Sky is red for blind eyes

Sujet: Sky is red for blind eyes Sam 31 Mai - 4:19

Jodi avait, parfois, l'impression de comprendre ce que personne ne comprenait. De voir ce que nul autre ne voyait. Les petits détails du quotidien, qu'on ignorait, qu'on ne remarquait pas et qui lui sautait, elle, violement aux yeux. Elle ne remarquait pas la profondeur du décolletée évident de son amie, qui lui avait attrapé le bras, ni la couleur des tissus dont elle se parait fièrement. Elle remarquait la rougeur sous l'œil, irritation, signe qu'elle venait de se frotter pour chasser quelques traces de maquillage ayant coulé parce que son mec venait de la plaquer. Elle remarquait ses dents taché de vin rouge, signe qu'elle cherchait à faire comme si de rien n'était, mais qu'elle en souffrait malgré tout beaucoup. Elle remarquait qu'elle s'était cassée un ongle en essayant de verrouiller la lourde porte grinçante de son appartement. Elle remarquait la ligne rougit a la base de sa nuque, là où elle avait soigneusement remonté sa chevelure d'ébène fraichement lavée qui sentait un brin la noix de coco. La chaine argent qu'elle portait et qu'elle prétendait être un héritage pour ne pas se prendre la honte de dire que c'était du toque et qu'elle n'avait pas les moyens de se procurer plus dispendieux compte tenu de ses finances médiocres. C'était aussi ça, être elle. On la disait particulièrement distraite, particulièrement lunatique. C'était peut-être ça. Elle pensait plutôt que ses oublis ou ses courtes absences du moment présent, alors qu'elle tournait son attention sur quelque chose de plus intéressant, n'était autre que le fruit d'une attitude maniaque à tout comprendre, à tout voir et à tout observer. Elle analysait systématiquement tout ce qui tombait dans son champ visuel. Comme une obsession parfois dérangeante. On ne s'en rendait pas compte. On disait seulement qu'elle n'était pas attentive. Pire, qu'elle avait ce qu'on disait un ''déficit''. Peut-être bien était-ce le meilleur terme pour expliquer au mieux son comportement.

Jodi avait fait des efforts, jusqu'à maintenant. Elle s'était efforcée de ne pas se laisser distraire par l'homme étrange en veste sombre qui les avait suivit du regard tout le long qu'elles avaient avancées machinalement sur le bitume, entre les voiture, avant de disparaitre de sa vue. Mal à l'aise, elle lui avait lancé un regard en biais, sentant qu'il lui disait vaguement quelque chose, ou ayant une drôle d'impression de déjà vu, jusqu'à recevoir un coup de coude de son amie qui cherchait à attirer son attention dérapant. Elle avait sursauté et avait rapidement pivotée vers elle, dans sa tenue un peu plus légère qu'à son habitude. Elle se fichait toujours de la critique des gens quant à ses habits. Elle était plutôt celle qui détonnait à en rose à un enterrement. Mais elle avait fait des efforts, ne serait-ce que pour ressembler à un peu tout le monde, même si, parfois, elle avait l'impression d'être tout sauf comme tout le monde. Elle s'était affublée de quelque chose de parfaitement féminin, mais de pas indigne d'elle-même, de quelque chose de particulièrement coloré, simplement parce que c'était elle et qu'elle n'avait rien de mieux à se mettre. Et il s'agissait très probablement du morceau de vêtement le plus rare qu'elle mettait autant que son plus chique. Alors oui, elle espérant, en suivant son amie vers un night club que la brune à ses côtés zyeutait depuis quelque temps, se fondre parmi eux comme dans une foule de parc d'attraction. C'était inévitable. Elle attirait automatique certains élans de curiosité qu'elle s'efforçait doucement d'ignorer derrière sa droiture et ses sourires discrets.

Elle avait décroché un doux sourire réservé à ce qui s'apparentait être un portier ou elle ne savait trop. Son allure lui faisait plus penser à cela qu'à un simple agent de sécurité. Il y avait un petit quelque chose de moins bestiaux, peut-être, chez lui. Elle s'était laissée entrainer. Quelques minutes. Trente. Soixante. Elle s'était contentée d'un petit verre qu'elle n'avait toujours pas finie et qu'elle faisait trainer, ne cherchant pas vraiment à en consommer davantage. Ce n'était vraiment que pour accompagner, qu'elle l'avait pris. Elle ne buvait pas d'alcool... ou trop peu, en sachant parfaitement que ça avait un effet atroce sur l'effet chaotique qui l'entourait. Elle ne cherchait pas à créer une fin du monde involontaire, seulement à passer son temps libre à trouver le temps long, quelque peu. Alors lorsqu'elle s'était posée, à cette table, elle avait rapidement perdue le file de la conversation de son amie, dardant distraitement son regard sur les mouvements fluides, au-dessus de son épaule, répondant d'un oui, ou d'un non, d'un sourire et d'une drôle d'expression.

