Elle ne disait mots ni ne bougeait. Il n'y avait que ce regard encré sur lui qui le poussait à rester là, comme le dernier des imbécile sur terre, en espérant peut-être ne pas avoir cassé le peu qu'il lui restait d'attirance chez elle pour lui. Et puis, il sentit ses mains délicates contre lui. Il compris alors qu'elle faisait bien ce qu'elle voulait avec lui. Il comprit qu'elle, plus qu'une autre, le manipulait, même si involontairement, tirait les ficelles de ses émotions sans qu'il ne s'en rende vraiment compte jusqu'à maintenant. Et il ne résistait plus. Un frisson le parcouru lorsqu'elle daigna passes ses douces mains contre l'ample tissu moue. Il la laissa volontiers glisser la graine de la perversité dans son esprit confus et ivre, encore, d'un surplus de sentiments voguant en flot incontrôlable dans son esprit. Il respira une fois de plus son parfum, choisissant d'abandonner cette ultime résistance vis à vis d'elle. Peut-être était-ce mieux ainsi? Même si elle se sentait fautive, il n'avait pas, lui, à lui en vouloir. Il avait été bête de mettre la faute sur les autres si longtemps qu'il ne comptait pas faire de même avec elle, fuyant ses propres défauts qu'il cachait sous ce masque dur et de confiance. Il sentit son souffle contre son oreille et n'insista pas. Elle savait mieux que lui jouer à ce jeu étrange, peu familier, mais portant commun à chaque être.

Il se contenta de sourire, comme s'il avait perdu sa capacité de parole après tant de remords vis à vis de la brune. Il se sentait plané dans ce soulagement mystique de ne pas l'avoir brusquée plus qu'il ne l'imaginait, de ne pas l'avoir vexé de quelques mots ou pensées. Pensées qui lui faisait de l'ombre malgré le pardon. Parce qu'elles lui avaient tout de même effleurées l'esprit. Elles étaient toujours là, qui veillaient le moindre de ses écarts de conduite, et il s'étonnait toujours de la pulsion violente qu'il avait brusquement ressentie après la claque. Il aurait fallu un tant soi peu de bruit, de distraction pour qu'il y cède, pour son plus grand malheur, et il se promit, en cet instant, de ne pas lui faire subir ça de nouveau. Par crainte, peut-être, de ce qu'il était lui-même capable de faire, volontaire ou pas de ses actes.

Moment d'égarement mental, il sourit une fraction de seconde au contacte chaleureux de ses lèvres entre douceur et fraicheur moindre qui ne lui déplaisait pas forcément. Il ne savait toujours pas si c'était la bonne chose à faire et, pour tout dire, il s'en moquait. Il y réfléchirait plus tard, lorsque l'animal sommeillera et que la conscience ne guidera plus ses pas de colère vers ce destin infernal de violence qui faisait son quotidien une platitude absolue. Il ne songea pas que demain serait autre chose et qu'il l'oublierait peut-être, fort bien, sans aucun doute. Elle créait chez lui une faiblesse soudaine qu'il voyait. Même s'il avait posé des yeux différents sur elle le premier jour, la première fois, il n'avait jamais cru arriver à ce petit jeu trop adulte pour le vagabond du cœur qu'il était.

Il opina momentanément de la tête. Elle avait effacé chez lui cette surdose émotive en un claquement de doigts. Il baissa les yeux sur son propre vêtement au commentaire et hésita de façon tout à fait volontaire en lui lançant ce regard étrange qu'il n'aurait su décrire lui-même sur l'instant. Il daigna finalement la lâcher, chose qu'il n'avait pas fait depuis qu'il l'avait forcé vers lui, peut-être dans un élan de paresse ou simplement pour se montrer à`lui-même comme à elle, qu'il n'était pas encore en perte de contrôle complète de ses capacités. Il avait cherché à se convaincre qu'il en fallait plus que quelques mots pour provoquer ça.

