Je travaillais à la boutique comme d'habitude, rangeant les comics, ou conseillant les clients, mettant de côté ceux qu'Ethan n'avait pas encore, c'était rare qu'il ne vienne pas, mais ces derniers temps le jeune garçon préférait rester à l'appartement ou à l'Institut. Ce soir il avait opté pour le dernier, en même temps c'était mieux que d'attendre que j'ai terminé. Puis depuis quelques jours j'avais comme l'impression d'être suivie. Cette sensation m'était familière, mais habituellement c'était mon imagination, ou alors des amis qui voulaient s'assurer que j'allais bien.  

Ethan avait bien eu raison de ne pas venir, j'avais terminé très tard dans la soirée, si bien que je partis en même temps que le gérant, fermant derrière moi, je le saluai avant de me mettre en route. Je n'aimais pas vraiment me balader de nuit, et cette nuit encore plus que d'habitude, à croire que ma paranoïa s'était réveillée mais j'avais la sensation d'être suivie. Étrangement je ne captais aucune pensée...  

Je tentais donc discrètement de regarder derrière moi, il y avait bien quelqu'un. L'inconnu sembla se figer, j'avançais à nouveau tournant dans une ruelle que je connaissais assez bien car je savais que William habité pas loin, du moins avant qu'il ne passe un an dans le coma. Je ne savais pas s'il habitait toujours là. Je songeais que c'était peut-être une coïncidence. Seulement il tourna lui aussi, je me mis à courir jusqu'à arrivée au bout de la ruelle. Je me glissais dans un recoin sombre si c'était comme les autres soirs il ne me remarquerait pas et passerait son chemin, j'attendis et rien, personne. Il ne me restait plus qu'à retrouver mon chemin et rentrer chez moi, seulement mon électrokinésie fit des siennes. Je me tournais juste à temps pour envoyer un éclair contre l'arme de l'inconnu, qui sembla surpris mais il se ressaisit très vite et commença à m'attaquer.

- Monstre !

J'étais surprise, impossible de savoir qui était ce type, je n'entendais pas ce qu'il pensait, comme si ma télépathie n'avait aucun effet sur lui. Je pensais que ma télépathie avait vraiment un problème, impossible d'entendre ce qu'il pouvait penser, je songeais à user de mon autre sur lui mais ne pouvant pas toujours me contrôler je risquais plus de le tuer, ou de faire des dommages permanents et ce n'était pas mon but. Il me poussa violemment contre le mur, je me laissais glisser contre ce dernier avant de passer ma cheville derrière la sienne et de le faire tomber, j'en profitais pour partir mais il me rattrapa par la cheville avant que je ne perde à mon tour l'équilibre et que ma tête ne heurte le sol, ma vue se brouilla alors que l'inconnu repasser à l'attaque, il m'attrapa les mains mais j'eu le temps d'user de mon don et de voir deux éclairs le toucher, je n'eu ni le temps ni la force de me relever que j'entendais déjà des bruits de pas, je savais que ça ne pouvait pas être l'inconnu, après une décharge pareil on se relève pas si facilement. Mais je n'eu pas le temps de voir qui était la seconde personne puisque ma vue se brouilla encore plus, jusqu'à ce que je finisse par perdre connaissance.

Encore une journée chargée à la confrérie ! William avait passé son temps à suivre un homme de la CIA dans le but d'en savoir un peu plus au sujet du "problème mutant". Il l'avait suivi depuis le matin très tôt lorsque celui-ci s'était rendu dans un petit café du coin jusqu'au soir, où l'homme était rentré chez lui. Et toute la journée, ce type n'avait pas arrêté de faire des courses à droite à gauche et n'avait rencontré aucun autre membre de sa petite communauté de psychopathes. En clair, William s'était ennuyé et avait perdu son temps. Le plus beau dans toute cette histoire, c'est qu'un autre membre de la confrérie l'avait traité d'incapable parce qu'il n'avait rassemblé aucune information. Ah parce que maintenant, William devait foncer tête baissée sur les agents de la CIA en leur soutirant des informations de force ? Non ! Le but était de rester discret, quoi qu'il arrive. Il ne fallait pas déclencher la guerre avant de bien connaître son ennemi.

William était rentré dans son appartement, exténué, et avait immédiatement mis un plat à chauffer dans son four pour accompagner le dernier vin qu'il avait acquis. D'ailleurs, il s'était dirigé vers la bouteille et l'avait prise dans sa main, en analysant l'étiquette. Puis, il se perdit dans ses pensées. Il se sentait bien seul et aurait aimé pouvoir rentrer pour serrer son fils dans ses bras et apprendre tout ce qu'il avait pu faire au cours de sa journée. Mais Ethan était en sécurité, avec Elvie, la jeune fille qui avait bien voulu l'aider durant son long, très long séjour dans la confrérie.

En sortant de ses songes, William réalisa qu'il lui manquait deux trois bricoles pour préparer son gratin et il avait déjà préparé les bases sans avoir d'autres ingrédients pour rattraper le coup et faire un autre plat. Alors, il arrêta le four et se dirigea vers la porte en sortant rapidement. Une fois dehors, il fit quelques pas avant de voir un type qui s'en prenait à... « Elvie !? » Sans plus attendre, William se dirigea vers les deux silhouettes, prêt à venir en aide à la jeune femme.

Une heure et quelques minutes plus tard, William était dans sa cuisine, comme si rien ne s'était passé. Il jetait de nombreux regards vers le canapé-lit qu'il avait ouvert et où se trouvait Elvie, soignée et visiblement encore inconsciente.

