli même éclater de rire face à la nouvelle réplique de la brune, réplique qui aurait semble toute était plus à sa place dans la bouche d’une petite fille capricieuse que dans celle d’une jeune fille en passe de devenir une jeune femme. Il n’aurait en fait seulement manqué qu’elle lui tire la langue pour compléter le reste du tableau.

« Mais bien sûre très certainement… »

Tentative de déstabilisation ironique, puisqu’elle ne lâcha toujours pas le joli chemisier qu’elle était presque sûre d’avoir repérer la première

« C’est tellement évident que tu n’as même pas besoin de vérifier que c’est bien ta taille ? »

Les deux femmes ne faisaient sans doute pas la même taille, même si ce n’était pas forcément flagrant. Il était donc certain qu’une des deux ne pourrait pas porter le haut qu’elles se disputaient. Le plus ironique seraient même qu’au final le vêtement ne conviennent à aucune.

Caroline & Ashlyn

Les gens qui se trouvaient autour de Caroline et de l'autre "prétendante-au-chemisier" commençaient à les regarder d'un air assez interrogateur. Comme s'ils n'avaient jamais vu deux femmes se bagarrer en période de solde ! S'ils avaient peur des explosions, il n'avaient qu'à pas venir non mais ! Sans aucune honte, Caroline planta son regard dans celui de son adversaire, qui le lui rendit bien. Ce jeu dura un court moment, et fut interrompu par l'autre brune, qui lui demanda ce qu'elle comptait faire, maintenant. « Tirer jusqu’à ce que je lâche ? Ça n’arrivera certainement pas, il se retrouvera déchiré bien avant, alors tu devrais le lâcher tout de suite ! » A bien y réfléchir, Caroline préférait le voir déchiré en deux, quitte à devoir le payer aux gérants du magasin, plutôt que dans les mains de l'autre. En plus, ça ne serait pas la première fois ! En effet, il y a deux ans de cela, elle s'était battue avec tellement de force contre une autre fille (de son âge, cette fois), que le gérant d'une boutique de Manhattan avait été forcé de les séparer, puis de les virer de chez lui en leur faisant payer tout les dégâts occasionnés. Caroline n'avait jamais eu aussi honte de sa vie, surtout que la bagarre avait commencé pour une histoire aussi futile que celle qui était en train de se dérouler. Elle s'en souvenait comme si c'était hier, et pour cause ! Elle essaya de ne pas trop penser au passé, sans quoi trop de souvenir remonterait, et ça serait la migraine assurée !

Son adversaire répondit à sa dernière réplique (qui, il fallait l'avouer, ne volait pas bien haut), en la narguant ironiquement. Parmi cet échange de gentillesse se démarqua une remarque censée (qui ne venait bien entendu, pas de Caroline). « C’est tellement évident que tu n’as même pas besoin de vérifier que c’est bien ta taille ? » Elle n'avait même pas pris soin de regarder l'étiquette du vêtement. Il lui avait tapé dans l’œil, et cela avait suffi à la décider (comme la moitié de ce qu'elle avait dans ses poches, après tout). Elle décida cependant de jouer la carte du bluff :

« Bien sûr que je sais qu'elle taille il fait ! Précisément ma taille ! Si tu me le laisse je ferais pas d'histoire, mais continue et je vais crier ! Je te le jure je vais crier ! »

Allait elle le faire ? Elle ne savait pas; Sans doute, pourquoi pas, après tout ! Elles étaient toutes les deux en train de se donner en spectacle, autant aller jusqu'au bout dans ce cas ! Caroline avait l'habitude des soldes, elle pratiquait ce sport de haut niveau depuis au moins quatre ans maintenant, mais elle le faisait sans doute depuis moins longtemps que l'autre femme. Elle jaugea rapidement la femme. Elle devait avoir une trentaine d'année, peut être moins. Elle ne la vaincrait donc pas par expérience. Si elle voulait remporter le fameux chemisier-trophée, elle devrait ruser. Elle connaissait bien une ou deux tactiques, pas forcément très loyale, mais, l'autre ne lui laissait pas vraiment le choix...

Son adversaire ne lâchant toujours pas le chemisier, elle décida de passer à l'action. Elle se prépara à crier. Heureusement pour elle, un agent de la boutique passait justement, à une dizaine de mètres d'eux. Caroline avait un peu honte de ce qu'elle allait faire, mais ça l'amusait, en quelque sorte.