Sujet: Re: Sky is red for blind eyes Jeu 5 Juin - 17:46

Encore une soirée de plus au club qui se déroulait plutôt bien. J'étais installé derrière mon bureau les pieds sur ce dernier, Zip qui faisait des aller-retour sur mes jambes pendant que je soupirais, je me chargeais de la comptabilité, préférant le faire moi-même que laisser une tierce personne s'en charger. Malheureusement ça me prenait du temps et rester là sans rien faire à regarder des chiffres ce n'était pas vraiment mon idée d'une "bonne soirée"...

J'attrapais mon verre qui contenait un fond de bourbon, ça n'allait définitivement pas m'aider pour la comptabilité, mais j'avais besoin de me détendre avant de m'en prendre à la première personne que je croiserais. Je n'avais pas envie de me prendre la tête ce soir et je décidais donc de remettre ça à plus tard.

Je m'étirais aussi bien que mon siège me le permettait avant d'entendre quelqu'un toquer à la porte, un type de la sécurité entra avant que je n'aie le temps de l'inviter à entrer, il tenait un type par le col et l'agita comme un pantin désarticuler avant de prendre la parole.

- Monsieur Carver, j'ai attrapé ce type en train d'embêter le reste de la clientèle.
- Et ?
- Qu'est-ce que j'en fais ?

Je levais les yeux au ciel. Sérieusement ? Il, c'était passé le mot pour me pourrir la soirée que ça ne m'étonnerait pas. Zip commença à faire les cent pas sur le bureau, lâchant des croassements moqueurs. Je me redressais pour m'avancer vers les deux types avant de m'asseoir sur le coin du bureau.

- Pourquoi je t'ai embauché au juste ?
- Assurer la sécurité du club et sa clientèle... Donc je le mets dehors ?

Je fermais les yeux quelques secondes avant de me mordre la lèvre, je lâchais un profond soupir avant que Zip ne se pose sur mon épaule et ses petits yeux noirs se posèrent alternativement sur le type de la sécurité et celui qui troubler le calme dans mon club.

- Tu le mets dehors à grand coup de pompes dans le derrière, tu le balances dans la première poubelle que tu croises, j'en ai rien à faire, tu m'en débarrasses.

Ils sortirent donc de mon bureau, chose que je ne tardais pas à faire à mon tour, afin de profiter l'ambiance et m'assurer qu'aucun autre type ne s'amuse à ruiner l'ambiance de mon club. Et vu efficacité de ce gars de la sécurité, je pouvais m'inquiéter.

Je ne tardais pas à fendre la foule pour tenter de me trouver une place, je trouvais une table loin de deux jeunes filles, la chevelure rouge de l'une d'entre elles attira mon regard et m'arracha un sourire, je commandais un verre avant d'aller m'asseoir le verre à la main. Sans espionner, j'arrivais à suivre la conversation, celle qui accompagnée la rousse, parler trop fort, même avec la musique, j'avais la sensation de n'entendre qu'elle.

Sujet: Re: Sky is red for blind eyes Mer 25 Juin - 17:38

«Jodi? »