J'ouvris les yeux, avec ce sentiment de ne pas savoir où vous étiez, j'étais allongé dans un espèce de lit que je ne connaissais pas, dans une pièce que je ne connaissais pas. Avec une seule envie m'enfuir. Je tentais de me calmer et de comprendre comment j'avais pu atterrir ici...

Malgré une migraine carabinée je tentais de refaire ma journée, que j'avais passé comme à mon habitude à l'Institut, j'avais mangé avec Ethan avant de suivre les cours que j'avais l'après midi jusqu'à ce que l'heure tourne et que je me retrouve à temps d'aller travailler. Puis j'étais sortie de la boutique et... Des images me revinrent sous forme de flash, la silhouette noire dans la rue. Ma télépathie complètement hors service. Le type me traitant de monstre avant de passer ses nerfs sur moi avant que je ne lui envoie une bonne décharge. Et puis plus rien... J'avais donc perdu connaissance où on m'avait assommé ?

J'étais bien avancé maintenant, je ne savais toujours pas comment j'avais atterri là, et surtout qui m'avais emmené là. Ah si j'avais entendu des bruits de pas... Seulement ça ne m'aidait pas. Ces pas pouvaient être ceux d'un ami de celui qui m'a attaqué... J'étais encore en vie, je voulais éviter d'émettre le moindre mouvement par peur qu'une horrible douleur me frappe. Les migraines en étant télépathe j'avais l'habitude mais j'avais toujours réussi à ne rien me casser, espérons que ce soit toujours d'actualité.

Je décidais de prendre mon courage à deux mains avant de commencer à me redresser assez doucement. Mon dos me faisait mal, mais le type m'avait plaqué contre un mur puis projeté au sol, j'étais une mutante pas un titan...
En balayant l'appartement du regard je tombais sur une personne que je connaissais assez bien, ça faisait un mois que je ne l'avais pas vu. William... J'étais donc chez lui, dans son lit ? Il habitait toujours dans cette ruelle alors... C'était une bonne chose visiblement. Je me raclai la gorge avant de m'asseoir en tailleur sur le lit et de m'adresser au mutant.

- Je crois que des remerciements sont de rigueur.

Comment entamer une conversation selon Elvie, et bien commençons par l'évidence avant de mettre subtilement les pieds dans le plat. J'avais une excuse j'étais encore un peu sonné mais bon.

- Qu'est-ce qu'il est arrivé à ce type ?

Je ne savais pas si je parlais très fort, mais en m'entendant j'avais l'impression de parler très fort, c'était surement dû à ma migraine... J'allais survivre visiblement. Puis l'histoire de William me revient en tête il c'était fait attaquer par un mutant et avait passé un an dans le coma. Personne n'avait volé à son secours, je me faisais attaquer par un humain dans une ruelle et il surgissait de nulle part. Je serrais les poings vraiment dérangées et énervées par cette idée. Et dans un sens je m'en voulais qu'Ethan ne soit pas là non pas pour avoir assisté à la scène, mais pour pouvoir voir son père...

- Une chance que tu étais là...

Après avoir passé un long moment dans le coin cuisine à attendre, William fut soulagé de voir Elvie se réveiller. Il n'avait pas voulu l'emmener à l’hôpital, à cause de sa mutation et pour beaucoup d'autres raisons encore, mais avait commencé à s'angoisser sur son état. Même s'il savait guérir des blessures, William n'était pas médecin, et encore moins devin. Il n'aurait jamais pu lui diagnostiquer une commotion cérébrale ou autre traumatisme du genre. Tout de qu'il avait vu, c'était ses blessures superficielles qu'il avait soigné, avec un peu de désinfectant et quelques pansements. Pas de quoi se tirer tous les honneurs.

Approchant près de la jeune fille avec délicatesse, pour ne pas la brusquer, William secoua la tête au moment où Elvie le remercia. « Non, non, ne me remercie pas. Tu étais en danger, je n'allais pas te laisser dans cette situation. » Même s'il était membre de la confrérie, même si Elvie était dans le clan adverse, William ne pouvait pas la laisser en danger. Elle protégeait son fils, Ethan, et n'était pas une menace. Elle n'avait jamais tenté quoi que ce soit pour lui causer du tord et il lui en était reconnaissant. Alors, la sauver était la moindre des choses. De plus, quelque part, William commençait à s'attacher à la jeune femme. Il l'a trouvé vraiment très gentille, adorable avec Ethan et voulait apprendre à la connaître davantage. Mais il n'était pas là pour penser à leur amitié.

Elvie demanda rapidement ce qu'il était arrivé au type qui l'avait agressé. « Oh. Lui. Hum. » Gêné, William gratta l'arrière de son crâne en prenant place sur son fauteuil, sur le coté droit du canapé. « Disons qu'il essaye de regagner la terre ferme. » Tel un enfant qui avait fait une gaffe, William affichait une mine coupable. « Les températures ne sont pas idéales pour un petit bain mais bon. » Se levant à nouveau, le mutant se dirigea vers le plan de travail et revînt avec une assiette qu'il déposa sur la table basse en face de Elvie, alors qu'elle disait avoir eu de la chance qu'il soit passé par là. « Oui, une chance. Tu ne sais pas qui était ce type ? Ce qu'il te voulait ? » Continuant de s'affairer, William déposa une bière près de l'assiette. « Désolé, je n'ai pas grand chose. Si tu veux de l'eau, il faudra prendre celle du robinet. »

Quand William se rendit compte que j'étais consciente, il s'assit doucement sur le bord du canapé. La chose qui me parut la plus évidente fut de remercier le mutant. Sans lui je n'imagine pas dans quel état j'aurais fini, une chose était sûre ça n'aurait pas été beau à voir, seulement le mutant ne semblait pas du même avis, puisqu'il secoua la tête. J'arquais un sourcil me rendant compte que ma tempe me tirait, en faisant glisser mon index contre cette dernière je rencontrais ce qui ressemblait à un pansement.

