Des cris, mais bon sang ne pouvait on pas être en paix plus de dix minutes dans cette école ? Enfin plutôt que des cris, une dispute ou une provocation. Elle regarda la scène de loin en écoutant ce qui se disait. A vu de nez il semblait que Worthington avait des problèmes avec une face de lézard, Tom était son nom si Minze ne se trompait pas. Bon après tout tout cela n'était pas les affaires de la jeune fille aussi choisit-elle de se replonger dans son bouquin et de ne pas se faire remarquer. Pourtant sa curiosité ne datant pas de la dernière pluie elle écouta d'une oreille, d'un toute petite oreille, ce qui se disait à côté d'elle.

«Rendez moi ça! »

Minze releva la tête. Le lézard avait arraché son manteau à l'homme ailé qui déployait alors sa mutation. Mutation que Mi' trouvait plutôt cool, après tout volé, avoir des ailes d'ange c'était mieux qu'un miteux pouvoir de bouclier ? Certes depuis qu'elle était à l'institut Xavier elle était en mesure de contrôler son don pour qu'il ne s'active pas à la première émotion trop forte. Enfin bon, revenons à nos moutons. Donc le reptile avait volé son manteau à l'ailé qui lui courait derrière, scène relativement comique puisque ce dernier devait pouvoir volé tout de même.

La jeune fille posa son livre et se leva. Cette scène lui rappelait les plus agés qui dans son ancien lycée prenait un malin plaisir à l'embêter, juste pour faire apparaitre ce satané bouclier. Alors que Wortington abandonnait la poursuite la jeune mutante fit apparaitre un magnifique bouclier vert devant Tom Frisse qui se le prit en pleine poire. Probablement bien sonné, en tout cas suffisamment pour qu'elle récupère le manteau de Warren sans aucun dommage. Elle l'apporta au jeune hériter de la famille Worthington qui se leva.

« Quoi? Que me voulez-vous? Vous venez vous moquer de Warren Worthington le fils à papa avec sa mutation de fifille? Très drôle, je suis mort de rire... »

Haussement de sourcil réprobateur de la part de la brunette. Nan mais quel accueil fort agréable. Peu désireuse de rester avec ce qui semblait bien être un sale gosse pourri gâté elle lui balança son manteau à la figure.

« Rappel moi de ne pas venir t'aider la prochaine fois ... »

Et elle s'éloigna d'un pas vif, vexé oh oui elle l'était. D'accord porter un nom pareil devait pas être simple, mais zut quoi elle voulait juste lui donner un coup de main, pas la peine de l'envoyer promener ainsi ...

Minze partit vexé comme un pou. Mais elle était également déçu, à vrai dire elle n'avait pas pensé qu'il l'enverrai voir ailleurs ainsi. Worthington ne devrait pas s'étonner d'être aussi souvent embêté puisque son comportement envers les autres ne donnait pas franchement envie d'être agréable ou amical avec lui. Cependant le mutant la rattrapa et se plaça devant elle.

« Désolé, je... Je n'ai pas pensé que vous souhaitiez m'aider. Tout le monde se moque de moi depuis mon arrivée. On trouve ça très drôle que le fils à papa soit un mutant. ça fait genre " super vengeance, ça n'arrive pas qu'aux pauvres"... Je le sais c'est ce qu'on me dit à chaque coin de couloir... Mon père n'est pas un homme facile, il est... Sévère, méchant parfois, sans pitié et on me prend pour une copie conforme ou plutôt une miniature plus faible sur qui on peut passer ses nerfs... Alors excusez moi, sincèrement, je croyais que vous étiez comme eux. Comme eux tous. ....Merci en tout cas, pour le manteau... Et pour l'aide. Je ne sais pas comment vous avez fait mais... bravo! »

Minze regarda son interlocuteur qui semblait un tout petit peu plus jeune qu'elle. Certes cela ne devait pas être simple tous les jours d'être traité de fils à papa, de service de souffre douleur. Cette dernière catégorie Minze la connaissait bien, victime en son temps de ces camarades de classe pour qui son don donnait raison à l'embêter. Mais un peu de nerf ! Après tout on était tous dans le même bateau non ? Il avait des ailes, il pouvait bien s'en servir. La scène qui s'était déroulé sous ses yeux lui avait fait pensé à un pigeon qui courait derrière un lézard.

« Forcement, si tu restes dans ton coin à bouder et à ne rien faire comme aujourd'hui alors que tout le monde vient te chercher des noises tu ne seras jamais tranquille. Tu es un mutant, comme eux, comme moi, comme à peu près tout le monde ici. Pour ton manteau j'ai tout simplement fait ce que toi tu aurais du faire, j'ai utiliser mon pouvoir. »

La jeune demoiselle partit en direction d'un arbre sans lui laisser le temps de répondre, elle ne s'arrêta que le temps de lui dire quelques mots.

« Arrêtes de vouvoyer tout le monde, avec ça tu mets tout de suite une barrière entre toi et ceux à qui tu parles. »

Puis elle alla se rassoir au pied de son arbre reprenant sa lecture. Bien qu'il y avait un examen pour bientôt la brunette ne s'en préoccupait pas plus que ça. Allons bon elle aurait tout le temps le soir venu pour cela. Et puis le livre qu'elle avait dans les mains parlait de mutation, certes tout ce qui était écrit relevait plus de la science fiction que du réel mais il était toutefois amusant de comparé le monde décrit dans ces lignes à celui dans lequel ils évoluaient, il y avait tant de similitude et de différence à la fois que cela en devenait presque comique à certains passages.

