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 Tanquam aegri somnia

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Tanquam aegri somnia  Vide
MessageSujet: Tanquam aegri somnia    Tanquam aegri somnia  Icon_minitimeDim 19 Juin - 15:11


Comme les rêves d'un malade




La différence qui régissait sa vie, celle entre la normalité et la bizarrerie, qui brimait tout le symbole de la liberté à ses yeux, qui le forçait à rester cloitrer entre ces quatre mur d’un blanc quasi aveuglant au petit matin, lorsqu’il ouvrait les yeux pour la première fois de la journée sur cet endroit qui sentait bon l’aseptisé. Mais pas ce matin. Tout était compliqué. Beaucoup plus compliqué. Certains disaient qu’il entrait en classe par cette réaction dans laquelle plus rien ne semblait exister autour de lui. D’autres disaient qu’il était seulement un peu dérangeant, que ça se replacerait avec le temps, en vieillissant probablement. Les pires, quant à eux, réprimaient que la folie ne se guérissait pas, que c’était une forme de cicatrice à l’âme que l’on garde éternellement. Que jamais il ne sortirait, même s’il faisait des efforts. Une condamnation à vie pour un crime dont il n’était que la victime. Mais en s’éveillant, quelque chose semblait s’être cassé dans son regard lorsqu’il le posa autour de lui pour ne constater qu’une chose… Il n’y avait plus de réalité. Ce qu’il ne savait pas encore, c’était qu’en usant de son pouvoir sur plus grande échelle, involontairement, certes, mais tout de même, il avait entrain quelqu’un dans son enfer, à la limite du vrai et du faux. Et les rêves avaient parfois l’air bien plus vrai que le réel lui-même…

Le lieu était un peu sombre. Une odeur humide se dégageait dans l’air, étouffante, envahissante. Une lueur bleutée était le seul éclairage présent. La pièce fermée ne possédait aucune porte : sa seule issue était cette fenêtre à barreaux dorés, d’où l’on pouvait apercevoir un soleil noir, un soleil mourant. Ce n’était pas la première fois que Stas faisait face à ce rêve, mais comme toujours, il ne s’y sentait pas à l’aise. On pouvait entendre le grincement des tuyaux de métal et les rires des autres patients, à l’étage. La peur rongeait ses entrailles à cet instant précis. Lorsqu’enfin il posa ses iris couleur du ciel sur l’autre homme, dans la pièce, il porta une main à sa bouche pour étouffer un cri de surprise, ouvrant de grands yeux ronds, comme s’il s’était attendu à tout sauf à ça. Un son au plafond, comme un grattement agressant l’obligea à reporter son attention sur le décor dans lequel il ne se trouvait, pour une fois, pas seul. Un peu d’eau gouttait doucement, entre une fissure au dessus de lui, de laquelle s’échappa tout de même une minuscule gouttelette lipide qui vint atterrir en silence sur sa joue.

« Vous ne devriez pas être ici… » murmura-t-il d’une voix détonnant étrangement avec celle habituelle, bien que la douceur la peignait sans difficulté, il semblait inquiet. Ce monde était le sien et il s’était toujours refuser de le partager. S’il l’avait fait, ce n’était qu’un accident. Un simple accident sur lequel il n’avait pas eut le contrôle. Et l’autre n’avait tout simplement pas eut de chance de se trouver là, au mauvais endroit au mauvais moment, car maintenant prisonnier d’un esprit à l’imagination particulièrement… fertile.

Il reporta enfin son attention sur l’homme pour lui faire remarquer, en indiquant le sol sur lequel ils se trouvaient tous les deux la perspective de se retrouver très vite inondé. En effet, ce rêve là ne faisait que représenter l’une des plus grandes peurs du garçon : l’eau, la noyade. Ce n’était pas une perspective particulièrement rassurante, mais c’était là tout de même et il se devant de faire avec. En effet, le jeune Russe pataugeait déjà nus pieds dans une légère laque d’eau qui ne semblait pas encore le rebuter, même s’il savait parfaitement à quoi s’attendre avec elle, sachant aussi parfaitement comment se terminait généralement le rêve. S’il était mutant, il ne savait pas encore qu’il pouvait parfaitement avoir un contrôle sur la fin. Pour lui, il le vivait, tout simplement, parce que c’était normal. Il fallait dire aussi qu’il manquait sérieusement de contrôle sur son don, ne considérant même pas la chose comme tel, ne se considérant pas vraiment encore comme un mutant, mais bien juste comme un peu différent, un peu étrange avec des capacités qui ne ressemblaient à rien d’autre.

