Des informations à transmettre [Pv Alec]

Félicia avait scrupuleusement suivit les instructions de Victor et était arrivée un peu avant l’heure du rendez-vous. La nuit était déjà tombée depuis de nombreuses heures et d’épais nuages cachaient régulièrement la lumière de la lune, pourtant presque pleine. La nuit mise à part, son environnement immédiat était constitué d’une succession de caisses, de containers et d’entrepôts qui auraient pu avoir un côté monotone si les lieux avaient été bien éclairés. Ce n’était pas le cas néanmoins et, même si l’on y voyait assez pour s’orienter, la pénombre régnait un peu partout et vous incitait à voir chaque éléments du décor comme la cachette potentielle d’un éventuel assaillant. La nuit, néanmoins, l’endroit n’était pas sensés être très fréquenté. Il était même désert et c’était d’ailleurs la raison pour laquelle il avait été choisit.

En d’autres circonstances, elle aurait pu tiquer sur ce choix. Il est vrai qu’à cette heure, les docks, leur assureraient la plus grande tranquillité, mais c’était aussi l’endroit idéal pour se faire trucider et disparaître sans laisser de trace. Lorsque Victor eut finit de lui dire ce qu’il attendait d’elle néanmoins, elle n’avait rien dit et avait seulement cherché à s’assurer qu’aucun invité surprise ne risquait de venir compliquer les choses. Elle avait alors apprit qu’il y avait une sorte de gardien, mais le local de ce dernier se trouvait à l’opposé de l’endroit où elle se trouvait. Elle avait pu entrer en le contournant qui plus est et elle soupçonnait également Victor de lui avoir graissé la patte, afin qu’il n’ait pas l’idée saugrenue de faire un petit tour au mauvais moment. L’homme ne devrait donc pas être une gêne et Félicia se répéta à nouveau que tout allait bien se passer.

Elle était presque sûre que sa tâche principale ne poserait pas de problèmes. Elle devait seulement remettre une enveloppe à un homme pour le compte d’un contact de Victor, on pouvait difficilement faire plus simple et Félicia n’avait pas d’inquiétudes particulières à ce sujet.

Victor pensait néanmoins aussi que l’homme en question était un mutant et c’était en partie pour cette raison qu’il n'avait pas gentiment envoyé balader Karzakov lorsqu’il lui avait parlé de l’enveloppe et de son contenu. Tous les mutants ne se valent pas néanmoins et Félicia était donc aussi sensée découvrir… ce que valait celui-là, or elle était beaucoup moins sûre que la seconde partie de son boulot se déroule aussi bien que la première.

Elle tenta néanmoins de repousser cette pensée dans un coin de son esprit et fit quelques pas, qui ne parvinrent pas vraiment à la détendre, ni à la réchauffer. Tout paraissait normal autour d’elle, mais Félicia ne put s’empêcher de scruter l’obscurité qui l’entourait en tendant l’oreille, à l’affut du moindre signe de la présence de son rendez-vous.

Ses regards furent vains néanmoins et Félicia finit donc par laisser ses créatures prendre le relais et rester sur le qui-de-vive à sa place. Elle refit ensuite quelques pas et frotta aussi ses mains l’une contre l’autre pour les réchauffer. Malgré elle, son attente commençait à la rendre nerveuse, bien plus que le décor lugubre qui s’offrait à elle et quelques brefs échanges avec leurs esprits lui indiqua que sa nervosité avait aussi gagnée certaines de ses compagnes.

Elle fit la moue à cette idée et jeta machinalement un rapide coup d’œil vers l’endroit où se trouvait l’une d’entre elle. Elle espérait sincèrement que les choses se passeraient bien, mais en doutait d’autant plus qu’elle n’avait pas vraiment l’habitude de ce genre d’opération. Elle l’avait dit à Victor d’ailleurs, trop de choses lui paraissaient trop incertaines, pour qu’elle se sente complètement rassurée. Elle connaissait mal l’endroit où elle se trouvait et n’avait encore que très peu l’habitude de sortir ses créatures en dehors du club ou de la nature entourant la villa de son protecteur. Victor avait néanmoins feint de considérer toutes ses objections comme des détails et l’idée qu’il ait peut-être souhaité la tester autant qu’il voulait le tester lui lui avait alors traversée l’esprit.

Un bruit interrompit alors le cours de sa réflexion et Félicia se tourna machinalement vers l’endroit d’où semblait venir ce dernier. Elle reconnue ensuite un bruit de pas réguliers et tâcha alors de prendre un air serein et décontracté, tout en repoussant une énième fois ses réflexions sur la façon dont pourrait se passer cette rencontre.

Je baillais pour la énième fois de la journée, assis à mon bureau derrière une pile de dossiers, je commençais à avoir faim, il était rare que je ramène du travail à la maison, mais c'est dernier temps il valait mieux me voir en photo, qu'en face, j'étais facilement irritable, mon humeur avait décidé de jouer au yo-yo et j'en payais le prix...
Et ça depuis quelques jours, je ne comprenais pas ce que j'avais, j'avais juste la sensation et l'envie d'être mauvais, cette sombre partie de moi qui ne faisait surface que quand je m'apprêtais à me venger...

Je m'étais préparé à manger, j'allais à présent m’asseoir sur mon canapé quand on toqua à ma porte, ça faisait un moment que je n'avais pas mis les pieds dans mon appartement, passant tout mon temps à l'Institut de jour comme de nuit, mais là j'avais ressenti le besoin de me retrouver seul chez moi, quand mes changements d'humeur avaient commencés, je me précipitai donc vers la porte. Pour trouver mon informateur habituel, il ne poser pas de questions ne cherchait pas à savoir et ne se mettait pas dans mes pieds, et après quelques mots il était devenu un ami. Voilà pourquoi il était toujours parmi nous.

- C'est pas dans tes habitudes de venir chez moi Mark.
- C'est pas dans tes habitudes de te transformer en fantôme.
- Bon ? Pourquoi t'es là ?
- J'ai entendu dire que quelqu'un avait des infos pour toi et qu'un rendez-vous avait lieu ce soir sur les docks.
- Comment tu sais ça ?Un rendez-vous ? De qui ? Et je n'y ai pas répondu...
- C'est mon boulot. Je l'ai fait pour toi. File je prends ton canapé et ton assiette en otage en attendant.

Je levais les yeux au ciel, avant d'attraper ma veste, et de sortir de l'appartement en quatrième vitesse, heureusement pour moi, le port n'était pas loin de mon appartement, c'est d'ailleurs pour ça que je l'avais choisi. Je n'aimais pas ne pas savoir avec qui j'avais rendez-vous, j'avais l'impression qu'on me forçait la main, je voulais faire tomber ceux qui étaient derrière tout ça, mais plus j'avais la sensation de m'en approcher, plus j'avais l'impression de m'en prendre à une organisation. Et si mon impression était vraie, je mettrai un moment à les faire tomber, mais un jour j'y arriverai. J'arrivai enfin sur les docks, j'arrêtais de courir, quand j’aperçus une silhouette au loin. C'est une jeune femme qui ne semblait pas rassurer, c'était elle mon contact ? Il n'y avait pas cinquante façons d'en être sûr, je m'avançais donc vers la jeune femme.

Le lieu était vraiment bien choisi, la pénombre y régnait, mais on voyait assez bien, je ne savais pas très bien dans quelle histoire je m’engageai. Je n'aimais pas que les gens soient témoins de ma mutation, sauf quand il s'agit de mutants, comment me présenter, connaissant Mark il avait préservé mon identité et m'avait présenté sous le nom de Spiegel, charmant surnom que j'avais hérité après un passage en Allemagne. De toute manière dans ses moments là je n'étais plus le docteur Alec Halden mais bien Spiegel, un genre d'esprit vengeur...

- Bonsoir.

Dès qu’elle le pu, Félicia détailla l’homme qui s’approchait du regard et fut satisfaite de voir qu’il correspondait à la description qu’on lui avait faite. Il était blanc, plutôt grand, devait avoir une vingtaine d’années et avaient les cheveux bruns. La description correspondait surement à celle de centaines de jeunes hommes de la ville et des alentours, mais Victor n’avait jamais laissé entendre qu’un autre homme pourrait se rendre à ce rendez-vous et Félicia s’en contenta donc.

Elle sourit par ailleurs lorsqu’il la salua après être arrivé à portée de voix et ne tarda pas à répondre.

- Bonsoir. Vous devez être Spiegel ?

Les choses capables de la mettre de bonne humeur étaient assez nombreuses et la politesse en faisait partie. Il aurait été exagéré de dire que ça l’avait complètement détendue en revanche. Elle était même toujours sur le qui-vive et entra une ou deux fois très brièvement en contact avec l’esprit de ses créatures afin de s’assurer qu’elles restaient toutes tranquillement à leur place, hors de portée de vue du jeune homme. C’était bien le cas. L'une d’entre elle aurait aimé faire un tour pour s’assurer qu’il était bien venu seul, mais Félicia lui rappela assez fermement qu'elle ne devait pas bouger pour qu'elle reste à sa place.

- Je suis Félicia, reprit-elle ensuite.

Elle avait tiqué quand Victor lui avait dit de se présenter sous son véritable prénom, mais ce dernier pensait qu’elle devait être aussi honnête que possible, pour le cas où le jeune mutant se révélerait intéressant. Comment établir une relation de confiance sans ça ? Elle devait reconnaître qu’il n’avait pas forcement tord. A voir l’air sombre et froid du mutant pourtant, elle eut rapidement l’impression que « nouer une relation de confiance » avec lui ne serait pas tout à fait évident.

Elle lui tendit tout de même la main en guise de bonne fois et lui laissa le temps de la refuser ou de la serrer avant de la retirer.

- J’ai quelque chose pour vous, dit-elle ensuite, en glissant la main dans son sac dans le but d’en sortir l’enveloppe.

- Bonsoir. Vous devez être Spiegel ?

Elle me sourit mais mon expression était figée, j'hochai la tête au nom de Spiegel. Je me demandais vraiment ce que je fichais ici, elle avait un nom pour moi ? J'étais soudainement impatient de savoir ce qu'elle avait à me dire. Je me détestais quand j'étais dans cet état, je pouvais faire et dire n'importe quoi, voilà pourquoi je restais dans mon appartement pendant ses périodes là, car la seule personne que je pouvais blesser c'était moi. La voix de la jeune femme me fit sortir de mes pensées.

- Je suis Félicia

Puis la jeune femme tendit la main dans ma direction, je serrais sa main, je n'étais pas des plus agréable ce soir mais ça ne me faisait pas oublier mes bonnes manières. Je voulais savoir si je l’effrayer, si ça en était le cas, c'est que je n'étais déjà plus maître de moi...Elle retira sa main avant de reprendre la parole.

- J’ai quelque chose pour vous.

Elle fouilla dans son sac pour en sortir une enveloppe. Pour moi ? C'était quoi ça ? Avait-on entendu parler de mes "talents" ? Allait-elle me proposer un contrat pour liquider quelqu'un ? Je n'aimais pas ça....
J'avais l'impression d'être un pantin et ça ne me plaisait guère... Il fallait que je mette les choses au clair et très vite, en quoi pouvait-elle m'aider ? Qu'avait-elle sur ce soir-là, que j'ignorais ? Comment à-t-elle fait pour avoir un nom ? Ou autres... Je la regardais, puis regardais l'enveloppe.

- Ecoutez, je ne vous connais pas, je ne sais pas pour qui vous travaillez, ni ce que vous gagnez à m'aider, encore moins ce que vous attendez de moi en retour ? Ni même ce que me voulez-vous ?

Je laissais passer quelques minutes, elle était vraiment venue seule ? Pour s'entretenir avec mon plus mauvais côté ? Ne connaissait-elle pas la réputation de mon mauvais côté ? Qui était elle ? Elle pourrait être tranquillement chez elle, mais non elle était là dans la pénombre à me tendre une enveloppe....

