Il faisait beau – pour une fois -, le van de ses parents arrivaient musique à fond. Elle, elle était assise sur sa banquette, genoux contre elle, regards émeraude fixé sur le siège conducteur. A côté d’elle, il y avait son sac avec ses affaires dedans. Elle allait dans une école où elle apprendrait à contrôler Big Bang et son Invisibilité. Mais au fond elle, elle savait que Big Bang était incontrôlable, c’était au grès de son humeur à lui et non à elle. Ses parents – bandent de hippie ! – chantaient à tue-tête une chanson des Beatles, sa mère essayait de l’incitée à chanter avec eux. Rien à faire. Brook restait silencieux.

La voiture se gara devant les marches et la musique s’éteignit brusquement. Ses parents descendirent alors, sa mère ouvrit la porte :

-Allez descend on est arrivé !

La rouquine s’extirpa tant bien que mal de la voiture, elle mit son sac où il y avait toutes ses affaires sur l’une de ses épaules et plongea ses mains dans les poches de son jean, cachant ainsi son pouvoir ou plutôt sa malédiction comme elle l’appelait. Elle était habillée d’un jean, d’une paire de Converses et d’un T-Shirt bleu marine avec le signe Peace and Love. Brooklyn jeta un rapide coup d’œil aux alentours et jugea qu’elle aimait bien ce coin, c’était grand, spacieux, avec un parc et une grande maison. Elle espérait qu’elle se ferait des amis ici, il fallait reconnaître elle n’était pas très douée pour se faire des amis. Elle ne se sentait franchement pas à l’aise avec les autres, être en groupe avec d’autres personnes, elle restait silencieuse et dans son coin.

Ils gravirent tous les trois les marches et se retrouvèrent bien vite dans le hall d’entrée. La jeune mutante gardait ses yeux ressemblant à deux émeraudes pointait sur le bout de ses Converses. Il fallait absolument qu’elle garde le contrôle d’elle-même, hors de question qu’elle devienne invisible ! Sinon elle risquait bien de passer la journée en mode invisible et elle n’avait franchement pas envie de l’être. Et puis ses parents devaient partir à Hawaï – où elle était née – dans la soirée, pour un mois.

Spoiler:

Assit face à son bureau, les mains jointes posées sur son ventre, Charles rêvassait. Il avait des tas de dossiers d'inscriptions sur son bureau mais n'y avait pas encore jeté un coup d’œil. Il repensait à beaucoup de choses qui se bousculaient dans son esprit ces derniers temps. Tous les jours, c'était la même chose : La rencontre avec Erik, avec les nouveaux mutants, la mission sur la plage, le fauteuil roulant. Charles se torturait ainsi à chaque fois qu'il se retrouvait seul. Mais par chance, un adolescent se mit à crier dans le couloir, ce qui extirpa Charles de son esprit. Il avait toujours ce réflexe, après huit ans, de vouloir se lever, mais à chaque fois, il se rappelait qu'il n'en avait plus la capacité. Il roula donc vers la porte et sortit immédiatement dans le couloir. Là, un mutant c'était transformé en véritable homme des sables et terrorisait une jeune fille qui ne savait pas se servir de son pouvoir.

* Ça suffit *

L'adolescent se tourna, pris au dépourvu. Il avait entendu la voix du professeur dans sa tête.

* Les pouvoirs ne servent pas à effrayer, jeune garçon, mais à se défendre *
— C'est elle qui à commencé professeur ! Elle m'a brûlé en me touchant la main !
— Je ne l'ai pas voulu, je le jure ! suppliait la jeune mutante, terrorisée.
— Un pouvoir est parfois difficile à maîtriser William. Elle ne l'a vraiment pas fait exprès.

