Strange man standing in the way of freedom

«Prend une pause, vieux!» Oui. Non. Peut-être demain. Peut-être maintenant. Maintenant, pourquoi pas, en fait. Il avait sourit à l'homme qui tenait encore sa veste qui avait tendance à lui donner un drôle de genre un peu rebelle. Sa soirée s'était terminée tôt, pour une fois. Et on lui offrait de ne pas passer le restant entre deux vers de cafés noirs pour préparer la soirée suivante. On lui offrait de le faire pour lui, connaissant suffisamment bien son avis pour comprendre ses pensées et ce qui lui convenait ou non. il leur faisait confiance. Et ce n'était pas plus mal de faire une pause, de temps à autre. On le convenait bien, s'il ne vivait que pour son boulot, ça lui semblait parfois trop, trop longtemps, et il devait y mettre une barrière pour ne pas se laisser complètement envahir.

Alors oui, il sortait. Il passa en coup de vent chez lui, question de faire disparaitre les dernières traces du dernier show public, et de s'en retourner. Il évite la voiture et profita du métro, cette fois. Ça ne lui faisait rien de se balader parmi tout ce monde, et si on le repérait, il souriait. Mais ce ne fut pas le cas. Comme un type banal avec son journal, dans un métro qui le conduisait nulle part et quelque part à la fois. Du moins ne laissait-il aucun indice parlant. Et lorsqu'il pris la sortie attendu, qu'il se glissa vers le nightclub, il ne s'attendait pas réellement à grand-chose. Un verre, peut-être deux et il rentrerait sans doute ensuite. Mais ce genre d'endroit avait une ambiance qui n'était pas forcément pour lui déplaire, alors pourquoi pas.

Il ne détonnait pourtant pas vraiment, mais il avait beau se comporter comme n'importe qui, il y en avait toujours un, quelque part, pour le pointer du doigt ou l'apostrophé dans cette bulle de tranquillité alors qu'il s'était installé au comptoir, sur un haut tabouret. Il fixait tranquille son fort, dans une étrange réflexion de sa réalité, des derniers évènements, ressassant une histoire qu'il aurait peut-être préféré oublié entre lui et son ex. Il ne s'était pas vraiment attendu à la revoir. Et leur dernière rencontre dans l'appartement de la jeune femme le perturbait encore. Il ne croyait pas forcément que retrouver les moments d'avant été possible, même s'il avait à maintes reprises espéré que se le soit.

Il fut surpris et pris au dépourvu, dans un moment de faiblesse discrète, lorsqu'une main attira son attention en se posant sur son épaule et qu'une haleine de bière le pris au nez. Il plissa un peu du front en fixant curieusement l'homme qui se mit à parler un peu trop fort à son coup en insinuant qu'il adorait l'écouter le matin. Il se tourna de nouveau verre son verre, en répétant qu'il ne savait pas de quoi il parlait... qu'il se trompait de personne. Mais lorsque ce type ricana que non, qu'il ne se trompait pas, Arthur attrapa sa veste qu'il remis et sauta du banc. Il n'allait rester si on le harcelait. Et s'il s'était apprêté à partir, il en fut tout autant arrêté par des bavards un peu trop curieux à son goût. Il aimait son public, mais pas ce soir. Alors il soupira, un brin agacé, et observa la sortie, attendant une faille pour les abandonner à leur buverie, malgré le verre qu'on lui tendait sous le nez.

Encore une soirée bien remplie, gérer un night-club n'était pas de tout repos. Et cette soirée malgré quelques petits incidents se déroulait plutôt bien. J'étais dans mon bureau à me charger des recettes de la veille quand Zip fit irruption dans mon bureau et se mit à me piquer mon stylo m'empêchant de continuer la comptabilité. Je m'appuyais contre le dossier de mon fauteuil, avant de soupirer jusqu'à ce que l'on toque à la porte de mon bureau, et que j'ordonne à cette personne d'entrer. Son visage ne me disait rien mais le badge qu'il portait m'indiquer qu'il s'occupait de la sécurité. Je lui fis signe de prendre place sur le fauteuil face au mien, avant de me lever et de m'asseoir sur le bureau.

