C'était sombre. Humide. Sordide. J'étais seule. Isolée dans cette pièce depuis tant de temps que j'avais arrêté de compter. Comment j'y étais arrivé ? Je l'avais oublié. Je m'étais endormi prostrée contre un des coins du maigre espace.
Ma mère m'avait ordonné d'attendre ici, alors j'étais resté, tout simplement.
Mais quand allait-elle revenir ? Elle avait peut être oublié ou alors le médecin des cheveux n'avait pas voulu venir me voir...
Il commençait à faire nuit et j'avais froid, et très peur. Soudain un monsieur est arrivé par la porte rouillée et m'a dit de le suivre, car l'on allait voir ma maman... Je l'ai suivi. Mais il me faisait peur, il m'avait regardé comme les autres habitants de mon village, ceux qui me traitait de monstre. Mais je l'avais quand même suivi pour pouvoir voir ma maman.
On est arrivé dans une autre pièce plus grande, éclairée par des lampes très blanches. Tout d'abord, j'ai vu une baignoire et plusieurs planche de bois, il y avait aussi plusieurs outils au fond de la pièce mais je ne les voyais pas bien et il y avait des gardes en uniforme gris. Puis j'ai enfin vu ma maman, elle discutait avec un homme qui portait une grande robe blanche. Il faisait peur lui-aussi avec ses grosses lunettes, ses cheveux gris clairsemés et gras et son sourire édenté. Il était en train de donner une enveloppe à ma maman et je n'ai pu entendre que quelques mots venant de lui : "....endez un service à notre nation.... llons traiter cette chose comme elle le méri..."
Après ça, j'ai appelé ma maman, mais elle n'a pas broncher, elle m'a juste regardé avec une sorte de.... dégout et a craché ces quelques mots avant de sortir pour la première et dernière fois de ma vie : "Va crever en enfer salle sorcière aux cheveux rouges !"
Je croyais que c'était ma maman, mais en fait, je me suis trompé, ma maman est resté au village, jamais elle n'aurait fait ça....
Un des gardes m'empoigna les bras et un autre m'attacha les chevilles. J'étais immobilisée, impossible pour moi de m'enfuir. J'étais impuissante, seule et à la merci de ce fou.
Il m'ont approché de la baignoire et m'ont plongé la tête dedans rapidement une fois, puis deux fois, et ainsi de suite, de plus en plus rapidement. Je suffoquais, j'étouffais, qu'on me laisse respirer ! De l'air, de l'air !!
Et ils ont fini par me plonger dans la baignoire entièrement. Peu à peu, il a fait de plus en plus froid et de plus en plus sombre, j'avais encore plus peur, je ne pouvais toujours pas bouger, maintenue par les liens, les lumières sont devenues floues puis tout c'est arrêté.
J'ai sombré dans le noir.


Quand je me suis réveillée, on m'avait attaché à une sorte de banc incliné, je ne voyais rien mais je sentais quelque chose sur mon front et mes yeux. J'ai entendu une voix : "Elle se réveille, c'est bien une sorcière alors, il est temps de commencer..."De l'eau froide s'est écrasée sur mon front, en continu, forte et impitoyable.
Le sang a commencé à s'amasser dans ma tête, et ils ont alors recouverts ma bouche et mon nez par un chiffon. L'eau a imbibé le tissu.
L'air n'arrivait plus jusqu'à moi, encore une fois ma respiration s'est arrêtée après de longues minutes de suffocation. Et encore une fois, ils ont essayé de me tuer en usant de l'eau, pourquoi de l'eau ? Je pense que c'était dû aux superstitions disant que les sorcières craignait l'eau... En fait, je ne sais pas.
Ils ont continué des jours, des mois, j'ai fini par en oublier qui j'étais. On m'a tout pris, ma mère, mon identité, ma dignité d'être humain.
Mais j'ai fini par comprendre, bien des années plus tard, ils ne m'avaient pas fait cela par hasard, ils ont cherché à me rendre inférieure à eux, moi qui était dotée de ce qu'ils n'avaient pas.
Des pouvoirs, choses qui m'avaient permis de survivre et de me venger par la suite...
Je savais déjà que je me régénérais, depuis l'enfance d'ailleurs mais la suite fut une totale surprise. Pour moi comme pour mes tortionnaires.