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 Heartbeat dying in her big brown eyes

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Heartbeat dying in her big brown eyes Vide
MessageSujet: Heartbeat dying in her big brown eyes   Heartbeat dying in her big brown eyes Icon_minitimeMer 5 Juin - 3:53



Il fixait de cet air un peu boudeur le dos d’un gaillard qui accaparait le comptoir de la secrétaire depuis quasiment vingt minutes à présent. Non pas qu’il avait pour habitude de s’exaspérer pour si peu de chose, mais il se sentait plus ridicule encore que lorsqu’on l’avait surpris dans sa jeunesse à courir les culottes baisser dans une autre toilette parce qu’il n’y avait plus de papier cul dans la sienne. Drôle de comparaison, tout de même. Il faisait mine de ne regarder personne, et pourtant, son regard se baladait sans cesse d’un bout à l’autre. Heureusement pour lui, on ne s’était pas encore décidé à le repérer et c’était bien tant mieux pour son humeur relativement agacée du moment. Il aurait sans doute eu envie de se lever vivement et de cracher un gros mot, mais il sentait que se tenir aussi sagement et souriant que possible sur cette foutue chaise de plastique lui vaudrait mille fois mieux qu’une rumeur sur son agressivité tout à fait mensongère. Parce qu’il n’était pas ainsi, mais la situation le mettait dans une drôle de position à laquelle il ne s’attendait certainement pas.

Arthur étant un bon voisin, charmant, aimant volontiers prendre le thé à 19h00 le soir lorsqu’il ne rentrait pas trop tard et qu’il voyait sa voisine au dos courbé peine sur sa pognée de porte, il ne résistait jamais bien longtemps et aidait volontiers à porter les sacs d’épiceries. Elle ne savait rien de lui. Elle oubliait d’ailleurs constamment son nom. Les seuls noms dont elle semblait parvenir à se souvenir étaient ceux de son mari, paix à son âme, et de gros chat roux qui trainait toujours devant la porte de l’animateur, dans ses pattes, à miauler aux corneilles. Elle disait qu’il ne faisait cela qu’avec lui. Non pas qu’il aima particulièrement les animaux, mais ça l’agaçait. Ça faisait du bruit, ça puait, ça perdait du poil et de toute façon, il n’avait jamais le temps de s’en occuper. Alors lorsqu’un type en uniforme vint toquer à sa porte avec le gros chat entre les bras, Arthur soupira et accepta à contre cœur de veiller sur la boule de poil qu’il laissa trainer dans l’appartement luxueux. Non pas, une fois de plus, qu’il détestait particulièrement ce chat, mais le voir faire ses griffes sur son plus beau fauteuil lui donna envie de le jeter par la fenêtre. Ce n’est toutefois pas (heureusement) ce qui s’est produit. Le félin aura plutôt décidé de prendre la poudre d’escampette et de faire faux bond à son gardien temporaire. Allez savoir où il allait trainer? Quoi qu’il en soit, il n’aurait sans doute jamais remué terre et ciel pour le retrouver si savait s’agit de n’importe quel chat… Mais comme ce n’était pas le cas, il était là, maintenant, sur cette maudite chaise à fixer le dos d’un type dont il ne savait rien et dont il ne voulait rien savoir, par exaspération du moment, parce qu’il n’avait pas que ça à faire. Il était là, donc, parce que les remords avait pris le dessus sur ses réflexions et qu’il ne pouvait supporter l’idée de la peine de la vieille qui rentrerait à la maison pour ne plus revoir son foutu chat.

Lorsqu’enfin le type bougea, il se leva à son tour un peu précipitamment, dans son propre empressement en se calmant toutefois rapidement. Ajustant sa veste aussi chique que tout ce qu’il portait sur les plateaux, bien qu’un peu plus décontracté, sans tous les accessoires serrés, il se posta devant le bureau et s’apprêta à ouvrir la bouche. Bouche qui ne voulu d’ailleurs rie savoir, pas plus que ses genoux de plier pour qu’il puisse s’asseoir. Ses iris noisette se posèrent d’instinct sur la fine chevelure blonde, sur la courbe familière du nez, sur les lèvres, sur les yeux, comme une obsession physique qui refaisait surface dans les tréfonds de son âme. Puis, il baissa les yeux et sourit aussi franchement qu’il l’aurait fait pour une nouvelle rencontre.

Arleen Clémence Heargrave…, commença-t-il d’abord en se décidant enfin à prendre place, paraissant récupérer ses capacités à communiquer verbalement. J’ai perdu mon chat. Enfin non, pas exactement mon chat. Celui de ma voisine, dont j’avais… momentanément la garde.