- Il me semble que je te paie pour te charger de la sécurité, pas de la mienne mais celle du club.

- Je le sais monsieur, mais j'ai pensé qu'un de nos invités pourrait vous intéresser. Arthur Sterzbaum. Vous savez le...

- Oui je sais qui il est... Et donc ?

L'homme sembla surpris par ma réaction et il commencer sérieusement à m'ennuyer, chose qui n'échappa pas à mon corbeau qui sautilla avant de se poser sur mon épaule, avant de pousser des petits croassements, j'émis un petit sourire en voyant le type face à moi qui semblait craindre Zip. Ridicule...

- Tu as raison Zip, je ne le paye pas pour traîner dans mon bureau.

Je souris face à l'homme qui semblait me prendre pour un fou, quand il ne bougea pas Zip sauta de mon épaule pour se mettre face à lui et pousser un croassement strident des plus désagréables, l'homme se leva précipitamment de son fauteuil et prit la porte rapidement.

- Bon allons voir notre célébrité.

Je sortis enfin de mon bureau, puis j' observais la foule danser et certain au bar entrain de boire jusqu'à ce que je vois enfin le fameux Arthur, et bien sûr il était déjà occupé avec un fan, chose qui bien sûr ne me plaisait guère... Je cherchais du regard le type de la sécurité qui était dans mon bureau quelques minutes plus tôt, bien sûr ce dernier avait disparu de la circulation... C'était toujours comme ça quand on avait besoin d'eux... Tant pis je m'en chargerais personnellement.

- On n'est jamais mieux servi que par soi-même...

Je fendis la foule afin d'arriver au niveau des deux jeunes hommes. Je posais la main sur l'épaule du type avant d'exercer une certaine pression afin de captiver son attention.

- Prends ton verre et disparaît ne m'oblige pas à appeler la sécurité...

Avec ça j'ajoutais le regard le plus froid de mon répertoire et le type se dépêcha et tourna les talons. Je reportais mon attention sur Arthur avant de commander un verre. Que le serveur s'empressa de me servir avant de faire glisser ma boisson en face de moi.

- J'espère qu'il ne vous causez pas d'ennuis ? Certains d'entre eux ont cette fâcheuse manie...

Je jetais un œil à la veste qu'il tenait, à cause de ce ... type... Il allait partir et sans doute ne jamais revenir. Je ne pouvais pas laisser une chose pareille arrivée. Je décidais donc de jouer le tout pour le tout.

- Allons vous n'allez pas nous quitter sur un échec ? Je vous donne ma parole de vous débarrasser de tous vos... admirateurs ?

Il s'était efforcé de sourire devant le client loin de la sobriété. l'animateur montrait pourtant des signes de malaise, mais le client ne sembla pas s'en apercevoir. Non pas qu'il n'en avait pas l'habitude, mais peut-être ce soir aurait-il apprécier un peu de discrétion de ses admirateurs. Il avait déjà un peu trop attiré l'attention sur lui en lui bavardant de la sorte, un peu bruyamment, un peu exaspérant. Il souriait encore, s'apprêtant à changer de stratégie et lui faire comprendre qu'il ne pouvait rester là à discuter avec lui plus longtemps, mais il n'eut jamais besoin à prononcer le moindre mot. Et ça lui semblait être un soulagement, en fin de compte, que l'on vienne intervenir pour lui. L'homme sembla d'ailleurs avoir un effet tout à fait imposant sur le client qui ne se le fit pas demander deux fois, malgré peut-être le dernier regard vitreux qu'il lança à l'animateur qui l'observa curieusement s'éloigner, comme si rien ne s'était jamais passé. Il souffla un «Merci» doux au jeune homme qui lui faisait à présent face. Et il nota la différence entre lui et ceux qui l'encerclaient, comme s'il n'appartenait pas au même monde qu'eux, comme s'il était supérieur à eux tous, de ce drôle de petit quelque chose qu'il dégageait et qui aurait pu le mettre mal à l'aise si ça n'avait été son habitude à côtoyer toutes sortes de personnes. Il ne s'en formalisa pas. C'était son boulot de se confronter au monde entier, et celui-là, il était content de le voir débarquer à cet instant précis.

