♣ La pénombre dominait la ville de New York. Les lampadaires aux quatre coins des trottoirs faisaient office d’éclairage en cette nuit sombre. Ce n’était pas pour rien que l’on appelait New York « la ville qui ne dort jamais ». Même à cette heure-ci, un peu plus de vingt et une heure, les gens continuaient à flâner dans les rues. On entendait encore les klaxons des voitures et les bruits caractéristiques du terrain urbain. Eleana Calloway se trouvait être dans les alentours, marchant sur l’un des trottoirs qui bordait un quartier réputé. Ce qui était amusant c’était de regarder les allures des gens dehors, on parvenait à trouver des éléments de leur vie sans qu’ils ne s’en rendent compte. Il suffisait de prendre cette jeune femme Calloway pour se dire qu’elle vient d’un milieu aisé. Ses talons claquaient sur le sol, son manteau hors de prix qui la recouvrait en cette nuit d’hiver. Peu à peu, elle s’approchait de son lieu de prédilection. Un bâtiment qu’elle connaissait bien. Déjà, elle reconnaissait quasiment toutes les personnes qui se trouvaient devant ce dernier. Elle en salua quelques-uns avant d’entrer. Qui aurait pu croire, derrière e sourire tellement naturel, qu’elle s’en fichait totalement ? Car, oui, depuis toujours Eleana s’est trouvée un don dans la manipulation d’autrui, elle s’en sert constamment. Ceci par des moyens variés. Il fallait avouer qu’elle paraissait tellement sincère qu’il en était difficile d’en croire autrement. Et pourtant. Cette jeune mutante illustrait bien le proverbe « Les apparences sont trompeuses ».

Une fois à l’intérieur, elle recommença son manège, en abordant cette fois-ci un masque blasé. Habituée à ce genre d’environnement, elle ne prenait pas en compte le luxe qui débordait dans cet endroit. Le club des damnés rassemblaient les personnes les plus affluentes de leur société, au niveau finance et politique. Ceux qui ont les moyens de parvenir aux sommets se montrent d’autant plus importants. Lea se défend bien, en tant qu’unique propriétaire de sa nouvelle entreprise. Enfin, il s’agissait de l’ancienne entreprise de sa mère qui, hélas pour elle, ne possédait plus aucun droit à son égard. A la tête d’une énorme boîte, la jolie brunette se défendait bien dans ce milieu. Ses divers attributs lui ouvraient d’autant plus de porte. Surtout qu’elle savait les utiliser à ses fins. Quelqu’un l’interpella, et elle se retourna brièvement. Elle le connaissait vaguement, un certain Gregory. Ils échangèrent quelques banalités avant qu’il n’en vienne aux faits. Visiblement, son père qui se trouvait être un actionnaire important de son entreprise venait de trouver un défaut dans leur arrangement. Agacée, elle en vient à décider de retourner sur ses lieux de travail, afin de vérifier quelle était la cause de tout ce remue-ménage.

De nouveau à l’extérieur, elle rejoignit sa voiture et l’ouvrit derechef. Quelqu’un lui tapota sur l’épaule, et elle se tourna sur le champ, portée sur le qui-vive. Elle n’aimait pas qu’on la touche, sans la prévenir, sans son accord. Pour elle, cela sonnait comme un manque de respect, une liberté qu’elle ne donnait pas à n’importe qui. Lorsqu’elle se trouve être contrariée à ce sujet, un sourire faux parvient à berner le meilleur des esprits. Oui, il était difficile de voir son jeu. Son interlocuteur ne souhaitait qu’un renseignement. Disposant de peu de temps devant elle et manquant d’amabilité ce soir, elle lui recommanda de trouver quelqu’un d’autre avant de s’asseoir dans sa voiture. Quand il insista, elle fut bien vite exaspérée de son comportement et, pour le convaincre d’en rester là, fit un mouvement de poignet qui réussit à provoquer un bruit derrière lui. Le lampadaire qui les surplombait venait de crachoter quelque chose. « C’était quoi ? » Laissa-t-il échapper, soudainement anxieux. Après une remarque dépourvue d’intérêt, elle alluma son bolide et entama une route pour revenir dans ses bureaux. A croire que ses obligations primaient sur sa vie.
dans ce sujet.