L'occasion fait le larron à ce qu'on dit. Caleb n'en doutait pas une seconde. Pourquoi se priver d'une belle occasion de s'enrichir ou n'importe quoi en fait, si l’opportunité se présentait ? Limite offerte sur un plateau d'argent. Devait-il pour autant s'excuser d'être assez pragmatique pour en profiter pleinement ? Et puis quand bien même, ce n'était pas son genre de s'excuser. Pas pour ça en tout cas. C'est donc avec un réel prétexte qu'il venait aujourd'hui voir cette chère Gwen, avec bien sûr quelques arrières pensées. Son père avait besoin de l'aide d'un grand labo pharmaceutique pour finaliser un projet qu'il avait. C'est donc tout naturellement que son fils lui avait suggéré son amie Gwen. Si on peut aider les "siens", à comprendre les autres membres du Club, autant le faire pas vrai ? Et si ça pouvait non seulement faire croire à son père qu'il s'investissait de plus en plus dans la boîte et qu'au passage il avait l'occasion de venir flirter, que du bonheur !
Ainsi donc, en arrivant, il demanda à l'accueil qu'on prévienne la patronne qu'un invité l'attendait pour parler affaire avec elle. Il donna son nom, évidemment, et attendit tranquillement, comme on le lui indiqua dans un petit salon où la jeune femme lui apporta même un café. Mignonne d'ailleurs, mais un peu trop jeune pour lui. Il aimait les femmes, mais avec du caractère, et un peu plus d'années au compteur. Il avait beau être un séducteur invétéré, il avait ses critères bien définis. Et Gwen en réunissait plusieurs à elle seule. Ils s'étaient rencontrés au Club, un peu par hasard il y a quelques années maintenant. Le premier contact fit des étincelles. Pas surprenant vu leurs caractère respectifs. Caleb se prit même un sacré gifle. Mais ça ne fit que l'encourager sur sa lancée. Quand vous êtes habitué depuis l'enfance à ce qu'on dise amen à toutes vos demandes, voir quelqu'un vous résister n'en est que plus attrayant.

Et comme toujours, Miss Lloyd se faisait désirer. Mais pour une fois, il patienterait bien. Le jeu en valait la chandelle comme le dit l'adage. Il savourait donc son café, tranquillement, regardant le décor. Elle avait bien réussi, il devait l'admettre. Mais bon, il ne doutait pas d'elle, son caractère était fort, une femme avec de la poigne et un beau décolleté, ça ne peut que finir par dominer le monde non ? Il divaguait sûrement et n'était pas objectif mais qu'importe. La jeune femme revint le prévenir que sa patronne ne tarderait plus. Il sourit et la remercia. Ok, il n'était pas un ange mais il connaissait les bonnes manières tout de même. Il attendit donc patiemment, se plaçant devant la baie vitrée donnant sur la ville, mains derrière le dos. Il entendit alors les gonds de la porte tourner sur eux-mêmes. Quelqu'un entrait, et vu le parfum qui se dégageait à présent dans la pièce ça ne pouvait être qu'elle. Comment il le savait ? C'est simple, enfantin même. Car ce parfum il avait déjà pu le sentir, et de près même. Puisqu'ils avaient déjà passés quelques nuits ensemble.
Sans se retourner, il sourit alors. « Tu as toujours eu le don de te faire désirer Gwen. Mais pour une fois, ça ne me dérange guère d'attendre comme un simple citoyen lambda. » Il se retourna et la regarda, de haut en bas, sans la moindre gêne. Son sourire s'élargit alors. « Magnifique, comme toujours. » Il s’avança vers elle, lui prit la main et y déposa un léger baiser. Les affaires devaient primer sur le reste pour cette fois, mais rien ne les empêchaient, une fois un début de négociation entamé, de passer à un sujet plus privé. Il ne le dirait jamais, mais si cela devait se passer autrement, il serait déçu. Pourquoi ? Car sans même se l'avouer, Gwen avait pris une certaine place dans son coeur. Mais ça, il ne le comprenait pas encore, lui qui était tellement habitué à son statut de célibataire. Mais chaque chose en son temps. « Je suis venu de la part de mon père, il aurait besoin de tes services pour mener à bien un de ses projets. Ce sont donc les affaires qui m'amènent à toi. Ca et bien sûr le fait que je ne sais pas résister à ton charme. » Incorrigible ce Caleb, on ne le changera plus...

L'une des choses que je détestais le plus dans mon travail, c'était la paperasse. La paperasse...Celle-ci devait avoir été inventée dans le simple et unique but de rendre tout patron complètement cinglé tant s'en occuper était l'une des tâches les plus horriblement ennuyeuses qui puisse exister. Tant et si bien que j'étais parfois tentée d'y appliquer à ces charmants papiers un classement vertical ou de leur faire malencontreusement rencontrer un bon café bien brûlant de manière à les rendre parfaitement illisibles. Mais étant donné que j'étais la patronne, il m'était impossible de déléguer à qui que ce soit car je devais apposer ma signature. La rigueur à laquelle j'étais donc tenue m'empêchait de laisser libre court à mon envie. Ce que je trouvait donc fortement regrettable.