- Non, non, ne me remercie pas. Tu étais en danger, je n'allais pas te laisser dans cette situation.

Je baissais les yeux sur le canapé. J'avais été en danger et il m'était venu en aide, mais j'avais été où moi quand c'était lui qui avait besoin d'aide, quand William c'était fait attaquer par un mutant et qu'il était tombé dans le coma pendant un an.
Je chassais ces pensées et éloigné la culpabilité momentanément, me demandant ce qu'il était arrivé à ce type, avec la décharge qu'il avait pris, je le voyais mal s'éloigner surtout que j'étais toujours en vie, je demandais donc à William ce qu'il était advenu de lui.

- Oh. Lui. Hum. Disons qu'il essaye de regagner la terre ferme. Les températures ne sont pas idéales pour un petit bain mais bon.

Je souris plus pour la tête qu'il faisait que pour ce qui était arrivé à ce type. Je n'aurais vraiment pas aimé être l'ennemie de William, il avait ce quelque chose qui me faisait dire qu'il ne s'arrêtait pas tant que le mutant ne serait pas sûr que son ennemie soit réellement hors d'état de nuire. C'était ça qui me faisait me sentir en sécurité avec lui, mais qui m'inquiétait quand je n'avais pas de ses nouvelles...

Le mutant se leva avant de se diriger vers le plan de travail et de revenir avec une assiette qu'il posa sur la table basse, je n'avais pas vraiment faim mais je devais me forcer à avaler quelque chose, je reprenais la parole me trouvant "chanceuse" que le jeune homme soit passé par là. Je savais qu'il habitait dans le coin, je ne savais pas qu'il passerait par là ou même qu'il y habitait encore...

- Oui, une chance. Tu ne sais pas qui était ce type ? Ce qu'il te voulait ?

- On n'a pas vraiment eu le temps d'avoir une conversation, ça fait quelques jours que j'avais la sensation d'être suivie, mais il m'était rien arrivé. Ce type m'a traité de monstre, à mon avis c'était un dérangé il ne faut pas chercher plus loin. Quant à ce qu'il me voulait, il aurait eu si tu n'étais pas arrivé

J'émis un maigre sourire, j'étais habitué au fait qu'on me traite de monstre, quand les gens découvraient que vous étiez différent, mais surtout quand vous étiez télépathe, ils commençaient à se poser des drôles de questions, à penser que vous les contrôliez, ce genre de chose...

William posa une bière près de l'assiette, je me redressais afin de m'avancer et de me rapprocher de la table basse. Je ne semblais pas très amocher quelques coupures, des bleus, j'avais mal à l'épaule droite et au crâne, on pouvait dire que je m'en étais bien sortie grâce à lui.

- Désolé, je n'ai pas grand chose. Si tu veux de l'eau, il faudra prendre celle du robinet.

- Je te remercie, je voudrais bien de l'aspirine si tu as.

Je rapprochais l'assiette avant de commencer à manger histoire d'avoir quelque chose dans l'estomac. Puis je commençais à regarder autour de moi réalisant que c'était la première fois que je mettais les pieds dans son appartement.

- Je ne savais pas si tu habitais encore dans le coin...

Au cours de mes recherches pour le retrouver on n' avait pas su me donner d'adresse à la place on m'avait indiqué la rue dans laquelle il serait "possible" que son appartement se trouve, et ça c'était la seule piste que j'avais eu...

William fronçait les sourcils en écoutant la première réponse d'Elvie. Un type qu'elle ne connaissait pas, qu'elle qualifiait de dérangé, s'était attaqué à elle sans raison apparente. Un membre de la CIA ? Possible, mais pas seul. Les agents de la CIA bossaient en équipe en temps normal. Ils n'auraient jamais risqué d'envoyer un seul agent à l'attaque. Ou bien c'était le cas et ils étaient totalement stupides, inconscients. Quoi qu'il en soit, William commençait à se dire qu'il devait garder un œil sur Elvie à l'avenir. Si cet inconnu réussissait à regagner la terre ferme et s'il n'était pas seul, qui sait ce qu'il pourrait faire à la mutante ? William n'avait plus du tout confiance aux humains. Ils étaient facilement effrayés lorsqu'ils n'étaient pas habitués. La mutation était inconnue à leurs yeux. Et puisque les mutants possédaient des capacités en plus par rapport à eux, ils se sentaient menacés et ils attaquaient.

Continuant à se perdre dans ses pensées, William posa la nourriture et la bière devant Elvie, en espérant qu'elle mange un peu. Elle devait reprendre des forces et il ne voulait pas lui servir un repas qu'elle était susceptible de ne pas apprécier. Puis, elle lui demanda une aspirine, qu'il s'empressa de lui faire passer en l'observant, le visage fermé et l'air ailleurs. William était encore préoccupé par cette histoire d'inconnu aux tendances psychopathes et écouta à peine les nouvelles paroles d'Elvie. « Hm, oui. Oui, je vis encore ici. Je pensais que c'était plus facile de rester au même endroit, pour toi et pour mon fils. » Il eut un léger et très fin sourire en parlant de son fils, puis leva les yeux vers Elvie, souhaitant faire un petit hors sujet avant de reprendre une discussion plus sérieuse. « Ethan va bien j'espère ? » Prenant un peu de nourriture dans sa propre assiette, William attendit la réponse, espérant que tout se passe bien pour son fils.