Il croisa les mains, agrippant son propre t-shirt qu'il fit glisser jusqu'à sa tête avec cette lenteur quasiment exagérée, sentant vaguement le tiraillement habituel à ce mouvement quotidien, qu'il percevait toujours à l'épaule gauche, pourtant guérie depuis longtemps, mais c'était une marque qui ne le quitterait jamais, sans doute. Il ne songea pas vraiment aux autres cicatrices plus subtiles qui zébrait son dos. Il fallait réellement regarder pour les apercevoir et il n'était pas certain qu'elle s'en aperçoive. Et pour tout dire, il ne le réalisa pas de toute manière en laissa tomber le bout de tissu inertes à même le sol avant de revenir vers elle dans un enlacement de corps brulant d'une fièvre étrange. Il passa une main dans sa douce chevelure un instant, comme s'il se résistait encore.

-Un petit moment d'égarement, répéta-t-il finalement en calant son nez dans son cou.

Il la repoussa finalement, comme s'il avait été un danseur en mouvement, vers la première résistance physique, qui se trouvait être un mur à proximité, la coinçant entre lui-même et l'objet solide, laissant, sans vraiment s'en rendre compte, sa propre main un peu rugueuse, sans doute, glisser tout contre sa cuisse d'archère entrainée. Il n'était pas non plus une brute, et elle ferait bien ce qu'elle voulait, mais il se révélait beaucoup moins timide et plus imposant, à présent.

Aucunes paroles. Juste des sourires légers de la part du soldat. Un hochement de tête, des yeux qui se baissèrent vers le bout de tissus de Jayden et cet étrange regard que Grace ne sut déchiffrer.

Mouvements lents pour enlever son t-shirt. Trop lent ? Non. Enfin un peu. Mais cette lenteur accentuait le désir charnelle. Grace pût enfin découvrir le corps sculpté de Jayden. Des épaules carrées dont une cicatrice se détachait sur son épaule gauche.

Ah. Les cicatrices, elle connaissait elle aussi. Ce sont, comme on dit, les risque du métier. Enfin, se faire zébrée par un poignard n'était pas la chose la plus agréable qu'il soit.
C'était il y a bien longtemps. Lorsqu'elle devait tuer un homme important. Il s'était défendu le bougre, assénant un coup de lame a Grace. Maintenant on pouvait voir le résultat de son combat. La cicatrice partait de ses cotes droites jusqu'à son bas ventre.

Elle n'eut pas le temps de dévorer des yeux le reste du corps que le brun l'attrapa de nouveau, dans cette nouvelle fièvre naissante entre les deux êtres.
Une main douce passa dans ses cheveux. Caressant entre ses doigts les ondulations parfaites. Et puis, il se cala dans son cou, murmurant ce qu'elle avait prononcée quelques minutes plus tôt. Un sourire se dessina sur les lèvres de la brune tandis qu'elle passait ses mains derrière le dos de Jayden.

- C'est ça... Murmura-t-elle dans un léger souffle.

Et puis tel un danseur en mouvement, il la repoussa pour la coller contre la première chose solide qu'il trouva. Un mur. Elle sentit l'élément solide et frais contre son dos. Une main glissa sur sa cuisse. Et bah ? On devenait moins timide soudain. Le brun cachait quelques facettes qu'il dévoilait doucement. Le petit adolescent timide prenait de l'assurance, des mains baladeuses, des baisers moins legers. Envie charnelle.

Elle était toujours dans cette même position. Bloquée entre le mur et Jayden, les lèvres de ce dernier contre les siens, dans un baiser différent des précédents. Elle était dans sa place de dominée et non plus de dominante. Elle était prise au piège comme un animal dans un collais.
Ses mains se baladèrent dans les cheveux du bruns. ses lèvres frôlèrent son cou, son torse. Puis, elles remontèrent de nouveau vers les lèvres de l'homme. Le moment d'égarement.