Combien d’hommes daignaient l’appeler ainsi, prononçant toutes les syllabes sur ce ton aussi amer que doux, comme un souvenir soudain qui reprenait sa place dans le cours de son existence. Comme un souvenir qu’il s’était peut-être efforcer d’effacer. S’il l’ignorait? Il tentait plutôt de garder un air ordinaire, bien qu’il eut l’impression, à chaque mot prononcé, de se prendre une claque en pleine figure.
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MessageSujet: Re: Heartbeat dying in her big brown eyes   Heartbeat dying in her big brown eyes Icon_minitimeMer 5 Juin - 20:43



Vingt minutes; vingt minutes que ce type lui tenait la jambe en lui répétant que non, il n'avait pas perdu sa carte d'identité mais se l'était faite voler. Vingt minute qu'Arleen gardait son calme et lui expliquait tout aussi calmement qu'il fallait quand même remplir le formulaire adéquat. Elle non plus n'était une folle de la paperasse, surtout pas de ce type-là, des formulaires à trier, photocopier, envoyer au service concerné puis classer dans les archives en espérant ne pas avoir à les ressortir. Encore aurait-ce été vingt minutes où le type aurait rempli le dit formulaire pour ensuite le lui remettre, même en lui posant des questions sur quoi écrire dans tel ou tel encadré, ça se serait mieux passé. Là elle avait l'impression d'être un vieux disque rayé qui n'a de cesse de revenir au même point encore et encore et encore. Prise de tête au bout d'un moment sérieusement. Plus d'une personne aurait perdues leur calme face à ce genre de situation, mais Arleen, elle, restait d'une patience d'ange et d'un calme frisant l'inhumain. En même temps, devoir travailler avec une bande de babouin (si on excluaient quelques cas comme Michael ou James), ça aidait à se forger un calme à toute épreuve. Il y a bien un moment, vers la fin, où la secrétaire crut que l'homme en face d'elle allait sérieusement s'énerver, ce qui n'aurait pas été une bonne idée, surtout pour lui. En effet, elle était "protégée" par deux des meilleurs agents de ce commissariat. Elle savait très bien se défendre toute seule, mais ça faisait toujours plaisir à voir que la chevalerie n'était pas totalement morte en ce bas monde. Cependant il se contenta de grogner et de prendre rendez-vous pour une prochaine fois avec les papiers nécessaires afin de pouvoir faire un dossier de plainte et/ou vol.

Elle appela la personne suivante, la tête encore baissée vers un grand agenda déjà bien noirci qu'elle noircit un peu plus en rajoutant le rendez-vous du charmant - notez bien l'ironie - homme. Arleen fit cependant une pause dans ce qu'elle écrivait en entendant son nom complet être prononcé. Pas son nom de famille comme n'importe qui sachant lire aurait pu le faire en jetant un œil au petit badge qu'elle portait à la poitrine. Pas son prénom comme certains de ses collègues pouvaient le faire. Non; son nom complet, comme seuls ceux la connaissant personnellement pouvait prétendre. D'autant plus que cette voix lui était familière...Elle haussa un sourcil intrigué avant de relever la tête pour avoir comme un effet de pause instantanée en voyant qui s'était adressé à elle. Arthur. Un homme qu'elle avait du laissé derrière elle en même temps de beaucoup de choses quelques années auparavant, quand elle est tombée enceinte. Pas étonnant qu'elle n'ait pas tout de suite reconnu la voix qui s'était adressée à elle; toutes les fois où cette dernière s'était faire entendre il y avait une intonation joyeuse, intimiste, purement enjouée, ou charmeuse, comme quand il est sur ses plateaux télés. Jamais encore elle ne l'avait entendue avec cette amertume recouvrant ses mots, une amertume qui donna envie à la blonde de se faire aussi petite qu'une souris pour aller se cacher au fin fond d'un placard et de ne plus en ressortir. Elle tritura nerveusement le stylo qu'elle avait dans la main alors qu'il lui expliquait la raison de sa venue et toussota pour reprendre contenance avant de prendre la parole à son tour.

"Arthur..." Elle ne savait pas trop quoi ajouter de plus. Elle risquait de passer pour une autre des groupies du jeune homme. Ce qu'ils pourraient être bien loin de la vérité...En même temps, comment pourraient-ils deviner qu'il était le père de l'enfant qu'elle été forcée d'abandonner? Oh comme le revoir lui faisait drôle...Non pas qu'elle ne l'ai pas revu dans une de ses émissions à la télévision, mais l'avoir en chair et en os en face d'elle...bon sang, elle avait tellement redouté ce moment...Le fait qu'il prenne place sur le lieu de travail d'Arleen lui facilitait la vie, n'ayant pas besoin de trouver d'excuses pour ne pas aborder le sujet qu'il voudrait forcément aborder, elle reprit vite son rôle de secrétaire modèle. "Très bien. Depuis quand ce chat est-il disparu?"

