Meeting of two strong personalities and common [Andrew]

La nuit commençait à tomber sur Manhattan, l'avènement du Club des Damnés n'était plus qu'une question de temps. Les humains sont sur le point de connaître notre existence et lorsqu'ils le découvriront, se sera la guerre dans leur propre rang, ne voyant pas arriver la véritable menace se propager derrière eux : le règne des Mutants est sur le point de commencer. Cette terre nous reviens, nous sommes plus forts qu'eux, plus intelligents, plus cruelles, nous sommes l'évolution et comme toujours l'espèce nouvelle doit devenir l'espèce dominante. Cela a eu lieu il y a bien des centaines de milliers d'années, les homo sapiens ont conquis cette planète devenant ainsi la race suprême, mais aujourd'hui est un nouveau jour, les homo supérieurs sont sur le point de prendre ce qui leur revient de droit ! C'est pour cette raison que nous devons recruter et augmenter nos rangs pour nous préparer à la bataille, car il y a un obstacle et ce dernier est de taille. Certains mutants se sont regroupés créant ainsi une élite mutante qui ne cherche qu'une chose : vivre en harmonie avec ces insectes, heureusement pour nous, ils sont encore peu. Il ne représente pas encore une menace trop importante, mais il serait tardé, leur moyen pour recruter est assez impressionnant, au fur et à mesure que les jours se passent, ils sont plus nombreux. Mais ce qui leur fait défaut est bien évidemment l'expérience, ils sont jeunes et ne maîtrisent pas encore leurs pouvoirs comme nous, les membres du Club des Damnés, nous devons nous servir de cet avantage, c'est comme ça que nous gagnerons cette guerre et que nous placerons les mutants en haut de la chaine alimentaire.

Bien évidemment, à leur tour, ils devront laisser leur place à l'ultime espèce qui mérite ce monde et d'être les rois, je veux bien évidemment parler des Neyaphems, mes frères, mon peuple. Je suis moi-même un Neyaphem et pas n'importe lequel, je suis leur roi, leur souverain et c'est à moi de les libérer de leur prison. Mais le destin a voulu que ce soit moi qui soit libéré, j'ai donc pour tâche et mission de les libérer et je sais quel moyen je dois utiliser pour que mon projet soit un succès. Malheureusement pour moi, ce dernier ne peut fonctionner que si le plan de Sebastian Shaw se réalise, je suis donc dépendant de cet homme pour le moment, mais un jour, je n'aurai plus besoin de ce mortel et quand cela arrivera, le monde tombera dans le chaos comme il aurait dû l'être, il y a des milliers d'années de cela. Il est temps pour moi de réparer l'histoire ! Quelle belle perspective d'avenir ? Mais pour le moment, ce n'est qu'une utopie, il y a quelques de jours, un nouveau nous a rejoint au Club, ce qui est une bonne nouvelle, cela fait plaisir de voir de nouveaux visages. Soudain, quelqu'un vint me rejoindre dans le sous-sol du club, il s'agissait de Shaw, ce dernier venait d'arriver comme à son habitude avec une démarche impétueuse.

"Bonjour Azazel, j'ai besoin de tes services, j'aimerais que tu rendes visite à notre nouvel ami, voilà ses coordonnées, tu sais ce qu'il te reste à faire mon ami ?" Me dit-il d'une voix sereine.

"Naturellement, Sebastian ! Je vais aller voir ce dénommer Andrew Gallagher !" Lui dis-je.

Et c'est sur ces paroles que j'ai disparus dans un nuage de poussières rouges, laissant le Roi Noir seul, libre de faire ce qu'il lui plaisait. Quant à moi, j'arrivais dans un grand salon en plein coeur de New York, il y avait un grand fauteuil rouge en cuir et non loin un petit garde-meuble qui contenait des bouteilles de scotchs, whisky et autres alcool que seuls les gentlemen peuvent apprécier. J'ai pris l'un des verres et je me suis servi en scotchs, naturellement j'ai bien fait attention sur le nombre de glaçons. Je me dirigeais vers le siège que je venais de remarquer et je m'asseyais dans ce dernier en attendant mon homme.

Assis dans un fauteuil passablement confortable, l'oeil vif et un stylo tournoyant frénétiquement entre ses doigts, le professeur Gallagher semblait scrupter le visage de chaque personne présente dans la salle. Seul le tic-tac régulier de l'horloge se trouvant au dessus de sa tête semblait être le seul indicateur permettant de savoir si la scène ne s'était pas figé. Assis derrière des pupitres souillés par les nombreux élèves venus ici avant eux, les étudiants de l'université grattaient le papier avec frénésie, cherchant vainement à répondre au questionnaire qu'ils tenaient dans les mains. Parallèmement, Andrew semblait se délecter du spectacle qui s'offrait à lui : surveiller les examens de ses élèves était l'un des nombreux plaisirs qui compensaient l'ennui et le désinterêt qu'il portait à son travail de professeur. En effet, pouvoir lire la detresse sur le visage des pauvres étudiants avait le don de le mettre de bon humeur... Ca et aussi la vue sur les décolletés de ses étudiantes préférées qui, connaissant le penchant de leur mentor pour les belles formes, espèraient gagner des points en mettant en valeur leurs attributs féminins. C'était fou de voir à quel point les femmes se laissaient aller ces derniers temps, dommage que cela n'altérait en rien le jugement du jeune homme. Laissant son regard se poser sur chaque personne présente, Andrew se demandait si l'un d'entre eux pouvait être un mutant : après tout, il avait rejoint le Club des Damnés depuis plusieurs jours et d'après ce qu'il avait compris il avaient besoin de recrues.

La sonnerie de l'université le tira cependant de ses rêveries, et alors que chaque étudiant venait rendre sa copie, lui semblait refaire dans sa tête tout le parcours qui l'avait menait jusqu'à sa situation actuelle. Pourquoi s'être joint à la cause de Sebastian Shaw ? Pour la simple et bonne raison qu'il était conscient que l'évolution était en marche et que ce n'était qu'une question de temps avant que les humains ''de base'' ne se révoltent face à une telle horreur. Car oui ! Les mutants allaient être considérés comme des horreurs une fois que leur existence serait révelée et il fallait être complètement idiot pour croire le contraire. C'était pour cette raison qu'il fallait se battre et par conséquent pour cela qu'il fallait rallier Shaw et sa cause. Mais déjà, Andrew voyait bien plus loin et le fait qu'une jeune fille s'apprêtait à l'interpeller alors que tout le monde était sorti de la salle n'allait que le conforter dans son idée :

- Monsieur ? Désolé mais... Je n'ai pas eu le temps de terminer mon examen. Je... Mon oncle a quelques problèmes et j'arrêtais pas d'y penser et... J'ai pas vu le temps passer ! Mais si je ne réussis pas cet examen, mon père refusera de payer le loyer de mon appartement ! Vous ne voulez pas qu'on... S'arrange pour que vous me mettiez la moyenne ?

