Il était temps…. jouer cette mascarade n’était plus possible, je devais abattre sur la table toutes les cartes de mon jeux plutôt que de me cacher derrière, en espérant que cela disparaitra. Je pris mon sac et sortie de mon appartement prenant soin de fermer la porte à clef. Je dévalais les escaliers afin de me convaincre que si mon rythme cardiaque était si rapide c’était pour cette course dans les escaliers, encore un mensonge.

En quelques minutes, je me retrouvais devant les portes ou tout avait commencé, je repensais a tous les moments passé en sa compagnie a parlé de tout et de rien, sans m’en rendre compte, elle avait pris une grande importance dans ma vie et dans mon cœur. C’est peut-être cela qui a fini par primé sur ma décision de lui dire la vérité. En espérant que l’amitié que j’avais pour elle était aussi forte que je l’espérais. De plus je lui devais bien cela pour tout ce qu’elle avait fait pour moi.

L’appartement qu’elle m’a prêté mais aussi les soins qu’elle m’a apportés. Cela n’a pas dut être une partie de plaisir de me les apporter. Je me souviendrais toujours de son expression a la découvertes des blessures soignée à la va vite. Mais ce qui m’avait marqué le plus fut son sang-froid, je lui avais donné du fil à retordre. Accepter que ses mains se posent sur ma peau afin de faire les soins, fut une étape difficile pour moi. Même si cela peut paraître stupide aux yeux des autres, c’était comme ça, je n’en étais pas fier du tout. Mais surtout cela m’effrayais, à chaque contacte jusque-là c’était soldé par un désastre. Mes yeux virant au blanc et mon pouvoir prenant le dessus sur mon esprit, ne contrôlant rien du tout, j’aurais très bien pu lui prendre son énergie et la faire tomber dans le coma dans le pire des cas, ou la mettre dans un sale état en lui pompant trop d’énergie. Cela avait été dur de ce contrôler le temps qu’elle me soignait. Pensant a tout et n’importe quoi afin de me contrôler, ne pas la blesser, ne pas la faire fuir.

Malgré mon comportement digne d’une folle alliée, elle n’avait posé aucune question quant à mes yeux fermés si durement afin de ne pas l’effrayer d’autant plus quant à leur couleur anormal temps que je n’étais pas calmé. Tout comme elle ne dit rien quant à l’objet que j’avais brisé. En y rependant j’avais dus sérieusement l’effrayer ce jour-là. Cela me serrai d’autant plus le cœur et me redonna du courage, je lui devais la vérité !

Je secouais la tête afin de faire partir cette image, et poussais la porte de la bibliothèque de New York un vrai petit paradis sur terre. Mais aussi le lieu ou Emily avait la chance de travailler, selon ses horaires, elle allait bientôt finir sa journée. J’allais à l’endroit où nous nous étions rencontrées la première fois et me mis à repenser a notre rencontre…. Très vite je dus oublier ce souvenir pour faire place à ce que je devais lui dire et surtout comment ! Comment amener la chose en douceur ? Lui montrer directement ? Non cela serait le meilleur moyen de la faire fuir en courant et atterrir dans un asile psychiatrique. Je soupirai et pris un livre au hasard, tout en allant m’assoir à la table la plus proche. Je retirai mes gants afin de toucher le papier, les porter étaient une obligation temps que je ne maitriserai pas ça non plus. Mais temps que je ne touchais personne il n’y avait aucun risque, et toucher le papier du livre est un contact si doux, sentir sous ses doigts la couverture plus ou moins dure, les lettres du titre incrustées dans le papier. Non il m’était décidément impossible de me passer de ce contact étrangement apaisant.

Je n’avais même pas fait attention au titre, je lisais sans comprendre ce qui était écrit, mon esprit étant entièrement tournée vers l’arrivée imminente d’Emily et de ce que j’avais à lui dire. Un autre secret à lui révéler, ainsi tout prendrait sens dans ce qu’elle connaissait de moi et toute les part d’ombre que j’avais volontairement occulté, pour notre bien ? Ou parce que j’avais trop peur de sa réaction ? Quoiqu’il en soit tout se jouerai dans les heures qui arrivent.

