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 Let me break the ice | ft. Erik.

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Let me break the ice | ft. Erik.  Vide
MessageSujet: Let me break the ice | ft. Erik.    Let me break the ice | ft. Erik.  Icon_minitimeVen 17 Juin - 3:40



Let me break the ice.
C&E.


Let me break the ice | ft. Erik.  Tumblr_llvq7nViWO1qzj97ao1_500





Quelques secondes.

La pluie battait New-York, frappait ses pavés, et lavait inlassablement les trottoirs de la ville. Depuis des jours entiers, le soleil n'avait pas filtré une seule seconde au-travers des épaisses couvertures nuageuses qui recouvraient la ville. Debout sous le porche de son immeuble, Callisto réfléchissait.

Pourquoi déjà ? Pourquoi partait-elle seule, au théâtre, laissant sa petite soeur à l'intérieur, seule. Pourquoi, déjà, affrontait-elle ce temps déchaîné, hélait-elle un taxi en tentant de ne recevoir aucune goutte ? Pour se rendre à une pièce de théâtre qu'elle n'avait jamais tenu à voir avant environ deux heures de l'après-midi, le jour-même. Perchée sur des talons qu'elle n'aurait jamais dû mettre par temps pluvieux, elle élançait tout son corps en direction de la route.

Elle ne s'était jamais apprêtée ainsi pour aller au théâtre. D'ailleurs, elle n'avait jamais au théâtre. Son dernier souvenir de planches remontait à bien des années. Et ce jour-ci, pourtant, serrée dans une robe noire, chaussée de ses talons les plus hauts, coiffée, maquillée, elle allait au théâtre.

Voyant un autre taxi lui passer sous le nez, elle baissa le bras. De toutes façons, c'était une folie qu'elle ne pouvait pas se permettre. Sortir en semaine, sans prévenir personne. Se décaler de son rythme de vie spartiate, et pourquoi? Voir une pièce qui était jouée tout les soirs jusqu'à la fin de la saison. Oui mais voilà. Il semblait qu'une petite voix soufflait qu'elle n'avait envie de voir de la comédie que ce soir. Et pas un autre. Et c'est probablement par chance qu'à l'instant où elle se détournait de la route, un taxi s'arrêta à sa hauteur. La blonde se mordit l'intérieur de la joue avant de cracher l'adresse au chauffeur, grimpant à l'arrière. Ses jambes se croisèrent, et pendant que ses yeux traînaient avec paresse sur le décor des rues de New-York, elle se remémora l'étrange rencontre qu'elle avait fait quelques heures auparavant, assise au même endroit, dans un des milliers taxis de la ville.



&_ Before I met you.


Il devait être aux environs de midi, dans la même journée; lorsqu'elle sortie de chez son banquier. Elle croisa en ville un des garçons de sa faculté, auquel elle n'avait jusque là jamais parlé. Elle se rappelait parfaitement sa façon de la fixer, de lui parler de ces étranges phénomènes, de l'évolution. De ce qu'elle dégageait. Ce qu'elle était. Et Callisto n'avait pas apprécié. Elle qui avait toujours vécu à côté de la société se faisait rattraper par cette dernière. Et depuis quelques mois en particulier, elle avait la désagréable impression que quelques humains, là en bas, braquaient des projecteurs sur elle. Leur façon de l'approcher, de lui parler, était familière, presque indécente. Si l'information sur les mutants commençait à circuler, elle devenait à la limite de la légende urbaine. Dès lors, ceux qui en prenaient connaissance cherchaient les prétendus mutants autour d'eux, et leurs parlaient comme à de vieux frères, ou comme à des ennemis, des insectes. Comme s'ils les connaissaient. Comme si l'histoire commune à tous qui commençait à s'écrire les rendaient proches.

Callisto ne voulait pas être proche. Ni des mutants, ni des humains. Elle les fuyaient tous. Elle ne pense qu'à une chose, elle ne tournait qu'autour d'une idée fixe. Protéger sa soeur. L'éloigner du mal qu'elle pourrait subir. L'éloigner des spéculations, des rumeurs. Mais c'étaient les spéculations et les rumeurs qui venaient à elles, lentement mais sûrement. Alors face à cet individu insidieux, curieux, assoiffé d'informations, la blonde restait de marbre. Elle serrait les dents. Attendait la fin de cette diarrhée vocale qui ne semblait pas s'arrêter.

Puis sa patience elle-même se fatigua face à ce garçon qui semblait avoir encore beaucoup de salive à dépenser. Il ne lui fallut qu'une phrase, lâchée un peu trop vite. J'aimerais qu'on me laisse tranquille. Une toute petite phrase. L'importun s'en alla sans rechigner. Puis ce fut toute la rue qui commença à esquiver Callisto. Les gens s'éloignaient d'elle sans la regarder, changeaient de trottoir, ou de direction. Partaient dans des ruelles en parallèle.

C'était un dérapage qu'elle n'avait absolument pas contrôlé. Alors elle s'arrêta au bout de quelques mètres en constatant le désastre. Tous la fuyaient, et certains, quelques mètres plus tard, se retournaient pour trouver la provenance de leur peur instinctive. Quelques regards coulaient dans son dos, elle ne pouvait s'empêcher de les sentir. Elle tenta tant bien que mal de murmurer quelques paroles pour inverser la tendance mais le mal était fait.

Un taxi passa alors à sa hauteur. La jeune femme manqua de frapper la vitre tant elle désira qu'il s'arrête. Le chauffeur la regarda d'un air étonné, puis la laissa entrer. C'était ce moment précis qu'avait choisi Erik pour entrer dans sa vie. Un pied dans le taxi, un pied au dehors, sous une bruine froide qui gelaient tout les habitants de la ville jusqu'aux os. Il avait surgi de nulle part, avait-il semblé à la jeune femme. Il était apparu et s'était sous simplement glissé dans le même taxi avant même sa première protestation. Bien sûr, d'autres suivirent. Prenez un autre taxi, j'étais là avant. Une fois, deux fois. Puis elle voulu user de ses pouvoirs. La seule réponse qui lui parvint fut un sourire appuyé de la part de l'homme au culot qu'elle jugeait monstrueux. Un sourire. Nulle obéissance.

C'est probablement ce qui la fit s'asseoir à côté de lui sans dire un mot, les yeux grands ouverts. Quelque chose lui disait qu'il avait préparé un discours. Quelque chose. Tout du moins quelques mots. De mutant à mutant. Quelque chose sur l’avènement d'un monde nouveau. Ce à quoi elle se serait préparée à faire elle aussi un long monologue sur le pourquoi du comment un nouveau monde pouvait bien naître elle n'en avait que faire.

La seule chose qu'il se passa fut beaucoup moins glorieuse. Ils se fixèrent un long moment, plongés dans un silence de mort. Il n'y eu qu'une phrase qui brisa le silence, celle de Callisto qui donnait l'adresse de chez elle au chauffeur de taxi. Puis un autre instant était passé. Erik finit par fendre son visage d'un sourire qui n'appartement qu'à lui, puis lança d'un air confiant " Vous êtes fascinante. f-a-s-c-i-n-a-n-t-e". Fascinante. Pas mutante, ni une potentielle élève. Non. Elle était fascinante. Et l'un comme l'autre savaient pertinemment que ce qu'avait dit le blond n'avait probablement rien à voir avec ce qu'il aurait du dire. Aurait du.

De même, ce qu'elle fit n'eut aucun rapport avec ce qu'elle aurait du faire. Au lieu de lui répondre froidement, croiser les jambes, lui tourner le dos et regarder au dehors de toute sa superbe, elle se contenta de planter ses yeux dans les siens et de les garder là. Plongés dans un bleu profond, dans un nouveau silence de mort. Pourtant, elle aurait aimé encore entendre sa voix aux fortes intonations allemandes. " Vous êtes dans mon taxi. ". Et si ses mots paraissaient froids et distant, elle ne faisait pourtant là qu'une constatation effarante et pourtant lourde de sens. Oui. Il était dans son taxi.

Mais il n'y resta pas longtemps puisqu'à peine eut-elle le temps de finir sa phrase qu'il sortit du véhicule, arrêté à l'un des feux rouges. la portière encore ouverte et penché vers elle, il murmura en affichant un étrange sourire en coin qu'il était en effet navré, et que, de plus, il devait s'en aller sur l'heure pour se préparer. Ce n'était pas tout, mais il y avait Iphigénie au théâtre. Et la porte se claqua sur une Callisto prête à répliquer, agacée qu'il parte aussi vite.


&_ Now.


Et voilà que quelques heures et recherches plus tard, elle était dans un nouveau taxi, sur la route du seul théâtre qui jouait la pièce, dans tout New-York. Elle ne savait toujours pas pourquoi elle allait là-bas. Elle qui avait tant fui tout contact extérieur se retrouvait à courir après un homme qui s'était invité dans son taxi, un homme insensible à ses pouvoirs, et qui l'avait probablement épiée comme un animal. Elle fut sortie de ses pensées par la vue de l'immense théâtre New-Yorkais. New-York était une ville qui voyait tout en grand. En immense même. Elle paya le chauffeur et posa ses pieds au sol, aussitôt frappée par la pluie.

Lorsqu'elle atteignit enfin le hall, elle était presque la dernière à acheter ses places. Elle se plaça en silence une fois dans la grande salle circulaire et regarda vaguement autour. Callisto tentait de se persuader qu'elle ne venait que pour la pièce. Mais son regard se portait sans cesse sur les spectateurs plutôt que sur la scène. Elle savait. Elle savait qu'il allait être là. En revanche, elle ne savait pas ce qu'il l'énervait plus entre l'attitude de cet homme, qui avait probablement fini de perturber sa journée déjà mal partie, ou son propre comportement. Au bout d'une quinzaine de minutes, elle se leva sèchement et quitta la salle sous quelques regards étonnés, voir hautains, de ceux qui se trouvaient là probablement pour voir du Racine. Elle ne s'arrêta que dans le hall pour y reprendre ses esprits.

Ou tout du moins le peu qui semblaient lui rester ce jour là.


Dernière édition par Callisto N. Amberfield le Dim 19 Juin - 1:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Let me break the ice | ft. Erik.    Let me break the ice | ft. Erik.  Icon_minitimeVen 17 Juin - 18:04




21h37.