Arthur devait l'appuyer sur cette idée: certaines personnes étaient parfois beaucoup trop insistantes dans l'idée qu'il n'avait envie que de ça, discuter avec elles. Mais par principe, il secoua négativement la tête, doucement. Il ne se formalisait pas davantage qu'on l'embête, 'était une habitude à prendre, une fois de plus, lorsqu'on portait son propre nom. Et ¸a n'arrivait pas forcément tous les jours, ce n'était pas non plus comme s'il était un acteur ou chateur: il n'était réellement connu qu'à quelques endroits à travers les États-Unis. Sortez-le de là et il devient incognito. Même si attirer l'attention sur lui était un véritable talent et qu'il était certes capable de faire son nom où qu'il aille.

Puis, il sembla s'excuser pour tout ceci. Et son insistance à lui, plus discrète et adroite, le fit sourire. Si c'était si gentiment demandé, pourquoi partir? Ce n'était pas qu'il détestait l'endroit. C'était uniquement qu'il était un peu fatigué d'entendre son nom sortir dans toutes les conversations. Mais c'était son malheur: on ne pouvait pas avoir le beurre et l'argent du beurre tous les jours. Il se redressa un brin devant lui, prenant un air moins contraint et agacé.

«Je ne crois pas que se sera nécessaire de vous débarrasser de tous ces gens. Ils n'ont besoin que d'un regard dans votre direction pour comprendre le message, à ce que vois. »

Il plaisantait doucement, comme on discute avec un ami pas forcément proche de lui, mais assez agréable pour qu'il se permette ce genre de commentaire, sa trop savoir comment l'autre le prendrait. Il ne le comparait pas à un tyran, mais presque, avec une pointe d'amusement.

«Mais je serais ravis de ne pas avoir à quitter immédiatement. Ce n'était pas mon intention première...»

Vrai. Il avait souhaiter avoir un peu de divertissement différent de tous les jours, non pas de se faire harceler et bombarder d'enthousiasme, et l'attitude de l'autre ne lui déplaisait pas.

- Merci.

J'affichais un sourire en coin avant de prendre mon verre et de boire une gorgée. Je n'aimais pas que les gens alcoolisés s'en prennent aux autres, c'est d'ailleurs pour ça que je payais des agents de sécurité autant pour s'occuper de l'extérieur que de l'intérieur. Mais visiblement je devais m'en charger moi même...

Je tentais donc de remédier aux dégâts causés par ce type qui s'il oser revenir serait banni à vie de mon club, et partirait avec un très mauvais souvenir. Je n'étais pas connu pour faire dans la dentelle, et certaines rumeurs avaient commencé à circuler sur mon compte et je n'avais pas jugé bon de les stopper.

- Je ne crois pas que se sera nécessaire de vous débarrasser de tous ces gens. Ils n'ont besoin que d'un regard dans votre direction pour comprendre le message, à ce que vois.

Je lâchais un léger rire, ce n'était pas la première fois que je le constatais ni que l'on m'en faisait la remarque, mais en général les personnes le faisaient indirectement, lui l'avait fait franchement et c'est ça que j'appréciais.

- Ma réputation me précède il semblerait.

Je décidais de répondre sur le même ton que le jeune homme, je me tournais sur mon tabouret pour faire face à la foule, les coudes appuyés sur le comptoir et le verre non loin. J'aimais venir m'assurer que tout se passer bien, l'alternative étant de rester enfermé dans mon bureau, chose qui ne plaisait pas vraiment.

- Mais je serais ravis de ne pas avoir à quitter immédiatement. Ce n'était pas mon intention première...

Je souris plus franchement cette fois, je pouvais le comprendre, vous veniez pour vous détendre et ne pas parvenir à ce but à cause de qui vous étiez, c'était une chose au milieu de tant d'autres qui m'énerver au plus haut point.