Grace sentit ses membres se raidirent légèrement à force d'être statique. Elle poussa légèrement le brun vers l'arrière, enfin, elle le fit reculer. Doucement elle reprenait sa place de dominante. Elle ouvrit les yeux et dit, entre deux souffles

- Je préfère le confort du matelas, le mur commence a me faire légèrement mal au dos

Et puis sans prévenir, la brune avança de nouveau, forçant Jayden a reculer a l'aveuglette dans la pièce.
Grace poussa légèrement Jayden et tout deux basculèrent sur le matelas moelleux du lit. Elle détacha ses lèvres de celle de l'homme pour le regarder., un petit sourire en coin.

- Et dire qu'on aurait dit un petit Timide toute à l'heure, je vois que tu cache bien des mystères Jayden McFear. Elle marqua une petite pause. Et j'aime ça, les mystérieux

Elle aimait bien, certes mais pas ceux qui étaient trop mystérieux et évasifs. Un peu de parole, de confidences c'était quelque chose a ne pas négliger non plus.

.

Il ne voulait pas hésiter, malgré les protestations que lui faisait douloureusement sa blessure à la cuisse. Blessure qu'il avait d'ailleurs momentanément oubliée. Si ses mouvements se faisaient plus frénétiques, plus solides et sûrs, ils n'en étaient pas moins doux au contact et sans brutalité. Une brutalité que ses mains connaissaient pourtant par cœur et qu'il effaçait aussi simplement en quelques caresses rassurantes. On aurait dit un adolescent envieux qui ne savait pas forcément que faire de son propre corps en cet instant. Un adolescent qui hésitait à savoir que penser. Un adolescent qui abandonnerait au petit jour la belle dans son sommeille. Ou un homme lâche qui ne voulait pas prendre part à la moindre relation par peur, peut-être, de s'impliquer dans quelque chose qu'il ne souhaitait pas pour commencer. Il se montra donc insistant avec elle, révélant certainement ses pensées du moment, mais sans nécessairement brusquer l'évènement, comme s'il craignait brusquement qu'elle ne se cabre pour se venger de son comportement agressif d'il y a quelques instants à peine.

Il sentit finalement la pression sur son torse à quoi il résista d'abord une fraction de seconde avant de comprendre de quoi il s'agissait pour finalement se laisser amadouer comme l'enfant avec les bonbons. Il se laissa doucement repousser, avec cette mine étrange comme le morveux à qui on enlevait son jouet. Comparaison stupide puisqu'il ne la voyait pas du tout ainsi, bien qu'il ne se considérait pas dans une réelle relation avec elle. Il se contenta d'une moue gamine. Certes, le mur n'était peut-être pas ce qu'il y avait de mieux, mais c'était ce qui lui ressemblait le plus. Un matelas, pensa-t-il pour lui-même, était si conventionnel qu'il n'y avait pas même songé, comme si l'urgence du moment l'avait obligé, lui, à se contenter de la chose la plus logique qui soit. Il se laissa donc repousser encore un instant, offrant une nouvelle résistance momentanée lorsqu'il la sentie le pousser dans le vide. Non pas qu'il ne lui faisait pas confiance sur ce coup, mais c'était un réflexe instantané. Il tourna un instant les yeux derrière lui, jusque question de s'assurer qu'il n'allait pas se fracasser le crâne sur quelque chose et se laissa finalement tomber, s'agrippant à elle comme s'il se refusait encore de la laisser entièrement prendre le dessus sur lui, s'offrant ainsi une porte de sortie. Et malgré la situation, il ne pouvait s'empêcher de penser ainsi, laissant parfois ressortir ce caractère purement militaire, purement logique et terre à terre, ne cédant jamais entièrement à l'ivresse d'un moment, malgré les bouteilles ingurgité et malgré les sourires.

Il se contenta d'un sourire tout aussi mystérieux que le commentaire qu'elle venait de lui offrir. Il ne le niait pas. Qui pouvait dire réellement connaître l'homme? Lui-même ne se connaissait pas entièrement. Mais il ne se catégorisait pas lui-même de mystérieux. C'était les autres qui le faisaient pour lui, et ils le faisaient très bien.