Elle évitait soigneusement de planter ses yeux dans ceux d'Arthur, de peur de ne pas supporter le poids de ce regard directement en elle, se levant une minute à peine, le temps d'attraper les papiers nécessaires pour ce genre de situations, avant de se rasseoir face de lui et d'attendre la fin de cet échange, pressée de ne plus avoir l'impression d'être étouffée par la culpabilité.
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MessageSujet: Re: Heartbeat dying in her big brown eyes   Heartbeat dying in her big brown eyes Icon_minitimeSam 8 Juin - 6:40


Il perçu le regard. Il perçu peut-être plus qu’il n’y eut réellement. Il voulu croire que si elle avait pu, elle serait passé à travers le plancher pour éviter les yeux mitraillettes de remords qu’il lui lançait en cet instant précis. Il n’était pas vexé. Il n’était pas en colère. Il n’avait pas le cœur gros, ni le cœur petit, d’ailleurs. Tous ses sentiments qu’il avait mis de côté pour éviter de s’étrangler, de se noyer, de s’étouffer. Il aimait donc se dire qu’elle regrettait peut-être de se retrouver face à lui, en cet instant, comme de se retrouver devant l’ange du jugement dernier. Mais il était aussi amer qu’un fruit moisi laissé trop longtemps sur le comptoir. Ça ne lui avait jamais dérangé d’avoir une relation peu durable. Ce qui le dérangeait à ce point, c’était la manifestation invisible de l’existence d’Arleen près de lui. Volatilisé dans le vide, dans le néant, dans l’absolu infini de l’espace, le laissant, lui, aussi perplexe qu’un chiot abandonné sur un trottoir de Manhattan. Mais ses mains devinrent aussi moites que celles d’un timide adolescent. Mains qu’il frotta machinalement contre son jeans qui n’en avait pas vraiment l’air d’un. Ne pas se laisser démoraliser par ces grands yeux qui semblèrent, heureusement pour lui, tout aussi décidé à faire fit des mots «souvenirs», «affection», «amour», «avenir» et «déchirement», comme si rien de tout ceci n’avait réellement existé. Comme s’il n’y avait plus que deux personnes bien décidées à s’ignorer l’une et l’autre… Mais Arthur ne l’entendait peut-être pas sous cet angle, en fin de compte.

Elle se leva un instant et, par réflexe, il sourit comme il avait toujours sourit en la regardant s’éloigner doucement, comme un admirateur secret l’aurait fait. À défaut qu’il s’effaça rapidement ce sourire du visage lorsqu’elle reprit place face à lui. S’il s’était attendu à ce qu’elle travaille ici, il aurait changé de ville pour ne pas avoir à la croiser. Ou non! Il aurait fait exprès de se planter là! Juste pour la sentir rougir de honte… juste pour un petit mot, ne serait-ce que son prénom prononcé une fois de plus. Elle lui devait au moins ça : son prénom prononcé doucement comme une excuse impitoyablement réservée.

Deux jours. Un gros matou roux avec un médaillon en or… Et pas de la toque, lâcha-t-il d’un ton égal, s’efforçant sans doute autant qu’elle à la neutralité complète. Et pourtant, ce n’était pas l’envie qui lui manquait de lui déclarer tout ce qui lui trottait dans la tête… comme l’ennuie qui le trahissait, comme cette figure de porcelaine qui le rassurait : il se plaisait de la voir. Bien plus qu’il ne voulait réellement se l’avouer. Et ça le rassurait sans doute de la voir en bonne forme. Parce que oui, il s’était inquiété, jours et nuits, quelques semaines, jusqu’à abandonner l’idée ne serait-ce que de recevoir un coup de fil de sa part.

Mais bon! Les chats sont comme les femmes. Ils viennent, ils vont, puis reviennent au moment où on s’y attend le moins. Au moment, sans doute, où l’on cesse de chercher. Sauf que si je ne le retrouve pas, je pense que ma voisine fera ACV, et ce, pour de bon cette fois.

C’était astucieux. Vicieux, sans doute, mais astucieux. La rendre coupable? Peut-être était-ce sa première idée, quelque part au fond de lui, même s’il aurait été le premier à revenir au galop ne serait-ce qu’avec ce coup de téléphone tant attendu qui ne s’était jamais produit.
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MessageSujet: Re: Heartbeat dying in her big brown eyes   Heartbeat dying in her big brown eyes Icon_minitimeMar 11 Juin - 19:07


Pour des retrouvailles, c'était des retrouvailles...Mais Ô combien maladroites et mal à l'aise. Jamais Arleen n'a eu autant de mal à remplir une déposition de perte de toute sa carrière. Pourtant elle avait rempli des dossiers de personnes disparues, des rapports sur des homicides sans même battre un cil; mais cette affaire-ci, bien plus triviale, du genre qui arrivait tous les jours était une épreuve dont elle n'était pas sûr de ressortir totalement indemne sur le plan émotionnel. Ce n'était pas un simple ex qui se trouvait face à elle, c'était Arthur. L'homme qui, encore aujourd'hui, est celui pour qui la blonde a eu les sentiments les plus forts de sa courte vie de femme. Celui à qui elle n'avait jamais vraiment dit au revoir. Elle aurait pu l'appeler, durant sa grossesse, ses parents ne lui avaient pas couper le téléphone, mais l'aurait-elle fait, ils auraient tout fait pour savoir qui elle appelait, quitte à ce que son père ne tire des ficelles plus ou moins légales qu'il avait en sa possession afin de retrouver cet homme. Elle ne l'avait pas voulu. Pourquoi le faire passer ce jugement qui n'aurait fait que lui faire du mal? Arthur était tellement charmant, attentif, gentil...Elle n'avait pas voulu que sa mère lui tombe dessus et ne lui fasse comprendre qu'à ses yeux, il n'était qu'un moins que rien. Elle ne dirait probablement pas la même chose aujourd'hui (encore que), mais de toute façon, c'était trop tard. Il n'y a plus de bébé, plus d'histoire.