La jeune femme semblait apeurée, paniquée. Telle une brebis qui était sur le point de se faire manger par le loup, elle tentait d'échapper à la sentence par les moyens les plus vils possibles alors qu'elle savait pertinemment qu'elle ne pouvait plus fuir. Exemple parfait de la bassesse humaine et de son manque de fierté. S'il n'avait pas été en public et qu'il avait été sûr que cette jeune femme ne manquerait à personne, Andrew l'aurait déjà éliminé depuis longtemps. A ses yeux, les faibles ne méritaient pas de vivre mais malheureusement pour lui il ne pouvait les éliminer, du moins pour l'instant. Aussi avait-il trouvé une alternative à cette grande déception : il jouait avec ces pauvres moins que rien en attendant le moment opportun pour les tuer.

- Eh bien... Je ne devrais normalement même pas avoir cette conversation avec toi mais si c'est important pour toi, on va peut-être pouvoir négocier. Passe à mon appartement dans la soirée et nous pourrons... Nous arranger.

Un sourire géné s'afficha sur le visage de l'étudiante qui le remercia et sortit précipitamment. La race humain était naïve et ce n'était là qu'une petite démonstration de sa bêtise. Décidant de regagner son foyer à la hâte, Andrew s'empressa de se diriger vers la sortie afin de pouvoir faire le vide dans sa tête avant l'arrivée de son élève. Le trajet lui paru bien plus court, perdu dans ses pensées lugubres et sanguinaires. Arrivé devant la porte de son appartement, il ne prit même pas la peine d'allumer la lumière, trop occupé à imaginer à quoi ressembler le futur qui allait radicalement changer dans les mois à venir. Une fois à l'intérieur de son logement de fortune grand luxe, il ressenti cependant une gêne, comme si quelqu'un l'espionnait. Avançant lentement vers l'immense salon, sa respiration ne s'emballa même pas lorsqu'il aperçut quelqu'un assis dans son fauteuil en cuir. Avait-il malencontreusement laissé la porte ouverte avant de partir ce matin ? Et même si cela était possible, pourquoi quelqu'un l'attendait ? Ces questions sans réponse ne l'importaient pas cependant et il s'avança comme si de rien n'était vers le bar pour se servir un verre de whisky. Un soudain éclair de génie sembla alors illuminer son esprit et la présence de cet homme devint claire à ses yeux. Alors qu'il faisait dos à l'énergumène qui semblait lui aussi se délecter de l'alcool dans son verre, Andrew se décida à prendre la parole :

- Je ne m'attendais pas à recevoir la visite de l'un des messagers de Shaw avant... quelques temps ! Mes services ne le satifont pas donc pas pour qu'il se sente obligé de m'envoyer l'un de ses hommes de main ?

Tournant les talons pour faire face à son hôte, son sang ne fit qu'un tour lorsqu'il vit qui lui faisait face : un homme vétu de noir, à la peau d'un rouge sanglant qui donna rapidement au professeur des envies meurtrières -la couleur rouge ayant depuis toujours provoqué chez lui des besoins ''criminels''-. Cependant, la surprise d'Andrew ne se manifesta que par l'intermédiaire d'un léger haussement de sourcils. L'homme qui se tenait devant lui avait quelque chose d'à la fois mystique et effrayant mais surtout, forçait le respect. Portant son verre à ses lèvres, ce n'est qu'après une gorgée du breuvage alcoolisé que Blood rompit le silence de la salle :

- Joli teint de peau, vous m'indiquerez l'endroit où vous passez vos vacances au soleil.

Un léger sourire se dessina sur le visage du jeune homme qui fixa intensément l'homme assis dans son fauteuil. Une main dans les poches, il marcha lentement dans la salle puis posa la question fatidique :

- Alors Mr... Je ne sais pas votre nom... Que puis-je faire pour ce cher Monsieur Shaw ?

Je délectais avec passion le verre de scotchs que je m'étais approprié sans l'autorisation du propriétaire, mais quand est un membre du Club des Damnés, il est inutile de demander des choses aussi futiles, on est une famille avec une idéologie commune qui est : la suprématie de l'espèce supérieure, les mutants ou les Homos Superior. Je n'ai qu'une hâte c'est de voir ces pauvres humains criés de désespoir demandant pardon aux mutants et en les suppliants de les laisser en vie, ce qui n'arrivera pas, du moins pas tout de suite. L'idéal serait de créer une cité à l'image de Rome à l'antiquité, qui serait le berceau de l'avènement des mutants, bien sûr fonder une telle utopie, il nous faut des esclaves, des serviteurs, ce n'est pas à nous de construire notre cité, mais aux hommes pour qu'ils se rendent compte de notre supériorité et que l'évolution c'est chargé de les remettre à leur place. Ensuite, quand tous sera créé et que notre règne commencera, nous pourrons éliminer ces insectes, car ils ne seront plus d'aucune utilité pour quiconque. L'homme a toujours cru qu'il était l'espèce dominante et ceux depuis des milliers d'années, mais l'évolution a brassé de nouveau les cartes, créant ainsi des êtres dotés de dons et qui deviendront l'espèce dominante. Je suis un peu en train de radoté, faudrait que mon invité se dépêche, car ma patience à certaine limite. J'aurai pensé qu'il serait chez lui, ce qui n'est pas le cas. Soudain des pas se sont fait entendre, finalement le nouveau du Club venait de rentrer chez lui. Il fut surpris de voir ma silhouette, son garde-meuble était ouvert. Andrew s'exclama et montra sa stupéfaction de voir l'un des hommes de main de Shaw. Je n'aime pas trop ce terme, car je ne me considère pas à la botte de cet individu, mais c'est l'image que je dois donner aux autres.

Les pas se rapprochèrent du fauteuil en cuir auxquels j'étais assis, le professeur me fit face, je le regardais, il m'observait. J'ai vu une certaine gêne dans son regard, c'est vrai que de voir un homme en rouge avec une apparence démoniaque peut impressionner plus d'une personne. Mais le propriétaire de ce somptueux appartement n'était pas non plus apeuré, il s'est même parmi une petite réflexion. Il voulait connaître l'endroit où je passais mes vacances, c'est bien il a de l'humour comme tous les hommes puissants du club. Mais si je me trouve ici, ce pour parler affaire, j'ai besoin de savoir ainsi que Shaw qui est cet homme réellement ! Certes le Roi Noir a fait son travail, il s'est qui est notre invité, mais c'est toujours intéressant de voir la réaction de cette personne avec un autre membre, de cette façon nous pouvons échanger nos impressions sur ce dernier. Je restais toujours assis, le verre à la main, je ne disais pas un mot, tout ce que je faisais, c'était d'observer l'individu qui se tenait devant moi. Nous nous regardions intensément, sans dire le moindre mot, nous étions en train de nous analyser, de nous calculer. Puis il commença à faire les quatre cents pas et me posa la question fatidique, que pouvait-il faire pour Monsieur Shaw ? Je lui souriais à mon tour, toujours dans un profond mutisme, j'aimais bien ce silence et cette atmosphère qui commençait à devenir de plus en plus pesante au fur et mesure que les minutes s'écoulaient. Je ne disais rien, je voulais voir la réaction du mutant, cela faisait partie de ma stratégie, j'aime faire patienter les gens en espérant qu'une montagne de questions lui trottait à l'esprit. Il aura fallu cinq minutes avant que je décide de prendre la parole.