Elle se tenait juste là, entre ses bras. La pluie avait rendu sa peau froide et humide. Il la couvrait de baisers alors qu’il n’en avait aucune envie, prenant soin de ne pas oublier une seule parcelle de son corps si frêle qu’un coup de vent aurait sûrement emporté. Il n’y avait qu’une chose qu’il convoitait véritablement, quelque chose qui l’intéressait, et c’est pour ça qu’il s’attardait tant. Les femmes, il fallait toujours prendre des pincettes pour parvenir à les plier à sa volonté. C’était probablement une des nombreuses choses qui l’agaçaient chez elles, quand il voulait réaliser ses fantasmes les plus intimes sur un simple coup de tête : Que le jeu n’en valle pas la chandelle. Fournir tant d’efforts pour cinq minutes de plaisir, comment pouvait-on être si stupide pour vouloir une chose pareille ? Cela n’avait aucun sens. Généralement, elles cédaient facilement à ses caprices. Cela ne prenait que quelques minutes, peut-être une dizaine grand maximum… Mais quand il fallait qu’il sorte le grand jeu, il perdait toute envie. Pour lui, « se reproduire » et « toujours » n’étaient pas des termes qui faisaient bon ménage. En amour on parle, on discute, on débat même, souvent. Mais Erik n’était pas un homme attiré par l’idée qu’on pouvait se faire de l’amour. Il avait décidé de ne pas se déchirer dans autre chose que la colère, les sentiments n’apportant que trop d’ambiguïté à son existence. Au moment même où il espérait que la demoiselle -dont il ne connaissait même pas le nom, ne chercherait pas à faire tarder les préliminaires, ce fut la surprise totale : Elle le repoussa d’une claque qui fit monter en flèche son taux d’adrénaline. À la hâte, elle commença dores et déjà à se dévêtir, puis à le dévêtir à son tour, et là, au beau milieu d’un couloir désert, ils passèrent à table. Ha ça, il n’y avait pas à dire… Des pièces comme celles-ci il en redemanderait tous les jours.

11h43.

La journée avait mal commencé et elle finirait mal, Erik s’était rendu à l’évidence à la minute même où il s’était levé, réveillé par un brouhaha incessant qui provenait du jardin. Il connaissait déjà les plans de Charles pour la soirée, et il ignorait s’il devait en rire ou s’inquiéter. Jusqu’à présent il n’avait jamais assisté à une pièce de théâtre, et il ignorait totalement si l’œuvre de Racine était susceptible de lui plaire ou non. Il se souvenait de son père qui, en temps de guerre, lui répétait maintes fois : « Le théâtre classique français est d’un ennui mortel ! Les français sont terriblement ennuyeux, mais ils n'arrivent pas à la cheville des américains. » Il ne voulait pas prendre le risque de gâcher son Vendredi pour un français qui n’en valait pas la peine. Il ne se sacrifierait pas pour Racine, il en était hors de question… Mais il ne voulait pas non plus contrarier Charles. Il le suivrait quoiqu’il en coûte, mais il tenterait quand même de trouver de quoi rendre le moment plus agréable. Dès le saut du lit il partit à la recherche de quelque chose, ou quelqu’un. Il se promena toute la matinée dans Greenwich Village et sous le coup d’un pulsion, il décida d’aller voir une exposition qu’il ne comprit pas ; de l’expressionisme abstrait. Comme son père, il ne devait pas avoir la fibre artistique. Il en conclut alors que l’Art et lui seraient à jamais en parfaite dualité. Pour se consoler il se rendit dans une boutique et s’offrit un nouveau costume pour la soirée. Il ressentirait au moins le plaisir d’être bien habillé, un Yves Saint Laurent ferait amplement l’affaire.

Retour à l’extérieur avec son sac cartonné signé YSL à la main. Scrutant les trottoirs, il eut une illumination soudaine. Il s’agissait d’une superbe créature que jusqu’ici il n’avait encore jamais vu. Elle venait de prononcer quelques mots insaisissables à la distance à laquelle il se trouvait d’elle et, brusquement, tous les passants autour d’elle s’étaient mis à l’éviter. Comme des électrons repoussés par une étrange force. Il ne pouvait s’agir que d’une mutante, c’était évident. C’était elle qu’il lui fallait. Elle et pas une autre. Il le savait. Elle leva la main pour appeler un taxi qui approchait. À l’instant même où le véhicule s’arrêta près d’elle, il se mit à courir et entra par la portière qui faisait fasse à la route, perturbant la circulation. Il verrouilla les portes par la pensée aussitôt la jeune femme assise près de lui. Le chauffeur, probablement un indien, démarra sans poser de question, pendant qu’elle s’indignait de voir un être aussi culotté. Elle s’attendait probablement à ce qu’il l’ennuie avec des discours interminables sur sa mutation et sa condition, mais il n’en fit rien. Il se contenta de sourire et de commenter ce qu’il voyait, et qui ne lui déplaisait pas le moins du monde : « Vous êtes fascinante. f-a-s-c-i-n-a-n-t-e. » « Vous êtes dans mon taxi. » dit-elle sur un ton si froid qu’un frisson de plaisir parcourut son corps. Ils se fixèrent mutuellement sans toutefois pouvoir détacher leurs regards. « Et en plus vous voyez juste. » rétorqua-t-il en élargissant son sourire. Ils se retrouvèrent alors muets un long moment, avant qu’on ne les coupe. C’était l’indien avec son accent à coucher dehors. « Où est-ce que je vous emmène, alors ? » Erik répondit en ne quittant pas la demoiselle des yeux. « Où elle voudra. » Mais elle ne répondit rien. « Déposez-moi au bout de la 3ième avenue. » Il leva une main et effleura sa joue avec douceur, mais il ne la toucha pas. « Je vais au théâtre, ce soir. Du Racine. Ca s’annonce terriblement ennuyeux. Je ne vous conseille pas d’y aller. » Il arrêta le taxi bien avant qu'ils eurent atteint sa destination et disparut comme il était arrivé, sans crier gare.

21h30.

Cela faisait une heure qu’ils étaient au balcon, Charles et lui, ainsi qu’une pimbêche quelconque qu’ils avaient rencontrée et que le télépathe baratinait depuis le début de la pièce -et même avant. Il n’y avait que lui qui savait comment séduire une femme en lui parlant de génétique. Erik n’avait jamais compris comment il s’y prenait. Sûrement quelque chose qui avait rapport à l’Art, encre une fois. Comme prévu l’ennui le plus total était au rendez-vous, les phrases interminables et recherchées des acteurs lui prenaient la tête, tout comme le discours de son ami sur les tâches de rousseur de l’humaine qui en pinçait déjà pour le professeur. Cela faisait plusieurs minutes qu’il n’écoutait plus. Il était perdu dans ses pensées, balayant la pièce du regard, cherchant sa mystérieuse inconnue. Elle était forcément là. Il le savait. Ou du moins il l’espérait. Il ne pouvait pas avoir été plus clair. Ce n’est que pendant l’entracte qu’il parvint enfin à apercevoir son visage, au loin. « Je vais vous laisser tous les deux, Charles. On se retrouve demain matin. » Il n’ajouta pas un mot de plus et poursuivit la blonde. Encore une fois. Il posa une main sur son épaule, espérant ne pas la faire sursauter. « Vous attendiez quelqu'un, peut-être ? » Elle se retourna. Sourire carnassier. « Vous devriez goûter au champagne, c’est la meilleure attraction de cette soirée. »
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MessageSujet: Re: Let me break the ice | ft. Erik.    Let me break the ice | ft. Erik.  Icon_minitimeSam 18 Juin - 1:54






Callisto s'écrasa contre le mur. Il fallait avouer que tout le poids d'Erik ne l'aidait pas à s'en détacher. Il la tenait là, et avait plongé son nez dans le cou de la blonde. Elle se demanda une de seconde qu'il pouvait trouver à sa nuque, pâle, presque translucide tant elle ne voyait jamais la lumière du jour. Une chose cependant était sûre, ce qu'il faisait de la laissant pas indifférente. Et il fallait avouer que c'était un cas rarissime, lorsque sa soeur n'était pas impliquée dans la situation. C'était parfaitement, totalement, absolument, oui, vraiment inconvenant. Agacée, elle posa ses deux mains à plat sur le mur et poussa aussi sec en arrière. Heureusement pour elle, le blond ne put que reculer, pris par surprise. Ce qui lui laissa le temps de se retourner pour le fixer.

Elle aurait voulu le gifler, lui enfoncer les ongles dans les yeux, le frapper, lui ordonner de se tuer. Elle aurait voulu qu'il s'en aille, qu'il parte en courant. Elle aurait voulu que le plafond s'écroule sur lui, ou sur elle, ou sur eux. Elle aurait voulu que le personnel rôde dans le couloir qui séparait les loges des étages supérieures. Elle aurait voulu ne jamais avoir monté ces escaliers.

En 7 minutes, elle était sortie du théâtre, sans répondre aux invitations déplacées d'Erik. Elle avait marché d'un pas furieux sur l'avenue. Puis elle avait fait demi-tour, croisant le blond du regard, sorti déjà sous le porche. Ils étaient entrés, elle un peu plus trempée que lui. Ils s'étaient fixés de nouveau. S'étaient échangés quelques mots. "Je crois que je préfère encore le champagne aux trombes d'eaux qui se déversent là-dehors." Un ton froid, un ton grinçant. Le ton d'une femme qui luttait contre elle-même, contre ce que son corps voulait faire, ou ne pas faire. Ses lèvres se retroussaient légèrement, et sa tête un peu relevée montrait toute la fierté et l'arrogance qu'elle pouvait avoir. Erik avait recommencé à grimper les escaliers pour remonter aux balcons. Elle songea qu'il avait repris conscience du monde autour de lui. De ce qu'il faisait. De ce qu'elle faisait.

Mais son bonheur fut de courte durée puisqu'il se détourna avec un demi-sourire pour lui attraper le poignet. Puis il commença à courir, la blonde sur les talons, de gré ou de force. Elle se fit violence pour ne pas tomber malgré ses grandes chaussures aux talons aiguilles. La course lui sembla être une éternité. Et il était clair qu'il n'y avait pas beaucoup de champagne dans les environs, mais probablement de l'ivresse dans l'air. Puis il l'attrapa dans ses bras brutalement. Elle le gifla, il revînt à la charge. Callisto finit par tirer sur sa robe, quittant une des manches de sa veste dans la foulée. Mais son corps trop impatient s'était déjà recollé à celui du blond pour lui arracher cravate et ceinture. Une de ses jambes, qui semblait avoir déserté la zone raisonnable de son cerveau, se monta le long de celle d'Erik.