-Fort heureusement, j'aurais l'air malin si ça ne te plaisait pas ce genre d'homme-là. Je t'aurais fait fuir..., lâcha-t-il finalement avant d'aspirer une nouvelle fois l'air qu'elle expulsait d'entre ses lèvres brulante.

Il s'agrippa finalement aux pantalons de la jeune femme qu'il fusillait d'un regard taquin. S'il avait pu les lui arracher maintenant il l'aurait sans doute fait, mais peut-être n'aurait-elle pas apprécier le geste.

-Et moi c'est tout ça qui me gène, lâcha-t-il en désigner le restant des vêtements, comme un obstacle futile.

Un petit sourire mystérieux pour répondre à son commentaire. Des paroles qui suivirent et qui arrachèrent un petit rictus amusé. Peut-être pas fuir, pas à ce point quand même. Ou pas. Elle n’y pensa plus lorsque les mains de l’homme viennent agripper son pantalon. Elle contempla son regard taquin, qu’est-ce que le brun avait derrière la tête ? Elle eut bientôt sa réponse lorsqu’il ouvrit une nouvelle fois la bouche pour sous entendre que ses habits le gênait, qu’ils représentaient une sorte d’obstacle.

- Ca nous fais déjà ça en commun. Fit-elle en rapprochant son visage du sien.

Elle se leva finalement, se dirigeant vers la porte de la chambre. Non elle ne partait pas, elle allait juste la fermer. Bien que la porte d’entrée soit elle aussi fermée, et bien, on ne savait jamais hein ? Enfin bref, trêve de blabla inutile. La brune revient vers le lit et se positionna au dessus de Jayden, comme précédemment.

- Alors où on en était ?

Elle captura une nouvelle fois ses lèvres et sourit

- Ah oui, c’est vrai. Les habits, un obstacle c’est ça ?

Elle eut un regard malicieux et porta ses mains à son t-shirt, le remontant lentement jusqu’à l’envoyer valser dans un coin de la pièce. On s’en foutait de l’ordre. Elle le regardait toujours, souriant malicieusement. Restant silencieuse, que dire dans ces moments ? Elle caressa la joue de l’homme avant de l’embrasser une nouvelle fois, descendant ses lèvre sur son cou. Elle caressa la cicatrice à son épaule. Oui, les risques du métier. Enfin, on aimerait bien ne pas en avoir de temps à autre, ça nous éviterait des désagréments.

Tout en l’embrassant, elle fit courir ses mains sur son torse, les descendant jusqu’à son pantalon, elle lui fit un clin d'oeil taquin :

- Tu as dis que ça gênait non ?

Elle commença à le déboutonner, ses lèvres toujours entrain de goûter au plaisir de celle du brun.

Elle s'échappa furtivement de sa poigne de militaire buté. Il avait momentanément relever la tête pour la suivre des yeux et l'avait finalement laissée retomber en arrière, comme si ce seul mouvement avait un effet tout à fait négatif sur lui. Il était ivre des pensées qui l'assaillaient et s'il restait allongé ainsi sur le dos, le frais contact des draps contre sa peau meurtrie, il ne pouvait s'empêcher de songer à la possible bêtise que tout ceci pouvait sans doute représenter. Il l'entendait se déplacer de ce pas léger et doux, s'imageant mentalement l'endroit exacte où elle se dirigeait, la porte, pour finalement revenir vers lui de cette même allure qu'il décrirait de décontractée. Elle se glissa plus haute que lui, lui donnant cette impression de domination barbare qu'il aurait voulu éliminer de ses traits. Sûre d'elle, elle ne semblait pas croire, en cet instant, comme il pouvait, en un clin d'œil, revenir à l'état mental précédent, qui frôlait toujours un peu sa conscience en cet instant. Il n'avait jamais réalisé à quel point il s'éloignait toujours un peu plus à chaque crise de l'humanité ordinaire des gens de tous les jours. Il avait l'impression de sentir le monde entier s'effondrer sous ses pieds et de s'éveiller dans un contexte tout différent de la réalité: son univers de brutalité sauvage et de violence qui le rattrapait toujours, d'une manière ou d'une autre. Il songeait, parfois, que ce n'était peut-être pas pour aucune raison qu'il était l'héritier d'une mutation si... effrayante. Une mutation qui lui faisait peur à lui-même, parfois, tant il craignait de n'en être que le jouet.