- Si vous voulez que je prenne cette enveloppe va falloir que vous m'expliquiez ce qui se passe en détail, je ne suis pas un pantin croyez-moi.

Mon ton n'était pas froid, ma voix était étrangement calme, elle n'y était pour rien donc je n'avais aucune raison de m'en prendre à elle verbalement, je voulais juste comprendre. Je n'aimais pas qu'on se mêle de ma vie encore moins de ma vengeance, sous prétexte de vouloir m'aider, je me débrouillais seul habituellement, trop de changement était en train de s'opérer, des changements dont je n'étais pas forcément prêt à affronter.
Non je n'étais pas un pantin, j'étais celui qui tirait les ficelles, celui qu'on ne voit jamais, toujours hors de portée, je n'étais pas un suiveur, je n'étais pas fait pour ça, j'avais toujours agi parce que je le voulais. Et plus cet entretien avancer plus j'avais l'impression qu'un étau invisible se rapprochait.

Il la regardait bizarrement lorsqu’elle reporta son regard sur lui, avec l’épaisse enveloppe en papier kraft qui lui était destinée dans les mains et ses questions ne tardèrent pas à fuser. Il en avait beaucoup d'ailleurs et certaines d’entre elles la surprirent même un peu. Elle ne savait pas trop comment le rendez-vous avait été organisé, mais elle s’était imaginé que ce dernier savait à peu près pourquoi il s’y rendait... ce qui n’avait finalement pas l’air d’être le cas.

Assez surprise par son étonnement, elle resta un moment interdite, tandis que son cerveau tentait de donner un minimum de sens à tout ça. Elle n’y parvint pas vraiment néanmoins, mais finit par se rappeler que ce n’était pas vraiment son problème non plus et mit un terme à ses réflexions lorsque Spiegel reprit la parole.

- Si vous voulez que je prenne cette enveloppe va falloir que vous m'expliquiez ce qui se passe en détail, je ne suis pas un pantin croyez-moi.

Elle eut un léger sourire en entendant la fin de sa phrase. Elle voulait bien le croire, malheureusement, s’ils étaient des pantins –et elle était convaincues qu’ils l’étaient, ce n’était pas elle qui tirait les ficelles.

Elle fut aussi surprise qu’il refuse de prendre l’enveloppe, mais ne s’attarda pas sur cette dernière et commença à lui fournir le peu d’explications qu’elle était en mesure de donner.

- Igor Karzakov veut que vous ayez cette enveloppe, dit-elle alors. Je ne sais pas pourquoi. Il a juste dit qu’elle contenait des informations qui pourraient vous intéresser et que vous seriez content de la recevoir.

Tout était vrai. Karzakov avait néanmoins donné cette enveloppe à Victor en lui « suggérant » de présenter ces informations comme s’il les avait récoltées lui-même. C’est là qu’il avait prétendu que Spiegel serait content de les recevoir avant de laisser sous-entendre que ce pourrait être une bonne façon pour Victor de l’approcher. Même Félicia avait sentie l’embrouille à plein nez, mais Victor était déterminé à approcher le mutant et il avait finit par se décider à utiliser l’enveloppe en question.

Il avait ensuite briefé Félicia, mais au lieu de suivre la suggestion du russe, il avait bien insisté pour qu’elle prononce ces mots « Igor Karzakov veut que vous ayez cette enveloppe », ce qui, à présent était chose faite.

- Je ne travaille pour personne, ajouta-t-elle ensuite, je rends seulement service à un ami.

Que voudrait Igor du mutant en échange ? Ca elle l’ignorait aussi. Ce dernier n’était pas vraiment le genre à faire gratuitement un cadeau à un inconnu, mais elle était presque certaine qu’il ne payait jamais d’avance non plus. Elle en avait donc déduis que l'enveloppe était une sorte de paiement pour service rendu et que Spiegel et lui faisaient souvent affaires. A présent néanmoins, elle n’était plus aussi sûre de sa déduction et se demanda même si Spiegel connaissait vraiment le russe.

Elle hésita ensuite quant à la conduite à suivre. Elle ne savait pas ce qu’Igor lui voulait, mais elle savait pourquoi Victor s’intéressait à elle et se demanda donc si le moment n’était pas bien choisit de le lui dire, à sa façon peut-être même plus qu’avec la mise en scène risquée qu’avait prévue Victor.

Ce dernier avait néanmoins avant tout insisté pour qu’elle lui donne cette fichue enveloppe et elle ne tenait pas trop à ce qu’il parte en courant avant de l’avoir dans les mains.

- Je ne suis que le courtier dans l’histoire, reprit-elle donc, et peut-être que le plus sûr moyen de connaître le pourquoi du comment serait de l’ouvrir.

Se disant, elle lui tendit à nouveau l’enveloppe, en espérant que ses réponses, aussi maigres soient-elles aient réussit à le convaincre. Curieusement, elle avait peut-être aussi retrouvée un peu d'assurance. Elle ne savait toujours pas ce qu’il y avait dans l’enveloppe et était toujours aussi peu désireuse de le savoir, mais les questions du mutant et le peu d’informations qu’il semblait avoir de son côté lui donnaient un peu l’impression qu’ils se trouvaient presque sur un pied d’égalité et la fit un peu redescendre en pression. Le plus dur restait encore à venir néanmoins et elle ne risquait pas de l'oublier.

Elle sourit légèrement et semblait un peu surprise que je ne veuille pas prendre l'enveloppe, elle devait surement ce dire que je savais pourquoi j'étais là mais pas vraiment Mark avait arrangé ça, celui-là, allez passer un mauvais quart d'heure s'il était toujours là à mon retour... Puis la jeune femme reprit la parole.

- Igor Karzakov veut que vous ayez cette enveloppe, dit-elle alors. Je ne sais pas pourquoi. Il a juste dit qu’elle contenait des informations qui pourraient vous intéresser et que vous seriez content de la recevoir.

Igor Karzakov ? Depuis quand Mark avait des contacts russes... J'avais déjà entendu parler de ce Karzakov quand j'étais en Allemagne, Mark m'avait dit qu'il cherchait quelqu'un avec mes talents et qu'on ne pouvait dire non Igor... Dans quelle galère étais-je encore tombé...

- Je ne travaille pour personne, je rends seulement service à un ami.

- Oui... ça commence souvent comme ça, alors il vous laisse rencontrer quelqu'un comme moi ? Seule ? Dans un endroit désert en pleine nuit... Sacré ami...

C'était sorti tout seul, ça m'arrivait rarement de transmettre ma pensée à voix haute. Mais je n'aimais pas qu'on fasse faire les choses aux autres au lieu de les faire en personne... Personnellement je détestais ça, si j'en avais après quelqu'un ou si je voulais rencontrer une personne je le faisais, je n'envoyais personne à ma place. Puis elle repris :

- Je ne suis que le courtier dans l’histoire et peut-être que le plus sûr moyen de connaître le pourquoi du comment serait de l’ouvrir.

J'émis un faible sourire, j'avançais ma main vers l'enveloppe qu'elle tenait, j'inspirai, fermer les yeux. Je prenais enfin l'enveloppe, je décidai de faire deux pas en arrière, avant de l'ouvrir. J'attrapais le premier papier qui était une note : Merci pour ce cher Edmund Heitz, Spiegel ceci et pour vous remerciez. Et récompensez vos talents.

Edmund Heitz était ma dernière victime, il n'avait pu me donner aucun nom et je m'étais emporté, me débarrassant de lui, plus rapidement que j'aurais du... Je tendis la note à Félicia. Elle savait peut-être des choses que j'ignorais sur cette histoire.

- On prend les mêmes risques... Et puis je suis sûre que vous mourriez d'envie de savoir ce que cette lettre contient. Vous le connaissiez cet Edmund Heitz ?

Je regardais le reste de l'enveloppe, il y avait une fiche de renseignement sur un certain Ari Kolenchov, l'endroit où je pouvais le trouver, j'avais même une photo. Je ne prenais pas la peine de vérifier s'il ne restait rien dans l'enveloppe, je la tendais à Félicia, gardant la photo sous les yeux. J'allais apparemment devoir tuer de nouveau. Sans vraiment savoir s'il y était pour quelque chose ou si on voulait juste se débarrasser de lui.

- Oui... ça commence souvent comme ça, alors il vous laisse rencontrer quelqu'un comme moi ? Seule ? Dans un endroit désert en pleine nuit... Sacré ami...

Même si elle ne releva pas, ses paroles ne la laissèrent pas indifférente. Elle savait que qualifier Victor d’ami était peut-être un peu rapide et que certains voyaient même leur relation d’un mauvais œil, mais elle n’avait pas envie d’entrer à nouveau dans ce débat, pas ici et pas avec un inconnu.

Félicia lui était redevable qui plus est, plus qu’elle n’aurait cru pouvoir l’être un jour envers qui que ce soit, alors quand il lui demandait de se geler les fesses en pleine nuit à cause d’un vieux maffieux et d’un mutant, et bien, elle y allait sans se poser de questions.

Comme un écho à son « ça commence souvent comme ça », Félicia ne put néanmoins s’empêcher de se demander jusqu’où cela irait et eut plus de mal à faire sortir cette question de son esprit.

Une autre partie de sa phrase retint par ailleurs son attention. Il avait parlé de quelqu’un comme lui… et Félicia ne put s’empêcher de se demander ce qu’il avait voulu dire par là. Faisait-il allusion à son statut de mutant ? Et si, oui, était-ce une perche à son intention ? L’idée qu’il en ait su beaucoup plus qu’il ne le prétendait dès le début lui traversa alors l’esprit et Félicia du déployer beaucoup d’effort pour ne pas se laisser trop gagner par la peur que provoqua cette idée. Elle se dit ensuite qu’il ne faisait peut-être allusion qu’à son métier et essaya de se raccrocher à cette idée, même celle-ci n’était qu'à peine plus rassurante.

Malgré tout ça, elle avait dû bien se débrouiller, car le jeune homme finit par accepter de prendre l’enveloppe et Félicia retrouva donc brièvement le sourire, soulagée de la lui avoir enfin remise. Il s’écarta ensuite pour l’ouvrir, ce qu’elle pouvait parfaitement comprendre. Elle s’apprêta alors à donner le signal qu’attendait l’une de ses créatures pour sortir lorsque Spiegel la déconcerta à nouveau en lui tendant l’un des documents contenus dans l’enveloppe.

- On prend les mêmes risques... Et puis je suis sûre que vous mourriez d'envie de savoir ce que cette lettre contient. Vous le connaissiez cet Edmund Heitz ?

Félicia avait attrapé machinalement la note, tout en l’écoutant, mais voulu hocher négativement la tête lorsqu’il fit allusion à son envie de savoir ce qu’il y avait dans son enveloppe.

Il avait tord. Elle ne voulait pas être mêlée à tout ça. Elle était peut-être curieuse, mais elle avait aussi apprit à mettre sa curiosité en veille lorsqu’il s’agissait des affaires de Victor. Elle lut quand même la note, relut plusieurs fois le nom d’Edmund Heitz dont Spiegel avait parlé et chercha dans ses souvenirs si ce nom lui évoquait quelque chose.

Elle ne connaissait pratiquement pas d’allemands et était presque sûre que Victor n’en connaissait pas beaucoup non plus. Et le russe ? Félicia soupira. Elle n’en savait rien. Elle relut alors une énième fois la note et repensa à la phrase de Spiegel. Il avait dit « connaissiez ». Donc il était mort. Félicia se félicita alors ironiquement pour ses brillantes facultés de déduction et arrêta là ses recherches.

- Ce nom ne me dit rien, dit-elle alors, en reprenant l’enveloppe qu’il lui tendait.

Habituellement, elle aimait bien aider les gens et était presque triste de ne pas avoir pu l’aider lui, mais dans le même temps, elle se sentie aussi profondément soulagée.