Elle releva la tête pour voir où se trouvait l'homme ailé, et elle le trouva de nouveau contre son arbre qui semblait en avoir contre une de ses plumes, qui gagna le combat. Après une minute de réflexion elle se leva de nouveau et s'approcha de Warren se plaçant juste devant lui.

« Montre moi comment tu fais pour voler ! »

Sa voix légerement autoritaire n'autorisait aucun refus de sa part.

« Il est vrai que certains d'entre nous n'ont guère eu de chance pour leurs mutations. Tu as essayé quoi pour voler ? Je veux dire, comment tu t'y prenais ? Peut être qu'il y a une façon de s'y prendre et que tu l'ignores pour l'instant. »

Il n'empêche qu'elle n'aurait pas aimé être à la place du gars ressemblant à un poulet, le pauvre quand même. Face à lui elle se trouvait bien loti au niveau pouvoir. Bref toujours était il qu'elle avait failli assommer Warren qui n'avait rien demander et était jusque là une compagnie plutôt agréable. Ou tout du moins plus mature que certains garçons de l'institut, elle ne savait pas si cela était du à son éducation mais il n'en restait pas moins qu'elle appréciait. Elle appréciait aussi les efforts qu'il faisait, autant pour le vouvoiement qui pour lui semblait plus naturel que le tutoiement, un instant elle se demanda si il vouvoyait son père, ce qui après un instant de réflexion ne l'aurait pas étonné.

« Eh mais ne ris pas, chez nous c'est ainsi qu'on fait... Même si on pense le contraire. Que la personne est bête et qu'on ne l'aime pas, c'est très hypocrite. »

Elle était contente qu'il rit avec elle, qu'il ne se vexe pas comme elle le craignait. Ce n'était peut être pas très gentil à dire mais elle aussi avait pensé de Warren qu'il n'était qu'un fils à papa orgueilleux et détestable, toujours à avoir l'air si éloigné des autres, toujours si studieux.

« Dit donc, ton bouclier est fantastique. Cela a du s'avérer difficile au début, je le conçois mais désormais je trouve que tu le maîtrises très bien. Tu peux faire beaucoup de choses avec dont aider les autres. »

Sans le vouloir réellement elle se referma sur elle-même. Un souvenir douloureux remonta à la surface. La mort de son père, la haine de sa mère et la raison de sa présence ici. Lors de l'attaque sur le bateau elle avait eu peur et avait hermétiquement fermé sont bouclier sur elle même, elle qui avait eu si peur avait eu à subir la haine d'une mère qui en voulait à son enfant de n'avoir pas su montrer plus de courage. mais courageuse Minze ne l'était pas. Elle ne put s'empêcher de mordiller nerveusement une de ses mèches de cheveux. Mais elle chassa ses mauvais souvenirs d'une mains, comme l'on chasserait une mouche.

« Pour aider les autres il faut du courage et moi je n'ai pas cela. Mais je pense que toi tu pourrais aider les autres. »

Mais elle était tout de même heureuse que pour une fois on ne lui dise pas que son bouclier ne servait à rien, où qu'on ne s'amuse pas à ses dépends avec.

« Enfin bon. Je pense que mon père avait raison, je ne suis pas fait pour être ici... Je vais probablement retourner chez moi, même si je n'en ai pas vraiment envie. J'ai de la chance, je peux être opéré. Enfin ça repousse et ça fait mal, de plus les opérations sont très risquées mais on s'y fait. J'aime bien l'environnement en ces lieux mais, comme dit mon père, qu'on le veuille ou non... On ne vient pas du même monde. Lui le dit en se vantant, moi je déteste l'idée mais force est de constater que c'est vrai. Et toi, d'où viens-tu? De Centerport pour ma part. »


Elle grimaça à l'idée de l'opération, non vraiment mais il était malade ou quoi? Allez jusqu'à souffrir ainsi pour quelques abrutis qui l'embêtait pour son statu social.

« Tu sais je pense pas que ça soit une bonne idée. Je veux dire même si on ne vient pas du même monde on devrait pouvoir apprendre à vivre ensemble? Il y aura toujours des idiots, mais il y a aussi des gens qui voudront être tes amis. Et sauf erreur de ma part tu n'étais pas heureux chez toi non ? Cette opération tu n'as pas à la subir, tu as autant t'as place ici que n'importe lequel d'entre nous quelque soit la fortune de ton père. Enfin bon, moi je viens de Swanage en Angleterre, mon père était avocat et ma mère est styliste. »

Elle sourit en repensant à son lieu d'enfance, Minze venait d'une famille aisé son père étant l'héritier de la riche famille des Nightlord, mais jamais elle ne se souvenait avoir eu des privilèges face aux enfants du quartier.

« J'aimerais beaucoup m'intégrer ici, je fais des efforts mais personne ne m'explique comment s'y prendre alors. Oh quelle inconvenance... Je suis vraiment bavard. Désolé. »

Il est vrai qu'il ne devait pas être habituer à ce monde-ci.

« Moi je peux t'aider, dans la mesure du possible, si tu le veux. Cela serait dommage que tu ne te sentes pas à l'aise dans cet endroit. Et puis non tu n'es pas plus bavard qu'un autre, où même que moi.»

Elle ne put s'empêcher de lui adresser un sourire flamboyant, non vraiment elle appréciait de plus en plus ce jeune homme un peu différant.