Il y avait quelque chose d'étrange et de savoureux dans l'ambiance. Quelque chose de malsain, quelque chose de magnétique. Quelque chose qui la fascinait et l'étranglait tout à la fois dans son idée du monde tournant en sens inverse d'elle-même. Il y avait l'odeur de l'alcool, de la cigarette, des corps compressés les uns contre les autres qui l'oppressait, qui l'étouffait. Elle entendait les verres s'entre choqués. Elle sentait l'odeur étrange qu'un client venait de laisser filtrer en ouvrant le battant des toilettes à proximité. Elle ne l'avait pas remarqué jusqu'alors et conclue qu'il en était la désagréable cause et sous ses air faussement scandalisé, faisait comme si ce n'était pas le cas. Mais tout le monde savait que c'était lui. On souriait en faisant mine de ne pas savoir, pour ne pas le vexé parce qu'il faisait bien deux têtes de plus qu'un autre et que non voulait pas provoquer son poing dans la gueule, tout simplement parce qu'il empestait tant l'alcool que son niveau était probablement proche du coma. Son regard gris avait suivit la danse répétitive de l'éclairage sur la piste de danse, un peu plus loin, jusqu'à ce qu'une ombre sombre la survole, un court instant, furtivement, silencieusement dans le bruit musical de l'endroit, comme un camouflage subtile dans la pénombre habituelle des pubs et bars. Et brusquement, un coup de pied sous la table qui la tira brutalement de ses observations méticuleuses de l'endroit, pour la ramener à la réalité, pour la forcer à reporter son regard sur son amie qui prenait à présent un air faussement furieux. Elle haussa le ton une seconde contre la rousse, s'exaspérant de son inattention, reproche auquel elle eut un sourire gêné. Elle n'oserait lui dire que ses bêtises ne l'affectaient pas le moindre du monde, que tout ce qu'elle racontait ne l'intéressait pas. Elle en avait rien à faire de avec qui elle a couché la veille ou le fait qu'elle avait associé la couleur de sa lingerie pour aller avec celle de sa robe. Elle ne garda en revanche son air vexer qu'une minute ou deux, le temps que Jodi lui fasse de rapides excuses plus ou moins sincère, parce qu'elle ne supportait pas particulièrement ce regard qui l'opprimait brièvement. Puis, elle se remit à parler, d'elle-même, se fichait probablement de ce que la rousse pensait, au final, ne voyant en elle qu'une oreille à qui raconter toutes les plus grosses bêtises de la gens féminines et pathétiques. Un mouvement, Jodi recula sa chaise et entama un mouvement pour se lever, coupant court aux déblatérations incessantes de la jeune femme.

«Je vais me chercher un autre verre... tu veux quelque chose? »

Elle l'avait questionné par principe. La fille avait bien remarqué que le verre de la rousse n'était pas terminé, avait hoché de la tête en s'apprêtant à le lui faire remarquer, mais elle s'était éclipsée rapidement, suffisamment pour ne pas avoir à répondre au pourquoi du comment de son empressement à se lever. Elle s'était faufiler entre les gens comme dans du beurre, les frôlant sans jamais les toucher, pour atteindre le bar un peu trop bombé de gens, un peu plus bruyant que là où elle s'était tenue plus tôt. Et tentant d'attirer l'attention du barman qui était de toute évidence plus préoccupé par la présence d'autres coquettes femmes... ou était-ce plutôt l'homme brun qui les accompagnait à qui il glissait de drôles de regards subtilement accrocheurs. Une minute... deux... trois. Exaspérée, elle songea à tenter une dernière manœuvre avant de laisser tomber pour sans doute revenir plus tard. Ce n'était pas vraiment dans son intérêt, ceci ne ferait que la forcer à revenir à sa table.

«Eeeexcusez-MOI! » sur un ton pour couvrir toutes les autres voix, du moins, en tentative. Sa frustration se faisant sentir, elle ne réalisa pas l'erreur qu'elle venait de commettre. Ou du moins ne le comprit-elle que lorsque toute une tablette sur laquelle reposait quantité de bouteilles diverses se décrocha du mur sans explication valable. Si elle voulait de l'attention, c'était plutôt mal partie...

«Tu veux quelque chose?»

C'était le type brun qui accompagnait la bande de filles désespérées qu'elle avait aperçu un peu plus lui qui s'était collé à son dos comme une ventouse dans le but premier qu'elle ne lui file pas entre les doigts, comme elle en avait sans doute l'intention.

«Plus maintenant. »

«Demande-moi ce que tu veux!»

Il insistait. Elle lui glissa un regard borné qui voulait dire un non absolu, ne lui répondant pas davantage. Mais le message semblait attiser sa flamme désireuse plus que de le repousser, pour son plus grand damne.

«J'ai une amie qui serait intéressée, par contre... »

«Je m'en fiche. »

Elle se retourna pour ne plus lui faire face, l'ignorant purement et simplement, malgré ses tentatives renouvelées. Du moins, jusqu'à ce qu'il n'ose glisser une main contre sa hanche pour attirer de nouveau son attention. À quoi elle répondit par instinct... Elle avait pivoté rapidement sur elle-même, d'un geste fluide et lui avait balancé son poing à la mâchoire qu'elle sentit craquer sous ses jointures. Quand s'en était assez, s'en était assez... elle se surpris à maitriser parfaitement son geste, comme si elle savait parfaitement comment s'y prendre sans l'avoir jamais fait, pourtant, avant cela.

Sujet: Re: Sky is red for blind eyes Ven 8 Aoû - 14:26

Assis, j'observais les gens présents dans le club, certains danser, d'autre parler ou étaient installer à tables avec des boissons. Du coin de l'œil, une jeune femme à la chevelure rouge passa et attira mon attention l'espace de quelques secondes, Zip préféra partir en direction de mon bureau pendant que mes yeux scanner l'ensemble des personnes à la recherche d'un quelconque individu voulant nuire à mon club.