Elle a bien essayé de l'appeler, une fois, en revenant de Louisianne. Mais rien que d'entendre sa voix à l'autre bout du combiné avait détruit le peu de courage qu'elle avait réussi à trouver en elle pour composer le numéro fatidique. Arleen avait alors prestement raccroché sans même dire un seul mot, ne trahissant pas sa tentative ratée. De toute façon, qu'est-ce qu'elle aurait bien pu lui dire à cette époque? Elle était encore trop retournée de la disparition de l'enfant pour trouver une excuse valable et...

Une gifle. Ou tout comme.

Voilà l'effet que lui fit le petit commentaire d'Arthur. Oh! Bien sûr qu'elle y a vu le message caché. Difficile de ne pas le voir quand on est dans sa situation. Une part le trouvait purement injuste de dire une chose pareille, alors que l'autre se disait que c'était justifié, même si ça voulait dire voir et reconnaître ses erreurs. Sa main qui ne tenait pas le stylo tremblait légèrement alors qu'elle reposait son regard noisette dans celui, plus sombre, de l'animateur et elle la déposa dans ses genoux, à l'abri de ce regard inquisiteur. Ce n'était ni l'endroit ni le moment de montrer une faiblesse.

"Parfois il faut...Chercher un peu plus longtemps. Qui sait ce qui peut être arrivé au chat? Il est dit que certains reviennent d'eux-même chez leur maître, mais d'autres ne le peuvent pas."

Arleen savait qu'après ça, elle devrait s'expliquer auprès de lui; ça, elle le savait depuis l'instant où elle a posé les yeux sur son visage quelques minutes plus tôt. Cependant elle était bien décidée à ne pas le faire ici, au poste. Comment et où ça c'était une excellente question, mais elle trouverait. Elle était une femme pleine de ressources après tout. Elle nota donc la description du chat avant de reprendre.

"Il va me falloir le nom, l'adresse et le numéro de la propriétaire de l'animal, de même pour...toi."

Elle avait hésité sur la personne à utiliser; le vous ou le tu? Au final, c'est le tu qui l'emporta, afin de lui faire comprendre que non, elle n'avait pas totalement tiré un trait sur lui. Cependant elle l'avait prononcé assez bas pour que ses collègues ne l'entendent pas. Elle n'était pas sensée tutoyer des personnes comme cela, après tout.
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MessageSujet: Re: Heartbeat dying in her big brown eyes   Heartbeat dying in her big brown eyes Icon_minitimeMar 18 Juin - 18:44


S’en voulait-il un minimum de l’état psychologique d’Arleen dont il n’avait pas conscience? S’il avait su, sans doute se serait-il giflé mentalement. Mais sur le coup, il ne se préoccupait pas de ce qu’elle pouvait penser, trop abasourdi sans doute pour n’avoir une réelle pensée logique. Que pensait-il, exactement? Ou plutôt, qu’avait-il toujours pensé? Il s’était vu dans un tort pitoyable de celui qu’on largue parce qu’il n’en vaut pas la peine. Il avait pourtant l’impression d’avoir toujours donné son maximum dans leur relation, d’avoir offert tout son être, tout son corps, toute son âme pour elle, parce qu’il n’avait eu d’yeux que pour elle, fut-il une époque. Aujourd’hui? Il ne saurait sans doute que répondre si on le lui demandait. Il s’était perdu dans la relation et n’était pas certain de vouloir renouveler l’expérience. Et pourtant, elle était là, devant lui, comme une claque monumentale à sa solidité, comme un souvenir frappant, comme un rêve devenu réalité. Combien de fois avait-il espérer de ses nouvelles? Combien de jours avait-il passé à attendre, ne serait-ce que cette voix familière au bout du fil. Et puis, il y avait eu cette rupture, morale : il avait refusé de se perdre complètement et avait oublié. Ou du moins avait-il fait semblant d’oublier. Puis, il y avait eu son boulot et sa popularité grandissante qui l’avait poussé loin de toutes ses inquiétudes. Bon. Sans doute était-il un brin égoïste dans sa pensée. Mais qui ne le serait pas?