Après s'être renseigné sur son garçon, William prit un nouvel air et s'approcha de la jeune femme qu'il avait recueilli. « Tu ne devrais plus te promener seule dans les rues de New York. Pour l'instant. » Même si Elvie savait se défendre, et il en était persuadé, William tenait à la protéger. Après tout ce qu'elle avait fait pour lui, il lui devait bien ça. « La CIA est devenue plutôt active ces derniers temps. Qui sait ce que ce type aurait pu te faire si je n'avais pas été là. Et si tu aurais été avec Ethan, je ne veux même pas l'imaginer. Donc, à partir de maintenant, je me propose pour te raccompagner chez toi lorsque tu sors du travail la nuit. » Essayant de fuir la prochaine réaction d'Elvie qu'il redoutait, William posa son assiette vide dans l'évier en espérant ne pas recevoir les foudres de la mutante. Au sens figuré comme au sens propre.

Je me forçais à manger un peu, je n'avais pas vraiment faim, mais je savais que j'en avais besoin quand même et puis William l'avait quand même préparé, ce n'était pas polie de refuser. Je tentais de poursuivre notre conversation et j'étais contente quand William m'apporta de l'aspirine.

- Hm, oui. Oui, je vis encore ici. Je pensais que c'était plus facile de rester au même endroit, pour toi et pour mon fils.

Je souris légèrement en voyant son sourire quand il mentionna son fils, c'était souvent comme ça, il était différent quand il était avec Ethan ou qu'il parlait de lui. Il mit quelques secondes avant de reprendre la parole légèrement inquiet.

- Ethan va bien j'espère ?

- Il est à l'institut, il va très bien rassures-toi et il apprend vite, s'il avait été avec moi, je n'aurais pris aucun risque et j'aurais pulvérisé ce type.

Je n'aurais jamais mis Ethan volontairement en danger. Il était comme une sorte de rédemption, j'étais partie laissant ma soeur derrière moi chez notre oncle. Et c'est comme si Ethan m'offrait une chance de me racheter, si on m'avait dit ça un jour. Je massais mes temps pendant que l'aspirine faisait effet, fermant les yeux quelques secondes. Je les ouvrais quand je sentis la présence de William plus proche de moi que d'habitude.

- Tu ne devrais plus te promener seule dans les rues de New York. Pour l'instant.

J'arquais un sourcil, il était sérieux là ? Il voulait quand même pas que je me prenne une baby-sitter ? Il était tombé sur la tête pendant que j'étais inconsciente ? Et puis je n'étais pas gravement blessé, quelques coupures et des bleus n'avaient jamais tué personne. Mais avant même que je n'ai pu ajouter quoi que ce soit, le mutant reprit la parole.

- La CIA est devenue plutôt active ces derniers temps. Qui sait ce que ce type aurait pu te faire si je n'avais pas été là. Et si tu aurais été avec Ethan, je ne veux même pas l'imaginer. Donc, à partir de maintenant, je me propose pour te raccompagner chez toi lorsque tu sors du travail la nuit.

Je le foudroyais du regard, m’apprêtant à contester quand il se leva poser son assiette dans l'évier. Je ne tardais pas à pulvériser cette dernière soufflant sur mon index comme si c'était un pistolet. J'avais survécu jusqu'à que Charles me trouve sans personne pour m'aider. Et s'il ne l'avait pas fait, je ne saurais probablement plus là... Seulement je n'aimais pas ce que ça disait sur moi... Que je dépendais de quelqu'un, que j'avais besoin d'aide et donc que j'étais faible...

- Tu saisis l'ironie de la situation ? Te donner des informations sur la CIA c'était ma mission à la base et voilà que c'est toi qui m'en donne maintenant...

Je ne servais donc plus à grand chose... Je rapprochais mes genoux de ma poitrine. Je venais d'agir comme une enfant, je le savais et ça m'énervait, ce n'est pas comme s'il m'imposait un type que je n'avais jamais vu, et qui ferait ça contre rémunération, là il se proposait de le faire.

- Et qui va veiller sur toi ?

Savoir son fils à l'institut était rassurant, mais il fallait l'avouer, William avait très envie de revoir sa petite tête d'ange et son regard curieux. Il avait envie de serrer son fils dans ses bras et de lui dire qu'il était désolé pour toute cette vie qu'il était forcé de lui faire subir. Une vie loin de son père, à devoir apprendre comment maîtriser sa mutation sans celui qui l'avait encadré durant des années depuis sa naissance. Mais si William faisait toutes ces concessions, c'était uniquement pour le bien-être de son fils. Rien de plus. Si seulement la CIA n'avait pas été à ses trousses. Si seulement les membres des damnés n'avaient pas été attirés par les pouvoirs de son petit garçon qui n'avait rien d'un pantin de guerre. Soupirant, William secoua la tête. À quoi bon ressasser toute cette discussion dans son esprit ? Ce qui était fait ne pouvait plus être réparé. Les erreurs, tout le monde en faisait. William en avait fait une en restant dans le club des damnés le jour où il était devenu père alors qu'il aurait dû partir. Quoique, Emma Frost était une mutante redoutable, capable de lire dans les esprits. Mais ni elle ni William n'était devin. Aucun des deux n'aurait pu prédire que l'enfant serait doté de pouvoirs importants et utiles.