"Vous savez, Monsieur Gallagher, vous pouvez vous s'asseoir après tout, vous êtes chez vous ! Je marquais un petit temps d'arrêt, laissant mon interlocuteur s'asseoir comme je lui avais conseillé. Si je suis venu ici, c'est pour vous rencontrer, mais vous devez vous douter que je suis également envoyé par le Roi Noir. Voyez-vous pour moi, il est important de connaître davantage les gens avec qui on travaille, où ils vivent, quels sont leurs passions, ont-ils des manies et plein d'autres choses encore, mais je ne vais pas toutes les énumérer, cela serait bien trop ennuyant. J'ai remarqué que vous n'avez pas froid aux yeux, notamment avec votre petite plaisanterie sur la couleur de ma peau. De nouveau, je m'arrêtais de parler prenant une dernière gorgée de scotchs. J'ai une question pour vous, monsieur Gallagher, quelle est votre mutation ?

Je ne lui avais toujours pas décliner mon identité, il connaîtra cette dernière quand le je déciderai. Maintenant, l'homme pouvait prendre la parole, j'attendais avec impatience cette prise de parole, car je voulais voir sa façon de s'exprimer et je voulais en savoir davantage sur lui. Lorsque j'aurai ce que je suis venu chercher, je lui remettrai son titre de membre du Club des Damnés, car il faut savoir que dans notre organisation, nous avons des noms de pièces d'échec associer à une couleur. Par exemple, Emma Frost se nomme la Reine Blanche, Shaw le Roi Noir, quant à moi, mieux faut le garder secret pour le moment. Mais, nous ne sommes pas encore à la donation du titre et puis de toute façon, c'est Sebastian qui officialise tout ceci, moi je suis comme là si bien stipuler Andrew, le messager. Mon verre était vide, alors je posais ce dernier sur le sol, croisant mes jambes, mes mains étaient posées sur mon genou gauche. Puis dans un petit bruit silencieux, ma queue commença à apparaître, je n'aimais pas m'asseoir sur cette dernière surtout si cela devait durer plusieurs heures. Elle était maintenant à l'air libre, bougeant avec frénésie. Ensuite elle se dirigea vers le garde-meuble prenant avec aisance la bouteille de scotchs afin que je puisse me resservir de nouveau. Je reprenais mon verre et remplissais ce dernier, quand ceci fut terminé, ma queue reposait avec délicatesse la bouteille, je ne voulais pas la casser et gâcher ce si bon alcool.

L'homme qui se tenait face à Andrew gardait le silence alors que les talons du professeur foulaient lentement le sol de mon appartement. D'ordinaire il aurait prit le temps de se changer, de boire pensivement un verre de scotch en regardant la fourmillière qu'était New-York s'agiter en bas du building tel un mini-monde en constante ébullition, mais la présence d'un invité de marque comme la créature rouge qui siégeait dans son salon lui avait fait oublier ses habituelles occupations. Finissant à moitié son verre de whisky, Andrew retourna face à son interlocuteur lorsque celui-ci se décida à prendre la parole : il souhaitait que ce dernier prenne place en face de lui, mettant ainsi les deux hommes sur un même pied d'égalité, comme deux confrères. Jaugeant son invité du regard, il restait tout de même sceptique en voyant comment il se tenait : fier et fort, digne et laissant émaner une telle aura maléfique qu'elle en était presque palpable. Il était certain que ce mutant n'était pas qu'un simple pion de Shaw ou du moins qu'il était bien plus intelligent qu'il ne le laissait croire.

L'homme espèrait mieux connaître Andrew, ce qui était on ne peut plus normal vu les liens qu'ils allaient tisser entre eux. Connaître ses coéquipiers était la base dans la dynamique d'un groupe : moins de doutes sur ceux qui vous accompagnent et plus de... fusion entre les membres. Les raisons de sa présence étaient donc fondées et le jeune homme approuvait totalement ce que son compagnon cherchait à faire en se pointant ici à l'improviste. Mais la question qui suivit en dit long sur le personnage avec qui il discutait : ce dernier le questionna sur son pouvoir. Certes, cette question était totalement légitime et il était évident que cette dernière soit posée lors de la conversation, mais il fallait savoir qu'Andrew était quelqu'un qui aimer analyser chaque instant de sa vie avec précision, et il avait appris au fil du temps à se forger son propre avis rien qu'en observant le monde qui l'entourait. Ainsi donc, cette question titilla sa curiosité : même en étant mutant, commencer une discussion en parlant de pouvoir n'était pas habituel, du moins c'est comme ça qu'il l'imaginait. Faisant glisser son doigt autour de son verre, Andrew sembla laisser son regard se perdre dans le vide comme s'il reflechissait à ce qu'il allait dire. Finalement, les mots lui vinrent tout seuls :

- ''Le sang attire le sang'', William Shakespeare... Pour tout vous dire je n'ai aucune idée du nom exact de ma mutation... Elle s'apparenterait à un contrôle sanguin, de l'hémokinésie. Et...

Sa voix s'évanouit en vue du spectacle qui s'offrait à ses yeux. Surgissant de nulle part, une queue démoniaque lui faisait face et allait chercher la bouteille de scotch au bar. Interloqué, Andrew ne sut trouver ses mots pendant un instant, littéralement hypnotisé par le tour de passe-passe de son invité. Mais contrairement à un banal humain, cette vision ne lui inspira pas la peur, bien au contraire : elle lui tira un large sourire.

- Vous devez faire un carnage à Halloween ! Mais la question n'est pas là j'imagine, j'aurais beau vous expliquer mon pouvoir pendant des heures, vous ne seriez pas plus avancé et de toute manière, une démonstration vaut tous les discours... Permettez !

Penchant sa main vers son confrère, Andrew remua légèrement ses doigts, provoquant chez son invité une accélération du débit sanguin. Ce dernier avait voulu tenter une démonstration de force en venant ici sans prévenir et en utilisant sa queue pour se servir à boire, il était à présent temps pour le professeur de neuro-sciences de prouver que lui aussi était un mutant qu'il fallait craindre. Puis, coupant un instant la circulation sanguine du bras de son futur coéquipier il fit sortir une seule et unique goutte de sang de la peau de ce dernier, limitant la douleur par le fait que le reste du sang ne circulait plus dans son membre. La goutte vint se loger dans la paume d'Andrew, qui relacha son étreinte sur l'homme rouge. La goutte flotta un instant dans l'air avant de s'écraser sur la table, à côté du verre de Blood qui laissa échapper un léger rire tant la situation l'amusait :

- Je pourrais m'excuser mais nous savons tous les deux que ce serait inutile, l'heure n'est plus aux politesses et les excuses n'ont d'interêt que si l'on est désolé or j'ai juste répondu à votre question.

