et l'avenir, doucement, se dessinait.

Une nouvelle journée commençait. Une journée, comme les autres, parce que la banalité avait sa place, dans leur vie. Parce que les rencontres étaient rarement permises, parce que les sourires n'étaient jamais vrais. Parce qu'une pointe de changement aurait pu bousculer le si bel équilibre qu'elle s'était efforcée de construire, sa sœur. Le changement était l'ennemi numéro un de la vie des Amberfield, bien que secrètement, la plus jeune des sœurs rêvait d'aventure. Au haut de ses presque vingt ans, Calypso n'avait rien vu du vaste monde dans lequel elle vivait. Elle ne connaissait que très peu la ville où elle vivait depuis son enfance ; sortir seule lui était interdit, et les promenades avec sa sœur étaient trop rares et trop courtes pour pouvoir en profiter. Aucun écart n'était permis ; la cadette le savait, et avait déjà vu des vies humaines se faire arracher par sa sœur. Parce qu'ils doutaient. Parce qu'ils auraient su. Parce que leur vie n'aurait plus été réglée tel du papier à musique. Calypso était loin d'approuver les méthodes de sa sœur. Douce et altruiste, elle aurait préféré partir, plutôt que de voir des innocents mourir. Alors elle essayait d'oublier les images qui hantaient son esprit la nuit. Comme celle de l'ancien fiancé de sa sœur, qu'elle appréciait beaucoup, se jeter d'un pont après que l'ordre ait été prononcé. Sa vie contre celle des innocents. Leur secret contre leur perte.

Calypso était rentrée tôt, de l'université. Elle n'avait pas le droit de traîné avec le peu de gens qu'elle considérait comme des amis. Ils étaient peu nombreux, parce qu'elle avait trop peur que sa sœur se rendent compte qu'elle partageait sa vie avec d'autres individus qu'elle. Au fond, Calypso savait que c'était pour son bien que la blonde était si dure, et que les règles de la maison était si stricte. C'était sûrement pour cette raison que quoi qu'elle faisait, jamais elle n'en avait voulu à son aînée. À sa seule famille. Elle soupirait, avant de fermer soigneusement la porte derrière elle ; la quantité de serrures sur la porte étaient réellement impressionnante. Calypso n'en fermait toujours que quelques uns, sûre qu'il était inutile de tant en faire. Elle finissait par s'étirer, allègrement. La journée avait été longue, aujourd'hui. La brune s'engageait dans le salon, posait doucement son sac sur une chaise haute et tournait la tête vers la table de verre. La couleur blanche d'un bout de papier avait attiré son attention. Elle savait sa sœur maniaque, et elle ne laissait jamais rien traîner. Une feuille, certainement arrachée d'un bloc-note, était encrée de l'écriture si soignée de sa sœur. Appelle un plombier, le lave-vaisselle ne marche plus. Dis lui que c'est urgent, mais attends mon retour pour le faire entrer. Calypso souriait un peu. Elle n'avait nul besoin de l'attendre pour ouvrir la porte à un plombier. Elle composait le numéro qu'elle avait laissé en bas de la page, et demandait un plombier en urgence.



Du changement. Calypso était loin de savoir qu'elle serait face à lui, très prochainement. Face au destin, face au hasard. Il n'avait mis qu'une demi-heure, quand d'appuyer sur la sonnerie. Trente singulières minutes, après quoi la brune ferait une rencontre pour le moins surprenante. Une rencontre qui changerait sa vision des choses, si sombre, sur le don qui lui avait été confié à la naissance. Non. Elle était si loin, de penser que le jeune homme derrière la porte apaiserait ses peurs, comme elle apaiserait les sentiments qu'il n'arrivait pas à contrôler. La brune prit quelques secondes pour ouvrir la porte ; les verrous étaient lourds, et difficiles à ouvrir. Un sourire se dessinait sur ses lèvres, lorsque la porte s'ouvrit. Un jeune homme, beau garçon, se tenait devant elle. Il devait être un peu plus vieux qu'elle, c'était même certain. Merci d'avoir fait vite. Entrez, je vous prie. Elle s'était poussée de la porte pour laisser le passage à l'inconnu, armé de ses précieux outils. Il s'agit du lave-vaisselle, je ne sais pas ce qu'il lui arrive... Je vous sers quelque chose, avant que vous commenciez?

