La fin ou le début d’une nouvelle vie. Il avait sourit derrière la porte close de l’appartement du bleu. Il avait sourit face aux intentions de Shawn, face à son attitude, face à ses envies de le voir rester. Il n’était pas bête : il avait compris. Sans doute ne lui aurait-il pas proposé de crécher dans son appartement quelques heures si ça n’avait pas été le cas. Il avait compris et ça amusa le brun. Il resta là un instant. Une minute s’écoulant. Puis deux. Puis trois. Puis, il quitta les lieux de la manière la plus logique qui soit : par l’endroit auquel sa filature ne s’attendrait certainement pas à le trouver. Il passa par-dessous, par habitude, parce qu’en tant que tueur, il se devait bien de connaître les petits secrets des bâtiments de la ville, comme un roi dans sa cité. Et c’était parfois l’impression qu’il se donnait : être roi de la ville, en connaître ses moindres secrets tordus, ses moindres délits, ses moindres soupirs.

Il passa tout de même à son appartement, s’étant assuré qu’on l’avait définitivement perdu de vue. La porte était bien fermée, rien n’avait bougé à l’intérieur, ce qui le rassura, bien malgré lui : les uns et les autres n’avaient définitivement pas encore bougé leur pion. Et il avait décidé de jouer le rôle de blanc et de bouger le premier sur l’échiquier. Il saisit les clés sur la petite table, qu’il avait abandonnée là le temps de se rendre jusqu’à Shawn. Il se passa tout de même une main dans le visage en songeant qu’il n’avait pas fermé l’œil depuis bientôt trente heures. Il en avait l’habitude. Mais il n’avait plus l’habitude de ressentir autant d’angoisse sur ses pauvres nerfs. Décidément, il était devenu bien trop vieux pour toutes ces conneries. Il était temps d’y mettre un terme. Il ressortit rapidement, se crispant, et sauta sur la moto rouge qu’il ne possédait pourtant que depuis quelques semaines. Ça avait été pour lui le moment idéal, comme s’il n’avait eu l’intention que de réaliser un vieux rêve qu’il croyait ne pas pouvoir atteindre s’il attendait davantage. Il n’avait jamais été un fou de la route, mais il fallait avouer qu’il n’était pas forcément le plus prudent des conducteurs. Il démarra au quart de tour, dans un crissement de pneus. Tout lui semblait étrangement illogique : la prudence même semblait avoir disparu de son cerveau, comme si trop peu de chose lui importait, à présent. Ou était-ce lui qui avait baissé les bras, malgré toutes les promesses, malgré toutes les belles paroles. Et des promesses, il ne faisait que ça depuis quelques semaines. Des promesses qu’il avait l’impression de trahir depuis le début. Celle de ne pas se rendre seul. Celle de ne pas crever. Celle d’en parler. Des promesses qu’il avait acceptées vainement, en sachant parfaitement qu’il ne les respecterait pas, dès le départ. À quoi bon? Culpabilisé d’avoir causé la mort d’un ami? Non. Il n’était plus près de vivre ce genre de scène. Il n’y tenait plus. Il n’en pouvait plus. Il en avait eu son lot. Et à bien y réfléchir, il avait parois l’impression que mourir n’était qu’un soulagement.

La moto roula ainsi à vitesse excessive, sans qu’il ne réfléchisse à quoi que ce soit d’autre qu’à l’adresse, qu’à la porte rouge en bois massif, qu’aux fenêtres givrées, qu’à la ruelle qu’il empruntait déjà, qu’à l’arme callé contre sa hanche dont la présence lui semblait rassurante, bien qu’il savait parfaitement qu’on ne lui laissera pas la garder. C’était une logique et s’ils étaient trop bêtes pour ne pas la lui enlever, tant pis pour eux. En mettant pied à terre, il se crispa davantage encore, paru cesser de respirer une seconde. Puis, il s’avança, lançant tout de même son véhicule suffisamment à la vue pour quoi sache où le localiser facilement. S’il avait l’intention de ne rien dire, il n’avait pas prévu disparaitre dans le décor en un claquement de doigts. Cruel? Il le trouvait. Et cet acte l’horripilait, l’agaçait plus qu’on ne voudrait bien y croire.

Et puis, il tourna la tête autour de lui, comme s’il avait l’impression de perdre cet effet de solitude. Il fixa son regard sur un coup et eu envie de hurler à plein poumon toute la rage et l’exaspération qu’il ressentait brusquement. Fallait croire que ses vaines idées de promesses mensongères n’étaient pas tombées dans l’oreille d’une sourde. Il porta un doigt à ses lèvres, tout simplement, avant de se retourner une bonne fois pour toute, en songeant que si tout foirait, il ne pourrait peut-être pas faire des pies et des mains pour venir en aide à la jeune femme. Mais elle était sans doute mieux placée que lui, en cet instant, pour infiltrer les lieux. Il l’imaginait déjà protester contre lui. Il imaginait déjà tous les cris s’il s’en sortait, d’ailleurs, comme une conséquence à laquelle il s’était déjà mentalement préparé. Un petit geste tout simple, qui suppliait à la discrétion maximale. Et il priait mentalement, qu’elle ne parvienne pas à entrer. Peine perdue, la connaissant.

Il toqua à la porte. Attendit. Une minute complète s’écoula lorsqu’on daigna lui ouvrir, alors que le battant se refermait dans un claquement derrière lui. Il prit cet air de brute sauvage qui avait tendance à se faire sentir petits même les grands hommes. Un regard mauvais vers le type de gauche qui susurra son nom comme s’il avait s’agit d’une malédiction. Évidemment, le nom McFear dans les parages était tout sauf bien vu. Pire, mieux valait d’éviter d’en parler. Il fixa ses yeux d’acide droit devant lui alors qu’on passait des mains brutales contre lui, qu’on se saisissait, sans surprise, de l’arme à feu, qu’on s’assurait qu’il ne possédait aucun objet contondant, clés comprises, et on le poussa en avant. S’il connaissait le chemin par cœur, ça ne voulait pas dire qu’eux souhaitaient le voir se balader librement. Il n’était qu’un traitre, après tout. Et c’était un titre qui semblait lui coller à la peau depuis toujours, bien malgré lui. Il avait d’abord trahis James, qu’il avait lâchement abandonné. Il avait trahit tous ces hommes qui lui avait aveuglément fait confiance. Il avait doublement trahis le blond, même. Il avait Trahis Raven, pour la protégé comme il avait toujours voulu protéger tout le monde, en vain apparemment. Puis, il avait trahis ses employeurs qui ne lui pardonneraient pas aussi facilement sa faute que le policier. Si on pouvait appeler ce pardon ‘’facile’’ celui de ses employeurs était inexistant. Il le savait. Et il n’était pas venu pour ça.

On lui fit franchir une nouvelle porte qu’on referma dans son dos. Puis, il fixa son regard sévère et froid sur le visage de l’homme plus âgé que lui qui l’invita, d’un air carnassier, à prendre place sur la chaise face à la sienne. Ce qu’il fit d’un mouvement d’automate mal huilé. L’homme s’installa nonchalamment devant lui, en songeant sans doute qu’il n’avait même plus besoin de lever le petit doigt pour mettre la main au collait de son imbécile d’employé bon à la retraite définitive.

—La fin de la course. Tu viens demander pardon?

—Non.

—Pourquoi, alors?

—Je donne ma démission.

