Moira avait eu rendez-vous avec un de ses anciens collègues dans un cafés de New-York, aux alentours de 14h. Ce collègue de la CIA l’avait en réalité « convoqué » uniquement pour prendre de ses nouvelles, inquiet de sa disparition. Il n’était pas au courant du projet mutant, et n’était pas informé sur la mission qu’elle avait à leur côté. Il savait juste qu’elle avait été assignée à une mission où elle devait vivre à l’écart et… faire son travail. Comme il n’avait pas eu de nouvelles d’elle depuis longtemps, il avait pris la peine de lui envoyer un courrier pour en savoir un peu plus. Moira avait donc acceptée cette petite rencontre afin de changer d’air, s’éloigner un peu de l’Institut, et revoir son vieil ami. Elle n’en avait pas mare de l’institut, bien entendu. Mais elle y passait beaucoup de temps depuis des mois. Et la plupart de son entourage étant des mutants surpuissants, elle se sentait parfois oppressée, inutile, transparente. Il était donc bon de revoir un humain banal de temps en temps.

La discussion fut longue, sans queue ni tête, mais Moira se surprit à rire plusieurs fois aux dires de son collègue. Il lui racontait des anecdotes de bureau, alors qu’elle même peinait à dévier les conversations loin de sa vie actuelle à elle. A 16h, Scott la quittait pour vaquer à ses occupations. Mais Moira prit le temps de commander un autre café avant de rentrer. Elle voulait prendre le temps de réfléchir. De penser. De savourer ce petit moment solitaire. Elle repensait à tout ça : à Shaw. Aux mutants. Les méchants, comme les gentils. Aux pouvoirs trop dangereux d’Erik Lensherr. Aux paroles de Charles Xavier. A l’arrivée de tous ses jeunes mutants à l’Institut. Elle frémit également en pensant au regard noir de Magneto à chaque fois qu’il était en sa présence. C’était l’un des rares à ne pas l’apprécier au Manoir. Moira n’a jamais apprécié se faire des ennemis. Enfant, elle rêvait que personne ne la déteste, car dans le cas contraire, elle avait mauvaise conscience et se sentait gêner. Aujourd’hui, c’était encore le cas. Bien qu’elle doive le reconnaître, son opinion sur Erik n’était pas tout rose non plus. Pour être honnête, elle avait peur de lui et se méfiait de ses actions. Elle avait sans cesse l’impression qu’il allait faire quelque chose de mal. Elle espérait avoir tord, mais cette impression persistait. A côté de ça, Charles lui faisait entièrement conscient et passait presque tout son temps avec lui. C’était frustrant. Surtout lorsqu’on connaissait les sentiments de Moira.

Elle en était là dans ses pensées lorsqu’elle eut soudain une désagréable sensation. Ses poils s’hérissaient sur la nuque et elle sentit que quelqu’un était en train de la regarder. De la fixer. Et cela dura plusieurs bonnes minutes. Au bout d’un certain temps, agacé, elle attrapée son sac et en sortit un miroir, dans lequel elle fit mine de s’observer pour rectifier sa coiffure. Là, elle put enfin découvrir l’identité de son observateur. Il s’agissait d’une jeune femme brune, assise à une autre table. Qui la fixait sans vergogne d’un regard qui ne présageait rien de bon. Moira ignorait de quoi il s’agissait. De qui il s’agissait. Elle referma son miroir avec des gestes lents et tenta de trouver une explication. En vain. Elle resta donc à sa table pour finir son café. Il était hors de question qu’elle soit coupée par une inconnue dont elle ne savait rien.