Le professeur Gallagher se leva alors, se dirigeant vers le bar afin d'aller chercher un cigare. Il n'avait pas de queue démoniaque avec lui et était donc obligé de se déplacer. Sortant un cigare cubain d'un boite, il l'alluma et tendit la boîte à son invité, plus par politesse que par réelle envie de partager ses biens pour créer une quelconque amitié. Puis, retournant à sa place, il fixa longuement le démon qui lui faisait face avant de sourire, coinçant le cigare entre ses doigts pour pouvoir parler, prenant alors un air très sérieux :

- Maintenant que vous avez posé votre question, à moi de poser la mienne... Elle ne concernera pas votre pouvoir car je sais que vous aurez toute l'occasion de me montrer vos talents dans un futur proche et puis...

Il sortit un coupe-cigare et s'en servit brièvement avant de reprendre :

- Vous êtes entré chez moi sans qu'il y ait la moindre effraction, certainement sans demander les clés au gardien. Aucune trace de votre entrée, aucun objet brisé.... Je ne suis pas bête, je sais que les capacités mutantes sont immenses et j'hésite entre dire que vous être un mec qui traverse les murs ou un mec qui se téléporte... Ensuite, je n'ai pas besoin de vous connaître plus car je vois que vous êtes quelqu'un de... puissant, qui force le respect. Vous êtes direct, maléfique, vous savez ce que vous voulez... J'apprécie fortement et ça me suffit pour avoir de l'estime pour vous...

Andrew porta son cigare à la bouche pour fumer et lorsqu'il l'enleva, il fixa fermement son interlocuteur :

- Je n'ai donc qu'une question : a qui ai-je l'honneur ?

J'étais toujours assis devant ce cher Andrew, je m'étais resservi en scotchs, je trouvais ce dernier exquis, ce qui montre que mon interlocuteur est un homme de goût et qu'il aime les bonnes choses. Il me présenta son don comme une manipulation du sang, de l'hémokinésie, j'étais troublé à l'annonce de ce titre, car je voulais en savoir plus et surtout, je voulais en voir une démonstration. J'hésitais à lui demander, mais l'homme savait à quoi je pensais, nos regards sombres se croisaient, j'avais l'impression de me voir à travers lui sous une enveloppe humaine. Il avança sa main vers ma direction, ses doigts commençaient à bouger dans tous les sens, soudain j'ai ressenti comme si mon sang s'emballait. Mon coeur commençait à battre la chamade, mais au bout de quelques secondes, je ne sentais plus mon bras, je regardais ce dernier avec beaucoup d'étonnement, quand je vis sortir de ma peau une goutte de sang qui allait rejoindre monsieur Gallagher. Après que cette petite démonstration toucha à son terme, je repris le contrôle de mon bras, la première chose que je fis, c'était de lever ce dernier pour ne plus être engourdi.

Quand ceci fut terminé, nous reprîmes la conversation, j'avais devant moi un homme très intelligent. Pourquoi ? Il avait deviné mon pouvoir du moins il hésitait avec une autre mutation, soit je suis capable de traverser les murs ou bien je peux me téléporter, j'avais envie de lui sourire lorsqu'il m'énonça ce don, mais je restais impassible. Soudain, je sentis un léger picotement dans mon esprit, comme si quelqu'un était en train de communiquer avec moi par la pensée. Je fronçais légèrement les sourcils pour montrer ma gêne, je n'aimais pas être expié ainsi. Je commençais à être ailleurs, ne faisant plus attention à Andrew, je me concentrai. La personne qui était entrée dans mon esprit n'était autre qu'Emma Frost, je me méfiais beaucoup d'elle et de son pouvoir qui est une arme redoutable. Après que la connexion entre nos deux esprits soit faite, la jeune femme commença à ouvrir le dialogue.

*Azazel, j'ai besoin que tu ailles au Maroc récupérer Carlos Ramirez, ce dernier vient de rejoindre le Club et il se trouve que nous allons bientôt nous réunir, tu es le seul qui peut voyager sur des longues distances en un temps record. Je t'envoie sa signature de mutant pour que tu apparaisses devant lui !* Me dit-elle toujours avec sa voix froide.

La communication s'acheva au moment où la Reine Blanche termina sa dernière phrase, j'avais en tête la signature de l'homme, je savais où ce dernier se trouvait dorénavant, mais il fallait que je quitte monsieur Gallagher et je dois avouer que cela me dérangeait même si ça durait qu'une minute voir deux, j'étais en pleine conversation avec ce mutant qui était sans aucun doute l'une des plus belles révélations du Club. Sur mon visage on pouvait voir une expression de mécontentement, le fait d'aller chercher un autre membre ne me dérangeait pas, loin de là ! Ce qui me dérangeait, c'était qu'Emma arrivait à percer les barrières que j'aie érigé pour éviter que l'on ne le pénètre pas dans mon esprit trop facilement. Je me levais de mon siège, je m'avançais vers le jeune homme, je me tenais devant lui à environ deux mètres, il fumait son cigare.

"Je dois vous laisser, un nouvel ami va nous rejoindre, mais pour cela il faut que j'aille le chercher, je vous demande donc d'attendre une ou deux minutes, gardez-moi un cigare bien au chaud. Et pour ne pas partir comme un vulgaire voleur, je me nomme Azazel et je suis le mutant téléporteur du Club !" Dis-je ton sec.

Après avoir terminé ma phrase, je disparaissais dans un nuage rouge laissant le mutant seul chez lui.

Le mutant rouge vit son visage changer d'expression alors qu'Andrew finissait sa phrase, comme si quelqu'un l'importunait. Au départ, le professeur cru que c'était sa faute si le démon semblait géné. La question qu'il avait posé n'était pourtant pas indiscrète, savoir a qui il s'adressait était tout de même normal, mais il avait vu tellement de choses étranges dans sa vie que plus rien ne l'étonnait. D'autant plus que la personne qui se tenait en face de lui était un homme rouge avec une queue de démon, ce qui portait à confusion. Mais le doute qu'il avait s'estompa rapidement, lorsque l'autre membre du Club des Damnés s'excusa, prétextant avoir une mission importante à accomplir, ou plutot un personnage important à aller chercher. Ce revirement de comportement surprit Andrew qui ne sut que dire lorsque le dénommé Azazel disparut sous ses yeux, laissant derrière lui un nuage de fumée. Tout d'abord estomaqué en voyant en direct la démonstration du pouvoir de son invité, il laissa finalement son amusement s'exprimer par un rire bruyant qui résonna alors dans la pièce vide. Se retrouvant livré à lui même dans son sordide appartement, Andrew se dirigea vers la fenêtre, observant au loin le soleil se coucher sur la baie de New-York. Il n'avait rarement été aussi excité : l'idée que dans l'ombre le Club des Damnés se former pour renverser ce monde si misérable réveillait en lui des sentiments qu'il croyait avoir depuis longtemps perdu. L'envie du combat, la joie de ne pas être seul dans la lutte qu'il menait depuis maintenant si longtemps, le besoin de faire couler le sang de ceux qui l'avait fait tant souffrir... Il savait l'échéance proche et elle était devenue sa seule raison de vivre. L'évolution était en marche et bientôt elle piétinerait Washington et toutes les villes humaines...