Voilà comment se passèrent les 7 minutes les plus délirantes de sa soirée. Et alors qu'elle souhaitait encore que le plafond s fonde sur eux, elle s'avança pour sceller leur sort d'un baiser qui n'en était presque plus un tant l'envie en transparaissait. Il s'était changé en invitation explicite. Invitation à bien plus qu'une partie de jambe en l'air sauvage en plein couloir du théâtre. En vérité et sans en avoir la moindre idée, Callisto venait d'ouvrir la boîte de Pandore qu'elle avait toujours gardé sous scellé. Cette partie sombre de sa personne, de son génome. Cette sexualité qui explosait sous sa peau, transgressait son apparence, émanait de toute sa personne pour se changer en onde physique, jusqu'à atteindre les humains un peu plus sensibles que la moyenne.

Elle avait toujours veillé à ne pas sombrer dans la luxure qu'elle inspirait, à ne jamais chercher à développer son pouvoir. Ne pas outre-passer les limites. Ne pas céder. Les relations charnelles n'étaient que des relations charnelles. Il ne s'agissait que de peau et de réactions chimiques. De caresses, de lien particulier entre deux personnes. Oui, toute son existence avait été austère, sans relief jusqu'au lit. Elle avait rejeté toute notion de passion, d’agressivité, de colère, de sentiments exacerbés. De tout ce qui se jouait sur les planches un peu plus bas. Car elle aussi croyait à la fatalité, telle une Phèdre tuée par sa passion pour son beau-fils, elle était persuadée que la moindre erreur, le moindre encart lui coûterait la vie paisible qu'elle avait bâti. Voir la vie, tout simplement.

Et pourtant elle était là, hors de tout contrôle. Elle embrassait puis mordait ses lèvres alternativement, ses mains allant chercher sa peau sous les vêtements, n'hésitant pas pour cela à tirer le plus brutalement possible sur le nouveau costume d'Erik. Un bouton de sa chemise céda à la pression de la main pâle , qui s'engouffra aussitôt pour glisser sur son torse. Redessiner ses courbes. Callisto ne savait pas où elle avait appris à faire ça, mais tout lui semblait acquis, instinctif. Erik avait, sans en avoir eu conscience, libéré la mutante enragée qui se cachait en elle, qu'elle avait étouffé sans vergogne pour s'intégrer à la société. Et c'était des années refoulées qui resurgissaient en 7 minutes.

La jeune femme le poussa de toutes ses forces contre le mur d'en face, avant de revenir à la charge, ses lèvres décidées à explorer chaque centimètre carré de la peau du mutant qui était venu à sa rencontre, en cette journée pluvieuse et New-Yorkaise.

Pendant que dans les autres cabines, quelques couples s'embrassaient. Dans le public, des oeillades s’échangeaient, complices, séductrices. Et plus Erik l'embrassait, la touchait, s'approchait, dévoilait sa peau, plus les spectateurs s'enflammaient pour la pièce. Plus les acteurs jouaient, passionés.

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MessageSujet: Re: Let me break the ice | ft. Erik.    Let me break the ice | ft. Erik.  Icon_minitimeDim 19 Juin - 1:19



You get me closer to God.

La sueur perlait sur son visage, il faisait une chaleur épouvantable. Peut-être même suait-il de l’intérieur, tant l’excitation était à son comble. Erik pouvait sentir la fulgurante accélération de son rythme cardiaque et de son flux de sanguing sans aucun effort. Les minutes défilaient comme des secondes, elles s’effritaient au gré de leurs coups de hanches et de leur étreinte. La tenant plus fermement que jamais contre lui, Erik menait la danse, gardant un rythme mesuré, sûrement ; il ne voulait pas en perdre une miette. Elle lui appartenait, à cet instant, elle n’existait que pour lui, pour satisfaire ses moindres désirs. Elle n’était qu’une poupée gonflable, une marionnette avec laquelle il jouait mieux qu’avec aucune autre. Aucun mot, aucun refus. Elle était tout ce qu’il avait toujours espéré d’une femme. La spontanéité, la surprise, l’obéissance. Et en plus c’était une mutante. À croire que Dieu en personne l’avait envoyée. Et dire qu’il était persuadé que ce jour serait un jour perdu. Il n’avait pas perdu grand chose, pour le moment. Il avait même gagné un trajet gratuit en taxi. Tandis qu’ils poursuivaient leurs échanges, il la fixait droit dans les yeux. Il n’y avait pas encore prêté attention, mais elle avait deux iris magnifiques. Un bleu azur exquis, du genre océan dans lequel tout homme se perdrait, quitterait son bateau miteux pour aller y rejoindre une sirène. Sa sirène. C’était ainsi qu’il l’appellerait. Il venait de le décider alors qu’il partageait son corps une dernière fois, et qu’on entendait un claquement de talons sur le sol de marbre du théâtre. Il n’avait plus le temps de lui demander son nom, et puis il n’avait jamais vraiment voulu le savoir ; l’important était que quelqu’un approchait. Il ne voulait pas qu’on les voit. Oh, il n’avait pas honte, mais disons qu’une course dans les locaux lui disait bien, là tout de suite, rien qu’entre lui et sa sirène. Mais elle se rebellait, elle le griffait et s’agrippait à lui comme à un rocher. Ce n’était pas si déplaisant, mais il avait d’autres plans, bien meilleurs. Sans attendre d’autre réaction, il la repoussa d’une main sur sa poitrine et remit ce qu’il restait de son costume. Il ne pensait même plus à son état ni même au prix exorbitant qu’il lui avait coûté. Il la tira par le bras en ne se souciant pas ce qu’elle portait et commença une course sans fin jusqu’à l’ascenseur. Là, ils virent un vieillard qui resta sans voix, incrédule à tenir d’une main un horrible petit caniche blanc et de l’autre la poignée qui permettait de monter à l’étage. Erik s’en débarrassa en un coup de laisse et de magnétisme, leur laissant la voie libre. 52ième étage. Le building n’était pas bien grand comparé aux autres qui envahissaient Manhattan depuis quelques années.
Il y aurait pu y avoir un froid, un blanc énorme durant la montée de tous ces étages… Il y aurait pu, mais il n’y eut rien. Rien d’autre qu’une suite sans fin de caresses et de baisers langoureux. Sonnette sourde et arrêt de l’ascenseur. Ils venaient d’atteindre leur destination, pour sûr c’était le 52ième ciel. Quand enfin la porte dorée s’ouvrit, le mutant ne perdit pas de temps et arracha la grille sombre qui les séparait de l’extérieur. Le toit, c’était ce sur quoi ils étaient arrivés, le lieu où seuls quelques faucons osaient s’aventurer pour y déposer leurs proies les plus précieuses et nourrir leur progéniture. À bout de souffle, Erik osa d’ailleurs penser à se nourrir, encore. Il avait tellement faim d’elle. Il la traîna encore jusqu’à un rebord, mais cette fois-ci elle ne se laissa pas faire et prit à son tour le contrôle de l’action. Elle le tira par les épaules et le fit s’allonger sur le muret qui séparait le carré de béton du vide total. Un sourire machiavélique s’était dressé sur son visage de blonde écervelée, comme si de sa bouche de sirène une anguille s’apprêtait à sortir et à le dévorer. Elle poursuivit ses griffures, enfonçant cette fois-ci ses ongles plus profond dans sa chair, sentant les courbes de ses os sous ses phalanges, arrachant quelques poils çà et là, le faisant gémir de mal et de plaisir. Soudain, il la prit par ses cheveux d’or et échangea leurs places, prenant bien soin de la mettre face au vide qui les entourait. C’est là qu’il avait décidé de remettre le couvert, pour la deuxième fois déjà. 21h58.


Dernière édition par Erik Lensherr le Dim 19 Juin - 11:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Let me break the ice | ft. Erik.    Let me break the ice | ft. Erik.  Icon_minitimeDim 19 Juin - 3:03




Let me break the ice | ft. Erik.  1123073853

      I would die for you. I would kill for you, I would still for you, I've got time for you, I will wait for you, I'll make room for you, I'll tear ships for you, To be close to you, To be part of you. Cause I believe in you, I believe in you. I would die for you.

Elle s'était laissée faire. Son corps lui avait dicté la conduite à adopter dès le début. Pour séduire les hommes, les sirènes chantaient. Elles leur chantaient les bons mots, prenaient la mélodie la plus trompeuse, glissaient vers eux doucement. Elles devenaient celles qu'ils voulaient avoir. Et elle était celle qu'il désirait, elle le sentait. Plus que tout au monde, à cet instant, c'était sa propre chair qu'il convoitait. Un or nouveau qu'il voulait tordre, manipuler, détendre et plier. Ses yeux d'acier se plantaient dans ceux d'Erik, le laissant chercher ce qu'elle avait à l'intérieur. L'extérieur était déjà sien, mais son esprit insondable et fermé sous clef ne pouvait que lui échapper. Tout comme elle ne pouvait voir ce qu'il y avait en Erik Lensherr. Si il lui semblait déjà connaître son corps, ses caresses et ses baisers; en revanche tout ce qui faisait sa personne, ses motivations, glissaient entre ses doigts plus aisément que de l'eau. Elle ne l'avait pas.

Les amoureux s'obtenaient mutuellement, se comprenaient. L'amour pouvait se définir en une phrase: vouloir tout donner. Le désir, lui, était vouloir tout prendre. Le mélange des deux était une passion indéfinissable. Dévorante, fatale. Mais entre Callisto Amberfield et Erik Lensherr, ou plutôt entre Magneto et Télès, il n'y avait que du désir. Brutal, reproductif, à la limite de la violence. Ses dents cherchaient ses lèvres, sa langue, sa peau. Mais elle ne mordait pas encore. Elle ne le dévorerait pas immédiatement. Il fallait encore attendre un peu, attendre que son amant ne tombe de lui-même dans le piège des sens. L'explosion ultime. C'était à cet instant qu'elle pouvait espérer le posséder.