Elle passa une main sur les quelques tissus qui lui restaient encore, comme l'animal que l'humain était, en réalité. Était-ce véritablement un besoin auquel il répondait? C'était du moins une façon pour lui de calmer la culpabilité qui l'envahissait de temps à autre dans ce qu'il faisait, sans toujours s'approuver entièrement. Il ne dit plus rien si ce n'était qu'un regard indéchiffrable qu'il posait sur son visage, entre quelques réflexion ou perversion, il était difficile à déterminer. Immobile, il attendit de la voir propulser ses propres vêtements plus loin, comme si, d'un seul coup, il la voyait abaisser les barrière de sa défense autant psychique que physique. S'il ne percevait pas ce qu'elle tentait de fabriquer plus bas de la ceinture, il ne résista pas forcément à un nouveau contacte plus humide de lèvres contre lèvres.

Il décida de bouger, contre toute attente, comme s'il ne supportait plus cette impassibilité physique dont il ne cessait de faire preuve, comme s'il ne savait pas comment s'y prendre, comme un gamin à qui on a jamais montrer ce genre de chose auparavant. Il posa ses mains un peu rugueuse contre ses hanches et la poussa de côté, comme s'il refusait, soudainement, de la voir se balancer ainsi au-dessus de lui en bête dominatrice qu'il ne voulait plus supporter. Il avait toujours été en maîtrise de toutes situation, du moins lorsque ça ne concernait pas son psychologique désespéré et désespérant. Ils basculèrent ainsi pour inverser les rôles parce qu'il refusait à présent de jouer les poupée maniable et docile et qu'elle n'obtiendrait pas ce qu'elle voulait absolument sans qu'il ne le fasse par lui-même, comme si, au fond, il ne cherchait qu'à se donner l'image du type qui ne peu s'empêcher de guider, un peu autoritairement certes.

Il se redressa debout sur le lit, campé comme s'il l'avait été sur le sol, comme s'il se donnait en spectacle avec ce sourire tortionnaire du charmeur incontestable. Mais l'image qui lui traversa l'esprit fut tout autre. Une image qu'il n'osait se représenter et qu'il n'oserait sans doute jamais avouer. Lorsque les derniers morceaux de tissus tombèrent il appuya tout son poids, de nouveau, contre elle, lui arrachant ses dernières protection pour la rendre aussi dénudée qu'il ne l'était à cet instant. Une embrassade légère, il esquissa un mouvement à ses lèvres en se penchant plus que nécessaire, sans doute. Il ne lui demanda pas non plus son avis lorsque le contact fut plus physique, lorsqu'il s'infiltra d'un frôlement physique, d'un soupir, d'un regard plus sauvage, sans doute. À vrai dire, il ne s'attendait pas non plus à l'entendre ni à la sentir protester, et il aurait sans doute craint une réaction de frustration, à présent, si c'était le cas. Et il se montra étrangement tendre dans l'acte comme s'il avait craint de la blesser elle, ou de se blesser lui-même, animal à l'âme fissuré depuis trop longtemps et colmaté par la colère noire qui ne s'apaisait jamais. Il oublia les oreilles curieuse et alla jusqu'à ne plus se méfier de ses paranoïa par rapport aux mutants télépathes qui les entouraient, quelque part. À vrai dire, il s'en moquait à présent. Il se contenta plutôt se concentré sur l'âme brulante qui se consumait, doucement, dans la torpeur de son esprit.

