formulaire d'intro Type du sujet : [] Flash-Back [x] Présent Date du rp : 27.04.62 Météo (approximative) : Nuit étoilée Matin, après-midi, soir : Soir Statut du sujet : [] libre [x] privé Statut du rp : [x] en cours [] terminé

Encore une nouvelle soirée dans un bar. William s'était habitué à ce train de vie. Il aimait profiter des bonnes choses. Une bouteille ou une pinte de bière, une partie de billard, quelques rencontres et il pouvait ensuite rentrer chez lui la tête reposée et/ou pleine de souvenirs. Ou pleine de bleus et de contusions s'il ne passait pas une bonne soirée. Les bagarres étaient fréquentes dans les bars, surtout si William s'y trouvait. Le jeune homme n'aimait pas perdre son argent à cause des tricheurs. Il n'aimait pas non plus les insultes faciles et les grosses têtes. Son impatience et son coté bagarreur ne pardonnaient pas. Même si, au final, il n'était plus le bienvenue dans de nombreux établissements de la ville.

Ce soir, William se rendit dans un nouveau bar. Nouveau pour lui. Il n'était pas vraiment habitué à ce lieu mais appréciait son ambiance. Les serveuses étaient sympathiques, les clients pas trop chiants. En bonus, la bouffe n'était pas mauvaise et la bière excellente. William déposa sa veste contre le dossier en métal de son tabouret en tirant sur son t-shirt pour ne pas avoir à exposer une partie de son dos aux clients. Les coudes contre le comptoir, il attendait patiemment qu'on vienne prendre sa commande, le regard perdu sur les serveuses qui faisaient des allers-retours. Quelques secondes après, une jeune femme s'installa près de William, visiblement éméchée. Elle lui parlait d'une voix sensuelle, un peu trop rentre-dedans, ce qui amusa le mutant. Mais il n'était pas intéressé. « Je ne pense pas que votre petit ami sera d'accord avec tout ce que vous me dites. » William désigna un homme du menton, qui croisait les bras, sûrement prêt à dégommer le premier qui oserait toucher sa fiancée. Et William n'avait pas envie d'être viré de ce bar. Pas ce soir. Il ne voulait même pas se battre. Par chance, la demoiselle rejoignit son copain en lui tombant dans les bras.

J'étais en retard, vraiment en retard... Je courais dans les rues de New-York me rapprochant à chaque pas de mon lieu de travail, un bar dans le Queens qui ne connaissait pas la meilleure des clientèles, mais ce n'était pas mon problème, passant inaperçue la plupart du temps même dans un lieu pareil je ne craignais pas grand chose et au pire j'étais du "bon" côté du bar, si on peut dire ça comme ça. J'entrais enfin dans le bar essoufflée, une demi-heure de retard au compteur, je m'avançais vers le bar pour voir un verre avec un liquide clair que je m'empressais de boire cul sec, alors qu'une des autres serveuses, Maureen avec qui j'avais sympathisé tenter de m'arrêter, et je compris mon erreur en manquant de recracher le contenu du verre...

- Ca c'était pas de l'eau...

- Non... J'allais te le dire mais tu regardais ce verre comme si tu venais de traverser le désert...

La serveuse secoua négativement la tête face à mon petit sourire, avant de m'indiquer l'arrière-boutique où j'allais pouvoir troquer ma veste en cuir mon léger pull gris et mon jean contre un tee-shirt blanc avec le nom du bar dans le dos, un pantalon noir et une petite étiquette avec votre nom dessus...Elvie ce n'est pourtant pas compliqué seulement je me retrouver avec Evy à la place.

Je soupirais tentant de chasser la brûlure dont ma gorge était victime à cause de l'alcool. Quand je retournais voir Maureen le bar si vide à mon arrivé était désormais plein de vie. On pouvait entendre de la musique grâce au jukebox qui tenait encore debout et qui marchait par je ne sais quel miracle, après toutes les bagarres dont il avait été le témoin mais également la victime. J'attrapais un plateau avant d'écouter ce que Maureen avait à me dire, visiblement les gens à la table de billard au fond avaient commandé des chopes de bière, je les disposée afin de garder le plateau en équilibre avant de me rendre près des joueurs. Une fois leurs boissons en main et un sourire plus par intérêt que par politesse, et oui si vous étiez agréable le pourboire était plus généreux. Je retournais derrière le bar en voyant que notre barman venait de prendre sa pause...

- Tu peux remplacer Paul le temps de sa pause, il devrait pas tarder...

Je souris à la serveuse que je connaissais à peine, elle m'ignorait la plupart du temps et j'en faisais autant, remplacer Paul ne me dérangeait pas si les pauses qu'il prenait ne durer pas une heure à la place de dix minutes. Je n'avais pas vraiment le choix mis à part exprimé mon mécontentement...

- Génial...

Je posais donc le plateau avant de regarder les gens au bar pour savoir qui était servi et qui ne l'était pas. Je remarquais un homme que j'avais déjà vu, en général, ils passaient son temps près des tables de billard, où il plumer les joueurs un peu trop alcoolisé, et souvent ça finissait en bagarre. Seulement là il se faisait accoster par une jeune femme qui avait bu bien plus que de raison et qui n'était surtout pas seule.

- Je ne pense pas que votre petit ami sera d'accord avec tout ce que vous me dites.

Je lâchais un petit rire en regardant la jeune femme tituber jusqu'à son fameux copain, j'en profitais pour me racler la gorge affichant un sourire, autant pour attirer l'attention du type face à moi pour prendre sa commande, que pour m'empêcher de rire.

- Qu'est-ce que je vous sers ?

L'idée d'ajouter "la même chose que la dame ?" M'était venue mais je ne connaissais pas assez l'homme pour lui imposer mon humour douteux.

Toujours occupé à regarder la scène entre la jeune femme et son copain, William n'avait pas vu arriver la serveuse. Il souriait bêtement en observant le spectacle auquel il assistait, espérant que le fameux petit ami de la demoiselle s'en sorte sur le trajet du retour. « Qu'est-ce que je vous sers ? » William tourna la tête vers la jeune femme qu'il avait souvent eu l'occasion de voir mais à qui il n'avait jamais vraiment parlé. Son sourire changea alors, devenant moins malicieux et plus franc. Il était ravi d'avoir enfin affaire à elle. D'autant plus qu'il avait été franchement amusé par son apparition au bar, quelques minutes plus tôt. « Bonsoir. Hm... je vais prendre une pinte de bière, si vous avez. Sinon, en bouteille. » William arrangea sa position sur son tabouret tout en dévisageant la jeune femme. « On dirait qu'elle ne vous aime pas beaucoup. » William lança un regard en direction d'une autre serveuse qui passait son temps à ignorait la jeune femme qu'il avait en face. Il ne connaissait pas bien ces demoiselles mais, puisqu'il était ici, autant faire la conversation et en apprendre plus sur celle qui le servirait au cours de la soirée.

Tout en écoutant l'inconnue parler et en attendant sa commande, William griffonnait un petit dessin sur la serviette en papier devant lui. Il ne prenait pas trop de risque en dessinant une sorte d'insecte. Si ce dernier apparaissait, il n'aurait qu'à expliquer qu'il s'en est inspiré. « Vous vous appelez comment ? » Autant savoir son nom. S'il devenait un client régulier, il allait être amené à l'appeler pour prendre une commande. De plus, William étant quelqu'un de très sociable, il se disait que s'il devenait collègues avec les gérants du bars et leurs employés, il pourrait très vite se faire connaître. Ainsi, il éviterait de se faire mettre dehors comme dans les autres établissements. Ils sauraient donc qu'il est un grand bagarreur et pourraient calmer le jeu avant qu'il ne soit trop tard. Heureusement pour tout le monde, la soirée s'annonçait bien.