Rien... J'émis un sourire satisfait avant que la fille de la table d'à côté ne commence à me fixer comme si elle venait de voir un plat qui l'intéressait sur la carte d'un restaurant. J'arquais un sourcil avant de secouer la tête jusqu'à ce que je décide de me lever pour rejoindre le bar afin de me prendre un verre. Seulement en m'approchant, je fus surpris en voyant la tablette derrière le barman se détacher et les bouteilles présentes sur cette dernière se mirent à glisser, je serais les poings avant de voir un agent de la sécurité s'approcher de la scène et je lui indiquais d'agir. Celui-là ne se fit pas prier et pour cause, je faisais peur à la moitié d'entre eux. Je m'avançais ignorant ce qui avait pu provoquer un tel incident, ma première pensée ne fut pas pour les fixations de la tablette, mais qu'un mutant devait être dans le coin.

Puis mon attention se reporta sur la jeune femme à la chevelure de feu, aux prises avec un type la bloquant contre le bar, je payais des agents de sécurité et ils n'étaient même pas capables de voir et d'arrêter ça ? Il faut vraiment tout faire soi-même. Et bien ça aussi, j'allais le faire...
Je m'approchais du jeune homme la jeune femme prétexta qu'une amie serait peut-être plus intéressée, et je songeais à cette même fille qui m'avait fixé comme on regarde un gâteau chez le boulanger sans savoir encore si vous alliez le prendre ou non.
Seulement l'homme n'allait pas s'arrêter à ça et avant que je n'ai le temps d'intervenir, il tenta une autre alternative et la jeune femme se tourna à une vitesse étonnante pour lui coller un poing dans la figure, j'émis un sourire en voyant que la demoiselle n'était pas une demoiselle en détresse mais afin de m'assurer que le jeune homme à présent humilié ne tente pas de se venger je décidais d'entrer en action.

Je plissais le nez avant de baisser légèrement la tête pendant que ces derniers prenaient une teinte dorée, alors que je me concentrais sur l'homme afin de lui donner la migraine, ce dernier ne tarda pas à porter ses mains à ses tempes pendant que je reprenais la parole.

- Une migraine ? La musique et la boisson surement. Vous devriez partir, je ne demande ça gentiment qu'une seule fois.

Mais l'homme voulait rester alors je forcer un peu la dose et son nez commença à saigner. Et je saisis fermement l'homme par le bras qui commençait à perdre l'équilibre, en voyant passé un agent de sécurité dans le coin, je balançais l'homme contre ce dernier.

- Fiche le dehors, je ne veux plus le voir dans mon club, c'est bien clair ?

- Bien Monsieur Carver.

Je me tournais vers la jeune femme avant de tirer légèrement sur ma veste de costume vers l'avant comme si je faisais disparaître une tâche invisible, puis je relevais vers elle, la demoiselle à la chevelure de feu, et je lui souris avant de reprendre la parole.

- Veuillez excusez cet... Enfin ce... Excusez le.

Je ne trouvais pas le mot pour qualifier ce type ni sa conduite, du moins je ne trouvais pas de mots qui resteraient dans le domaine du poli et du respectable. Alors je m'avançais vers la jeune femme.

- Jolie droite par ailleurs, puis-je vous offrit quelque chose à boire afin d'oublier cet... Incident ?

Sans vraiment la connaître j'appréciée la jeune femme qui ne ce n'était pas laissé faire et qui semblait avoir un sacré caractère et puis c'était soit ça, soit la comptabilité ou encore me faire dévorer du regard par cette fille alors mon choix était très simple en fait.

- Je vous promets qu'en ma compagnie, vous n'aurez pas affaire à ce genre d'individu.

Et avec ça un petit sourire charmeur et aussi innocent que possible, parce que bon, j'aimais aussi plaire, il ne fallait pas se faire d'illusion, j'aimais m'amuser alors pourquoi pas ce soir.