Mais elle joua son petit jeu et il eut, soudainement, envie de se lever et de partir. Un mélange d’amertume douloureuse et de doute qui l’assaillait. Son petit cœur sensible s’étouffa dans sa poitrine, battant violement, implosant dans cet étau étranglant de sentiments dévoués ou inavoués. Il n’était pas certain de la manière dont il devait prendre les commentaires. Il doutait de ce que ça signifiait, surtout, comme celui qui a peur qu’on lui avoue pourquoi l’être aimé est partie sans un mot, sans un chuchotement, du jour au lendemain. Il se sentait nerveux, pour la première fois depuis longtemps. Pas nerveux comme l’instant avant d’entrer sur scène. Pas nerveux comme un premier rendez-vous. D’une nervosité qu’il ne s’expliquait pas. Il ne répondit pas, se contentant de rivé un regard curieux sur elle, comme s’il avait espéré dénicher ce qu’elle ne lui disait pas, ou ce qu’elle essayait de lui dire sans vraiment le faire. Il lui fournit donc toutes les informations demandées… bien qu’hésitant, sur la fin, à mentionner sa propre adresse et son propre numéro. Lui ne pouvait la retracer, mais elle le pouvait. Et si c’était seulement une autre méthode pour lui tordre les sentiments à vifs? Il se tut ensuite un instant, observant momentanément son crayon griffonner sur la feuille. Et puis, il daigna reprendre…

J’ai toujours espéré qu’il ne lui arrive aucun mal, au chaton… Et il me manque. Il ne la lâchait pas des yeux, bien que son ton se révélait d’une douceur toute fraiche chez lui, comme un enfant tendant d’apprivoiser un petit oiseau. Mais il se secoua rapidement intérieurement.

Secrétaire, vraiment? Tu as fais littérature pour devenir secrétaire…

Ce n’était pas vraiment une question. C’était davantage une constatation qu’une interrogation. Sans doute parce qu’il l’aurait imaginé dans quelque chose de plus grandiose. Sans doute parce qu’il avait toujours eu une vision large de sa propre vie et de la vie des autres. Sans doute parce qu’il aurait aimé la pousser à faire tout ce dont elle aurait pu rêver, aussi follement puisse-t-elle rêver. Rêvait-elle encore? De qui? De quoi? Et si elle était partie pour un monde plus parfait que le sien? Et s’il n’avait été qu’une aventure éphémère? Il avait cru, pourtant, qu’il y avait peut-être réellement eu quelque chose entre eux deux… Ce n’était peut-être qu’une illusion dont il ne voyait pas encore la vérité.
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MessageSujet: Re: Heartbeat dying in her big brown eyes   Heartbeat dying in her big brown eyes Icon_minitimeMer 19 Juin - 22:39


Arleen nota toutes les informations qu’il lui donnait, minutieusement, prenant grand soin de bien former ses lettres et ses mots. Tant que ça pouvait lui occuper l’esprit et lui faire oublier qu’elle avait là toutes les informations nécessaires pour reprendre vraiment contact avec lui. Une adresse, un numéro…C’était tout ce dont elle avait besoin pour le revoir, seul à seul, et tenter de remettre en marche un semblant de relation entre eux. Oh ! Elle n’espérait même pas un semblant de ce qu’ils avaient pu avoir, pas après qu’elle l’ait si lâchement abandonné sur un coin de la route de la vie. Il méritait mieux qu’une fille pas capable de tenir tête à ses parents quand il s’agissait de ses relations et son propre corps. Cependant, elle espérait pouvoir retrouver un ami, au moins. Elle voulait qu’il sache que rien n’était de sa faute. Elle ne lui dirait pas la vérité, évidemment, il n’avait pas à subir le poids de ce désastre, mais elle trouverait une histoire pour le lui faire comprendre. Elle lui devait bien ça, pour tous ces moments dignes d’un rêve qu’il lui avait fait partager. Pourtant, elle savait qu’utiliser ces informations ne serait pas la solution ; il ne les lui avait pas donné pour qu’elle le recontacte directement, ça faisait partie de la procédure. Non ; c’était à elle et elle seule de faire le premier pas vers une réconciliation.

Elle n’avait pas relevé les yeux vers lui depuis son propre demi-aveu, appréhendant la réaction d’Arthur avec une nervosité qu’elle n’avait plus ressentie depuis bien longtemps. Allait-il lui en vouloir pour ça ? Allait-il la trouver gonflée de dire un truc pareil alors que tout pointait qu’elle l’avait simplement abandonné pour une obscure raison qu’elle ne semblait pas pouvoir assumer ? Ou bien…Elle ne savait pas, plus, ce qui pourrait être considéré comme une réaction appropriée pour ce genre de situation. En même temps, c’était bien la première fois qu’elle se retrouvait dans une telle situation, comment pouvait-elle deviner quoi que ce soit ? Arleen fut cependant bien obligée de relever les yeux quand il reprit la parole. Elle écarquilla les yeux, ces derniers semblant alors encore plus grands qu’à l’accoutumée et les planta dans ceux d’Arthur. Sa propre forme d’invitation, celle qui voulait dire "Viens, lis en moi et comprends", si seulement tout était aussi simple…Elle sentit certaines plaies intérieures qu’elle pensait enfouie refaire surface. Que devait-elle répondre à ça ? A cette douceur si bien connue de la blonde qui ressentait l’envie d’aller se blottir dans ses bras et de ne plus en bouger, comme autrefois quand ils avaient des heures de libres en commun dans leurs emplois du temps d’étudiant. Une douceur qu’elle ne pensait plus mériter. Puis un rire lui échappa, court – car son souffle lui manquait tant la boule dans sa gorge prenait de la place – et à la limite du nerveux. Elle haussa les épaules et en profita pour tenter de reprendre contenance.