« Ne mourrez pas. Les conséquences seraient désastreuses. »

Le mystère qui retombait lourdement de sa personne, comme une pierre lancée à la mer, il cherchait tant bien que mal à faire comprendre le danger dans lequel il se trouvait, celui de se retrouver dans un rêve sur lequel le marionnettiste n’avait pas le moindre contrôle. Il ne l’invitait pas à décliner son identité. Il lui demandait seulement de ne pas périr entre ses mains. Pas ici, pas maintenant. Le jeune Russe secoua la tête, comme s’il avait cherché à récupérer ses esprits, comme pour se convaincre qu’il n’y avait personne d’autre que lui, mais lorsqu’il posa de nouveau les yeux sur lui, il dû bien se résoudre à y croire, à s’y résigner.

« Comment… comment êtes-vous arrivez là ? Il n’y a qu’une personne qui peut entrer ici ! »

Qui ? Il faisait allusion à Jean, bien sûr, pour qui il avait offert l’occasion de partager ces rêves de douceur. Rêves dans lesquels de toute évidence ils ne se trouvaient absolument pas. Mais personne ne participait jamais avec lui. C’était bien la première fois qu’il rencontrait quelqu’un… et plus particulièrement dans celui-ci…


En réalité, le cœur de Stas se tenait simplement debout dans la pièce, dans une immobilité presque trop absurde, comme s’il n’avait été rien de plus qu’une statue de marbre ou de pierre. Il ne voyait pas la porte derrière lui, ni les murs blancs qui l’entourait. Il n’avait conscience que d’une chose : que ce type dans la même pièce que lui était aussi prisonnier que sa personne, à présent.

Spoiler:
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Tanquam aegri somnia  Vide
MessageSujet: Re: Tanquam aegri somnia    Tanquam aegri somnia  Icon_minitimeMer 22 Juin - 11:09


(C'est pas grave, on pourra, comme tu le dis, éventuellement placer cette idée dans un autre rêve ou bien dans la continuité de celui-ci lorsqu'on passera d'une porte à l'autre (un peu comme si chaque porte enfermait un autre rêve) ou plutôt, dans ce cas-ci, d'une fenêtre à une autre ou bien d'une fenêtre à je ne sais quoi. Au fait, juste pour toi, mon 300ième message.)

On l'avait amené à l'hôpital tôt dans la matinée. Il était moins mal en point qu'on pourrait le croire, mais quand même dans un état pas si agréable. Quelques minutes plus tard, il avait eu quelques points de suture et les saignements avaient été stoppés, il était hors de danger. Heureusement pour lui, il n'avait pas de graves blessures, mais plutôt de celles qui sont en grande partie superficielles. Mais il devait se reposer et, sûrement par manque de place et qu'on voulait vraiment le placer dans une chambre, c'était pour cela qu'on l'avait placé dans la même que déjà occupait un autre patient: Stas Mikhaïlovitch. Ce dernier ne s'était pas rendu compte qu'il avait à présent un colocataire puisqu'il était en train de dormir. Ouvrant les yeux tranquillement, Robert se demanda où il était et pourquoi il avait mal ainsi dans certains muscles et pourquoi sa tête lui tournait quelque peu comme elle le faisait si bien. Il aurait bien voulu se lever, il voulait se lever, mais il n'eut pas assez de force ou plutôt quelque chose l'en empêchait. Et il fallait dire que lorsque la vision est trouble ce n'est pas bon signe. Mais pourquoi se sentait-il ainsi aussi magané? La dernière fois où il s'était sentit comme ça, c'était par le passé lorsqu'il s'était retrouvé dans une pièce comme celle-ci et sous l'emprise de cette amie la morphine, cette amie aux effets un peu trop calmants.