Malheureusement, elle était en train de boire une gorgée de son café lorsqu’une ombre se dessina derrière elle pour ensuite laisser place à la jeune femme, qui s’installa sur la chaise en face d’elle. Sans montrer la moindre émotion, Moira reposa sa tasse, tout en parlant :

« Je vous en prie, faites comme chez vous… »

Elle croisa le regard de sa vis-à-vis afin de détecter les intentions de cette dernière. Quelque chose lui disait qu’elle allait passer un sale quart d’heure finalement. Elle aurait mieux fait de quitter ce café ci-tôt sa rencontre terminée…

Lorsque le téléphone avait sonné, je me trouvais dans mon bain à essayer de me détendre. Et c'était donc avec mauvaise humeur que j'en sortie pour répondre à ce satané appel. Pourquoi fallait-il toujours que l'on soit dérangé lorsque l'on prenait un bain, donc dans l'incapacité d'y répondre dans l'immédiat ?J'avais faillit envoyer balader l'opportun sitôt le combiné en main mais m'était calmée en entendant la voix de Shaw. Insulter son "patron" était une mauvaise idée, très mauvaise. Sauf si l'on désirait terminer entre quatre planches, membre du Club ou pas. Et encore ça, c'était pour les plus chanceux...

Enfin, celui-ci ayant souhaité que je le rejoigne au Club, je me préparais rapidement avant de prendre ma voiture. Direction le Club. Sur le trajet, je m'interrogeais sur les raisons poussant Sébastien Shaw à demander ma présence mais me triturer inutilement les méninges pour le deviner ne servait à rien, puisque j'allais bientôt le savoir. Arrivée à destination, je me hâtais de me garer avant de rejoindre Shaw et ne fût donc pas étonnée de le voir m'accueillir sitôt entrée dans le salon privé.

Shaw ▬ Gwen !Heureux de te voir arrivée si vite !

Il se trouvait seul dans le salon, ce qui m'amena à m'interroger sur l'absence des autres. Habituellement, Azazel, Emma, ou même Andrew, enfin l'un des trois était présent à ses côtés. Se passait-il quelque chose de particulier ?Une légère inquiètude me traversa l'échine à la pensée que l'un de mes actes ai pu lui déplaire mais il sembla remarquer mon trouble et me fit asseoir sur le canapé pour m'expliquer pour quelles raisons il avait désiré me voir. Et mon inquiètude laissa bientôt place à un sourire satisfait lorsque j'appris la mission qui m'était confiée.

Bien entendu, j'avais déjà été mise au courant que la CIA avait fait appel à quelques uns de nos semblables pour mettre le Club hors d'état de nuire et que ces semblables se regroupaient sous la bannière d'un télépathe appelé Charles Xavier et d'un autre mutant pouvant contrôler le métal appelé Erik Lensherr, ce dernier ayant rencontré Shaw plusieurs années en arrière. Mais la mission qui m'était confiée à cet instant ne concernait pas ces mutants, mais l'agent de la CIA travaillant avec eux: Moira Mactaggert. Et rien ne pouvait plus me faire plaisir que de la tuer.

Après avoir eu les renseignements nécessaires pour la trouver, je rejoignis le café où elle se trouvait et m'installais quelques tables derrière elle, faisant mine de m'intérêsser à mon café alors qu'elle parlait avec un homme. Mais celui-ci parti, je la fixais du regard, parfaitement consciente qu'elle ne tarderait pas à se rendre compte de ma présence. J'eu raison car elle sortit un miroir pour me repérer. Ce fût le signal que j'attendis et quittais ma table pour venir m'installer face à elle. Je la détaillais du regard, amusée qu'une humaine comme elle puisse être tolérée par nos semblables.

Gwen ▬ Agent Mactaggert, ravie de vous rencontrer. Gwen Lloyd, j'imagine que vous devez savoir qui m'envoie vous...rencontrer.

Je n'allais tout de même pas dire "vous tuer", nous étions dans un lieu public tout de même.