Vrai. Il avait espéré, peut-être, quelque part au fond de lui-même que les choses se passent avec la plus grande diplomatie, mais l’homme qui lui faisait face n’était sans doute pas du même avis que lui. La preuve étant que son grand rire gras écrasa ses espérances à néant et il se mit à réfléchir à une méthode un peu moins conventionnelle pour ne pas finir immédiatement le cerveau éclaté. Il sursauta, par réflexe, en voyant l’homme sortir rapidement une arme à eu et se pencher sur lui. Il voulut rester de marbre. Et c’est ce qu’il fit. Au mieux. Jusqu’à sentir la pointe métallique contre sa cuisse. Jusqu’à entendre la détonation. Jusqu’à sentir la douleur cuisante lui tordre la jambe qui le força à faire un mouvement spontané vers l’avant. Il étrangla ce son familier de la douleur en serrant des dents. Puis l’arme se retrouva appuyée contre sa tempe. Ce n’était qu’une question de garder son sang-froid malgré la douleur, et c’était exactement l’effet recherché par l’homme, sans doute.

—On ne donne pas sa démission. Tu crèves comme un bâtard. Tu as bêtement laissé filer un type. Il s’adonne que ce type à engager un tueur. Un tueur à gage contre un tueur à gage! C’est un vrai merdier. Tu ne t’imagines même pas. Et tu parles de démission? J’ai tous les droits sur toi, tu te souviens? Et si je dis non, c’est non. Même avec une balle en pleine tête.

—Va te faire foutre, grogna-t-il, crispé sans doute comme il ne l’aura jamais été jusqu'à présent. Il avait souhaité que les choses ne se passent pas si mal. Et elles allaient décidément bien plus loin que ce qu’il avait cru. Et il semblait bien décidé à jouer avec lui ne serait-ce que pour lui montrer qui c’était lui qui décidait du moment de sa lamentable mort. Vraiment? Et bien le brun lui donnerait du fil à retordre. Il s’apprêtait à appuyer de nouveau sur la détente, n’appréciant sans doute pas le jeu de la roulette russe auquel le militaire s’adonnait sans retenue.

—Je n’ai pas bien compris, siffla-t-il entre ses dents, comme un défi d’oser répéter la phrase. Et le brun ne doutait pas se sa capacité à appuyer rapidement sur la détente. Seulement…

Seulement, il ne répéta pas la phrase. Il attrapa l’arme à feu et la dévia de sa trajectoire au moment où il appuyait, la détonation résonnant cette fois si fortement qu’il en perdit brutalement l’ouïe de l’oreille droite. Ils se démenèrent ainsi une seconde qui lui parue pourtant beaucoup plus longue, et lorsqu’il crut être parvenu à lui arracher l’arme des mains, une nouvelle détonation retentit, le laissant d’abord perplexe, jusqu’à ce qu’il ne réalise que son Employeur en avait sortit une seconde… Et que la balle venait de lui traverser le corps, quelque part sous le nombril. Étrangement, il ne le sentit pas. Pas dans l’immédiat, d’abord.

Un bureau s’arracha brutalement à la gravité, sans crier gare, sans prévenir, si ce n’était le clignement des paupières du mutant. Et le bureau d’aller frapper de plein fouet le corps de l’homme qui disparu de son champ de vision dans un cri de surprise puis dans le claquement du bois et du corps, sans doute, contre un des murs. Cri qu’il ne discernait véritablement qu’à moitié, ne l’entendant que de la gauche. Et il resta là, planté au milieu de la pièce, comme si le monde avait cessé de tourner, à porter une main presque curieuse à sa nouvelle blessure dont s’écoulait déjà un flot de sang dont il n’était plus certain s’il était le sien ou pas. Comme un mauvais rêve. Puis il posa une main, comme pour la dissimuler, et sentit les vibrations des objets qui l’entouraient, s’apprêtant à déverser, en panique à laquelle il était à deux doigts de céder, tout son pouvoir, bien contre lui. Et il eut une pensée pour James qui devait sans doute être à la porte du bâtiment à présent… Et un soulagement qui l’envahit en apercevant le corps, plus loin : il n’était plus le chien du maître, apparemment.

La porte de son appartement claquant dans son dos, Shawn n’avait pas vraiment attendu de voir si Jayden suivrait ses conseils en s’accordant un nouveau temps de réflexion. Il avait accepté de rendre service allait s’y plier sans rechigner. Descendant les marches qui le menaient vers l’extérieur, il resserra quelque peu sa veste contre lui, frôlant au passage le bout de papier plié dans sa poche du bout des doigts. Une fois dehors, il se dirigea sans plus de réflexion vers le véhicule stationné le long de la rue et qui ne pouvait qu’être celui des hommes qui suivait le militaire. Tapotant d’un doigt vif contre la vitre pour signaler sa présence, il ne laissa pas le temps au flic de le dégager, expliquant qu’il avait un message à remettre à James Dawkins.

Si sa demande avait fait polémique au départ, le mutant avait tenu bon et fait couper court à la discussion en insistant bien sur l’importance du message qu’il avait à délivré. Et c’est ainsi qu’on l’avait conduit jusqu’au destinataire du billet qu’il avait consciencieusement gardé caché dans sa poche. De peur qu’on le laisse en arrière si les policiers comprenaient que c’était un mot écrit et non orale qu’on l’avait chargé de faire passer. En plus il avait promis de le remettre en main propre, évitant ainsi qu’il passe entre toutes les mains, qu’on finisse par l’oublier ou même une possible curiosité mal à placé. Lui-même aurait largement eu l’occasion dans découvrir le contenu s’il l’avait voulu. L’aurait-il fait, il se serait peut-être rendu compte à quel point la bêtise qu’allait commettre Jayden était plus grosse et plus dangereuse que ce qu’il s’était imaginé. De toute façon il ne voulait pas trahir la confiance du brun, pas comme ça en tout cas.

Le voyage jusqu’au domicile du policier lui parut infiniment trop long à son gout, à moins que ce ne soit la vitesse à laquelle ils l’avaient fait. Shawn aurait donné cher à l’instant pour être sur sa moto afin de se faufiler avec bien plus de rapidité que cette voiture. Plus il approchait de la destination et plus un sentiment d’urgence naissait au fond de lui. Avait-il réellement bien fait de sortir et de laisser fuir Jayden ? Il ne pourrait en être sur tant qu’il n’aurait pas donné le mot ou qu’il n’aurait pas revu de ses yeux l’ancien militaire. Toujours accompagné du flic qui avait attendu au bas de chez lui, Shawn se laissa conduire jusqu’à l’appartement de James. Une fois la porte ouverte, il ne prit pas la peine d’écouter le rapport que l’homme faisait à son supérieur, se contentant de sortir le papier chiffonné de la poche de sa veste et de le tendre en direction du policier blond.

« Jayden m’a demandé de vous remettre ça…il n’a rien précisé mais je pense quand même que c’est très important. »

Pas de bonjour, pas de présentation, juste la mission qui lui avait été confié. Parce que l’image qu’il avait à l’esprit en ce moment, c’était celle du militaire juste après qu’il lui ait ouvert sa porte. Parce qu’il voulait savoir au plus vite de quoi il retournait et dans quels ennuis Jayden avait pu se fourrer. Il était encore tôt et Shawn n’était sorti de son lit que depuis peu, mais il était désormais complètement réveillé tant l’inquiétude commençait à le ronger. L’inquiétude de ne pas avoir été à la hauteur, ainsi que celle de ne pas avoir fait tout ce qu’il pouvait. Et s’il s’avérait qu’il y ait des reproches à faire, ce ne serait pas contre son ami qu’il les tournerait mais plus contre lui pour ne pas avoir été assez malin.