Charles pouvait voir que la jeune mutante était confronté à de nombreux et douloureux souvenirs, dans son esprit. Il la laissa donc rejoindre son dortoir alors qu'il expliquait au mutant des sables que certains mutants n'étaient pas aussi doué que lui. Le jeune homme comprit enfin et se rendit dans une autre pièce. Sean arriva rapidement vers le professeur, un grand sourire sur le visage. Mais dommage pour lui, Charles avait déjà deviné ce qu'il allait lui dire.

* Une jeune mutante ? Je m'en doutais, j'arrive *
— C'est pas juste, j'ai à peine pensé... Elle attend, avec ses parents, dans le hall.

Charles fit un sourire puis se rendit immédiatement dans le hall, à l'aide d'un ascenseur, installé à cause de son incapacité à se déplacer dans les escaliers. Fichu fauteuil. Dans le hall se trouvait une jeune fille, entourée de ses parents. Charles leur offrit un sourire rapide avant de poser son regard sur la mutante. Il avait envie de fouiller dans son esprit et ne s'en privait pas, histoire de voir à qui il avait affaire.


— Bonjour et bienvenue dans l'école pour jeunes mutants. Je suis le professeur Charles Xavier... et je vois que vous avez emmené une future élève pour notre école ? *

Brooklyn avait le regard rivé sur ses chaussures, elle n'était pas spécialement motivée à aller dans cet institut pour mutant, en faites, elle avait envie d'aller avec ses parents à Hawaï. Son pays natal. Quand une voix masculine se fit entendre elle ne prit même pas la peine de lever la tête, çà devait être le directeur de l’École pur mutant. Elle voulait cacher son pouvoir, enfin plutôt sa malédiction, Big Bang. Alors que l'homme en fauteuil roulant farfouiller dans l'esprit de la rouquine une voix caverneuse s’éleva dans la tête de celle-ci :

-Bars toi de sa tête l'handicapé avant que je m'énerve et que tu te retrouves à terre entrain d'appeler ta mère pour te sauver c'est compris ? Casse toi ...

C'était l'entité qui se manifesté. Et oui, Big Bang n'était pas simplement qu'un aspirateur en forme de cercle dans chaque paumes de mains avec trois cercles de dents aussi tranchantes que des lames de rasoirs, pointus et un oeil au milieu. Big Bang était à l'intérieur de Brook, il était Brook, il était capable de prendre possession d'elle si elle ne faisait pas ce qu'il attendait d'elle. Big Bang était un monstre.

La jeune fille aux cheveux couleurs des flammes n'avait rien entendu de ce qu'il avait dit car s'il ne voulait pas qu'elle entende, alors elle n'entendrait pas. Donc, elle n'avait eu aucune réaction, regardant toujours la pointe de ses chaussures. Son père mit une main sur l'épaule de sa fille :

-Bonjour, oui nous vous avons amené notre fille, elle a découvert ses pouvoirs il y a peu de temps et nous pensons qu'elle aurait besoin de venir ici. Brook dit bonjour au professeur ...

Aucune réaction de la part de l'adolescente. Pas très causante vous me direz, et oui, elle ne parlait pas beaucoup :

-Brook ...

-Mmmh ...

C'était un bonjour, on peut pas le nier quand même ! Son père soupira, il ne pourrait pas tirer plus de sa fille, pas la peine d'insister :

-Vous voulez qu'on vous paye maintenant monsieur Xavier ?

Brooklyn avait l'impression qu'ils se débarrassaient d'elle, qu'ils la vendaient. En même temps c'était compréhensible elle avait détruis la maison en l'aspirant le jour de l'arrivée de Big Bang. La rouquine ferma les yeux.