Mais cet instant se fit trop court, perturbé par un bruit qui ne venait pas d'eux cette fois-ci. Leur souffle court, presque erratique, leurs peaux qui glissaient l'une contre l'autre n'avaient rien à voir avec ce bruit sec sur le pavé, quelques mètres plus loin. C'était un tiers. Un tiers qui venait les déranger au moment où ils allaient en finir. Elle grimaça et enfonça ses ongles dans le dos du blond. Non, il ne partirait pas si vite des bras de la sirène qui venait l'attraper. Il s'en échapperait pas sans séquelles. Mais c'était sans compter le tempérament de sa victime. Il la repoussa brutalement et ne jeta pas à un regard à son visage pétrifié par la colère. Non, elle n'avait pas apprécié. Mais déjà il se rhabillait à la hâte, tandis qu'elle-même tirait sur sa robe. Si quelques minutes auparavant elle avait prié pour ce genre d'apparition extérieure, elle maudissait à présent l'homme et son chien immonde qui avaient osé les déranger. Elle qui n'avait jamais cédé à la fureur qui avait toujours rongé son ventre, se trouvait à jeter des seaux d'eaux sur la centrale nucléaire qui venait d'exploser en elle. Futile, inutile.

Erik lui attrapa le poignet sans autre forme de procès et la tira dans ce qui lui semblait être un ascenseur, laissant sur place une cravate et la veste de la blonde. Elle frappa le mur brièvement et se retourna pour le voir chasser le vieux. Un léger sourire déforma son visage une seconde, mais il était déjà monté avec elle, et avait claqué la grille brutalement. Les lumières blanches de l'ascenseur les révélait tels qu'ils étaient. Elle qui n'avait jamais pu accomplir l'acte sans être plongée dans le noir total, elle qui n'avait supporté le regard désireux de ses amants, qui n'avait jamais apprécié les caresses et les marques d'adorations. Oui, c'était bien cette même personne qui en levait le menton de fierté, conquise par les réactions qu'elle suscitait sur cet homme qui était de dix ans son aîné.

Pourquoi ? La question se jetait sur les murs capitonnés qui ornaient son crâne. Pourquoi ? Pourquoi s'était-elle mise à lutter contre ce qu'elle était ? Les femmes contrôlaient le monde, les hommes pissaient dessus. Il était plutôt facile pour elle de se rendre compte de l'étendue de ses pouvoirs de mutante, à cet instant précis. Elle sentait l'aura qu'elle dégageait aussi précisément que s'il eut s'agit d'une odeur particulière, capiteuse, entêtante. Ils irradiaient. Oui, c'étaient une centrale nucléaire, un asile psychiatrique et la muraille de Chine qui se battaient à armes égales dans sa tête, et si jusque là la muraille avant plutôt bien résisté à l'assaut qui se faisaient derrière, Erik attaquait la pierre à grands coups de pioche, la fissurait. Le masque froid de Callisto était tombé pour une nuit au moins. Un battement de cil vers le haut de l'ascenseur lui indiqua qu'il restait beaucoup d'étages à monter, un autre qu'Erik serrait la mâchoire. Il était déjà désireux. Il n'allait sans doute pas attendre bien longtemps avant de l'attirer à lui. Aussi recula t-elle le plus loin possible du mutant, un léger sourire collé au coin des lèvres. Le voir s'approcher, tendre les bras comme subitement devenu aveugle, l'attraper et la coller à lui était une jouissance sans fin.

Mais bien sûr qu'il y avait une fin. Le baiser qu'il lui imposa. Ce à quoi elle répondit en enfonçant ses doigts dans ses cheveux, attrapant sa tête pour le garder contre elle. Le contrôle revenait peu à peu dans les membres de la jeune femme. Elle avait décidé d'écouter son instinct, et il lui dictait précisément ce qu'elle avait toujours voulu. Il lui disait de le caresser, puis reculer. Le laisser revenir, à chaque fois un peu plus furieux que la précédente. La rage. La rage était la perte de tout être, qu'il soit animal humain ou mutant.

Et c'est sur la grille du dernier étage qu'il la déversa, l'envoyant dans un monde meilleur pour les grilles d'ascenseur, un paradis pour les lamelles de fer destinées aux derniers étages des buildings New-Yorkais. Et si l'excitation n'avait quitté leurs corps, il était clair que la vie de la ville la refit grimper en flèche. Callisto poussa le professeur sans ménagement jusqu'au petit muret qui les séparait de la vie et de la mort. Ses baisers se firent plus agressifs, elle appuyait lentement sur ses épaules pour le coucher, lui faire sentir le vide sous son corps. Il pouvait tout aussi bien mourir d'une chute aussi haute qu'un vulgaire autre humain. La jambe fine de la sirène se cala entre celles de son professeur. Il n'était pas indifférent au vide. Ni à ses ongles qui cherchaient à redessiner son corps, dessinaient des arabesques sur son ventre et ses flancs sans la moindre retenue. Et pendant qu'elle continuait son étrange rituel, entre baisers chastes et véritable agression, elle sentit les rapports de force s'inverser. Il avait suffisamment gémit. C'était elle qui devait crier désormais. Car Callisto n'était pas plus expansive que cela. C'était sa respiration qui l'avait trahie un peu plus tôt, mais ses gémissements étaient rares et se méritaient à la sueur déversée.

Et ce fut tout New-York qui s'offrit à elle. Penchée en avant en dessus du vide, elle fixa la route, envahie par un vertige sans précédant. Ses jambes la lâchèrent, et seul son amant pouvait la tenir debout désormais. Il la tenait par les cheveux et la penchait un peu plus encore. Elle s'était prise pour le boss. Il la remettait bien vite en place. Leurs jeux avaient un goût d'acide sulfurique. Un goût métallique de sang qui coulait dans sa bouche, remontait dans sa gorge sous la panique qui glissait dans tout ses nerfs, l'électrisait. Mais une autre sensation s'ajouta bien rapidement à celle. Il la possédait de nouveau, la reprenait, lui arrachant un cri perçant. Un cri qui mélangeait tout les émotions les plus extrêmes. Puis un autre. Puis encore. Et encore. Les secondes semblaient des heures, les heures des secondes. Le temps n'avait plus beaucoup d'importance, lorsque l'on était à deux doigts de chuter de plus de cent mètres et qu'un homme vous faisait connaître les plaisirs charnels comme jamais.

Puis il fallut que le moment s'arrête. Ils lâcha enfin ses cheveux, et elle n'eut que le temps de se retourner pour le gifler de toutes ses forces avant de glisser au sol, dos contre le muret, pour reprendre son souffle. Ses jambes ne pouvaient plus la soutenir, son corps la martyrisait et chaque parcelle de son corps criaient au secours. Le corps fragile de la jeune femme la faisait un peu tousser, l'empêchait de reprendre de l'air. Elle releva le visage vers Erik qui lui était encore debout. Il ne lui fallut pas plus que le temps de voir son visage pour attraper son pantalon, ou du moins ce qu'il en restait, pour tirer brutalement dessus, l'invitant à s'asseoir. Il la rejoignit avec un sourire en coin satisfait. Il était en nage, ses yeux brillaient d'une lueur bien plus malsaine une fois exposée à la lumière opaline de l'astre lunaire. Du poison. Cet homme était un poison. Elle pouvait lire dans ses yeux que l'avenir qui les attendait n'était pas rempli du même vin que celui des couples. Ils marchaient dans une autre direction, une direction plus extrême, plus adhésive, plus violente.

Pour rien au monde elle ne voulait se l'avouer mais elle dépendait déjà de lui. Il avait réussi en quelques heures à l'emporter loin des barreaux de la cage en diamant qui contenait toute sa vie. Loin de son calme olympien, de sa froideur polaire. Tout droit en enfer, sans passer par la case départ. Et l'enfer était brûlant, c'était une place attractive qui ne laissait ni Callisto ni Erik indifférents. Car oui, ils savaient déjà qu'ils étaient nocifs l'un à l'autre, deux cancers fulgurants. Ils rongeraient l'esprit de l'autre pour lui voler tout ce qu'il avait et tout ce qu'il valait. Briser les idéaux, fracasser les valeurs, pousser dans le vide. Voilà ce qui brillaient dans leurs deux yeux à cet instant. Et ils scellèrent le pacte d'un baiser langoureux qui les priva d'un air vital. Un baiser qui s'acheva aussi vite qu'il avait commencé.

" Tu vas m'amener chez toi. " Déclara t-elle tout près des lèvres de Magneto.

Car ils avaient encore mille façons de se connaître et une nuit entière à tuer. Elle avait envie de boire, vider des litres de whisky, puis le ré-attirer dans sa toile et se laisser dévorer aussi bien qu'elle ne le dévorerait.
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MessageSujet: Re: Let me break the ice | ft. Erik.    Let me break the ice | ft. Erik.  Icon_minitimeDim 19 Juin - 22:54