L'homme sembla remarquer ma présence en entendant ma voix, alors que je scannais le bar à la recherche du moindre individu un peu trop éméché, depuis que j'avais été embauché, j'avais vu plus de bagarres générales que de soirs calme. Mais ce soir tout semblait calme, très calme, peut être trop calme... Je ne m'en plaignais pas mais j'aimais être préparée à toute sorte de situation.

- Bonsoir. Hm... je vais prendre une pinte de bière, si vous avez. Sinon, en bouteille.

- Je vous sers ça tout de suite.

J'attrapais le contenant de la pinte, m'assurant grâce au néon qui grésillaient de temps à autre au-dessus de moi que c'était bien propre. Une fois rassurée je commençais à remplir le verre, j'avais déjà vu le jeune homme aux tables de billard mais je n'avais pas encore eu l'occasion de lui adresser la parole. La cloche de la porte tinta et je relevais la tête pour voir une cliente habituée qui me salua, je ne tardais pas à lui répondre avant de me rendre compte qu'il était temps que je me concentre sur la pinte, qui avait failli déborder...

- On dirait qu'elle ne vous aime pas beaucoup.

Je relevais la tête vers le jeune homme, arquant un sourcil ne comprenant pas ce qu'il voulait dire, jusqu'a ce qu'il m'indique la serveuse qui m'ignorer et quand elle m'adressait la parole c'était loin d'être sur un ton agréable, et ça depuis le premier jour, peut-être qu'elle n'aimait pas les nouvelles têtes, Maureen m'avait dit que son surnom était la reine des glaces et ça ce n'était que le plus poli. Donc j'en avais déduit qu'elle était comme ça avec pas mal de monde, et que je n'avais rien à gagner en me la mettant à dos...

- On ne peut pas plaire à tout le monde. Elle m'ignore et j'ai décidé d'en faire autant...

J'haussais les épaules, si les gens me connaissaient sous le nom d'Evy ici, c'était la faute de la serveuse qui lors de mon premier jour n'a pas pris la peine d'écouter ce que je lui disais alors retenir mon prénom, c'était un peu trop lui demander. Du coup mon badge affichait Evy et je m'en étais accommodée.

- Vous vous appelez comment ?

Je faisais glisser la pinte vers le jeune homme avant que Maureen ne me passe sa commande, encore une série de bière pour les types du billard, bon sang mais ils avaient traversé le désert avant de venir ou quoi... J'avais eu une excuse pour boire le premier verre qui m'était passé sous la main, j'avais traversé un bon nombre de rues à courir pour ne pas être en retard... Je ne tardais pas à répondre à la question de l'homme face à moi installant les boissons sur un plateau avant de le faire passer à Maureen.

- Elvie, vous fiez pas au badge. Et vous êtes ?

S'il voulait connaître mon prénom j'allais en faire autant, histoire d'être sur un pied d'égalité. Je ne savais rien de lui après tout, mise à part qu'il aimait jouer au billard, qu'il se débrouiller bien et qu'il était légèrement bagarreur sur les bords.

- Vous n'êtes pas de la partie de ce soir ?

Je jetais un nouveau regard vers les tables de billard ou Maureen était en train de servir des joueurs plutôt bruyants. En général les bagarres éclataient à ce niveau là neuf fois sur dix. Le reste c'était quand un client était un peu trop collant envers une serveuse, on avait un barman Paul, qui aimait les longues poses, mais qui veillait sur nous le reste du temps, n'hésitant pas à intervenir au besoin.

« On ne peut pas plaire à tout le monde. Elle m'ignore et j'ai décidé d'en faire autant... » William eut un sourire. Il aimait bien ce genre d'esprit. D'autant plus que la serveuse qui l'ignorait n'était pas vraiment agréable. Un soir, elle avait pesté contre William parce qu'il avait hésité entre deux boissons à commander. Mais il était le client, non ? Il pouvait s'offrir le luxe de la réflexion. Heureusement pour lui, cette autre serveuse qu'il avait en face de lui semblait un peu plus saine d'esprit. Il lança d'ailleurs un regard sur son badge avant de lui demander son prénom. Il semblait peut-être un peu niais sur le moment, mais il souhaitait entamer la conversation dans les règles de l'art. « Elvie, vous fiez pas au badge. Et vous êtes ? » Il avait eu raison de demander. Son sourire s'élargissait alors qu'il buvait rapidement une gorgée de sa bière. « William. Enchanté dans ce cas. » William reposa sa pinte et croisa les bras. Il était décidé à profiter du calme pour garder un peu la serveuse en face de lui.

« Vous n'êtes pas de la partie de ce soir ? » Pour une surprise. Non seulement ce fut Elvie qui continua la discussion, mais en plus, elle l'avait déjà remarqué dans le bar et connaissait ses habitudes. Difficile de ne pas garder le sourire dans de telles conditions. « Non. Ce soir, j'ai plutôt envie de faire connaissance avec vous. » Il disait cela en toute franchise. Il se fichait bien de passer pour un dragueur du dimanche. Surtout que, pour le moment, il ne draguait pas vraiment. Faire du charme, un peu. Il était ainsi. Mais il respectait la jeune femme et appréciait toujours une bonne conversation. « Si je ne vous empêche pas de faire votre travail, bien évidemment. » Ce serait un peu bête de lui faire avoir des soucis à cause de sa curiosité. « Vous êtes assez observatrice je dois dire. Pour avoir remarqué que je passais mon temps loin du comptoir, en plus. » Les yeux remplis de malice, William essayait de voir qui était Elvie. Une fille facilement impressionnable ou une fille avec du répondant et un bon sens de l'humour ? William était en train de la tester, en espérant sincèrement qu'elle ne soit pas le genre de fille à glousser, car il fondait de bons espoirs sur elle.

L'homme m'avait demandé mon prénom et j'avais tout simplement répondu, après tout ce n'était rien, juste un prénom. Et bon peut-être que j'en avais légèrement marre des gens m'appelant Evy à tout bout de champs, à ça les personnes un peu éméchés avait la réponse parfaite "mais c'est marqué sur ton badge, donc t'es Evy..." Ceux-là avait sérieusement besoin de se mettre à l'eau pétillante... Au début ça m'avait fait rire, puis ça m'avait énervé, mais maintenant ? Je m'en fichais, Evy, Elvie au fond ce n'était qu'un prénom.

- William. Enchanté dans ce cas.

J'émis un léger sourire afin d'être polie. Je ne le connaissais pas, je l'avais juste repéré lors d'une soirée, alors qu'il était au billard et que ça avait failli tourner au désastre. Les problèmes semblaient me trouver où que j'aille alors quand j'en voyais l'ombre je prenais la fuite...
Pourtant c'était agréable de juste parler, habituellement les conversations au bar n'étaient pas des conversations, mais des bribes de mots qu'il fallait déchiffrer, et des clés de voiture qu'il fallait récupérer ce qui n'était pas toujours chose facile. Alors discutait cinq minutes avec quelqu'un il n'y avait pas de mal à ça. Puis je ne tardais pas à lui demander si une partie de billard ne l'intéressait pas. Et je réalisais en voyant son sourire que je n'aurais peut-être pas dû dire ça. Sa réponse me donna entièrement raison.

- Non. Ce soir, j'ai plutôt envie de faire connaissance avec vous.

- Bien sûr parce qu'une fille derrière un bar c'est tellement passionnant.