Kaithlyn ▬ Madame ?Voici le dossier que vous aviez désiré avoir. Et l'accueil vient de m'informer qu'un certain Monsieur Osbourne désire vous rencontrer. J'ai demandé à ce qu'il soit installé en salon privé jusqu'à votre arrivée.

En entendant cela, j'eu un sourire. Enfin une bonne nouvelle !Même si j'imaginais que la visite de Caleb avait un but purement professionnel, j'étais néanmoins enchantée de sa visite. Quoiqu'en le connaissant, il n'était sans doute pas uniquement venu pour le travail, comme me le rappelait les quelques nuits que nous avions déjà passées ensembles...

Gwen ▬ Merci Kaithlyn. Veuillez demander à l'accueil de le faire patienter quelques instants, je tiens à terminer toute cette encombrante paperasse qui menace de faire s'effondrer mon bureau.

C'est donc avec l'aide de mon assistante que je m'occupais de mes derniers dossiers en retard. L'une des choses que j'appréciais le plus chez Kaithlyn, c'était son efficacité face au travail. Je n'avais jamais à me plaindre d'un quelconque retard dans le rendu de n'importe quel dossier et le fait qu'elle remplisse à la perfection son rôle de secrétaire pardonnait facilement le comportement qu'elle prenait parfois envers moi. Combien de fois avais-je eu l'impression d'être une enfant lorsqu'elle me grondait après que j'ai refusé de m'occuper de telle ou telle chose ?Lorsque j'explosais de colère, chose qui m'arrivait très souvent, elle arrivait toujours à rester d'un calme exemplaire. Ce qui me faisais l'apprécier davantage à chaque fois. Et ce fût quelques minutes plus tard que l'ennuyeuse paperasse ne fût que mauvais souvenirs. Pour quelques temps seulement j'en avais bien peur.

Mais pour l'instant, j'avais un rendez-vous. Et tandis que je me dirigeais vers l'ascenseur pour descendre dans le salon où m'attendait Caleb, je repensais à quelques moments passés ensembles: notre première rencontre avait été assez...explosive. Car quand deux personnes aux caractères aussi semblables se rencontrent, il ne peut t'y avoir que des étincelles entre eux. Fort heureusement, nos relations s'étaient très nettement améliorées. Lorsque je pénétrais dans le salon privé où patientait Caleb, j'eu un sourire en l'entendant parler. Comme je l'avais pensé, sa visite avait un but professionnel mais un but également plus...personnel.

Gwen ▬ Que veux-tu, je suis une femme. Et les femmes adorent faire patienter les hommes...Quoi qu'il en soit, je te remercie, tes compliments ont toujours le don de me faire accepter n'importe quoi. Il est donc normal que Lloyd Industries accepte avec plaisir d'aider Osbourne Corp. et ce, quel que soit le projet...D'ailleurs, en quoi celui-ci consiste-t-il ?

Je tenais à ce que le côté "contrat" du rendez-vous soit vite réglé, de manière à pouvoir passer au côté plus...amusant.

Oui, leur première rencontre avait été, pour le moins que l'on puisse dire, explosive. Et Caleb avait pu goûté à sa droite avant même de connaître son nom. Dieu merci, les choses c'étaient arrangées entre eux depuis. Très bien même. Sur l'oreiller, il fallait bien l'avouer. Mais l'attraction entre eux était telle que ce n'était pas étonnant que leurs échanges se soient soldés ainsi. Sans qu'ils se soient engagés ni l'un ni l'autre. Mais aujourd'hui, oui, c'était un but professionnel qui l'amenait ici, en premier lieu, mais il ne faisait aucun doute qu'une fois qu'il en aurait fini avec la requête de son père, il passerait aux choses sérieuses. En la voyant ainsi, dans sa tenue de "working girl", il n'en avait qu'une idée, mais bon, il savait se contrôler quand même. Il sourit, fourrant ses mains dans ses poches tout en l'écoutant faire une réflexion sur les prérogatives féminines. Elle n'avait pas tort, mais ça, il ne le dirait pas, question d'égo masculin oblige.