Spoiler:

Une nouvelle journée commençait. Une journée qu’Alexander appréhendait comme toutes les autres; le plus ordinairement possible. Du moins pour quelqu’un comme lui. Depuis l’époque de l’apparition de son pouvoir, sa mutation était progressivement passée de l’état de malédiction à celle de don. Il ne l’avait peut-être pas toujours accepté comme il le fait aujourd’hui, mais une chose était certaine, depuis qu’il possédait ce pouvoir, sa vie n’avait jamais été tout à fait normale. Au quotidien, il tentait difficilement de rendre sa vie le plus banal possible. Son donc pouvait s’avérer d’une grande utilité dans la vie de tous les jours, mais malgré tout, le jeune mutant ne voulait pas devenir dépendant de son pouvoir. Non pas parce qu’il reniait qui il était, ce qu’il était, bien au contraire. Mais parce qu’il savait que personne ne pouvait le découvrir pour l’instant. Le monde n’était pas suffisamment mûr pour une telle vérité. La dernière fois que quelqu’un l’avait appris, les choses avaient mal terminées…Et Alex était prêt à tout pour éviter que cela se reproduise. S’il laissait son pouvoir le contrôler, un jour il commettrait une erreur fatale, celle de l’utiliser en présence d’humains normaux, et là tout recommencerait…Il serait forcé de disparaître à nouveau, quitter cette ville qu’il avait appris à aimer, les gens qu’il avait rencontré, les amis qu’il s’était fait…Plus jamais et il se l’était promis depuis longtemps.

Cette journée, qu’il croyait pour l’instant ordinaire, "débuta" tout simplement, par un coup de téléphone. BRINNGGG BRINNNGGG. La sonnerie agressante de l’appareil posé sur sa table de chevet résonna dans toute la chambre de son petit appartement de Manhattan plusieurs coups avant que le jeune homme ne trouve la force de décrocher le combiner. BRINNGGG BRINNNGGG. Les yeux encore collés et à demi-fermés par le sommeil, la voix rauque et fraîche du matin, malgré le fait que l’après-midi était déjà bien entamée, Alexander décrocha. À l’autre bout du fil se trouvait une belle voix, celle d’une jeune fille. À sa voix, Alex se l’imaginait déjà; belle, grande et charmante…Un contrat qu’il accepterait sans hésitation. « Oui?...Non non, vous ne dérangez pas…Votre lave-vaisselle?...J’arrive tout de suite. » Alex s’extirpa des draps, lentement et maladroitement. L’écho de la sonnerie résonnait toujours dans son crâne, tout comme une violente douleur qui foudroyait ses tempes. « Eh merde… » La gueule de bois, sa meilleure amie, avait encore passé la nuit avec lui. Il jeta un rapide coup d’œil au-dessus de son épaule, personne d’autre dans son lit, et il sourit. Au moins, cette fois-ci il n’avait ramené personne à la maison. La veille, le jeune homme à tout faire avait terminé un gros contrat, très payant, et il avait décidé d’aller flamber une bonne partie de son chèque avec des amis en faisant une tournée des bars. En arrivant à New-York, Alex s’était promis de changer ses mauvaises habitudes, mais il semblerait que les soirées bien arrosées n’avaient pas réussit à le quitter. Heureusement pour lui, ce fameux lave-vaisselle ne se trouvait pas très loin d’ici, quelques bloques tout au plus. Il allait donc pouvoir prendre un peu son temps. Et si cette demoiselle en détresse le trouvait trop lent, il saurait trouver une excuse digne d’un Sheppard. Une fois hors du lit, Alexander prit le temps de prendre une bonne douche chaude, histoire de se réveiller comme il faut, et il avala une poignée de cachets contre les maux de tête. Coffre d’outils en main, il quitta son petit appartement, prêt à travailler. En verrouillant la porte derrière lui, Alex était loin de se douter que la rencontre qu’il ferrait aujourd’hui allait changer sa vie, et celle d’une autre personne. Une rencontre qui l’aiderait à mettre de l’ordre dans sa tête.