Laissant James lire ce qui lui avait été écrit, Shawn guettait la moindre réaction qui pouvait lui donner indice, dansant d’un pied sur l’autre en attendant. Et le moins qu’il puise dire c’était que ce qu’avait mis Jayden dans ce billet n’était pas du tout pour plaire au policier vu sa tête. Pourquoi n’avait-il pas choisi de suivre l’ancien militaire comme son côté impulsif le lui avait suggéré. Il avait été un bel idiot.

« Il a des ennuis n’est ce pas ? Laissez-moi venir !…S’il vous plait. »

Malgré la supplique, il avait pensé à se montrer poli au dernier moment, espérant ainsi qu’on ne l’enverrait pas paitre. Arrêtant de gigoter, il se redressa, attentif et bien décidé à ne pas lâcher le blond tant qu’il ne serait pas certain d’avoir fait tout ce qu’il pouvait pour aider et pour rattraper sa boulette. Il s’accrocherait de force à une des voitures si nécessaire, leur courrait après où trouverait n’importe qu’elle autre moyen, mais si les flics faisait mine de bouger il suivrait.

Métro, boulot, dodo. C’est un peu ce qui représentaient les journées de James pour ces derniers jours, il était enfermé dans cette spirale monotone, avec peut-être le dodo en moins, ou du moins, il ne dormait pas assez. Leur affaire était trop délicate pour qu’il relâche le travail, de toute façon quand une affaire tournait autour des enfants c’était toujours délicat et sensible. Mais ils avaient enfin mit un point final à l’enquête, ils avaient mit sous verrous le tueurs de ces pauvres enfants et ils pouvaient enfin souffler. James était rentré aux alentours de minuit, avait posé son arme sur sa petite table d’entrée avant de se laisse tomber sur son canapé, une bière entre ses mains, il avait allumé sa télévision pour avoir un bruit de fond avant de se plonger dans le dossier « Jayden », il voulait trouver la planque de ses employeurs à travers ses déplacements mais c’était sans compter le fait qu’il avait passé le plus clair de son temps dans son appartement.

Les coups à la porte le réveillèrent en sursaut, lui faisant renverser sa boisson sur la table, tachant la feuille où les déplacements du bruns étaient inscrits. Il cligna plusieurs fois des paupières, se demandant ce qu’il faisait habiller sur son canapé avant de se rappeler de ce qui s’était passé. Passant une main sur son visage, il finit par se lever  pour éviter de faire attendre cet inconnu tardif, car en y réfléchissant bien, la nuit était déjà bien avancée, et il eut cet espoir un peu fou de voir Jayden de l’autre côté de la porte, prêt à lui dire qu’il se rendait chez ses employeurs et qu’il le voulait à ses côtés. Oui, James espérait quelque chose qui avaient très peu de chance d’arriver, mais comme on dit, l’espoir fait vivre. Espoir qui s’envola lorsqu’il ouvrit la porte et qu’il se retrouva en face du policier qui était sensé suivre Jayden et d’un jeune homme dont le visage lui était complètement inconnu. Fronçant les sourcils, il n’écouta pas ce que disait le flic en uniforme, se concentrant sur le jeune homme qui lui tendait un bout de papier tout en évoquant Jayden.

S’il avait commencé à sentir une pointe d’angoisse lorsque le jeune homme avait parlé elle décupla lorsqu’il lut l’intérieur du mot. Une adresse et une phrase, un simple « je suis désolé ». Il se décomposa à sa lecture, alors il avait osé ? Il l’avait fait ? Malgré les promesses qu’il avait faite. Promesse dans le vent fallait-il croire, il l’avait encore trahit, il ne l’avait pas prévenu, il était partit, en loup solitaire qu’il était, se jeter dans la gueule du loup. Seul. Ses doigts se refermèrent sur le papier, malgré la peur qui le tenaillait, il éprouvait une certaine colère, colère dirigée vers le flic devant lui, vers Jayden et vers lui même qui aurait dût prévoir le coup. Il jeta un regard noir au flic avant de le pousser violemment contre le mur derrière et d’exploser :

- Je vous avez demandé une chose : le surveiller ! Juste ça ! Et vous n’avez pas été capable de le faire, vous savez ce que vous êtes ?! Un incapable ! Bordel vous foutiez quoi pendant les cours de filature hein ?

Le plus jeune s’était un peu plus reculé comme pour échapper à la colère du lieutenant, il savait que l’homme en face de lui était quelqu’un qui s’emportait facilement, et bien, il pouvait le confirmer et il donnerait cher pour être ailleurs à cet instant précis. Mais il semblerait que le jeune homme qu’il avait emmené jusque ici ait décidé de couper le blond dans son flot de colère, ce dernier se tourna vers le dit jeune homme et soupira profondément, essayant de reprendre son calme.

- Officier, rentrez chez vous !
- Mais…
- Discutez pas ! Aboya James

Après une bref hésitation, il tourna les talons et s’éloigna du domicile du blond qui lui, était rentré pour prendre son arme de service et, par la même occasion pour faire apparaître, à l’abri du regard du jeune homme, une copie conforme de sa propre arme, s’il devait descendre les hommes, autant prétendre que c’était dans l’exercice de ses fonctions, il fallait qu’il mette toute les chances de son côté. Il attrapa sa plaque, ses clés et sorti rapidement mettant l’arme dans les mains du messager

- J’espère que vous savez tirer, suivez moi.

Et il se mit à courir et dévala quatre à quatre les escaliers, ouvrit sa voiture et s’installa devant le volant, démarrant sur les chapeaux de roue

- Accrochez vous.

A son souvenir, il n’avait jamais roulé aussi vite, grillant ce qui devait ne pas être grillé en temps normal, l’avantage de l’heure tardive c’est qu’il n’y avait personne dans les rues, à part quelques tardifs qu’il faillit percuter, mais il parvint à les éviter et arriver dans la rue indiquée sans dommages où la voiture s’immobilisa dans un crissement de pneu. James se tourna vers son passager :

- Utilisez l’arme que si c’est vraiment nécessaire d’accord ? Je vous laisse vous occuper de l’extérieur pendant que je rentre.

Et n’écoutant pas s’il répliquait ou non, James sortit de la voiture, la main sur son arme, juste au cas où. Un homme apparut, dos à lui, il venait de refermer la porte et allait sûrement inspecter les alentours, alors le flic se cacha dans l’ombre d’une petite rue et attendit qu’il passe, lorsque se fut fait, il se glissa dans son dos et lui enserra le cou de manière à l’étrangler, l’homme ne se laissa bien entendu pas faire et recula violemment de manière à ce que James percute le mur, le choc lui fit légèrement lâcher prise et l’homme en profita pour se dégager et envoyer une droite dans la mâchoire du blond qui sentit le goût du sang sur sa lèvre, ne laissant pas le temps à l’homme de main de partir prévenir les autres, il renchérit également sur une droite avant de glisser rapidement derrière son dos et de passer une nouvelle fois son bras autour de son cou. Raffermissant un peu plus sa prise, il finit par avoir raison et sentit l’homme devenir un poids mort entre ses bras, le laissant tomber dans un coin sombre, il se dirigea rapidement vers l’entrée de la maison, il ne fallait pas qu’il commette une erreur au risque de crever sur place. Jetant un discret coup d’œil par la fenêtre, il compta trois hommes à l’intérieur, il pouvait les avoir. Sortant son arme il toqua et se recula un peu, la porte s’ouvrit doucement et il tira, touchant l’homme de plein fouet, heureusement qu’il avait dit qu’il fallait être discret. Une autre détonation retentit, et James dut reculer et s’abriter où il put. Deux hommes sortirent et James tira sur le premier qui ne put répliquer, seul son « ami » le fit et toucha James à l’épaule. Il serra les dents et jeta un regard vers l’homme qui venait de disparaître de son champ de vision, il entendit bien vite le bruit caractéristique d’une arme qu’on charge retentir dans son dos.