On tuait les gens qui en savaient trop dans ce milieu. Et elle ne tenait pas vraiment à mourir.

- Mon ami voulait que je montre autre chose, reprit-elle ensuite.

Distraite par la question du mutant, elle en avait presque oublié cette partie de la tâche que lui avait confiée Victor.

Elle hésita ensuite un peu avant de s’exécuter. Elle était toujours un peu gênée quand elle devait faire état de ses pouvoirs en public et le fait de ne pas vraiment connaître son interlocuteur n’arrangeait pas les choses.

Elle finit tout de même par envoyer son signal et Panna, un dragonnet bleu de la taille d'un faucon, vint se poser sur son épaule droite. Elle eut alors un léger sourire à son intention, puis reporta rapidement son attention sur Spiegel, guettant sa réaction avec appréhension.

- Ce nom ne me dit rien.

Heureusement, la dernière chose dont j'avais besoin c'était de savoir que son entourage soupçonne quelque chose à son sujet, et finisse par me retrouver, même si c'était presque impossible, j'agis comme un fantôme. Alors comment ce gars pouvait savoir que c'était moi... Ma paranoïa s'était remise en route.
Est-ce qu'on me suivais ? Je jetai un regard par-dessus mon épaule... Et si... Je serrai les poings, je me sentais partir, Spiegel prenait le dessus, ma mutation reprenait le dessus, ce côté noir que j'avais et que j'essayais de cacher trouvait le moyen de remonter à la surface...

- Mon ami voulait que je montre autre chose.

Je reportais mon regard sur la jeune femme, qui semblait attendre quelque chose, puis une espèce de petit dragon bleu se posa sur son épaule, elle lui sourit puis reporta son attention sur moi. Je n'avais pas peur, je travaillais au milieu des mutants jour et nuit, mais cette mutation m'était inconnue et ma curiosité reprenait le dessus, j'étais amusé, comme un vrai gamin, puis je me reprenais très rapidement, elle aurait pu juste repartir à la place elle m'avait montré sa mutation. Et mon mauvais côté, ma méfiance et mon arrogance reprirent le dessus...

- Si vous pensiez me faire peur c'est raté...

- Et donc que voulez- vous de moi? Je ne suis pas un chevalier encore moins un prince charmant, je ne combats pas les dragons...

C'était mon moyen de défense cet espèce d'humour vaseux moitié sérieux, j'étais différent, d'ordinaire je ne fais pas ça, au contraire je prends le temps de parler, et de poser des questions, comment c'est manifesté votre mutation ? Comment ont réagi vos parents ? Ce genre de questions que je pose souvent aux élèves...
Mais là je me sentais soudainement à l'étroit, surveiller, pris au piège et en danger, rien de bien glorieux...

- Si vous pensiez me faire peur c'est raté...

Félicia ne put s’empêcher d’avoir un petit sourire en entendant sa réflexion. Elle n’avait pas vraiment cherché à lui faire peur. Enfin, c’était peut-être l’idée de Victor, mais elle trouvait ça idiot. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle, elle n’avait pas tout à fait suivit ses directives. Maintenant, malheureusement, il arrivait que même une créature comme Panna fasse peur à ceux qui en croisaient une sans s’y attendre. Les réactions des gens face à ses créatures étaient parfois presque trop variées à son goût, mais elle n’y pouvait rien.

- Et donc que voulez- vous de moi? Je ne suis pas un chevalier encore moins un prince charmant, je ne combats pas les dragons...

Elle fut plus partagée en entendant sa seconde réplique et hésita un instant entre se sentir vexée à cause du tour moqueur de sa phrase, soulagée à l'idée qu'il n'ait pas décidé de partir en croisade et amusée par autant d'allusions à l'univers des contes de fée. Elle préféra ignorer tout ça néanmoins et décida d'essayer de répondre à ses ou plutôt à sa question. Elle se souvenait d’ailleurs qu’il la lui avait déjà plus ou moins posée un peu plus tôt. Pourquoi pensait-il toujours que l’on voulait quelques choses de lui ?

- Victor pense que vous êtes un mutant, dit-elle alors.

Autant éviter de tourner autour du pot pendant trois heures. Elle-même était d’ailleurs désormais persuadée qu’il en était bien un ou qu'il en connaissait. Elle pouvait comprendre qu’il n’ait pas eut peur, mais il n’avait pas eut l’air très surpris non plus et elle était absolument persuadée qu’un humain qui ignorait tout de leur existence aurait au moins eut l’air un peu étonné.

- Je ne sais pas trop comment, mais il a entendu parler de vous…

Il n’avait pas fait qu’en entendre parler en fait, mais avait également beaucoup prononcé son nom. Au début, elle n’y avait pas prêté attention, mais à force d’entendre du Spiegel par ci et du Spiegel par là, elle avait finit par lui demander de quoi il s’agissait. « Vous le saurez en temps voulut » lui avait-il répondu et il ne lui en avait dit un peu plus que très récemment.

- … et je crois qu’il a rapidement eut envie de vous rencontrer. L’enveloppe n’était qu’un prétexte, présica-t-elle alors.

Que Karzakov le leur ait fournit lui paraissait toujours aussi louche d’ailleurs, mais elle tenta de chasser ce problème de son esprit.

- Il ne veut rien vous demander de particulier, ajouta-t-elle ensuite en réalisant qu’elle s’éloignait un peu du sujet. Je crois qu’il veut seulement « établir un contact », continua-t-elle en s’empêchant de justesse de lever les yeux au ciel ou de soupirer.

Elle trouvait en effet que Victor avait une façon beaucoup trop détournée de vouloir l’aborder. Pourquoi ne lui avait-il pas simplement laissé un message en lui disant qu’il voulait lui parler ? Sur un répondeur ou dans sa boîte aux lettres ?

Elle se rappela ensuite le contenu de la note qu'il lui avait fait lire et répondit alors d'elle-même à ses questions en se disant qu’il n’avait peut-être pas d’adresse ou que Victor n’avait pas réussit à la connaître. Si cet homme était vraiment un assassin professionnel, ça n'aurait même plus rien d'étonnant.

On ne vous fait pas de cadeaux sans rien attendre en retour, c'était ce que je pensais, avais-je vraiment tort ?
La preuve, j'avais exaucé ma vengeance, on me donner un nom d'une personne à éliminer en sachant très bien que je n'y résisterai pas... Et j'étais sûr que ça l'arrangerait, il agissait pour son propre intérêt, et apparemment il voulait m'avoir, un autre mutant... Et les paroles de Félicia me donnèrent raison.

- Victor pense que vous êtes un mutant.

- Tiens donc ? Votre Victor verrait-il des mutants en chaque personne ?

- Je ne sais pas trop comment, mais il a entendu parler de vous…

- Vous ne savez rien de moi ! Absolument rien !

J'étais soudainement partagé entre la colère, la rage et la folie, mais bon sang c'était quoi ce délire ? Je n'avais rien demander, j'étais tranquillement chez moi, combien de temps vais-je encore payer les erreurs de mon passé. Encore combien d'années ? Fallait-il que je disparaisse à nouveau ? Je l'avais déjà fait une fois. J'avais fuit pour l'Allemagne. Je ne pouvais pas laisser le seul endroit ou je me sentais moi, l'Institut, je ne pouvais pas laisser tomber ça. Je m'y étais raccroché, comme à une lueur d'espoir. Je me ressaisis, fermant les yeux quelques secondes, respirant calmement.

- … et je crois qu’il a rapidement eut envie de vous rencontrer. L’enveloppe n’était qu’un prétexte. Il ne veut rien vous demander de particulier. Je crois qu’il veut seulement « établir un contact »

- Et bien s'il veut me rencontrer qu'il le fasse en personne. Je n'aime pas qu'on ne soit pas franc avec moi, vous pouvez lui rapporter ça. Quant au fait que je sois un mutant...

Je me stoppai en entendant des bruits de pas, j'essayais de remonter le fil de notre conversation, à aucun moment elle n'avait précisé être venue seule... Mais pourtant j'en étais sûr, j'étais sûr qu'elle ne me trahirait pas aller savoir pourquoi. J'avais toujours eu ce genre de sens m'indiquant quand une personne mentait, et durant notre conversation rien ne m'était apparu comme un mensonge. Je m'étais déplacé vers Félicia et je m'étais tourné devant elle, réalisant que je prenais plutôt le rôle de bouclier que d'autre chose.

- Je ne sais pas qui c'est mais il n'est pas avec moi.

J'avais légèrement incliné la tête attendant la réponse de Félicia. Elle qui voulait savoir si j'étais mutant, elle allait être servie, si la personne n'était pas quelqu'un que je connaissais. Je n'avais pas l'intention de me laisser faire bien au contraire...

- Tiens donc ? Votre Victor verrait-il des mutants en chaque personne ?

La remarque lui paru curieuse. Elle était probablement ironique aussi, mais Félicia ne put s’empêcher de penser qu’il était un peu hors sujet. N’aurait-il pas dû nier ou confirmer son statut de mutant ? En tout cas, elle aurait préféré. Elle nota tout de même qu’il ne lui avait posé aucune question sur ce qu’était un mutant, autre preuve qu’il en connaissait forcement au moins un s’il n’en était pas un lui-même.

- Vous ne savez rien de moi ! Absolument rien !

Curieux, encore une fois se dit-elle alors. Elle ne comprit pas trop pourquoi il s’énervait d’ailleurs et faillit légèrement reculer en le voyant se mettre en colère. Elle ne prétendait pas le connaître, loin de là et elle était presque sûre que Victor ne le prétendrait pas non plus.

- Et bien s'il veut me rencontrer qu'il le fasse en personne.

Là, il n’avait pas tord. Il aurait pu l’accompagner ce soir d’ailleurs se dit-elle en pensant qu’une femme de son gabarit et un quinqua pas très épais ne devait pas être le genre d’association capable de faire peur à son interlocuteur. Il ne l’avait pas fait pourtant. Il avait dit que les manifestations de son pouvoir étant plus visibles, il lui serait plus simple d’aborder ce sujet avec Spiegel et elle ne pouvait le nier. Victor semblait aussi considérer que seul l’un d’eux devait se rendre à ce rendez-vous et cela semblait tellement évident à ses yeux, qu’elle ne s’était jamais demandé pourquoi avant cet instant.

Elle n’entendit pas toute la suite de son discours en revanche car elle laissa Draknar entrer en contact avec son esprit. Draknar ressemblait vaguement à un loup, il avait à peu près la même taille et la même allure et était comme eux, un quadrupède recouvert de fourrure. Cette dernière avait des reflets violets en revanche et deux cornes effilées et tranchantes se trouvaient sur sa tête, l’une au niveau du sommet de son crâne et l’autre au niveau de la pointe de son museau. Il se trouvait aussi cacher un peu plus loin, non pas dans son dos, mais dans celui du jeune homme et s’il avait souhaité entrer en contact avec elle, c’est qu’il avait, lui aussi, perçu la présence de nouveaux venus dans le secteur.

Dans sa précipitation -légitime- néanmoins, Draknar ne lui avait pas laissé le temps de régler l’intensité de leur échange et Félicia perdit donc tout contact avec ses propres sens, tandis qu’elle perçu très brièvement les choses avec les sens de sa créature, qui put ainsi lui faire comprendre qu’ils n’étaient plus seuls tandis que Spiegel percevait lui-même des bruits de pas.

- Merde, murmura-t-elle alors, lorsqu’elle reprit contact avec la réalité en rompant celui qu’elle avait établit quelques secondes plus tôt avec Draknar.

Sa seconde d’étourdissement passée, elle se rendit alors compte que Spiegel s’était déplacé et semblait vouloir la protéger. Ca aussi ça lui paru curieux, mais ça l’arrangeait. Victor ayant insisté pour qu’elle ne prenne même pas l’ombre d’une lame de rasoir, elle n’était pas armée et pria pour que Spiegel le soit, tout en réfléchissant très rapidement à ce qu’elle pouvait faire pour aider.