Mais tout cela était pour un futur encore éloigné, et il ne fallait pas s'emballer. La rebellion venait de commencer et il fallait d'autres membres, d'autres recrues aux côtés de qui se battre. Azazel était allé en chercher une autre, certainement très prometteuse car cela semblait urgent. Comme l'avait précisé le démon rouge il était le téléporteur du Club, il avait une fonction, un but. Andrew devait donc également se trouver quelque chose à faire pour le club. Un rôle qu'il devrait endosser pour favoriser l'ascension au pouvoir des mutants avec qui il travaillerait. Le groupe avait besoin de plus de membres, aussi fallait-il quelqu'un pour les trouver ! Pourquoi ne serait-il pas celui-là ? Après tout, il avait beaucoup de temps libre avec son travail et était déjà en contact avec pas mal de monde ! Oui, il aiderait le Club à devenir plus puissant en réunissant d'autres mutants à leur cause. Surtout qu'il était facile de trouver des gens qui détester les humains, donc certains devaient être des gens avec des pouvoirs.

Alors qu'il réflechissait au travail titanesque qui l'attendait, quelqu'un sonna à la porte. Etonné, Gallagher se dirigea vers la porte, se doutant bien que ce n'était pas ses confrères mutants vu qu'Azazel aurait réapparu dans le salon. Ouvrant la porte, c'est face à son étudiante qu'il se retrouva. Cette dernière était habillée de façon assez provocante et lui sauta littéralement dessus, dévorant ses lèvres dans un baiser. Pris de surprise, Andrew la laissa entrer avant de la repousser en la plaquant contre le mur, ses yeux plongeant dans les siens. D'ordinaire, il aurait succombé au charme de son élève, elle n'était pas la première à s'aventurer ici après tout... Mais cette fois était différente : il n'avait plus envie d'échanger une nuit de folle passion contre des bonnes notes, il ne voulait plus aider les humains dans leur folle quête de puissance car c'était à présent à lui et aux autres mutants de connaître tout cela :

- Je ne suis pas d'humeur aujourd'hui désolé... Tu n'aurais pas du venir, rentre chez toi... Tu as la note que tu mérites et je ne la changerais pas....

- Comment ? Pas question, mon avenir est en jeu ! Et maintenant je suis ici, vous allez me mettre la note comme convenue ! Ou sinon....

- Sinon quoi ?

La jeune femme se debattait alors qu'Andrew la tenait par le cou, regardant cette pauvre créature gigoter dans tous les sens. Un sourire s'afficha sur ses lèvres lorsqu'il vit la peur sur le visage de sa victime. Il lui avait laissé le choix de partir, mais elle ne semblait pas vouloir saisir sa chance. Il savait que ce qu'il avait envie de faire n'était pas vraiment dans son interêt, mais il n'avait plus envie de faire attention, d'autant plus qu'il savait que l'incident qui allait se produire, il saurait facilement l'effacer des mémoires. S'il y avait autre chose que dans le maniement de pouvoir qu'il excellait, c'était bien dans le mensonge et la dissimulation. Cependant, alors qu'il se délectait de la souffrance de sa proie, cette dernière s'empara d'un pot de fleur qui trainait sur l'étagère du hall pour le fracasser contre la tête de Blood qui lâcha soudainement son étreinte. Effrayée, la jeune fille partit dans le salon alors que son agresseur vacillait légèrement, l'arcade sourcillière en sang. Elle s'approcha du téléphone du salon, paniquée alors qu'Andrew la rejoignait, chancellant et la vue troublée par le sang qui coulait sur son visage. Alors qu'elle s'apprêtait à appeler la police, son corps sembla se figer, se raidir alors que la main d'Andrew s'était levé. Un sourire sadique se dessina sur ses lèvres alors que le corps de la jeune femme s'éleva légèrement dans les airs et que ses yeux regardaient dans tous les sens. Il se servait de son sang pour la maintenir en l'air, contrôlant également le flux sanguin pour la paralyser sans pour autant la tuer. Chaque muscle n'était alimenté que par le strict minimum sanguin, empêchant tout mouvement brusque mais assurant la survie de la cible. Riant lentement, comme possédé, Andrew avança vers elle, la saisissant au cou avant de murmurer à son oreille :

- Mlle Anderson, j'ai bien peur que votre note soit revue à la baisse... Mais j'imagine que c'est le cadet de vos soucis à présent...

Concentrant toute son énergie vers ses mains, Blood se mit à aspirer chaque goutte de sang du corps de sa victime, alors que cette dernière était tétanisée. Peu à peu, la blessure à son arcade se refermait et la jeune fille se dessechait, vidée du liquide si précieux qui semblait s'extirper de sa gorge pour aller dans la paume d'Andrew. Une fois sa blessure guérie, Andrew lâcha son emprise, laissant la fille affaiblie tomber à genoux devant lui, tenant sa gorge en tremblant. La vision de l'humain agenouillé, faible et sans défenses aurait presque provoqué un cri de jouissance chez Andrew si le bruit de la téléportation d'Azazel ne se fit pas entendre. Il venait d'apparaitre dans le dos du professeur avec son invité, mais l'hôte ne daigna même pas se retourner. Dirigeant sa main vers sa victime, il aspira le reste du sang qu'elle avait en elle, le liquide sortant de tous les pores de sa peau pour rejoindre Andrew. Une fois certain qu'elle était morte, Andrew se retourna, le cadavre de la pauvre femme tombant derrière lui dans un bruit sourd. Un sourire aux lèvres, il se dirigea vers ses deux invités :

- Excusez-moi de l'attente, une affaire à régler... Azazel, pourrez-vous avant de partir me débarasser de cette... chose génante sur mon tapis ? C'est une faveur dont je vous saurez gré. Et je vois que vous avez ramené de la compagnie. Enchanté monsieur... ?