New York, la ville qui représentait tous les espoirs, l'avenir d'une humanité qui avait été plus d'une fois au bord du gouffre. Les gens se demandaient encore si la paix allait durer, ou si elle était aussi fragile que la confiance qu'ils portaient envers les chefs des nations. Pourtant, en ce temps de guerre froide, la notion de paix n'était pas tellement appropriée. Lorsque quelqu'un marchait dans la rue, il regardait toujours deux fois autour de lui, méfiant, se demandant qui croire, en qui placer sa confiance, et qui éviter. Heureusement que l'humanité n'était pas encore au courant de l'existence des mutants, sinon la société n'en deviendrait que plus invivable, si cela était possible. C'étaient les pensées sombres qui occupaient l'esprit d'Emily alors qu'elle était appuyée contre une étagère de la New York Public Library.

Elle se réfugiait bien souvent dans la bibliothèque de la métropole, alors que l'institut du professeur Xavier pourrait tout aussi bien lui servir de refuge. Elle admirait Charles Xavier, cet endroit lui était énormément bénéfique, et elle commençait à connaître un peu plus de choses au sujet de son pouvoir, mais de temps en temps, elle appréciait pleinement son indépendance en venant travailler à la bibliothèque. Elle avait besoin du contact des livres, de lire, de se perdre dans ses lectures, de voir d'autres personnes partager cette passion. Puis lorsqu'elle se trouvait ici, elle pouvait voir Elenna, son amie la plus proche. Depuis qu'elles s'étaient rencontrées, elles avaient partagé aussi bien des confidences que des rires. Emily était intriguée par Elenna et savait qu'elle ne lui disait pas tout, mais elle respectait pleinement cette décision. Après tout, elle agissait de la même façon. Elle gardait une grande part de mystère en elle, une part qu'elle protégeait presque jalousement. Par peur de souffrir? Très certainement. Emily leva lentement les yeux et les braqua sur les divers lecteurs qui s'étaient installés aux tables. Le temps passait tellement vite à la bibliothèque, elle trouvait cela injuste. Mais toute bonne chose avait une fin, malheureusement.

Alors qu'elle s'apprêtait à se rendre du côté du rayon qui regroupait la bibliographie de l'extraordinaire Jane Austen, Emily revint sur ses pas, observant avec plus d'attention les tables. Elle reconnut Elenna qui s'était installée à une table, ayant l'air toujours aussi rêveuse avec un livre. Heureusement qu'il existait des personnes qui aimaient encore la littérature, et ne s'intéressaient pas tellement à la technologie qui commençait à naître très lentement. Emily contourna quelques personnes puis arriva derrière la jeune femme, en se penchant légèrement vers elle, les mains posées sur la table.

— Rien de plus apaisant qu'un livre, n'est-ce pas mademoiselle?, demanda-t-elle d'un air amusé avant de s'appuyer contre la table, faisant face à Elenna.

— Rien de plus apaisant en effet, je connais rien de plus tranquillisant que cet endroit un livre en main.

— C'est bien pour ça que je travaille ici. Je ne me serais jamais vue loin des livres, loin de cette tranquillité. Ca me fait plaisir de te voir, Elenna, répondit Emily en jetant un coup d'oeil autour d'elle pour surveiller quelques clients.

Toutefois, elle remarquait que quelque chose ne semblait pas aller pour Elenna. Cette dernière s'était mise à jouer nerveusement avec l'une de ses mèches de nerveux, ce n'était généralement pas un bon signe. Emily s'avança un peu plus vers son amie, inquiète. En réalité, elle s'inquiétait pour elle depuis le début, depuis le jour où elle l'avait soignée dans son appartement. Elle ne disait rien, ne posait aucune question indiscrète, mais au fond d'elle, elle ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer mille et un scénarios concernant ce qui était arrivé à Elenna pour qu'elle soit dans cet état. D'ailleurs, elle prit la parole, confirmant les inquiétudes d'Emily.

— Tu finis bientôt ? Je…on doit parler, si tu veux bien je t’attend ou t’aide si tu fais la fermeture. Je heu pourrai vérifier qu’il n’y a plus personnes dans les rayons ou…Ou je ne sais pas t’attendre la sinon…

Elenna était spécialement venue pour lui parler, et en observant sa réaction, Emily devinait que la conversation allait être sérieuse. Peut-être qu'elle allait obtenir des réponses aux questions qu'elle ne cessait de se poser au sujet de son amie depuis qu'elle l'avait rencontrée. Et peut-être qu'Emily trouverait le courage de se confier à son tour, avouant qu'elle était une mutante, avouant qu'Elenna était sa première véritable amie et avait mis fin à des mois de solitude. Bien qu'elle soit à l'institut, Emily s'y sentait parfois seule, n'osant parler à personne, se méfiant de tout le monde malgré elle après toutes ces années. Peut-être que les choses allaient changer ce jour-là.

