L’azur du ciel était strié de quelques nuages blancs, longs et fins. Un léger vent les faisait avancer et apportait une fraicheur chez les humains d’en bas. Les rues étaient remplies de monde. Les gens profitaient de la clémence de mère nature pour partir en vacances ou, pour les moins chanceux, prendre le soleil dans un parc avec des amis. Daniel était également sur le départ. Dans sa valise, il y avait des vêtements et toutes ses affaires importantes. Bien posé au milieu, un cadre avec une photo de lui et d’Erienne, sa chérie. Cette photo avait deux ans et avait été prise une fois ou ils avaient eu l’occasion de partir en avion jusqu’en France à Paris. Daniel y tenait énormément et, il était donc impossible pour lui de partir sans la précieuse photographie. Car oui, Daniel partait. Pour combien de temps ? Il ne savait pas. Une chose était sûre, contrairement à la majorité des voyageurs du jour, il ne partait pas en vacances. Pour lui, c’était direction l’institut Xavier pour jeunes « surdoués ». Ce n’était peut-être pas le terme qui convenait le mieux à ses yeux mais, il fallait avouer qu’il avait un « talent » bien spécial. Et, on lui avait assuré qu’il trouverait de l’aide là-bas. Daniel n’avait rien dit à ses parents sur cette mutation ni à sa petite amie. Ce n’était pas qu’il n’avait pas confiance en eux mais, il attendait d’en savoir un peu plus. Pour masquer son départ, Daniel avait dit à Erienne qu’il partait quelques jours visiter une nouvelle école. Ce n’était pas vraiment un mensonge et, si l’institut lui plaisait, il restera là-bas mais, c’était évident qu’il en parlera avec Erienne.

Une fois la valise dans le coffre, Daniel s’installa au volant de sa belle Chevrolet bleue. Les années 1970, tout le monde n’avait pas de voiture et il faisait partit des petits chanceux à posséder un beau bolide du style. Ses parents lui avaient offert pour la réussite de ses études. Le moteur gronda et, c’était partit. Pendant tout le chemin, il ne cessa de se poser des questions sur toutes ces nouveautés qui lui tombaient dessus sans crier gare. Les gens qui étaient venus le voir lui avait assuré qu’il était loin d’être le seul dans ce cas. Ca ne le rassurait qu’à moitié. Le jeune homme avait été assez étonné de voir la liste des différents types de pouvoirs qui avaient été recensés mais, il attendait de voir ça de ses propres yeux. On lui avait aussi dit que certains mutants avaient des particularités physiques comme une peau écailleuse d’une couleur vive, des crocs ou des griffes. Daniel redoutait un changement de ce style. Il n’avait pas vraiment envie de gagner le titre de bête de foire et, c’était compréhensible. Pour se changer les idées, il alluma la radio et écouta de la musique. Après, une bonne vingtaine de minutes, le rythme pris le pas sur ses pensées mélangées et tout se passa sans problèmes.

Arrivé devant le portail, il gara sa voiture parmi d’autres du même style. Sa belle valise brune en main, il se dirigea vers le portail. Les infrastructures étaient assez impressionnantes mais, il avait l’habitude des grands bâtiments depuis son entrée à l’université. Devant le portail, un gardien faisait son travail et lui demanda qui il était et le motif de sa visite. Daniel se présenta et expliqua qu’on lui avait proposé de venir suite à la découverte de sa mutation. Le gardien vit que son nom était inscrit sur la liste et le laissa entrer avec un sourire qui réussit à détendre un peu le jeune homme. Bon, même le gardien avait l’air sympathique donc les autres gens devaient l’être sans doute aussi. Il avança dans l’allée principale jusqu’au premier bâtiment à la belle architecture qui rappelait un peu la maison blanche de Washington. Ici aussi les gens profitaient du soleil dans le parc. Daniel aperçut des gens mettre leurs pouvoirs à exécution et fut assez impressionné. Certains semblaient avoir une bonne maîtrise, d’autres pas du tout. Cette vision contribua à le détendre un peu, il n’était pas seul et, ni le plus vieux ni le plus jeune.