"Et oui. Mais je ne m’en plains pas, la paye est honnête et puis j’ai des gardes du corps personnel. Non officiels pour être honnête, mais c’est déjà bien, non ?" Elle avait préféré prendre ça sur le ton de l’amusement que sur une gêne idiote et ridicule. Oui, il avait très bien réussi et elle non, et alors ? Qu’est-ce que ça changeait ? Il était toujours lui et elle était toujours elle.

"Je reviens, je vais te faire une photocopie du formulaire et j’arrives."

Elle se leva tranquillement de son siège et partit dans les cubicubes qui formaient les bureaux des agents de bas grade derrière le sien pour atteindre la photocopieuse. Ce n’est que là qu’elle lâcha un souffle qu’elle retenait depuis le début de cet entretien. Elle sentit ses yeux s’humidifier et s’empressa d’enlever le surplus d’humidité d’un doigt, alors que la photocopieuse faisait son travail de faire trois copies du papier en question…
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MessageSujet: Re: Heartbeat dying in her big brown eyes   Heartbeat dying in her big brown eyes Icon_minitimeSam 22 Juin - 14:11





Être policier demandait parfois des sacrifices, comme par exemple, passer une mauvaise nuit à cause d'une affaire non-résolue. On tourne dans son lit, on cherche une solution, des indices, n'importe quoi qui pourrait faire avancer l'enquête en cours. Et parfois, on passe des heures assis derrière la table de la cuisine, avec une cafetière pleine et de la paperasse éparpillée un peu partout, dans l'espoir de voir le bout du tunnel. Mais Michael pataugeait bien dans la dernière enquête qu'on lui avait confié. De plus, apprendre que le monde entier était peuplé de mutants n'arrange pas les insomnies. On se pose des questions, on se demande si les gens qu'on croise sont des mutants ou des humains, si les fantômes existent, si une guerre pourrait éclater avec des gens dotés de pouvoirs extraordinaires ou si les suspects que vous poursuivez font partie de ces êtres spéciaux. En clair, l'esprit de Michael n'avait pas encore trouvé la paix et il ne savait pas encore quand il pourrait avoir un peu de répit. Et parfois, pour essayer d'oublier un peu ses préoccupations principales, le flic se rendait dans des bars ou passait un peu de temps en compagnie de ses proches amis - qu'il soupçonnait parfois d'être mutants, eux aussi.

Au poste de police, Michael n'oubliait pas cette petite idée comme quoi son entourage pourrait posséder des pouvoirs extraordinaires. Arleen, par exemple. Et si elle était une mutante ? Après tout, il l'avait vu rétamer un gars en quelques instants. Mais pourquoi mettre la force de la jeune femme sur le dos de la mutation ? Arleen était certainement très douée au combat et plus forte qu'elle n'y paraissait. Seulement, quand on apprend qu'un gars peut arrêter des balles en renforçant sa masse corporelle - ou quelque chose dans ce goût-là - on se pose parfois des questions qui frôlent le ridicule. Michael avait l'impression de redécouvrir le monde. Ou alors, il devenait paranoïaque. Au choix.

En arrivant au bureau, avec sa boîte de pâtisseries à la main, Michael fit le tour des bureaux de ses collègues pour les saluer et pour déposer quelques donuts, car il savait que la majorité des employés ici raffolaient de ces beignets. Il jeta également un œil vers la secrétaire, la fameuse Arleen, qui était en train de faire son travail. En y regardant d'un peu plus près, Michael se rendit compte que le garçon en face d'elle n'était autre qu'une célébrité, mais il avait complètement oublié son nom. En revanche, il se souvenait très bien que James adorait ses émissions. Puis, après avoir fait le tour de tous ses collègues, Michael revint au point de départ mais Arleen n'était plus à son poste. Il décida alors de la chercher, pour lui donner le donuts qu'il avait gardé spécialement pour elle car il s'agissait de son parfum préféré.