J'arquais un sourcil, attrapant un verre et un torchon, je commençais à essuyer ses derniers, qui étaient lavés et n'attendaient plus que d'être essuyé puis réutiliser. S'il pensait que j'étais le genre de fille à faire les yeux doux dès qu'on tente de me draguer, William n'était pas tombé sur la bonne personne.

- Si je ne vous empêche pas de faire votre travail, bien évidemment.

- Et bien sachant que je remplace le barman qui prend des pauses de trois heures au lieu de dix minutes. Et puis j'ai juste à suivre des commandes, pas besoin d'être Einstein pour faire ça et tenir une conversation.

Je continuais de nettoyer les verres, les replaçant au fur et à mesure, ce soir c'était vraiment calme. Je me demandais pourquoi d'ailleurs, et j'espérais que ce calme ne continue pas. Ca n'était pas très bon pour les affaires. Perdue dans mes pensées, je relevais les yeux vers l'homme face à moi en entendant sa voix.

- Vous êtes assez observatrice je dois dire. Pour avoir remarqué que je passais mon temps loin du comptoir, en plus.

J'émis quelque secondes avant d'afficher un sourire répondant au siens, m'approchant légèrement du jeune homme, me demandant à quoi il pouvait bien s'attendre, le regard plein de malice comme si j'étais captivée par ses mots, je gardais mon sourire me rapprochant de William avant d'enfin prendre la parole.

- Dites moi, ça marche ce genre de technique habituellement ? Ou elles sont tellement ivres que vous pourriez leurs lire le bottin qu'elle vous tomberez quand même dans les bras ? Je suis peut-être immunisé contre votre charme...

Je me redressais avant d'attraper un plateau et de le tendre à la serveuse qui venait d'arriver au bar, c'était un jeu pour l'homme et je le savais, mais ça allait rapidement devenir un jeu pour moi aussi. Je préparais les verres, avant d'en faire glisser un à un jeune homme installé au bout du comptoir.

- Où j'ai pas encore assez bu... Mais un type avec un tatouage dans le cou, qui joue au billard et manque de créer une bagarre et bien oui ça se remarque.

William avait l'impression de ne pas avoir affaire à n'importe quelle fille en parlant avec la serveuse. Elle n'avait pas encore rougit et ne s'était pas mise à faire des petites mimiques dans l'espoir de le charmer ou de l'attendrir. C'était déjà un bon point. William aimait bien les conversations simples sans sous-entendus. Même si, de son coté, il avait l'air de jouer le séducteur, il n'espérait pas repartir au bras de cette charmante Elvie et n'avait pas pour but de flatter son ego. « Bien sûr parce qu'une fille derrière un bar c'est tellement passionnant » William haussa les épaules en affichant une petite moue. « Bah, c'est toujours intéressant de faire des rencontres, non ? » Qu'elle soit derrière le comptoir ou près du billard, c'était la même chose. Elle était un être humain et du moment qu'elle avait la possibilité de parler d'autre chose que de la carte des boissons, c'était intéressant. Du moment qu'il ne l'empêcher pas de bosser. D'ailleurs, Will s'en inquiéta bien vite et le fit savoir. « Et bien sachant que je remplace le barman qui prend des pauses de trois heures au lieu de dix minutes. Et puis j'ai juste à suivre des commandes, pas besoin d'être Einstein pour faire ça et tenir une conversation. » William haussa les sourcils. Donc, on abusait de la gentillesse de cette jeune femme ? William avait bien envie de créer une créature d'ombre pour faire peur à ce fameux barman en pause. Après ça, il ne resterait plus des heures dehors. Mais William ne connaissait pas bien la serveuse et ne pouvait pas déjà jouer les chevaliers servants. Puis, la mutation, c'était pas encore un sujet courant, alors...

Plus détendu, et peut-être un peu trop séducteur sur le moment, William commença à taquiner la serveuse dans l'unique but de la faire un peu sourire ou de titiller sa personnalité. « Dites moi, ça marche ce genre de technique habituellement ? Ou elles sont tellement ivres que vous pourriez leurs lire le bottin qu'elle vous tomberez quand même dans les bras ? Je suis peut-être immunisé contre votre charme... » Ce qui était sûr, au moins, c'est qu'elle n'allait pas se mettre à glousser ni à battre des cils. William fut agréablement surpris et afficha un petit sourire en coin. Il laissa le silence s'installer un peu en observant les faits et gestes de la serveuse qui s'affairait derrière son comptoir avec un plateau et des verres. « Où j'ai pas encore assez bu... Mais un type avec un tatouage dans le cou, qui joue au billard et manque de créer une bagarre et bien oui ça se remarque. » William fit mine de réfléchir en pinçant ses lèvres et en levant les yeux au ciel. « Donc, je suis un cas particulier par ici ? C'est bon à savoir. Vous voyez rarement des tatoués près du billard ? Heureusement que je suis venu alors. » Un large sourire et le revoilà plongé dans sa bière pour se désaltérer. En reposant la pinte, il poussa un soupir de satisfaction et croisa ses bras sur le comptoir. « Vous savez, je ne vous drague pas. Je vous teste seulement. Je ne suis pas du genre beau parleur. Passer du temps en ma compagnie ça se mérite plus qu'en souriant à mes paroles. » Il jouait avec sa pinte en observant la jeune femme. Qu'allait-elle dire cette fois-ci ? Il tenta quand même d'ajouter quelque chose. « Vous n'avez pas l'air de vous laisser avoir par les beaux parleurs, en plus. Donc, j'aurais été mal barré si j'avais tenté ma chance avec vous. »

Vous aviez les soirs de bagarres, les soirs calme et les soirs très calme, mais à vrai dire, j'étais assez contente d'avoir un peu de compagnie, ce n'était rien de sérieux juste une petite conversation et c'était assez changeant et agréable. L'homme face à moi ne se prenait pas au sérieux et j'en faisais autant tout en restant sur mes gardes bien entendue. Quand je lâchais qu'une fille dernière un bar n'avait rien d'intéressant sa réaction ne se fit pas attendre.

- Bah, c'est toujours intéressant de faire des rencontres, non ?

J'émis un petit sourire, les gens faisaient rarement attention à nous, sauf quand certains voulaient flirter en général, nous avions autant de valeur que le plateau portant les boissons. William sembla s'inquiéter de m'attirer des problèmes, ce à quoi je ne tardais pas à répliquer que ce n'était pas prêt d'arriver. Après tout ils nous avaient bien de mander de bien nous comporter avec la clientèle, c'est ce que je faisais.

Quand l'homme face à moi commença à se montrer plus séducteur qu'auparavant, Maureen qui revenait de servir les tables du fond me fit un clin d'œil auquel je répondis par un petit sourire, avant qu'elle vienne se servir un verre d'eau entre deux allers-retours. Si William pensait que j'allais si facilement tomber dans le panneau, me mettre à battre des cils et glousser comme une vulgaire dinde, il était mal tombé. Car je pouvais tout aussi bien jouer le jeu, ce que je ne tardais pas à faire, histoire de renvoyer ce dragueur du dimanche au tapis.

Après ma remarque, le jeune homme laissa un petit silence s'installer. L'aurais-je vexé ? Ce n'était pas mon intention, mon but était simple lui montrer que je n'étais pas facilement "impressionnable". Je pouvais cependant sentir son regard et je tentais donc une différente approche, précisant que si je l'avais remarqué, c'était à cause d'une bagarre qu'il avait failli causer et d'un tatouage dans le cou. Bon, j'avais une certaine fascination pour les tatouages, surement la faute à ma propre mutation.

- Donc, je suis un cas particulier par ici ? C'est bon à savoir. Vous voyez rarement des tatoués près du billard ? Heureusement que je suis venu alors.

