♣ « Je suis désolée monsieur White, nous savons tout les deux que votre fille est...Différente. Vous nous l'avez amené pour la guider sur le chemin de Dieu après son exorcisme mais je ne crois pas que cela suffise. Une de nos sœur est morte ! Bien sûre....Je comprends....Je sais parfaitement que personne ne l'a vu et qu'il peut très bien s'agir d'un accident mais tout de même...Carrie est le genre de fille à qui il arrive beaucoup d'accident de ce genre monsieur White. Il serait judicieux qu'elle quitte l'Italie. Je prierais pour vous et pour son âme, en espérant que Dieu ait pitié d'elle. Au revoir monsieur White et bonne chance. »

Ce n'était en rien un accident, cette vieille morue l'avait bien cherché ! Elle n'avait pas qu'à toucher à ses affaires et la menacer de l'expulser du couvant. Cela aurait détruit son père, or il est tout simplement hors de question qu'elle le déçoive un jour. Tout les deux n'avaient pas eu la vie facile, l'an dernier la jeune fille avait du se faire exorciser sur la demande de sa mère qui la croyait possédée juste parce qu'elle n'aime pas le contacte de la lumière, qu'elle s'isole dans sa chambre pendant des heures et qu'elle est méchante avec tout ce qui l'entoure. Seulement Carrie White n'est en rien possédée par un quelconque démon, seulement par une haine certaine envers l'humanité et les faiblesses qu'elle possède. La jeune adolescente menait la vie dure à ses parents et tout particulière sa mère qui était déjà dotée d'une santé mentale instable. Le fait que Carrie développa depuis son jeune âge un complexe d’œdipe aiguë, ne l'aida en rien à se stabiliser puis un jour elle se suicida, ne supportant plus d'être délaissée par son maris au détriment de sa fille. Suite à ca, les deux membres restant de la famille quittèrent l'Angleterre pour se réfugier en Italie, Carrie fut placée dans un couvant de bonne sœur afin qu'elle ne s'écarte plus du chemin de Dieu. Pendant quelques mois il n'eut aucun incident et son père était fière d'elle, tout ce dont elle avait besoin d'entendre. Enfin...Jusqu'à cet accident. Soeur Maria fut retrouvée sur la terrasse du couvant après avoir été défenestrée de la chambre de Carrie au troisième étage. Selon son témoignage, la bonne sœur criait sur Carrie sans aucune raison puis au moment de partir elle passa devant la fenêtre, trébucha contre une chaise et tomba par la fenêtre. Ce n'est pas totalement faux, si on oublie le fait que la chaise n'y était pas cinq minutes avant...

« Papa...Pourquoi devons nous quitter l'Italie, j'aimais bien ce pays. »

Dans la voiture les conduisant à l'aéroport, son père prit à peine le temps de lui jeter un coup d'oeil avant de se concentrer à nouveau sur la route.

« Carrie...Mia bella, nous ne pouvons pas rester après cet...incident. Aucune école n'aurait voulu de toi, ta réputation te précèdera et je ne veux pas de cela, je veux que les gens apprennent à te connaître avant de te juger. »

« Mais papa je ne suis pas normale ! »

Il tourna le volant à droite et appuya sur l'accélérateur car ils allaient finir par être en retard.

« Chérie, personne n'est normal. Qu'est ce que la normalité d'ailleurs ? Peut être qu'aux yeux des autres je ne suis pas normal non plus. »

La jeune fille fronça les sourcils.

« Tu es parfait papa et je t'aime. »

Il sourit tristement malgré lui.

« Je t'aime aussi bambina. Seulement chérie, n'oublie pas que tu ne dois parler de tes dons à personne. »

Elle se renfrogna sur son siège et regarda par la fenêtre.

« Ca risque de ne pas être très compliqué, je ne parle à personne. Tout le monde au couvant pensait que j'étais muette ! »

Son père sourit, il est vrai que depuis le jardin d'enfance tout le monde pensait que Carrie était muette car elle ne parlait à personne, restait toujours dans son coin à parler à des amis imaginaires.

« New-York ma belle ! Tu vas bien réussir à te faire des amis. Et n'oublie pas chérie, Carrie est derrière toi. Maintenant tu es Abby. »

Elle fit la grimace.

« Ce n'est pas celui que je préfère. »
« Peut être mais c'est le seul que j'ai pu choisir dans ton interminable liste de prénom. Entre ta mère et ta grand mère, on ne peut pas dire que j'ai eu beaucoup mon mot à dire. Cependant je suis heureux qu'elle ait bien voulu accepter une de mes idées, tu es ma fille aussi. »

Carrie sourit franchement, elle ne savait pas que c'était son père qui avait choisit le nom d'Abigaël, tout à coup son troisième prénom lui paraissait moins moche.
A la fin de cette conversation, les White arrivèrent à l'aéroport et rapidement ils sortirent leurs valises du coffre de la voiture et coururent jusqu'au quai d'embarquement direction l'Amérique. Une nouvelle ville. Un nouveau nom. Une nouvelle vie.

« J'ai entendu dire que c'était une école spécialisée pour les enfants...Perturbés ? »

Le directeur arqua un sourcil et toisa l'homme en face de lui.

« Nous ne sommes en rien un centre de redressement ou un hôpital psychiatrique monsieur White. Nous sommes une institue pour des gens ayant développés des dons...spéciaux. »

Le sang des White ne fit qu'un tour et la jeune fille lança un regard paniqué à son père qui lui prit la main pour la rassurer.

« Qu'entendez vous par spéciaux ? »

Le directeur sourit et le caressa la lèvre avec son index.

« Je pense que nous nous sommes largement comprit monsieur White. Est ce que Carrie possède des dons spéciaux ? »

« Abigaël. Elle s'appelle Abigaël. »

Le directeur se rajusta sur son siège et sourit en coin.

« Bien entendu. »

Le père de Carrie prit une grande respiration et ferma les yeux un instant histoire de se mettre les idées en place puis il lança un regard à sa fille en signe d'approbation. La jeune fille hocha la tête pour lui signaler qu'elle avait comprit et sorti son cahier à dessin. Elle dessina rapidement deux moineaux puis elle souffla dessus comme si elle voulait faire envoler le dessin en direction du directeur. En un rien de temps, deux moineaux sortir du cahier de Carrie s'envolèrent en sifflant par la fenêtre derrière la chaise du directeur.

« Magnifique. Je pense que Car...Qu'Abigaël se plaira ici, elle ne se sentira plus jamais seule. »

Tout à coup, la principale concernée fronça les sourcils et dit d'un ton froid et sanglant.

« Qui a dit que je me sentais seule. La seule chose qu'on vous demande c'est si vous voulez bien me prendre dans votre institution. »

Le directeur lui répondit sur le même ton.

« Ce n'est pas un hôtel, jeune fille. Si tu souhaites faire partie de notre famille, tu devras suivre des cours et t'impliquer activement à la vie en communauté. Dans le cas contraire, tu risques vraiment de te sentir seule. »

Les deux gens se fusillèrent du regard puis le père de Carrie prit la parole. 

« Alors c'est entendu ? Abby peut s'inscrire pour la rentrée de septembre ? »
« Amenez la la semaine prochaine monsieur White, nous aurons sans doute trouvé une place pour votre charmante jeune fille. »

Les deux hommes se levèrent, se saluèrent d'une prise de main puis les White quittèrent le bureau.

« C'est ta dernière chance Carrie chérie. »

La tête baissée, elle traîna les pieds au coté de son père.

« Oui papa. ».