« Mais vous ne faites qu’utiliser les armes que Dame Nature vous a donné, alors c'est de bonne guerre. » Sexiste ? Non, Caleb aimait bien trop les femmes pour ça. Il ne faisait que faire un trait d'esprit. Elle aussi semblait assez pressée d'en finir avec la côté officiel de cette visite de courtoisie. Tant mieux. « Je m'en souviendrais en temps voulu très chère, mais je ne comptais pas te faire patienter trop longtemps. Mon père collabore avec l'U.S. Air Force en ce moment, comme je t'en ai parlé. Et pour mener à bien ce projet, il aurait besoin de ton aide. Je m'explique. Il fabrique des prototypes de combats aériens, et pour que les tests soient réellement concluants, nos pilotes ont besoin d'un petit coup de main... Et c'est là que ton labo interviendrait. Tu serais ce petit coup de pouce. Nul va s'en dire qu'en contrepartie, mon père te serait redevable, fait non-négligeable. » Il est clair que tenir à sa botte un industriel comme John Osbourne, ce n'était pas quelque chose d'insignifiant. Mais il ne lui forçait en aucun cas la main. Il n'était pas un ange, mais il avait des principes. Si elle refusait, il irait voir une autre firme. Il lui faisait simplement une fleur en lui proposant ce juteux contrat en premier. Rien de plus. Parce qu'il tenait à elle, plus qu'il ne le pensait. Il approcha, sourire en coin, et plongea son regard dans le sien. « Sans compter que ça te donnerait un moyen de pression sur moi, je te serais corvéable à merci... Penses-y bien. Je suis sûre que l'idée que je sois à ta botte te donne déjà des frissons. »
Il jouait, c'était sa façon à lui de s'exprimer, et elle le savait. Enfin à présent. Puisque c'était ce type de phrase là qui lui avait valu sa gifle lors de leur rencontre. Il se retenait de l'embrasser, là, sans sommation. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il n'en avait après qu'elle que pour ça. Car c'est vrai, il éprouvait pour elle une tendresse toute particulière, qu'il n'avait à vrai dire jamais eu pour personne jusqu’à ce jour. Et en un sens, cela l'effrayait. Mais il ne lui en ferait jamais part. Car il ignorait tout à fait ce que Gwen pouvait penser de tout ça. De leur relation. Si tant est qu'ils en ai vraiment une. « Si le projet t'intéresse, mon paternel serait disponible pour parler des conditions dès lundi, à son retour de Melbourne. Ce qui nous laisse tout un week-end pour négocier...en tête à tête bien sûr. » Il souriait, avec cette lueur de défi et de malice dans les yeux qu'il avait toujours quand il faisait son numéro de charmeur. Infaillible en général, mais avec Gwen, ça pouvait tout aussi bien devenir une erreur monumentale. Et c'est précisément pour ça qu'il l'appréciait. Imprévisible comme lui, il ne pouvait pas deviner à l'avance ses réactions. Pas comme avec toutes les autres qui fondaient au premier sourire. Une femme de caractère, qui un jour peut-être, parviendrait à le dompter ? Qui sait...

Effectivement, le projet du père de Caleb me paraissait très intérêssant. Aussi intérêssant du côté technologique que financier, ce qui me paraissait une excellente opportunité qu'il serait particulièrement idiot de laisser passer. J'avais l'exclusivité de ce contrat, à moi d'en tirer les meilleurs profits. Et pouvoir demander une quelconque faveur à la Osbourne Corp. pouvait sans doute s'avérer utile par la suite. Et si le père pouvant avoir une faveur à me rendre me satisfaisait grandement, ce n'était rien comparé au fait de pouvoir recevoir quelque chose du fils. Chose qui j'appréciait grandement...

Gwen ▬ Je suis déjà impatiente d'être reçue par ton père pour discuter des termes exacts de ce très intérêssanr contrat mais tu peux déjà considérer celui-ci comme signé et mes meilleures équipes en ce moment-même à pied d'oeuvre.

J'eu un sourire et le poussais de manière à ce qu'il se retrouve assis sur le canapé derrière lui, avant de venir à mon tour m'asseoir sur lui, mes jambes passées par-dessus ses cuisses. Avant que celui-ci ne soit remplacé par le défi, j'avais vu le désir brièvement traverser son regard mais j'étais moi-même trop attirée par lui pour ne pas y laisser libre court. Le souvenir de toutes nos soirées et nuits passées ensembles, parfois tendres ou passionnées, me traversa l'esprit et je me mordillais la lèvre infèrieure: nos caractère respectifs contribuaient par une large part à donner du piquant à notre relation, ce qu'aucun d'entre nous ne désapprouvait. Car après tout, une relation entre une homme et une femme ayant tous deux le même caractère n'avait rien de bien excitant si on la comparait à la relation entre un homme et une femme aux caractères aussi explosifs que Caleb et moi...

Gwen ▬ Tout un week-end de négociation ?Un programme plus qu'intérêssant que je suis impatiente d'entamer. Mais puisque notre...affaire est d'ores et déjà réglée et presque signée, nous pourrions peut-être commencer à discuter des termes exacts avant de coucher le contrat...

Tout en disant ça, j'avais enlevé ma veste de tailleur et l'avais jeter sur le fauteuil d'à côté, tout en ayant bien accentué le terme "coucher". J'étais en effet désireuse de faire comprendre à Caleb que le contrat que j'étais en train d'évoquer différait totalement de celui qu'il était venu me proposer de la part de son père. Quoique ma position actuelle, à califourchon sur lui, était un message à la signification difficile à ignorer. Je m'accrochais au dossier du canapé et l'embrassais, prenant ainsi les devants sur ce futur week-end à négocier au lit qui s'annonçait. Mais si j'aimais tout contrôler, Caleb n'en faisait pas partie et j'attendais déjà de voir sa réaction face à mon baiser. Et à le connaître comme je le connaissais, j'étais certaine que celle-ci allait me plaire...