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 Remember (When your dreams have ended)

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Remember (When your dreams have ended) Vide
MessageSujet: Remember (When your dreams have ended)   Remember (When your dreams have ended) Icon_minitimeJeu 7 Aoû - 17:56


Remember (When your dreams have ended)
Anya Volodine & Erik Lehnsherr




La foule se pressait autour d’Erik. Des familles, des écoliers, des couples ou des personnes solitaires comme lui. Les enfants cherchaient les soldats, ces héros de leur enfance qu’ils admiraient, les adultes guettaient des souvenirs qu’ils avaient enfouis au plus profond d’eux, se rappelaient la souffrance et la mort de ces années sombres.

Erik allait d’un pas lent, regardant du coin de l’œil les photos affichées au mur. Il n’en avait pas besoin pour se rappeler l’horreur des camps. Encore aujourd’hui, il se réveillait parfois la nuit, ruisselant de sueur, le cœur palpitant, l’écho d’une balle tirée, d’un corps qui s’écroule derrière lui, dans les oreilles. Il revoyait parfaitement les corps décharnés qu’il apercevait parfois à travers la fenêtre pendant que Shaw se servait de lui, expérimentait sur lui, cadavres ambulants aux yeux éteints. Ils n’étaient ni tout à fait vivants ni tout à fait morts. Il pouvait sentir encore la froideur des autres enfants qui se pressaient contre lui la nuit en quête d’un peu de chaleur.

En écoutant d’une oreille les conversations autour de lui, il se rendait compte que la plupart du public ne connaissait pas cela. La majorité étaient américains, ils n’avaient pas eu à subir la déportation. Ils n’avaient pas eu à se terrer la nuit dans un placard en entendant les soldats arriver, monter les étages de l’immeuble, ils n’avaient pas eu à espérer que les voix dures s’éloigneraient, qu’elles oublieraient qu’une famille vivaient là, que peut-être ils pourraient survivre contrairement aux millions d’autres juifs. Erik s’attendait à sentir la colère l’envahir, cette sensation si familière avec laquelle il avait grandi, avec laquelle il avait survécu. Mais il n’y eut qu’un grande vide en lui, un vide qui le surpris et le désempara, qui le pétrifia sur place.

Un moment, il crut redevenir cet enfant effrayé, tiré de force loin de ses parents.

Comme si l’encre le brûlait, il se massa l’avant-bras gauche, frottant sa paume contre ces chiffres qu’il connaissait par cœur, malgré les épaisseurs de vêtement qui les recouvraient.

Erik fronça des sourcils et cligna des yeux, refoulant des larmes. Il n’avait pas pleuré depuis longtemps, pas depuis des années, et il n’allait pas le faire en public ! Serrant les dents, Erik se redressa.

Il reprit sa marche, suivant le flot lent des visiteurs. A chaque pas, il avait l’impression que ses épaules s’allégeaient d’un poids qu’il ignorait qu’il avait porté jusque-là.

Spoiler:


Dernière édition par Erik Lehnsherr le Mar 30 Sep - 17:13, édité 1 fois
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Remember (When your dreams have ended) Vide
MessageSujet: Re: Remember (When your dreams have ended)   Remember (When your dreams have ended) Icon_minitimeJeu 14 Aoû - 16:56


Moi qui pensais que c’était fini, que plus personne ne voudrait jamais en parler. Le devoir de mémoire ? Quelle idiotie. Ma mémoire allait très bien, ce n’était pas la peine de remuer le passé. Si seulement je savais qui avait placardé ces affiches dans toute l’école, je lui ferais passer un mauvais quart d’heure. A chaque pas que je faisais, sur chaque espace d’affichage il y avait un tract ; Jusque sur la machine à café de la salle des professeurs ! Alors là, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase de ma patience. D’un geste agacé, je retirai l’énième feuille de papier relatant de cette exposition photo sur les camps de la dernière guerre. Je n’ai pas pour habitude de dire non à l’art, mais dans ce cas précis, ce n’était pas de l’art. C’était des raviveurs de souvenirs, et je n’avais aucune envie de voir ça encore une fois. Tandis que je prenais un café serré afin de me calmer, une voix résonnait dans ma tête :

"Je pense vraiment que tu devrais y aller, Anya. Cela pourrait te faire du bien, tu sais… !"

« Hors de ma tête, satané directeur ! » M’efforçais-je alors de penser, en anglais, histoire que Charles comprenne bien le message.