- Je vais rester dans les parages alors, mon charme naturel rebutera les potentiels curieux.

J'observais la foule attentif à la moindre personne, j'avais toujours eu l'habitude de faire ça, soit je restais au bar à observer, soit je décidais d'aller danser chose qui était plus rare, mais j'avais tendance à me laisser aller surtout si j'étais accompagné. Ce soir n'étant pas le cas, je préférais encore rester non loin du jeune homme et me rendre utile, sans l'assaillir de questions pour autant.

Observation. Il avait l'impression que c'était un jeu auquel les deux hommes s'adonnaient discrètement, pour diverses raisons, peut-être. Non pas qu'il avait une mauvaise impression sur ce face à face. Pas pour sa part, du moins. À vrai dire, ce type-là semblait faire un drôle d'effet, mais il ne semblait pas daigner lui accorder le même visage. Il mis cela sur le dos de sa popularité: son nom paraissait bien partout dans les lieux publiques, on ne cherchait pas vraiment à le faire déguerpir pour avoir mauvaise réputation par la suite, bien que ce ne soit certes pas dans son intention. Il était vrai qu'il était ce genre de personne à aimer être le centre de l'attention. Mais parfois, certes, il aimerait à l'occasion qu'on l'ignore, ne serait-ce que donner son rôle à quelqu'un d'autre, le temps d'une heure ou deux.

Un commentaire qui le surpris, d'abord, d'un étonnant charisme, d'un étonnant caractère sûr de soi, et c'était peut-être ce qui était bien, dans cette drôle d'entente secrète mutuelle. Arthur avait bon caractère, mais attirait inévitablement l'attention. Il n'était pas d'un charisme exubérant, ni d'un charme à toute épreuve, mais il avait ce petit quelque chose de sympathique ou d'attachant. Son compagnon du moment, s'il semblait comprendre, n'était de toute évidence pas de la même trempe. Et il se mit à rire, doucement d'abord, sur une note d'hésitation, et un peu plus ouvertement ensuite. Comme quoi non, il ne lui faisait pas cette effet de supériorité.

«Charme naturel! Quelle humilité. Et vous passez encore dans le cadre de porte?»

Il n'avait pas cherché l'insulter ni quoi que ce soit. Il s'adresse à lui d'un ton léger, d'une bonne connaissance plaisantant doucement, ne serait-ce que pour faire oublier le dernier incident qui l'avait presque incité, lui, à partir un peu rapidement, sans trop profiter d'une soirée agréable. Il lui avait sourit, de ce petit air taquin qu'il réservait aux gens, à son publique régulièrement, mais c'était un comportement naturel, chez lui, autant sur scène que dans la vie de tous les jours. Oui, non, il ne pousserait pas la plaisanterie davantage s'il sentait l'autre se rebuter devant celle-ci, aussi lui accorda-t-il un drôle de clin d'œil avant de finalement déposer sa veste sur la chose à côté, se commandant une banale bière. Banalité de tous les jours. Comme s'il essayait un peu trop de faire comme tout le monde. Comme s'il se fatiguait vaguement à ne pas toujours l'être, justement. Et peut-être qu'il avait besoin de ça, de quelque chose de plus ordinaire, loin de l'exubérance de son existence, loin des spots de lumière, loin des tourmentes des journalistes ou des curieux. Et au fond, il était content de ne pas le voir insister à l'interroger à grands coups de paroles incessantes.

«Je plaisantais.» se sentit-il tout de même obligé d'ajouter doucement, ne serait-ce que pour éviter de s'attirer ses foudres. Fallait le pardonner. Ce n'était pas tous les jours qu'on lui foutait la paix. Aussi haussa-t-il les épaules et remercia le serveur qui déposa la bière froide devant lui.

- Charme naturel! Quelle humilité. Et vous passez encore dans le cadre de porte?

Un rictus ne tarda pas à apparaître sur mes lèvres, et je fis tourner le verre sur le comptoir avant de prendre une gorgée et sans même me retourner, je répondis au jeune homme de la même façon que j'aurais répondu un ami, puis je reposais le verre sur le comptoir.