Sujet: Re: Sky is red for blind eyes Dim 7 Sep - 22:35

Il était entré dans son champ de vision avant qu'elle n'esquisse le moindre mouvement pour fuir l'altercation. Non pas qu'elle avait peur des représailles de l'homme qu'elle avait frapper. C'était plutôt cette envie de ne rien gâcher à l'ambiance de l'endroit qui l'aurait poussé à poser ses pieds ailleurs que sur ce sol. Et si elle s'était apprêtée à enjamber le corps massif qui grognait et pestait à même le sol froid, il était arrivé. À ce moment précis, fauchant son regard. L'instant d'avant, il était ailleurs, sans qu'elle ne le remarque. Peut-être juste à côté d'elle. Malgré ses allures de freak, il n'était pas le genre qu'elle qualifiait d'impressionnant. Pas de gabarit, du moins. Elle ne parvenait pas exactement à définir un mot pour le qualifié. Pas impressionnant. Mais pas indifférent non plus. Il y avait quelque chose d'effrayant et d'intriguant, tout à la fois. Pas assez effrayant pour la faire fuir. Mais pas sage non plus. Elle les observa, tous les deux, en silence, le temps que cela dura, le temps qu'il ne relève le gaillard et qu'il n'ordonne sèchement qu'on le jette dehors comme l'ordure qu'il était. Alors lorsqu'il fit enfin un mouvement dans sa direction, elle ne s'y était pas attendu. Elle aurait cru, étrangement, qu'il aurait pu passer son chemin, loin de son existence quelque peu pathétique, sans doute, à côté de la sienne qu'elle sentait sans doute bien plus palpitante. Elle lui répondit d'un doux sourire, à son tour, moins tendue qu'avant de foutre un coup à l'autre dont elle ne voyait plus aucune trace, à présent, pas plus que du dégâts de la tablette précédemment tombée, derrière le bar.

L'excuser, c'était déjà fait. Elle n'était pas rancunière. Elle ne l'avait jamais été, du moins, pas dans ses souvenirs. Ce n'était pas plus grave, dans un certain sens, se contentant de replacer quelques mèches rebelles en place, contre ses épaules, loin de ses yeux ou de son visage. Elle passa une main discrète sur le bas de sa robe qui ne lui arrivait qu'à mi-cuisse, comme pour lissé le tissu, une seconde, sans le lâcher des yeux pour autant, avec une drôle de curiosité enfantine, peut-être, d'une femme qui aimerait sans doute en savoir plus, mais qui se montre effarouchée par les derniers évènements, tout à la fois. Main qu'elle posa finalement contre sa hache, dans une incertitude évidente, ou une envie de contradiction jovial qui amenait, doucement, un drôle de jeu.

«Merci, mais... J'ai déjà refusé un verre offert par le précédent. Pourquoi accepterai-je le vôtre? »

Ce n'était pas méchant. Elle se révélait étrangement joueuse, oubliant, l'instant de quelques minutes, celle qu'elle accompagnait et qui se blasait de toute évidence dans son coin, sans qu'elle ne daigne lui porter plus d'attention. Un nouveau sourire de sa part. Elle ne savait pas exactement ce qui en était. Peut-être la lassitude de son quotidien qui lui donnait envie de changer un peu, de temps à autre, de compagnie. Elle sentait qu'il n'était pas l'homme le plus fiable de la planète terre, mais il n'était certes pas le plus désagréable non plus. Ses mains glissèrent derrières elle alors qu'elle se penchait vers lui, une seconde, plus pour enterrer le bruit de fond qu'autre chose.

«Faites-moi danser. Peut-être vous laisserai-je m'en offrir un après... »

Ce n'était qu'un jeu, et au fond, elle lui disait, à sa manière, qu'il pouvait s'opposer, lui en payer un tout de suite et qu'elle ne le refuserait pas forcément. Mais elle avait envie de faire autre chose que se retrouver en tête à tête au tour d'un verre, dans l'immédiat. Pas après ça. Ne serait-ce que pour disparaitre dans la petite foule. Ne serait-ce que pour s'évader de ce qui la préoccupait et lui faire oublier l'incident de la tablette, de peur de sentir inévitablement son pouvoir déraper. Changer d'idée, qui, peut-être, lui permettre d'éviter une catastrophe flagrante.

Sujet: Re: Sky is red for blind eyes Ven 12 Sep - 0:19

Après une scène pareille, je tentais de détendre la jeune femme. J'allais jusqu'à lui proposer de prendre un verre afin de lui faire oublier ce qui venait de se passer, même si elle, c'était très bien défendu, chose qui avait attiré mon attention dans un premier temps.

- Merci, mais... J'ai déjà refusé un verre offert par le précédent. Pourquoi accepterai-je le vôtre?

- Parce que je vous traiterez plus correctement que ce... Type...

Jetant un coup d'œil à un des videurs qui me signala avoir bien viré l'énergumène de mon club. Celui-là ne reviendrait pas de sitôt dans mon club. Après un nouveau sourire je réalisais que l'inconnue face à moi semblait plutôt joueuse. En effet la jeune femme se pencha vers moi et instinctivement, je tournais la tête, afin de pouvoir mieux l'entendre.