Spoiler:

En pénétrant dans la tête de la jeune fille, Charles était loin de s'imaginer ce qui l'attendait. Il entendit une voix plutôt étrange dans l'esprit de la jeune fille. Charles fit une drôle de tête, à la fois étonné de cette nouveauté et surpris d'être traiter ainsi par quelque chose d'invisible. Il observa alors la jeune fille, espérant voir chez elle une quelconque réaction mais elle ne fit rien. Soit elle n'entendait pas cette voix, soit elle en était l'auteur et le cachait parfaitement. Charles n'insista pas et fit un très bref sourire aux parents de la jeune mutante. Inutile de les alarmer avec cette petite découverte - à moins qu'ils ne connaissent la mutation de leur enfant. Mais lorsque le père se mit à parler, il employa le pluriel pour parler des pouvoirs de sa fille. Elle avait donc plusieurs pouvoirs. Pour ce qui était de la fouille d'esprit, Charles attendrait. Il demanderait bien assez tôt à la demoiselle de l'informer sur sa mutation. En continuant de parler, le père de la future élève lui demanda de dire bonjour. La mutante ne semblait pas vouloir faire d'efforts, avant que son père n'insiste une seconde fois pour qu'elle délie sa langue. Finalement, la mutante marmonna. Charles fit un nouveau sourire, même s'il n'était pas vexé de l'attitude de la jeune fille. Charles était très patient et ce n'était pas la première fois qu'il avait affaire avec un adolescent plutôt réservé et sur ses gardes.

— Vous voulez qu'on vous paye maintenant monsieur Xavier ?

— Oh, ce sera inutile... l'école n'offre pas des services payants. Je vais m'occuper de la mutation de votre fille... si jamais vous avez des questions, n'hésitez pas. *

Charles avait l'intention d'effacer la mémoire des parents de Brooklyn concernant l'emplacement du manoir. En effet, il ne voulait pas risquer qu'un autre mutant télépathe ou une personne extérieure ne fasse pression sur eux pour savoir où se situe le manoir. Charles effaçait les pensées de tous ceux qui quittaient le manoir, pour des raisons de sécurité. Il n'effacait pas entièrement la mémoire, juste l'adresse et la description de l'institut. Il implantait une idée dans la tête des gens, afin de leur faire penser que l'école était un grand établissement en pleine ville... sans réelle adresse pour éviter tout soupçons.

Elle s’était donnée une mission, ne pas sortir ses mains de sa poche, et tant pis si elle tombait ! Elle ne voulait absolument pas montrer sa mutation tellement visible à l’homme en fauteuil roulant. Enfin, la rouquine ne savait même pas qu’il était en fauteuil roulant vu qu’elle n’avait même pas levé la tête pour l’observe et quand elle lui avait dit « bonjour » enfin plutôt « mmmh … ». Ses parents avaient tous les deux un magnifique sourire affiché sur leurs lèvres alors qu’ils parlaient avec le professeur :

-Nous n’avons aucune question et nous vous faisons totalement confiance.

-Eumh … monsieur Xavier nous sommes désolés mais nous devons partir, nous avons un avion à prendre et nous devons être plusieurs heures avant l’embarquement.

Ils embrassèrent chacun leurs tours leur fille, alors qu’elle, elle n’avait aucune réaction, tête toujours baissée, mains dans les poches, silencieuse, l’adolescente ne leur souhaita même pas bon voyage. Elle entendit le van s’éloigner et la rouquine poussa un soupire, elle releva son regard couleur émeraude découvrant ainsi que la personne qui se tenait devant elle était une personne handicapée, dans un fauteuil roulant, elle ne disait pas un mot. Finalement Brooklyn finit par faire entendre sa voix :

-C’est où que je vais dormir ?

Vu qu’elle était condamnée à rester ici, la jeune fille aux cheveux couleurs des flammes voulait savoir où elle allait devoir dormir, vu qu’elle y resterait très certainement une bonne partie de la journée tellement elle avait honte d’elle, de sa mutation. Brook se demandait si elle allait devoir partager sa chambre – son dortoir – avec quelqu’un ou qu’elle serait seule. Elle avait envie d’être seule, toute seule pour ne pas montrer aux autres Big Bang. Et puis pour ne pas avoir de risque de devenir invisible. Même si … même si elle avait remarqué qu’il y avait un grand parc, elle aimait bien les parcs, la nature, les arbres et la rouquine irait bien se balader au moins une fois :

-Y a des trucs à savoir ici ?