À mesure qu’ils montaient les étages les uns après les autres dans leur ascenseur doré, il pouvait sentir son estomac se tordre et se soulever. Il avait beau se faire violence, il se rendait compte qu’il était incapable de lui résister. La faute à l’excitation qui lui faisait perdre pied, au vertige des sensations qui le frappait comme un tsunami, catastrophe naturelle que rien ni personne ne peut arrêter dans sa fougue destructrice. Il bondit sur ses lèvres et pressa les siennes dessus avec force, introduisant astucieusement sa langue pour sceller le lien de leurs bouches jusqu’à leur arrivée à l’étage.
Il avait déjà entendu dire que seules les mantes religieuses femelles dévoraient leurs semblables. Pour eux ce n’était pas le cas, il n’y avait pas d’ordre de passage, pas de sexe dominant –et ce même si Erik se persuadait du contraire. Il se berçait d’illusions en se croyant plus fort qu’elle. Malgré les années évidentes qui les séparaient, ils étaient sur une même longueur d’onde, et au plus profond d’eux-mêmes ils le savaient. Il avait beau la tenir comme une vulgaire poupée de chiffon, dès à présent elle le tenait en laisse, par ce qu’il possédait de plus précieux. Oh, il pourrait bien se consoler en se disant qu’il était l’unique cause de leur rencontre forcée, se convaincre que c’était lui qui tirait les ficelles… En cet instant c’est elle qui venait de le plaquer contre le béton, c’est elle qui avait fouetté son dos avec une force telle que pendant une demi-seconde, il regretta presque de l’avoir amenée à l’étage. Sous ses allures de sirène elle était un poison, un poison dangereux et lent qui s’infiltrait déjà dans ses veines à mesure qu’il se noyait dans son regard livide. Mais elle ne parvenait pas à pénétrer ses artères, elle se contentait de le creuser en surface, ce qui suffisait néanmoins à le rendre dépendant. Il n’émanait rien d’elle, ni rejet ni amour, même lorsqu’elle le repoussait avec violence. C’était comme si tout en l’éloignant, elle lui soufflait « revient en courant », comme si elle l’empêchait de la saisir pour qu’il déborde d’envie de la garder près de lui, de l’infiltrer dans sa chair. Si Erik possédait un iceberg de plomb à la place du cœur, Callisto était le froid impassible du nord, l’origine même du désir brûlant qui le possédait à la manière d’un terrible démon. Dans leurs ébats, l’un comme l’autre se donnaient sans se donner véritablement. Ils s’était dévoilés sous la lumière de l’ascenseur de leurs émotions, mais n’avaient pas prononcé un mot, l’un de l’autre ils ne percevaient que les apparences. Au fond de ses yeux, Erik ne captait qu’un flou à la fois attirant et insondable, et dans leurs œillades il lui rendit l’appareil. Elle n’en saurait pas plus que lui, jamais. Elle était bien trop curieuse pour ça. La seule découverte qu’ils feraient l’un de l’autre était celle de leurs deux corps, brûlants comme la braise. C’était tout ce qu’il avait à lui donner et tout ce à quoi il s’attendait de la part de la blonde en fusion ; une union chimique, brutale et purement physique. La perfection, en somme.
Observant à nouveau son visage de femme-enfant, il eut une étrange impression. Comme si sans prononcer le moindre mot elle lui indiquait avec précision ses attentes, la direction à prendre. C’était trop précis pour être le simple fruit de leur complicité sexuelle, il était évident que tout émanait de sa mutation. Elle était tellement plus forte qu’il l’imaginait, il ne pouvait pas la laisser s’emparer de son âme de la sorte. Il n’y avait que Charles qui en avait l’autorisation, et contrairement à elle il ne couchait pas avec. La sirène voulait qu’il la garde à jamais. « À jamais », quelle expression ignoble et repoussante. Il en était hors de question. Il ne lui fallut que quelques centièmes de secondes pour le lui faire comprendre, s’appuyant sur le jeu du chat et de la souris qui se développait entre eux. Un bon bol d’air frais ne lui ferait aucun mal, au contraire, cela lui aérerait plutôt les idées pendant qu’ils s’accouplaient une toute dernière fois. Ils ne reprirent leurs esprits qu’une fois assis, adossés contre le muret qui encerclait le toit. « Tu vas m'amener chez toi. »
Il avait presque oublié qu’elle possédait une voix. Elle sonnait à son oreille comme le rebord d’un verre de cristal sur lequel on aurait passé le doigt ; une mélodie sublime qui contrastait avec l’ordre qu’elle venait de lui donner. Jusqu’à présent tout s’était avéré simple, quelque peu mouvementé mais en somme sans problème… À présent il sentait les choses se compliquer. Il allait falloir discuter… Délier les langues.
Après un énième baiser, ils se revêtirent comme ils le purent et descendirent au guichet pour qu’on fasse appeler un taxi. Retour au point de départ, avec en prime le grand retour de la pluie. Erik retira sa veste et la posa sur les épaules de la mutante; il n'avait pas pris de parapluie. De toute évidence, la pièce était finie. De toute part, les spectateurs affluaient pour prendre la sortie. Ils coururent à toute vitesse, tentant de passer entre les gouttes et entre les passants jusqu’au véhicule qui mit bien un quart d’heure à arriver. « Où allons-nous ? » dit le chauffeur. Cette fois, il était nettement plus classe que l’indien du midi. Il fallait dire que sa Lamborghini noire faisait toute la différence. « À Westchester, Institut Charles Xavier. » Il aurait aimé que ce fussent ses seuls mots de tout le trajet. Avec un peu de chance elle croirait à un nom d'hôpital et elle prendrait peur. Elle s’était collée contre sa chemise trempée, le nez sur son torse. Lui la tenait par l’épaule et jouait avec ses cheveux mouillés. Une vraie serpillière. Un calme apaisant régnait, que seuls le bruit continuel de la pluie sur les carreaux et celui du moteur tranchaient. Un calme nécessaire après la folle expérience qu’ils venaient tous deux de vivre… Mais qui, il le savait, serait de courte durée. « Je m’appelle Magneto. Toi ? »
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MessageSujet: Re: Let me break the ice | ft. Erik.    Let me break the ice | ft. Erik.  Icon_minitimeLun 20 Juin - 1:02




      Un jour, une nuit, je t'emmènerais loin d'ici si joli;
      Et tu verras là-bas, tout ce qu'on dit de toi;
      Lalala lalala.

      S'ils te font de la peine, je les tuerais sans gêne.






La pluie les avait épargnés sur le toit. Ou peut-être pas, avec du recul. Mais de toutes façons, elle était trempée. Que les torrents se soient abattus sur elle avant ou après la bataille, le résultat était le même. Callisto regardait passer le public autour d'eux. Ils semblaient figés dans le temps, attendant un taxi qui se faisait désirer. Autour d'eux, tout remuait, les commentaires fusaient, les femmes souriaient, les hommes aussi. Certains fumaient une cigarette désirée depuis le début de la pièce, d'autres se contentaient de courir sous la pluie. La blonde prit le temps d'observer passer les femmes aux robes fluides, colorées. Elle qui n'avait que sa robe noire presque déchirée. Plus de veste, un sac porté comme un poids et des cheveux décoiffés. Son regard glissait un peu, s'attardait sur certains détails, puis se cala dans celui du blond. Cet étranger, cet inconnu avec lequel elle avait tant partagé en si peu de temps. Elle avait quitté son rôle de sirène pour reprendre le sien, celui qu'elle s'était taillé sur mesure au fil du temps. Elle avait remit dans sa cage la tigresse. Et elle la sentait se frapper contre les barreaux, tentée de ressortir. Mais il n'était pas encore temps. Il était temps de laisser le brouillard se lever.

Et ils grimpèrent donc dans un luxueux taxi. Son regard s'attarda un peu sur le décor, qui ne lui faisait ni chaud ni froid. Elevée dans le luxe à profusion, ce n'était sans doute pas un véhicule qui allait l’impressionner. En revanche, la veste d'Erick sur ses épaules lui fit battre les paupières une seconde. Elle se cala à l'intérieur sans broncher et s'appuya contre lui, profitant du parfum enivrant de sa peau. Ils étaient en nage, la pluie n'avait pas aidé à faire disparaître cette odeur capiteuse de luxure. Et pendant ce temps, les doigts de son compagnon du soir se perdaient dans ses immenses cheveux blonds, désormais ruisselants de pluie. Son maquillage devait avoir coulé, ses vêtements devaient être défaits, et elle avait probablement un air légèrement vitreux. Mais la jeune femme s'en fichait éperdument. Elle savait qu'il la désirerait, et réciproquement. Leurs corps s'étaient trouvés, malgré l'étrange impression que la situation lui donnait. Oui. Trouvés était un qualificatif qui lui paraissait abstrait. Elle aurait plutôt dit retrouvés. Mais jamais elle ne l'avait vu pourtant.

C'étaient ses caresses, ses baisers, tout ce qu'il avait fait qui lui avaient paru familier. Comme une vieille chanson qui remonte dans la tête, et dont on ne se rappelle qu'une mystérieuse mélodie. Une mélodie qui la berçait, l'endormait. Une mélodie qui avait anesthésié sa raison, son bon sens, et sa conscience. Dans ses bras, tout lui semblait hors du temps. Le Jeu seul important, ce jeu du chat et de la souris. Les regards qu'ils s'échangeaient, le goût de la victoire sur l'autre, l'amère sensation de la défaite lorsqu'elle perdait le contrôle... Voilà ce qui la rendait si dépendante. La montée, l'extase puis la chute brutale, l'avion qui s'écrase. Comment résister ? Pourquoi résister ? Ses lèvres posèrent un baiser sur son torse que certains auraient qualifié de tendre. Pour elle ce n'était qu'une façon comme une autre de marquer un territoire qui ne lui appartiendrait jamais. A la fin du baiser, les dents s'invitèrent à la partie une brève fraction de seconde. Erick haussa les sourcils et dissimula un sourcil pour indiquer le lieux où ils se rendaient.

L'institut. Charles. Xavier.


Quelle surprise. Elle n'avait même pas pris le temps de réfléchir. Dans quel camp était ce mutant ? Que cherchait-il ? Quel était son but ? Elle savait qu'il avait une idée fixe, une obsession, tout comme elle. Mais laquelle, elle ne pouvait pas le deviner. L'institut Charles Xavier. Elle s'était documentée, avait hésité, surtout pour Calypso qui ne savait pas contrôler ses pouvoirs. Il fallait un coup de main, Callisto à elle seule n'avait ni la puissance ni les compétences pour régler tout les soucis de sa cadette. Mais il ce n'était pas le bon moment d'en discuter. Peut-être avec un verre de whisky et un sourire en coin. Peut-être après une douche. Ou pendant. Mais pas dans ce taxi où ils dégoulinaient littéralement de tout ce que leurs corps pouvait secréter, la pluie balayant les restes. Elle profitait du bruit de la voiture. Du bruit de la respiration de son amant, du bruit de la ville. Il s'appelait Magneto. Elle comprenait mieux pourquoi le fer semblait avoir des atomes crochus avec lui. " Ca.... Non. Télès." Car Télès étant son nom de mutante. La sirène. La parfaite. Celle qui chantait avec ses soeurs pour attirer les marins, puis les dévorait. Télès la musicienne, Télès à la voix cristalline. Elle attrapa la main de Magneto et glissa ses doigts dessus une seconde. Avant de la relâcher pour reprendre son air froid. Il n'y avait pas de place dans le coeur de Callisto. Mais ce qui aurait dû y être s'écoulait dans ses veines, la brûlait. Elle goûta encore ses lèvres, sans vulgarité ni douceur. Il lui semblait que tout les tabous sociaux s'étaient envolés entre eux. Ils étaient eux. Magneto et Télès.