- Tiens, tiens, un flic, ça va me rapporter gros. Ricana-t-il.

Il sentit le canon venir à l’encontre de sa tête et l’homme lui arracha l’arme de ses mains, il allait crever là, sans même avoir put sauver Jayden. Quel abruti il faisait tiens, lui qui devait être le sauveur allait devenir la victime. Il se prépara à entendre la détonation et l’entendit, mais à sa grande surprise il était encore en vie, se tournant doucement, il vit le jeune homme qui lui avait vraisemblablement sauvé la vie. Le remerciant d’un regard, le lieutenant récupéra son arme et rentra rapidement, dans la maison, cherchant Jayden, qu’il ne trouva évidemment pas. Une pièce attira son attention et il raffermit sa prise sur son arme, il devait être là. Ouvrant doucement la porte, il pointa le canon vers l’homme qui se tenait aux côtés du brun, avant de voir ce même homme par terre, mort. Fronçant les sourcils, il comprit rapidement qui était l’homme aux côtés de Jayden, ou plutôt la femme : Raven. Elle en avait eu de la chance, il aurait très bien put lui en coller une. Ne s’éternisant pas sur la chose, James s’était rapproché d’un pas pressé vers Jayden lui lança un regard inquiet.

- Jayden est-ce que t’es… Et merde !

Il n’avait pas finit sa phrase, il venait de remarquer que Jayden se tenait le ventre et que sa main avait du mal à cacher le sang qui s’en échappait, James jura entre ses dents, la panique l’envahissant de toute part, il plaqua sa main contre celle du brun, appuyant contre la blessure pour stopper l’hémorragie. Rangeant son arme, il soutint le brun de son autre bras avant d’ordonner, d’une voix trop paniquée à son goût :

- Une ambulance ! Appelez une ambulance ! il y’a une radio dans ma voiture, utilisez là.

Il ne s’était pas adressé directement au jeune brun ou à Raven, il n’avait pas prononcé un seul prénom, c’était juste un ordre adressé aux deux, en espérant que l’un des deux se dépêche de l’exécuter, car il pouvait déjà sentir le sang sur ses propres doigts.

- Et toi ne me lâche pas Jay.  Dit-il, plus inquiet que jamais en raffermissant son appuie sur sa blessure. Tu ne devrais peut-être pas rester debout… Lâcha-t-il une nouvelle fois sur ce même ton qui trahissait le sentiment qui le traversait.

La porte s’ouvrit sur son hoquet qu’il fit taire aussitôt, comme il fit cesser le tremblement de ses doigts, alors qu’il relevait précipitamment la tête, s’apprêtant à se jeter de côté, même s’il n’était plus certain d’en avoir l’énergie. Le mouvement qu’il effectua ne serait-ce que pour se redresser eu l’effet d’une bombe sur son système : sa vision habituellement parfaite se dissipa une fraction de seconde et sa surdité momentané provoqua chez lui un fort étourdissement. Ou alors était-ce simplement dû au sang qu’il sentait couler contre ses doigts? S’il s’attendait à ce que l’homme entrant précipitamment dans la pièce l’achève d’une derrière balle bien placée, il en fut tout autre. Et il ne savait pas s’il devait s’en sentir soulagé ou pas. Il eut un drôle de rire en l’écoutant parlant, un brin d’amertume, un brin de folie qui se perdait. C’était trop. C’était bien plus qu’il ne pouvait le supporter, et ce, depuis bien trop longtemps, maintenant. Il cédait. Avait-il réellement un plan? Il savait que sous peu, on débarquerait. Il savait aussi que James ramènerait son cul, même s’il ne le voulait pas, même s’il s’y opposait fermement, comme il l’avait fait pour Raven, bien qu’un peu plus subtilement, sans doute. Mais avait-il un plan? Son plan initial était accomplit : l’homme était officiellement décédé, apparemment. Et ça lui convenait. Ça lui convenait parfaitement. Il ne s’était pas arrêter à se demander ce qu’il ferait ensuite, s’il s’en sortait. Il avait pensé, avant de la voir entrer, à s’étaler sur une chaise et à se laisser mourir là, ou à attendre la fatalité, comme s’il l’appelait de toutes ses tripes, de toute son âme.

—Je pensais attendre là, lâcha-t-il sur ce ton léger, comme s’il se foutait complètement de la situation dramatique dans laquelle il se trouvait. Comme si ça ne lui importait plus le moindre du monde. Puis son sourire évanouis et il se sentit de nouveau perdre le contrôle sur le tremblement conséquent de sa main qui n’était, on ne peut le nier, pas très efficace contre une blessure pareille.

—Raven, ça ne va pas…, déclara-t-il sur une voix tremblante qui lui parue peu commune à ses habitudes. Il n’était jamais celui qui avouait une blessure. Mais il la sentait, cette fois, qui lui grugeait ses énergies comme un parasite meurtrier. Elle le faiblissait. Il appuya tout son poids, se sentant lui-même un peu trop lourd, soudainement, sur sa jambe droite encore valide et tapa de sa seconde main la première blessure par balle qui lui avait douloureusement attaquée sa cuisse. Il n’était définitivement pas en état de sortir lui-même. À un tel point qu’il avait tout juste remarqué la nouvelle apparence qu’avait pris la jeune femme.

De nouveau, il eut la vision qui se troubla une ou deux secondes alors qu’il tournait la tête une fois de plus vers la porte qui s’ouvrait sur un James à l’allure qu’il nota être un peu hors norme, hors de ce qu’il lui connaissait. Ou était-ce seulement ce vague air de fatigue. Ou d’il ne savait trop quoi. Il pouvait bien s’imaginer des choses, il avait, de toute façon, un peu de mal à discerner les petits détails, se concentrant sur les grandes lignes de ce qui entrait dans son champ de vision. Il eut une drôle de temps en entendant son prénom, comme s’il ne s’y était pas attendu et se crispa automatiquement en voyant le blond se précipité dans sa direction, le saisir un peu brusquement ce qui manqua près de le jeter par terre, même si l’acte n’était pas voulu comme tel, et de plaquer sa main brulante contre la sienne qui semblait s’être refroidit entre temps, contre la sienne qu’il ne sentait plus de toute façon tant elle était crispée. Bien malgré lui, il appuya pratiquement tout son poids contre James, comme s’il se sentait dans la nécessité ultime de le faire, ne serait-ce que pour ne pas aller rencontrer tête la première le sol. Il le sentit paniquer plus que lui-même, et étrangement, il se sentit reprendre un calme olympique. Bien malgré lui. Ou était-ce parce qu’il ressentait le besoin de veiller sur James. Peut-être parce que le voir ainsi lui faisait un mal qu’il ne voudrait sans doute jamais avouer concrètement.

