Plongée dans ses rêves embrumés, une légère pellicule de sueur s’était formée sur son front alors que son corps expulsait tout l’alcool et autres saletés qu’elle avait pu ingérer la veille. Raven se réveilla, légèrement en sursaut, lorsqu’un premier rayon de soleil se posa sur son visage. Se redressant sur un coude, elle inspira profondément en voyant la jeune femme allongée. Elle était jolie, malgré le maquillage coulé qui lui donnait des airs de panda. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait lui arrivait alors la métamorphe ne s’en étonna pas plus que ça de voir une femme dans son lit. Alors qu’elle avait cette pensée, Raven vit que sa concubine d’un soir était sur le point de se réveiller et elle se rallongea donc, faisant semblant de dormir et passant de sa peau bleue, qu’elle avait forcément en dormant, à sa peau blanche et cheveux blonds qu’elle utilisait habituellement. Elle gardait donc un œil ouvert pour observer la réaction de la demoiselle à son réveil et ne put que sourire de la voir courir partout… Mais son sourire devint étonnement lorsqu’elle vit qu’au-delà de courir, la jeune femme – Désirée… non ? – allait à une rapidité qui était surhumaine. Se redressant une nouvelle fois sur son coude, elle l’observa plus longuement, intriguée. Une fois qu’elle eut compris ce que la jolie brune cherchait si désespérément, elle prit le short qu’elle avait senti sous les draps et le fit tourner autour de son doigt en souriant.
« C’est ça que tu cherches ma beauté ? »
Elle commençait à retrouver dans sa mémoire embuée des bribes de la veille et sourit de voir l’envie de partir de celle qu’elle se souvenait maintenant pour sûr s’appeler Désirée. Elle se leva en lui lançant son short et se dirigea vers sa cafetière.
« Dommage que tu veuilles partir si vite… Je pense qu’on a beaucoup plus de points communs que tu ne croies… »
Allumant la machine à café d’un geste léger, elle se retourna dans le même mouvement, se transformant en la réplique parfaite de son invitée… C’est sûr que là tout d’un coup des points communs, ells en avaient plus que de raison.

« Tu m'offres un café ? »
Un joli sourire se dessina au coin de ses lèvres lorsque Raven put voir dans les yeux de la jeune mutante qu’elle avait compris qu’elles étaient mutantes toutes deux. Elle fut d’autant plus ravie lorsqu’elle lui demanda si elle lui offrirait le café. Cela voulait donc dire qu'elle restait encore un peu... elle qui aurait pu disparaître en un clin d'oeil vu la vitesse à laquelle la métamorphe l'avait vue se déplacer dans la chambre.
« Par contre...je trouve ça assez frustrant d'être en face de ma réplique...même si je me trouve vraiment bien foutue »
Obéissante, elle redevint alors sa grande blonde habituelle sans cesser son geste qui était ce lui de lui servir un grand mug de café qu’elle lui tendit, lui montrant ensuite où elle pouvait trouver du lait ou du sucre.
« Tiens ma toute belle… Tu as bien dormi ? »
Au fur et à mesure qu’elle parlait, les vêtements apparaissaient sur sa peau : un short et gros pull dans des tons beiges et blancs. Elle observait son invitée… Raven avait toujours été d’un naturel curieux mais le personnage qu’elle avait devant elle attisait particulièrement sa curiosité. Elle s’approcha un peu d’elle et vint passer son pouce sous ses yeux pour effacer un peu des traces de maquillage qui avait lourdement coulé.
« Tu es donc une mutante… Mais tu vis seule ? Ou avec d’autres mutants ? »
C’était peut-être le bon moment d’ailleurs pour expliquer à la jeune femme où elle se trouvait. Elle avait beau avoir son petit coin « caféine » dans sa chambre : cette chambre faisait partie d’un tout qui était l’Institut.
« Je pourrais même pas m’imaginer vivre sans la famille… » dit-elle en regardant autour d’elle comme si ils avaient été dans la chambre avec elle.
Elle se dirigea vers la fenêtre et regarda le parc qui entourait l’Institut. Elle pouvait déjà voir un élève faire son jogging matinal alors qu’un autre taillait les rosiers. On aurait déjà presque dit un petit microcosme qui fonctionnait indépendamment du monde. Mais parfois c’était justement ça le soucis : être trop loin et trop indépendant du reste du monde.

« Où tu veux en venir, va droit au but. On est où en fait ? »
Raven se retourna pour regarder son invitée : c’est qu’elle commençait à l’énerver avec son impatience. Une légère lumière jaune, signe de sa propre impatience grandissante, avait vrillé dans ses yeux alors qu’elle s’apprêtait à répondre :
« Je tourne pas autour du pot. Je parle c’est tout. »
Elle passa ses mains dans ses cheveux blonds pour les démêler avant d’aller laver la tasse dans son lavabo. Une fois séchée, elle la reposa à côté de la machine à café où elle l’avait prise, se glissant – au passage – très près de Désirée.
« On est à l’Institut pour jeunes surdoués où étudient des jeunes mutants. Je suis professeur ici. Voilà ce que j’appelle la famille. J’aurais pu m’intégrer chez les humains, certes, mais ça me rendrait folle de jamais pouvoir être moi-même. Ici on me préfère dans toute mon unicité. » dit-elle d’un ton presque sec avant de commencer à se brosser les dents. Alors qu’elle se brossait les dents, sa peau se transforma et se transforma en écailles bleues, ses cheveux quant à eux devinrent rouges et se plaquèrent sur son crâne. Elle s’étira en reposant sa brosse à dents et passa une main sur son front. Ca faisait du bien de retrouver son vrai corps mais il ne fallait pas oublier qu’elles avaient beaucoup bu la veille et qu’elle avait tout de même une gueule de bois bien comme il faut. Elle passa ses mains sur son visage avec un peu d’eau puis retourna à son lit où elle se laissa lourdement tomber.
« Si tu veux que je te ramène en ville, je peux te ramener en moto. On est pas mal en-dehors de la ville là quand même…» Elle eut un petit temps de réflexion puis ajouta : « Ca veut dire que je t’ai ramené ici en moto hier soir aussi… ? Faut vraiment que j’arrête de picoler.»