Moira observait la femme qui lui faisait face avec une attention posée, mais raisonnable. Elle se doutait, en vue de l’attitude de cette femme, de la façon dont elle l’abordait, et surtout dont elle la regardait, qu’elle n’était pas une alliée. Plutôt une ennemie, à en juger l’aura meurtrière qui l’entourait. Et même si elle l’aborda avec une voix pour le moins neutre, voir poli, Moira n’était pas dupe. Les mains crispées sur son sac à main où se trouvait son arme, elle fixait sans rien dire la jeune femme. Quelle idiote ! En venant ici, elle ne s’était pas douter qu’elle serait en danger. Pour cette raison, elle n’avait pas juger bon de porter son arme sur elle. Bien sur, elle en avait eu dans son sac, mais c’était un petit calibre, et il devait être au fond du sac. Le temps de le chercher, elle serait probablement morte. Car Moira avait beau être naïve, et avoir des idéaux quasi utopique, elle n’était pas débile pour autant. Elle devinait parfaitement pour quelle raison cette personne venait de l’aborder. Il devait s’agir d’une mutante. Sinon, qui pourrait lui vouloir du mal. Elle n’avait jamais eu d’ennemis, n’étant à la CIA que depuis peu de temps finalement. De plus, elle n’avait qu’une unique mission à présent : l’Institut et la menace Shaw.

Cela voulait-il dire que cette mutante travaillait pour lui ? C’était fort probable. Le cerveau de l’agent MacTaggert marchait à vive allure. Il était fort à parier que Shaw voyait en elle un obstacle désagréable qui pourrait nuire à ses plans. Une humaine parmi les mutants. Une humaine acceptée par les mutants, acceptant les mutants, aidant les mutants. Peu importe, elle n’avait pas honte, ni peur de ce qu’elle faisait. Bien sur, elle savait qu’elle ne faisait pas le poids contre eux. D’autant qu’elle ignorait ce dont était capable la femme qui lui faisait face. Elle allait devoir improviser… pour se sortir de là sans encombre. Elle espérait que le fait d’être dans un lieu public allait être un avantage pour elle. Cette personne n’allait tout de même pas l’attaquer devant tout le monde ? Pour gagner du temps, elle lui répondit :

« Au hasard, je dirai Sebastian Shaw… C’est un ami de longue date. Je ne pense pas qu’on ait été présentée. Vous connaissez mon nom, mais j’ignore le votre… »

Avec des gestes lents, et discrets (du moins, elle l’espérait), Moira glissa sa main dans son sac, encore posé sur ses genoux. Elle farfouilla rapidement son contenu à la recherche de son arme et posa enfin la main dessus. Elle ne savait pas si cela allait suffire, mais qu’importe. Ce qu’elle espérait surtout, c’était que la femme n’ait pas remarqué son manège, son sac étant caché par le haut de la table.

Au même moment, un serveur s’approcha et les aborda. Moira était tellement crispée et concentrée sur sa futur assaillante, qu’elle ne l’avait pas vu venir, et sursauta légèrement lorsqu’elle l’entendit parler :

« Je vous sers quelque chose madame ? »

Il avait du croire que l’inconnu venait seulement de la rejoindre pour prendre un verre, ce qui était faux. Mais Moira accueillit cette intervention comme un délais non négligeable. Elle était à présent en train de se demander, si quelqu’un pourrait lui venir en aide. Elle ne se faisait pas d’illusion. Elle n’était qu’une simple humaine et ne faisait pas le poids contre une mutante. Si elle essayait d’appeler Charles par la pensée… Non… il était à l’institut, même si elle parvenait à prendre contact avec lui, ce qui était impossible vu la distance, il n’aurait jamais le temps de la rejoindre pour l’aider. Malgré tout… même si elle le savait, elle ne put s’empêcher de le supplier mentalement, de l’appeler en silence.

Citation :

Shaw ▬ Et n'oublie pas ma chère, l'agent MacTaggert morte, les mutants de Charles Xavier perdront le soutien de la CIA. Chose qui est primordiale pour nous, les déstabiliser pouvant nous permettre de mener nos plans à bien.