- Faites-moi danser. Peut-être vous laisserai-je m'en offrir un après...

La main gauche appuyée sur le comptoir je lâchais un petit rire en entendant ça, ce n'était pas tous les jours qu'on m'offrait ce genre de proposition, habituellement mon aura, Zip où je ne sais quoi, faisait fuir les gens. Mais rarement on oser refuser le verre pour négocier une danse et enfin un verre.

Je fronçais le nez avant de tendre la main dans sa direction. J'aimais les gens avec du caractère et en cinq minutes elle venait de me prouver qu'elle en avait plus que la moitié de ma clientèle réunit. Alors je n'allais pas laisser une occasion pareille.

- Il va falloir que vous preniez ma main j'en ai bien peur. Il ne manquerait plus que je vous perde dans cette foule avant de vous avoir fait danser.

Le fait d'être le propriétaire de ce club avait certains avantages, le fait d'avoir la réputation d'un mauvais caractère en avait d'autre si bien que je ne du poussée personne pour me faire un chemin et me trouver une place pour danser avec ma cavalière. Je m'approchais afin de lui glisser quelques mots pendant que la musique devenait, de plus, en plus douce.

- J'ignore si je vous offrirais ce verre par contre.

C'est avec un grand sourire aux lèvres, que j'expliquais ça, bien évidemment, je blaguais et j'étais persuadée que la jeune femme le comprendrait, je ne revenais pas sur une proposition. J'avais des tonnes de défauts, mais ne pas tenir ma parole n'en faisait pas partie.

- Mon nom est Clyde et avec qui ai-je l'honneur de danser ?

Avec tout ça j'avais réalisé que je ne mettais pas présenter, même si j'étais plutôt connue dans l'enceinte du club, je ne préférais faire les choses dans l'ordre et je commençais donc par là.

Sujet: Re: Sky is red for blind eyes Lun 22 Sep - 15:24

Il s'entêtait. Non pas qu'elle avait refusé avec beaucoup de vigueur. Si on pouvait réellement appeler cela un refus quelconque. C'était plutôt une manière de se faire remarquer, involontairement de sa part. Et si elle ne se rendit pas immédiatement compte que ses réactions, au fond, ne faisaient qu'attiser un peu plus l'attention sur elle, elle s'y laissa rapidement prendre, comme une habituée de ce genre de jeu, comme une vraie, une pro, un peu farouche, mais pas tout à fait non plus, qui ne se laissait simplement pas approcher par le premier venu, ou qui avait besoin qu'on lui démontre plus qu'un contact trop répugnant, comme le précédent. Elle ne savait pas exactement ce qui différenciait celui-là. Ce petit quelque chose qui aurait dû l'effrayer, comme les autres, peut-être, et qui, plus que tout, l'attirait seulement davantage. Elle avait suivit son regard, pendant une seconde, vers la les agent de sécurité ou elle ne savait trop qui, glissant jusqu'à la porte menant vers l'air impur et pollué de l'extérieur de la grande ville qui ne dort jamais. Et finalement, elle avait sourit, doucement, sous le son de son rire. Il aurait très bien pu l'envoyer balader, la prendre pour elle ne savait trop qu'elle folle. Sauf qu'elle avait songé qu'on ne s'inquiétait pas qu'un inconnu l'importune en lui offrant un verre si on ne cherchait pas un minimum sa compagnie. Elle avait donc songé qu'il ne refuserait pas un petit pas de plus près avec elle, dans ce cas. Et parce qu'elle en avait envie, aussi. Son doux sourire ne s'était pas encore volatilisé lorsqu'elle glissa ses doigts dans la paume qu'il lui tendait.

Elle s'était laissée doucement entrainer à sa suite, non pas sans un certain amusement discret, lui emboitant le pas du sien, léger, sur la piste de danse. À croire que la foule elle-même fuyait inévitablement le regard de son cavalier du moment. À croire, en fait, qu'il faisait une si forte impression sur la plupart des gens qu'on choisissait de lui laisser entièrement libre place, de peur des représailles ou de quelque chose allant dans se sens. Ça ne lui dérangeait pas. À vrai dire, ça l'arrangeait. Ça l'arrangeait de ne pas se sentir oppresser par la foule de dos qui se collait d'un peu trop près au sien. De la foule d'odeur qui entrait dans sa bulle et qui la poussait à fuir aussi vite que possible pour ne pas trop se laisser envahir. Ça l'arrangeait d'être tombée sur lui plutôt que sur un de ces types dont personne ne se préoccupe vraiment. Lorsqu'il l'arrêta finalement sur la piste pour lui faire face dans un mouvement, elle émit un rire léger sous le commentaire singulier, mais de bonne guerre.