Pas des amants, pas des amis, pas une famille. Pas non plus de simples connaissances, pas un coup d'une nuit. Non ils étaient bien plus ambigus. Elle sentait de là la griffe qu'ils allaient tenter d'enfoncer dans l'autre. La jalousie, la possessivité, la tyrannie. Tu es à moi. Tu n'es rien d'autre lorsque je te vois. Tu m'appartiens mais moi... je suis libre. C'est ce qu'elle se plaisait à se dire. Mais le fait était que les deux joueurs de la compétition étaient particulièrement têtus. Libre ? Elle ne l'était plus. Lui non plus. C'était bel et bien une addiction morbide et mortelle qui allait s'installer entre eux. Et ils n'avaient pas envie, ni l'un ni l'autre, de la tuer dans l'oeuf. " Je suppose que tu es un professeur." Pour ne pas dire: vu ton age.
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MessageSujet: Re: Let me break the ice | ft. Erik.    Let me break the ice | ft. Erik.  Icon_minitimeMar 21 Juin - 1:39



      « Young woman, share your fire with me; my heart is cold, my soul is free. »
      « Oh sir, my fire is very small, it will not warm that heart at all;
      At night when stars light up the sky, oh sir I dream my fire is high.
      »


Autour d’eux, la ville était en mouvement, la ville tournoyait. Elle vivait, en somme. Rien ne restait immobile. Ils pouvaient sentir son cœur battre à mesure que les intempéries s’abattaient sur eux. La pluie était plus forte encore qu’en fin d’après-midi. Le monde entier semblait ouvrir son parapluie, créant une valse de petits points colorés qui s’éloignaient au loin. Les lampadaires illuminaient les gouttes de pluie qui s’apparentait plus à des fils d’or qu’à autre chose. Ces derniers s’évanouissaient dans de gigantesques flaques autour desquelles il fallait se frayer un chemin pour ne pas se retrouver les pieds trempés. C’était à croire que les égouts débordaient. Dans l’espoir de la protéger du déluge, Erik prêta sa veste à la sirène, la déposant avec toute la délicatesse du monde sur ses épaules, de peur que son poids l’écrase. Elle venait de reprendre sa forme humaine et il était hors de question qu’elle redevienne la fougueuse créature qu’elle dissimulait derrière son visage sans expression. Pas ici, pas maintenant que tous les regards étaient braqués sur eux. Charles pouvait aisément se trouver parmi la foule qui se cachait derrière ses chapeaux et ses parapluies. Que devait-il penser de lui d’ailleurs, s’il l’avait vu avec sa sirène, si à présent il ressentait sa présence tout près de lui ? Il ressentit presque du remord à l’avoir tant maltraitée en la plaquant contre les murs du couloir tout à l’heure, ou en lui faisant voir le vide pendant qu’il soulageait ses pulsions les plus sombres entre ses interminables jambes de poupée. Mais il oublia vite toute culpabilité en la déshabillant à nouveau du regard. Il ne s’en lasserait jamais. La fascination du pire et du meilleur à la fois. Heureusement, le contact avec l’eau n’avait pas ravivé pas la flamme de leur passion dans les yeux de la jeune femme. Elle s’était à nouveau murée dans une froideur polaire. Bien que remettre leur partie de jambes en l’air dans le taxi eût été une idée fort intéressante, un temps calme était nécessaire. Après tout, il nécessitait de reprendre des forces pour ce qui viendrait par la suite. Il était encore tôt, et déjà la nuit les attendait. Elle les appelait. Elle hurlait leurs deux noms pourtant inconnus et les suppliait de la rejoindre dans son lit parsemé d’étoiles. Patience, aurait-il pu murmurer à la nuit si seulement il l’avait entendue les supplier. Patience, car la fête n’était pas finie. Elle ne faisait que commencer.
Une fois assis dans la Lamborghini, elle vint se blottir contre lui. Pour sûr elle sentait le chien de riche mouillé, du genre caniche. Le parfum contrastait avec la forte odeur du cuir blanc sur lequel ils étaient assis. Un subtil mélange de leurs deux sueurs, de Chanel n°5 -grand classique, et de la pluie qui leur était tombée dessus. Une odeur bien âcre pour tant d’efforts fournis. L’odeur de leur engouement mutuel, pour faire court. Disons que pour ceux qui la secrétaient, elle demeurait encore supportable, peut-être même enivrante, un soupçon excitante… D’accord, elle donnait clairement envie de reprendre là où l’orchestre s’était arrêté de jouer. Mais Erik ne garantissait rien pour les narines du chauffeur. De toute manière, pour avoir assisté à une pièce pareille, il devait bien se douter que ses deux clients n’étaient pas restés statiques bien longtemps. Une douche les attendrait en arrivant, premier cadeau béni de la nuit. Il avait si chaud et le corps de sa compagne du soir sur le sien n'arrangeait rien.
« Ca.... Non. Télès. » Télès. Elle s’appelait donc Télès. Elle méritait bien sa réputation de sirène. Ce mot était sorti de sa bouche comme un serpent, et il s’était lentement glissé jusqu’au creux de ses oreilles. Elle l’avait envoûté. Elle l’envoûtait encore, tandis qu’elle passait sa main entre ses doigts d’homme, de mutant. Elle désirait son âme mais elle l’avait déjà prise. Elle continuait à le désirer à vide. Télès et Magneto, Magneto et Télès. La mélodie sonnait si bien qu’on eut dit que leurs noms avaient été créés pour être prononcés en chœur. Pour être crachés dans la complicité de leurs baisers venimeux. C’était peut-être le cas. Après tout, qui pourrait un jour percer les mystères de leur dessein ? Dessein au singulier, car il était évident qu’ils ne pourraient plus faire l’un sans l’autre, à présent qu’ils s’étaient possédés d’un commun accord. En la conduisant à l’institut, Erik avait signé leur pacte, et seul leur sang versé dessus parviendrait à effacer son engagement maudit. Il n’était plus question de liberté. Libre d’elle, il ne le serait plus jamais, et dans la réciprocité elle demeurerait enchaînée à lui jusqu’à ce que son pauvre cœur de sirène cesse de battre. Ils n’étaient l’un pour l’autre rien d’autre que deux organes indispensables au fonctionnement d’un corps qui s’auto-alimentait. « Je suppose que tu es un professeur. » Sourire en coin. Aucune réponse. Il en avait presque oublié son âge, et toute la naïveté qu'il impliquait.
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MessageSujet: Re: Let me break the ice | ft. Erik.    Let me break the ice | ft. Erik.  Icon_minitimeMar 21 Juin - 3:07



Let me break the ice | ft. Erik.  11062005274369537


It won't stop. Too late.








New-York. Elle était belle, elle était imposante. Elle se dressait de toute sa splendeur à chaque coin de rue. Elle montait jusqu'au ciel, défiait Dieu lui-même. New-York. Elle criait sa beauté, criait ses lumières dans la nuit. Callisto regardait les jeunes femmes courir sous la pluie, les hommes s'abriter à la hâte. Elle regardait les rues vides, où seule la pluie semblait faire loi. Elle ne pouvait pas non plus s'empêcher de regarder les arbres immenses qui apparaissaient de temps à autre dans son champ de vision. La jungle urbaine se dévoilait subtilement. Les ombres chantaient de nouvelles histoires à chaque mètre. Et la blonde se perdait totalement, appuyée contre Erik. Le geste lui semblait si naturel qu'elle ne se reprit même pas. Elle qui d'habitude se serait tenue le plus loin possible d'une autre personne, c'était celle-là même qui se rapprochait même un peu plus malgré la chaleur quasi étouffante. Il faisait lourd et humide. Leurs deux corps sentaient la même odeur. Une odeur étrange, où tout se côtoyait sans grande distinction. Mais elle avait pour particularité et pour qualité d'être la leur. A eux.

La blonde sentit le temps passer. Il était paresseux après s'être autant déchaîné sur eux. Tout lui semblait n'avoir été qu'un rêve accéléré, une succession d'émotions, de sentiments, de sensations. Les choses s'étaient superposées, s'étaient mêlées pour ne faire qu'un espace, un moment des plus particuliers. Et dans ce taxi, le temps s'étirait, s'allongeait. Il leur permettait de regarder la ville qui les accueillait, la ville qui voyait naître l'histoire des mutants. Leur berceau. Ils étaient les premiers-nés encore couvés par leur mère. Chaleureuse, exigeante, possible, New-York était sévère et douce à la fois. Elle pétillait d'or et d'eau à cet instant précis. Lorsqu'Erik ne répondit pas à sa dernière question, elle baissa la vitre et laissa les gouttes s'écraser sur eux. Elle n'agissait qu'à l'instinct, sous couvert de contrôle absolu de tout ce qui faisait sa personne. Ses doigts glissaient sur la portière de la voiture pendant que sa tête tombait doucement en arrière, se nichait contre la peau du blond, la respirait.

Mais cette fois, ils étaient bien arrivés. Il était immense. Et d'autant plus impressionnant battu par la pluie, à peine dessiné par les lumières de la ville. Le manoir. La blonde se rua hors du taxi, sans sac elle ne pouvait de toutes façons pas payer. Quelques pas sur le gravier l'amenèrent jusqu'à la grande porte. Elle n'eut pas le temps de s'étonner de l'architecture qu'Erik l'avait déjà rejoint. Il glissa son bras autour de sa taille et la ramena. Comme on rappelait un enfant turbulent à l'ordre. Ne vas pas trop loin. Ne t'éloigne pas de moi. Et elle laissait faire. Ses gestes lui paraissaient familiers, presque anodins. Comme si des années déjà les avaient réunis. Ils entrèrent après un petit moment sous la pluie, simplement rapprochés.