*Eh bien, je dois encore en avoir prit plein la figure alors.*, pensa-t-il avec amusement

Il essayait de rester le plus conscient qu'il le pouvait, mais plus il se battait, plus il s'épuisait et plus il se sentait sombrer de plus en plus proche de là où Morphée l'attendait et l'appelait si intensément. Il se sentait prit au piège et il se sentait comme la souris coincé entre deux murs avec aucune autre échappatoire que de se battre contre le chat qui lui faisait face ou bien de se laisser manger sans rien tenter. Il décida donc de continuer à se battre, il alla même à essayer de se lever, mais il ne put réussir qu'à se redresser de quelques centimètres. C'en était fini de lui, il n'avait pas été assez fort. Le chat-sommeil allait le dévorer tout cru et il ne pouvait plus rien faire. Il imaginait très bien le marchand de sable lui souriant de son sourire si confiant.

*Adieu monde cruel.*, pensa-t-il avec amusement et un semblant de sourire sur le visage trop épuisé pour sourire vraiment

Pourtant, la réalité n'était pas exactement ce qu'elle était et la vérité se trouvait ailleurs, elle se trouvait dans le lit d'à côté du sien où se trouvait l'autre jeune homme au pouvoir plus que fascinant. Certes, la morphine était vraiment présente dans son corps et affectait la majorité de ses capacités physiques, mais concernant ses capacités d'éveil c'était son voisin de chambre qui en avait la maîtrise. Et, pour l'heure, c'était dans le sommeil et plus précisément le monde du rêve qu'il s'était vu entraîné sans le savoir... Tout était noir autour de lui. Il ne savait pas s'il était debout, couché, assit, à genoux, accroupit, dans les airs ou n'importe quel autre état dans lequel un corps peut se trouver. Non, tout était si sombre autour de lui, comme si l'ébène de la nuit l'avait envoyé valser dans un trou noir. Oui, exactement, il se sentait comme s'il était dans un trou noir si, bien sûr, par là cela voulait aussi dire qu'il ne ressentait rien, qu'il ne sentait rien ni son corps, ni lui-même... il n'y avait que ses pensées ou plutôt son instinct de survie qui vivait et qui prouvait qu'il était là, qu'il existait encore une partie minime de lui. Mais où était-il tombé? Par quel sort, par quelle formule magique s'était-il retrouvé nulle part? Tout ça était d'une folie sans précédent pour lui et il ressentait l'appel fort de celle-ci. Et puis, soudain...

''Ouch.'', dit-il

Il était de retour dans la chambre d'hôpital. Il reconnaissait les murs et le plafond blanc ainsi que son lit... et c'était tout qui était méconnaissable dans sa mémoire. Une main sur sa tête, une autre sur son torse, la première sur une jambe, la deuxième sur le bras de l'autre; il se sentait complet. Si le ''ouch'' qu'il avait dit, c'était plus un ''ouch'' de surprise qu'autre chose. Ses blessures n'étaient plus, comme si cela n'avait été qu'un... mauvais rêve. Se relevant complètement, s'assoyant sur le côté du lit avec les pieds touchant par terre, il dû faire face à une autre réalité présente; tout n'était en fait pas blanc, mais d'un bleuté foncé. S'il avait cru au départ que tout était blanc, c'était bien parce que c'était le dernier souvenir qu'il avait de la pièce. Là, maintenant, c'était comme si on lui avait imposé de voir ainsi l'endroit. Tournant la tête à gauche et à droite, il put plus ou moins constater tout ce qui l'entourait. Il y avait une fenêtre aux barreaux dorés avec au dehors un soleil des plus bizarre comme il n'en avait jamais vu avant; un soleil des plus noir. Son cerveau lui envoya deux messages. Un, il venait de se réveiller d'un sommeil bizarre. Deux, ce qu'il avait cru être la réalité ne l'était vraiment pas, c'était un rêve et ce qu'il voyait maintenant, c'était du réel en béton armé. Pourtant, son instinct lui dictait de se méfier et son coeur avait l'air... bousculé.


*Depuis combien de temps suis-je endormi? Que s'est-il passé?... Oh, il pleut du plafond. Il pleut du plafond?*, se dit-il en se questionnant drôlement sur le plafond bizarre

