"Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes."

17 Juin 1991, Orphelinat du Bronx, New York City,

L'obscurité s'était emparé du ciel, et on ne pouvait plus percevoir les rayons du soleil depuis déjà quelques heures. La Maison pour orphelins Oswald avait instauré un couvre-feu il y a de ça des générations, obligeant ses pensionnaires à se rendre dans leurs chambres à vingt heure précisément. Cette nuit là, comme à son habitude, toutes les lumières du pensionnat étaient éteintes, les portes fermées, et les enfants couchés. Le père Richards était chargé de la surveillance de nuit depuis maintenant trente cinq ans, des gamins qui essayaient de se faire la malle il en avait vu, ce n'était donc pas un problème pour lui de gérer ce genre d'incidents. Il effectua sa ronde habituelle en prenant soin de pénétrer dans toutes les chambres. Rien ne semblait pouvoir l'inquiéter plus que ça, tous les lits étaient remplis de gamins beaucoup trop attristés ou fatigués pour tenter une quelconque fuite. Arrivé au dernier compartiment, le gardien prit soin de bien fermer la porte derrière lui, il semblait un peu plus inquiet que pour les autres chambres, et les mesures de sécurité qu'il prenait d'habitude semblaient être doublée. Il s'avança lentement dans l'allée principale, jetant un coup d’œil furtif sur chaque lit. Il avait prit soin d'éteindre sa lanterne, malgré cela il pouvait tout de même distinguer la forme des corps des enfants allongés en dessous de leurs draps. Après quelques minutes, il arriva au bout de la pièce, où il relâcha enfin sa surveillance acharnée. Au moment d'ouvrir la porte qui permettait d'accéder au couloir principal de l'orphelinat, il marqua une longue pause, gardant sa main posée sur la poignée immobile. Il se retourna alors lentement vers le dernier lit qu'il avait vérifié, il s'en approchait de plus en plus. Ce n'est que lorsqu'il fut arrivé à la hauteur de la table de chevet qu'il se décida à allumer sa bougie. En retirant la couverture, il se figea. Un mannequin habillé avec une tonne de vêtements divers remplaçait le garçon qui semblait s'être volatilisé.

Il ne se passa pas plus d'une minute avant que l'alarme ne résonne dans tout l'enceinte de l'établissement. Les jeunes gens étaient invités à rejoindre le hall où tout le personnel de l'établissement était chargé de faire l'appel. Rapidement, tous les adultes se lancèrent à la recherche du petit. Ils ne mirent pas longtemps à retrouver sa trace. Le jeune blondinet se tenait debout sur le toit de l’orphelinat. Voyant ses tortionnaires s'approcher, il écarta alors les bras et poussa un long cri. Une petite brise commença alors à souffler vers l'Est, puis peu à peu, la brise se transforma en de puissantes rafales de vent. Les branches des arbres craquaient, les bancs et poubelles municipaux s'envolaient dans un tourbillon d'air. Un mouvement de foule, la police qui débarque, et le quartier était devenu le véritable chaos. Le tourbillon se rapprocha de plus en plus du garçon pour finalement l'envelopper. Un éclair, et le cri se stoppa, la tempête s'arrêta net, et le silence s’abattit. On ne retrouva plus la trace du jeune blondinet, était-ce lui qui avait déclenché cette catastrophe ? Nul ne le sait, nul ne peut le dire, nul ne l'a vu.


"Il faut savoir cacher sa rage, apprendre à sourire dans la glace, c’est comme mettre un masque."

04 Novembre 2006, Route 66 - Springfield, Illinois,

Le moteur de la Triumph Thunderbird 1997 commençait un peu à tousser. Son conducteur avait parcouru une bonne distance, partant de Riverton dans le Kansas pour aller jusqu'à Chicago dans l'Illinois. Les raisons de ce voyage lui étaient encore inconnues, il s'était tout simplement levé un matin, il avait enfourché sa bécane puis avait roulé jusqu'à son premier arrêt pour faire le plein. Il ne mit pas longtemps à atteindre la petite ville