« Au voleur ! Cette femme m'a volé mon porte monnaie ! Arrêtez là !»

Caroline n'avait absolument aucune idée de ce qu'elle était en train de faire, et d'à quel point les soldes lui étaient montées à la tête. Elle commençait à faire des choses qu'elle n'avait jamais fait avant, et cela lui procurait une dose pas désagréable d'adrénaline. Elle jubila encore plus lorsque le vigile du magasin qu'elle avait repéré s'avança vers elles, l'air décidé et en colère...

Spoiler:

Les regards de plus en plus curieux, réprobateur ou même goguenard faisait prendre conscience à Ashlyn qu’elle était en train de perdre son temps. Se battre avec une adolescente n’avait au final pas grand intérêt et elle pouvait renoncer au chemisier sans remords vu la quantité de nouveaux vêtements qu’elle avait déjà acheté et les quelques magasins qui lui restait encore à faire. C’était donc sans blessure à sa fierté ou à son orgueil qu’elle se décidait à abandonner la partie sans plus attendre. Après tout, elle était l’adulte, la personne sage et censée et il n’était pas vraiment glorieux de jouer à pareil esclandre, surtout avec une jeune fille dont elle avait sans doute près du double de l’âge. C’était donc avec bon cœur qu’elle se décidait à lui céder le vêtement et à se détourner complètement de la brunette au moment où celle-ci reprenait sur sa lancée hystérique, lui faisant marquer un arrêt. La formulation était-elle que le bluff en devenait évident, tout comme le fait qu’elle ignorait la taille exact du chemisier que les deux acheteuses se disputaient en duel. C’en était presque mignon, si ce n’était pas aussi gros à avaler. Au moins ça allait de pair avec le côté furie qui refusait d’abandonner son butin. La menace de se mettre à hurler avait en revanche arrêté la technopathe alors qu’elle s’apprêtait à complètement lâcher le chemisier.

« Ne te gène pas crie donc…j’ai hâte de voir le spectacle… »

A vrai dire plus la jeune fille poursuivait dans son caprice et plus l’envie de lui laisser gentiment le vêtement abandonnait la technopathe, faisant au contraire ressortir sa férocité. Férocité qui se renforça quand la jeune fille osa l’accuser du vol de ses biens pour attirer encore plus l’attention et lui faire lâcher prise. Là ça commençait à aller un peu loin et ça n’avait rien d’amusant même. Elle n’allait plus du tout lâcher prise, ça non ! Elle allait sans doute même donner une bonne leçon de respect à cette petite effrontée. Elle avait très envie de lui faire perdre ses caprices de petite fille pour un moment. Toujours de marbre, elle lança un bref sourire que l’on pourrait sans doute qualifier de … carnassier. Fuir ? S’estomaquer ? Certainement pas, elle n’avait rien à se reprocher. C’était très osé de la part de l’adolescente et ça pouvait sans doute fonctionner. Sauf que la PDG était désormais prête à voir débarquer toute la sécurité plutôt que de donner à son adversaire le plaisir de la victoire. D’une, il était très facile de prouver que l’adolescente avait toujours son porte monnaie sur elle et que la technopathe n’avait rien fait. De deux, entre les explications d’une femme adulte et celle d’une adolescente, on accordait en général plus facilement foie à la première.

« Ca tu vas le regretter… »

Elle n’avait pas bougé d’un poil quand le vigil arriva sur elles et veillait même à garder la brune à porter de main pour l’attraper si nécessaire. Non elle ne se laissait pas faire, non on ne l’entubait pas aussi facilement. L’adolescente risquait fort de se mordre les doigts de l’avoir provoqué ainsi. Elle se fichait pas mal du chemisier ou d’être mis à la porte du magasin désormais, tout ce qu’elle souhaitait c’était donner une bonne leçon à la petite peste en face d’elle en l’entrainant dans les ennuis qu’elle avait crée contre la technopathe. Ne laissant pas l’occasion a l’homme de demander ce qu’il se passait, ni à la brune de répéter ces accusations, Ashlyn rétorqua.

« Cette gamine est une menteuse éhonté vous n’avez qu’à la fouiller pour trouver son portefeuille ! »

Aucune des deux n’avaient l’air prête à se laisser gentiment faire désormais, et le pauvre agent de sécurité n’allez sans doute pas tarder à devenir chèvre…

Spoiler:

Sujet: Re: Acheter un costume neuf, c'est déjà voyager !