Je repensais aux paroles de Shaw, dont le plan concernant l'agent MacTaggert, ci-assise face à moi en cet instant, se trouvait clair comme de l'eau de roche. Je devais la tuer pour faire passer son meurtre comme une action perpétrée par la division mutante de la CIA, c'est-à-dire les mutants recrutés par Charles Xavier et Erik Lensherr. Tout le génie de cette idée reposait dans le fait que personne ne penserait à soupconner le Club, la nature mutante de ces membres étant encore inconnue du Gouvernement, mais accuserait à coup sûr les mutants de Xavier. Ce qui les condamneraient aux yeux de la CIA et permettrait au Club de ne plus les avoir sur sa route. Et je trouvait cette idée tout simplement brillante.

Mais pour en revenir à l'instant présent, je laissais échapper léger rire, n'étant absolument pas surprise qu'elle ai compris si vite que Shaw m'ai envoyée à sa rencontre. Cette femme ne manquait pas d'intelligence et j'en vint presque à regretter qu'elle ne soit pas elle-même mutante et dévouée au Club. Mais elle était tout le contraire: une faible humaine alliée à des mutants dont je ne comprenais pas l'intéret qu'ils pouvaient lui porter. Aucun de nous, entre tous les mutants, n'avait besoin de l'aide d'un humain. Comme j'avais hâte de voir les plans du Club bouleverser ce monde pour le rendre parfait pour mes semblables et moi.

Tout à fait calme, je la jaugeais du regard sans avoir l'air de le faire et ne fit donc pas mine d'avoir remarqué son petit manège sous la table. Me prenait-elle pour une idiote ?Pensait-elle réellement que j'étais idiote au point d'ignorer que comme tout agent de la CIA, elle portait constamment une arme sur elle ?Pitoyable...Un serveur s'approcha de la table et me demanda si je désirais quelque chose. Je faillis répondre que non mais me retins. Après tout, tuer l'agente ici m'étant impossible, autant boire un verre.

Gwen ▬ Un Manhattan sera parfait.

J'attendis d'avoir ma commande et le serveur parti s'occuper avec d'autres clients pour continuer ma discussion avec MacTaggert. Désespère petit humaine, personne ne te sauvera de la méchante mutante...Comme j'adorais cette sensation, celui du pouvoir que l'on puisse posséder sur tous les humains rencontrés. Ceux-ci comprenaient toujours qu'ils se trouvaient face à plus grand qu'eux, même s'ils ne saisissaient pas très bien ce que le "plus grand" indiquait. Et l'agent Moira MacTaggert ne faisait pas exception à cette règle. Je baissais la voix, ne désirant pas être entendue des clients attablés aux tables voisines.

Gwen ▬ Bien entendu Mlle MacTaggert, l'arme que vous vous escrimez à sortir de votre sac, de manière sans doute très discrète depuis tout à l'heure j'en suis sûre, est inutile face à moi. Un coup est si vite parti et je suis persuadée que vous ne tenez pas à blesser quelqu'un parmi les personnes présentes en ce lieu...

En vue de la réaction de sa vis-à-vis et de son petit rire, Moira avait visé juste. Il s’agissait bien de Sebastian Shaw. Par conséquent, cette femme était bien venue avec des intentions peu louables à son encontre. Et Moira était en danger. Quelle idiote elle avait été ! De quitter ainsi l’Institut pour une simple petite rencontre amicale avec un collègue. Bien entendu, elle ne pouvait pas se barricader au Manoir juste parce qu’elle était l’allié de Charles… ou parce qu’elle était une humaine. Si on allait dans ce sens, elle risquait bien de ne plus rien faire de sa vie. A fuir et craindre le danger, on s’empêchait de vivre. Moira n’était pas une lâche. Elle avait conscience des risques qu’elle prenait en étant membre de la CIA, et en s’alliant ainsi à des mutants. Le fait est que tous les mutants n’étaient pas aussi bon que Charles et ses élèves. Elle devait se faire une raison. Et trouver un moyen de les arrêter. Un moyen pragmatique, à portée de sa main. Mais que pouvait bien faire une humaine quand elle se faisait attaquer par une mutante ?