J'étais maintenant ailleurs, le démon rouge m'avait transporté dans un autre lieu ayant l'air d'appartenir à un homme d'une trentaine d'années ce tenant devant nous en costard de première qualité. L'appartement était luxueux, confortable et apaisant. Un corps d'une jeune femme gisait sur le sol. L'ambiance était plus que pesante. Un silence d'une demi-seconde remplit la salle avant que le propriétaire use de sa voix pour parler à la créature à côté de moi. Examinant ces traits, je trouvais que ce diable avait tout de même l'air d'être en partie humain par sa prestance faisant penser aux célèbres gangsters des années trente. La téléportation m'avait un peu retourné l'estomac. Dans ma tête une flaupée de questions me traversait l'esprit. Mes yeux avaient du mal à s'habituer à la réalité. Oui c'était vraiment la réalité et non un rêve. Ils paraissaient intriguer par mon être. Connaissaient-ils mes actions ?. Je ne pouvais d'ailleurs que me méfier des mots que j'allais utiliser pour ne pas me retrouver dans un piège. Mais je conservais tout de même mon assurance naturelle. Rien ne me choquer dans leurs attitudes sachant que j'avais moi-même recours à des méthodes barbares pour arriver à mes fins. Une chose restait certaine. Ils étaient comme moi et je sus à cet instant que mon heure de gloire commencer ici, une sombre aura plané au-dessus de nous. Alors, le propriétaire des lieux se tenait droit et parlait avec une voix encore sous l'excitation de la défunte action commise.

-Excusez-moi de l'attente, une affaire à régler... Azazel, pourrez-vous avant de partir me débarasser de cette... chose génante sur mon tapis ? C'est une faveur dont je vous saurez gré. Et je vois que vous avez ramené de la compagnie. Enchanté monsieur... ?

Passant ma main gauche dans mes cheveux en avançant d'un pas vers lui, je m'annonçais vigoureusement avec mon accent espagnol en lui serrant la main d'une forte poigne.

- Ramirez ! Je m'appelle Carlos Ramirez ! vous allez m'expliquer tout ce bordel avant que je décide de m'énerver et de rendre cet endroit aussi inhabitable et hostile qu'un cimetière. Je suis l'un des terroriste les plus rechercher par les forces armées alors pourquoi m'avoir fait revenir sur le sol américain.?

Relâchant sa main, la tension après mon discours ce fit sentir de plus belle. Mais les deux individus n'avaient pas l'air d'être offensés par mes propos. J'admirais d'un regard la grande vue panoramique visible depuis la grande vitre de l'appartement en me dirigeant vers cette dernière. Il était moins de 23h et les lumières de la ville communiquait entre elles par des éclairs de lumière de toutes formes et de couleurs. Les mains liées dans mon dos.

- Mmm. Je peux sentir d'ici la crainte de cette fourmilière qui incontestablement attend son quart-d'heure de gloire. Je jure de venger mon peuple par la souffrance et la peur. Respirant profondément je retrouvais mon calme. Et petit à petit je redevenais l'homme sérieux et méthodique que j'étais. Je me retournais vers eux habiller de mon costard beige. La cravate desserrée ainsi que mon front en sueur due à la chaleur qui avait régné au Maroc. Ici il faisait bon, aucun bruit de l'extérieur n'était pas perceptible, cela m'apaisait. Esquissant un léger sourire je les fixais tous les deux, tour à tour, m'allumant une cigarette sans filtre pour en tiré une large bouffée.

Alors, vous êtes comme moi !

J'étais accompagné de Carlos pendant la téléportation, je n'avais pas laissé à ce dernier le temps de dire le moindre mot, que j'avais déjà lancé la machine. Nous sommes apparus dans un grand nuage de poussières rouges, beaucoup plus impressionnant que celui de tout à l'heure. Mais lorsque nous sommes arrivés chez Andrew, je vis sur le tapis de mon hôte le cadavre d'une jeune fille, cette dernière était livide, ses yeux étaient ouverts en grand, sa mort avait due être horrible et je n'aurai pas aimé mourir dans de telles circonstances. En voyant ses habits, je prenais cette jeune fille pour une prostituée, mais j'étais loin de m'imaginer que le corps inerte qui se trouvait devant moi était le cadavre de l'une des élèves du professeur Gallagher. Ce dernier me demanda si je voulais bien m'occuper du corps et de le mettre dans un endroit plus approprier. Je ne disais aucun mot, je ne regardais même pas le mutant, je me dirigeais vers la jeune fille inerte. Je me baissais légèrement de façon à ce que ma main touche le visage de la jeune femme. Et au moment où ma paume entra en contact avec sa peau, j'ai disparu avec le cadavre. Où allais-je le planquer ? Telle était la question, mais une chose était sûre, je devais le mettre en évidence dans un lieu qui se trouvait à plusieurs centaines de kilomètres de New York. Pourquoi ? De cette façon, je permettais à Blood d'être innocenté, on ne sait jamais, cette gamine aurait bien pue dire à l'une de ses amies qu'elle allait voir le professeur et ce dernier serait condamné à mort. En même pas deux secondes, j'étais de retour à l'appartement qui donnait une vue splendide de New York. Carlos avait pris la parole et j'ai très vite remarqué que ce jeune homme avait un tempérament à canaliser. Il n'y a rien de pire que les mutants qui peuvent se faire exploser, je n'ai jamais vraiment eu confiance en eux, alors me savoir à côté de l'un d'eux ne me rassurait pas, moi Azazel, le Roi des Neyaphems.

"Andrew, je me suis débarrassé de ta besogne, tu me devras donc un service !" Lui dis-je avec un large sourire sadique. "Tu découvriras demain, ce que j'ai fait du corps, j'aime bien mettre le feu des projecteurs sur mes oeuvres et ce que j'ai fait du corps fera la une de tous les quotidiens nationaux. Où sont tes cigares, je n'ai pas eu le plaisir d'y goûter, je devais aller chercher ce cher Ramirez ici présent." Lorsque j'évoquais le nom de Ramirez mon regard se posait sur ce dernier, il fumait sa cigarette.

Je me dirigeais vers l'un des fauteuils pour m'asseoir bien évidemment. Je ne disais rien, mais ce silence ne me convenait pas, il fallait le rompre ! Je croisais mes jambes, ma queue m'avait apporté un verre plein de whisky, qu'est-ce que je ne ferai pas avec elle ? Je le tenais dans ma main droite, je regardais les deux hommes.

"Effectivement Carlos, nous sommes comme toi, tu as déjà pu voir mon pouvoir en action et ceux deux fois depuis notre rencontre. Pour ce qui est de la mutation de notre hôte, je te laisse lui demander de te faire une petite démonstration, il prend beaucoup de plaisir à nous présenter son don, n'est-ce pas mon ami ?" Dis-je avec un petit sourire narquois.

Je ne savais pas si je devais leur parler du projet de Shaw, mais il est préférable qu'il en connaisse le but, mais aussi son déroulement. Normalement, c'est à lui de dire ce que doit faire ses troupes, malheureusement Sebastian est une personne très occupé et peu d'entre nous on la chance de pouvoir s'entretenir avec lui, il faut avoir son titre de membre du Club des Damnés. J'avais le cigare de Gallagher dans ma main gauche, je fumais ce dernier en laissant échapper de mes narines ainsi que de ma bouche une grande quantité de fumée, avant de reprendre de nouveau la parole. Je suis d'humeur bavard en voyant mes initiatives.