« Bien, oui, c'est logique. J'espère qu'il est bien à l'institut. Qu'il ne manque de rien et qu'il s'est fait des amis. » S'en suivit ensuite un conseil. William ne voulait pas que Elvie se promène seule la nuit et n'hésita pas à lui faire savoir. Ce qui, apparemment, surpris la jeune femme qui arquait un sourcil. Mais tant pis. William avait besoin de le dire. Ensuite, il enchaina en parlant de la CIA, comme si de rien était, mais ne put s'empêcher de continuer sur sa lancée en appuyant un peu plus le fait que Elvie devait faire attention. Il se proposa même pour l'accompagner lorsqu'elle rentrait tard. Seulement, William devait sentir que ses idées ne devaient pas plaire à la jeune femme et il se leva pour placer son assiette, comme pour fuir toute confrontation. Malheureusement pour lui, sa vaisselle fut pulvérisée et William ne put faire autrement que de se retourner vers la mutante qui commençait déjà à se défendre avant de se replier sur elle-même et de lui demander qui allait le protéger, lui. William haussa des épaules et secoua la tête. « Je n'ai pas besoin qu'on veille sur moi. Je sais très bien me débrouiller seul. » Oui, surtout depuis qu'il avait passé plusieurs mois dans le coma. « Je ne sais pas pour toi, mais depuis que nous nous connaissons, un lien s'est formé. Tu protèges mon fils, tu m'aides et je t'en suis très reconnaissant. Et ce soir, avoir vu cette attaque... je ne l'ai pas accepté. Alors, tu le prends comme tu veux. Tu peux rejeter mon aide, mais au moins je me sentirai mieux en sachant que j'ai au moins essayé de t'aider en retour. » Après ces paroles, William se dirigea vers l'évier pour jeter les morceaux d'assiette dans la poubelle. Il était furieux contre lui-même car il sentait un attachement envers la mutante, sans pouvoir déceler celui dont-il s'agissait. Ce qu'il savait, c'est qu'il ne supportait pas qu'il lui arrive malheur.

- Bien, oui, c'est logique. J'espère qu'il est bien à l'institut. Qu'il ne manque de rien et qu'il s'est fait des amis.

- Ne t'en fais pas, j'y veille personnellement.

On pouvait dire qu'Ethan c'était assez bien intégré, je veillais à ce que rien ne lui arrive, les enfants pouvaient vraiment être cruels entre eux, à l'institut comme ailleurs. Rien n'arriverait à son fils, pas sous ma surveillance en tout cas.
Puis la conversation dériva sur moi... Le jeune homme ne voulait plus que je me balade seule... Ce qui voulait dire plus de footing matinal à travers le parc, et que je ne rentrerais plus seule chez moi... Tout ça à cause de ce type...
Et encore une fois je m’inquiétais plus pour lui que pour moi, je ne savais pas d'où ça me venait...

- Je n'ai pas besoin qu'on veille sur moi. Je sais très bien me débrouiller seul.

J'eu envie de lui répliquer que vu ce qui c'était passé la dernière fois il ferait mieux de ne pas dire ça... Il avait passé un moment dans le coma. Je m'étais juste fait assommer... Bon ça aurait été pire s'il n'avait pas été là, il fallait peut être que je me rende à l'évidence, j'avais besoin d'être protégée... Je fis la grimace, il faut voir le côté positif ça sera William et non un inconnu. Les propos du mutant me sortirent de mes pensées.

- Je ne sais pas pour toi, mais depuis que nous nous connaissons, un lien s'est formé. Tu protèges mon fils, tu m'aides et je t'en suis très reconnaissant. Et ce soir, avoir vu cette attaque... je ne l'ai pas accepté. Alors, tu le prends comme tu veux. Tu peux rejeter mon aide, mais au moins je me sentirai mieux en sachant que j'ai au moins essayé de t'aider en retour.

Je me sentis sourire et rougir, chose que j'espérais qu'il ne remarque pas, je n'avais pour habitude de demander de l'aide, il parlait de ce lien entre nous qu'on avait qualifié d'allié, puis d'amis... Je n'aurais jamais pensé m'associer avec un damné qui était censé me recruter, puis il m'avait demandé de m'occuper de son fils et j'avais accepté. Sa force de caractère et son charisme m'avaient tout de suite fasciné. Je ne savais pas ce qui m'avait poussé à l'aider, mais je ne le regrettais pas et si c'était à refaire, je ne changerais absolument rien.

- Je vois ce que tu veux dire pour le lien, enfin je crois je suis pas très douée pour ce genre de chose mais je comprends. Et il faut que je regarde la vérité en face, sans toi ce soir j'ose pas imaginer ce qui se serait passé, et puis qu'est ce que tu ferais sans nounou, en d'autre mots j'accepte ton aide.

Je le regardais jeter les morceaux d'assiettes dans la poubelle, j'avais vraiment réagi comme une enfant et le mutant ne m'en tenais pas rigueur... J'aurais peut-être dû commencer par là, autant des fois j'étais maligne autant avec William j'étais nerveuse, ne sachant pas comment réagir ni quoi dire la plupart du temps. J'avais rapidement appris à le connaître, j'évitais de parler de son passé, ou bien de la mère d'Ethan je sentais que ça valait mieux comme ça, sans avoir besoin d'utiliser mes dons de télépathe pour le comprendre. Pourtant j'aurais aimé en savoir plus, qui il était réellement sous cette apparence de père mutant... Mais ce soir je ne savais pas si c'était mon récent coup à la tête qui provoquait ça mais...

- Tu parles jamais de ton passé ?