—Tu me stresses à être aussi stressé.

Drôle de tournure. Il n’avait pas forcément l’impression d’être entièrement logique à travers les paroles qu’il prononçait. Mais c’était vraie, en partie, parce qu’il se sentait dans l’obligeance de rester dans un état de calme, malgré ses tremblements, malgré la vive douleur. Et puis il opina de la tête, refusant d’abord de s’asseoir en songeant qu’il ne parviendrait sans doute pas à se relever s’il le faisait. Mais il voulu s’appuyer sur le blond un peu plus, ne serait-ce que pour soulager sa jambe un court instant, mais la tentative fut un échec catégorique. Un seul mouvement de trop fut suffisant pour le faire flancher. Il eut l’impression que le sol s’était volatilisé et il s’effondra, carrément, sans toutefois sentir la douleur du plancher, réalisant qu’il avait forcément James à suivre le mouvement contrôlé, pour sa part, sans doute.

—Il s’appelle Shawn, lâcha-t-il, soudainement, peut-être ne serait-ce que pour distraire un peu la panique qu’il sentait grandissante chez le blond. Ou était-ce lui qui perdait trop de sang pour comprendre ce qui se passait. Il manque un peu de confiance mais… c'est un type bien... ça te fait mal?

Oui, bon, il s’égarait. Mais sans doute aurait-il eu envie de s’endormir, là, tout de suite, ne serait-ce que pour chasser ce visage anxieux au-dessus du sien. Et Malgré tout, il avait tout de même pris la peine de noter la blessure du blond, comme quoi il s'inquiétait toujours plus de l'état de santé des autres que de la sienne.

Spoiler:

Il n’y avait pas besoin qu’on lui répète deux fois et sans plus attendre, il se saisit de l’arme qu’on lui prêtait pour cavaler à la suite du policier, trop chanceux qu’il était de pouvoir suivre le mouvement. Le voyage n’avait pas été long grâce au bolide du blond et à sa conduite sportive, juste le temps pour Shawn de vérifier son arme et de se préparer comme il pouvait à la situation d’urgence. Se servir d’une arme et tirer il savait faire, ce n’était pas un problème, son père lui ayant tout appris et l’ayant fait s’exercer régulièrement, mais c’était bien la première fois qu’il s’apprêtait à en user sur quelqu’un. Il n’hésiterait pas à s’en servir non, il devait tout faire pour secourir Jayden et aider le lieutenant, mais il ne le ferait que s’il ne disposait d’aucun autre moyen. Une pensée que le flic semblait bien partager sur l’instant.

Laissant le policier blond s’éloigner de la voiture pour s’occuper de l’entrée, il prit soin de pousser l’augmentation de sa densité à son maximum une fois sur que ce dernier était complètement hors de vue. Les types qu’il risquait de rencontrer en inspectant la rue n’était pas des tendres et Shawn n’avait aucune envie de se prendre une balle qu’il n’aurait pas vu venir. En plus de ça, ses poings feraient désormais une arme redoutable et très utile, vu qu’il avait l’intention de se servir le moins possible de l'arme à feu.

Continuant son inspection extérieur, Shawn finit par arriver à l’endroit où Jayden avait laissé sa moto rouge vif. N’ayant toujours repéré personne, il fit demi-tour prêt à repartir vers l’entrée, mais se retrouva face à un des hommes avec qui Jayden devait avoir des ennuis et qui voyant Shawn armé, n’hésita pas à faire feu. La balle s’écrasa sur lui, sans lui faire le moindre mal et d’un élan il raccourci la distance qui le séparait du gorille avant de lui administrer son meilleur crochet du droit. Et ça devait faire un mal de chien si on se fiait aux craquements des os de la mâchoire qu’il venait briser. Laissant là le type complètement KO, le mutant repartit sans attendre vers l’entrée afin de prêter main forte à James pour retrouver Jayden.

Un James qu’il retrouva en bien mauvaise posture, arme sur la nuque, un homme prêt à lui faire sauter la cervelle. Et Shawn était beaucoup trop loin pour venir à temps percuter ce type comme un boulet de canon. N’ayant alors plus le choix, il leva son arme et tira sans la moindre hésitation, comme il l’avait appris, faisant s’effondrer l’homme à terre. Il venait certainement de sauver la vie de James. Et sans plus attendre les deux sauveteurs repartirent à l’assaut de la maison, Shawn suivant James de près. Débarquant dans la pièce, la première chose qu’il vit ce fut l’homme qui se tenait debout et suivit juste après par la vision de Jayden à terre. N’osant pas bouger afin de ne pas gêner le policier, il eu un rapide regard d’incompréhension en voyant James se précipiter vers le militaire sans rien faire contre l’homme. Avant de finalement remarquer le second corps étendu par terre et de comprendre, ne connaissant qu’une seule personne capable d’un tel tour, Raven.

L’exclamation que poussa le flic blond lui fit également comprendre, qu’ils n’avaient pas été assez rapides, que Jayden était blessé. Et si la situation n’avait pas été telle, il en aurait presque frappé un mur de rage. Ce n’était pas le moment de craquer, ils n’étaient pas encore sortis d’affaire. Il quitta donc la pièce en courant comme un fou, porté par un flot d’adrénaline et prêt à percuter quiconque se mettrait sur sa route. Une fois à la voiture, il se jeta presque sur la radio, demandant qu’on leur envoi une ambulance en urgence. Au vu de la situation peut brillante dans laquelle ils étaient, il se décida également à demander du renfort. L’appel radio passé, Shawn repartit rapidement vers le bâtiment, espérant que pendant son absence la situation ne se soit pas aggravée. Le militaire était déjà dans un état critique, ils ignoraient combien d’hommes encore ils risquaient d’affronter et attendre l’ambulance allait être périlleux. Car en dehors de Shawn, les autres n’étaient pas à l’épreuve des balles mais il ne pourrait sans doute pas tous les affronter. Main sur la poignée de la porte, il l’ouvrit sans bruit, mais ne put entrée, la refermant précipitamment en entendant le son d’une voix. Ce n’était vraiment pas le moment de se faire voir, aussi se dissimula-t-il du mieux qu’il put dans l’ombre de la porte, laissant cette dernière à peine entrebâillé afin de savoir quand la voie serait libre.

L’homme c’étant finalement décidé à quitter la pièce, le mutant attendit encore quelque temps avant d’oser passer un œil pour voir si la voie était bel et bien libre. Ne remarquant personne d’autre que Raven, il entra complètement et ne tarda pas à la rejoindre au milieu du couloir. Le cœur battant la chamade à l’idée que le type redescende, il souffla rapidement.

« L’ambulance arrive. On fait quoi maintenant ? A part attendre et ne pas se faire remarquer ? »

Désignant la porte derrière laquelle se trouvait toujours James et Jayden, il voulait savoir si une mise au point avait été faite pendant son absence et les prévenir à leur tour.

« Je vais aller leur dire que l’ambulance sera bientôt là. Et que j’ai appelé du renfort. »

Retournant dans la seconde pièce, il était inquiet de l’état de son ami et voulait s’assurer qu’il tenait bon, même s’il ne doutait pas que le policier le laisse partir facilement.

