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 |  Sujet: Can't stand me now.  Mer 6 Juil - 6:50 | |
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Can't stand me now.
Poussant la lourde porte d'un club de boxe miteux, Raven entra, toute assurance dehors dans l'arène empestant la sueur. Bien trop habillée pour l'endroit et bien trop jolie pour ne pas s'attirer tous les regards de l'assemblée masculine, elle fit une heureuse distraction pour le grand brun en difficulté, sur le ring de droite. Distrait par son apparition, son adversaire se fit mettre au tapis et l'entraîneur siffla avec rage et jurons. Elle eut un sourire ironique et passa une main dans ses cheveux. Se toisant dans la vitre de la porte menant au vestiaire, elle admira le visage fin au teint basané, les cheveux noirs et les yeux bleus qu'elle arborait. Cette visite n'était aucunement une visite de courtoisie. Elle était ici en repérage, plus précisément pour retrouver quelqu'un et décréter s'il n'était pas dangereux. Un mutant capable de rendre confus ceux qu'il transperçait d'un regard. Apparemment, celui-ci s'en servait pour gagner des combats et se faire du blé, et au dernière nouvelle, il s'entraînait ici. Voilà qui expliquait pourquoi elle avait pris l'apparence d'une fille qu'elle l'avait vu draguer dans un bar pour aller à sa rencontre. ▬ Eh, je viens voir Bruce. Vous savez où il est ? Lança-t-elle, d'une voix forte avec un léger accent chilien, tapant du pied par terre l'air de signifier "j'attendrais pas vingt ans ma réponse, faces de chiens." ▬ Qui le demande ? L'interpella celui qui tenait apparemment pour être le doyen, abattant la serviette qu'il tenait sur son épaule, hautain. ▬ Sa copine. La réponse avait été basique, étirant un sourire tout aussi dédaigneux. La politesse le démangeait pas, elle n'allait pas mettre de plus amples formes. ▬ J'te croyais plus mince. T'attends un heureux évènement ? Elle exhiba son majeur sans aucune honte pour l'envoyer se faire foutre alors que dans le fond, deux boxers ricanaient. C'était ça d'avoir fait son repérage la nuit, planquée derrière une bagnole. Elle n'avait pas pu observer cette garce plus loin que les épaules, d'où les proportions plus qu'approximatives de la silhouette. ▬ Désolée chérie mais on l'a pas vu depuis trois jours. Merde. Ça s'annonçait mal. Connaissant Charles, elle savait qu'il lui aurait dit de battre en retraite, mais, lancée et n'ayant pas dit son dernier mot, elle décida de forcer sa chance. Pour l'amour du risque et par pur challenge, aussi. Elle détestait rentrer bredouille. Un jour, sa fierté lui jouerait de mauvais tours... ▬ Y'a son casier, ici, non ? Je peux ? S'enquit-elle en indiquant les vestiaires du pouce. ▬ Fais ce que tu veux. Sans attendre, elle passa la porte des vestiaires et se coula jusqu'aux casiers. La pièce n'était pas vide, elle s'en fichait. Elle croisa vaguement le regard de l'autre occupant de la pièce sans s'y attarder. Un espèce de mastodonte auquel elle n'avait pas spécialement envie de se frotter. Elle avait lu la surprise dans ses yeux mais ne s'en était pas formalisée, toute concentrée sur sa besogne : trouver le casier, y déceler un indice sur l'endroit où trouver Bruce, et se tirer. Point barre. Elle sentit le gars bouger derrière elle mais se raidit à peine. Après tout, elle avait survécu à Victor, que pouvait-elle craindre à présent ? Certes, Victor n'avait jamais réellement eu l'intention de lui faire du mal, elle le savait désormais qu'ils s'étaient retrouvés, la veille, à l'institut. Elle se rappelait encore leur étreinte dans le bureau de Charles. La chaleur de son corps et de sa tendresse. Combien il s'était excusé et avait juré de tout faire pour ne plus jamais la blesser. Elle portait même encore son odeur sur elle. Le parfum de leur réconciliation. Un autre mouvement dans son dos la força à se figer et à se retourner. L'homme s'était approché. Dangereusement. ▬ Je ne me suis pas introduite ici illégalement, vous savez. J'ai l'accord de l'entraîneur. Je suis la petite amie de Bruce. Tenta-t-elle, essayant de montrer patte blanche pour apaiser sa méfiance. Mais elle ne savait pas à quel point rien de ce qu'elle aurait pu dire ou faire n'aurait rien pu y changer, à moins qu'elle ne se passe au karcher pour se débarrasser de l'odeur bestiale qu'elle transportait sur elle...
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