Après un peu plus d’une demi-heure, Alexander arrivera finalement à destination; Appartement 132, un logement parmi les plus luxueux de l’île de Manhattan. Il frappa trois coups sur la porte et quelques secondes suffirent pour qu’il entende les verrous se défaire et la porte s’ouvrir. Dans son embouchure, Alexander découvrit en plein ce à quoi il s’attendait. Une jeune fille, très jolie, malgré les quelques années, cinq ou six à première vue, qu’elle avait de moins que lui. « Merci d’avoir fait vite. Entrez, je vous prie. » Elle s’était écartée pour le laisser entrer dans l’appartement. « Ce n’est rien, c’est mon boulot après tout. » lui répondit-il en pénétrant dans la pièce en lui souriant. « Il s’agit du lave-vaisselle, je ne sais pas ce qu’il lui arrive… Je vous sers quelque chose, avant que vous ne commenciez? » « Pourquoi pas, un verre d’eau serait apprécié. » Alexander n’avait pas l’habitude d’accepter ce genre de chose, même lorsqu’il s’agissait d’un simple verre d’eau. Disons simplement que malgré ses apparences de macho et de fier à bras, il possédait en quelque sorte une étique de travail. Il arrivait sur place, accomplissait son travail et repartait immédiatement après, sans contact superflu avec le client. Cependant, aujourd’hui, le jeune plombier avait envi de faire une petite entorse à son protocole. Son petit doigt lui disait qu’il faisait bien…Après quelques instants, la jeune propriétaire des lieux lui apporta un grand verre d’eau. « Merci. Moi c’est Alex’ et toi ? »

Calypso n'a jamais cru au destin. Sa sœur lui avait enseigné qu'il n'était pas tracé, et qu'il ne servait à rien d'attendre quelque chose. D'attendre un miracle. La brune était du même avis : le destin, s'il existait, n'avait pas été très clément avec elles. Alors, elle préférait l'ignorer, elle préférait ne pas y croire. Hasard ou destiné, l'arrivée d'Alexander Sheppard dans sa vie allait changer beaucoup de choses. Elle l'ignorait, encore. Comme tout lui l'ignorait certainement aussi. Après tout, qui aurait pu prédire que ces deux-là s'aideraient, l'un et l'autre ? Rien, et certainement personne. Et pourtant. La jeune femme surprotégée par sa sœur et par son oncle était loin de se douter que finalement, le destin existait peut-être. Aussi présent qu'une panne de machine à laver, aussi idiot qu'un vulgaire bout papier arraché avec une écriture si joliment calligraphiée. Oui, c'était idiot le destin. Calypso soupirait, et jouait avec le vulgaire bout de papier. Il semblait être si fragile, dans ses mains si pâles. Elle le relisait, comme si c'était une prière. Comme s'il valait de l'or, comme une vieille photo trouvée dans un album perdu et trop usagé pour que les pages ne volent pas seules. Ce morceau de papier était une preuve de confiance, aussi futile était-elle. Callisto lui avait demandé d’appeler un plombier. Elle ne l'avait pas d'elle-même, pour l'éloigner des risques bien minces d'une rencontre. Elle ne pouvait pas la défendre, là où elle était. Quoi que ces pouvoirs auraient été bien inutiles sur le beau jeune homme qu'elle allait rencontrer.

Un mutant. Elle n'était pas seule, elle le savait. Elle tentait de s'en persuader, jour et nuit, avant de connaître l'institut. Avant d'être adoptée par cette famille si nombreuse, finalement. Et si unie. Jamais elle n'avait connu ce sentiment si singulier, d'appartenir à une famille nombreuse. Elle n'avait jamais connu sa mère, morte à sa naissance. Quant à son père, il était mystérieusement mort ; souvenir d'une sœur protectrice qui voulait l'aider. Calypso n'avait aucun souvenir d'une famille unie, seulement celui d'un duo de sœurs bien trop liées pour un jour espérait se séparer. C'était en parti pour ça, que la brune avait refusé d’intégrer complètement l'institut. Mais qui l'avait réellement voulu ? Certainement elle, parce qu'elle savait que le confort de sa sœur était très important pour elle. Le confort ne se résignait pas seulement à un bel appartement, trop petit pour s'y retrouver. Ni même a un appareil ménager si peu courant à l'époque, presque neuf et qui, déjà, tombait en panne. Coup du destin ? Non, simplement malchance. Qu'est ce que ça pouvait être d'autre, au fond ? Rien, certainement rien. Le destin n'existait pas, de toute façon.