Il le sentit s'appuyer contre lui, comme s'il était sa bouée de sauvetage, comme s'il était son seul maintien pour ne pas s'écrouler contre le sol, et puis il parla mais James ne répondit rien, se contentant  de ce regard posé sur lui, de cette main qu'il essayait de presser un peu plus contre la blessure sanglante. Il voulait lui dire d'arrêter de parler pour économiser ses forces, mais Jayden bougea, ou plutôt s'écroula vers le sol mais ne le toucha pas grâce aux réflexes de James de le rattraper malgré le tiraillement soudain que lui causa sa blessure fraîche à l'épaule gauche.

James releva la tête vers le dit Shawn qui avait disparut de la pièce, prévenant sûrement l'ambulance, et il espérait les renforts, parce que la situation en demandait et James n'avait pas eut la présence d'esprit de les appeler dès leur arrivée, trop pressé par le temps, trop pressé par l'inquiétude. Et le blond acquit aux paroles, il avait l'air d'un type bien, il devait l'être et Jayden devait avoir confiance en lui pour l'avoir prévenu, pour lui avoir demander d'aller donner le billet à James. Et James posa son regard sur sa blessure, qui n'était que tâche sanglante sur sa chemise claire. Il secoua la tête de droite à gauche pour répondre à la question du brun, accompagnant son geste par des paroles :

- Non, elle m'a juste éraflée ce n'est rien.

C'était vrai, il ne s'était pas pris la balle de plein fouet dans son épaule, et heureusement, ils auraient étaient beaux avec deux estropiés. Le blond leva la tête vers Raven et acquit en essayant de faire disparaître cet air inquiet sur son visage, il la suivit des yeux alors qu'elle sortait de la salle et James soupira, redressant doucement Jayden en continuant à lui parler :

- Aller viens on va contre le mur

James posa son dos contre le mur et s'y laissa glisser doucement, positionnant Jayden de manière à ce que son dos repose contre son torse, de sa main libre il sortit son arme et regarda les balles qui lui restait dans le chargeur. Peu. Il soupira et reprit la parole d'une voix qu'il se voulait plus calme et moins inquiète :

- Tu va t'en sortir, je t'interdis de claquer toute suite, tu dois tenir ta dernière promesse, t'as pas le choix, tu reste en vie.

Il rechargea rapidement son arme avec sa seule main de libre tandis que l'autre restait appuyée tant bien que mal sur la blessure dont le sang avait déjà coloré ses doigts et sa paume. Et James ne pouvais s'empêcher de superposer cet événement à la mort de Luc, il s'était retrouvé dans une situation semblable après tout, sauf que ce n'était pas pour tuer des employeurs. C'était pendant une intervention, c'était pour sauver James, raison de plus pour ne pas laisser le brun lui échapper, pour ne pas laisser la mort l’entraîner vers le sommeil éternel.

- Comme tu as tué ton employeur on pourra vivre tranquille pas vrai ?

Il essayait de se rassurer en même temps, après tout il en avait besoin, il avait besoin de croire au rétablissement du militaire, de croire qu'il allait s'en sortir malgré cette blessure, malgré le sang échappé malgré tout ça...

- Et puis … Tu viendras chez moi pendant ta convalescence, je serais ton petit infirmier.

Le lieutenant eut un petit rire qu'il stoppa lorsqu'il vit la porte s'ouvrir, il pointa l'arme chargée vers la personne qui venait d'entrer mais se détendit en voyant que c'était Shawn qui venait les prévenir qu'il avait prévenu ambulance et renforts. James sourit, il avait eut la présence d'esprit d'appeler ces derniers, choses utiles, mais il fallait néanmoins de dépêcher de sortir pour pouvoir être en sécurité, car lorsque les autres hommes présents dans la maison entendront les sirènes, ils sauront que tout ne s'est pas passé comme convenue et que Jayden n'était pas mort. James regarda donc Shawn avant de  lui faire un signe pour venir vers lui.

- Vous allez m'aider, il faut qu'il économise ses forces, il s’appuiera contre nous.

James rangea son arme avant de se lever sans se brusquer, passant son bras droit dans le dos du militaire maintenant sa taille tandis que son bras gauche, ou plutôt sa main restait appuyée sur le ventre du blessé.

- Shawn... Prenez votre arme, on ne sait jamais.

Il s'avança vers la porte et l’entrebâilla à peine pour voir si la voie était libre, il n'y avait personne mais préféra s'en assurer en demandant, doucement à Raven :

- On peut y'aller ?

Il fallait être sûr à cent pour cent, ne pas se précipiter parce qu'une seule erreur pourrait leur être fatale et ils ne pouvaient pas échouer si prêt de la sortie.

Non. Non, ce n’était qu’une égratignure. Une égratignure. Il chercha à se convaincre que c’était vrai. Il chercha à se convaincre que ce n’était rien, malgré le pincement au cœur qu’il ressentait en la voyant. Et pas forcément parce que c’était lui. Sans doute se serait-il inquiété de la même manière pour Shawn ou Raven. Comme quoi il était vachement doué pour mettre ceux qu’il aimait plus que tout dans des situations impossibles. Il songea qu’il aurait dû se taire, qu’il aurait dû inventer une histoire à James. Qu’il aurait dû sembler moins suspect pour Raven. Qu’il aurait dû rester chez lui plutôt que d’aller toquer chez son ami. Qu’il aurait dû, finalement, se présenter sans aviser qui que ce soit. Et peut-être que tout serait déjà terminé et qu’il n’en aurait plus eu conscience. Peut-être aurait-il dû continuer de hurler contre James sans lui exprimer ses regrets. Et peut-être, qu’ainsi, il n’aurait pas risqué sa peau à lui et aux autres. Il opina de la tête. Il fit comme s’il ne s’en inquiétait pas. À vrai dire, ce n’était pas plus de l’inquiétude, mais plutôt un remord amer qui le torturait. Ne serait-ce parce qu’il se sentait coupable. Comme s’il portait le mot Crime tatoué sur son front.

Évidemment, maintenant que le moment de panique était passé, le moindre mouvement lui causait une douleur toute fraiche qui lui brulait les entrailles. Il avait l’impression que la balle s’était logée quelque part, la sentant immobile appuyer contre un os ou il ne savait trop quoi. Il pensa à le mentionner et se ravisa aussitôt : se serait probablement une inquiétude de trop. Sans parler de la protestation de sa jambe lorsqu’il la bougea, en suivant le mouvement forcé. Un grognement étouffé, ou un soupir douloureux, ce fut la seule réponse qu’il accorda lorsque le blond lui proposa de s’installer autrement. Et un brin de soulagement ne lui vint que lorsqu’il s’immobilisa de nouveau, adosser à James lui-même, sans pour autant lui déplaire. Il n’était pas forcé de le tenir ainsi. Mais peut-être que ça le rassurait? Peut-être n’était-ce là qu’une méthode de s’assurer qu’il ne le perdait pas, ne serait-ce que pour le sentir encore vivant contre lui, malgré son manque d’énergie flagrant. Et il ne s’y opposa pas, trop confus de toute façon pour tenter de protester contre cette idée. Il laissa plutôt la douce chaleur corporelle du blond le tenir momentanément en éveil dans cette immobilité, malgré les quelques frissons qui le parcourait à présent. Il se souvint d’autrefois… Il se souvint de la guerre. Il se souvint de la grenade et de la blessure à l’épaule… Ça avait été pareil. Ce même sentiment de chaleur qui le quitte. Ce mette sentiment de confusion ou d’incompréhension. Cette même angoisse qui s’atténue lorsqu’on comprend de quoi il s’agit et que ce n’est peut-être pas plus mal. C’était pareil. Sauf que ce n’est pas l’armée ennemie pour l’empêcher de crever là dans la poussière. C’était des mains douces qu’il regrettait déjà d’inquiéter à ce point. Mais le ressentit demeurait le même. Il avait fermé les yeux sans vraiment se rendre compte qu’il était sur le point de se perdre dans la somnolence jusqu’à ce que du moins il n’entende sa voix à proximité, réalisant par le même coup que sa surdité s’effaçait déjà, laissant place à un sifflement aigue. C’était déjà plus positif.