- Je ne sais pas qui c'est mais il n'est pas avec moi.

Panna s’envola alors et disparue rapidement dans la pénombre, comme elle le lui avait demandé tout en gardant cette-fois à peu près le contrôle de ses sens.

- Ils sont au moins deux, murmura-t-elle ensuite, en réalisant qu’elle tremblait légèrement, mais sans parvenir à savoir si c’était à cause de la peur, de la tension ou du froid. Une autre de mes créatures est cachée un peu plus loin, poursuivit-elle, très rapidement et sans faire de pause, afin de ne pas lui laisser le temps d’imaginer quoi que ce soit d’autre. On dirait qu’il cherche quelque chose, je crois qu'il a une arme à feu et le second est à la traîne.

Il l’était même de plusieurs mètres et n’était pas encore passé près de la cachette de Draknar. De là où ils se trouvaient d’ailleurs, Spiegel et elle ne pouvaient pas encore l’entendre bouger.

Félicia lorgna ensuite brièvement les caisses qui se trouvaient à quelques mètres derrière elle, tout en informant rapidement ses autres créatures de la situation. Se cacher derrière ces caisses était tentant, mais l’homme avait déjà assez avancé pour qu’ils puissent le voir et visiblement, lui aussi les avait vu.

Je m'étais glissé devant elle sans même m'en rendre compte, comme guidé par mon instinct... Je me demandais bien ce qui aller se passer mais ça ne présageait rien de bon...

- Ils sont au moins deux. Une autre de mes créatures est cachée un peu plus loin.On dirait qu’il cherche quelque chose, je crois qu'il a une arme à feu et le second est à la traîne.

- Quelque chose ou quelqu'un... Dites-moi que vous êtes armée ?

Je me baissais rapidement, avant d'attraper un petit poignard accroché à ma cheville, je lui tendis avant de regarder à l’intérieur de ma veste, ou un autre poignard m'attendait, celui-ci je le cachais dans ma manche gauche. Je regardais les options qu'on avait et elles était mince, surtout si je n'utilisais pas ma mutation, mais ce n'était pas le bon soir pour ça.

- Vous voyez le recoin là-bas ? Vous allez y aller, moi je les attendrais dans le coin de l'autre côté. Si vos "créations" pouvaient me donner un coup de main au moins en les distrayant ça serait super ? J'ai une dernière question, et une demande, vous me faites confiance ? Pour ma demande si jamais j'utilise ma mutation et que je perds le contrôle ce qui risque de m'arriver, je vous conseille de rester là où vous êtes. Il arrive que quand je commence je ne puisse m'arrêter...

J'attendais ses réponses, avant de me diriger vers le coin que j'avais repéré, ils étaient deux... dommage que je ne me dédouble pas j'aurais pu prendre l'autre à revers. J'escaladais le rebord, une fois en haut j'avais une vue imprenable, je voyais le premier gars tourner, et l'autre semblait redouter quelque chose. Regardant partout, je n'avais pas vraiment de plan, j'allais devoir les neutraliser... Ce qui pourrait se révéler pas vraiment évident s'il était prêt à se battre contre un mutant.

Je ne voyais plus le premier et je n'avais aucun moyen de communiquer avec Félicia... J'allais devoir sauter... De là où j'étais je ne risquais pas grand-chose... Mais je n'avais plus le choix et l'autre s'approchait. Je pris une profonde inspiration avant de sauter.
Je me retrouvais face à celui qui avait une arme, j'eu à peine le temps de me demander où l'autre était qu'on m'attaquait par-derrière, je fis le signe de me tirer une balle dans le genou à deux reprises, et l'homme en face de moi tira sur celui qui me tenait puis sur lui, j'envoyais un coup de pied dans l'arme. Je tentais avec mon bras droit de l'empêcher de m'étrangler.

Puis j'écartais les bras, et celui qui me maintenait me lâcha. Je le fis rejoindre l'autre et fis quelques pas en direction de l'arme à feu... J'en profitais pour me diriger vers Félicia. Je ne savais pas si elle avait vu...

- Vous allez bien ?

- Quelque chose ou quelqu'un...

Elle était d’accord, mais qui ? Pourquoi ? Et surtout, comment ? A sa connaissance seuls Victor et elle savaient qu’elle devait le rencontrer ici et elle voyait mal Victor leur envoyer ces deux gars. Il pouvait parfois être un peu tordu, mais pas ce point, même s'il voulait les mettre à l’épreuve.

- Dites-moi que vous êtes armée ?

- Je ne le suis pas, souffla-t-elle alors avant de prendre le poignard qu’il lui tendit. Elle n’était pas certaine que ce soit sage, mais n’avait pas ni le temps d’y penser ni celui d’hésiter avant de s’en saisir.

Alec lui parla ensuite d’aller se cacher et elle ne protesta pas, cette idée lui ayant par ailleurs déjà traversé l’esprit. Elle hocha aussi brièvement la tête quand il lui parla de ses créatures. Il était évident qu’elle aiderait si elle le pouvait. Spiegel tint ensuite d’étranges propos sur ce qui se passait parfois quand il utilisait son pouvoir et Félicia se promit de ne pas les oublier.

- Je crois que je n’ai pas le choix, lui répondit-elle ensuite, avant de se diriger comme il le lui avait demandé derrière les caisses qu’elle avait lorgnées un peu plus tôt.

Une fois derrière, Félicia s’accroupie légèrement, afin de ne pas pouvoir être vue. Se faisant néanmoins, cette dernière fut également dans l’impossibilité de savoir ce qui se passait de l’autre côté, ce qui se mit rapidement à lui déplaire. Elle se risqua donc à jeter un léger coup d’œil hors de sa cachette, mais n’aperçu alors que les deux hommes qui tournaient en rond. Spiegel lui avait disparu et il lui vint alors à l’esprit que ce dernier s’était peut-être volatiliser, la laissant seule avec ces deux types.

Elle n’avait pas finit de le penser néanmoins qu’il revint dans son champs de vision et atterrit juste en face de l’homme armée. Sur le coup de la surprise, Félicia revint alors à sa position initiale et cessa donc de voir ce qui se passait. Elle entendit bien les coups de feu en revanche et se demanda non sans inquiétude qui avait été touché, mais n’osa pas jeter un coup d’œil pour obtenir une réponse. Si Spiegel était mort en outre, ce n'était vraiment pas le moment de se faire remarquer. Elle réalisa néanmoins ensuite qu’elle entendait toujours des bruits de lutte et se rassura alors en se disant que s’ils continuaient à se battre, c’est que Spiegel était toujours en vie. Elle ne voyait pas comment elle pouvait l’aider néanmoins et n’osait pas regarder à nouveau de l’autre côté. L’espace d’un court instant, elle se vit sortir en courant, son couteau à la main, mais elle perçu immédiatement le ridicule qu’aurait un tel comportement et resta donc sagement à sa place. Son inutilité commençait néanmoins sérieusement à lui peser et Félicia reprit donc contact avec l’esprit de ses créatures pour voir où elles en étaient.

Tout en prenant garde de ne pas avoir un échange trop intense avec son esprit, Félicia avait en effet demandé à Draknar de revenir rapidement, pendant qu’elle se cachait, mais ce dernier n’arriva que pour voir Spiegel se défaire de l’emprise du deuxième homme, récupérer l’arme et se diriger vers elle.

Félicia rompit alors le contact, juste à temps pour le voir arriver et entendre ce qu'il lui disait.

- Vous allez bien ?

Elle avait envie de dire non. Elle avait l’impression d’avoir été aussi lâche qu'inutile et vivait plutôt mal la chose. Elle s’en voulait et se le reprochait dans le même temps, tout en se trouvant des excuses qui ne faisaient qu’accroître son sentiment de ne pas avoir été à la hauteur. Elle savait en effet qu’elle aurait fait quelque chose si elle l’avait pu, mais cette pensée tirait ses sentiments du côté de la rage et de la frustration, ce qui n’était pas forcement mieux. Si elle ne s’était pas montré lâche –ce qui restait à prouver, alors elle avait été réduite à l’impuissance, ce qui était peut-être encore pire à ses yeux.

Physiquement elle allait bien néanmoins et Félicia se contenta donc d’hocher positivement la tête tout en se redressant, certaine qu'il avait autre chose à faire que de se soucier de ses états d'âme.

Elle se sentait aussi comme sonnée par contre et ne parvenait pas à comprendre pourquoi puisqu’elle n’avait rien fait du tout, mais tenta de passer outre cette impression.

- Je crois que c’est à vous qu’il faudrait demander ça, dit-elle alors.

Se faisant, elle le détailla rapidement du regard à la recherche de signes de blessures, mais fut alors forcé de constater qu’il semblait aller plutôt bien.

Elle contourna ensuite à nouveau les caisses et put enfin voir ce qui se trouvait derrière : à savoir les deux hommes, encore en vie, quoique blessés, mais parfaitement immobiles.

Draknar aussi était là et s’était mis à marcher en formant des cercles et des huit autour de la scène. Un bref contact avec son esprit lui indiqua alors, que lui aussi n’avait pas été satisfait de la façon dont les choses s’étaient déroulées. Il n’avait rien pu faire pour l’aider, alors qu’il avait senti sa peur et lorsqu’il y repensait, ses sentiments étaient assez proches des siens, le sentiment de culpabilité et l’impression de lâcheté mis à part. Comme souvent néanmoins, elle fut touchée par le souci que Draknar se faisait pour elle et essaya donc de lui transmettre toute sa reconnaissance et sa gratitude à travers leur lien.

Elle ne se permit qu’un bref échange avec lui néanmoins et reporta rapidement son attention sur Spiegel tout en continuant à observer les deux hommes.

- Vous ne les avez pas tués, dit-elle alors.

C’était une évidence, mais Félicia ne comprit qu’elle en était étonnée qu'en prononçant cette phrase. Le fait qu’ils soient en vie avait néanmoins un avantage, c’est qu’ils allaient pouvoir parler et elle ne tarda pas à penser que ce n’était surement pas un hasard.

- Est-ce qu’ils ont déjà dit quelque chose ?

Elle-même n’avait rien entendu, mais elle n’était pas vraiment en mesure de tout entendre. Elle observa ensuite les deux hommes et essaya de se rappeler si elle avait déjà vu leur visage quelque part. Ils ne lui disaient rien, mais ça ne l’étonna pas. Si Karzakov avait envoyé ces deux types, il n’aurait surement pas envoyé quelqu’un qu’elle aurait pu reconnaître. Dans le même temps cependant, plus elle réfléchissait et moins elle voyait pourquoi le russe aurait fait ça. Si ce n’était pas lui néanmoins, c’était qui ? Elle n’osa pas le leur demander directement et ignorait du fait s’ils seraient capables de lui répondre.

- A part vous, qui savait que vous viendriez ce soir ? demanda-t-elle alors à Spiegel.

J'étais soulagée quand la jeune femme opina, au moins elle allait bien, même si elle resta silencieuse pendant quelques secondes, je me demandais alors si elle allait vraiment bien, puis j'eu droit à de nouvelles questions, elle allait bien finalement.

- Vous ne les avez pas tués... Est-ce qu’ils ont déjà dit quelque chose ? A part vous, qui savait que vous viendriez ce soir ?

- Non mais ça ne devrait pas tarder... A vrai dire je ne leur ai pas vraiment laissé le temps de dire quoi que ce soit. Mon informateur, il s'est fait passer pour moi pour organiser cette rencontre. Et croyez moi il ne me ferait pas un coup pareil...