« Ne t'en fais pas, j'y veille personnellement. » William eut un sourire. Cette simple phrase le rassurait. Il ne pouvait pas imaginer un seul instant son fils éloigné des autres, seul. Il voulait le savoir heureux, avec des camarades. Il voulait à tout prix que Ethan vive sa vie d'enfant avant que la guerre entre humains et mutant ne vienne à ses oreilles. Il était bien trop jeune pour penser à toute cette histoire. Tout comme il était encore trop jeune pour choisir un camp. Dans un sens, ce fait rassurait William, même si l'avenir lui faisait peur et qu'il n'aurait plus aucun contrôle sur Ethan lorsqu'il sera assez mûr pour se faire sa propre opinion. Mais si le fils était comme le père, aucune raison de s'inquiéter. Ou presque. William ne voulait pas qu'on s'occupe de lui et l'avait clairement dit à Elvie lorsqu'elle lui avait posé la question. Puis, comme s'il craignait que la jeune femme ajoute quelque chose à sa remarque, William s'empressa de lui faire une confidence qu'il avait toujours gardé en lui depuis un bon moment. Il l'appréciait vraiment, de plus en plus, et ne pouvait plus le cacher. Il l'avait sauvé car il tenait à elle. De quelle façon ? Il ne le savait pas clairement lui-même et n'était peut-être pas prêt de le savoir. À moins qu'une étincelle jaillisse.

« Je vois ce que tu veux dire pour le lien, enfin je crois je suis pas très douée pour ce genre de chose mais je comprends. » William eut un petit sourire malgré lui. Après tout, lui aussi n'était pas très doué pour parler de ses sentiments et pourtant, il lui avait avoué être attaché à elle. « Et il faut que je regarde la vérité en face, sans toi ce soir j'ose pas imaginer ce qui se serait passé, et puis qu'est ce que tu ferais sans nounou, en d'autre mots j'accepte ton aide. » William était en train de jeter les morceaux de l'assiette brisée lorsque Elvie termina sa phrase. Un nouveau sourire apparue sur son visage, fait rare qui le rendait adorable. Mais il resta de dos, conscient que cette nouvelle facette pourrait surprendre Elvie. William ne voulait pas se montrer trop niais en sa présence. Il se tourna alors, un léger rictus aux coins des lèvres. « Dans ce cas, tant mieux. Je veillerai personnellement à ce qu'il ne t'arrive plus rien, mais tu dois me promettre de me tenir informer de tes déplacements risqués. Que je ne me tienne pas loin, au cas où. » À s'entendre, William avait la légère impression de passer pour un homme dérangé. Mais c'était la peur qu'il avait ressenti en la voyant étendue sur le sol qui le faisait parler maintenant.

« Tu parles jamais de ton passé ? » William, qui s'apprêtait à s'asseoir sur un tabouret, s'arrêta en plein élan et fixait Elvie. Puis, il s'installa tranquillement et joignit ses mains au dessus du comptoir de son bar, coté cuisine. « Je crois que tu connais mon passé, non ? Un père célibataire, ancien damné, qui essaye de protéger son fils pour lui éviter de faire les mêmes erreurs et de se plonger dans une guerre entre mutants et humains trop jeune. A moins que tu parles d'un passé plus lointain... » Sans réellement répondre à sa question, William était prêt à en entendre de nouvelles.

Depuis qu'il m'avait confié Ethan j'avais toujours veillé sur lui, je m'assurais qu'il se faisait des amis et qu'il se plaisait à l’Institut, dès lors il avait fait partie de ma vie, lui et William. Je me voyais mal vivre sans eux maintenant, c'était étrange surtout dans notre monde, les mutants pouvaient disparaître dans de curieuses circonstances, alors s'attacher à un mutant n'était pas toujours une bonne idée, la preuve William avait disparu pendant un an... J'avais cherché pour Ethan au départ et puis j'avais fini par m'attacher au mutant, seulement quand je n'avais rien trouvé, j'avais fini par me faire une raison, et il était réapparu devant mon immeuble...

Certaines fois je me demandais de quoi il n'était pas capable... Il faisait partie des damnés et avait changé de camps me confiant son fils au passage, c'était fait agresser par un mutant mais William avait survécu, il m'avait toujours impressionné, il n'y a qu'avec son fils qu'il se laissait aller, ou du moins c'est l'impression qu'il donnait. Sa voix me sortis de mes pensées et en le regardant je noter un petit rictus que je voyais rarement.

- Dans ce cas, tant mieux. Je veillerai personnellement à ce qu'il ne t'arrive plus rien, mais tu dois me promettre de me tenir informer de tes déplacements risqués. Que je ne me tienne pas loin, au cas où.

Sa réplique me fit sourire à mon tour, c'était étrange de le voir s'inquiétait comme ça, surtout pour moi. Habituellement il s'inquiétait pour son fils, chose totalement normale, mais pas pour la nounou...

- Et bien mise à part mon boulot à la boutique et mon jogging matinal je sors pas beaucoup. Tu ne devras pas devoir me supporter très longtemps.

Ce n'est pas comme s'il avait prévu de s'installer chez moi pour veiller sur moi, en y réfléchissant je ne connaissais pas grand chose de lui, il avait un fils d'une mère qui ne l'avait pas voulu, une "erreur" de jeunesse que William avait décidé d'assumer, et il était passé des damnés à la confrérie... Ce n'était pas grand chose et je m'en étais toujours contentée, me disant que certaines fois ne rien savoir c'était mieux, mais je finissais par avoir ce besoin d'en savoir plus, de le connaître plus, d'où ma question...
Il s'apprêtait à s'asseoir mais s'interrompit, je n'avais pas besoin de ma télépathie pour savoir qu'il ne s'y attendait pas.

- Je crois que tu connais mon passé, non ? Un père célibataire, ancien damné, qui essaye de protéger son fils pour lui éviter de faire les mêmes erreurs et de se plonger dans une guerre entre mutants et humains trop jeune. A moins que tu parles d'un passé plus lointain...

Alors là des questions j'en avais des tas, je n'avais jamais osé les poser ce n'était jamais le moment, mais là il n'allait nulle part et moi non plus. Il répondait à ma question sans y répondre, ne me faisait-il pas assez confiance ? Ou ne l'évoquer-t-il jamais...