- Disons plutôt que j'aime savoir à qui j'ai affaire. Des tatoués, on en a quelques-uns, des gros durs qui se donnent des airs, alors qu'en réalité ce sont des fils à maman... Plus sérieusement il a une signification ?

Ca, c'était monnaie courante, parce qu'ils avaient une carrure imposante, ils pensaient que ça faisait automatiquement d'eux des grosses brutes, ce qui était souvent faux. Quand à son tatouage j'étais assez intriguée, et ma curiosité repris le dessus. L'homme face à moi ne tarda pas à prendre une gorgée de sa bière alors que je terminais de servir une commande à l'autre bout du comptoir.

- Vous savez, je ne vous drague pas. Je vous teste seulement. Je ne suis pas du genre beau parleur. Passer du temps en ma compagnie ça se mérite plus qu'en souriant à mes paroles.

- Oh vraiment ? Vous avez dû en faire des malheureuses. Je crains de ne pas être digne de cet honneur alors.

Malgré le fait d'être bloqué derrière ce bar, je passais une bonne soirée, c'était une soirée calme, j'avais quelqu'un pour discuter au lieu de nettoyer des verres et d'en servir d'autres comme un bon petit automate. Je relevais les yeux en voyant un homme se déplaçait au fond du bar pour atteindre le Jukebox, il ne tarda pas à introduire une pièce avant de choisir la musique qu'il voulait. Appréciant l'air qui sortait de la machine, je ne tardais pas moi aussi à profiter de la musique avant de me concentrer sur William qui reprenait la parole.

- Vous n'avez pas l'air de vous laisser avoir par les beaux parleurs, en plus. Donc, j'aurais été mal barré si j'avais tenté ma chance avec vous.

- Est-ce une autre approche ? Valoriser la pauvre victime en espérant le même résultat ? Disons que dans un bar, je sais à quoi m'attendre.

J'émis un autre sourire rivant mon regard sur le jeune homme qui me faisait face. Au moins, je ne voyais pas le temps passer et c'était déjà un plus.

La main de William était posée sur sa pinte, avec laquelle il jouait entre deux paroles. Il aimait toujours s'occuper en discutant, tel un hyperactif en manque d'activité. Il ne pouvait pas rester en place, même en étant au calme, en train de siroter une bière. Son regard ne décrochait que rarement celui de la jeune femme face à lui, qu'il suivait dans ses moindres mouvements. On aurait pu croire qu'il avait eu le coup de foudre, mais ce n'était pas le cas. Enfin, il ne pensait pas que ce soit le cas. Pourtant, il y avait bien quelque chose qui le poussait à rester, à tenir cette conversation qui était presque perdue d'avance. La serveuse était maline, elle ne se laissait pas facilement amadouer, même si William tentait tant bien que mal de se défendre sur ses intentions. Peut-être était-ce juste de l'humour, un petit jeu. Il s'y adonnait avec plaisir, d'ailleurs.

William faisait donc partie de ces rares hommes tatoués dans le bar ? Il s'en amusa, essayant d'imaginer ce que pouvait penser les autres clients en voyant ce groupe d'individus avec des dessins permanents sur le corps. « Disons plutôt que j'aime savoir à qui j'ai affaire. Des tatoués, on en a quelques-uns, des gros durs qui se donnent des airs, alors qu'en réalité ce sont des fils à maman... » Au moins, William pouvait être fier de ne pas faire partie de cette dernière catégorie. Il était un vrai dur. Une tête brûlée écorchée à vif. « Plus sérieusement il a une signification ? » William afficha un sourire et baissa les yeux vers le liquide qui dansait dans son verre grâce à ses mouvements répétés. Une signification... pas vraiment. À moins qu'il ne décrive la raison pour laquelle ces tatouages étaient sur son corps. Ils étaient des armes. Des armes qu'il activait avec sa mutation. Le genre de chose que vous ne placez pas facilement dans une conversation. « Peut-être. » Il pencha sa tête sur le coté pour montrer le tatouage dessiné sur sa nuque. « Un cavalier d'échec. Juste parce que j'aimais beaucoup cette pièce quand j'étais gamin. » Il haussa les épaules, comme si ce n'était rien. « J'ai aussi quelques trucs sur le torse mais je ne vais pas trop vous en dire. Vous allez penser que je veux absolument vous les montrer... » Il faisait de l'humour, puisqu'il se sentait à l'aise avec la jeune femme et qu'il savait pertinemment que rien ne marchait avec elle pour le coté séduction.

En parlant de séduction, William se justifia sur son attitude. Il testait la serveuse, n'hésitait pas à faire un peu de charme parce qu'elle était jolie, mais rien de plus. Il était simplement très sociable. Il termina sa phrase en disant qu'une fille ne le méritait plus qu'en riant à ses blagues. William n'était pas du genre à mettre une femme dans son lit uniquement parce qu'il était drôle. Il en fallait un peu plus, parfois. Au moins, il n'avait pas l'impression de jouer les connards comme certains. Un minimum de conversation sérieuse était requis. « Oh vraiment ? Vous avez dû en faire des malheureuses. Je crains de ne pas être digne de cet honneur alors. » Il eut un rire fin, bref. « Je pense qu'elles trouvent rapidement une nouvelle chaussure à leur pied. Elles aiment la chasse et se montrent impressionnées uniquement pour arriver à leur fin, alors. » William était certains que ces jeunes femmes qui riaient à tout et n'importe quoi usaient de cette tactique pour séduire subtilement un homme, qui pouvait alors se sentir comme le garçon le plus drôle de la planète. Elles gonflaient leur ego pour terminer la soirée dans leurs bras.

Elvie, elle, ne semblait pas être de ce genre et William n'hésita pas à partager cet avis à voix haute. « Est-ce une autre approche ? Valoriser la pauvre victime en espérant le même résultat ? Disons que dans un bar, je sais à quoi m'attendre. » William secoua la tête et posa sa pinte avant de croiser les bras. « Non, pas du tout. J'avoue avoir essayer de vous charmer un peu mais pas à ce point. C'était juste une façon d'entamer la conversation, de vous aborder. De titiller un peu votre caractère. Et ça a l'air de marcher, non ? Mais je suis sûr que beaucoup d'hommes essayent de vous séduire derrière ce comptoir. Non ? »

Je ne tardais pas à m'intéresser au jeune homme mais surtout à son tatouage, et donc naturellement je lui en demandé plus, songeant à la signification de ce dernier, bien évidemment je ne m'attendait pas à une réponse précise, mais à quelque chose du genre, c'est un souvenir, c'est quelque chose de sentimental.

- Peut être.

Je n'allais pas le pousser pour obtenir des confidences, j'étais curieuse mais je savais très bien quand m'arrêter. Puis il ne tarda pas tourner légèrement la tête avant de reprendre la parole, et comme une gamine face à un tableau je lâchais un petit oh, tentant d'observer le tatouage de plus prêt.

- Un cavalier d'échec. Juste parce que j'aimais beaucoup cette pièce quand j'étais gamin.

J'émis un léger sourire en songeant à un jeune William fasciner par cette pièce d'échec. Je continuais de remplir les verres face à moi, avant que le jeune homme ne continue sur sa lancée, moi qui avais peur de l'avoir freiné avec ma question c'était le contraire.

- J'ai aussi quelques trucs sur le torse mais je ne vais pas trop vous en dire. Vous allez penser que je veux absolument vous les montrer...

- Une autre fois peut-être...

