♣ Lilibeth est née un petit dimanche matin de 194o, en pleine guerre, au Metropolitan Hospital de la 1ère Avenue de NY. Elle fit son premier sourire dans les bras de son père Adam Evanson. Durant trois ans, la petite fille vécut surement les trois meilleures années de sa vie, trois années dont elle ne gardera en fait aucun souvenir. Lizzie était aimé de sa mère, Sophia, une belle anglaise, qui disait-on, avait les mêmes yeux grand yeux noisettes que la petite Lili. Mais à peine la fillette eut quatre ans, un accident électrique dans leur maison déclencha un incendie et réduit à néant tous les biens de la petite famille. C'était assez inexplicable, et puis Lilibeth était trop jeune pour se rappeler ce qu'il s'était passé. Ce qu'elle en comprit, c'est qu'après ça, rien n'alla plus entre ses parents et Sophia quitta finalement New York pour retourner en Angleterre. Dès lors, plus jamais Lili n'entendra parler de sa maman. Le temps passera et elle les oubliera. Pourtant son père Adam ne va pas supporter vivre seul très longtemps en charge de sa fille, c'est surtout qu'il y avait quelque chose d'étrange entre eux deux. Lili était peut-être petite, mais elle revoit ce regard qu'il avait quand il posait ses yeux sur elle : il semblait triste, presque méfiant. Quel papa regarde sa petite fille de 5 ans de cette manière ? Le père de la fillette changea peu à peu durement, il perdit l'habitude de prendre la petite brune sur les genoux, de renter tôt le soir pour jouer avec elle ou de l'emmener dans leur maison de campagne pour courir dans les champs. Ils vivaient dans ce nouvel appartement pas peu charmant au centre de la ville, et Lilibeth grandit ainsi pratiquement sans père, un père qui quittera leur appartement de la 87ème Rue alors que sa fille n'avait même pas douze ans. C'était pourtant un matin comme les autres, il avait prit Lili dans sa petite Volkswagens bleu et l'avait conduite à l'école, avant d'aller travailler ; et puis le soir, il ne rentra jamais à la maison. Heurseusement il y avait cette voisine de palier qui venait lui cuisiner à manger le soir et lui disait bonne nuit. Elle avait toujours était un peu comme une grand-mère pour Lili en l'absence de son père, et là maintenant qu'il était soudain parti, elle veillait sur elle quand elle le pouvait. La vieille dame conseilla plusieurs fois à la petite Evanson de ne plus vivre seule dans cette appartement, mais la jeune Lilibeth lui fit promettre de ne jamais contacter les services sociaux ; elle ne voulait pas d'une autre famille, elle était aussi bien seule. Pourtant Lili manqua réellement d'une présence maternelle et elle devint vite une petite dégourdie têtue qui n'abandonne pas. Une gamine ne devrait pas se retrouver seule, délaissée par sa mère puis son père, comme si ils l'avaient fui comme la peste... Elle murit avec un caractère qui s'endurcit année par année et d'autant plus à son entrée à l'Hunter college, où elle ne restera d'ailleurs pas très longtemps. Elle n'a jamais été persistante à l'école, il faut dire que c'est dur de rentrer de l'école et de devoir faire ses devoirs seule. Au final, à 16 ans elle arrêta définitivement les cours et elle obtint un petit boulot de serveuse au Edgars Cafe. Voilà ce qu'était Lilibeth en apparence, la petite orpheline qui s'acharnait au travail pour garder la tête hors de l'eau. Elle était assez discrète, plutôt renfermée et très têtue. Les clients ne voyaient en elle que la petite serveuse mignonne qui sert des cafés. Difficile de mettre un sourire sur son visage, mais elle faisait juste son boulot, qui pourrait lui en vouloir ?

Ce que les gens ignoraient tous sur elle, c'est qu'elle n'était pas si fragile et désespérée que ça. Lili avait un secret. Elle avait un pouvoir. Elle pouvait faire ces choses avec l'électricité... Elle avait toujours su qu'elle avait ça en elle, mais n'avait jamais cherché à le faire ressortir. Et puis il y eut ce jour où elle n'énerva à cause d'un client trop pressé qui exigeait son cappuccino et voilà qui exaspéra la jeune fille. Et sa main se posa sur la machine à café et pof, elle tomba en panne. Lili sentit bien ce courant qui doucement, passa dans ses doigts et entra en elle. Et ce ne fut pas douloureux, au contraire, c'est comme si ça lui avait transmit de l'énergie. Qui pourrait être capable d'aspirer l'énergie électrique d'une cafetière ? Lilibeth n'en fut pourtant pas surprise, car elle se rappelait avoir souvent déjà fait ça, même si elle avait toujours cru à des coïncidence et qu'elle se prenait simplement le jus. Quand elle rentra chez elle le soir, elle voulut pour la première fois tester ce don, reproduire ce qu'elle avait fait. Il fit griller sa télévision, et elle se sentit bien comme jamais. Mais paradoxalement, pour faire ça, Lili devait aller puiser dans des émotions très profondes, et ça c'était douloureux. Submergée par des émotions contradictoire, elle se sentit bouillonner, mais au sens littéral du terme. Et puis il y eut cette lueur qui traversa son regard et ces éclairs qui semblèrent sortirent de ses doigts. Le temps qu'elle réalise ce qu'il s'était passée, les rideaux à sa fenêtres s'embrasèrent et furent consumer par le feu. Lilibeth peina à éteindre le petit incendie, mais elle était tellement excitée, tellement heureuse à l'idée de pouvoir faire ça, c'était trop bizarre. Et puis soudain, une image lui revint en tête : l'incendie de leur petite maison quand elle avait 3 ans, c'était elle qui l'avait causé. Elle avait détruit la vie de ses parents, ceux-ci l'avaient craint, sa mère avait eu peur et sauvée, et son père l'avait toujours regardée comme un monstre. Alors peut-être que c'est ce qu'elle était, un monstre. Une grande peine submergea la jeune femme. Se blottissant dans un coin, elle sanglota de colère. Et sous ses yeux en larmes, toutes les lampes de l'appartement éclatèrent, de même que tous les appareils grillèrent. Elle fut plonger dans le noir et passa le reste de la nuit sans plus oser bouger. Elle ne pouvait pas contrôler ce pouvoir. Elle n'osa plus sortir de chez elle, elle fut même virée de son boulot. Elle n'ouvrait plus la porte à personne. Jamais elle ne s'était sentie aussi seule et dévastée. Toute sa vie elle s’était convaincue que ses parents l'avaient aimée malgré tout, mais en fait ils savaient, ils savaient et ils l'avaient détestée. Elle n'était qu'une erreur de la nature et elle aurait préféré mourir plutôt que de revoir cette électricité sortir de ses doigts. Pourtant, plus elle contenait cette energie en elle, plus elle avait envie d'exploser. Sa cause semblait perdue. Et puis un certain Professeur X vint frapper à sa porte. Elle accepta de le suivre et il lui sauva probablement la vie...