Sa promesse. Il avait promis ça, vraiment? Rester en vie? Plus il y réfléchissait et plus ça lui revenait en tête, et s’il en avait eu le courage, sans doute se serait-il moqué de James en lui rappelant ce qui avait suivit cette promesse. Mais il souffla un «D’accord.» tranquille, tout bête, tout simple, parce qu’il ne se sentait pas de dire quoi que ce soit d’autre. Et qu’en fait, à ce moment précis, il s’en fichait un peu. Il opina une fois de plus de la tête.

—Tranquilles, oui. Faire pousser des bébés et élever du brocoli.

Quoi? S’il s’entendait parler en ce moment, sans doute se serait-il mentalement giflé et traité de demeuré irréfléchi. Quoi qu’il en soit, bien malgré lui, il lui avouait qu’il ne détesterait pas rester près de lui dans l’avenir. Tout simplement. Même s’il n’était plus bon à rien. Même s’il n’était bon que pour les regards colériques et les crises de nerfs. Même s’il ne savait pas trop faire la cuisine. Il pourrait tondre la pelouse et réparer les trucs… Même s’il n’était pas doué pour séparer les vêtements dans la lessive. Même s’il ne savait pas faire la différence entre l’assouplisseur et le détergent. Demeurer près du policier était une idée qui lui plaisait. Il eut un drôle de rire à son tour. Imaginait-il vraiment James en infirmier à domicile? Il s’était toujours très bien débrouillé jusqu’à maintenant… Pourtant, il ne disait pas non à la proposition. Il répétait toujours qu’il était claqué… C’était peut-être le bon moment pour prendre une pause. Une vraie pause.

Mais il n’avait pas bougé lorsque la porte s’ouvrit de nouveau. Il n’avait pas levé la tête malgré le mouvement de James, sur qui il était toujours appuyé. Il le sentit seulement se crisper un brin contre son dos avant de se détendre de nouveau, si on pouvait l’appelé détendu. Il ouvrit les yeux en entendant la voix de Shawn. Comme quoi il n’avait peut-être pas tout gâché et qu’il ne le pousserait peut-être pas tous les quatre jusqu’à la mort. Et ça l’arrangeait, en fait. Mais malgré son raison et son cerveau tournant au ralenti, il tiqua lorsqu’il comprit qu’il allait bouger de nouveau et pas seulement pour aller s’appuyer contre un mur, cette fois. Il protesta mentalement, sans jamais le dire de vive voix, en pensant que c’était ce qu’il y avait de mieux de toute façon. Et dès qu’il se sentit tiré et forcer de s’appuyer de nouveau contre ses jambes ne serait-ce que pour donner un coup de main pour se relever, il voulu leur gueuler de le déposer immédiatement. Ce fut un nouveau gémissement douloureux et plaintif qu’il lâcha comme toute et unique protestation. Il sentit une fois de plus l’étrange sensation quelque part à l’intérieur et il conclu qu’il ne s’était pas trompé sur la balle toujours logée quelque part. Sa vue se troubla une fois de plus dès qu’on lui fit faire le premier pas et il referma ses doigts contre les premiers objets qu’ils rencontraient, en occurrence les tissus de vêtement de ses deux compagnie. Il se sentit sur le point e s’effondre de nouveau, bien qu’il ne serait probablement pas aller très loin ainsi positionné. C’était comme essayer de rester éveiller sous la morphine. Il fut plus que content que le trio s’immobilise de nouveau momentanément sur le pas de la porte. Il avait à peine fait quelques pas dans cette direction qu’il avait l’impression, physiquement, d’avoir couru un quartier à pleine vitesse. Et il ne savait vraiment pas comment il allait tenir encore jusqu’à dehors, a ce rythme-là. Et pourtant, il l’avait promis, n’est-ce pas? C’était bien le minimum qu’il pouvait faire, après toutes ses conneries…

Il avait retrouvé Jayden et James adossé contre le mur, leur annonçant alors qu’il avait réussi à contacté quelqu’un. Il était rassuré de voir le premier encore vivant sous la vigilance du second, mais ce moment ne dura pas quand, en rejoignant James pour l’aider à soutenir le militaire, il avait pris conscience de la gravité et l’importance de ses blessures. A chaque pas qui les rapprochait de la sortie, à chaque plainte douloureuse de son ami, Shawn ne pouvait s’empêcher de se demander s’ils allaient tous pouvoir tenir. S’ils allaient vraiment s’en sortir ? Parce que la maison devait être encore grouillante d’hommes armés. Que n’aurait-il pas donné pour pouvoir prêter sa mutation à Jayden quand celui-ci avait toqué à sa porte.

Ayant obtenu de Raven la confirmation que le couloir était libre, ils étaient sorti, Shawn à la droite de Jayden, le soutenant de son bras gauche, son arme dans l’autre main comme le lui avait conseillé James. Et alors qu’ils continuaient d’avancer aussi vite que l’état du militaire le permettait, le peu de chance qu’ils avaient eu jusqu’à maintenant décida de les abandonner complètement. Sortant de derrière l’une des portes, un nouveau garde arriva, immédiatement neutralisé par Raven qui avait pris les devants. Le coup de feu ne manqua d’ailleurs pas d’attirer l’attention de tous les autres qui ne mirent pas longtemps à débarquer, bloquant ainsi la sortie au quatuor, désormais pris au piège dans un échange de tir.

Il n’était plus question d’hésiter à se servir de l’arme que lui avait remis le flic. James avait même d’ors et déjà commençait la riposte, évitant ainsi à Raven d’être à son tour blessé. Malheureusement pour eux, le répit ne fut pas long et déjà de nouveaux hommes débarquaient pour les abattre tous les quatre. Soutenant Jayden, James et Shawn faisait ainsi des cibles de choix et ils allaient devoir se mettre à couvert du mieux qu’ils pourraient. Si le militaire se prenait une nouvelle balle maintenant, ça risquait fort d’être la fin. Le problème était qu’ils ne pouvaient pas non plus laisser la mutante métamorphe se débrouiller toute seule. Il avait beau avoir envie de jouer les boucliers pour tout le monde, ce n’était pas forcément réalisable. La priorité restait quand même de mettre Jayden à l'abris afin que tous puissent riposter plus librement.