Elle était toujours en position de dominatrice jusqu'à ce que Jayden change la donne, il ne supportait sûrement plus d'être le dominé dans l'histoire, lui qui aimait contrôler. Grace sentit ses mains se poser sur ses hanches et la pression qu'il exerça dans le but d'inverser les rôles. Ce qu'il fit. Ils basculèrent tous les deux, Grace trouva le contact du matelas sous son dos dénudé et un Jayden au dessus d'elle. Jayden qui allait maintenant devenir le contrôleur de la marionnette si on puis dire.

L'ex militaire de positionna sur le matelas comme s'il se tenait encore sur le sol : campé sur ses pieds. Il abordait un sourire charmeur, un sourire qui amusa la jeune femme. Elle observa les habits tomber l'un après l'autre dévoilant ce qu'ils cachaient.
Grace se mordilla légèrement la lèvre inférieur lorsque le brun appuya de nouveau son poids contre elle, lui enlevant ces derniers tissus. Deux corps brûlants. C'étaient ce qu'ils étaient maintenant.

Un contact plus physique que la brune ne contesta pas, pourquoi contester ? Leurs souffles se mélangèrent tout comme leurs soupirs dans un acte où Jayden se releva être tendre . Un acte qui leur faisait oubliée les malheurs pendant un instant. C'était juste un moment d'égarement comme elle avait si bien dit lorsqu’ils étaient dans le salon.

L’ex tueuse à gage fixait le plafond, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration haletante, du à l’effort, elle se tourna sur le coté pour croiser le regard de Jayden auquel elle sourit, se calant contre lui, sa tête sur son épaule et une main sur son ventre. Grace soupira légèrement et fixa de nouveau les prunelles du brun.

- Le moment d’égarement hein ? Ta pas perdu la forme chou. Dit-elle en rigolant.

Phrase déplacée ? Peut-être mais ça fais quoi ? Il fallait bien que Grace détende un peu plus l’atmosphère avait d’annoncer ce qu’elle voulait annoncer. C’était difficile de se dire qu’on quittait New-York peut-être pour toujours, mais elle n’avait pas le choix, elle avait dégoté la piste de son frère et elle ne pouvait pas la lâcher, elle ne pouvait pas se permettre de perdre ce petit espoir de le retrouver. Elle se racla la gorge pour se donner le temps de chercher ses mots, de trouver la bonne approche pour lui annoncer son départ…

- Ecoute Jayden, il faut que je te dise quelque chose.

La brunette se redressa sur un coude pour être a sa hauteur, ses yeux noisettes toujours plantés dans les prunelles claires du militaire, ce n’était pourtant pas dure à dire alors pourquoi elle hésitait ? Peut-être qu’elle avait inconsciemment peur d’une certaine souffrance chez Jayden… Elle secoua sa tête ce n’était que des foutaises. Oui. Non. Peut être… Elle soupira exaspérée par son abruti de cerveau et déclara sur un ton plus ou moins neutre.

- Je vais partir de New-York ..

Il allait sûrement se demander pourquoi j’allais partir, peut-être faudrait-il qu’elle lui dise maintenant, de le prévenir et pas de tout plaquer du jour au lendemain. La brune reprit alors, évasive :

- J’ai quelque problèmes familiaux à régler et pour cela je vais devoir quitter la ville. Puis elle murmura comme pour elle même Et sûrement le pays …

Elle ne quitta pas le militaire des yeux, guettant sa réaction quel qu’elle soit.