Je lâchais un nouveau sourire, avant de réaliser mes propos j'aurais pu dire ça à ami, mais à un inconnu ? Bon sang mais qu'est-ce qui me prenait, c'était l'odeur de l'alcool qui me montait à la tête ? Ou peut être parce que je me sentais bien et détendu à discuter avec l'homme face à moi. Puis la discussion tourna très vite autour de la séduction, non de l'action mais du thème en général, je continuais toujours sur le même ton à tenté de faire un peu d'humour et jusque-là ça fonctionné plutôt bien, l'homme n'était pas lourd cherchant à ton prix à arriver à ses fins mais lui non plus ne se prenait pas vraiment au sérieux ce qui donnait un ton légèrement comique à toute la conversation, sans oublier de dire qu'il avait dû faire des malheureuse chose que je pensais tout de même peu...

- Je pense qu'elles trouvent rapidement une nouvelle chaussure à leur pied. Elles aiment la chasse et se montrent impressionnées uniquement pour arriver à leur fin, alors.

- C'est triste...

Je trouvais ça vraiment triste, de passer d'une personne à une autre tout en sachant que vous ne construiriez rien, juste une aventure d'une nuit ou de quelques jours. Et hop un autre... Je n'étais pas celle qui croyait au prince charmant bien au contraire mais je n'étais pas ce genre de fille là non plus. Chose qui semblait échapper à un homme au coin du comptoir qui soupira lâchant un rot par la même occasion, je me tournais légèrement vers l'homme avant d'arquer un sourcil, un vrai prince charmant qu'on avait là, je soupirais avant de replonger mon regard dans celui de William...

- Non, pas du tout. J'avoue avoir essayé de vous charmer un peu mais pas à ce point. C'était juste une façon d'entamer la conversation, de vous aborder. De titiller un peu votre caractère. Et ça a l'air de marcher, non ? Mais je suis sûr que beaucoup d'hommes essayent de vous séduire derrière ce comptoir. Non ?

- Effectivement ça marche.

Et j'avais passé pratiquement toute ma soirée à discuter avec cet homme que je ne connaissais pas. Quant à la dernière partie de sa phrase et bien comment dire. Je semblais prendre une profonde inspiration alors que je savais parfaitement ce que j'allais dire.

- Après quelques verres ils tenteraient de séduire un chien avec un chapeau alors on ne peut pas dire que ça compte.

Je ne tardais pas à indiquer l'homme de l'autre côté du comptoir qui lâcher quelques rots à cause de sa bière ou du trop-plein d'alcool. Avant de jeter un coup d'oeil à un homme à l'autre bout du bar installé confortablement contre le jukebox, heureusement qu'il en avait vu d'autres...

- Et puis si c'est pour me retrouver avec le prince charmant d'a côté et Mr Tout en muscle et sans cerveau accoudé au jukebox... Je passe mon tour.

Puis, ma bonne humeur coupée avec ma curiosité naturelle, me poussa à poser quelques questions à William, sur un ton plutôt enjouée.

- Et vous alors ? Le mystérieux joueur de billard tatoué, vous tentez de séduire toutes les serveuses que vous croisez ?

Voilà que William parlait enfin de ses tatouages. C'était un sujet intéressant pour lui. Étant tatoueur, il savait toujours quoi dire et avait un tas d'anecdotes. Là, la serveuse souhaitait connaître la signification de son tatouage dans la nuque. William avait donné quelques détails avant de révéler la présence d'autres tatouages sur son corps. Mais, puisqu'il était déjà catalogué comme dragueur du dimanche, il ne se risqua pas à montrer le reste. « Une autre fois peut-être... » Surpris, William arqua ses sourcils, un sourire malicieux aux coins des lèvres. « Oui, peut-être. » On ne sait jamais. La vie pouvait réserver quelques surprises. Et pas forcément dans le sens séduction et autres dérivés.

En parlant de séduction, William donna quelques explications au sujet des jeunes femmes qu'il avait l'habitude de croiser ces derniers temps. Des femmes qui aimaient jouer les sottes pour attirer les hommes. Heureusement, ce n'était pas le cas de toutes. « C'est triste... » Comme beaucoup d'autres sujets. William haussa ses épaules, trop habitué à voir ce genre de choses. « C'est ainsi que certains fonctionnent. Au moins, je ne me laisse pas vraiment prendre à leur jeu. » Il préférait cent fois mieux être le maître des échecs plutôt qu'un simple pion.

Il avait tenté de séduire Elvie, juste par curiosité, pour l'aborder plus facilement. Il ne s'en cachait pas et préférait être franc avec la jeune femme. Il ne voulait pas la prendre pour une imbécile, ce qu'elle ne semblait pas être. « Effectivement ça marche. » Au moins, c'était un bon point. William était ravi. Il souriait de plus belle, en continuant sa pinte qui serait bientôt terminée, après trois gorgées. Mais il souhaitait prendre son temps, alors, il ne continua pas sur sa lancée et reposa le verre sur le comptoir. « Après quelques verres ils tenteraient de séduire un chien avec un chapeau alors on ne peut pas dire que ça compte. Et puis si c'est pour me retrouver avec le prince charmant d'a côté et Mr Tout en muscle et sans cerveau accoudé au jukebox... Je passe mon tour. » William porta son regard sur le type qui ne cessait de lâcher des rots, sonores ou soit disant discrets. En effet, ce n'était pas un cadeau. « En effet, je pense que ce ne serait pas une bonne idée que de se laisser séduire par... ça. »

La conversation semblait plus intéressante, plus sérieuse. William était parvenu à mettre la jeune femme à l'aise, apparemment. « [color=#99ccffEt vous alors ? Le mystérieux joueur de billard tatoué, vous tentez de séduire toutes les serveuses que vous croisez ? [/color] » William eut un petit rire. Il était à l'aise, lui aussi. Il ne prenait pas mal toutes ces questions, au contraire. Il s'amusait bien ce soir. « Pour les aborder, comme je vous l'ai dit. Ensuite, je fais connaissance, histoire d'avoir quelqu'un à qui parler entre deux verres. C'est toujours intéressant de se faire amis avec les gérants d'un bar que l'on fréquente souvent, non ? Alors, à moins que je dérange, je reste ici et je viens prendre des nouvelles des serveuses, ou des serveurs, qui deviennent des amis. Et, ça permet aussi à certains de souffler un peu, ou de se libérer de ce genre de client. » Il désigna le type à coté d'eux, qui semblait plus que saoul à l'heure actuelle.

La soirée continua de se dérouler alors que discutais tranquillement avec William depuis un bon moment. Après avoir tenté un numéro de charme qui avait été déjoué avec brio, nous avions commencé à discuter et à se laisser prendre au jeu, apprenant à se connaître sans pour autant passer par la case "drague" enfin presque... Je réussis cependant à surprendre le jeune homme après qu'il ait proposé de me montrer les tatouages qu'il avait sur son torse, ma réponse ne manqua pas de le faire sourire alors que l'on continuer tranquillement notre discussion.
On enchaîna sur les femmes qui se faisaient passer pour ce qu'elle n'était pas dans l'espoir de ne pas finir la soirée seule, je trouvais ça triste. Je préférais encore me retrouver seule avec un bon livre, au lieu d'avoir pour seule compagnie un type rencontré cinq minutes plus tôt dans un bar.

- C'est ainsi que certains fonctionnent. Au moins, je ne me laisse pas vraiment prendre à leur jeu.

J'émis un triste sourire vu que c'était la seule chose que cette conversation m'inspirant, je continuais à suivre les commandes sous les multiples clins d'œil de Maureen, un coup d'œil à la porte d'entrée m'indiqua que Paul était occupé à discuter avec une silhouette qui semblait appartenir à une femme. J'allais assurer le rôle de barmaid un bon moment visiblement. Et pour le coup ça ne me déranger pas.