« Il faut qu’on se mette à couvert ! »

Le problème c’était qu’en dehors de quelques meubles, le couloir ne disposait pas vraiment de beaucoup d’abris. Rester immobile étant tout de même le plus sûr moyen de se faire avoir, Shawn commença à pivoter, entrainant comme il pouvait le militaire et le flic vers le meuble le plus proche, espérant que Raven l’avait entendu et les suivraient. En fait il avait fait exprès de pivoter, au lieu de simplement reculer ou bouger afin de se retrouver plus avant des tireurs que Jayden et James. Parce que quitte à se prendre des balles autant qu’elles soient pout lui. Il sentit d’ailleurs peu après un projectile venir s’aplatir sur son épaule, le faisant immédiatement riposter par un tir. Une chance au final qu’il ne se soit pas encore trop servi de l’arme, car désormais ils allaient avoir besoin de toutes les minutions qu’ils leur restaient.

Une fois un semblant d’abris atteint, il commença à doucement relâcher Jayden. Shawn hésitait à prendre le relais de James et à empêcher les balles d’atteindre le militaire ou à se mettre plus à découvert pour tenter d’éliminer les hommes qui les empêchaient de sortir. Ignorant combien de temps encore les renforts allaient pouvoir mettre pour arriver, le mutant restait la meilleure chance de survie du groupe grâce à sa capacité. D’ailleurs il imaginait déjà les contestations face à son sacrifice qui n’en était pas tout à fait un.

Spoiler:

Il commençait à délirer, James le savait lorsqu'il l'entendit parler de brocolis et de gamin, en inversant les deux verbes. Délire probablement dût à cette foutue quantité de sang perdue. Shawn les avait ensuite rejoint et avait aidé le blond à soutenir Jayden pour le déplacer. Malgré les gémissements de ce dernier, le trio ne pouvait qu'avancer, il fallait se dépêcher de sortir de cet endroit beaucoup trop calme pour lui, beaucoup trop facile. Son instinct de flic le rendait encore plus alerte, surveillant les porteS alors que les trois hommes sortaient de la pièce pour rejoindre la liberté.

Parfois il aimerait bien se tromper, en ce moment il aimerait bien se tromper, il aurait tellement aimer que son instinct lui fasse défaut. Mais bon évidement, il fallait qu'il se passe un truc pour les emmerder, ils ne pouvaient pas espérer s'en sortir facilement ! C'était plus difficile que dans mer foutues films ou les héros s'en sortaient sans égratignures. Aucunement réaliste, je vous l'accorde ! La porte s'était donc ouverte sur un homme bien vite descendu par Raven. James émit un bruit signification de sa colère en voyant les mecs débarquer des pièces voisines. Déjà les coups retentirent à travers la pièce et James dut lâcher Jayden pour récupérer son arme, il n'avait pas le choix, lâcher la blessure était trop risquée. Le lieutenant tira sur un homme qui visait Raven, la sauvant in extrémiste.

L'ordre de Shawn parvint a ses oreilles et il acquît, même s'ils avaient tous des armes pour riposter, il fallait trouver un abri mais que trouver dans cette foutue barque ? Finalement ils avisèrent un meuble qui pouvait les protéger et s'y glissèrent. James fixa Jayden avec un soupçon d'inquiétude, il fallait vraiment se dépêcher de sortir d'ici. Il leva la tête vers Shawn, il fallait qu'il prenne le relais, James avait plus d'expérience que lui au tir, douze ans qu'il avait commencé ce métier et douze ans qu'il tirait, alors oui, c'était le meilleur atout après Jayden qui n'était pas tellement en état de tirer malgré le fait qu'il ait demandé une arme à feu et que James avait vite fait de créer pour ne pas perdre de temps à discuter.

- Prend le relais sur la blessure.

James s'était relevé pour tirer après s'être assuré que le jeune homme était en place. Les coups de feux échangeaient raisonnaient dans la pièces, les corps de malfrats étaient déjà écroulés, inertes sur le sol. Une balle s'encastre dans le meuble, bien trop prêt de James a son goût. Il avait déjà était blessé et ça suffisant pour la soirée mais il fallait vraiment qu'il trouve un moyen de sortir d'ici sans plus de dommages collatéraux, car s'ils restaient ici les chance de survit de Jayden diminuaient de plus en plus.

Alors qu'il s'abritait d'une slave de balle, il eut la brillante idée d'utiliser sa mutation, fixant Raven, Shawn et Jayden d'un sourire à demi vainqueur, il fit apparaître une grenade lacrymogène, dans le but d'enfumer la pièce et de sortir rapidement, espérant que les renforts arrivent à ce moment là.

- Écoutez, il va falloir se dépêcher. Shawn vous partez tous les trois devant.  Je vous couvre.

Il laissa le plaisir à Shawn et Raven de relever Jayden tandis qu'il les couvraient grâce à une mitraillette qu'il venait de faire apparaître. Décidément, la création d'arme était bien utile comme mutation dans un moment comme celui là. Après s'être assuré que le trio était prêt à partir, il dégoupilla la grenade et la lança le plus prêt possible des malfrats,  laissa s'échapper une fumée blanche de plus en plus épaisse qui envahit toute la pièce, enfermant les malfrats dans une non-voyance temporaire. Et James profita pour se diriger rapidement vers la sortie, refermant la porte lorsque le quatuor fut dehors, et c'est, soulagé qu'il entendit les sirènes proches de leur emplacement.

James vit arriver le plus beaux des spectacle pour cette soirée, trois voitures de police suivit d'une ambulance venaient de se garer dans la ruelles, aussitôt les agents se déployèrent et firent une percée dans le bâtiment, échangeant quelques coup de feu. Mais James n'écoutait pas ce qu'il se passait a l'intérieur, il se concentrait sur les ambulanciers, sur Jayden, priant pour qu'il ne soit pas trop tard, l'un des homme vont le voir pour le soigner mais il refusa, argumentant que le plus important était l'homme sur le brancard. Alors que Jayden venait d'être placé dans l'ambulance, les ambulanciers se tournèrent vers le trio.

- Attendez je viens avec vous ! lâcha soudainement James.

Il glissa une main dans sa poche et en sortit les lançant a Shawn, si on connaissait le blond, on pourrait être surpris de le voir donner ses clés de voiture our que quelqu'un d'autre conduise. Parce que James n'était pas ce genre de mec a prêter sa voiture comme ça, surtout pas à quelqu'un qu'il connaissait à peine. Mais ici, la situation état différente, c'était question de vie ou de mort - c'est bien le cas de le dire - et même s'il n'était pas obligé de suivre Jayden dans l'ambulance, il voulait le faire, il ne voulait plus quitter le brun des yeux de peur qu'il lui échappe.

- Arrive en un seul morceaux et toi aussi Raven

Ce qu'il voulait le moins c'était que l'un d'eux ait un accident dût à leur précipitation, alors que les portes se refermaient sur le blond et que l'ambulance démarrait sirène hurlante, il de pencha à l'oreille du blessé et murmura :

- Et toi, maintenant que c'est finit, tu ne me quitte pas

Il s'assied là ou lui indiquait l'un des ambulanciers, essuyant sa main ensanglantée sur sa chemise, il ressemblait plus à Jack l'Eventreur qu'à un lieutenant police avec sa chemise maculée de son sang et de celui de Jayden. Soupirant, James posa une main sur celle de Jayden, ignorant les regards que pourraient lui lancer les ambulanciers, il était crevé, rongé par l'angoisse et avait encore du mal à se dire que c'était finit. Mais il voulait juste rappeler au militaire par ce simple contact qu'il était là, qu'il ne le laissait pas tomber et qu'il devait, en retour faire de même avec lui.