Est-ce qu'il y avait des occupants au-dessus qui avait oublié de fermer l'eau d'un robinet quelconque? Et si c'était le cas, se trouvait-il vraiment dans un hôpital? Peut-être se trouvait-il dans un bunker spécial qui l'avait protégé d'une catastrophe quelconque et comme l'entrée avait été condamnée pour une protection plus élevée, il ne restait plus que la fenêtre aux barreaux spéciaux pour avoir une vue sur l'extérieur. Les goutes continuaient de s'écouler lentement autour de lui.
« Vous ne devriez pas être ici… » Une voix, un murmure. Était-ce sa conscience ou bien une force surnaturelle qui lui avait parlée? Non, c'était le garçon qui se trouvait face à lui et qu'il n'avait pas encore vu. Il fallait dire que dans la sombre ambiance qu'il régnait, il n'avait pas trop fait attention à autre chose à la fenêtre, à l'extérieur, au plafond et à là où il avait cru se trouvait une place. On venait de lui dire qu'il n'aurait pas dû être ici? Mais où aurait-il pu être ailleurs qu'ici? Est-ce que lui avait les réponses qui lui manquait? Peut-être, peut-être pas, mais il avait l'air d'en connaître plus que lui sur la situation présente. Robert se leva donc avec encore l'impression d'être blessé, mais qui s'effaça aussitôt qu'il fut complètement debout, et commença à marcher vers l'inconnu. Il avait des questions pour celui-ci et il voulait des réponses, au moins au minimum, une seule. Pourtant, lorsqu'il fut en face de lui, il ressentit une impression de crainte. Il savait que ce n'était pas la sienne propre, mais elle devenait peu à peu puissante. Assez, pour le mettre à cran. Il se demanda bien pourquoi et il crut comprendre pourquoi lorsque son interlocuteur lui fit signe de regarder le plancher. À ses pieds se trouvait une flaque d'eau.

*Mais... mais... il y a à peine deux secondes, il n'y avait que quelques gouttes et là c'est rendu une flaque.*, pensa-t-il étonné de cette constatation qui n'augurait rien de bon

Autre chose vint frapper l'esprit de Robert, une autre constatation; il était habillé de la tête aux pieds. Il n'était plus vêtu que de la chemise d'hôpital, mais bien de ses vêtement habituels. Il avait même aux pieds de vieilles chaussures de sport... qu'il avait brisées l'an d'avant. Cela n'avait pas de sens. Avait-il réussi à trouver une autre paire identique ou bien avait-il juste rêvé le moment où il les avait magané? Quelque chose ne tournait pas rond ici. C'était soit lui, soit l'endroit, soit autre chose dont il n'arrivait pas encore à savoir quoi.
« Ne mourrez pas. Les conséquences seraient désastreuses. » Mourir? Conséquences désastreuses? Mais qu'est-ce qu'il lui disait celui-là? Allait-il bien, était-il souffrant? Pourquoi soudain la mort l'attendait là assisse derrière lui dans son lit ou bien devant lui dans l'ombre du garçon qui lui faisait face? Et s'il mourait, pourquoi y aurait-il des conséquences désastreuses? Cela voulait-il dire qu'il irait en enfer s'il mourrait ici, là maintenant, en cet instant? Certes, il ne connaissait pas la Bible par coeur et n'avait pas été très attentif aux sermons des prêtres et autres religieux possibles, mais il lui semblait que c'était en se suicidant qu'il serait damné pour l'éternité, pas pour s'il mourait sur le coup. Il fallait qu'il parle, qui le questionne lui le supposé résident de l'endroit. « Comment… comment êtes-vous arrivez là ? Il n’y a qu’une personne qui peut entrer ici ! » Eh bien, eh bien, il n'y allait pas de main morte celui-là. Au début, il l'avertissait, ensuite il le prévenait et maintenant il le questionnait, ce serait quoi après? L'ambiance commençait à devenir de plus en plus pesante et l'eau qui montait rapidement n'aidait absolument en rien. Que pouvait-il répondre au garçon? Il venait à peine de se réveiller d'un sommeil long comme il n'en savait pas la durée et il devait savoir ce qu'il faisait là. Si seulement il avait le droit à du temps, il pourrait sûrement se souvenir, mais celui qui lui faisait face n'avait pas l'air de vouloir attendre avec lui le train pour le chemin de ses souvenirs.