Une fois arrivée dans le hall principal, il ne sut pas trop de quel côté il devait aller. Il y avait sans doute un bureau pour le grand chef comme le recteur de l’université. D’un autre côté, il n’avait pas rendez-vous donc, quelqu’un était sans doute désigné pour accueillir les petits nouveaux. En tout cas, l’établissement avait l’air assez organisé. D’ailleurs, un homme d’une trentaine d’année vint le voir et lui dit que quelqu’un allait arriver, qu’il fallait juste patienter quelques minutes. Les deux hommes discutèrent quelques minutes et firent connaissance jusqu’à ce que Daniel aperçoive par delà l’épaule de son interlocuteur une belle chevelure brune ondulée aux légers reflets roux à cause des rayons lumineux qui perçaient par la fenêtre. En moins d’une seconde, il reconnut Erienne, sa fiancée. Mais que faisait-elle ici ? Toute seule en plus. Était-elle comme lui ? Il s’excusa auprès de l’homme qui l’avait accueillit et alla voir Erienne. Quand elle le vit, elle sembla assez surprise de le voir. L’étonnement était réciproque.





Il n’avait pas tellement envie d’attirer l’attention sur eux à ce moment. Même s’il débordait de questions, il ne pouvait pas toutes les poser maintenant, d’un coup comme ça. Après tout, il devait au moins la laisser parler. Et, Daniel l’aimait profondément et ce n’était pas son genre de commencer à l’accuser dans le vide. Peut-être qu’elle était dans son cas et que son pouvoir s’était manifesté il y avait à peine quelques temps et qu’elle était aussi perdue que lui. En tout cas, elle ne serait pas ici si elle ne connaissait pas l’existence des mutants. Ou alors, elle avait découvert où il allait et avait souhaité lui faire une surprise. En fait, Daniel ne savait pas du tout lequel de ces scénarios était le bon et il avait comme un mauvais pressentiment.

 
 
Daniel hocha la tête, un peu honteux de lui avoir caché des choses. D’un autre côté, l’idée qu’elle soit juste venue lui faire une surprise tombait à l’eau. Elle était donc au courant de l’existence des mutants. Des gens passaient près d’eux et n’hésitaient pas à saluer sa petite amie. C’était évident qu’elle était connue. Peut-être était-elle une étudiante de l’institut. Si c’était le cas, elle devait avoir des pouvoirs.
 
 

 
 
Cette question n’attendait pas vraiment de réponse puisqu’elle l’emmena dehors sur un banc. Erienne s’installa confortablement et Daniel laissa sa valise à ses pieds. Une longue discussion s’annonçait mais, il devait prendre les choses en main et lui dire la vérité. Un peu gêné, il passa une main dans ses cheveux et afficha un sourire embarrassé. Le jeune homme cherchait ses mots, cherchait comment il pouvait lui dire la vérité sans la blesser. Il finit par se lancer :
 

 
 
C’était la vérité. Daniel n’était pas dans le genre cachotier mais préférait avoir toutes les infos possibles avant de lui dire les choses. Maintenant, comment décrire son pouvoir ? « Je fais exploser les trucs », c’est quand-même un peu vague. Sans doute qu’une démonstration serait plus parlante qu’un long discours. S’il se concentrait suffisamment, il pourrait peut-être créer une toute petite explosion. D’un autre côté, s’il était discret, il risquerait de les blesser tous les deux.
 

 
 
Maintenant, Daniel espérait simplement qu’elle ne lui en veuille pas trop. Après tout, ça ne faisait que deux semaines qu’il faisait exploser les choses. Ce n’était pas comment s’il lui avait caché ses pouvoirs depuis le début de leur relation.