La première question qui se posait, était bien sur la nature du pouvoir de cette femme qui lui faisait face. Et qui n’avait toujours pas décliné son identité. Après tout, était-ce utile ? Elle voulait la tuer, inutile de faire dans la politesse. Et si Moira s’en sortait –ce qu’elle espérait grandement ! – elle pourrait toujours faire des recherches dans les dossiers de la CIA. Si cette femme avait un passé troublant, elle le saurait, et la retrouverait.

Le serveur vint s’enquérir de leur boisson et l’inconnu commanda un Manhattan. Le jeune homme l’interrogea du regard, au cas où elle aimerait autre chose, mais Moira secoua la tête. Elle n’avait pas vraiment l’envie de boire et de se détendre. C’était tout le contraire, en réalité. Les yeux de son assaillante n’était pas des plus amicales. Et Moira n’aimait pas du tout ce qu’elle pouvait y lire.

Gwen ▬ Bien entendu Mlle MacTaggert, l'arme que vous vous escrimez à sortir de votre sac, de manière sans doute très discrète depuis tout à l'heure j'en suis sûre, est inutile face à moi. Un coup est si vite parti et je suis persuadée que vous ne tenez pas à blesser quelqu'un parmi les personnes présentes en ce lieu...

Le geste de Moira se figea. Elle n’était pas surprise de s’être fait attrapé alors qu’elle tentait de récupérer son arme. Elle avait juste espérer… De toute manière, comme le lui faisait souligner l’inconnu, il ne pouvait rien lui arriver tant qu’ils étaient ici, dans ce lieu public. Moira avait donc tout intérêt à rester ici et à ne pas la suivre à l’extérieur. Mais si cette dernière venait à menacer les autres clients du café… Moira n’aurait pas le choix…

« Dans ce cas, que voulez-vous donc faire ? Qu’est-ce que vous attendez de moi ? »

Autant aller directement droit au but, plutôt que tourner autour du pot. Moira détestait attendre sans savoir ce à quoi elle aurait droit. A présent, l’idée d’une aide extérieure était tout à fait incongrue, voir impossible. Quel était le pouvoir de cette femme ? Comment allait-elle pouvoir la combattre et surtout, comment allait-elle pouvoir s’en sortir vivante ?

« Je suppose que vous n’êtes pas là pour tenter de parlementer… Peut-être avez-vous un message à faire passer à quelqu’un … ? »

Elle essayait de gagner du temps en posant toutes ses questions. Elle essayait également d’y voir plus clair sur ses attentions. Voulait-elle seulement sa mort ? Où la raison de sa venue était-elle plus… compliquée ?

Spoiler:

Gwen ▬ Ce que j'attends de vous ?Rien de particulier. Ce que je veux ?Vous faire disparaître. Et quand au message, votre mort sera suffisante pour faire comprendre aux mutants avec qui vous semblez si bien à votre aise de ne plus s'opposer au projets qu'a le Club pour ce monde...

Ma voix, brièvement menaçante, reprit un ton calme tandis que je me réinstallais contre le dossier de ma chaise avant de siroter une gorgée de mon cocktail. Celui-ci était délicieux, bien qu'il manqua un peu de whishy à mon goût. Tout en buvant une autre gorgée, je jaugeais MacTaggert du regard, attendant une quelconque réaction de sa part à ma menace. Mais en vu de ces questions, j'en déduisis qu'elle cherchait à avoir un peu de temps. Pour faire quoi ?Attendre une aide qui ne viendrais jamais ?Très bien, si elle voulait parler, nous n'avions qu'à parler. Après tout, j'avais tout mon temps.

Gwen ▬ Il y a néanmoins une chose dont la signification m'échappe totalement. Vous. Je n'arrive pas à comprendre l'intérêt que puissent avoir pour vous Charles Xavier et les mutants qui l'accompagnent. Vous êtes certes le lien entre eux et la CIA mais vous n'êtes qu'une humaine. Pourquoi vous on-t-il choisie en particulier ?Car vous étiez la seule à accepter leur véritable nature ?Vous sans doute mais quand est-il des dirigeants de votre bureau ?Qu'est-ce qui les empêchera de transformer Charles Xavier et ses jeunes mutants en cobayes d'expériences scientifiques après leur défaite contre le Club ?Vous êtes une humaine agent MacTaggert et même si vous dites accepter les mutants tels qu'ils sont, vous avez malgré tout peur d'eux...