''Pour tout vous dire, je ne sais pas ce que je fais ici ni comment je suis arrivé ici. J'aurais pensé que vous, vous auriez pu me le dire, mais vous avez l'air de ne pas en avoir la moindre idée. Et cette fameuse personne qui peut entrer ici, où est-elle donc? Va-t-elle revenir bientôt? Peut-être que cette personne est celle qui possède les réponses à nos questions.'', répondit-il

Robert tourna à nouveau la tête autour de lu comme à la recherche d'une réponse qu'il n'aurait pas remarquée, mais nada, rien du tout. Il n'y avait que son lit qui était complètement perdu et dont le matelas avait l'air d'être devenu comme pourri. Tout ici lui paraissait de plus en plus étrange. Si c'était bel est bien la réalité, eh bien, il aimait bien mieux celle qu'il avait imaginé. Une question vint germer dans son esprit à cet instant précis: son pouvoir, le possédait-il encore ou bien si cela n'avait été que son imagination des rêves de Morphée? Était-il, finalement, juste un simple humain rêveur de cieux conquis et de vent déchaînés? Hmmm... Une autre perspective vint le frapper; il ne connaissait pas le nom de son interlocuteur et ne s'était pas du tout présenter.


*Quelle classe dont je fais preuve, c'est mes parents qui en seraient gênés.*, pensa-t-il

''Au fait, moi c'est Robert.'', dit-il en tendant une main de salutation envers Stas
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Tanquam aegri somnia  Vide
MessageSujet: Re: Tanquam aegri somnia    Tanquam aegri somnia  Icon_minitimeVen 24 Juin - 19:54


Stas dans son malaise évident avait passé toute les secondes qui avaient suivis ses quelques maigres paroles à le détailler lui de la tête aux pieds, comme s’il espérait ainsi trouver une réponse à sa question : comment était-ce possible ? On ne venait jamais dans son monde imaginaire, parfois doux, parfois cauchemardesque. Non, personne ne se pointait jamais le bout du nez ici. Du moins jamais volontairement. Alors peut-être devait-il en conclure qu’il était lui-même la cause de sa présence ici ? Ou alors il subissait littéralement une expérience scientifique sur laquelle il n’avait pas conscience et aucun contrôle. Camille tentait de le rendre plus cinglé qu’il ne l’était déjà, ah ! Enfin… même si la première option était probablement la plus logique, il ne pouvait s’empêcher de sourire en pensant à la seconde, comme si ça l’amusait réellement, comme un gamin qui aurait déjà rêver d’être astronaute et de rencontrer des aliens, des vrais, dans les BD qu’on lui lisait, dont il regardait les images avec un plaisir non contenu. Imagination trop productive ou réalité pure et simple ? Il ne se posait même pas la question. Faire la différence et ça et ça, ce n’était pas pour lui. Déjà que prendre pied dans sa propre existence semblait pour lui être à l’image d’une musique céleste et impossible à jouer. L’homme semblait un peu confus, pour tout dire. Rien de bien étonnant là dedans, me direz-vous. Il semblait incapable, même, de situer l’endroit dans lequel il se trouvait. Stas n’oserait d’ailleurs pour rien au monde lui déclarer qu’il s’agissait d’un monde totalement imaginaire dont on ne pouvait sortir tant et aussi longtemps que son inconscient ne l’avait pas décidé. Point positif : son inconscient n’était jamais violent, ou si peu. Point négatif : il n’en faisait qu’à sa tête. Donc même s’il pensait que ce rêve-ci, qu’il avait vécu et revécu à maintes reprises se termines de façon plus ou moins dramatique, il n’était jamais certain de ce qui s’en déciderait s’il y avait la moindre chose pour venir interférer. Or, l’interférence était cet homme qu’il n’avait jamais vu de sa vie, qui apparaissait, comme ça, dans son rêve, sans qu’il ne l’ait pensé ni imaginé. Il avait donc conclu qu’il ne provenait pas de lui et qu’il était probablement tout ce qu’il y avait de plus réel. S’il avait cru bon, en agissant dans ce sens, de le prévenir, il ne lui avait pas dit que mourir dans un rêve entrainait le coma réel, l’ayant déjà vécu par le passé. Voyez-vous, un rêve, c’est quelque chose qu’on vit, qu’on sent, qu’on entend et dont on garde plus ou moins souvenir, tout dépendant de son intensité. Les rêves que produisait Stas laissaient une trace profonde dans la conscience de gens, ainsi que dans la sienne, comme s’il ne s’agissait plus du rêve mais de quelque chose qui aurait pu exister en vrai. Même s’il s’agissait du plus absurde des rêves. C’est pourquoi il avait perdu le cap. C’est pourquoi il ne parvenait plus à distinguer le réel de l’irréel. On ne pouvait pas lui en vouloir, mais parfois, le rêve était bien plus vrai que n’importe quoi d’autre. Il n’avait jamais pensé pouvoir posséder la capacité d’impliquer d’autre gens dans cette folie monstrueuse qu’il vivait au quotidien. Et s’il croyait que l’homme dans la pièce noire était réel, il craignait influencer son sens de la réalité de façon involontaire, incontrôlée et plus qu’improbable.