Calypso avait été relativement surprise de la rapidité du jeune plombier. Elle s'attendait à le voir plus tard, derrière la lourde porte trop protégée. Elle avait tout fait pour l'accueillir avec le sourire, elle savait combien c'était important, un sourire. Elle savait aussi que les immeubles de luxe comme celui-ci pouvait impressionner, parce qu'il était trop grands, trop beaux. C'était injuste, elle l'avait toujours dit. Elle-même n'aurait pas osé frappé sur cette lourde porte, trop imposante pour une jeune femme de son envergure. Elle était si frêle, semblait si fragile. Déjà, elle complimentait le jeune homme sur sa rapidité, avant de l'inviter à entrer. Ce n’est rien, c’est mon boulot après tout. Elle souriait, encore un peu plus. Rares étaient les gens rapides et surtout pressé d'accomplir leur labeur. Oh vous savez...Certain ne se presse pas. Alors c'est agréable de voir des gens qui font leur possible pour accomplir leur tâche. Vraiment. Calypso avait gardé son sourire sur les lèvres, illuminant toujours plus son visage de poupée ancienne. Elle comptait déjà dans sa tête le nombre de billets qu'elle pourrait rajouter à la note, afin de récompenser ce genre d'effort. Elle ne manquait pas d'argent. Non, elle n'en avait jamais manqué. Sa sœur, et le reste de sa défunte famille non plus. Cependant, Calypso ne gaspillait pas : jamais de chose inutile ou superflues. Elle se contentait du minimum et se faire très rarement plaisir en s'achetant des choses plus chères que ce dont elle avait été habitué à débourser. Mais elle le voulait faire. Elle voulait, donner à cet homme qui lui paraissait très sympathique, un bon pourboire, pour son efficacité. Après tout, tout effort mérite récompense. Pourquoi pas, un verre d’eau serait apprécié. Calypso hochait simplement la tête, son éternel sourire collé aux lèvres. Elle avait pris le soin de choisir un grand verre, et de laisser couler de l'eau bien fraîche pour qu'elle soit agréable à boire. J'espère que l'eau est assez fraîche...J'irai la changer, sinon! Elle avait déposé un petit paquet de gâteaux, sur la table. Elle avait toujours été pleine d'attention ; le statut social ou le métier des autres lui étaient égal. Elle traitait les autres comme on aurait aimé qu'on la traite. Merci. Moi c’est Alex’ et toi? Calypso avait été surprise par cette question. Pas choquée, non. Juste surprise. Elle regardait avec ses grands yeux, où une vague d'incompréhension naissait. Finalement, elle étirait ses lèvres dans un sourire, amusée par la curiosité du jeune homme. Calypso. Je suis enchantée, Alex. Je saurai qui demander quand j'aurai besoin d'aide pour l’électroménager, maintenant. Elle riait un peu. Elle n'était bien sûr pas sérieuse, elle serait certainement la dernière à rabaisser un humain à une fonction quelconque. Elle était plutôt heureuse, d'avoir fait une nouvelle connaissance. Le destin. Après tout, pourquoi ne pourrait-elle pas y croire ?