Il savait. Xavier savait à propos de mon passé, et il savait aussi que j’avais horreur que quiconque aille trifouiller dans mon crâne. De toute façon, mes pensées sont dans ma langue maternelle, et je doute que mon supérieur hiérarchique n’y comprenne quelque chose. Assez-t-il tout étant, il était hors de question que je me rende à cette stupide exposition.

Encore sur les nerfs, je m’efforçai de rester le plus calme possible face à des élèves qui semblaient épuisés, pour une raison qui m’était inconnue. Le rythme scolaire ? Peut-être. Mon cours théorique sur le pointillisme ? Cela ne devait pas aider. Je connaissais les goûts des étudiants pour la pratique, mais la théorie se doit d’être connue avant de prendre le pinceau. Tout cela m’avait calmée, et j’avais presque oublié cette histoire de photo… jusqu’à ce qu’un élève m’en parle. C’était un très bon élève, posé et sympathique ; Je ne pensais pas qu’il allait mettre sur le tapis le sujet qui hantait décidément ma matinée !

« Madame ! Vous êtes au courant pour la nouvelle expo photo en ville cette après-midi ?

- Oui. » Répondis-je non sans agacement, tout en rangeant mes affaires.

Ils avaient gagné. Ils pouvaient être fiers d’eux. J’étais devant l’établissement qui accueillait cette exposition. Il y avait beaucoup plus de visiteurs que je ne l’avais pensé ; Et vu la pitié dans leurs yeux, je doutais qu’ils aient connu tout cela. Ah, les Américains… Je ne les comprendrais jamais. Moi, je restais plantée là, sur le parvis, hésitant à entrer. Ne pouvant m’empêcher de trembloter, je grillais une cigarette, espérant que la nicotine me détendrait avant d’entrer, ce qui marchait un peu en fait. Écrasant mon mégot par terre d’un nonchalant geste du pied, je me décidais enfin à passer la porte, et à me mêler à la foule.

Vérifiant tout de même que personne ne pourrait toucher ma peau par mégarde, mes yeux parcourraient les instantanés accrochés çà et là. Les rails, les façades, tout était montré. Ils avaient été jusqu’à prendre des photos de ceux qui mourraient de faim, des cadavres entassés par dizaines dans la cour. Un four crématoire, dont le bruit incessant rythmait mes cauchemars et le souvenir de l’odeur qui s’en échappait me donnait la nausée, le dégoût. Rien que cette pensée faisait monter les larmes peu à peu, troublant mon regard d’habitude si blasé. Sans même m’en rendre compte, mon pouce parcourait la marque sur mon avant-bras, ces chiffres qui resteraient jusqu’à la fin de mes jours. C’était un stupide réflexe, même si je pouvais sentir la forme de ces nombres à travers mes gants. Quand je relevais la tête pour voir si personne ne me regardait bizarrement, je remarquais que je n’étais pas la seule à m’infliger une telle souffrance.

Un homme était dans le même état que moi. Prenant une grande inspiration afin de faire partir mes larmes – technique qui ne servait pas à grand-chose à ce moment précis, si ce n’était me donner du courage – je m’approchais de cet individu qui n’avait pas vraiment l’air américain ; Mais qui me semblait étrangement familier. Je jurerais l’avoir déjà vu quelque part. Mes lèvres carmin atteignirent son oreille la plus proche et lui glissèrent ces mots, que je voulais qu’il distingue du brouhaha ambiant.

« Où étiez-vous ? » Lançais-je à l’homme, mon regard fixant la photo devant moi, n’osant pas croiser les yeux de mon interlocuteur.

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Remember (When your dreams have ended) Vide
MessageSujet: Re: Remember (When your dreams have ended)   Remember (When your dreams have ended) Icon_minitimeMar 30 Sep - 17:34


Erik se retint difficilement de sursauter lorsque quelqu'un vint chuchoter à son oreille. Il était tellement perdu dans ses souvenirs, dans ses cauchemars qu'il n'avait pas fait attention à ce qui l'entourait. Il serra les dents, vaine tentative pour reprendre le contrôle de ses émotions. Quel spectacle ce serait s'il s'effondrait comme un enfant au milieu des visiteurs !

Il coula un regard en biais à la personne qui venait de lui parler. C'était une femme, probablement la quarantaine de ce qu'il pouvait juger de son profil. Il ne la connaissait pas, pourtant il y avait quelque chose de familier en elle.

" Qu'est-ce que... ? commença-t-il, ne comprenant pas ce qu'elle avait voulu lui dire, avant de réaliser. "

Il ne connaissait pas cette femme, mais en la contemplant, il remarqua les yeux brillants de larme, il reconnu le regard hanté. Cette femme n'était pas une simple visiteuse comme la plupart de ceux qui se pressaient autour d'eux. Elle était une rescapée des camps, une survivante, comme lui.