Lorsque l’homme avait enfin remarqué sa présence, il ne souriait plus, comme absorbé qu’il était pas la contemplation de sa personne, se demandant s’il allait réellement voir ce rêve se bouleverser pour si peu ou si, justement, rien, absolument rien ne changerait. Parce qu’il était pour lui particulièrement difficile d’arrêter un rêve brusquement, au risque de se créer une crise de panique au réveille du rêveur. Il pouvait toutefois enligner le vécu présent vers quelque chose de différent, jusqu’à ce que sa conscience, elle, ne se réveille d’elle-même et qu’ils puissent enfin sortir indemne de son monde imaginaire. Il suivait le moindre de ses mouvements, comme une incertitude, alors qu’il s’approchait de lui, pour comprendre que quelque chose, enfin. La raison pour laquelle il avait toujours réussi à partager ce calme, à faire taire les voix pour Jean, c’était parce qu’il se sentait ainsi. La crainte qu’il ressentait en cet instant, il se rendait compte qu’il parvenait aussi à la partager avec l’individu avec lequel il rêvait.

Le jeune Russe se contentait de garder un silence absolu sur se qu’il se produisait, confus et fasciné à la fois, un mélange absurde entre deux sentiments qui entraient inévitablement en contradiction l’un avec l’autre. Il se contentait d’écouter l’eau gouter, sentir la froideur sur sa peau comme s’il n’y avait rien de plus vrai que ça. Et surtout, de voir l’obscurité l’entourer, pour accentuer l’effet de crainte qui le consumait lentement. Enfin, contre toute attente, contre tout ce à quoi il avait aspiré, la voix de l’autre s’éleva comme un mirage à son regard pour finalement lui faire découvrir des mots qu’il connaissait bien. Le jeune homme se contenta toutefois de lui répondre en secoua la tête négativement, signifiant qu’il n’y aurait personne. Personne ne viendrait ici, car personne ne pouvait entrer lorsqu’un rêve était lancé… Enfin, du moins était-ce ce qu’il croyait, ne s’imaginant pas les capacités de certains mutants en particulier. Disons qu’il n’était encore qu’en mode d’exploration de ce don un peu hors du commun des mortels. Si Stas pouvait répondre à ses questions, toutefois, c’était une toute autre histoire. Certes, il pouvait toujours essayer, mais garantir leur véracité ? Certainement pas.

« Je… peux répondre à certaines choses. À d’autres, non… »

Stas avait cette étrange capacité, qui ne faisait pas partie de son don, qui était tout simplement naturel chez lui, à s’entourer d’un mystère opaque. Il était difficile de savoir ce qu’il savait et ce qu’il pensait par un regard. Avec lui, il fallait creuser. Il ne parlait jamais pour ne rien dire et ce qu’il disait cachait continuellement des sous-entendus qu’il ne dévoilait pas, qu’il fallait deviner et repérer. Il ne s’en rendait pas vraiment compte, ce n’était pas non plus comme s’il le faisait exprès. C’était tout simplement dans la nature même de sa personne, une caractéristique qui le rendait unique, qui le différenciait davantage, sans même qu’il ne s’en rende vraiment compte. Par réflexe, donc, il observa la main que l’autre lui tendait, généreusement ou par unique politesse, d’ailleurs, comme s’il ne voyait pas une main, mais la tête d’un serpent tendu et prêt à mordre à la moindre tentative d’approche de sa part. Malgré tout, il tendit la main à son tour pour la glisser doucement, bien que méfiante, dans celle de Robert puisqu’il disait s’appeler ainsi. Il ne lui avait pas demandé son identité en échange. Est-ce que cela signifiait qu’il s’en fichait ou qu’il ne voulait pas la connaître ? Ou alors était-ce littéralement un piège dans lequel il était à deux doigts de plonger la tête la première ? Légèrement douteux, il ne se prononça pas sur son identité, la gardant pour lui, comme s’il avait un peu craint de la perdre et murmura un unique : « Enchanté. » un peu perdu, doux, sans le moindre reproche ou le moindre ton de haine. Naturel. Existant parce qu’il en valait la peine, du moins pour lui faire comprendre qu’il était réellement ravis de ne pas être seul à vivre tout ça.