Spoiler:

CRIC CRAC CROC. Alex n’avait pas pu s’empêcher de mordre dans l’un des biscuits que son hôtesse si charmante lui avait apportés. Le jeune plombier ne cessait de se demander s’il n’allait pas trop loin, s’il faisait bien de ne pas respecter son code. D’abord un simple verre d’eau et un biscuit, puis une question. Et après quoi? Une question qu’il regrettait d’ailleurs d’avoir posé, à voir la tête que la jeune fille faisait, elle semblait dès plus surprise. Il avait toujours été quelqu’un sur de lui, en confiance, et n’avait jamais eu peur de se mêler aux autres. Véritable oiseau de nuit et multipliant les rencontres nocturnes incongrues, cette attitude lui avait toujours posé un peu plus de problème dans la vie quotidienne du travail. Enfin…Jusqu’à ce qu’il décide de s’imposer son fameux code. C’était l’une des raisons pour laquelle Alexander aimait s’imposer une sorte de code de conduite, pour éviter ce genre de malaise dans une conversation pourtant si innocente. Le jeune homme se rappelait encore de cette fameuse fois…Où un client l’avait surpris au lit avec sa femme après qu’il ne se soit laissé embarquer dans le jeu de séduction de cette dernière. Plus jamais s’était-il promis, le moins de contact possible avec la clientèle. Malgré tout, Alex ne pouvait pas s’empêcher de vouloir en connaître plus sur cette jeune femme…Tout ceci allait plus loin que les simples apparences. Oui elle était jolie, magnifique à dire vrai, mais ce n’était pas ce qui motivait sa curiosité. "Calypso. Je suis enchantée, Alex. Je saurai qui demander quand j'aurai besoin d'aide pour l’électroménager, maintenant." Lui avait-elle répondu, une fois son regard surpris remplacé par un beau sourire. Un sourire qu’il lui avait rendu immédiatement. "Ce sera toujours un plaisir de vous rendre service Calypso. Jolie prénom d’ailleurs. C’est la première fois que je l’entends."

Mais à quoi jouait-il? Alex lui-même ne pouvait pas le dire. C’était comme si le destin s’était introduit sournoisement entre eux pour les pousser l’un vers l’autre, pour les forcer à faire connaissance. Comme…Comme s’il prévoyait quelque chose pour eux. Mais quoi? Pauvre Alex…Si seulement il savait que cette Calypso, aussi jeune soit-elle, allait lui permettre d’apaiser et de contrôler le dernier élément chaotique de sa vie qu’il n’avait jamais réussi à maîtriser…Bientôt toutes ces émotions qu’il gardait si soigneusement enfermées au plus profond de son être dans une petite boite noire allaient pouvoir circuler à flot, normalement, sans qu’il n’est besoin d’être constamment sur ses gardes pour les empêcher de refaire surface. Ça avait été la clé de la prise de contrôle sur son don. Un pouvoir mieux contrôlé à défaut de savoir maîtriser ses sentiments. Il avait du supprimer les uns pour pouvoir accepter l’autre. La jeune femme allait-elle être celle qui réussirait à ouvrir cette boîte de pandore qui sommeillait en son centre, enfouit sous des années d’accumulation de peine et de frustration?

Se sentant un peu imbécile, Alex termina rapidement son verre d’eau avant de passer à autre chose. Le travail, je dois me concentrer sur le travail se répétait-t-il sans cesse. Plus vite tu t’y mettras, plus vite tu finiras d’avoir l’air aussi con. Coffre d’outils en main, le plombier du jour se dirigea vers la cuisine que Calypso lui avait indiqué à son arrivé. Il n’avait pas pu s’empêcher de jeter quelques coups d’œil curieux partout autour de lui alors qu’il marchait derrière elle. Des appartements de la sorte, aussi spacieux et luxueux, il n’y en avait pas des tonnes dans le coin…Et il était encore moins nombreux à pouvoir se les offrir. Décidément, cette jeune femme était pleine de ressources, plus qu’Alexander n’avait pu l’imaginer. "J’imagine que c’est la fameuse bête?" dit-il en se penchant devant le lave-vaisselle défectueux. C’était la première fois qu’il avait à faire à une telle machine. D’habitude, ses clients ne pouvaient pas s’offrir ce genre d’appareil ménager. Il s’y connaissait pourtant un peu en plomberie et ses études en ingénierie le plaçait probablement au même niveau que celui qui avait conçu cette machine…Que pouvait-il se passer? "Je n’ai pas souvent eux à faire avec ce genre d’appareil pour être honnête. Qu’est-ce qui ne fonctionne pas au juste, ça pourrait m’aider un peu." dit-il en relevant la tête pour pouvoir regarder convenablement son interlocutrice.

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