William ne tarda pas à me dire que les clients devaient également tenter leur chance, mais quand je précisais l'état de certains clients, il valait mieux rentrer seule le soir, entre les habitués et les fils à papa qui venait dans ce bar pour avoir un petit coup "d'adrénaline". Venir au Daylight revenait pour eux à un acte rebelle dont seul eux conscience.... Un des clients au bout du comptoir continua sa sérénade de rots, attirant l'attention de l'homme face à moi.

- En effet, je pense que ce ne serait pas une bonne idée que de se laisser séduire par... ça.

- J'en avais pas l’intention, j'espère que je méritais un peu mieux que lui... Sinon c'est que j'ai vraiment un mauvais karma...

Je n'avais pas pour habitude de faire la conversation aux clients, je me contentais de servir et paraître assez avenante pour être sûre qu'il revienne dans ce bar. Et pour une première j'étais tombé sur un homme qui au moins avait un cerveau, chose qui n'était pas très courante ici après les heures d'ouverture. Je tentais donc à mon tour d'en savoir plus le questionnant sur le fait qu'il draguer toutes les serveuses que ses yeux pouvaient croiser. Et sa réponse ne se fit pas attendre.

- Pour les aborder, comme je vous l'ai dit. Ensuite, je fais connaissance, histoire d'avoir quelqu'un à qui parler entre deux verres. C'est toujours intéressant de se faire amis avec les gérants d'un bar que l'on fréquente souvent, non ? Alors, à moins que je dérange, je reste ici et je viens prendre des nouvelles des serveuses, ou des serveurs, qui deviennent des amis. Et, ça permet aussi à certains de souffler un peu, ou de se libérer de ce genre de client.

Je le regardais désigner l'homme à l'autre coin du bar. Habituellement, Paul notre barman s'en chargeait. Il s'occupait de tous les clients un peu spéciaux, déclarant qu'une femme ne devrait ni voir ça ni avoir à le faire. Et ça partait d'une bonne intention mais il n'était pas toujours là et la plupart des employés étaient des femmes alors, c'était bien beau mais...

-Alors ce n'est pas pour obtenir des boissons gratuites ? Je suis déçue... Et bien, plus sérieusement vous ne dérangez pas.

Je posais les yeux sur la bière qu'il semblait économiser, j'émis un léger sourire avant de finir d'essuyer mon verre, et je retournais mon attention vers William en désignant sa bouteille, ignorant s'il allait rester ou bien partir. Je jetais un coup d'œil à Maureen qui m'indiqua la pendule, dans une demi-heure, on finissait notre service, et on rentrait ensemble afin d'éviter les ennuis, mais si Paul ne rentrait pas j'allais devoir rester beaucoup plus longtemps...

- Je vous en ressers une ?

Le voisin de comptoir de William agissait comme s'il était chez lui, sans se soucier des regards dégoûtés qu'il recevait de la part de clients et autres employés. Il devait être un habitué, qui passait son temps ici pour fuir la réalité. C'était assez triste à voir, d'ailleurs. William se contentait d'un verre ou deux pour se sociabiliser, se détendre et passer du bon temps. Il espérait donc ne jamais finir comme ce type, qui semblait prêt à tomber la tête la première sur le comptoir. Elvie, de son coté, disait ne pas chercher à être séduite par ce genre de gars, qu'elle méritait mieux. Ce n'était pas faux. Mais William ne répondit pas à sa phrase. Il se contenta de lui adresser un sourire et de hocher la tête. Il ne la connaissait pas bien mais, qui méritait de passer ses journées avec un type saoul toutes les heures ?

« Alors ce n'est pas pour obtenir des boissons gratuites ? Je suis déçue... Et bien, plus sérieusement vous ne dérangez pas. » William avait continué la discussion à son sujet et s'était justifié un bon moment auprès d'Elvie. Il était amusé par ses suppositions, comme quoi il aurait pu profiter de sa technique d'approche pour avoir quelques bières gratuites. Il savait bien que la serveuse plaisantait et afficha une mine presque triste. Heureusement, sa présence ne dérangeait pas Elvie. C'était bon à savoir, surtout qu'il aurait très bien pu l'embêter sans qu'elle n'ose le dire, juste pour éviter de froisser le client. « Tant mieux, dans ce cas. Je reviendrai sûrement ici alors. Histoire de vous éviter d'avoir à discuter avec lui. » Il désigna le roteur ambulant d'un signe de tête et observa sa bière presque vide. « Je vous en ressers une ? » William hésita un moment avant de décliner l'offre. Une bière lui suffisait ce soir. « Non, je pense m'arrêter là. Mais merci quand même. » Il eut un sourire puis, curieux, se pencha un peu pour oser poser une question, qui pourrait clairement être prise de différentes façons. « Si vous avez besoin de quelqu'un pour vous raccompagner chez vous, je peux attendre un peu la fin de votre service. Sauf si vous avez un véhicule, ou si quelqu'un vous raccompagne. Parce que, si vous rentrez à pieds, ce n'est pas très sûr je trouve. »

Le jeune homme ne m'embêter pas, bien au contraire c'était plutôt rassurant surtout après avoir discuté lui. Bon je ne pouvais pas nier qu'il y avait quelque chose chez lui qui me disait de me méfier, comme si malgré tout je devais faire attention. Peut être que c'était juste mon imagination, mon instinct n'était pas toujours le meilleur alors pour réellement savoir de quoi je devais me méfier.

- Tant mieux, dans ce cas. Je reviendrai sûrement ici alors. Histoire de vous éviter d'avoir à discuter avec lui.

- Avec plaisir.

Après tout il avait fait passer mon temps derrière le comptoir à une vitesse folle, habituellement j'aurais pu faire la conversation aux bouteilles derrière moi, j'aurais eu les mêmes réponses... Donc c'était gagnant-gagnant. Et puis il était malin et surtout pas insistant. Je détestais quand les gens faisait tout pour vous mettre une légère pression afin que vous acceptiez une chose plutôt qu'une autre...

Puis je ne tardais pas à lorgner sur la bouteille de bière de William qui était à présent vide. Allez savoir pourquoi, la conscience professionnelle sans doute, je m'empressais de lui demander s'il voulait une autre bière, ou autre chose à boire. Et sa réponse mit quelques minutes à venir.

- Non, je pense m'arrêter là. Mais merci quand même.

J'émis un sourire, hochant légèrement la tête. Je ne voyais plus Paul à l'entrer, il avait surement dû repérer quelqu'un à raccompagné, ou il était partie fumer une cigarette un peu plus loin, oubliant que c'était à lui d'assurer la fermeture. J'émis un soupir terminant de nettoyer quelques verres. Et alors que j'étais perdue dans mes pensées, le jeune homme face à moi se pencha vers moi le sourire aux lèvres, c'était pour quoi cette fois-ci ?

- Si vous avez besoin de quelqu'un pour vous raccompagner chez vous, je peux attendre un peu la fin de votre service. Sauf si vous avez un véhicule, ou si quelqu'un vous raccompagne. Parce que, si vous rentrez à pieds, ce n'est pas très sûr je trouve.

- Non je vous remercie mais ça devrait aller...

J'avais répondu assez rapidement sans réfléchir à vrai dire, mais quand je relevais les yeux vers la porte je pu voir Maureen qui m'adressait un petit "salut". Notre service était censé être fini, et techniquement j'aurais dû être en route pour mon appartement avec la jeune serveuse...

- Réflexion faite, je ne me sens pas de rentrer seule, si votre offre tient toujours. Il faudrait juste rappeler à Paul qu'il a un bar à tenir, et que mon service est terminé.

Et aussi rapidement que j'avais refusé son aide, je la solliciter légèrement gênée, songeant qu'il allait me prendre pour la girouette du coin... Mais je préférais encore passer pour ça que me retrouver à rentrer seule, en plein milieu de la nuit, William avait raison ce n'était pas sûr...