Enfin, il l'a trouva ! Michael ouvrit la boite à pâtisserie, fier de pouvoir faire plaisir à son amie... une amie qui.... pleurait ? Michael fronça les sourcils et referma la boîte de donuts, inquiet. « Arleen, ça va pas ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » S'il réfléchissait bien à la situation, soit la jeune femme avait un soucis personnel qui l'empêchait d'être sereine aujourd'hui, soit la starlette qui était venue au poste avait fait ou dit quelque chose qu'il ne fallait pas. « C'est quand même pas ce type qui te met dans cet état ? » On ne pouvait pas savoir après tout. Une célébrité peut parfois se montrer très égocentrique et peut avoir des propos déplacés. Michael avait déjà joué au garde du corps pour un acteur exécrable, alors, il pouvait s'attendre à tout avec les personnes célèbres. « Si tu as besoin de parler, tu sais que je suis là. » Michael posa ensuite la boîte de donuts près de la photocopieuse, pour que Arleen puisse la prendre en partant. Quant à lui, il attendrait qu'elle ait répondu pour aller faire son travail. Pas question de laisser une amie dans cet état sans s'en préoccuper un minimum.


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MessageSujet: Re: Heartbeat dying in her big brown eyes   Heartbeat dying in her big brown eyes Icon_minitimeMar 9 Juil - 11:27


Elle devait se reprendre ; elle ne pouvait pas revenir vers Arthur et lui tendre sa copie du formulaire avec les yeux humides et rouges d’avoir pleuré. Pas alors qu’il était d’une gentillesse à toute épreuve encore maintenant, malgré tout. Alors elle prit plus de temps que strictement nécessaire à la photocopieuse, cherchant dans sa volonté de se calmer et de repartir, de faire en sorte de montrer que tout allait bien. Ou presque. Arleen était loin d’être bête, bien qu’un peu naïve sur les bords, et elle savait qu’il avait senti qu’il y avait quelque chose. Une chose dont il ignorait tout mais qui expliquerait ce silence radio de plusieurs années. Elle avait fini de faire les photocopies qu’il lui fallait, pourtant elle restait là à faire deux ou trois photocopies d’autres documents qui n’attendaient qu’elle pour les faire, piteusement laissé à côté de la machine en un message pas si subliminal que cela qu’il faudrait qu’elle le fasse. Elle entendait déjà Mic ou James grogner qu’ils abusaient de sa gentillesse en faisait ça et…

Non, en fait elle entendait vraiment Michael. Il était là à côté d’elle et était arrivé sans même qu’elle ne s’en rende compte, trop perdue qu’elle était dans ses pensées. Elle tourna alors la tête vers lui, le regard étonné de le voir là, comme s’il était bizarre qu’il vienne au poste de police. Peut-être était-ce le fait qu’elle n’avait pas prévu de le voir maintenant et que son état émotionnel était un peu dérangé pour le moment qui lui donnait cette étrange impression. Puis son cerveau sembla se reconnecter, les mots lui parvinrent enfin et elle remarqua la boîte de donuts à côté de la photocopieuse. Ah. Oui, les pâtisseries que Mic amenait régulièrement et dont il gardait toujours celui à la framboise rien que pour elle, son petit préféré. Les questions lui firent relever la tête et Arleen se souvint de ses larmes, qu’elle s’empressa d’effacer d’un geste de main expert avant de lui répondre. Car oui elle allait lui répondre et avec tout l’aplomb qu’il lui connaissait. Surtout qu’elle allait devoir lui assurer que non, ce n’était pas à cause d’Arthur…En quelque sorte. Cette question d’ailleurs avait eu le don de réveiller son instinct protectionniste. Elle ne voulait pas que Mic puisse insinuer quoi que ce soit sur cet homme qui avait tant compté – et comptait toujours à n’en plus douter – pour elle. Elle estimait que, au moins par respect pour elle, il n’avait pas le droit d’insinuer quelque chose comme ça. Une réaction des plus illogique de la part de la blonde, mais son esprit ne semblait plus très clair depuis qu’elle avait posé les yeux sur lui aujourd’hui.

"Ca va, il ne s’est rien passé. Il m’a juste rappelé quelqu’un que j’ai connu il y a quelques années. C’est rien." Elle se saisit de ses photocopies et de la boîte de donuts, offrant un sourire rassurant à Mic et une tape légère sur l’épaule "En plus avec un donuts ça passera tout seul !"

Elle offrit une rapide étreinte à son collègue et repartit vers son bureau où Arthur attendait toujours. Pendant une seconde elle se sentit mal de l’avoir fait patienter plus que strictement nécessaire, surtout après ce qu’ils s’était passé entre eux. Ca ne l’empêcha pas de revenir avec un léger sourire sur le visage. Se rasseyant, elle garda le silence alors qu’elle posait la boîte de donuts sur les tiroirs à sa droite et tria les quelques papiers.

"Désolé, la photocopieuse fait des siennes ces derniers temps…" elle allait lui donner les papiers, il le fallait bien, mais elle eut une impulsion de dernière seconde et, sans même prendre de réfléchir si c’était une bonne idée ou non, elle griffonna de son écriture fine et arrondie une date, une heure, une adresse et un numéro de téléphone. On aurait dit une de ces fans hystériques qui pourraient tout faire pour avoir droit à une rencontre avec son idole. Sauf qu’ici, ça avait beaucoup plus de sens. Ça voulait dire qu’elle acceptait de le revoir, de mettre les choses au clair et de s’expliquer. Puis, enfin, elle donna sa copie à Arthur, évitant de croiser son regard par embarras pur et simple. "Voilà Mr Sterzbaum, votre copie de la déclaration de perte. Nous vous contacterons aussitôt que nous l’aurons retrouvé, et si vous avez le moindre information, n’hésitez pas à repasser pour faire une modification."