Spoiler:

Il arqua un sourcil, la fixa un moment en silence. Lui qui se considérait comme trop vieux pour ces bêtises, elle insinuait qu’il aurait pu perdre la forme et que ce n’était pas le cas? Qu’entendait-elle par là? Était-elle en train de lui dire qu’il devrait le faire plus souvent question que ça ne se perde pas? Elle n’y avait jamais goûté. Une chaleur lui monta aux joues en songent à tout ce qu’elle avait pu imaginer avant pour dire un truc pareil. Il supporta un instant les yeux qu’elle posait sur lui avant de s’esquisser pour fixer son propre regard sur le plafond, comme si, au fond, il n’était pas certain de vouloir connaître le fond de la pensée de la jeune femme quant à ce qui le concernait. Ne disait-elle pas ça que pour lui faire plaisir, au contraire? Ou n’était-ce pas que pour cacher une vérité? Décidément, il s’en faisait trop. Ou pas assez, justement! Il retourna son visage perplexe vers le sien, l’interrogeant des yeux, comme s’il doutait soudainement de ses propres moyens.

—Je suis un bon coup, dans ce cas? lâcha-t-il sur un ton étrange, inusité, de toute évidence perturbé, comme s’il ne s’était jamais attendu à en venir jusque là avec elle. N’était-elle pas, pour lui, encore une petite protégée de la Confrérie? Comme une fillette sur qui il devait veiller de peur qu’elle ne commette une bêtise? Elle avait bien grandit, de toute évidence, depuis qu’il l’avait recrutée. Il y avait songé comme n’importe quel homme peu y songer de temps à autre. Mais au départ, il ne s’était pas attendu à la voir elle y songer à son tour. Surtout qu’elle avait abordé le sujet, non lui.

Mais elle se perdit dans ses réflexions inquiétantes. Il n’aurait su dire ce qui était pire en la voyant réfléchir, sans qu’il ne parvienne à s’imaginer de quoi il en retournait. Il avait plutôt tendance à se dire : pas si mal! À demain? Mais elle ne semblait pas le voir du même œil. Peut-être, dans son cas, n’était-ce que l’ivresse de l’émotion qui perturbait son raisonnement habituellement tout à faire sérieux et logique. Il avait un peu l’impression de se perdre entre les âges et de revenir en arrière. Et puis, elle parla. L’inquiétude qu’il s’était surprit revint au galop et il la fixa, un moment en silence, lui offrant cette oreille attentive et méfiante de ce qu’elle pourrait lui dire. Quoi, hé? Il couchait avec elle et elle avait quelque chose à lui dire? Avait-il fait quelque chose qui cloche? Ce n’était pas l’impression qu’il avait eu, un peu plus tôt. Et puis, la phrase tomba. Il n’était pas certain de la manière avec laquelle il se devait de réagir. À vrai dire, sa première pensée fut un soulagement de constater que ce n’était pas ce qu’il avait cru croire. Ensuite, il songea qu’il devait immédiatement cesser de se faire des idées préconçues pour tout et n’importe quoi, ça le rendrait cinglé.

—Et alors? laissa-t-il d’abord tomber, comme si le fait qu’elle quitte New-York ne l’inquiétait pas plus qu’il ne le fallait. Ce n’était pas comme si elle quittait la planète, si? Il espérait seulement qu’elle tienne Erik au courant et que ça ne lui retomberait pas en pleine poire si l’une des membres de la Confrérie foutant le camp, comme ça, sans prévenir. Il ne songea pas une seconde qu’il ne la reverrait sans doute plus. Mais il comprit sur le ton de sa voix que ça laissait entendre plus qu’un simple petit départ. Il n’était pas bête au point de ne pas déceler ce genre de chose : il n’était pas tueur pour rien. Et à vrai dire, il détourna les yeux. Ce masque de neutralité soudainement revenu sur ses traits, comme s’il refusait catégoriquement de se laisser atteindre, se taisant, une fois de plus, sur quelques émotions.

—Je te conseille d’en parler aux autres, du moins à Erik. Ça ne lui plaira pas de perdre quelqu’un. Tu parts quand?

Quelques mots signifiant surtout par en dessous que ça ne lui plaisait pas davantage à lui, personnellement, mais que jamais il ne lui avouerait ouvertement.