Il détacha son regard de l'inconnu, se tourna vers la photo exposée devant eux sans vraiment la voir.

" Auschwitz, murmura-t-il finalement. Vous ? "

Erik n'avait jamais parlé de son passé à quiconque, pas même à Mystique. Une fois sa vengeance sur Shaw accomplie, il avait tourné la page, refoulé cette partie de sa vie au plus profond de lui. Charles avait dû le savoir lorsqu'il avait pénétré sa mémoire. Mais ils n'avaient jamais discuté de cela. Erik ne voyait pas l'intérêt. C'était une période révolue de sa vie, il avait réussi à s'en détacher. Et personne n'aurait pu comprendre. Ni Charles, ni Raven, ou n'importe qui d'autre pouvait vraiment comprendre ce qu'il s'était passé dans les camps. Aucun mot ne pouvait décrire cette horreur.

Peut-être était-ce le fait d'avoir rencontré pour la première fois quelqu'un comme lui, peut-être était-ce l'exposition, toutes ces photos qui ravivaient d'anciennes douleurs qui gardait Erik auprès de l'inconnue.
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Remember (When your dreams have ended) Vide
MessageSujet: Re: Remember (When your dreams have ended)   Remember (When your dreams have ended) Icon_minitimeJeu 9 Oct - 8:55


    Quand je vis l’homme que j’avais abordé plus ou moins maladroitement sursauter de surprise, j’eus un instant de doute. Juste quelques secondes. Et s’il ne voulait parler à personne ? Et s’il était simplement venu pour rester seul ? Je ne connaissais pas cet homme après tout. Mais j’étais dans le même état émotionnel, le genre de choses que les touristes ne peuvent pas imaginer. Ces images qui revenaient en boucle, cette douleur qui ne m’avait pas quitté depuis lors… Charles avait été jusqu’à me conseiller un psychiatre ; Mais n’importe quel professionnel – non télépathe je veux dire – ne pouvait rien pour moi. Le jour, je vivais avec bien sûr, mais mes souvenirs les plus refoulés finissaient par refaire surface à un moment ou à un autre.

    « Lódz. Puis j’ai été transférée… » Répondis-je à l’Européen.

    Quand il me répondit qu’il était à Auschwitz, je me disais que j’avais posé une question absurde avant d’avoir répondu. Après tout, moi je ne savais pas où le responsable de Lódz m’avait envoyé. Je n’avais pas vraiment fait attention à la façade du bâtiment – je n’avais pas la tête à ça. Tout ce que je sais, c’était que le camp n’était pas très loin de celui de Lódz. Mais puisqu’une grande partie des camps de concentration étaient en Pologne, je n’avais que l’embarras du choix. Et pour être totalement honnête, je n’ai jamais cherché à savoir ; A quoi cela servirait-il ?

    Revenant au présent, à la réalité, je poursuivais du regard les visiteurs et leurs réactions. Certains étaient des étudiants, d’autres des adultes ayant probablement vécu la dernière guerre avec le recul qu’il manquait à l’homme et à moi-même. C’était fou ; Je n’aurais jamais pensé que j’avais traversé une période qui marquerait les générations à ce point.

    Reportant mon intention sur l’Européen (du moins c’est ce que je pensais à l’écoute de sa prononciation), je restais quelques secondes à tripoter le médaillon de ma mère. Cet objet ne m’avait plus quitté depuis sa mort, et je pouvais empoisonner n’importe quel individu essayant de me l’enlever. Je le faisais souvent glisser dans mes doigts, cela me détendait et me rappelait lorsque mon père déclarait cette rumeur selon laquelle le bijou avait été spécialement fabriqué par Carl Fabergé lui-même en l’honneur de la première fille du Tsar, Olga Romanova. Cela faisait toujours rire ma mère, dont le prénom était Olga, et qui s’imaginait déjà en tsarine ; Avant de se rappeler qu’elle ne devait le montrer sous aucun prétexte à ses ‘camarades’ si elle ne voulait pas se faire traiter de ‘social-traître’ voire pire, de ‘bourgeoise’.

    Mes yeux encore troublés se tournaient vers le regard clair de l’inconnu et mes lèvres se fendirent en une sorte de sourire poli, totalement superficiel.

    « Je suis désolée. L’émotion me fait perdre toute bonne manière. Je m’appelle Anya. » Lançais-je à l’inconnu en lui tendant une main gantée.
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MessageSujet: Re: Remember (When your dreams have ended)   Remember (When your dreams have ended) Icon_minitime


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