William avait proposé de ramener la serveuse, alors qu'il avait passé plusieurs heures à essayer de la convaincre qu'il ne la draguait pas. Avec un large sourire, en plus. Il ne la quittait pas des yeux alors qu'il attendait sa réponse. Allait-elle acceptée ou aurait-elle peur de se retrouver seule dans les ruelles sombres de New York en sa compagnie ? William ne voulait qu'aider, car il savait bien que parfois, ces ruelles sombres n'étaient pas sûres. « Non je vous remercie mais ça devrait aller... » Le sourire de William se transforma en petite moue sympathique. Il comprenait totalement qu'elle ne puisse pas accepter. Il s'apprêta donc à se lever pour partir lorsque Elvie reprit la parole. « Réflexion faite, je ne me sens pas de rentrer seule, si votre offre tient toujours. Il faudrait juste rappeler à Paul qu'il a un bar à tenir, et que mon service est terminé. » Les mains sur le comptoir, William changea d'avis et ne se redressa pas de son tabouret. « Bien. Alors, j'imagine que vous allez voir ce fameux... Paul et partir ? Si c'est le cas, je vous attend juste devant la porte. » Avec un nouveau sourire, William se leva enfin de son tabouret pour se rendre à l'entrée du bar.

En attendant la jeune femme, William repensa un peu à la discussion qu'il avait partagé avec elle. Puis, son regard se posa sur les clients du bar, qui semblaient plus ou moins conscients. Enfin, il observa le coin de billard, où un groupe d'hommes disputaient une partie avec une belle mise. La liasse de billets étaient posée sur un recoin de la table de jeu. Wlliam aurait bien proposé sa participation, mais il n'avait ni le temps ni l'envie. Il arrangea sa veste en cuir, ses cheveux, puis reporta son attention sur le coin bar. Elvie revenait vers lui. « Tu n'as pas changé d'avis ? » Il la tutoyait, pour détendre l'atmosphère, en la taquinant sur le fait qu'elle avait rapidement accepté son offre après l'avoir refusé.

J'avais refusé sa proposition de me ramener dans un premier temps, avant de voir Maureen partir et de réaliser que c'était soit rentrer avec William, soit rentré seule, et ça ce n'était pas une option. Je savais me défendre, mais je comptais beaucoup sur ma mutation et si cette dernière était décidé à faire des siennes, j'étais vraiment mal barré...
J'expliquais donc au jeune homme que j'avais techniquement terminé mon service et que je n'avais plus qu'à ramener Paul, le barman et par la peau des fesses s'il le fallait, je n'étais pas payé pour faire son travail, et lui n'était pas payé à traîner dehors. J'espérais juste ne pas faire fuir William avec ce changement d'avis soudain.

- Bien. Alors, j'imagine que vous allez voir ce fameux... Paul et partir ? Si c'est le cas, je vous attend juste devant la porte.

J'opinais avant de balancer le torchon que je tenais pour descendre de derrière le bar, en avançant vers la porte je manquais de peu de tamponner Paul, qui venait de se rappeler qu'il avait un bar à faire tourner, une fois informé que je partais, je me changeais rapidement dans les vestiaires, troquant mes affaires de travails pour celle que je portais tous les jours, je n'oubliais pas de récupérer mon sac à main avant de retourner dans le bar cherchant du regard le jeune homme.

- Tu n'as pas changé d'avis ?

- Non pas cette fois. Mais on est pas encore sortis du bar alors...

J'avais émis un léger sourire, méritant la remarque, puisque j'étais passé du blanc au noir en quelques secondes à peine. Je m'avançais vers la sortie, n'ayant qu'une envie rentrée chez moi pour enfin pouvoir me reposer. Entre la journée de cours à l'Institut

- J'espère que tu n'habites pas loin.

J'aurais pu me frapper la tête contre un mur, ce n'était pas vraiment ce que je voulais dire, je ne voulais pas le déranger, lui faire traverser la ville en plein milieu de la nuit juste pour me raccompagner...

- Enfin je veux dire que ça ne te fasse pas un détour, juste pour moi...

Bravo Elvie, j'avais fait l'effort de le tutoyer pour m'embarrasser quelques secondes après, c'était bien joué...

Lorsque la serveuse quitta son poste, William repoussa légèrement son verre en ne quittant pas des yeux la jeune femme. Il s'était donc mis à fixer l'endroit où elle avait disparu et, quelques minutes plus tard, Paul apparut. Un sourire se dessina sur le visage de William en voyant le gérant du bar reprendre son boulot comme si de rien était. « Ce n'est pas très professionnel de laisser son bar aux mains de ses serveuses vous savez. Si j'étais à votre place, je resterais près de mes clients. À force, on va finir par croire que c'est une des filles la patronne. » Il n'avait pas évoqué Elvie pour éviter que le gérant pense qu'elle était coupable des paroles de William. Là, ce n'était qu'un conseil de client comme un autre, et William était ravi de constater que Paul n'avait rien à dire à ce reproche. Il s'arrangeait même les cheveux, comme si ça pouvait changer quelque chose.

De retour, Elvie s'approcha de William qui s'inquiétait qu'elle ait pu changer d'avis en cours de route. « Non pas cette fois. Mais on est pas encore sortis du bar alors... » William ne put s'empêcher de rire. Cette jeune femme avait de l'humour, c'était rafraîchissant. « J'espère tu n'habites pas loin. » Sur le moment, William fut un peu surpris par cette phrase, qui était à double-sens. Logiquement, elle s'inquiéter peut-être de savoir s'il allait faire du chemin en la raccompagnant. Mais William, qui aimait beaucoup l'humour, décida de jouer sur cette phrase histoire de détendre l'atmosphère. Il ignora donc la nouvelle phrase d'Elvie, qui s'expliquait sur ses paroles. « Je savais bien que mon charme avait cet effet là, mais tu bats des records d'impatience. » Il avait un regard tellement malicieux et une façon de s'exprimer tellement décalée qu'il était impossible de croire qu'il était sérieux. « J'aime bien marché le soir. Ça me détend. Mais non, je ne vis pas très loin, si ça peut te rassurer. Je ne ferais pas de détour. » Et puis, même si c'était le cas, il était en train de se montrer galant. « En fait, je dis sûrement n'importe quoi parce que je ne sais pas où tu habites. Mais ça ne me dérange pas, vraiment. Si ça se trouve tu vis pas loin de chez moi pour de bon. » William ne pouvait plus partir de toute façon. Il n'était pas Paul. Il n'allait pas planter la jeune femme ici.

Je savais me défendre, moyennement en tant qu'humaine et légèrement plus en tant que mutante. C'est juste que rentrée chez moi en pleine nuit seule et bien... Et bien ça ne me rassurait pas. On pouvait bien me dire que je ne connaissais pas vraiment ce William non plus, mais j'étais déjà plus rassurée et puis après avoir passé la soirée à discuté, il ne pouvait pas être si terrible que ça. Et de toute façon, j'en revenais au premier point, je pouvais me défendre.

Quand je fis mon grand retour dans la salle, je pouvais voir Paul derrière le bar qui jetait un coup d'œil à William. J'adressais au barman un petit signe de la main en guise d'au revoir avant de m'avancer vers l'homme qui s'inquiéta d'un dernier coup de tête de ma part. Non je n'avais pas encore changé d'avis, mais je ne tardais pas à ajouté qu'on n'était pas encore sortie du bar. Chose qui déclencha un rire, et je ne pu m'empêcher d'afficher un petit rictus pour avoir réussi à le faire rire.

