« Il a encore appelé. Ton psy. Il veut te voir encore aujourd’hui. » Jackie se tourna vivement à la voix de George, son fiancé. Il était là, appuyé contre le cadre de porte, les bras croisés. Il semblait déçu ou même encore, triste. Battant des paupières, Jackie se précipita de cacher les nombreuses pilules qu’elle avait sorti du contenant et éparpillé un peu partout sur le comptoir de la salle de bain à l’aide d’une serviette. Elle sentit les douces lèvres de son fiancé se déposer sur son cou, alors qu’elle ferma les yeux. « Ne t’inquiète pas Jackie … Tout va s’arranger. » Puis, il quitta la chambre. La jeune rouquine attendit que l’homme quitte le manoir avant d’ôter la serviette. Sans plus attendre, elle en avala une. Puis, deux. Puis trois. Puis quatre. Finalement, elle s’arrêta et éclata en sanglot. Le psy avait raison. Elle était folle.

Jackie entra dans le bistro où elle travaillait. La journée fut longue. Les clients étaient de mauvaise humeur, les enfants pleuraient, ils lançaient la nourriture au sol. Et qui devait ramasser ? Jackie, bien sûr. Alors qu’elle nettoyait un des nombreux dégâts, son patron la demanda. « Jackie, dans mon bureau, maintenant. » La jeune femme ne protesta point et se dirigea au bureau. Il eut lieu une longue discussion sur le fait que la jeune femme n’était pas assez concentrée son travail. Ne disant pas un mot, la rouquine se contenta de regarder le sol et d’écouter. « Si cela continue comme cela, vous allez devoir nous quitter … » La jeune femme posa son regard azur sur l’homme et fronça les sourcils. D’une voix douce, mais tout de même froide, Jackie ajouta « C’est ce que vous avez dit à votre femme, n’est-ce pas ? » Choqué et bouche bée, son patron se leva brusquement. Jackie ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, mais rien ne sortit. « Comment savez-vous cela ? Comment pouvez-vous être au courant de mon divorce ? Personne n'était au courant, même pas ma famille ! » La jeune femme secoua la tête. « Je suis désolé, monsieur ! Je ne peux vous répondre, j’en suis incapable. » L’homme pointa la porte et s’écria « SORTEZ D’ICI ! QUE JE NE VOUS VOIS PLUS JAMAIS REMETTRE LES PIEDS DANS CE BISTRO, MONSTRE ! » Sans en dire plus, Jackie sortit du restaurant en courant. Elle courait désormais dans les rues sous les nombreux regards interrogateurs des autres. Avait-il raison ? Était-elle un monstre ? Elle ôta son tablier et le jeta à la poubelle avant de se diriger au laboratoire.

Enfin arriver, son amie Caroline l’a salua. « J’ai une nouvelle, Jackie. » Haussant les sourcils, Jackie enfila son sarreau tout en regardant les documents que son amie avait déposés sur la table. « J’espère que c’est une bonne nouvelle si tu ne veux pas mourir aujourd’hui. » Caroline posa sa main sur l’épaule de sa meilleure amie et lui répondit, un grand sourire aux lèvres « Nous avons finalement un volontaire. » Jackie fronça les sourcils et se tourna brusquement vers sa collègue. « Qui ? Et comment a-t-il su que nous étudions les mutants ? Personne, sauf nous deux ici, ne fait ce que nous faisons. » Caro haussa les épaules. « J’ai fait mes petites recherches. Allez, mutant, tu peux entrer ! » Jackie fit volte-face pour voir son sujet. Elle fut figée lorsqu’elle vit l’homme entrer. Il semblait timide et très renfermer. « Je te présente sujet #1. 32 ans, pyrokinésiste. Il souhaite fortement être notre tout premier sujet. » Jackie plongea son regard azur dans celui du mutant. Ils se fixèrent longuement avant que Jackie n’ajoute « Bienvenue au laboratoire, sujet #1. » L’homme baissa la tête affichant un petit sourire timide. « Oh, appelez-moi Daryl, docteur. »