Bah oui quand même y avait bien des choses qu’on interdisait de faire, on était bien dans une école non ? Brooklyn était très respectueuse des règlements, jamais eu de problèmes avec ça !

Charles adressa un sourire aux parents de la jeune fille qui s'apprêtaient à partir. Le mutant préparait déjà son petit tour de magie concernant la mémoire des parents. Il leur ferait croire que leur fille est dans une école, perdue dans la ville de New-York. Ils ne se souviendront plus de l'adresse mais feront confiance à leur fille pour les retrouver, si jamais elle voulait les revoir au cours de son année d'inscription à l'institut. Charles informerait la jeune fille pour ne pas qu'elle panique. Il ne voulait pas donner une mauvaise impression, il était obligé de protéger l'ensemble des mutants résidant ici contre quelques brides de mémoires modifiées... à moins que l'adolescente ne s'en contre-fiche. Charles observa l'attitude de la jeune fille envers ses parents et il n'y voyait pas une adolescente triste de quitter ses parents. La jeune Brooklyn semblait même plutôt renfermée sur elle même car elle n'avait pas quitté de vue ses chaussures depuis son arrivée. Charles ne voyait même pas son visage, ses yeux, ses traits... Avant que les parents ne quittent le manoir, Charles insista pour leur serrer la main, histoire de leur effacé la mémoire "une fois qu'ils seront rentrés chez eux". Une fois les parents partis, le mutant fixa la jeune fille qui leva les yeux vers lui.

— C’est où que je vais dormir ?

Charles ne lâchait pas son sourire, loin d'être choqué par la jeune fille qui montrait un comportement normal vu les circonstances.

— Dans l'un des dortoirs de l'institut, Avec d'autres jeunes filles de ton âge... je pense. Suis-moi...

Tout en ayant commencé à se déplacer dans le manoir, le mutant tendait l'oreille pour être sûr d'être suivi par la jeune fille qui se situait maintenant derrière lui - ou à coté, si elle était rapide. Charles allait lui faire une rapide visite guidée, en espérant que Brooklyn se plaise un jour dans le manoir.

— Y a des trucs à savoir ici ?

— Je vais te faire une visite guidée, en t'expliquant le fonctionnement de notre école.

Charles arrivait vers le petit salon où se trouvait trois mutants qui n'étaient plus des élèves désormais.

— Voici Hank McCoy, Alex Summers et Sean Cassidy... ils seront tes professeurs dans cette école. Ils étaient autrefois des mutants débutants, comme à peu près tout le monde ici... Voici la cuisine, où tu pourras venir quand bon te semble, même la nuit...

La visite guidée du rez-de-chaussée continua jusqu'à l'étage supérieur et Charles utilisa l’ascenseur pour s'y rendre, invitant Brooklyn à le rejoindre pour ne pas la perdre de vue.

— Voila, ton dortoir se trouve ici. Si tu as des questions n'hésites pas, je peux même te montrer l'extérieur du manoir... et discuter un peu avec toi, si tu le désires.

Brooklyn ne vit pas la poignée de mains qu’échangèrent ses parents avec le directeur de l’Institut. Elle ne releva son regard que lorsque le couple fut parti, le sourire de l’homme l’énervait, elle faisait une tête d’enterrement. Mains dans les poches. Elle n’était franchement pas prête à lui montrer sa « malédiction », Big Bang roi de la cruauté, roi de la monstruosité, roi de tous pleins de choses encore, mais rien de positif. La jeune fille aux cheveux couleurs des flammes était bien contente de n’être pas devenue invisible lors de l’arrivée de l’homme en fauteuil roulant. Elle lâcha une question et redevint silencieuse tout de suite après.