«Ça ne fait rien... Je m'en contenterai. » répondit-elle finalement d'un ton égal à la plaisanterie discrète, mais existante dans ses pensées.

Elle avait glissé ses mains à sa nuque, légère, se faisant le moins oppressante possible, se faisant d'agréable compagnie, à vrai dire, oubliant doucement la moindre catastrophe qui guettait chacun de ses gestes, chacun de ses pas. Comme quoi elle pouvait se mêler à la gens ordinaire, sans l'être non plus, et ne pas causer de drame éventuel. Un nouveau sourire de sa part alors qu'elle gravait son prénom dans son esprit sans vraiment s'en rendre compte, par automatisme. Elle s'était penchée plus en avant, comme une attirance, sans pour autant le toucher davantage, gardant malgré tout ses distances délicates.

«Je m'appelle Jodi. » avait-elle finalement souffler à son oreille, comme s'il s'agissait vraiment de quelque chose d'important alors que ça ne l'était pas. Pas pour elle, en tout cas. Ce n'était qu'un prénom.

«Peut-être est-ce moi, finalement, qui vous offrirez ce verre... » lâcha-t-elle doucement comme pour conclure sur la note que ça ne lui était pas désagréable, à elle, de se trouver près de lui, au contraire des regards qu'elle avait noté incertains qui coulaient dans son dos, de la distance respectable qu'on tenait inévitablement entre chacun et lui. Ce n'était pas elle, en vérité, qui attribuait cet effet. Seulement lui.

«À croire que vous faites peur à tout le monde... »

Sujet: Re: Sky is red for blind eyes Lun 22 Sep - 23:03

Je prenais rarement le temps d'inviter quelqu'un à danser, surtout que dans ce occasion ça ne venait pas de moi et de la jeune femme et je devais avouer que ça m'avait amusé, chose qui était rare aussi. Je tendis donc ma main à la jeune femme, j'étais joueur, et visiblement, l'inconnue l'était aussi.

Je l'entraînais donc sur la piste, et j'émis un sourire en coin en regardant les gens s'écartaient légèrement, ça faisait toujours son petit effet. Elle passa ses mains derrière ma nuque, pendant que les miennes étaient posées sur sa taille, à aucun moment elles ne s'aventurèrent ailleurs, j'avais peut-être mauvaise réputation à cause de mon caractère un peu spécial mais à aucun moment je ne cessais d'être un gentleman ou d'être irrespectueux. Je me permis même de blaguer au sujet du verre et sa réponse ne se fit pas attendre.

- Ça ne fait rien... Je m'en contenterai.

J'émis un nouveau sourire en coin, la jeune femme à la chevelure de feu était différente, et l'espace pour danser sans être collé à quelqu'un toutes les deux secondes était appréciable. Une forme volante captura mon attention Zip, ce dernier se diriger sur le bar, ou il ne tarda pas à slalomer entre les verres poser sur le comptoir. Il fallait bien qu'il s'occupe, je ne me faisais aucun souci pour lui, il avait aussi mauvais caractère que moi, et les gens le laissaient tranquille. Je pouvais donc danser sans m'en préoccuper, je ne tardais pas à me présenter attendant le prénom de la jeune inconnue.

- Je m'appelle Jodi.

J'émis un nouveau sourire plus discret cette fois en entendant la révélation de la jeune femme. On continua à danser et mon esprit ne vagabonda pas, j'étais là, calme et presque agréable chose qui était rare chez moi, j'étais plutôt le type turbulent ne tenant pas en place plus de cinq minutes, presque toujours irritées avec une centaine de répliques cynique et sarcastiques qui ne demandait qu'à être libéré, mais cette fois non.

- Peut-être est-ce moi, finalement, qui vous offrirez ce verre...

- Avec plaisir.

J'avais lâché ça sans vraiment réfléchir, mais en même temps, je n'avais pas besoin d'y réfléchir. J'étais impulsif, et je disais ou faisais souvent ce qui me passait par la tête ignorant les conséquences, ou alors je m'en fichais ce qui était vrai la plupart du temps.

- À croire que vous faites peur à tout le monde...

- J'ai mauvais caractère et ça à tendance à se savoir.