- Tu faisais quoi avant d'entré chez les damnés ? Tu parles jamais d'où tu viens, où tu as grandis, ni même de tes parents, tu n'aimes pas les humains il t'est arrivé quelque chose impliquant un humain ?

Je m'arrêtais en réalisant le nombre de questions que je devais poser, j'en avais encore des tas en réserve, je commençais à peine à réaliser à qu'elle point le mutant m’intéressait, par respect pour lui j'avais évité un maximum d'utiliser ma télépathie, sauf quand c'était lui qui commençait une communication télépathique, c'était agréable d'être avec un mutant qui ne frémissait pas dès que je mentionnais mon pouvoir.

- Depuis que je te connais je m'en suis posé des questions alors crois-moi j'en ai encore des tas.

« Et bien mise à part mon boulot à la boutique et mon jogging matinal je sors pas beaucoup. Tu ne devras pas devoir me supporter très longtemps. » Premièrement, William n'avait jamais imaginé Elvie faire du jogging, surtout le matin. Comme quoi, il ne savait que peu de choses au sujet de la mutante. Ensuite, il fronça les sourcils en écoutant la fin de phrase. William ne s'était pas forcé à faire cette proposition. Ce n'était pas une corvée pour lui. « Au contraire, je trouve qu'on devrait se voir plus souvent. Pour apprendre à mieux se connaître. Sauf si toi, tu ne veux pas me supporter trop longtemps. » Tout en parlant, William avait sortit une boîte de cookies du placard et laissa libre à la jeune femme de se servir ou non.

William connaissait Elvie depuis longtemps et il ne savait même pas quelle était sa couleur préférée, ni ses goûts alimentaires. Elle n'avait servi que de messager, de nourrice, et il était peut-être temps d'en savoir un peu plus sur celle qui passait ses journées en compagnie de son fils. Mais malheureusement, ce ne fut pas William qui posa une question en premier. Devancé par Elvie, le mutant croqua dans son cookie en prenant place sur son tabouret. Puis, il donna quelques réponses évasives, pensant que l'affaire se tasserait. Il n'en était rien. William ne pouvait pas se défiler, il devait apprendre à faire confiance en Elvie, surtout s'il voulait en savoir plus à son sujet. « Tu faisais quoi avant d'entré chez les damnés ? Tu parles jamais d'où tu viens, où tu as grandis, ni même de tes parents, tu n'aimes pas les humains il t'est arrivé quelque chose impliquant un humain ? » S'étant figé suite à ce flot de question, William avait les yeux grands ouverts, rivés sur Elvie. « Je n'ai pas reçu un tel interrogatoire depuis... des années. » N'ayant plus très fin, le mutant posa son cookie sur le comptoir et réfléchit un instant, pour savoir quelles réponses donner. « Je ne suis pas sûre que tu sois prête à connaître mon passé avant celui des damnés. Mais je peux te dire que j'ai grandi au Vancouver, au Canada. Mes parents sont morts depuis longtemps et je n'aime pas les humains... à cause... de tout ce qu'ils entreprennent. La guerre, les massacres au sein de la CIA, la peur qui les rend incontrôlable... Tu sais, la liste est longue. » William répondait tout ça d'un air nonchalant, presque comme s'il s'amusait de ne rien dire à Elvie. Pourtant, il devait bien creuser un peu plus. Il avait des secrets qui n'étaient pas très jolis et devait les révéler.

Je ne voulais pas déranger le jeune homme il venait de me sauver et c'était occupé de moi, je m'étais toujours plainte intérieurement que William ne me voyait que comme la nounou, celle qui se charger qu'il n'arrive rien à son fils. Et c'est ce que j'avais été...

- Au contraire, je trouve qu'on devrait se voir plus souvent. Pour apprendre à mieux se connaître. Sauf si toi, tu ne veux pas me supporter trop longtemps.

Je souris attrapant un cookie qu'il venait de sortir du placard, étrangement même sans avoir faim c'était le genre d'aliments qui passaient toujours.

- J'aimerais beaucoup apprendre à te connaître.

Je ne savais pas grand chose le mutant avait tendance de ne pas parler énormément encore moins de lui, dérivant toujours les conversations sur un autre sujet, je n'avais pas le temps de m'en rendre compte qu'il trouvait encore autre chose pour ne pas revenir à la conversation initiale.
Je décidais de remédier à ça, et cette fois ci j'étais décidée à ne pas le laisser se dérober, seulement je ne faisais jamais les choses à moitié et c'était donc un flot de questions qui m'échappa, des questions trop longtemps restées sans réponse, mais il était une des personnes que je trouvais intéressante, et je voulais en savoir plus.

- Je n'ai pas reçu un tel interrogatoire depuis... des années.

Il reposa le cookie, et j'aurais voulu m'excuser, lui dire qu'il ne me devait rien ce qui était le cas, seulement je ne pouvais pas enfin je ne voulais pas. Je m'étais appliqué à tenir ma télépathie à l'écart à chacune de ses visites, comme pour notre première rencontre, c'était devenue une sorte d'habitude et c'est toujours qui me transmettait des informations en usant de mon don. Contrairement à beaucoup de personnes cette capacité que je possédais ne semblait pas l'effrayer et c'était agréable d'avoir quelqu'un qui ne vous traite pas comme un monstre.

- Je ne suis pas sûre que tu sois prête à connaître mon passé avant celui des damnés. Mais je peux te dire que j'ai grandi au Vancouver, au Canada. Mes parents sont morts depuis longtemps et je n'aime pas les humains... à cause... de tout ce qu'ils entreprennent. La guerre, les massacres au sein de la CIA, la peur qui les rend incontrôlable... Tu sais, la liste est longue.