"C'est un très bon cigare, je te demanderai sans doute l'adresse où tu te les procures. Bien, je vais vous parler de choses importantes, il est donc impératif que vous écoutiez, car je déteste me répéter et il est aussi préférable de ne pas me couper la parole. Savez-vous pourquoi le Roi Noir vous a choisi ? Surtout savez-vous ce qu'il compte faire ? Je n'ai pas envie de vous entendre pour cette deuxième question, je préfère vous le dire tout de suite, si vous savez tant mieux. Voyez-vous, les États-Unis et l'URSS sont aux bords de la crise et il fort probable qu'une nouvelle guerre mondiale soit déclarée. Notre but est bien évidemment de faire éclater ce conflit entre ces deux super-puissances économiques et militaires et pour cela nous allons nous servir de la bombe atomique. Cuba possède des rampes de lancement qui donnent sur les USA. Si ces missiles se trouvent dans le golf du Mexique, la guerre sera déclarée, après celui qui gagne importe peu. Nous allons nous servir de ce climat de terreur pour apparaître et soumettre les hommes à notre volonté en détruisant ces deux nations. C'est de cette façon que le monde nous reviendra ! De ma bouche cela paraît utopique, mais de la bouche du Roi Noir, cela en jette plus, je n'aime pas trop les discours, je préfère l'action si vous voyez ce que je veux dire. Je vous laisse me dire vos impressions sur ce plan." Cette fois-ci je me taisais pour de bon.

Les deux compères du club se tenaient à présent dans le salon, à l'endroit même où quelques minutes avant il avait fait pour la première fois la connaissance du démon rouge. Ses invités ne semblaient pas plus choqués que ça de voir le cadavre de l'étudiante étalé sur le tapis comme un vulgaire tas de chair seché. Venant d'Azazel cela semblait on ne pouvait plus normal l'indifférence portée par le second personnage en disait long sur lui : c'était une personne qui avait déjà fréquenté la mort et qui n'avait que faire de celle d'innocents. Le jeune homme était typé, pas vraiment le style américain : ses origines étaient plus... exotiques ! Peut-être venait-il d'Amérique latine, Brésil ou Argentine. Pas forcément très présentable s'il avait s'agit d'un rendez-vous de gala, ses habits faisaient penser qu'il n'était certainement pas à New-York avant d'arriver ici, et la sueur qui se dégageait de son front alors que tous les Etats-Unis étaient traversés par des vents froids à cette époque trahissait une provenance d'un pays bien plus chaud. L'homme se présenta comme étant Carlos Ramirez, et son attitude montrait qu'il était un peu énervé. Il avait le sang chaud, ce qui était un atout dans certains cas mais qui était toalement inapproprié avec la situation. C'était certainement un mutant vu qu'Azazel l'avait ramené et selon ses dires, il était un terroriste de renommée internationale. Cela n'étonna même pas Andrew, comme le fait qu'un cadavre jonchant le sol de son appartement n'avait pas étonné ses invités. Serrant la main de son nouveau compatriote plus par politesse que par réelle sympathie, Andrew ne détourna même pas le regard lorsqu'Azazel disparut avec le ''colis'' qu'il fallait faire disparaître. Bien qu'il avait vu le démon à l'oeuvre seulement deux fois, il s'était presque habitué à ces disparitions soudaines car après tout, il avait déjà vu beaucoup de choses étranges dans sa vie et plus grand chose l'étonnait.

Pendant le court laps de temps, Andrew prit la peine d'observer son nouvel invité à travers ses yeux de scientifique. Il avait toujours eu cette habitude de décrire précisément chaque détail d'une personne, que ce soit une jeune étudiante dans son lit ou ce terroriste étrange et pour le moins particulier. Comme devant un spécimen rare, Andrew marcha lentement dans son salon pour regarder discrètement le nouvel arrivant sans qu'il n'ait trop l'impression qu'il était une simple bête en cage. Il analysa alors chacun de ses mots : il pouvait ressentir la terreur de tout New-York City, parlait de vengeance et de crainte. Si Andrew avait eu l'habitude de ranger des gens dans des cases, il aurait certainement placé Carlos dans celle des fanatiques dérangés. Les terroristes avaient tous la même passion des carnages de masse et le mot ''peuple'' courant le long de leurs lèvres afin de justifier chaque acte qu'ils accomplissaient : Ramirez n'échappait donc pas à la règle. Cependant et même si Carlos ne faisait pas parti de la catégorie des gens qu'Andrew portait le plus dans son coeur, les alliés étaient rares et il était prêt à faire abstraction de la mauvaise impression que lui donnait cet homme si ça pouvait aider à la cause du Club.

Alors qu'il s'apprêtait à prendre la parole, le professeur Gallagher vit Azazel réapparaitre sous ses yeux, ce dernier annonçant qu'il avait mit en scène la mort de sa pauvre étudiante dans une autre ville, ce qui permettrait à Andrew d'être totalement tranquille. L'idée qu'avait eu le serviteur de Shaw tira un sourire des lèvres de l'hôte qui ne put s'empêcher d'éprouver une certaine impatience à l'idée de lire le journal. Puis Carlos posa la question, une question banale et qui semblait stupide pour Andrew, mais qui était inévitable. Etaient-ils comme lui ? La réponse était évidente. Certes, si le terroriste entendait par ''lui'' le fait d'être un homme fanatique et un peu trop impulsif, alors la réponse était non. Mais ils étaient mutants et c'était tout ce qui importait ! Alors que Azazel prenait place dans le fauteuil, il présenta son pouvoir à Carlos avant de laisser la parole à Andrew :

- Pour ma part, je suis un hémokinésiste, mais je doute qu'il soit raisonnable de refaire une démonstration avec un invité qui, aussi intriguant soit-il, risque de faire sauter mon appartement. Le contrôle du sang est subtil, je n'aimerais pas provoquer chez Carlos des sensations qui lui donnerait envie de tout exploser. De plus, je pense qu'en vu de ce qui nous attend, nous aurons bientôt le temps de montrer nos pouvoirs en action.

Le futur allait en effet leur réserver assez de surprises pour qu'ils n'aient pas de temps à perdre avec ces petites démonstrations de force. Le futur, Azazel se mit d'ailleurs à en parler, dévoilant enfin la partie interessante de cette rencontre. Non pas que le reste de la discussion qu'ils avaient eu aujourd'hui avait été dénuée d'interêt, mais l'idée de parler enfin du ''travail'' qui les attendait semblait être la cerise sur le gâteau. Contrairement à certains autres membres comme il en avait croisé, Andrew n'était en aucun cas interessé par l'envie de montrer ses muscles et ses talents pour savoir qui était le plus balèze. Il était conscient que celui qui était le plus fort dans ce monde, ce n'était pas l'homme au plus gros muscles, mais celui à la plus grosse cervelle ! Les présidents, les émirs et tous les dirigeant du monde, tous n'étaient pas des brutes baraquées capable de détruire leur adversaires avec leurs muscles : ils avaient eu recours à la force, certes, mais avaient surtout su utiliser celle des autres ! Et étrangement, cette philosophie qu'avait adopté Andrew semblait être celle de Shaw. Malgré la force des mutants, le plan du Roi Noir consistaient à monter les humains les uns contre les autres, et à ramasser les miettes. L'idée était assez lâche vu qu'elle n'impliquait aucun combat mutant contre humain, mais risquait de marcher.