Je posai une main sur son avant-bras. Il fallait que je l'avertisse, si jamais je devais déraper

- J'aimerais que vous me rendiez un service. Si jamais je perds le contrôle vous serrez la seule à pouvoir me raisonner, si jamais vous n'y arrivez pas, restez pas... Vous n'y êtes pour rien je n'aimerais pas vous faire du mal... Vous comprenez maintenant pourquoi je vous ai passé les poignards... Si vous vouliez voir ma mutation vous allez être servie.

J'enlevais mon bras et je pensais qu'on avait pu me trahir, mais il n'y avait que Mark qui était au courant, Mark m'aurait trahi...Non pas Mark, il était fiable, il ne m'aurait pas fait ça, mais que quelqu'un est tiré profit de la situation ne m'étonnerait guère. Je tendais à Félicia mon deuxième poignard, j'attrapais l'arme à feu avant de le donner à celui de gauche. Je me contentai de maintenir l'arme invisiblement.

- Alors qui vous a envoyé ici et pourquoi bien que si vous êtes en possession d'une arme c'est que vous ne veniez pas ici nous faire la conversation par harsard alors maintenant je veux des réponses !

- Vous ne nous tuerez pas... On est juste les messagers. On ne tue jamais les messagers ça n'a pas de sens.

- Et bien voyez-vous tué le messager pour moi ça envoie un message des plus clairs vous ne croyez pas ?

Je me tournais vers Félicia, la question étais pour elle, puis je déplacer l'arme invisible au niveau de ma tempe. L'homme de gauche reproduit exactement mon geste sauf que lui avait une véritable arme contre la tempe. J'avais mon doigt sur l'invisible gâchette j'étais prêt. Avec ou sans réponse, ils avaient vu nos visages et serraient donc amenés à nous reconnaître. J'avais trop de choses ici à perdre que je n'en prendrais pas le risque.

- Certaines personnes sont plus aptes à coopérer si on a un moyen de pression contre eux voilà le mien. Si vous avez des questions Félicia c'est le moment, je suis comme qui dirait en train de perdre patience...

Je lui souriais, j'étais calme trop calme, et je n'aimais pas sa... Je pouvais passer du calme plat à une colère noire. Mais je ne voulais pas qu'elle se trouve entre à vrai dire je préférais qu'elle mène l'entrevue, et n'être que le menace.

- Non mais ça ne devrait pas tarder…

Félicia réprima un frisson en l’entendant. Ca ne l’étonnait pas vraiment, on pouvait même dire qu’elle s’y attendait, mais l’entendre dire rendait les choses plus concrètes et avait aussi quelque chose de déplaisant. Elle tenta néanmoins d’ignorer ses scrupules et continua à l’écouter. Elle l’écouta notamment lui répondre au sujet de son informateur et ne fit aucun commentaire quand il eut finit.

A l’entendre, elle crut en effet qu’il le croyait "clean" et n’insista pas d’avantage, en partie peut-être parce qu’elle n’aurait pas aimé qu’il le fasse si les rôles avaient été inversés. Parti, comme il l’était néanmoins, elle se demanda si ce dernier ne finirait pas également six pieds sous terre avant la fin de la nuit, puis se dit que ce n’était pas son problème et revint à ses moutons.

Spiegel repartie ensuite dans une tirade sur son problème de perte de contrôle, qui la déstabilisa d’autant plus qu’elle n’était pas du tout sûre de parvenir à le raisonner, même s’il semblait persuadé du contraire.

- Vous comprenez maintenant pourquoi je vous ai passé les poignards...

Non. Elle ne comprenait pas. Elle se dit un instant qu’il souhaitait peut-être qu’elle s’en serve contre lui en cas d’extrême nécessité, mais cela semblait contraire à ses précédentes recommandations. Elle n’eut pas le temps de poser de questions néanmoins, puisque ce dernier lui annonça alors qu’elle allait avoir le droit à une petite démonstration de son pouvoir.

Félicia recula alors légèrement, elle ne savait pas encore en quoi consistait ce dernier –même si elle avait comprit que c’était lui qui immobilisait les deux hommes, mais elle avait agit machinalement, sans vraiment réfléchir.

Bien qu’elle ne s’en soit pas rendu compte néanmoins, elle avait bel et bien été un peu secouée par les événements et en oublia donc d’éprouver de la curiosité à l’idée de voir ce qu'il était capable de faire.

Sa démonstration ne manqua pas de lui faire froid dans le dos en revanche et si elle ne voyait toujours pas pourquoi il lui avait donné ses couteaux, elle commençait à comprendre pourquoi Victor n’avait pas voulu qu’elle soit armée. Elle faillit presque lâcher ces derniers d’ailleurs, mais elle avait curieusement l’impression qu’elle pouvait presque lui faire confiance et n’en fit donc rien. Elle se rappela alors qu’elle devait tout de même se montrer prudente. En effet, il lui avait peut-être paru sincère et lui faire confiance était peut-être aussi sa meilleure chance, mais elle ne devait pas oublier qu’elle ne le connaissait pas et qu’il ne la connaissait pas non plus. Il s’apprêtait même à tuer deux inconnus de sang froid, alors pourquoi pas trois ? Parce qu’elle était une femme ? Ca ressemblerait bien un homme d’avoir ce genre de pensée, mais Félicia n’était qu’à moitié convaincue par cette réponse.

Spiegel s’adressa ensuite aux deux hommes et Félicia suivit leur petite conversation en restant volontairement en retrait.

- Et bien voyez-vous tué le messager pour moi ça envoie un message des plus clairs vous ne croyez pas ?

Elle dû voir le jeune mutant se tourner vers elle pour comprendre qu’il s’adressait à elle cette fois et mit ensuite encore un petit instant pour réagir. Elle se fit également une petite frayeur en se demandant s’il ne parlait pas aussi d’elle –car n’avait-elle pas, elle aussi, eut un rôle assez analogue à celui de messager ? mais finit aussi par écarter cette idée de son esprit.

- Le message serait très clair, en effet, admit-elle alors. Néanmoins, s’ils ont des choses à dire, il serait dommage de les tuer avant qu’ils n’aient délivré leur message.

L’homme dirigea ensuite l’arme vers sa propre tempe et Félicia cru que Spiegel n’allait pas tenir compte de sa remarque, mais la suite lui donna rapidement tord.

Visiblement, ils étaient sur la même longueur d’ondes ou bien elle l’avait convaincue.

Quoiqu’il en soit, elle ne se fit pas prier longtemps pour poser ses questions et se rapprocha même légèrement pour l’occasion.

- Dis-nous d’abord qui vous envoie, demanda-t-elle alors avec une assurance dont elle ne se serait pas cru capable quelques secondes plus tôt.

Au début de leur rencontre, Spiegel s’était trompé en supposant qu’elle voulait en savoir plus, à présent, néanmoins, il aurait eut raison d'émettre la même hypothèse.

- Et tu devrais te dépêcher, lui conseilla-t-elle ensuite, en jetant un coup d’œil explicite en direction de Spiegel, lorsqu'il parut hésiter.

- C'est Kolenchov, lâcha alors l’homme, qui malgré le fait qu’une arme soit braquée sur sa tempe semblait guetter leurs réactions à tous les deux.

- Kolenchov ? répéta-t-elle alors, en fronçant légèrement les sourcils.

Elle évitait généralement de se mêler des affaires de Victor, mais il lui arrivait quand même d’entendre des choses, volontairement ou non, et le nom de Kolenchov en avait justement fait partie. Elle eut du mal à voir ce qu’il venait faire là néanmoins. La dernière fois qu’elle avait assistée à une rencontre entre Igor et Victor, elle avait en effet cru comprendre que tout problème le concernant appartiendrait bientôt au passé.

- Ton patron est un homme mort ou peu s'en faut, dit-elle alors, les sourcils toujours légèrement froncés.

Elle se souvenait en effet très bien avoir entendu le russe dire à Victor qu’il ne serait bientôt plus un problème et en avait donc déduit qu’il avait placé un contrat sur sa tête ou quelque chose comme ça… elle ignorait juste qu’elle venait plus ou moins de transmettre le dit contrat à Spiegel et même si l’idée pouvait lui traverser l’esprit, elle était trop fatiguée ou trop concentrée sur tout le reste pour que cela lui saute immédiatement aux yeux.

- Justement, reprit alors le type, en se permettant un sourire qui n’avait rien d’agréable, vous ne comprenez toujours pas ?

L’homme, qui semblait avoir comprit qu’elle ne possédait pas toutes les données du problème tourna alors son regard vers Spiegel et Félicia l’imita un bref instant. Elle ne dit rien néanmoins et le laissa même poursuivre en espérant qu’il éclaire un peu sa lanterne, qui en avait grandement besoin.

- Mon patron n’a rien à voir avec l’allemand.

- Heitz ? le coupa-t-elle, récupérant son regard et son attention au passage.

- J’connais pas son nom. J’sais juste qu’il en savait trop et que sa mort a bien rendu service à Igor.

- Et en quoi ce message pourrait-il sauver la vie de votre patron ? demanda-t-elle ensuite.

Qu’il leur dise qu’on les manipulait, c’était bien beau, mais que Karzakov manipule quelqu’un ça n’avait rien de surprenant. C’était même sa façon habituelle de faire et Félicia avait donc du mal à voir en quoi cette information, qui n’avait rien d'un scoop, pourrait permettre à Kolenchov de sauver sa peau.

- Karzakov sait que le miroir allemand cherche des informations, reprit alors ce dernier avec le même petit sourire mi-mielleux, mi-perfide de tout à l’heure. Mais celui qui les a, c’est lui, c’est pas mon patron.

- Il a quand même l’air d’en savoir beaucoup, lui fit-elle remarquer.

- Dit leur, intervint alors le second bonhomme.

L'homme parut à nouveau hésiter, mais ça ne dura pas longtemps.

- Mon patron veut aussi vous conseiller de vous arrêter là. Il sait pourquoi le miroir fait tout ça, et la mort d'Igor lui rendrait immensément service, mais seuls vous ne pourrez rien faire.

Félicia arrêta là leur petite conversation et reporta son attention sur Spiegel.

Elle aurait aimé savoir ce qu’il pensait de tout ça. Elle aurait aussi voulu savoir ce qu’il savait et qu’elle ignorait et quelles informations il cherchait à obtenir. Ca faisait beaucoup de choses bien sûr et elle était à peu près certaine que toutes lui donneraient encore plus l’impression d’être dépassée par les événements, mais cette fois elle voulait vraiment savoir. Elle en savait trop désormais pour ne pas vouloir en savoir plus et si certaines choses lui paraissaient un peu plus claires à la vue de ce que l’homme avait dit, il y avait encore trop de zones d'ombres à son goût dans toute cette histoire.

- Je crois que j'ai finit, ajouta-t-elle ensuite à son attention.

Spiegel lui avait dit qu’il pourrait perdre le contrôle et si elle s’était directement adressée à lui ainsi, c'était donc aussi pour voir où il en était de ce côté-là...

Edit :

Spoiler:

J'avais laisser Félicia faire l'interogatoire à ma place, j'étais à bout de nerfs alors il valait mieux que je me concentre sur ce que je faisais. Je préférais donc restait muet à fixer et contrôler le moindres gestes de nos assaillants.

- C'est Kolenchov
- Kolenchov ?
- Ton patron est un homme mort ou peu s'en faut
- Justement,vous ne comprenez toujours pas ? Mon patron n’a rien à voir avec l’allemand.
- Heitz ?
- J’connais pas son nom. J’sais juste qu’il en savait trop et que sa mort a bien rendu service à Igor.
- Et en quoi ce message pourrait-il sauver la vie de votre patron ?
- Karzakov sait que le miroir allemand cherche des informations,Mais celui qui les a, c’est lui, c’est pas mon patron.
- Il a quand même l’air d’en savoir beaucoup
- Mon patron veut aussi vous conseiller de vous arrêter là. Il sait pourquoi le miroir fait tout ça, et la mort d'Igor lui rendrait immensément service, mais seuls vous ne pourrez rien faire.
- Spiegel. Et je ne suis pas allemand...
- Je crois que j'ai finis

Je levais un sourcil, je devais avoir d'autres informations ce que j'avais obtenu ne me suffisait pas. Comment pourrais-je le faire parler... Il tenait toujours le pistolet près de sa tempe. Seulement si je faisais feu maintenant adieu les informations... On allait devoir faire ça autrement...