J'enregistrais les maigres informations bon je savais d'où il venait, ce qu'il était advenu de ses parents, pourquoi le jeune homme n'aimait pas les humains, j'avouais ne pas spécialement les porter dans mon coeur, disons que je me méfiais d'eux comme je méfiais des mutants, on était tous capable de commettre des horreurs, seulement certains sauter le pas et d'autres non. Je le fixais longuement avant de reprendre la parole, il se défilait encore.

- Tu es le premier à dire que tu veux qu'on apprenne à se connaître et quand je te pose des questions, tu les dévies sous un semblant de protection.

Je cherchais à comprendre pourquoi dès qu'il en avait l'occasion William me mettait de côté, il venait de me protéger ce n'était plus de protection dont j'avais besoin, mais de réponses. Je me penchais légèrement pour poser ma main sur son bras.

- Je veux pas te forcer la main, mais tu peux me faire confiance, quoique tu puisses me dire je ne te jugerais ni te condamnerais, de toute façon ce sont des choses passées, je suis prête à l'entendre ton passé, mais je ne suis pas sûre que toi tu sois prêt à en parler.

« J'aimerais beaucoup apprendre à te connaître.» Le mutant affichait un sourire. Il n'y aurait peut-être que de cette façon qu'il pourrait se dévoiler à son rythme sans tout balancer au visage d'Elvie. Son passé était chargé, tout comme son présent et sûrement comme son avenir. Tout raconter n'était pas la meilleure des solutions pour William qui préférait de loin la simplicité plutôt que la facilité. Et puis, il ne voulait pas avoir l'impression d'être dans un interrogatoire. Elvie apprendrait sûrement tout de lui au fil du temps, au bon vouloir du mutant. Alors, William répondit aux questions de la jeune femme en essayant d'être le plus courtois possible. Mais ses réponses avaient des allures de listes de courses pour l'épicerie. Tout était évasif, sans approfondissement. « Tu es le premier à dire que tu veux qu'on apprenne à se connaître et quand je te pose des questions, tu les dévies sous un semblant de protection» Ce n'était pas faux. William haussa des épaules en secouant la tête. Oui, il se protégeait, mais il avait de très bonnes raisons de le faire. Après tout, il ne connaissait pas réellement Elvie et ne saurait pas quelle réaction elle aurait en apprenant toute son histoire, détail par détail.

« Je veux pas te forcer la main, mais tu peux me faire confiance, quoique tu puisses me dire je ne te jugerais ni te condamnerais, de toute façon ce sont des choses passées, je suis prête à l'entendre ton passé, mais je ne suis pas sûre que toi tu sois prêt à en parler. » Le mutant eut un fin rire. Ce n'était ni méchant, ni moqueur. Il était juste amusé de voir l'entêtement de la jeune femme. Il se redressa alors, posant ses mains sur les avants-bras d'Elvie en lui adressant un grand sourire. « Je te promets d'être plus clair la prochaine fois. Ce soir, tu as besoin de te reposer, de te remettre de tout ce qu'il t'est arrivé. Et... je te fais confiance. Tu n'aurais pas la garde de mon fils sinon. » William lui fit un clin d'oeil avant de déballer quelques couvertures chaudes qu'il posa sur le canapé. « Tu peux prendre ma chambre, tu dormiras mieux. » Quel gentleman. William s'apprêtait à dormir sur le canapé et arrangea les coussins qui s'y trouvaient.

Quand je déclarais que j'aimerais connaître le mutant, William m'offrit un sourire j'étais bornée, c'était sans appel, si bien que je prenais rarement non pour une réponse.
Je ne voulais vraiment pas le forcer, et pourtant je ne pouvais m'empêcher de lui poser des questions, chose qui fit rire le mutant, je les retenais depuis tellement de temps que c'était plus fort que moi. Et bien évidemment le mutant se déroba...

Bon sang mais qu'est-ce qui lui était arrivé pour ne pas oser en parler. Je pensais qu'en le poussant un peu j'obtiendrais quelque chose mais visiblement ce n'était pas le cas...
William posa les mains sur mes avant-bras, m'adressa un grand sourire avant de prendre la parole.

- Je te promets d'être plus clair la prochaine fois. Ce soir, tu as besoin de te reposer, de te remettre de tout ce qu'il t'est arrivé. Et... je te fais confiance. Tu n'aurais pas la garde de mon fils sinon.

J'eu droit à un clin d’œil, chose à laquelle je répondis par un sourire, je n'avais pas appris grand chose de plus ce soir mais c'était déjà ça, puis il déballa des couvertures qu'il posa sur le canapé, j'inclinais la tête en le regardant faire.

- Tu peux prendre ma chambre, tu dormiras mieux.

Je ne voulais pas déranger, le canapé était bien, mais je connaissais assez le mutant pour être sûre qu'il m'enverrait dormir dans sa chambre, William serait bien capable de m'y enfermer à clé... Mes questions obtiendront une réponse un autre jour. Je me levais pour lui laisser la place, cependant je m'arrêtais à son niveau pour poser ma main sur son épaule.

- Encore merci et bonne nuit William.

Je lui souris avant de m'avancer vers la chambre du mutant, c'était étrange de devoir dormir dans une chambre qui n'était pas la vôtre, là encore si je pensais obtenir quelques réponses je faisais erreur. Cependant le mutant avait raison mon regain de force soudain s'estompait petit à petit, je rejoignais le lit de William avant de me glisser sous la couette, trop fatiguée pour rester éveiller je pensais être trop fatiguée pour faire le moindre rêve ou cauchemar.