Il dû toutefois bien rapidement lâcha sa main, dans un geste brusque et inattendu, tirant violemment sur son bras pour la récupérer lorsque le plafond craqua de plus belle et, au lieu de ne déverser que quelques gouttes comme il le faisait depuis un moment déjà, un flot d’eau glacial et continue se rependait à leur pieds, léchant leur oreilles, chatouillant bientôt leu cheville. Stas ne pu s’empêcher de lever une paire d’yeux inquiets au plafond, scrutant la fissure de ses iris d’un bleu cobalt dans la nuit.

« Me faites-vous confiance ? » murmura-t-il sur une voix brisée par l’inquiétude qui le rongeait, qui grignotait ses entrailles comme la peste l’aurait fait pour sa vie. C’était une question qu’on ne posait généralement pas. Une question que lui ne posait jamais, du moins et dont il ne s’était jamais imaginer le demander.

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Tanquam aegri somnia  Vide
MessageSujet: Re: Tanquam aegri somnia    Tanquam aegri somnia  Icon_minitimeMar 5 Juil - 19:46


(Stas, juste pour toi, parce que t'es super et que tu m'as offert mon premier topic rp sur le forum, juste pour toi voici mon 1000ième :x003: . Désolé du retardé)

Quelque chose, au fond de lui, lui disait empressement de s'en aller de l'endroit rapidement sans quoi ça terminerait mal pour lui. Pour l'heure, la situation n'avait pas l'air si mauvaise que ça. Bon, l'eau continuait de monter plus vite qu'il ne le voyait, le pensait, le croyait et il pouvait peut-être sûrement commencer à paniquer si cela continuait ainsi, mais quelque chose en lui lui disait de continuer de croire que l'impossible, n'importe quoi de fou qu'il n'aurait pas encore imaginé, était encore possible. « Je… peux répondre à certaines choses. À d’autres, non… » Ça, c'était une réponse intéressante, mais qui n'apportait aucune précision sur rien du tout. Le garçon qui lui faisait face attendait-il qu'il le questionne à nouveau sur des sujets, des directions plus précis? Pourtant, n'avait-il pas été très clair dans ses questionnements? Il le croyait, mais ce ne devait peut-être pas être le cas pour son interlocuteur. Le monde dans lequel il s'était réveillé était-il devenu aussi pointu dans le choix de ses mots, de ses questions? À cet instant-là, il se sentit un peu plus désemparé, un peu plus perdu. Il espérait que le dehors serait bien, que son inconscient avait eu raison de se réveiller. La crainte de ne plus être rien du tout, de ne plus pouvoir évoluer un tant soit peu convenablement dans l'univers qu'il connaîtrait, il l'espérait, bientôt était bien là au creux de son ventre.

*Lene, j'aimerais beaucoup que tu sois là, tu me manques.*, se dit-il

Encore une fois, quelque chose dans sa tête lui dit qu'il avait peut-être imaginé cette autre vision du monde qu'il avait dû rêver. N'y avait-il donc rien de réel, même pas une once de réalité dans ce qu'il avait cru être sa, la vraie ''réalité''? L'envie de pleurer un coup d'avoir tout perdu, d'avoir tout perdu qui lui avait semble-t-il permis d'être celui qu'il croyait être ou imaginait être, était là aussi. Le flot, le mélange des émotions, des sentiments qui l'habitait n'était absolument pas positif. Enfin, Robert venait tout juste de se présenter au jeune homme qu'il venait tout juste de rencontrer. Il lui avait tendu la main et il aurait cru qu'il en aurait fait de même, mais non. Ainsi, la main levée et tendu face à celui qu'il lui faisait face, il avait l'impression d'avoir l'air plutôt idiot comme la fois où il avait levé la main dans les airs pour qu'on lui fasses un ''fais-moi-en cinq'' et était resté ainsi cinq secondes sans que rien ne se passe, cinq secondes avant qu'il ne s'en rende compte qu'il valait mieux laisser tombé, cinq secondes avant qu'il ne baisse la main. Avait-il été trop brusque pour l'autre, trop rapide? Peut-être, peut-être pas. Il avait cru que non et il espérait bien qu'il avait été tout à fait correct et poli. Peut-être l'autre n'était-il juste pas d'humeur, qui pouvait bien le dire à part lui. Et, soudain, il sentit une main serrer la sienne. C'est un peu surprit, sans le montrer, qu'il en fut réjoui. Apparemment, il avait été correct. Peut-être avait-il passé comme un test, une évaluation très très rapide pour savoir si c'était bien ou pas de le faire. Peut-être que dans ce monde-ci, cela avait été interdit qui sait.
« Enchanté. » Avait-il bien entendu, il venait de recevoir un ''enchanté''? Eh bien, ce monde avait dû quand même gardé une petite saveur de ce qu'il croyait être le monde en général de ce qu'il avait cru rêver et peut-être connu. Mais contrairement au temps que cela prit pour que l'inconnu daigne la peine de lui rendre sa salutation, ce dernier retira son membre si vite, si brusque qu'il en fut surprit. Pourquoi une telle réaction? Qu'est-ce qui se passait pour qu'il réagisse ainsi? Avait-il fait quelque chose qui n'était pas correct, qui ne convenant pas?