-Et bien moi je n'ai pas fini.

Je faisais pivoter l'arme invisible de ma tempe à mon genou gauche, je portais mon attention sur le jeune homme qui me faisaiT face, il tentait de lutter mais son bras et l'arme au bout se déplacer vers son genou gauche.

- Si vous avez autre chose à dire c'est le moment, parce que la balle de tout à l'heure vous à juste érafler, mais là je ne vous louperai pas. Et d'après ce qu'on dit ça fait un mal de chien.

- Je n'ai plus rien à dire...

- Toi non je le sais bien, ton ami par contre il a l'air d'en savoir des choses, et manifestement il n'est pas habituer aux mutants...

Je lui fis déplacer l'arme au niveau du genou de son acolyte, et j'armer le pistolet. Je me jetai un regard vers Félicia. J'avais envie de lui dire que j'allais bien... Mais quand on est prêt à tirer sur quelqu'un pour obtenir quelques informations, je ne pense pas que quelqu'un de sain ferait ça. Je perdais peu à peu le contrôle, les voyants comme des menaces à éliminer. Pourtant Félicia ne m'apparaissait pas être une menace au contraire. J'émis un faible sourire, songeant qu'elle allait vraiment finir par me prendre pour un fou... Puis je reportais mon attention sur le deuxième qui était resté presque muet.

- Je veux l'adresse de ceux qui vous ont envoyés, et rapidement je vous prie... Ah oui et tout ce qui pourrait m'être utile sur votre Igor et Kolenchov, et après je pourrais me débarrasser de vous... Je pense que vous n'avez pas de problèmes avec ça Félicia ?

-Et bien moi je n'ai pas fini.

Félicia tourna à nouveau son regard vers lui lorsqu’il prononça ces mots, tout en se demandant quelles autres informations il pourrait bien vouloir obtenir.

Ils savaient qui les avait envoyés et ils savaient pourquoi, que demander de plus ?

Elle garda ses interrogations pour elle néanmoins et laissa Spiegel prendre la direction des opérations, continuer à manipuler les mouvements des deux hommes et continuer son interrogatoire.

Elle ne disait ni ne faisait rien, mais tentait en revanche de rester vigilante. Il le lui avait plus ou moins demandé d’ailleurs et elle espérait au moins se montrer à la hauteur dans cette tâche.

D’abord déconcertée par son annonce, elle commença en outre à se sentir légèrement mal-à-l’aise quant à la tournure qu’était en train de prendre les évênements. Qu’ils veuillent des réponses, c’était normal, mais pour être tout à fait honnête, elle n’avait pas spécialement envie que cette petite discussion s’éternise.

Elle croisa ensuite le regard de Spiegel et l’interpréta comme le signe qu’il allait encore plutôt bien. Aucun nouveau coup de feu n’était parti qui plus est et il lui semblait que c’était également un signe indiquant qu’il conservait toujours un minimum de contrôle.

- Je veux l'adresse de ceux qui vous ont envoyés, et rapidement je vous prie... Ah oui et tout ce qui pourrait m'être utile sur votre Igor et Kolenchov

En l’entendant, Félicia fronça brièvement les sourcils. S’il travaillait habituellement pour Igor, elle pensait en effet qu’il savait déjà tout ce qu’il pensait devoir savoir à son sujet… A moins que les paroles des deux hommes n’aient éveillées des soupçons qu’il n’avait jamais nourrit jusque là ?

Elle aurait aimé pouvoir le lui demander directement, mais estima aussi que ce n’était pas le moment et garda donc ses questions pour elle.

Spiegel ne fit pas tout à fait de même en revanche et Félicia tressaillit légèrement en entendant la suite de ses propos.

- et après je pourrais me débarrasser de vous... Je pense que vous n'avez pas de problèmes avec ça Félicia ?

- Non, s’entendit-elle répondre ensuite, avant de croiser le regard de l’un des deux hommes.

Ce n’était pas le non le plus ferme qu’elle eut prononcé, mais elle pensait que cela ferait l’affaire. Elle ne pouvait pas vraiment faire mieux qui plus est. Elle n’avait jamais vu personne mourir, elle n’avait jamais vu personne se faire tuer et n’était vraiment pas emballée par la perspective d’un changement dans ce domaine. Elle savait néanmoins que c’était la meilleure chose à faire.

- Les laisser en vie serait trop dangereux.

Elle baissa ensuite un moment les yeux. La morale aurait certainement dit autre chose, mais elle ne voulait pas y penser maintenant. Elle ne voulait pas se mettre à douter ou même à avoir des scrupules.

- Vous ne réussirez jamais à mettre la main sur Karzakov. Même avec une adresse, vous n’y arriverez pas.

Félicia releva les yeux en l’entendant recommencer à parler. On aurait dit qu’il voulait sincèrement les mettre en garde contre un immense péril et les raisonner avant qu’ils ne s’exposent à ce dernier. Elle se demanda aussi pourquoi il continuait à parler alors qu’il était plus ou moins certains qu’il allait bientôt mourir, puis reporta son attention sur Spiegel et continua ensuite à promener son regard sur les trois hommes, pendant qu’ils continuaient à parler.

- Et on sait pas où se trouve Kolenchov, reprit le premier, en regardant le second homme, on vous jure. Notre contact, c’est Drevlov.

Il pensait visiblement en avoir dit assez, mais le second enchaîna.

- Il travaille dans un bar. L’enclume. C’est pas loin d’ici.

Félicia nota précieusement ces informations dans un coin de sa tête. Ce nom ne lui disait rien, mais elle était loin de connaître tous les petits intermédiaires du milieu, bien au contraire. Il était possible que Victor le connaisse en revanche et elle se promit de lui en parler.

Les deux hommes redevinrent ensuite silencieux. Ils semblaient ne plus savoir quoi dire et Félicia reporta alors son regard sur Spiegel, appréhendant légèrement sa réaction face à leur nouveau silence.

Quand j'énonçai la possibilité d'avoir à me débarrasser d'eux à Félicia elle n'y voyait pas d'inconvénients, s'ils ne nous reconnaissent pas nous étions protégés mais ma mutation ne me permet pas d'altérer la mémoire. Sinon je l'aurais fait, je n'aurais pas donné naissance au monstre qui sommeiller en moi.

- Vous ne réussirez jamais à mettre la main sur Karzakov. Même avec une adresse, vous n’y arriverez pas.

- Je n'ai pas pour habitude de laisser quelqu'un juger de ce que je peux faire ou non. Et je ne me rappelle pas t'avoir demandé ton avis...

Le premier baissa la tête je l'avais déjà bien trop entendu celui-là, je rapporter mon attention sur le second qui contrairement au premier se faisait silencieux depuis le début. N'intervenant que très rarement. J'attendais que ses yeux croisent les miens, il semblait plus effrayer que le premier et au fond de moi je le comprenais.

- Il travaille dans un bar. L’enclume. C’est pas loin d’ici.

- Parfait.

J'avais cependant une autre question, que je posai rarement avant de passer à l'action, autant que son patron comprenne le message : Je ne travaillais pour personne, a part pour moi et c'était bien suffisant.
Je ne voulais pas qu'on essaie de me recruter. Je voulais rester le maître de moi-même.

- Vous avez de la famille ? Des enfants ?

Ils se regardèrent avant de baisser la tête, je savais très bien que dans ce milieu-là on prenait rarement des fils de bonne famille, on prenait ce qui pouvait disparaître sans qu'ils attirent l'attention quand on les revoit plus. Chose qui m'étonna, c'est le deuxième qui prit la parole en premier.

- Non... on a plus personne.

D'un signe de tête je leur indiqués de se rapprocher de l'eau. Le premier tenait toujours l'arme, je les accompagnais jusqu'au bord. Le premier n'avait plus qu'à tirer sur le second, et se tirer dessus après. Puis il avait pour ordre de tomber dans l'eau et d'y rester...

Je les laissais avant de rejoindre Félicia, et de lui indiquer la sortie des docks, il ne valait mieux pas qu'on reste là. Et puis ce n'était pas une chose des plus sympa à regarder.

- Venez il ne vaut mieux pas rester là, sauf si vous voulez voir ça...

Je commençais à avancer, il fallait encore passer le gardien qui devait encore dormir comme à mon arrivée. J'attendais de m'être assez éloigné pour pointer l'arme imaginaire et de tirer. Un premier coup de feu se fit entendre, un second et j'entendis le bruit significatif de la chute d'un corps dans l'eau, je jetai un coup d'oeil il n'y avait plus personne.

- Alors vous faîtes quoi ? Vous rentrez chez vous ? Ou on va rendre une visite à ce cher... Drevlov.

Avec ou sans elle j'irais, mais je n'allais pas la planter là sur les docks. Mais elle avait peut-être d'autre chose à faire je n'en savais rien, la jeune Félicia était une véritable inconnue pour moi.

- Vous avez de la famille ? Des enfants ?

- Non... on a plus personne.

Félicia fut surprise que Spiegel pose ce genre de questions. Elle pensait qu’il était déterminé à les tuer coûte que coûte et qu’il n’était pas du genre à se soucier de ce type de détails. Elle fut aussi surprise par leur réponse. Elle pensait qu’ils avaient dit la vérité, mais elle était étonnée qu’ils n’aient pas sauté sur l’occasion pour essayer de sauver leur peau.

Elle n’était pas sûre qu'ils auraient pu réussir, mais elle ne put s’empêcher de se demander ce qui se serait passé si leur réponse avait été différente. Spiegel les aurait-il tués quand même ? N’avait-il posé cette question que pour soulager sa conscience, sachant pertinemment que la réponse serait négative ?

Intuitivement, elle aurait peut-être répondu oui à ces deux questions, mais son retour près d’elle la tira de ces pensées et elle n’eut pas le temps d'y réfléchir d'avantage.

- Venez il ne vaut mieux pas rester là, sauf si vous voulez voir ça...

Félicia secoua positivement, puis négativement la tête, tout en se mettant à marcher. Elle était d’accord avec lui et ne tenait pas spécialement à voir ça.

Elle reprit également mentalement contact avec Draknar, qui avait suivit les déplacements des deux hommes et lui demanda de les suivre, ce qu’il finit par faire, même si les deux humains représentaient toujours une menace à ses yeux.

Un premier, puis un second coup de feu se firent ensuite entendre et Félicia ne put s’empêcher de jeter, elle aussi, un léger coup d’œil en arrière. Elle crut voir une forme tomber, mais avec la nuit et le manque d’éclairage des lieux, elle ne pouvait être sûre de rien et jugea préférable de ne plus y penser.

- Alors vous faîtes quoi ? Vous rentrez chez vous ? Ou on va rendre une visite à ce cher... Drevlov.

Félicia se mit à réfléchir tout en continuant à avancer. Elle n’avait jamais vraiment envisagé d’aller trouver ce Drevlov maintenant et à vrai dire ça ne lui paraissait pas une très bonne idée. Depuis le début de leur rencontre néanmoins, son esprit n’avait cessé de s’encombrer de questions et elle aurait bien aimé repartir avec quelques réponses supplémentaires, y comprit sur Spiegel lui-même.

- Je ne peux pas me promener à pied dans New-York avec mes créatures, dit-elle alors, tout en continuant de réfléchir.

- N’importe qui pourrait les voir et c’est un risque que je ne veux pas prendre.

Elle marqua ensuite une petite pause, cherchant par où elle pouvait commencer tout en prenant un minimum de risques.

