And the world's gonna know your name ('Cause you burn with the brightest flame)

And the world's gonna know your name
('Cause you burn with the brightest flame)
Kara Killers & Catherine Millers

Catherine passa une main lasse sur son visage. Elle avait fait des heures supplémentaires et elle avait eu juste le temps de dormir deux heures avant de venir à la Confrérie. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle serait restée dans son lit. Mais elle était ressortie dans le froid du soir pour venir s'entraîner avec Kara.

Catherine ne connaissait pas encore très bien Kara, ce qui était probablement de sa faute. Catherine n'avait aucun problème à aller vers les autres, elle n'était pas vraiment timide, mas elle avait toujours eu ce don pour détourner la conversation dès que celle-ci prenait un tour trop personnelle à son goût. Après toute une vie à éluder les questions à propos de ses parents, Catherine avait quelques difficultés à se défaire de certains réflexes. Néanmoins, elle appréciait Kara. Elles se retrouvaient régulièrement pour des séances d'entraînements, et au fil des semaines, Catherine avait fini par apprendre quelques petites choses sur la jeune femme. Kara lui avait confié qu'elle désirait reprendre ses études et, se souvenant de ses propres difficultés lorsqu'elle était arrivée à New-York pour la première fois, Catherine avait envie de l'aider. Elle avait envie de lui apporter les conseils et le soutien qu'elle-même n'avait pu avoir.

La jeune femme redressa les épaules lorsqu'elle aperçut enfin la maison où se retrouvait la Confrérie. Même après huit mois, Catherine n'était pas encore très à l'aise au sein du groupe. Elle avait cru pendant si longtemps qu'elle était toute seule à avoir des aptitudes extraordinaires, et elle était heureuse de savoir que ce n'était pas le cas. Néanmoins les membres de la Confrérie étaient si différents, elle ne savait pas vraiment à quoi s'en tenir. Particulièrement Aaron et leur leader Erik (elle n'arrivait pas à se faire à l'idée de les appeler par leurs noms de mutants Blackcat et Magneto, elle trouvait cela un peu trop ridicule à son goût) la mettaient mal à l'aise.

Catherine n'avait pas de clés, mais elle savait que la porte serait ouverte. Ils ne risquaient pas grand-chose dans ce quartier, les maisons abandonnées alentour étaient occupés par des junkies. Les mutants auraient facilement fait de s'en débarrasser. A cette pensée, elle ne put retenir un frisson en songeant aux regards d'Erik, Aaron ou Jayden. Regards d'hommes qui avaient tué.

"Kara ? appela-t-elle d'une voix tremblante."

Elle se racla la gorge, et appela de nouveau la mutante, cette fois-ci d'une voix plus ferme. Elle se dirigea ensuite vers le salon. Personne n'était présent, ce qui ne l'étonnait guère. Catherine avait compris que la plupart des membres n'habitaient pas ici, comme elle, et pour un jeudi soir, ils seraient probablement plus à traîner en ville qu'ici. Elle posa son sac à main à côté d'un fauteuil et défit son manteau qu'elle laissa sur le dossier.

Aujourd’hui n’avait pas été spécialement une bonne journée, il fallait dire qu’être serveuse ce n’était pas vraiment le genre d’activité qui me convenait. Ayant toujours été un esprit très libre, j’avais toujours eu beaucoup de mal à me conformer à quoique ce soit. Mais il fallait bien vivre. J’étais rentrée du bar-restaurant vers dix-huit heures, je n’étais pas de service ce soir, bien heureusement. J’avais fini ma journée un peu fatiguée. Mais j’allais passer quelques heures à la Confrérie ce soir pour me vider un peu l’esprit, cela me ferait le plus grand bien. De plus j’avais promis à Catherine que l’on s’entraînerait ensemble ce soir.

Après avoir fait mes courses que je déposais à mon appartement, je pris une longue douche chaude pour me détendre. Chose que je devrais sûrement faire de nouveau à mon retour de l’entraînement mais bon… Fraîchement sortie de ma douche, j’enfilai des vêtements propres et décidai de me poser quelques instants. Je pris le temps de me faire un bon café histoire de me réveiller un peu de la léthargie dans laquelle la douche m’avait plongée et attrapai mon blouson en cuir, avant de prendre mes clés et partir.

Effacée dans le bruit et le tumulte de New-York, j’entamai une marche détendue. J’aimais souvent me promener la nuit dans les rues, juste pour observer et ne plus penser. Ce n’était pas comme si je risquais grand-chose après tout, même si certains recoins de la ville pouvaient s’avérer mal fréquentés, je pouvais largement me défendre. Sauf si je croisais un mutant qui m’étais supérieur, enfin ça c’était une autre histoire…

J’arrivai enfin au QG de la Confrérie. Alors que je me préparais à entrer, d’autres mutants étaient sur le point de sortir. Je les saluai d’un signe de tête amical, sans vraiment entamer de conversation. Je posai mes affaires et jetai un coup d’œil un peu partout pour voir si Catherine n’était pas arrivée avant moi, quand mon ventre me rappela que je n’avais pas pris le temps de manger. Visiblement mon besoin de caféine était passé par-dessus mon besoin de manger. Je me mis alors en quête de nourriture, comme je savais qu’il y en avait normalement dans une pièce adjacente à celle du grand salon. Je trouvai heureusement de quoi me rassasier, lorsque j’entendis quelqu’un m’appeler.

- Kara ?

Je retournai dans le grand salon et vis alors Catherine qui se tenait au milieu de celui-ci. Un paquet de cookies sous le coude, je m’approchais d’elle en souriant.

- Catherine, tu vas bien ? Je viens juste d’arriver.

Catherine se retourna en entendant quelqu'un arriver de la cuisine. Elle sourit en reconnaissant Kara.

"J'arrive tout juste, moi aussi."

Puis se frottant le visage d'une main, elle continua :

"Je suis un peu fatiguée, je l'avoue. J'ai dû faire des heures supplémentaires à l'hôpital. Mais ça ne m'empêchera pas de m'entraîner, ajouta-t-elle précipitamment avec de l'entrain."

Elle ne voulait pas que Kara croit qu'elle fut trop épuisée pour faire quoi que ce soit. Catherine appréciait leurs séances d'entraînement, et elle n'aurait pas voulu s'en passer. Elle espérait que Kara ressentait la même chose.

Un homme un peu plus âgé que Catherine entra dans la pièce, les salua brièvement avant de s'affaler dans un fauteuil après avoir allumé la télévision. Catherine avait oublié son nom; il y avait tellement de gens, c'était parfois impossible de se rappeler de tous les prénoms et pseudonymes.

La jeune femme se rapprocha de Kara et remarqua alors le paquet de cookies qu'elle tenait.

"Tu n'as pas eu le temps de dîner ? demanda-t-elle d'une voix teintée d'inquiétude."