*Ce monde est vraiment bizarre pour moi... oh, mais m***e...*, pensa-t-il

Aussitôt qu'il avait entendu le craquement du plafond, il n'avait pas pu s'empêcher d'arrêter le fil de ses pensées présentes pour penser un gros mot, mais surtout de reculer rapidement où il se sentit comme tirer en arrière par une force invisible, peut-être un ange gardien qui avait bien daigné resté encore à ses côtés. Et dans ce monde nouveau, il eut vraiment l'impression qu'il aurait bien besoin de lui. Par contre, il tomba par terre sur son derrière et ce dans l'eau qui avait monté bien plus d'un cran qu'auparavant surtout avec toute cette eau qui avait provoqué l'effondrement d'un bout de plafond. De l'eau, il en avait maintenant partout sur lui, mais il s'en fichait quelque peu, il venait d'éviter de se faire inonder et surtout de recevoir sur la tête des morceaux du plafond qui ne lui aurait sûrement pas fait un grand bien. Se relevant rapidement, il se rapprocha à nouveau du garçon dont il ne connaissait pas encore le nom. Pour l'heure, puisque ne pouvant l'identifier autrement que par un surnom quelconque, il décida de l'appeler Inconnu. Oui, Inconnu serait son nom pour lui jusqu'à temps qu'il ait une quelconque autre information.
« Me faites-vous confiance ? » Que pouvait-il, que devait-il répondre? Il pouvait lui dire ''oui, non, je ne sais pas, vous êtes fou, bien sûr...'' et bien d'autres réponses, mais avait-il vraiment le choix? C'était son seul lien avec ce monde trop bizarre à son goût et la seule personne du moment qui pouvait peut-être savoir quoi faire. Mais bon, Robert n'était pas tellement de nature à se méfier, il préférait faire confiance et ce même au risque de graves conséquences à venir. Il le savait, s'il perdait confiance en les autres, il se perdrait à jamais et ce ne serait pas beau pour la suite. Il avait le goût de lui demander ''pourquoi devrais-je vous faire confiance?'', mais...

''Oui, je vous fait confiance.'', décida-t-il plutôt de répondre

Qu'allait-il bien leur arriver à eux deux? Allaient-ils enfin sortir de cet endroit où ils avaient l'air de prisonniers de guerre et s'en aller pour ce monde à l'extérieur dont il avait l'impression de ne rien connaître? Allaient-ils juste mourir comme ça, tout juste quelques minutes après qu'il se soit réveillé? Si ce devait être ça, il aurait préféré mourir dans son sommeil et dans le monde qu'il avait rêvé. Ce serait vraiment un coup tordu du destin s'il devait disparaître ainsi si tristement. Pourtant, si c'était son destin, il l'accepterait. Et s'il pouvait quand même aidé l'autre à s'en sortir, il le ferait très volontiers. Si c'était une vie contre une vie, il donnerait bien la sienne. Inconnu devait sûrement avoir encore des choses qui le retiennent à ce monde, à cette vie. Lui, il ne devait plus avoir grand chose.


*S'il le faut, il le faut. Je ne le connais pas, mais je ne le laisserait pas tomber.*, se dit-il
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Tanquam aegri somnia

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