- J'évite de passer par les portes, c'est bien trop commun.

J'avais toujours pris pour habitude d'avoir une remarque du genre sous la main, cette habitude me venait de quand j'étais gamin, étant souvent le plus maigrichon et donc une cible de choix, mais ça aussi ça avait bien changé, je portais mon attention sur un type au bar, la tête contre le comptoir à dormir, cette vision suffit à faire disparaître le rictus sur mes lèvres. C'était un night-club où il fallait quand même un peu de classe, ce n'était pas le pub du coin...

Alors je songeais à user de ma mutation, celle de la manipulation des rêves, je m'en servais souvent sur les types de son genres, ils se réveillaient secoués de sueurs froides sans vraiment comprendre comment ce rêve avait pu leur paraître si réel. Je me concentrais sur l'homme à mes côtés imaginant les pires scénarios possibles et...

Et rien. Le type ne broncha même pas, il émit un ronflement qui ressemblait fortement à un renvoi, et tourna sa tête de l'autre côté. Non mais c'était quoi ce délire ? Jamais ma mutation ne m'avait laissé en plan avant, alors pourquoi maintenant. Je me concentrais alors sur le même type en décidant de passer aux choses sérieuses. Si la manipulation des rêves ne fonctionné pas, alors la torture mentale et physique s'en chargerait.

- Je plaisantais.

Je ne me rendis compte que je serrais trop fort mon verre quand il se brisa, qu'est-ce que... J'étais un mutant bon sang, alors pourquoi ça ne marchait pas ? Si ses capacités qui me rendaient spéciale ne me rendaient plus spéciale du tout qu'est-ce que j'allais devenir ?

- C'est pas possible.

Cette incapacité ne pouvait pas provenir de ma consommation d'alcool puisque je m'étais servie de mes capacités bien plus alcoolisés que je ne l'étais là. Je tentais de calmer et de réfléchir, il y avait une autre option, il devait forcément en avoir une...

Un autre mutant ? Mon regard se posa sur l'homme endormi au bar, quand même pas ? Le barman était là régulièrement donc si c'était lui je m'en serais rendu compte... Il me restait plus que la célébrité, je me tournais vers ce dernier faisant signe au barman de nettoyer les morceaux de verre, indiquant d'en mettre deux autres, chose qu'il ne tarda pas à faire. J'en poussais un dans la direction du jeune homme, affichant le sourire le plus charmant de mon répertoire, espérant que si c'était bien lui qui exerçait sa mutation, sous l'effet de l'alcool elle subirait quelques modifications...

- Santé.

Il avait sourit, une fois de plus. C'était étrange et familier à la fois, sans vraiment être une conversation, quelques bribes de paroles tirés ici et là, un peu au hasard du temps, peut-être. Ils ne se connaissaient pas. Du moins, pour Arthur, le jeune homme était un véritable étranger. En revanche, lui, il n'était inconnu vraiment que pour les ignorants. Et même, son nom, si on ne reconnaissait pas son visage, n'était pas synonyme de discrétion, il l'avait compris depuis un bon moment, déjà. En fait, c'était comme ça depuis dès les premiers mots qu'il avait prononcé publiquement sur les ondes radiophoniques un peu populaires de l'époque. Après, il n'avait fait que croitre en popularité, un peu involontairement au départ, s'y abandonnant rapidement, laissant les autres faire le travail de lui créer une réputation sans qu'il n'ait à bouger le petit doigt. Après, ça n'avait été qu'une longue ascension sans écart particulier.

Le silence de son voisin était toutefois rapidement venu prendre place dans son esprit et il s'était contenté de terminer son premier verre, tranquille dans son coin. Comme quoi ça le soulageait tout de même cette compagnie discrète. Il lui permettait, s'en rendant compte ou non, de prolonger la vie privé de l'animateur, de le rendre un peu plus discret, de détourner un peu l'attention de sa propre personne et, du coup, on sembla pendant un moment l'oublier. Peut-être était-ce l'influence du jeune homme près de lui qui provoquait ce phénomène, il n'aurait su dire. Il ne lui avait pourtant pas fait mauvaise impression, à lui, malgré ses tendances un peu effrayantes, sans doute. Lui? Arthur ne s'en était pas trop préoccupé, habitué de rencontrer toutes sortes de personnalités. Rien ne semblait jamais vraiment le surprendre, d'ailleurs, quant au caractère personnel de chaque être qu'il prenait la peine de rencontrer plus personnellement ou non.