Le temps semblait les avoir calmés. Mais non. Bien sûr que non. L'attirance qu'ils éprouvaient, nouvelle, flambante, les attirait l'un à l'autre avec violence et au moment le plus inattendu. Elle sentit simplement son corps partir dans une direction relativement floue, c'était lui qui la tirait. Lui qui lui attrapa les poignets pour l'embrasser longuement, la poussant contre un mur. ou une porte. ou autre chose, mais la jeune femme n'y prêtait pas d'attention. Elle savourait le poison de ses lèvres, le goût de sa peau. Elle venait chercher ses baisers avec plus de désir encore. Leurs respirations se firent de nouveau haletantes, désordonnées. Ses doigts glissèrent dans son dos, remontèrent jusqu'à son cou et agrippèrent dans ses cheveux. Elle les serrait à les lui arracher, à lui dévisser la tête. Peut-être pour la dévorer ensuite ? En bonne mante religieuse. Aucun bruit n'émanait d'eux. Ils n'avaient pas de temps pour les faux semblants, les gémissements exagérés et les simulation . Simuler était un verbe pour les amoureux. Car après tout, qu'avaient-ils à s’exiger ? Rien. Ils ne se sentaient obligés de rien envers l'autre mais ne pouvaient s'empêcher de le dépecer comme une bête. Ils cherchaient dans leurs entrailles pour y trouver une nouvelle essence, celle de leur race qui sortait tout juste la tête de l'eau. Mais leur échange s'arrêta comme il arriva: avec brutalité. Et encore une fois, c'était Erik qui menait le bal. Il plaqua sa main avec force sur la bouche de Callisto. Une lueur étrange passa dans son regard. Celle de la possession. Pure et simple. Et un sourire tendait à déformer son visage, accompagné des bruits craquants de la bâtisse agacée par la pluie. Si elle n'avait pas été aussi folle de lui, aussi folle que lui, elle aurait été terrorisée. Mais le jeu ne faisait que commencer.

Et le jeu n'avait pas de règles.

Il la lâcha en se reculant un peu plus brutalement qu'il ne l'aurait voulu, pendant qu'elle se dégageait enfin. Elle passa sa langue sur ses lèvres. Son goût. Son parfum. Sa vue. Tout, tout lui criait de retourner vers lui. Mais elle ne le fit pas. Ils n'étaient pas encore au bon endroit. Il parti devant elle d'un pas pressé. Et ils marchèrent. Les couloirs se succédèrent en silence jusqu'à un petit salon. Il était entré en premier et avait jeté sa veste dans un coin de la salle après s'être échoué dans un des lourds fauteuils. D'un geste las, le mutant désigna un bar, intimant à sa conquête d'aller chercher un alcool. Qui se devait d'être du whisky. Elle obéit une dernière fois sans rechigner et leur servit deux verres. Sans glace. Sans rien. Juste de l'alcool pur, sans artifices et sans chichis, enivrant et bon pour qui s'y connaissait. Exactement à leur image.

Ils dégustèrent un peu de verre en se regardant. Elle débout, les cheveux aussi mouillés qu'emmêlés, sa robe un peu défaite. Et lui la chemise aux boutons manquants, jambes croisées sur un fauteuil richement orné. Elle posa un genoux sur l'accoudoir, et lui posa naturellement sa main sur sa cuisse. Cette même main ne s'y attarda pas, il chercha des yeux quelque chose. Lorsqu'il le trouva, il se leva et alla triturer quelques petites choses pendant que sa maîtresse buvait encore de son verre, songeuse. Aux notes qui envahirent la pièce, elle en déduit finalement qu'il s'agissait de musique. Une musique calme. Une musique parfaite pour ce moment de répit. Ce moment où ils étaient simplement tout les deux. Il n'y avait nul besoin de mots d'amour enrobés d'hypocrisie. Il aurait déjà fallu apprendre à aimer. Eux avaient appris à composer sans. Puis s'étaient trouvés.
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MessageSujet: Re: Let me break the ice | ft. Erik.    Let me break the ice | ft. Erik.  Icon_minitimeMer 22 Juin - 3:31



Que pouvait-il y avoir de mieux que de déambuler dans la ville en tout anonymat ? Derrière les vitres fumées de la luxueuse voiture, personne ne pouvait discerner leurs visages. Ils n’étaient qu’une ombre noire, traçant sa route dans la ville qui ne dort jamais. Comme deux fantômes à l’arrière d’un corbillard, ils profitaient une dernière fois de leur présence parmi les mortels. Après l’architecture classique du théâtre, leur décor n’était autre que les néons colorés, semblables à des friandises, ainsi que les gigantesques façades électriques de New York City, -images même de la superficialité et de la consommation de masse propre à leur beau pays. Pays d’accueil pour Erik, qui n’était pas plus américain qu’elle était repoussante. Il se souvenait encore de toutes ces choses qu’on lui avait racontées sur l’Amérique. Le pays de la tolérance, de la paix et de la liberté. Il soupira un instant, gonflant le torse sur lequel était appuyée la tête blonde de son amante. Au plus profond de lui-même il espérait cette rumeur vraie, mais son esprit lucide ne croyait pas en l’espoir. L’unique liberté dont il jouissait ce soir, c’était d’avoir pris la fuite de cette terrible pièce et d’avoir eu l’occasion d’occuper son temps à des distractions plus intéressantes. Sa sirène les valait toutes, sans aucun doute d’aucune sorte. Ils étaient deux parfaits inconnus l’un pour l’autre mais ils savaient déjà parfaitement à quoi s’en tenir, comment se couper le souffle mutuellement dans une apothéose de luxure. Erik savait déjà qu’il oublierait rapidement cette nuit. Elle se perdrait dans la centaine, dans le millier d’autres à venir, et qui les attendait déjà avec une impatience conséquente.
La sirène baissa la vitre qui les séparait du monde urbain, ramenant à l’intérieur tout le bruit qu’il impliquait, toute la vie qui les submergeait soudain, des vendeurs ambulants aux rires et aux cris des passants, saupoudrés par la pluie qui elle non plus, ne les épargnait pas. Cette immersion nocturne ne dura pas, puisque quelques minutes plus tard ils se perdaient déjà dans des routes désertes, en direction de Westchester. Le chauffeur emprunta les éternels virages avec souplesse, mais n’empêcha pas le corps de la sirène de s’écraser contre le sien de temps à autre, tantôt par accident, tantôt dépendamment de sa volonté. Ils arrivèrent enfin. Il payait encore alors qu’elle était déjà dehors, à l’attendre près du portail. Déjà, il ne supportait pas l’idée que sa chose s’éloigne si vite. Elle ne pouvait pourtant décemment pas prendre la fuite, au beau milieu de nulle part. Ce n’était pas la pluie qui tombait qui la mènerait jusqu’à l’océan. La liberté. Elle était enchaînée à lui et il ne manqua pas de le lui rappeler en la retenant fermement par la taille. D’un simple geste de la main, le portail se libéra du cadenas qui le maintenant fermé et ils entrèrent. Pas un mot ne sortit de leurs bouches avant qu’ils ne furent entrés. Tout en la plaquant contre un mur pour l’embrasser, il assena une main sur sa bouche, lui ordonnant de ne pas alerter les rares étudiants toujours éveillés. Et dire qu’elle n’était pas plus âgée qu’eux. Le but n’étant pas de se produire dans un film, ils n’avaient nul besoin de plus que ce qu’ils s’offraient, leurs corps dans la plus pure des relations physiques. Tout en parcourant à nouveau le sien, la flamme de son désir se raviva, brûlant sa chair et sa peau à vif, le consumant de l’intérieur et le laissant déposer ses cendres dans sa Sirène en une suite de coups de hanches furieux et passionnés. Une bonne vingtaine de minutes avant qu’il ne soit vidé.
Le souffle haletant, Erik tentait de reprendre ses esprits. Il se décida finalement à la conduire jusqu’au salon, qui par bonheur était vide. Ils traversèrent nombre de corridors identiques, lui devant elle derrière ; ainsi tournait le monde. En y repensant, touts les évènements de cette soirée semblaient s’être passés dans un autre monde. Un monde parallèle, celui qu’ils s’étaient créé de toute pièce. Y plonger avait été une expérience si exquise qu’il avait encore le goût de sa sueur sur la langue. Une douche était nécessaire. Mais à présent il aspirait au repos, à la détente. La douche viendrait, plus tard. De toute sa force de mutant il venait de mettre en marche le tourne-disque, qui doucement jouait sa musique envoutante. Billie Holiday, une voix trop parfaite pour être humaine. Elle leur versa du whisky sans glaçon, unique boisson qui valait la peine d’être bue à part celle qui sortait de ses lèvres, pendant qu'il sortait deux cigarettes et qu'il en porta une à sa bouche pour l'allumer. La fumée encerclait son visage poupin, soulignant son regard envoûtant. Lui intimant de prendre place tout près de lui, il commença à boire tout en caressant sa jambe, sûrement épilée pour l’occasion. Une fois son verre vide, il le déposa sur une table d’appoint près d’eux et relâcha sa tête en arrière, la posant sur sa poitrine, tout en lui massant le genoux avec toute la délicatesse d’un gentleman. « J’ai rencontré Charles Xavier en début d’année, nous avons décidé de fonder l’institut pour venir en aide aux mutants. Pour le moment, notre entreprise se porte bien. » Il reprit son verre en main et lui fit signe de le remplir à nouveau, sans même la regarder, faisant glisser lentement son autre main jusqu’à son entrejambe. Il aurait juré l'avoir déjà fait un milliard de fois.
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MessageSujet: Re: Let me break the ice | ft. Erik.    Let me break the ice | ft. Erik.  Icon_minitimeMer 22 Juin - 21:36




Il avait recommencé. Inlassable amant, toujours plus assoiffé de sa sirène, il avait glissé contre sa peau pour la posséder. Le couloir leur avait renvoyé son imposant silence en réponse, pendant qu'ils continuaient de souffler, le bruit de leur respiration résonnant plus clairement que dans une église. L'ardeur et la dévotion avec laquelle ils s'unissaient avant aussi quelque chose de religieux. La flagrance de leurs corps brûlant en guise d'encens, les halètements pour les prières, et une nouvelle race mutante en guise de divinité. Pourquoi étaient-ils aussi attirés l'un par l'autre? Y'avait-il une quelconque comptabilité génétique entre eux ? Ce qui semblait être une inévitable fatalité, un désir puissant, incontrôlable, était peut-être une simple manifestation de leur génome. Quelque chose en eux qui savait que tout était compatible. Qui les guidait vers la liaison, vers l'entremêlement. Oui, étais-ce un puissant instinct de reproduction purement mutant ou un reste d'humanité, un vestige de ce que pouvait être un coup de foudre, les sentiments effacés ?