Et alors que je m'inquiétais de faire faire un détour à l'homme pour pouvoir me ramener, j'utilisais une tournure des plus étranges, lançant ma pensée comme elle était venue au lieu de la détourner légèrement et j'aurais pu mettre ça sur le dos de la fatigue, mais comme je faisais ça quotidiennement. Je ne pouvais plus me trouver d'excuses. Heureusement pour moi William pris ça sur un ton plus humoristique.

- Je savais bien que mon charme avait cet effet là, mais tu bats des records d'impatience.

Je me tournais légèrement vers l'homme, et s'il avait pris cette phrase plus sérieusement, j'aurais viré au rouge, mais pas la petite rougeur aux joues, je serais carrément devenue une tomate, un homard cuit ou encore un Britannique qui aurait passé trop de temps au soleil. Vous voyez le genre...

- Je ne dois pas être la première mais surement la seule à ne pas savoir s'exprimer.

- J'aime bien marché le soir. Ça me détend. Mais non, je ne vis pas très loin, si ça peut te rassurer. Je ne ferais pas de détour

J'émis un nouveau sourire, déclamant la vérité, avant d'écouter ce que William avait à me dire, heureusement qu'il aimait marcher, je m'en serais légèrement voulu, pensant que je lui aurais forcé la main même si je ne voulais pas passer pour une demoiselle en détresse.

- En fait, je dis sûrement n'importe quoi parce que je ne sais pas où tu habites. Mais ça ne me dérange pas, vraiment. Si ça se trouve tu vis pas loin de chez moi pour de bon.

J'émis un nouveau sourire, je n'habitais pas très loin du bar dans lequel je travaillais une chance quand votre journée vous semblez interminable et que vous tombiez de fatigue. Je relevais la tête pour voir l'immeuble où je vivais, au bout du quartier, il faisait angle avec une autre rue. J'indiquais ce dernier à l'homme à mes côtés.

- Et toi, tu vis où ? Et je n'ai pas pensé à te demandé au bar mais tu travailles dans quoi ?

« Je ne dois pas être la première mais surement la seule à ne pas savoir s'exprimer. » William haussa les épaules en grimaçant. « Non, ça peut arriver, je n'en tiendrai pas compte, promis. » Il ponctua sa phrase d'un large sourire, comme pour rassurer Elvie. Ce petit malentendu ne resterait pas gravé dans sa mémoire. Enfin, peut-être. William ne pouvait pas le certifier. Il avait cette fâcheuse tendance à ne retenir que ce que les gens souhaitaient oublier. D'un côté, c'était utile pour balancer des reproches à la figure de ceux qui le méritaient. Will n'avait pas peur de se montrer très franc avec certaines personnes. Pour la petite phrase d'Elvie, il pourrait le ressortir s'il voulait la taquiner un peu, sans méchanceté.

Le trajet pour ramener Elvie n'était pas inconnu à William. Il avait l'habitude de passer par de nombreuses ruelles, de nombreux quartiers. Surtout après avoir été le client de nombreux bars aux alentours. Il rassura donc la serveuse qu'il raccompagné chez elle en lui affirmant qu'il ne ferait aucun détour pour rentrer chez lui. Mensonge ou pas, William se fichait de marcher quelques minutes de plus pour se plonger dans son lit jusqu'à l'aube. C'est alors qu'il se rendit compte qu'il racontait un peu n'importe quoi. Il ignorait où se trouvait le bâtiment où vivait la jeune femme et pourrait être en train de partir de l'autre côté de la ville, dans un endroit totalement inconnu. En réalité, l'immeuble était à quelques pas maintenant. William suivit l'indication d'Elvie avant d’émettre un petit soupir de soulagement. « Ah, oui en effet. Ce n'est pas très loin. » Pas loin du bar, mais la nuit, on ne sait jamais sur qui une jeune femme pouvait tomber. « Et toi, tu vis où ? Et je n'ai pas pensé à te demandé au bar mais tu travailles dans quoi ? » Ah oui, maintenant, il devait parler de lui. William n'avait pas pour habitude de divulguer son métier, surtout que c'était assez mal vu en ce moment. Seuls les motards et les soldats se faisaient tatouer, ou les jeunes femmes qui aimaient se dévêtir pour le boulot. « Je ne vis vraiment pas loin, à quelques quartiers d'ici. Et je suis... tatoueur. Je ne pense pas que ce soit étonnant. » Elle avait vu ses tatouages après tout.

William s'arrêta devant le bâtiment de la jeune femme et l'observa en levant les yeux. « C'est ainsi que s'achève notre petite promenade, j'imagine ? » Il eut un nouveau sourire alors que ses doigts jouaient déjà avec la cigarette dans sa poche qu'il allait fumer sur le trajet du retour. « J'ai été ravi de faire ta connaissance en tout cas. Et si jamais ce Paul te prend encore pour un larbin, dis-lui qu'on t'a prise pour le patron des lieux. Ça ébranlera son orgueil je pense... »

Je n'étais vraiment pas douée, que ce soit dans mes actes où pour m'exprimer, j'enchaînais gaffe sur gaffe. J'étais tellement douée que j'aurais pu participer au jeu olympique de la maladresse et gagné sans problème... J'étais la fille qui mettait toujours les pieds dans le plat, et qui marchait toujours en direction du danger...

- Non, ça peut arriver, je n'en tiendrai pas compte, promis.

J'émis un sourire réalisant à quel point c'était simple d'être avec William. Il ne prenait pas tout au pied de la lettre au contraire, il se servait de mes maladresses pour en rire. On continua à s'avancer avec pour seul éclairage un lampadaire qui grésillait nous plongeant une fois sur deux dans le noir. Je n'habitais pas loin du bar c'était l'avantage, Bon si le Daylight n'avait pas une excellente réputation en général les soirées étaient calme. Mais de là à partir du bar et rentrée seule chez-moi j'avais beau être une mutante ça ne faisait pas tout...

- Ah, oui en effet. Ce n'est pas très loin.

Je me tournais légèrement gênée pour faire face à William, me demandant bien ce qui allait se passer ensuite. Et je ne tardais pas à lui demander où il loger. Avant de me faire un peu plus curieuse à son sujet. Voulant savoir ce qu'il faisait dans la vie, que l'on soit à égalité après tout.

- Je ne vis vraiment pas loin, à quelques quartiers d'ici. Et je suis... tatoueur. Je ne pense pas que ce soit étonnant.

- Ca colle bien au personnage oui.

Je ne pu m'empêcher d'émettre un nouveau sourire en l'entendant dire qu'il était tatoueur, songeant au papillon qui figurait sur ma nuque et à ma mutation qui au repos ressemblait à un tatouage prenant le reste de mon dos, et même l'arrière de mes bras.

- C'est ainsi que s'achève notre petite promenade, j'imagine ?

- Il semblerait...

Je savais bien que le lendemain Maureen me tannerait pour savoir ce qu'il s'était passé avec William mais je n'allais pas laisser entrer un type que je venais à peine de rencontrer chez moi. Je n'étais tout simplement pas comme ça. Et puis j'étais claquée, ma seule envie était de sauter sous la couette et de dormir.

- J'ai été ravi de faire ta connaissance en tout cas. Et si jamais ce Paul te prend encore pour un larbin, dis-lui qu'on t'a prise pour le patron des lieux. Ça ébranlera son orgueil je pense.

- Moi aussi et j'y songerais, encore merci de m'avoir raccompagnée.

J'émis un dernier sourire avant de passer la porte de l'immeuble, c'était une bonne soirée au fond, et puis si jamais il se faisait virer d'un autre bar il n'aura qu'à retrouver la route du Daylight...