Pour avoir mauvais caractère, je l'avais, mais j'étais celui qui possédait un des meilleurs clubs, la meilleure sécurité, la meilleure musique et les meilleurs produits, je faisais tourner cette affaire comme un vrai chef d'orchestre. Alors oui, j'étais lunatique, impulsif, borné, persuadé de posséder bien plus de défauts que de qualité et j'ignorais encore à ce jour si j'étais quelqu'un de bien ou non.

- J'espère que ça ne vous inquiète pas ?

A vrai dire je ne l'espérais pas vraiment, je n'étais pas ce type qui se raccrochait à l'espoir de changer et de pouvoir devenir quelqu'un de meilleur, j'étais ce que j'étais persuadé que le changement était quelque chose qu'on ne voyait que dans les films. Mais j'étais curieux, à l'idée de savoir pour quoi elle avait voulu que je l'invite à danser, savait-elle qui j'étais, et voulais tester mes limites ? Se frotter au danger ? Ou encore un pari ayant mal tourné pour Jodi.

Sujet: Re: Sky is red for blind eyes Dim 19 Oct - 0:50

Elle avait risquée de tomber sur un quelconque type du même genre que le précédent, en proposant de danser. Sans doute avait-elle pressentie qu'elle pouvait parfaitement lui faire confiance, sans forcément le lui dire, sans forcément lui en parler. Vraiment, elle ne cherchait rien de plus qu'un léger divertissement en agréable compagnie. Rien de plus. Et sans trop s'en rendre compte au départ, elle était tombée sur la bonne personne pour s'arracher à son ennui. Elle était, sans trop en avoir conscience, tombée sur la bonne personne pour fuir la population étouffante qui l'oppressait, pour se détacher, pour se libérer de leur présence physique, même si elle sentait encore leur regard sur son dos. Peut-être trouvaient-ils cela étrange. Peut-être que son danseur du moment n'en avait pas l'habitude et que le regard public était plus curieux que méfiant, finalement. Ses doigts n'avaient pas glissés non plus, s'obstinant à demeurer enlacé les uns aux autres, en frôlant simplement un peu de sa chevelure, un peu de sa peau, sans plus, légèrement.

Elle s'était adressée à lui, sans vraiment chercher à provoquer une réaction quelconque chez lui, de prime abord. Mais il avait réagit rapidement, du tac au tac, sous une impulsion toute naturelle de toute évidence, chez lui. Elle laissa échappé un rire spontané sous la réponse qu'il lui lâcha. Mauvais caractère? Elle n'aurait sans doute pas dit la chose ainsi. Il lui semblait jusqu'à maintenant avoir tout sauf un aussi mauvais caractère qu'il prétendait avoir. Peut-être se sous-estimait-il plus que de raison. Ou était-ce la méfiance pour l'humanité. Chacun réagissant de façon toujours un peu différente devant l'univers en opposition qui tentait de les anéantir, humains, êtres vivants. S'il avait un mauvais caractère, donc? Il ne lui en avait pourtant pas mimer l'ombre, ni le maigre indice qui lui aurait laisser, à elle, une impression plus ou moins agréable, au point de la faire reculer, de la faire fuir. S'il disait l'être, il ne se le montrait étonnement pas. Pas à son avis. Elle avait continué de sourire doucement, se contentant de ne pas chercher à répondre davantage à cette révélation caractérielle. Elle? Elle n'était ni mauvaise ni vraiment bien non plus. Elle s'adaptait. Elle s'adaptait et collait à chacun, par réflexe, par habitude. Peut-être ne serait-ce que pour fuir quelques conflits.

Haussement des épaules. Elle paru faire mine de réfléchir, un instant, s'étant déjà faite une idée, ne serait-ce que pour provoquer une réaction quelconque, pour faire suite au sentiment étonnement joueur qui se dégageait en ce soir.

«Pas du tout.» avait-elle simplement fini par souffler, légèrement, sans insister à ce sujet. Elle s'était contentée d'un sourire doux, sans rien ajouter de plus, savourant simplement la sensation de quelques pas agréablement mener en bonne compagnie, mauvais caractère ou pas, finalement. Ça lui importait trop peu pour qu'elle prenne la peine de s'arrêter sur ce détail qui ne lui faisait, en vérité, ni froid ni chaud.

«Merci pour cette danse, Clyde.»

Elle était étonnement ou pas particulièrement sincèrement. Sincère et ravie, comme celle qui parvient à échapper de justesse à un souper qu'elle ne souhaitait pas au départ. Un coup d'oeil vers la table de son amie qui n'était pas tant que ça son amie lui confirma le résultat positif: elle était partie et les avait planté là, pour son propre bonheur.

Sujet: Re: Sky is red for blind eyes