Callisto ne se posait même pas la question, suivant ses gestes et son regard, inlassable poupée entre ses mains. Poupée qui, de temps à autre reprenait le dessus à coup de dents ou de griffes, enfoncés profondément dans la peau pâle du germanique. Ils ne parlaient toujours pas. Pas un commentaire, pas un gémissement de trop. C'était si naturel qu'elle en oubliait presque qu'ils ne se connaissaient que depuis le début de la journée. Que depuis le début de l'orage. Pourtant elle savait. Elle savait que l'orage allait passer, que le beau temps lui succèderait, qu'il reviendrait plus tard. Voilà comment allait être leur relation. Comment pouvait-elle imaginer seulement à cet instant que quelques jours plus tard elle reverrait Erik, dans des circonstances bien plus officielles, celles de sa présentation lors de son entrée à l'institut. Alors elle hocherait la tête poliment en couvant sur lui un regard un peu plus glacial que tout les autres. Elle prononcerait son nom brièvement, puis tournerait les talons. Avant de le recroiser peu après pour une entrevue bien plus privée.

Puis il l'avait tirée dans le salon. Avait mis cette musique. Avait bu ce qu'elle lui avait donné. Les choses s'étaient écoulées tout naturellement. Sa main s'était posée sur sa jambe, elle le regardait de haut, noyée sous une cascade de demi boucles blondes, mal ordonnées, ébouriffées et rendues sauvages par la pluie. Elle observait tantôt son visage, quelques rides marquaient. Elles montraient que même les mutants étaient mortels. Qu'ils avaient une espérance de vie eux-aussi. Ces petites traces sur le visage les remettaient à leur juste place tôt ou tard. Ils pouvaient lutter contre vents et marées, le feu, la pluie, la terre, le vent, la possession, mais le temps était une donnée qui leur échapperait à jamais. Le temps qui les séparait tout deux. Le temps dont elle se fichait éperdument. Elle attrapa le menton de son amant et l'embrassa d'une façon toute masculine, avant de se redresser, laissant sa jambe pliée sur son accoudoir. « J’ai rencontré Charles Xavier en début d’année, nous avons décidé de fonder l’institut pour venir en aide aux mutants. Pour le moment, notre entreprise se porte bien. » Charles-Xavier ? Le nom la fit tiquer mais elle se contenta d'hocher brièvement la tête, les traits graves. Il désigna d'un autre geste paresseux le whisky. La blonde tordit son corps pour l'attraper sans avoir à se déplacer. Toute sa maigreur et sa grande taille rappelait l'animalité qui grandissait en elle. Un serpent qui s'enroulait et se dépliait pour attraper l'objet de ses désirs. Et Erik la touchait. Le territoire lui semblait conquis, même s'il savait parfaitement qu'en dépit de toutes les victoires du monde il ne gagnerait jamais la guerre qu'ils s'étaient déclarés. Une guerre brûlante, de possession. Tout comme elle ne pouvait pas gagner non plus. Ne restait que les autres. Ces passagers, ces amours qu'ils avaient cru avoir, qu'ils croyaient avoir. Ces fantômes qui traversaient sans savoir le champ de bataille le plus traître de leur compagnon. Callisto était déjà jalouse. Déjà brûlante. Mais elle était aussi parfaitement consciente que jamais elle ne le dirait. Jamais elle ne ferait un geste vers lui. Jamais elle ne le couverait du moindre regard attendri. Jamais elle n’exigerait quoi que ce soit de lui. Jamais elle ne lui dirait ses sentiments, quels qu'ils soient. La loi du silence. Et pendant qu'il l'emmenait encore sur les sentiers dangereux du plaisir, elle restait de marbre. Bien décidée à engager cette conversation qu'ils avaient débuté. Et tant pis si leur désir était trop fort. Elle ne résisterait pas. Quitte à arrêter leur échange pour le reprendre plus tard. Et qu'important aussi l'odeur âcre de leurs corps, leurs yeux fatigués et la douleur qu'ils s'infligeaient dans l'impatience. " Venir en aide aux mutants. Noble cause. Ma petite soeur pourrait peut-être venir. Elle n'a aucun contrôle." Murmura celle qui venait de céder aux caprices et aux désirs de son corps, aux caprices et aux désirs du corps d'un inconnu.

Quand Erik sembla de nouveau prolonger les choses, la sirène lui glissa d'entre les mains, changeant brusquement d'avis. Finalement, résister un peu aux désirs n'était peut-être qu'un moyen de les savourer plus tard. Un sourire commença à barrer son visage pendant qu'elle reculait, tirant sur sa robe pour la faire glisser au sol. Elle la piétina un peu, dévoilant son être osseux, un peu trop maigre. Elle n'avait pas le relief que les hommes aimaient chez les femmes. Elle n'avait pas les courbes, ni les formes. Mais elle n'en avait pas besoin, le regard d'Erik en disait assez long sur ce qu'il pensait de sa plastique. Une de ses bretelles de soutien gorge n'avait pas tenu le choc et gisait dans son dos. Un de ses bas aussi était filé jusqu'à son genoux, détaché de sa jarretelle. Les yeux du blond s'animaient. Ils racontaient déjà tout ce qu'il projetait de lui faire subir, sous couvert des étoiles et de la nuit. Comme si l'obscurité était la meilleure des excuses. "Et Charles-Xavier a t-il une salle de bains ?" Callisto n'avait pas vraiment envie de se doucher. Elle savait que la bienséance l'exigeait. L'excuse était parfaite pour planter son partenaire.
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MessageSujet: Re: Let me break the ice | ft. Erik.    Let me break the ice | ft. Erik.  Icon_minitimeDim 3 Juil - 13:15


Quelques heures. Ils ne se connaissaient que depuis quelques heures. Ils avaient à peine échangés une poignée de mots et déjà ils s’étaient donnés l’un à l’autre, non pas âmes mais corps, dans leur intégralité. Tout s’était passé si vite, en un éclair ils avaient fait plus ou moins connaissance, le temps d’un autre ils s’accouplaient déjà. Pourquoi l’avait-il choisi elle et pas une autre ? Après tout, il y avait eu une dizaine d’autres jeunes femmes dans la rue ce jour-là. Pourquoi Callisto, et pas cette petite brune qui l’avait aussi regardé avec insistance ? Après tout, elle n’était pas plus belle qu’une autre… La chimie. L’attirance. Il pouvait y avoir des milliers de raisons rationnelles et scientifiques à leur rencontre forcée, mais le fait est qu’Erik ne s’en souciait pas. Pourquoi doit-on toujours trouver des explications pour justifier l’inexplicable ? Il n’y avait qu’elle et lui, nul besoin de débattre ce qu’ils vivaient sur le moment. Ils étaient ensemble et tout s’arrêtait là. Apporter des discours impliquerait des sentiments. On n’a pas besoin de sentiment quand on s’appelle Erik Lensherr. Il le lui avait d’ailleurs fait comprendre plusieurs fois, au cours de leurs nombreux émois ce soir-là. Aucune parole. Pas un mot. Juste du sexe pur, c’était de cela qu’il s’agissait. Il désirait son corps, c’était indéniable. Mais il ne la désirait pas elle. D’ailleurs il ne désirait pas faire plus ample connaissance, pas pour le moment. Il était déjà satisfait ce qu’elle lui avait donné, il avait fait de son mieux pour lui rendre l’appareil… C’était donnant-donnant et ça ne pouvait pas aller plus loin. Il était hors de question que ça aille plus loin. Il lui avait déjà fait ce qu’il savait faire de mieux des femmes, elle devrait faire avec.
C’était sans compter le silence du repos. L’atmosphère tranquille qui venait de s’instaurer. La musique les berçait mais ne les assommait pas. Elle ne donnait que plus faim à Erik. Il la voulait toute entière, encore une fois. Mais il n’avait plus la force de se relever, assis aussi confortablement qu’il l’était dans son grand fauteuil en cuir. « J’ai rencontré Charles Xavier en début d’année, nous avons décidé de fonder l’institut pour venir en aide aux mutants. Pour le moment, notre entreprise se porte bien. » Il avait lancé cette phrase comme ça, sans raison aucune. Lui-même n’avait pas tout à fait saisi la raison de ses paroles. Il n’y en avait pas, en principe. Il avait pourtant cru ne pas avoir besoin de cela, d’un quelconque échange de parole. De toute évidence il s’était trompé, peut-être avait-elle plus d’influence sur lui qu’il ne le pensait. Mais elle était si jeune, cela lui sauta aux yeux alors qu’elle le regardait de haut, et que la lumière du lustre soulignait ses traits poupins. Elle avait probablement l’âge de ses élèves… Elle pourrait aisément en être une. « Venir en aide aux mutants. Noble cause. Ma petite sœur pourrait peut-être venir. Elle n'a aucun contrôle. » Erik arqua un sourcil. Sa sœur ? Il n’avait pas imaginé une seconde qu’elle aurait pu en avoir une. C’était à peine s’il imaginait que Callisto avait une famille. Il l’avait rencontrée comme elle était, entière, à ses eux elle était un tout, pas une seconde il avait pensé à la possibilité qu’elle ait une fratrie. L’espace de quelques secondes il tenta d’imaginer sa sœur… En vain. Callisto était bien trop unique pour posséder un double génétique. Il ne voyait qu’elle. Elle qui venait de lui apporter un verre. Elle qui était toujours si froide. Elle qui connaissait à présent le plaisir ultime grâce à lui. « De quoi est-elle capable ? »
Il ne lui fallut pas bien longtemps avant de changer de sujet. La discussion qu’ils avaient n’était pas appropriée pour un moment pareil. Il se tut et prit d’une vigueur nouvelle, il parcouru de nouveau son corps avec ses mains de fer… Une odeur s’était imprégnée dans le fauteuil et avait augmenté son excitation à une vitesse folle. Tandis qu’il la caressait il ferma les yeux. Ce n’était pas elle qu’il imaginait sous ses phalanges, mais… Mystique. Un frisson lui parcouru l'échine. Télès l’arrêta brusquement et le ramena à la réalité. « Et Charles-Xavier a t-il une salle de bains ? » Sourire en coin, puis sourire amer. Il n’appréciait soudainement plus le visage qu’il avait en face de lui, et elle venait de contrer son envie pour des paroles aussi inutiles que les précédentes. Il se leva d’un bon avant de dire : « Il en a plus d’une, d’ailleurs tu devrais y passer te repoudrer le nez. »
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