Elle allait être avec d’autres filles, d’autres personnes, elle n’en avait pas du tout, mais alors pas du tout envie ! Elle n’était pas du tout du genre caractériel mais elle préférait être seule avec son pouvoir. Le mutant se mit à rouler et elle fut contrainte de le suivre, restant en arrière volontairement, si elle avait voulu elle se serait mise à ses côtés mais elle faisait la gueule. Et quand Brooklyn faisait la tête elle la faisait bien !

Ainsi il la promena dans la maison, manoir, ouais elle allait le qualifier de manoir-château … le duo s’arrêta devant une pièce. Une sorte de mini salon, là se tenait trois autres mutants. Son visage était pourtant fermé et elle dévisagea le trio de mutants. Elle se demanda soudain comment le professeur Xavier avait appris à contrôler ses pouvoirs, et quels étaient lesdits pouvoirs de cet homme. Elle ne connaissait pas ces pouvoirs même si Big Bang lui, il avait tout de suite identifié l’individu. Big Bang est à une puissance … inconnue … Enfin, s’étaient les débuts de BrooBroo et de Big Bang. Duo de choc ! La cuisine ? Endroit très intéressant et à y être si on subissait un siège ! Au moins on peut être ravitaillé. Mais Brooklyn n’était pas vraiment du genre à se lever la nuit pour aller manger quelque chose.

La jeune mutante suivit l’homme jusque dans un ascenseur, restant toujours silencieuse, visage fermé. Elle n’osait pas lui demander quels étaient ces pouvoirs car il lui retournerait forcément la question et là … elle devrait lui révéler Big Bang. Bien sûr, à un moment ou un autre elle devrait le lui dire, mais elle voulait repousser ce moment au plus loin. Une fois arrivée devant son dortoir elle se décida enfin à parler de nouveau et fit entendre sa voix dans l’air :

-Vous savez … vous pourrez toujours vous efforcez à vouloir m’aider avec mes … pouvoirs … mais ça ne servira à rien. Je n’y arriverais jamais. Je le sais … certes … il y a dû avoir d’autres personnes qui ont dû vous dire çà avant moi et ils ont réussi à contrôler leurs pouvoirs mais moi … je ne suis pas comme les autres mutants. Je sais que je peux paraître prétentieuse mais je ne le suis pas … je veux juste vous dire que ça ne sert à rien de vouloir m’aider vous ne pourrez pas m’aider … jamais … on ne pourra jamais m’aider … alors si vous voulez essayez allez-y ! Mais vous perdez votre temps !

Elle avait gardé ses mains dans ses poches … jusqu’aux deux dernières phrases, là elle avait sorti ses mains, pointant du doigt – oui je sais c’est po bien du tout de pointer du doigt – l’homme en fauteuil roulant. Remarquant qu’elle avait sorti ses mains de ses poches, ses yeux couleurs émeraude s’écarquillèrent. Et m*r*e ! Elle qui avait voulu cacher ses bandeaux, Big Bang, c’était raté ! Elle replongea ses mains dans ses poches et recula d’un pas précipitamment, apeurée. Au moins ici, elle pourrait contrôler son Invisibilité. Au moins l’un de ses deux pouvoirs. Elle était sûre maintenant qu’il avait vu ses mains qu’il allait lui poser des questions. Son cœur s’était mis à battre la chamade.

Si Charles n'avait pas vécu ici toute sa vie, il aurait sans doute beaucoup appris en faisant exactement le même parcours à chaque fois qu'un nouvel élève arrivait à l'institut. Il montrait absolument tout ce qui était utile, au cas où l'élève venait à se retrouver seul dans le grand manoir. Mais si le nombre d'élèves devait augmenter, Charles se verrait dans l'obligation de faire construire des dortoirs supplémentaires dans une annexe, près de l'institut. Mais l'heure n'était pas aux projets. Charles fit le tour du manoir en compagnie de Brooklyn, une élève particulièrement mystérieuse et timide. Charles ne cessait de penser à cette voix caverneuse qu'il avait entendu en essayant d'entrer dans l'esprit de sa futur élève. Il ne savait pas encore à qui il avait affaire et espérait avoir des informations. Si la jeune fille s'avérait dangereuse, même malgré elle, Charles devait réfléchir à un plan pour l'aider. Il ne pouvait pas prendre le risque de mettre en danger une multitude d'élèves. Sa générosité le poussait cependant à vouloir tenter le coup, en veillant à la sécurité de tout le monde. Il n'avait pas le choix, la jeune fille était là, il n'allait pas la laisser comme un vulgaire animal sur le bord de la route, ni seule à la merci de cette "chose" mystérieuse.