Le vous était revenu, mais peu importait. Son ton était léger, presque joyeux, et un poil malicieux. Ce « vous » n’était que pour la forme et pour s’amuser un peu. Elle espérait juste qu’il ne la trouverait pas pathétique pour son audace sur le papier…
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MessageSujet: Re: Heartbeat dying in her big brown eyes   Heartbeat dying in her big brown eyes Icon_minitimeJeu 25 Juil - 13:48


Il opina de la tête, sans répondre. Il n’avait rien contre le fait qu’elle soit devenue secrétaire. Mais il avait cru qu’elle rêvait d’autre chose. Qu’elle aurait peut-être rêvé de changer le monde de quelques mots apposés sur papier, noir sur blanc. Il ne savait trop exactement, c’était sans doute là que les images qu’il s’était faite, d’abord, lui-même grand rêveur. Et c’était sans doute ce qui l’avait mené là : ses ambitions, ses envies de faire bouger les choses même s’il n’avait encore rien fait de très concret à part raconter des ragots et des actualités devant tout New-York. Peut-être lui-même rêvait-il d’aller encore plus loin, de prendre part à une réalité dont il n’était pas encore lui-même tout à fait conscient. Pas entièrement, du moins.

Elle se leva. Il la suivit des yeux en silence, puis lorsqu’elle disparue de son champ de vision, il s’affaissa, momentanément, sur sa chaise, comme l’aurait fait n’importe quel homme dans sa situation, sentant brusquement en l’absence d’Arleen la salutation de ses sentiments pour elle qu’il n’avait officiellement jamais abandonné, même si, à l’entendre parler, il n’en pensait que le contraire. Ça ne dura que quelques secondes. Il se reprit rapidement songeant que ce n’était certainement ni le lieu ni le moment pour ce genre de laissé allé publique. Aussi profita-il de l’absence de l’éloignement temporaire de la secrétaire pour faire un tour rapide du regard de l’endroit qui était pour elle son lieu de travail, son lieu de vie, l’un des endroits sur terre où elle passait le plus de temps. Comme si ça allait lui permettre de rattraper le temps perdu, même s’il ne comptait pas trop sur cette fausse illusion qu’avait tendance à se faire son imagination embrouillée. Mais ça semblait bien. Bien qu’il nota qu’Arleen était probablement l’une ou la seule femme travaillant ici bas. Comme quoi peut-être préférait-elle cet univers un peu plus masculin à un autre. Ou s’était-elle créée des liens si solides qu’il ne voulait plus le quitter. Il eut un drôle de sourire. Ce n’était pas plus mal : il ne lui arriverait jamais rien de mal entourer d’hommes de loi, n’est-ce pas? Ce fut du moins l’idée qu’il décida de se mettre en tête au moment où elle revint vers lui, comme une bouffée d’air frais. Rien à faire. Il ne l’avait pas oubliée. Il ne l’avait pas mise de côté dans sa mémoire. Son souvenir, il s’en rendait compte, était toujours aussi vif. Et sa présente était un coup de pelle en arrière de la tête qu’il ne niait pas. I la fixa, inévitablement, toujours ce drôle de sourire qu’il avait eu alors plaqué contre ses lèvres. Plus encore lorsqu’il constata le sien, même s’ils n’avaient sans doute pas la même raison d’être. Puis elle tendit la feuille dans sa direction. Feuille dont il se saisit inévitablement. Dont il capta forcément les mots. Dont il ne put s’empêcher de parcourir des yeux. Et surtout, dont il ne pu se retenir de lui lancer ce regard interrogateur. Elle n’aurait rien fait pour qu’il puisse la retracé qu’il n’aurait pas pleuré. Il aurait été perturbé un temps, sans doute. Les gens proches de lui, dans son métier, du moins, lui en aurait peut-être glissé un mot curieux. Il se serait tut, évoquant de la fatigue et on lui aurait peut-être donné une journée de congé. Mais rien de tout ça n’arriva : c’était un rendez-vous qu’elle lui offrait, là, tout de suite, sous ses yeux.

Il souffla un «Merci» étrangement étranglé, et il se leva maladroitement, se cognant au passage contre la chaise, cherchant brusquement la sortie des yeux qu’il repéra après une seconde de recherche visuelle. Sortie dans laquelle il s’engouffra rapidement, un peu bêtement, songeant qu’elle penserait qu’il ne se présenterait pas. Si elle savait… Si elle savait tout ce que ça lui faisait, maintenant, comme une brulure dans les entrailles dont il ne pouvait plus se débarrasser. S’il allait venir? Évidemment.


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