— Je fais la fermeture aujourd'hui, on ferme dans dix minutes alors j'accepte ton aide volontiers. Tu ne me déranges pas... mais qu'est-ce qui se passe? Je serai incapable de faire la fermeture tout en sachant que tu ne vas pas bien et que je ne peux rien faire pour t'apaiser avant de savoir ce qui se passe réellement. Tu sais que tu peux avoir confiance en moi, Elenna..., dit Emily à voix basse pour que personne ne l'entende et pour ne pas déranger les derniers lecteurs dans la bibliothèque.

Elle espérait qu'Elenna lui ferait encore confiance cette fois-ci. Et si Elenna lui annonçait qu'elle allait partir et qu'Emily ne pourrait jamais la voir? Elle ignorait si elle pourrait s'en remettre au cas où elle partirait à jamais de sa vie. Mais elle devait cesser d'imaginer le pire immédiatement. Alors, elle attendit calmement une réponse tout en faisant du rangement dans les étagères qui se trouvaient près d'elles.

— Je vais très bien, il n'y a pas à se faire du souci de ce côté-là ! Je sais que je peux te faire confiance, tout comme tu sais que tu peux me faire confiance aussi. Alors promet moi de me faire encore un peu confiance...

— Ne t'inquiète surtout pas pour ça, Elenna... je te fais aveuglément confiance, tu le sais bien, répondit Emily à son amie tout en poursuivant son rangement improvisé.

Toutefois, entre deux livres rangés, Emily jetait des coups d'oeil à Elenna, et remarqua qu'elle venait d'attraper ses gants. Elle se doutait qu'elle allait lui dire quelque chose de très important, prouvant davantage qu'elle avait bel et bien confiance en elle, mais ce quelque chose si mystérieux l'inquiétait et l'intriguait tout autant. Et tout ce qu'allait ajouter Elenna ne faisait augmenter la tension qu'Emily ressentait depuis qu'elle avait vu la jeune femme assise à la table de la bibliothèque.

— Je sais que tu n'as jamais posé de question quant à mes comportements passés. Notamment dans ton appartement quand j'étais en mauvais état dirons-nous. Mais à présent je croie que je te dois des explications...

Sur ces mots, Elenna décida de se lever et de s'approcher d'Emily alors que les lecteurs désertaient petit à petit la bibliothèque, saluant Miss Carver d'un simple signe de tête sur leur passage. Mais elle n'y prêtait pas attention, entièrement consacrée à Elenna et ses futures confidences. Son amie s'avança puis se recula, semblant avoir peur de s'approcher d'elle. Mais pourquoi? Emily était confuse, fronçant les sourcils, dévisageant Elenna, plus que jamais inquiète. Elenna posa sa main sur celle d'Emily en fermant les yeux, alors qu'une larme coulait sur sa joue. Emily voulut lui sécher la larme mais la voix d'Elenna l'arrêta dans son élan.

— T’expliquer, est pour moi trop difficile, je préfère te montrer… Je suis désolée par avance…

Emily ouvrit la bouche mais soudainement, elle se retrouva aveugle et sourde, assaillie par des souvenirs qui n'étaient pas les siens. En tentant de se calmer, elle comprit qu'il s'agissait ceux d'Elenna, et qu'elle retraçait tout ce qui s'était passé depuis leuur rencontre. Emily crispa sa main sur celle d'Elenna, les dents serrées, comprenant que son amie était une mutante, comprenant pourquoi elle n'avait pas voulu être touchée depuis qu'elles se connaissaient. Elenna était comme elle. Elle devait être terrifiée de la réaction d'Emily, qui était à la fois soulagée et surprise. Au moins, elle ne porterait plus son fardeau seule. Elenna mit fin au contact, et ouvrit lentement les yeux, faisant encore face à Emily. Du moins, plus pour longtemps. Cette découverte l'avait chamboulée, et elle savait qu'en cas d'émotion forte, son pouvoir se déclenchait. Alors, sous les yeux d'Elenna, elle devint petit à petit invisible, en poussant un juron assez sonore, que personne n'aurait jamais osé dire dans une bibliothèque, en public.