— Ce dortoir compte dix jeunes filles, toi comprise. J'espère que tout ce passera pour le mieux.

Les yeux de Charles se posèrent sur la jeune fille, il attendait ses questions, mais rien. Ce fut le silence complet pendant quelques secondes, jusqu'à ce que Brooklyn se décide à parler. Ses paroles étaient chargées de pessimismes. Il avait l'habitude, malgré le fait que Brooklyn soit différente des autres. Différente à un point que Charles ne pouvait imaginer. Il vit les mains de la mutante lorsque celle-ci s'était décidée à les sortir de sa poche. La jeune fille avait des bandeaux étrangers sur ses mains, qui devait sans doute cacher quelque chose, mais quoi ?

— Qu'est-ce que tu essayes de me cacher ?

Charles pointa un index vers les mains de la jeune fille, désormais cachées dans ses poches. Charles ne voulait pas paraître indiscret, mais c'était son école, il se devait de savoir qui il hébergeait et surtout à quel prix. Il attendit une réponse, curieux de connaître les moindre détails. Il n'avait encore jamais eu affaire à ce type de mutation.

La jeune fille aux cheveux couleurs des flammes réprima une grimace en entendant le nombre de personnes qui serait – ou étaient déjà – dans son dortoir. Dix. Bien trop. Big Bang allait se déchaîner et ses camarades en payeraient les frais. Dévasté tout un dortoir … avec des personnes à l’intérieur. Bon … au moins le « monstre » qui était à l’intérieur d’elle ne « touchait » pas aux êtres humains, ni à leurs vêtements …. Mais le reste … la rouquine poussa un soupire silencieux. Elle aurait nettement préféré être dans une chambre seule qu’être entourée d’autres mutants. Si elle révélait son pouvoir est ce que le professeur Xavier accepterait de la mettre dans une chambre seule ? Elle n’en savait rien :

-Dix …

Ce fut la seule chose qui passa la barrière que formaient ses lèvres. Un chiffre. Dix. Elle évitait le regard de l’homme en fauteuil roulant, ayant peur qu’il devine ce qu’elle pensait. Ignorant que Big Bang montait la garde est était prêt à montrer « les crocs » et se mettre « à grogner » si on voulait rentrer dans l’esprit de son hôte. Puis elle se tut et un silence s’installa pour quelques instants, quelques secondes avant que la rouquine se décide à parler. Dans son emportement Brooklyn sortit ses mains de ses poches et montra ainsi involontairement les bandeaux qui servaient à « bloquer » Big Bang, à faire en sorte qu’il ne reste pas éternellement ouvert à tout absorber. Et voilà, confirmation faites. Il les avait vu et se demander maintenant ce qu’elle cachait. L’adolescente recula d’un pas terrorisée. Son regard couleur émeraude essaya de trouver une sortie, elle était complètement paniquée. Le "monstre" allait être en colère. Ça allait mal se passer. Elle sentait les larmes qui arrivaient. Son cœur battait vite :

-Rien … rien … je veux rentrer chez moi … j’veux revoir mes parents.

Et voilà suite à sa panique, elle sentit des larmes se mettre à couler sur ses joues :

-Je veux partir …

Okey, sa réaction ne faisait que pouvoir accentué les soupçons du mutant et çà elle le savait bien mais elle voulait partir, elle était morte de trouille. Et puis, elle était dans un nouvel environnement et elle ne connaissait personne.