Comme je suis gentille, je rallonge la conversation alors qu'elle devrait déjà être morte mais je tenais tout de même à comprendre certaines choses. Et donc sa soit-disant importance pour des mutants qui n'étaient pour elle, j'en était persuadée, que des monstres à sacrifier pour atteindre une victoire qui était de toute manière impossible à atteindre pour les humains. Ceux-ci n'avaient aucune chance de vaincre face aux mutants.

Gwen ▬ A moins que pour vous, ils ne soient que des pions à sacrifier...Après tout, pourquoi envoyer de faibles humains alors qu'il est plus facile d'utiliser de jeunes mutants inexpérimentés dans la maîtrise de leur pouvoirs face aux membres du Club...Comme ça, vous n'avez pas à vous mouiller les mains...

Mon venin craché, j'attendis la réponse de mon adversaire. Voici l'une des raisons qui m'avait poussée à accepter la mission confiée par Shaw: je détestais les personnes comme elle, le genre de personne qui utilisait les mutants pour règler certaines affaires sans s'impliquer. Fort heureusement, les plans du Club allaient mettre un terme à tout ça...

Bien qu’elle veuille gagner du temps et faire parler son adversaire, Moira n’appréciait pas vraiment ce qu’elle entendait. Bien entendu, il était normal que des personnes la détestent. Mais de là à la tuer. Elle savait en entrant à la CIA qu’elle mettrait sa vie en danger, tous les jours et quoiqu’elle fasse. Mais Moira était naïve par nature. Elle était le genre de personne qui n’aimait pas être détestée par les autres. Savoir que quelqu’un pouvait nourrir des sentiments de haine, de colère contre elle même la mettait mal à l’aise, la rendait malade. Elle avait mauvaise conscience, se disait qu’elle voulait tout arranger pour ne pas être cible de tel rancœur. Mais c’était impossible. Elle l’avait appris au fil des années. Mais cela ne l’empêchait pas de continuer à être toujours pareil.

Aussi, aujourd’hui, alors que cette femme lui faisait face et lui annonçait calmement qu’elle allait la tuer pour simplement lancer un message… Cela lui donnait la nausée. Elle avait peur. Elle était en colère. Elle était attristée. Tout ça à la fois. Et surtout, elle ne savait pas quoi faire. On apprenait aux agents de la CIA à parer à toute situation. Mais face à un mutant, que pouvait-on faire ? Sa première réaction aurait été de faire sortir la mutante pour éviter qu’un innocent soit touché. Mais en restant ici, Moira se donnait quelques minutes de plus à vivre également. C’était égoïste, mais feriez-vous autrement dans sa situation ? La main sur son pistolet, elle écoutait sans ciller sa vis-à-vis tout en réfléchissant à ce qu’elle pourrait faire. Malheureusement, il n’y avait pas cinquante solution. Elle allait devoir quitter le bar, et se battre contre elle. Le combat ne serait pas loyal, elle était en désavantage, c’était évident. Il ne lui restait plus qu’à espérer que les pouvoirs de son ennemi n’était pas TROP dangereux, et qu’elle pourrait s’en sortir d’une façon ou d’une autre.

Gwen ▬ Il y a néanmoins une chose dont la signification m'échappe totalement. Vous. Je n'arrive pas à comprendre l'intérêt que puissent avoir pour vous Charles Xavier et les mutants qui l'accompagnent. Vous êtes certes le lien entre eux et la CIA mais vous n'êtes qu'une humaine. Pourquoi vous on-t-il choisie en particulier ?Car vous étiez la seule à accepter leur véritable nature ?Vous sans doute mais quand est-il des dirigeants de votre bureau ?Qu'est-ce qui les empêchera de transformer Charles Xavier et ses jeunes mutants en cobayes d'expériences scientifiques après leur défaite contre le Club ?Vous êtes une humaine agent MacTaggert et même si vous dites accepter les mutants tels qu'ils sont, vous avez malgré tout peur d'eux...