- J’ai entendu ce que vous avez dit à l’un de ces hommes, reprit-elle ensuite. Vous préférez qu’on vous laisse seul juge de ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire et peut-être que mon avis n'aura pas plus d'importance que le leur, mais Karzakov est vraiment très dangereux et j'aurais pu vous le dire même sans avoir entendu le petit speech de ces deux hommes.

Elle marqua ensuite une très légère pause, le temps de trouver comment illustrer son propos.

- Même Victor prend des gants avec lui et même le FBI n’a jamais réussit à le coincer.

Elle savait que Spiegel ne connaissait pas Victor et que son premier argument n’aurait donc pas forcement beaucoup de poid, mais le FBI, il devait forcement connaître et ils n'avaient pas vraiment la réputation d'être des amateurs.

- On devrait prendre par là, dit-elle ensuite, tout en veillant que tout son petit monde prenait bien le chemin de la sortie.

- On pourra sortir sans passer devant la loge du gardien.

Et en plus, une voiture et Charlie, le chauffeur habituel de Victor, devait l'y attendre.

Elle n’était toujours pas sûre d’avoir pris sa décision concernant Drevnov en outre, mais qu’elle y aille ou pas, il fallait qu’elle ramène ses créatures dans la voiture, afin que celles-ci puissent rentrer saines et sauves.

- Je ne peux pas me promener à pied dans New-York avec mes créatures. N’importe qui pourrait les voir et c’est un risque que je ne veux pas prendre.

On continuait d'avancer après s'être assuré que les deux gars avaient en effet suivit mes ordres. On c'était d'ailleurs retournés au même moment pour s'en assurer.

- J’ai entendu ce que vous avez dit à l’un de ces hommes, reprit-elle ensuite. Vous préférez qu’on vous laisse seul juge de ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire et peut-être que mon avis n'aura pas plus d'importance que le leur, mais Karzakov est vraiment très dangereux et j'aurais pu vous le dire même sans avoir entendu le petit speech de ces deux hommes.

- Je ne sais pas si vous aviez entendu parler de Vendel ? On m'a dit qu'il me serait impossible de le tuer. Qu'il me tuerait d'abord et je me suis fait en effet très peur... Pourtant ça ne m'a pris qu'une quinzaine de minutes pour m'infiltrer parmi ces gardes du corps, une autre quinzaine pour lui faire cracher le nom de Heitz. Je suis reparti sans laisser de trace...

- Même Victor prend des gants avec lui et même le FBI n’a jamais réussit à le coincer.

- Je ne suis pas le FBI, j'attendrais autant qu'il faudra mais s'il doit tomber il tombera, je suis un marionnettiste il ne sera qu'une simple marionnette j'ai juste besoin d'un contact visuel et je peux lui faire faire et dire n'importe quoi.. Oui je sais c'est plutôt flippant.

- On devrait prendre par là. On pourra sortir sans passer devant la loge du gardien.

- Bien aussi fou que ça puisse paraître je finis par vous faire confiance.

On arriva devant une voiture qui semblait l'attendre. Ces créatures entrèrent dans la voiture. Je souris, avant de m'adresser à nouveau à la jeune femme. Elle pouvait très bien monter dans cette voiture et partir, ou elle pouvait accepter.

- Alors vous venez avec moi ? Je vous laisse deux choix, niveau meurtres, ça fait un peu beaucoup pour ce soir, alors au lieu de jouer les vengeurs masqués on pourrait aller se boire un verre. Vous devez avoir des tas de questions. Ou alors on peut en effet jouer aux vengeurs masqués.

- Je ne sais pas si vous aviez entendu parler de Vendel ? On m'a dit qu'il me serait impossible de le tuer. Qu'il me tuerait d'abord et je me suis fait en effet très peur... Pourtant ça ne m'a pris qu'une quinzaine de minutes pour m'infiltrer parmi ces gardes du corps, une autre quinzaine pour lui faire cracher le nom de Heitz. Je suis reparti sans laisser de trace...

Félicia redressa le visage pour le regarder et écouta tranquillement. Elle ne connaissait pas ce Vendel, mais ça ne l’empêchait pas de voir ce qu’il voulait dire. Quelque soit son but, il était déterminé à aller jusqu’au bout. Elle l’avait déjà ressentie d’ailleurs et curieusement c’était peut-être même la raison pour laquelle elle avait commencé à lui parler de Karzakov en ces termes, un peu comme si elle voulait le raisonner ou au moins l’inciter à la prudence en lui faisant prendre conscience de l'ampleur de la tâche à laquelle il semblait vouloir s’atteler.

- Je ne suis pas le FBI, j'attendrais autant qu'il faudra mais s'il doit tomber il tombera, je suis un marionnettiste il ne sera qu'une simple marionnette j'ai juste besoin d'un contact visuel et je peux lui faire faire et dire n'importe quoi… Oui je sais c'est plutôt flippant.

Elle eut un léger sourire lorsqu’il conclut. Elle ne pouvait pas le contredire là-dessus, c’était plutôt flippant. Elle dû même réprimer un frisson en y pensant, mais son sourire ne disparue pas.

Il n’y pouvait rien après tout si dame nature l’avait doté d’un tel pouvoir et on ne pouvait pas non plus lui reprocher de s’en servir. Elle devait admettre néanmoins, qu’il y avait quelque chose de dérangeant dans son pouvoir, au moins vu de l’extérieur.

- Bien aussi fou que ça puisse paraître je finis par vous faire confiance.

Cet aveu la surprit un peu et elle le regarda un instant sans rien dire après l’avoir entendu, presque touchée par ses paroles. Elle avait souvent l'impression d'être insignifiante aux yeux des autres membres du club et n'avait pas l'habitude qu'on lui fasse confiance. Ils étaient arrivés près de sa sortie néanmoins –en fait un bout de grillage arraché, assez large pour laisser passer un humain à condition qu’il se penche, ainsi que la plus grosse de ses créatures. Félicia se remit donc en mouvement avant d’avoir dit quelque chose et fit ensuite grimper ses créatures dans la voiture, puis se retourna vers Spiegel. Elle ne savait toujours pas ce qu’elle voulait faire et fut donc contente de l’entendre à nouveau prendre la parole.

Elle sourit également en l’entendant et se sentie rassurée par sa seconde proposition. Après réflexion, elle n’était pas sûre de ne pas avoir envie d’aller voir ce Drevlov, mais elle avait d’abord besoin de se poser et de faire le point. Il avait raison d’ailleurs, elle avait un millier de questions. Dans l’immédiat néanmoins, ce n’était pas avec Victor qu’elle voulait parler, mais bien avec lui et pas seulement parce que certaines de ses questions le concernaient directement.

- Je crois que je suis assez tentée par le verre, dit-elle alors.

Elle fouilla ensuite dans son sac et en sortie un stylo et un post-it sur lequel elle inscrivit la mention suivante : tout est ok, je prendrais un taxi pour rentrer. Elle toqua ensuite à la vitre de devant, côté passager et indiqua à Charlie qu’il pouvait rentrer et qu’elle avait laissé un mot à l’intérieur pour Victor. Ce dernier paru surpris, mais il ne fit aucun commentaire et fit démarrer la voiture après avoir remonté la vitre.

- Et vous avez raison, dit-elle alors, j’ai beaucoup de questions et ce n’est pas avec Victor que j’ai envie de parler de tout ça.

Elle eut ensuite un sourire plus amer qu’elle ne l’aurait voulu, tandis qu’ils recommencèrent à marcher. La vérité en fait, c’était que si elle était rentrée, ils n'en auraient pas vraiment parlé. Elle lui aurait seulement raconté ce qui s’était passé, en essayant de guetter une mimique ou deux susceptibles de lui indiquer ce qu’il en pensait et puis Victor aurait réfléchi à tout ça tout seul, sans elle. En général d’ailleurs, ça ne la dérangeait pas. Moins elle en savait et mieux elle se portait, mais cette fois les choses lui paraissaient différentes. L’air de rien, elle aurait très bien pu mourir et elle se sentait beaucoup plus concernée par tout ça, qu’elle ne l’avait jamais été par tout ce qui concernait de près ou de loin Victor et ses affaires.

- Je me trompe ou toute cette histoire avec Igor est personnelle ? demanda-t-elle ensuite.

Elle ne savait pas trop d’où lui venait cette idée, ni si c’était sa détermination, l’insistance qui avait été la sienne au moment de l’interrogatoire ou une forme d’intuition qui la lui avait donnée, mais cette dernière était tenace et puis cela expliquerait beaucoup de choses.

Elle ne fréquentait en effet pas beaucoup de tueurs à gage, mais elle continuait à penser que ces derniers s’impliquaient beaucoup moins quand on leur proposait un nouveau contrat et il lui semblait que cette explication rendrait plus logiques beaucoup de choses. Elle ne voulait pas paraître indiscrète néanmoins et se tint donc prête à changer de sujet, si elle sentait qu’elle était allée un peu trop loin à ses yeux. Dans la mesure où elle voulait surtout comprendre ce qui se passait en outre un simple oui ferait un bon début et elle n’aurait pas forcement besoin de toute l’histoire.

- Je crois qu’il est possible que Karzakov sache de quoi vous êtes capable ou qu'il ait des soupçons, dit-elle ensuite. Il a l’air d’en savoir beaucoup en tout cas. Il savait que Victor avait entendu parler de vous et qu’il cherchait un moyen de vous rencontrer. Il lui a aussi assuré que le contenu de l’enveloppe pourrait vous intéresser et j'ai cru comprendre qu'il ne s'est pas forcement trompé.

Elle le regarda ensuite comme pour avoir la confirmation de cette hypothèse. Elle ne voulait pas paraître insistante en remettant une couche avec le russe, mais il n’était pas impossible qu’une partie d’elle veuille l’aider et il lui semblait que lui faire prendre conscience du genre de bonhomme qu’était Igor pourrait toujours lui être utile.

J'attendais donc la réponse de Félicia, j'étais plus calme. J'avais réussi à ne pas perdre totalement le contrôle, et la présence de Félicia devait surement y être pour quelque chose. Mais même vu mon comportement j'aurais très bien compris qu'elle refuse j'étais un monstre après tout... J'avais la tête baissée, je frotter le sol avec mes chaussures, ne prêtant pas vraiment attention à ce que faisait la jeune femme.

- Je crois que je suis assez tentée par le verre.

Je relevais la tête, vraiment ? Je n'étais peut-être pas si effrayant que ça en fin de compte ? Ou alors elle ne voyait pas que le monstre, si c'était le cas comment avait-elle fait ? Je n'avais pas vraiment été moi, depuis notre rencontre. Mais j'avais l'occasion de me refaire avec ce verre.

- Et vous avez raison, j’ai beaucoup de questions et ce n’est pas avec Victor que j’ai envie de parler de tout ça.

Je souris avant de l'attendre pour repartir en direction d'un petit bar que je connaissais bien, l'ambiance était bonne et le service n'était pas mal. Mais on avait encore du chemin à faire, et la jeune femme oser poser quelques questions.

- Je me trompe ou toute cette histoire avec Igor est personnelle ?

- Vous dire non reviendrez à vous mentir. On va dire que je ne suis pas "tendre" quand on s'en prend aux gens que j'aime.

Je tournais la tête, je n'étais pas du genre à m'étaler, d'un parce que je n'étais pas comme ça et de deux parce que je n'aimais pas parler de ça, trop de mauvais souvenir me hanter encore sans vouloir me laisser en paix et ça quoi que je fasse, faisant naître en moi des tonnes de regrets et des tas de "et si"...

- Je crois qu’il est possible que Karzakov sache de quoi vous êtes capable ou qu'il ait des soupçons, dit-elle ensuite. Il a l’air d’en savoir beaucoup en tout cas. Il savait que Victor avait entendu parler de vous et qu’il cherchait un moyen de vous rencontrer. Il lui a aussi assuré que le contenu de l’enveloppe pourrait vous intéresser et j'ai cru comprendre qu'il ne s'est pas forcement trompé.