Arthur s'était un peu perdu dans cette tranquillité d'esprit, écoutant d'une oreille distraite les conversations confuses et plus ou moins claires qui l'entourait, observant un peu devant lui sans trop voir avec exactitude. Et ce fut le bruit de verre cassé qui le réveillèrent, le faisant sursauter sur sa chaise comme si on venait de lui donner un coup de bâton dans les côtes. Il avait tourné la tête dans la direction de son voisin, observant un instant son air rebuté, ou était-ce de l'agacement qu'il percevait sur ses traits? Il ne semblait pourtant y avoir rien de particulier pour provoquer un tel élan de colère chez lui... au point d'en briser un verre entre ses doigts? Il l'avait observé donné ses ordres et commander deux autres verres. Il avait jeté un coup d'oeil au barman qui avait fait disparaitre les éclats de verre. Puis son regard avait de nouveau coulé jusqu'à celui qui prenait place à côté et qui, à présent, lui faisait glisser un verre dans sa propre direction.

«Santé...» lâcha-t-il finalement, un peu neutre, l'observant toujours quelques secondes avant de boire une gorgé de ce nouveau verre. Et puis quoi? on lui offrait à boire, il n'allait tout de même pas refuser un peu de générosité.

«Est-ce que ça va? Vous sembliez contrarié...»

Sans doute pas à cause de lui, avait-il conclu, en le voyant lui offrir un verre. Mais quoi alors?

Je devais bien avouer que le fait que mes mutations ne fonctionnent pas commencer légèrement à me prendre la tête. Surtout quand je n'en connaissais pas la raison. Bien que je commençais à croire que je n'étais pas le seul mutant dans mon club. Rien d'étonnant jusque-là et je m'en fichais bien, ce qui me contrarié c'était que ce mutant en question arriver apparemment à supprimer le don des autres et j'espérais que c'était un effet que temporaire.

Il fallait juste que je sache qui c'était et en quoi consistait son pouvoir, visiblement ça affectait les miens. Est-ce que ça affectait également ceux de tout le monde ? Ou juste quelques personnes ? Il y avait un rayon d'action ? Réfléchissons, ça ne pouvait pas être ce pauvre type endormi au bar. Ni même le barman depuis le temps je m'en serais rendu compte, aucun membre de la sécurité ne pouvait faire ça non plus.

Et mon regard se tourna sur le type à mes côtés, tout tranquille depuis que je l'avais débarrassé d'un fan un peu trop collant. Alors la célébrité était un mutant ? Non... Quoiqu'il était là depuis le début et s'il n'était pas au courant de sa mutation ?

- Fascinant.

J'avais lâché ça plus pour moi-même que pour autre chose, puis j'avais fait un geste au barman pour qu'il nettoie le verre que je venais de briser, un homme ayant un peu trop bu et toujours plus enclin à vous délivrer tous ses secrets, et c'était bien sur ça que je comptais. Alors je fis un nouveau signe au barman pour qu'il me serve deux verres, et j'en fis glisser un vers le jeune homme avant de l'inviter à trinquer avec moi.

- Santé...

J'émis un sourire avant de prendre une gorgée de mon verre. Réfléchissant à mon plan d'action, je tentais à nouveau d'utiliser mon donc sur le barman qui ne bougea pas d'un pouce. Je poussais un léger soupir. Non ça ne venait pas de moi. Puis le jeune homme me sortit de mes pensées en reprenant la parole.

- Est-ce que ça va? Vous sembliez contrarié...

- Rien de bien grave. Du moins je l'espère.

Sujet: Re: Strange man standing in the way of freedom