— Je m'excuse si tu ne peux plus me voir momentanément... c'est... je peux devenir invisible, et quand je le suis... disons que mes sens sont un peu plus développés que la moyenne, expliqua Emily avant de poser sa main sur le bras d'Elenna. Je suis comme toi, Elenna.

Elle savait à quel point sa propre confession devait compter pour Elenna mais elle ignorait encore sa réaction. Après tout, voir son amie disparaître subitement devait être plus que surprenant. Alors, elle attendit silencieusement.

— Je... heu dois avouer que je m'attendais pas à ça, en venant je m'étais préparé à beaucoup de chose mais tout viens de s'effondrer ! Je heu comment dire suis surprise ! Tes sens sont plus développés quand tu deviens invisible ? Tu… tu... Ont avaient déjà beaucoup de point commun, nous en avons un autre inespéré !

Les paroles d'Elenna rassuraient énormément Emily. Non seulement elles étaient toutes les deux mutantes mais elles avaient caché ce fait pour la même raison : la peur de perdre l'amitié de l'autre, la peur de la solitude. Emily tapota légèrement le bras d'Elenna avec sa main puis tenta de reprendre une respiration normale afin de pouvoir se calmer et redevenir visible aux yeux de son amie. Elle pouvait entendre le moindre bruit dans la bibliothèque, même une page tournée par un client égaré qui se précipita vers la sortie, réalisant qu'il avait dépassé l'horaire. Elle pouvait ressentir chaque frisson sur la peau d'Elenna. Tous ses sens se développaient lorsqu'elle était invisible, ce qui était assez bénéfique en cas de situation délicate. Heureusement qu'Emily connaissait peu de situations délicates, étant donné le manque de maîtrise concernant son pouvoir.

— Oui, dès que je deviens invisible, tout est plus développé. J'entends mieux, je vois mieux... mais étant donné que je ne contrôle pas très bien ce pouvoir, on va dire que mes sens développés ne me servent que rarement pour le moment. Et dès que mes émotions l'emportent, mon pouvoir s'en mêle. C'est un inconvénient avec lequel je dois vivre, mais je dois avouer qu'il s'agit aussi d'un inconvénient très utile, répondit Emily avant de réapparaître petit à petit. Si j'avais su que tu étais comme moi, je te l'aurais dit beaucoup plus tôt... mais j'imagine que notre ignorance a entraîné notre méfiance et notre peur concernant ce sujet.

Après avoir pu réapparaître entièrement, Emily prit soin de vérifier que la bibliothèque était entièrement vide et ferma soigneusement la porte avant de se retourner vers Elenna et de la rejoindre après quelques pas. Elle ne le réalisait pas encore mais son amie, sa seule amie était une mutante comme elle. Elle savait qu'elle n'était pas seule grâce à l'existence de l'institut de Charles Xavier mais elle se sentait beaucoup moins seule en sachant qu'Elenna faisait partie des mutants. Emily s'approcha néanmoins de son amie avec précaution, son pouvoir était assez surprenant et elle ignorait quand il pouvait se déclencher. Mais lorsqu'Elenna reprit la parole, elle souriait, semblant heureuse et détendue. Cette réaction fit sourire Emily à son tour.

— Je heu voulais te serrer dans mes bras mais euh sans mes gants le même effet se reproduira et le temps de les mettre je ne saurais plus ou tu seras !! Mais je croie bien que toutes les deux ont à parler de beaucoup de chose !

— En effet, on a beaucoup de choses à se dire... j'ignore par où commencer. D'où venaient tes blessures le jour où je t'ai emmenée dans mon appartement? Quel est ton pouvoir exactement? Je crois avoir vu certains de tes souvenirs qu'on partageait ensemble... et quelqu'un d'autre sait-il que tu es une mutante...?, dit Emily d'une traite avant de se calmer et de regarder Elenna dans les yeux. Au fait, merci de me faire confiance et de me l'avoir dit. J'ai l'impression que personne ne me fait réellement confiance... personne à part toi.