- Je n'aime pas qu'on essaye de m'utiliser je suis mon propre patron pourquoi les gens ne comprennent pas ça... Ne vous en faites pas, je prendrais mon temps s'il faut, la patience est une seconde nature chez moi.

On arrivait près du bar, je m'avançais afin de lui ouvrir la porte et de laisser passer la jeune femme, puis je me tournais vers elle.

- Que désirez-vous boire ?

- Vous dire non reviendrez à vous mentir. On va dire que je ne suis pas "tendre" quand on s'en prend aux gens que j'aime.

Félicia hocha légèrement la tête en signe de compréhension en entendant sa réponse. Elle aussi n’aimerait pas que l’on s’en prenne à ceux qu’elle aimait et elle était presque certaine qu’elle pourrait réellement devenir mauvaise si elle se retrouvait dans une telle situation. Une partie d’elle espéra également que ses proches étaient encore en vie et qu’il pourrait finir par les retrouver.

Si tel était son but d’ailleurs, elle comprendrait parfaitement qu’il agisse avec acharnement et menace tous les Drevlov du monde, même si ces façons de faire gardaient un côté effrayant à ses yeux.

- Je n'aime pas qu'on essaye de m'utiliser je suis mon propre patron pourquoi les gens ne comprennent pas ça... Ne vous en faites pas, je prendrais mon temps s'il faut, la patience est une seconde nature chez moi.

Félicia sourit à deux reprises en entendant ses paroles. La première parce qu’elle était surprise par son incompréhension. Cela faisait plusieurs années maintenant, qu’elle évoluait dans un monde où tout le monde essayait d’utiliser tout le monde, tant et si bien qu’elle avait presque finit par en déduire que cela faisait partie de la nature humaine. Elle fut ravie d’apprendre qu’il semblait aussi capable de faire preuve de prudence et ce fut la raison de son second sourire.

Ils arrivèrent ensuite dans un bar, qu’elle aurait pu qualifier de relativement sympa, même si elle avait peu l’habitude de fréquenter ce genre d’établissement.

Malgré l’heure tardive en outre, il y avait encore pas mal de monde et une petite musique d’ambiance permettait aux différents groupes d’entretenir une conversation sans que toute la salle en profite, ce qui la rassura.

Spiegel lui demanda ensuite ce qu’elle voulait boire et Félicia fixa rapidement les ardoises accrocher au-dessus du bar à la recherche d’une boisson sans alcool ni agrumes qui pourrait lui convenir.

- Je crois que je vais prendre un baby-doll, lui répondit-elle ensuite en essayant de ne pas penser au côté ridicule du nom de ce cocktail.

Ils s’installèrent ensuite près du bar et l’espace d’un instant elle se demanda presque ce qu’elle faisait ici en compagnie de cet inconnu dont elle ne savait finallement toujours pas grand-chose. N’aurait-elle pas été mieux dans la voiture conduite par Charlie, entourée par ses créatures et leur présence rassurante ? Peut-être, pensa-t-elle ensuite, mais elle en voulait curieusement à Victor pour ce qui s’était passé et comprit qu’il était surement préférable que sa rancœur s’apaise un peu avant qu’elle ne le revoit. Enfin, bien que cela ne soit pas honorable de sa part, il n’était pas impossible qu’une partie d’elle espère que cette absence inquiète Victor et voyait dans cette inquiétude potentielle un moyen de lui rendre la monnaie de sa pièce.

- Comment avez-vous découvert…, reprit-elle ensuite en se rendant compte qu’elle était peut-être restée un peu trop longtemps silencieuse, … vous savez. Ce que vous êtes capable de faire.

Elle pensait à ses pouvoirs bien sûr, mais, bien qu’elle soit presque sûre que personne ne pouvait entendre ce qu’ils se disaient, elle n’avait pas osée dire les choses plus clairement. Cela ne faisait pas non plus partie des milliers de questions qui lui avait traversé l’esprit dans les docks, mais elle avait pour ainsi dire poser la première question qui lui était passée par l’esprit sur le moment pour rompre le silence.

- C'est étrange d'être tranquillement assis ici, après ce qui vient de se passer, ajouta-t-elle ensuite, en se rendant compte qu'une partie du malaise qu'elle avait ressentie un peu plus tôt venait peut-être de là.

Partageait-il aussi cette impression ? Ou ce genre de situation faisait-elle tellement partie de son quotidien qu’il ne percevait aucun décalage entre l’ambiance tranquille du bar et celle emplie de tension qui avait régné dans le port ?

J'attendais la commande de la jeune femme, je songeais déjà à ce que j'allais prendre, un whisky me paraissait être une bonne chose, la jeune femme scruta la pancarte de cocktail avant de m'annoncer ce qu'elle voulait.

- Je crois que je vais prendre un baby-doll.

Je hochai la tête, on trouva une table près du bar. Une drôle d'ambiance c'était installé entre nous. On ne savait pas vraiment quoi dire ni quoi faire. Je regardais autour de moi faisant une rapide analyse des lieux. Je faisais souvent ça quand l'ambiance devenait pesante. Puis j’aperçus le serveur qui passait près de notre table, je lui fis signe, il ne tarda pas à venir.

- Bonsoir puis-je connaitre votre commande ?

- Bonsoir, ça serait un baby-doll et un whisky.

Le jeune serveur hocha la tête et se dirigea vers le bar. Puis la jeune Félicia brisa le silence qui régnait depuis notre arrivée. J'écoutais sa question, j'étais plutôt attentif, enfin si la personne en face était intéressante, et il était rare de parler de mutation entre deux verres. Alors être avec une mutante qui ne me prenait pas pour un fou ni pour un monstre ou alors elle ne le montrait pas, était pour moi quelque chose d’intéressant et inattendu.

- Comment avez-vous découvert… vous savez. Ce que vous êtes capable de faire.

Son ton était plutôt-bas. Et elle avait mis un moment à finir sa phrase. Le serveur venait de faire son apparition, et déposa nos verres sur la table avant de repartir. J'avançais le fameux baby-doll vers la jeune femme avant d’attraper mon verre et d'en prendre une gorgée.

- Et bien j'étais un jeune adolescent, je devais avoir 12- 13 ans la première fois, à cette période-là j'étais plutôt renfermé, je traînais souvent seul. Je ne cherchais pas les problèmes. Mais un garçon de mon âge n'était pas de cette avis. En sport il a cherché à se battre, j'ai eu ce stupide d'écarter les bras et il m'a imité... Il n'en a jamais parlé, qui l'aurait cru. Après ça il m'a laissé tranquille.

Je souris faiblement, avant d’attraper mon verre et de le faire tourner. Je chassais les pensées de mon passé avant de me reconcentrer sur la jeune femme qui me tenait compagnie.

- Et pour vous ça c'est passé comment ?

Je n'avais encore jamais rencontré une mutation comme la sienne, même en travaillant à l'Institut. Et pourtant j'en voyais passer des élèves avec des mutations qui pour moi étaientt merveilleuse. Être un mutant et travailler parmi eux était quelque chose que je trouvais génial, je n'avais pas besoin de me cacher. J'étais chanceux d'être tombé sur ce professeur Xavier, et que malgré tout il m'engage dans son institut.

- C'est étrange d'être tranquillement assis ici, après ce qui vient de se passer.

- Oui, c'est vraiment loin d'être agréable, d'habitude je rentre chez moi, je prends une bonne douche et je passe la nuit à travailler ou à faire le ménage de mon appartement...

Oui je n'arrivais jamais à dormir après une nuit pareil, c'est pour ça que quand je sentais que j'allais craquer, ou quand je savais que je n'aurais pas d'autre opportunité, je ramenais du travail à la maison. Des tas de dossiers que je devais consulter et si ça ne suffisait pas, je faisais le ménage de mon appartement. Je me demandais comment j'allais passer cette nuit d'ailleurs, encore avec des dossiers ou à passer le balai...
Je relevais la tête avant de voir un jukebox, à l'autre bout de la pièce.

- Vous voulez un peu de musique ?

Félicia écouta Spiegel lui répondre et eut un petit sourire, quand il eut fini son récit. Racontée comme il l’avait fait, l’expérience n’avait pas l’air plus traumatisant que ça, mais elle se demanda ce qu’en avait réellement pensé le garçon qu’il était à l’époque. Il lui demanda ensuite, comment elle-même avait découvert ses pouvoirs et Félicia oublia momentanément sa question, tandis qu’une expression que l’on aurait pu traduire par « houlà ! » se dessina sur son visage.

- C’est un peu compliqué, commença-t-elle ensuite.

- J’avais déjà plus de 16 ans, quand ma première "créature" est apparue. J’étais à l’hôpital et… disons que l’apparition de ce qui ressemblait à une petite fée n’est pas tout à fait passé inaperçue.

L’hôpital en question était un institut psychiatrique, mais elle préféra ne pas le préciser. En général, elle n’en avait pas honte –puisqu’elle n’avait jamais vraiment été folle, mais elle avait remarqué que cette précision changeait parfois le regard que les gens posaient sur elle, même chez les mutants, et elle appréciait rarement ces changements.

- J’ai quand même pu sauver la fée, précisa-t-elle ensuite. Et l’équipe médical a conclu que nous avions tous été victime d’une hallucination collective.

Elle sourit ensuite légèrement et contempla un instant le verre auquel elle n’avait toujours pas touché. La vérité néanmoins, c’était qu'elle-même n’avait pas tout à fait compris ce qui se passait et qu’elle avait aussi un peu paniqué. Elle n’avait réalisé que plus tard quelles conséquences désastreuses cet incident aurait pu avoir sur elle, sur ses créatures et peut-être même sur d’autres mutants. Par chance, elle avait quand même eut les bons réflexes et cet incident l’avait finalement conduit jusqu’au club.

- Des choses bizarres étaient déjà arrivées avant, reprit-elle ensuite, avec une légère torsion des lèvres qui indiquaient que ces souvenirs étaient plutôt désagréables, et tout s'est peut-être déclenché plus tôt, mais je ne saurais pas vraiment dire quand ni comment.

Ils passèrent ensuite à autre chose, après un silence, un peu gênant, qu’elle parvint néanmoins à briser.

- Oui, c'est vraiment loin d'être agréable

Félicia eut un léger sourire en l’entendant. Curieusement, elle était presque contente ou soulagée d’entendre, qu’il partageait la même impression qu’elle.

- d'habitude je rentre chez moi, je prends une bonne douche et je passe la nuit à travailler ou à faire le ménage de mon appartement...

Elle hocha ensuite la tête lorsqu’il poursuivit sur ce qu’il faisait d’habitude et se demanda si elle avait eut raison d’accepter ce verre.

- Vous vivez seul ? demanda-t-elle ensuite.

On avait beau dire que les choses étaient en train de changer, les hommes qu’elle connaissait n’auraient jamais fait le ménage à moins d’y être obligé. Elle en était donc arrivée à la conclusion qu’il devait vivre seul.

Sur le coup, cette pensée l’avait également surprise, sans que Félicia parvienne à comprendre pourquoi par la ensuite. Lorsqu’ils se trouvaient dans le port, elle n’aurait pas imaginé un instant qu’il puisse avoir une femme et des enfants, alors pourquoi le contraire l’avait-il étonnée dans ce café ? *Mystère* songea-t-elle.

- Vous voulez un peu de musique ?

- Pourquoi pas ? répondit-elle.

Sa question l’avait un peu déconcertée et elle mit quelques instants avant de répondre. Elle n’aimait pas se montrer contrariante néanmoins et s’il voulait de la musique, elle n’y voyait donc pas d’inconvénients.

Sujet: Re: Des informations à transmettre [Pv Alec]