Avec un soupir d’ennui, Gaïa leva enfin son nez du livre qu’elle étudiait depuis quelques minutes. Elle s’était rendue à la bibliothèque de l’institut pour bosser, et venait sérieusement de dépasser son quota de moments studieux. Il lui fallait de l’air, du soleil, de la détente, simplement. Elle aimait les bibliothèques, adorant lire, lisant même beaucoup, mais la jeune mutante avait également un grand besoin de se défouler, histoire de s’aérer l’esprit et d’éloigner d’elle tous sujets d’inquiétude. Gaïa ramassa donc ses affaires qu’elle regroupa dans son sac. Avant d’aller toutefois dehors, elle passa par sa chambre, pour y poser son sac, n’ayant guère envie de se le trimballer pour le moment. Elle voulait prendre l’air pour le moment, et non pas travailler à se créer une scoliose...

Elle put enfin quitter le manoir, s’arrêtant quelques instants sur le seuil, savourant la caresse du soleil sur sa peau. Elle en profita également pour s’étirer, tandis que certains de ses camarades étaient également occupés à profiter du soleil. L’institut était vraiment un lieu de vie agréable, et si on remontait le temps, lui proposant à nouveau d’y venir, elle est certaine qu’elle accepterait, même si ça n’était pas facile tous les jours pour elle que d’être éloignée de sa France natale. De même, pour rien au monde, Gaïa ne déciderait de le quitter, même si, parfois, elle se posait des questions sur une quelconque entente entre mutants et humains.

La jeune femme entreprit de marcher, sans but réel, hormis celui de se changer les idées. Au cours de sa petite balade improvisée, elle entendit certaines de ses camarades parler d’Alex Summers, qui se trouvait visiblement dans le parc également. Elle arqua un sourcil, se disant qu’il fallait qu’elle le trouve, histoire de l’embêter un peu. Depuis qu’elle était arrivée ici, il faisait partie des personnes avec qui elle s’entendait le mieux, qu’elle appréciait le plus, et dont elle recherchait le plus la compagnie. Alex était en effet l’une des premières personnes à avoir réussit à la mettre à l’aise ici. Bon, OK, y’avait aussi le fait que la mutante craquait pour lui depuis quelques temps, tout en refusant cependant de se l’avouer, craignant un rejet, ou même de détruire leur amitié. Hors, Gaïa n’avait guère envie de s’éloigner ainsi d’une personne qu’elle appréciait, car elle estimait avoir eu son lot « d’abandon des autres », entre son père qui l’avait renié dans sa 10ème année, et la mort de sa sœur jumelle (bon, elle ne l’avait pas rejeter, mais Gaïa s’était quand même sentit abandonnée....) Tout ça pour dire donc que la jeune française avait réussit à se trouver ce qui lui paraissait de bonnes raisons pour garder cela enfouit tout au fond d’elle, et nier la vérité, même si ça n’était pas toujours évident. Et si elle voulait d’autres raisons, y’avait aussi le fait que bons nombres d’autres filles craquaient pour Alex. Donc, il n’avait que l’embarras du choix, alors, pourquoi s’embêter avec une mutante qui avait pas mal de problèmes pour gérer ses pouvoirs, et dont les pouvoirs en questions pouvaient s’avérer plus gênants qu’autre chose, la plupart du temps...

La jeune femme quitta ses pensées lorsque ses camarades, en gloussant, dirent qu’il était actuellement allongé sur un banc. Visiblement, certaines élèves s’étaient arrangées pour se mettre à proximité du banc, histoire de l’observer tranquillement. Gaïa secoua la tête, amusée, avant de se mettre à la recherche du mutant. Elle ne tarda pas à le trouver, et, en effet, il était allongé sur un banc, prenant un bain de soleil. La jeune femme sourit en l’observant, et même le fait que son cœur se soit mit à tambouriner plus rapidement d’être auprès de lui ne parvint pas à faire admettre à la jeune femme qu’elle ne l’appréciait pas que comme un simple ami. Et oui, elle était assez tenace, dans le déni... Visiblement, Alex avait entendu que quelqu’un s’était approché de lui, car il venait d’ouvrir les yeux. Le sourire de Gaïa s’agrandit à la remarque d’Alex, qui venait de lui faire une place sur le banc. Remarque à laquelle elle répondit, tout en s’asseyant à ses côtés :

« Mince alors, moi qui croyais avoir été discrète... Je suis grillée. Zut alors... Mais non, vois-tu, très cher », ajouta-t-elle en rentrant dans ce qui était à présent leur petit jeu habituel, « il se trouve que je cherchais quelqu’un d’autre, mais je n’arrive pas à le trouver, alors... Je me suis rabattue sur toi ! »

Elle poussa un soupir, comme si elle était vraiment déçue de ne pas avoir trouvé cette mystérieuse personne, et d’être ainsi contrainte de passer du temps avec Alex.

« Du coup, va falloir que tu me supportes ! Pauvre de toi ! »

Elle fixa Alex comme si elle compatissait vraiment de lui imposer sa présence et sa folie, tout en se demandant pendant combien de temps il lui serait plus facile pour elle de rire ainsi avec lui que de lui avouer ce qu’elle ressentait, histoire de se libérer enfin de ce secret qui lui donnait envie de haïr toutes les filles qui croisaient la route d’Alex et attiraient son attention. Car elle savait parfaitement que ça finirait par la rendre folle, un jour ou l’autre, voire même la faire souffrir... Mais, pour l’heure, ça semblait au dessus de ses forces....

« Enfin, tu sais, si tu t’en sens pas capable, je comprendrais, faut quand même du courage pour m’endurer, demande à Colin ! »

Et paf, une petite référence au jardinier qui n’avait de cesse de fuir Gaïa comme la peste ! Fort heureusement, il n’en allait pas de même pour tout le monde ici, et ça n’était pas le cas d’Alex. Enfin, pas à la connaissance de Gaïa, sinon, il faisait bien semblant de l’apprécier. Gaïa préféra immédiatement penser à autre chose, au lieu de s’imaginer un Alex se mettant soudainement à lui dire de lui ficher la paix !