Mon passé importe peu, je n’ai pas grand-chose à dire dessus. Je n’ai connu que la misère et la rue, c’est ça naître orphelin et abandonné. J’ai grandi sans vraiment avoir d’amis, en me nourrissant de ce que j’arrivais à voler. Puis vers mes quinze ans, j’ai commencé à remarquer que j’arrivais à faire des choses étranges quand je le voulais. La première fois ce fut quand le grand Steve était avec sa bande à traîner dans le coin, je venais de « trouver » une tarte qui s’était perdue sur un rebord de fenêtre, et bien sûr Steve voulait absolument la manger. Il a envoyé deux de ses gars me la prendre, mais je ne me laissais pas faire, mais le nombre l’emporta et je me retrouvai très vite à terre lâchant ma tarte. Steve arriva et m’envoya un grand coup de pied dans le ventre, mangea un morceau de tarte et puis sous prétexte qu’il n’aimait pas la fit tomber par terre et marcha dessus pour être sûr que j’en prendrai pas par la suite.

Je vis rouge, fixant Steve tout en me relevant, je me jurai de lui faire sa fête. Serrant mes poings j’avançais en titubant vers lui, il le remarqua et se retourna. Il me saisit par le col et me souleva du sol, il espérait me faire peur sûrement, mais je soutenais son regard, mes yeux étaient remplis de colère, j’avais l’impression de bouillir de l’intérieur, mais en fait c’était le contraire, c’était Steve qui était en train de chauffer. Il me lâcha soudainement, hurlant, se débattant contre quelque chose d’invisible. Je vis son torse rougir de plus en plus et de nombreuses cloques apparurent. Je n’en croyais pas mes yeux, cette brûlure était arrivée soudainement sur sa poitrine et pourtant il n’avait rien touché de chaud avant, juste moi. MOI ? Non, non ce n’est pas possible, je ne peux pas faire ça, ça n’existe pas tout ça. Steve se leva et parti en courant, enfin il essaya, mais retomba directement au sol, ses amis l’aidèrent à se relever, mais le corps du caïd était brûlant et après de longues, très longues minutes de cri, gémissement et autres bruits, que j’ignorais qu’un corps humain pouvait produire, Steve arrêta de bouger, il était immobile, ses yeux étaient grands ouverts ainsi que sa bouche, son corps était couvert de cloques et il était entièrement rouge, on aurait dit un homard oublié dans une casserole. Ses amis détalèrent très vite, laissant le corps de Steve sur place et j’en fis de même, il n’est pas bon d’être vu par la police dans un cas pareil et puis qui croirait à mon histoire hein ?

Plus tard, j’eus la surprise de me retrouver dans des situations similaires où des personnes se retrouvaient brûlées de l’intérieures, d’autres se retrouvaient endormies et leurs peaux froides, mais j’ignorai que cela venait de leur sang et je savais encore moins que c’est moi qui avait fait tout ça à ce sang. J’appris petit à petit à « contrôler » mon don, mais ce fut dur, très dur même. Encore maintenant, il m’arrive de perdre le contrôle et surtout quand je suis en colère.

Mais un jour, alors que je bossais à décharger des camions, un homme approcha de moi et me dit qu’il savait ce que j’étais. Je fis d’abord semblant de rien, celui que ne comprenait pas de quoi on lui parlait, mais je fus quelque peu surpris quand je le vis faire décoller une caisse de métal un peu plus loin. Il me dit qu’il pouvait m’aider et qu’il connaissait d’autres personnes comme moi. Et puis comme ça je pouvais quitter la rue et enfin faire quelque chose de ce qu’il me sert de vie.

Depuis je suis Magneto avec une loyauté infaillible, même si mes idées ne sont pas toujours les mêmes que les siennes, il est celui qui m’a tiré de la misère de la rue et je lui serai à jamais redevable. Et je resterai toujours à ses côtés, du moins tant que je n’ai pas trouvé une autre solution qui en vaille vraiment la peine.