L'heure du départ approchait à une vitesse incontrôlable, au grand malheur du jeune homme. C’était bien la seule chose qu’il ne pouvait point contrôler. Il aimait que tout soit sous  sa commande. Mais le temps lui filait entre les doigts, il ne pouvait avoir une grippe sur cette chose. Le visage neutre, Toby s’arracha du lit d’hôpital à contrecœur, laissant ainsi un petit ange endormi derrière lui. Il agrippa ses effets personnels d’une main lente, il n’était guère pressé, et de cette façon, il espérait désespérément gagner un peu de temps. Quand tout fut mis dans son sac, il le déposa avec délicatesse sur son épaule. Il alla placer sa main dans celle de son ange, le creux qui s’était rempli, la chaleur du contact ne fit qu’empirer le nœud qui se formait dans sa gorge. Leurs mains rassemblées étaient parfaites, elle se complétait comme deux pièces de casse-tête qui s’unit pour la première fois. Un souffle se glissa entre ses lèvres, essayant de faire descendre la sensation de brulure qui montant de plus en plus à ses yeux. Il ne voulait pas être faible, il avait redouté que ça arrive, et il n’aillait certainement pas laisser les choses se passe ainsi, non plus. Il se pencha vers la jeune femme allongée dans le lit, sonné par les calmants et tous autres médicaments, et y déposa un léger baiser sur sa tête dépourvu de cheveux. Il sortit de la chambre la tête haute, sans même laisser un dernier regard. Il ne désirait pas être vu dans ce genre de situation. « Un vrai homme, ça ne pleure pas », c’est ce que son paternel lui répétait souvent. Cette pensée lui laissa un goût amer dans la bouche. Pourquoi pensé à ce monstre dans un moment pareil? Il faut bien croire que les pensées de toute victime de violence retournaient un jour ou l’autre vers leur agresseur. Mais il savait très bien que celui-ci ne pouvait plus faire de mal à personne, comme il l’avait tant fait à sa mère et lui. Un jour il avait décidé de faire taire cette douleur à jamais. Le corps carboniser de son père avait été retrouvé à la ferme. Les enquêteurs n’ont jamais trouvé la cause de l’incendie, et Toby avait perdu labilité du feu deux jours après la mort peu regrettable de son  progéniteur.  Sa mère s’en était bien sûr remise. Ce n’est pas que personne n’avait pleuré la mort de son père… En fait non, c’était exactement ça. Sa famille n’avait jamais été vraiment proche, du côté de sa mère, il n’avait connu personne, tous l’avaient renié suite à son union avec ce monstre. Et pour son père, toute sa famille avait péri dans un incendie. Il fallait bien que Toby poursuivre la tradition.

Assis dans sa voiture de luxe, le jeune homme laissa échapper un soupir, essayant le plus possible de focaliser ses émotions à un seul point, et, de cette façon, lui permettre d’affronter la journée de travail qui l’attendait. Il ne pouvait se permettre de manquer une seule journée de travail. C’était le seul moyen de monter plus haut et placer tranquillement son règne. Agiter dans son banc de cuir, un sentiment d’impatience emplit le jeune homme. Il faut croire qu’à toute heure du matin les rues étaient bondées de monde. Il déposa son regard rapidement sur sa montre de marque « Sylar », il faut croire qu’il venait de perdre 2 heures de sa journée,  ce qui signifiait deux heures de moins sur sa paye. Ses pensées dérivèrent une dernière fois sur la jeune femme qui était probablement toujours dans ses rêves, tout en klaxonnant un jeune couple qui prenait tout le temps du monde pour traverser la rue. Il savait très bien que c’était probablement la dernière fois qu’il allait la voir. Il passa sa tête hors de la fenêtre du véhicule.

-NON, MAIS VOUS ALLEZ AVANCER BORDEL ?

Tout semblait reprendre son chemin habituel.