Faisant les 400 pas dans son salon et se resservant un verre de whisky, Andrew reflechit un instant. Pendant un moment, il sembla être dans son monde, coupé de tout contact avec la réalité et les deux autres membres du Club. Il revoyait encore tout ce qu'il avait imaginé pendant ces dernières années, les combats qu'il aurait mené, ce que lui il aurait fait. Si il avait rejoinds la cause de Shaw, c'était bien parce qu'il pensait rencontrer d'autres mutants qui partageraient ses idéaux, non parce qu'il adhérait totalement à la cause du leader. La mort d'humains par les humains ne ferait que montrer la peur que les mutants ont à affronter leurs adversaires en face à face. Cependant et jusqu'à preuve du contraire, c'était le seul plan qui pouvait être mis en oeuvre... Enfin pour l'instant. Buvant une gorgée à son verre, Andrew finit par dire :

- Je crois que nous sommes tous d'accord pour dire que l'ère de l'homo-sapiens est révolue et qu'il est temps pour nous de conquérir ce qui nous appartient de droit. Seuls, nous ne pouvons rien faire, mais en formant un groupe de mutants... En formant le Club, nos possibilités deviennent infinies. Nous pouvons renverser l'ordre établi, changer les choses, par vengeance ou par simple envie de voir nos pairs vivre en paix dans un monde qui leur revient de droit !

Andrew porta son verre à ses lèvres pour boire encore un peu :

- Cependant, et j'espère que cela restera entre nous, je trouve la solution de Shaw un peu trop... Lâche ? Ce n'est pas en restant dans l'ombre que nous marquerons les esprits, nos capacités font de nous des gens exceptionnels et notre devoir est de montré au monde ce dont nous sommes capable. La nature nous a doté de dons fabuleux, nous mettant sur le même pied d'égalité que les dieux eux-mêmes ! N'est-ce pas unique de pouvoir être à n'importe quel endroit du monde en quelques secondes ? Dieu n'est-il pas le seul sensé être partout en même temps ? N'est ce pas unique de pouvoir contrôler du bout des doigts le liquide qui permet de faire vivre une personne ? Et donc d'avoir le droit de vie ou de mort sur cette dernière ? J'ai entendu parler de gens pouvant entrer dans la tête des autres pour les forcer à obéir, de personnes pouvant grâce à leur imagination jouer à dieu en créant un monde d'illusion, en façonnant chaque parcelle d'une réalité qui ne se plie qu'à leur seule volonté ! Des hommes et des femmes défiant les lois de la gravité, les lois élémentaires, les lois de l'esprit. N'est ce pas être couard quand on sait ce qu'il nous est possible de faire, de se cacher jusqu'à attendre notre heure, jusqu'à attendre que les hommes s'entretuent ?

Il marqua une pose, fermant les yeux et allumant un autre cigare. Andrew tira une grosse bouffée de tabac avant de reprendre :

- Bien sûr, si il faut appliquer le plan de Shaw, vous pouvez me compter parmis les votres... Je trouve juste dommage qu'il n'emploie pas nos talents à juste titre !

Je souriais lorsque j'entendais le petit discours d'Andrew Gallagher notamment sur les dons que nous avions reçu de Dieu. Personnellement, je pense que je suis tombé en disgrâce de Dieu depuis bien longtemps, sinon je n'aurai jamais eu cet aspect diabolique. J'écoutais attentivement les dires de mon hôte, j'étais fasciné par sa façon de parler, il était un orateur né et cela se voyait. J'en suis même un peu jaloux, j'aimerai avoir son talent pour pouvoir rallier davantage de personnes à notre cause. Mais on ne peut pas tout à avoir, j'ai la chance d'être éternel. J'étais très captivé par la façon de dénigrer le plan du Roi Noir, voilà quelqu'un qui partageait le même point de vu que moi. Pourquoi laisser les humains s'entretuer entre eux, alors que l'on peut le faire nous-mêmes ce qui créerait un climat de terreur, jouissif pour nous. Plus je l'écoutais, plus il m'intéressait, je voyais un lieu bien plus qu'un mutant ayant une apparence humaine, pour moi Andrew serait l'un des rares mutants à pouvoir vivre sous mon règne de chaos lorsque je libérerai mon peuple de sa prison. Puis il marqua un temps de pause et revint sur ses dires, il trouvait simplement dommage que nous ne participions pas davantage à la bataille. J'étais d'accord avec lui, mais comme je fus l'un des privilégiés du club qui a pu assister au bain de sang de la CIA, je savais que nous aurions des mutants pro-humains à affronter.

"Vois-tu Andrew, certains de nos frères ne partagent pas la vision du monde de Shaw, ils se sont alliés avec un puissant télépathe et un mutant capable de soumettre le métal, l'acier à sa volonté. Quoi qu'il arrive, notre route sera bloquée par ces individus et le combat sera sans doute inévitable. Je vais vous raconter à petit secret, que vous seuls serez, alors garder bien les oreilles grandes ouvertes. Pour moi, Shaw ne vivra pas assez pour voir son rêve se réaliser. Non, je ne le trahirai pas, mais j'ai la nette impression que le fameux mutant capable de contrôler le métal aura sa peau !" Leur dis-je.

Je fumais le cigare de Blood, je regardais les deux hommes, le dénommé Carlos n'était pas très bavard, sans doute ne s'attendait-il pas à voir deux personnes aussi exceptionnels. Après être resté dix minutes assis sur le fauteuil et avoir écouté les deux hommes, je me levais du trône en cuir, pour me tenir devant mes deux interlocuteurs.

"Je suis navré mes amis, mais je vais devoir vous quitter, j'ai à faire même à cette heure de la nuit. J'aurai aimé poursuivre cette conversation avec vous, mais je n'ai pas d'autre choix que de l'écourter. Mais de toute façon, nous sommes amenés à nous revoir et ceux rapidement." Dis-je.

Je m'avançais vers Carlos, lui serrant la main, puis ce fut au tour de Andrew, après ce petit moment de politesse, je disparaissais dans mon nuage de fumée rouge habituel. Je pouvais m'occuper de mes autres occupations. Je devais rendre visite à plusieurs jeunes femmes, je n'avais qu'à choisir par laquelle je souhaite commencer et ce fut une dénommé Callisto Amberfield.

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