Apparement, la mutante était décidée à faire la conversation et à essayer de comprendre les raisons qui poussait Moira à agir avec les autres mutants. Les « gentils » mutants. Peu désireuse d’écourter cette discussion qui se terminerait vraisemblablement par sa mort (elle espérait avoir tord !), Moira répondit de bonne grace, les mains toujours sur ses genoux, aggripées à son sac à main.

« Je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un comme vous me comprennes. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir dans le monde vous savez. Et si j’aide les mutants, c’est parce que j’ai conscience de leur potentiel. Je sais qu’ils ne sont pas tous aussi fous que Shaw, et qu’ils ne veulent pas tous déclencher une troisième guerre mondiale. Ces mutants là sont des personnes comme les autres, mais avec des capacités supérieures… »

Elle marqua une pause dans sa tirade, pour regarder autour d’elle. Les clients du bar semblaient totalement inconscients du danger alentour ou du sujet de discussion des deux femmes. Si quelqu’un avait laissé ses oreilles trainer, il aurait pu être choquant par les termes employés. Il pourrait les prendre pour des folles. Voir même pire. Heureusement, ce n’était pas le cas, et elles purent continuer à parler sans intervention :

« Oui, j’avoue avoir peur d’eux, mais ça ne veut pas dire que je les dénigre ou que j’essaie de les utiliser. A vrai dire, j’en respecte beaucoup. Le professeur Xavier a plus de jugeote que tous les autres mutants réunis. En particulier ceux de votre espère. »

Si son adversaire avait décidé de l’insulter et de la traiter comme une moins que rien, il n’y avait pas de raison que Moira ne fasse pas de même. L’alternative était la même. Ca finirait en bagarre, quoiqu’il arrive.

Bien que je ne puisse toujours pas comprendre les raisons poussant l'agent MacTaggert à cohabiter avec les jeunes mutants de Charles Xavier, elle me répondit de la manière auquelle je m'y attendais: c'est-à-dire avec une assurance tout à fait humaine, presque méprisante. Mais c'était de bonne guerre, puisque c'était moi qui avait commencé.

Ainsi donc, elle avait tout de même peur de ces jeunes mutants tout en les respectant ?Cela me semblait toujours aussi étrange et je ne la croyais toujours pas mais pourquoi pas après tout...Meilleurs que nous ?Oh ça, c'était une chose toute relative et qui était loin d'être exacte. Enfin si, ils étaient meilleurs que nous dans la défaite, ce qu'ils allaient subir si jamais ils ne comprenaient pas que s'opposer aux plans du Club n'était pas la meilleure chose à faire pour eux.

Gwen ▬ Mais qu'importe l'intérêt que vous leur portez agent MacTaggert, je vous conseille de ne pas trop vous attacher à eux car ce ne sont que des débutants...Des novices qui n'ont toujours pas encore saisi le potentiel que leurs pouvoirs pouvaient leur donner...Vous pourrez toujours dire que vous ne les utilisez pas, ils n'auront aucune moyen de se cacher de votre gouvernement en cas d'échec face à Sébastian Shaw.

On pouvait me qualifier d'obstinée mais je tenais à faire comprendre à mon adversaire que jouer toutes ses cartes sur Xavier et ses mutants n'étaient pas la meilleure chose à faire. Car même si celui-ci et Erik Lensherr avaient une certaine expérience, leurs protégés n'étaient encore que des enfants. De pauvres gamins qu'on formaient pour lutter contre plusieurs de leurs semblables bien plus puissants qu'eux et qui n'allaient pas se risquer à les laisser en vie en cas d'affrontement. Mais MacTaggert ne semblait pas comprendre qu'il était nécessaire pour elle de convaincre Charles Xavier et ses mutants de laisser la place libre aux membres du Club pour que ceux-ci accomplissent leurs projets, au risque de perdre ses protégés dans la bataille.