Deux mots, seulement deux petits mots lui répondirent. Et alors ? Et alors ? Et alors ? C'est tout ce qu'il trouva a dire ? Une petite moue se forma sur le visage de la jeune femme sans savoir vraiment qu'elle sentiment elle exprimait. Peut être un mélange de plusieurs combinées. Quoiqu'il en soit elle était vexée même si elle essaya de le cacher. Elle savait bien que Jayden n'était pas le type a montrer les sentiments qui le traversait... A par la colère peut-être ... Sûrement.

Grace vit les yeux du brun de détourner pour fixer le plafond. Il fuyait son regard. Alors quoi ? Je croyais que ça ne te faisais rien... Visiblement il essayait de cacher ce qu'il ressentait derrière ce masque de neutralité éternel. Peut être que dans un sens il n'avait pas tord, que c'était une bonne façon de se protéger, d'éviter de souffrir ... Sa voix coupa ses réflexions psychologique sur l'ex militaire, de toute façon, l'analyser était une chose complexe.

En parler a Erik et aux autres... Comme si elle ne le savait pas. Merci pour ce conseil Jayden ! Pensa t-elle moqueuse. La brune avait évidemment prévue d'aller voir son supérieur et de lui raconter. De tout lui raconter. Et le rassurer évidemment sur le fait qu'elle ferrait toujours partit de la Confrérie et tout le blabla inutile sur sa fidélité a Erik. C'est sur sur ça n'allait pas enchanter leur supérieur de la voir partir et elle osa même penser que Jayden était aussi de cet avis. Mais alors il cachait ce sentiment derrière des mots, des messages cachés sans jamais rien dévoiler.

L'archère soupira lorsque Jayden demanda la date de son départ. Elle ne le savait pas, pas encore du moins. La brune soutint le regard du brun et répondit :

- J'avais prévu d'aller voir Erik, je ne pars pas sans prévenir... Quand à mon départ je ne sais pas encore quand. Bientôt.

Grace lui offrit un petit sourire et continua

- Mais tu sera le premier au courant... Celui qui est venu me chercher sera surement le dernier a me voir.

Soupir silencieux. Elle continua sur un ton un peu plus morne :

- Si j'avais le choix, je ne partirais pas... Je sais et ne me ment pas, ne te ment pas pour une fois, que ça ne te plais pas.

Il n’avait pas donné ce faux conseil en pensant qu’elle n’y avait pas songé. Il ne savait pas quoi dire, tout simplement, et il sentait qu’il ne devait pas s’enfermer dans un silence obstiné. Il se monta mentalement une barricade de façades différentes de la réalité. Pour ne pas être blessé? De quoi avait-il peur? Il s’y était un peu attendu, il se l’avouait. Il s’était attendu depuis le début qu’il y aurait forcément une cassure, quelque part, après ça. N’était-ce pas toujours le cas? Il l’écoutait parler, sans vraiment réaliser que ses traits s’étaient durcis, sans doute en suivant son braquage psychique. Et il ne céda pas non plus au sourire qu’elle lui offrait, comme un gage de sympathie pour ses vieux sentiments d’adolescent échaudé. Mais lorsqu’elle mentionna qu’il sera sans doute le premier au courant du moment de son départ, en faisant cette étrange allusion à son recrutement, il grommela de mécontentement qui aurait pu passer pour de l’agacement.

Il détourna complètement son visage d’elle. Comme s’il ne supportait pas, au fond de lui-même, certaines décisions qu’elle prenait et qu’il qualifiait de mauvais plan. Il ne mentait jamais, elle ne semblait pas avoir compris ce détail. Grommelant une seconde fois, il s’asseye pour se glisser rapidement hors du lit, sans gène ni honte e son propre physique, vêtu uniquement de ce masque de fer invisible.

—Je ne mens jamais. Je ne dis rien, c’est tout, laissa-t-il finalement sur le ton de celui qui ne semble pas réellement se préoccuper des avis des autres. Mais c’était vrai. Il ne disait jamais clairement à quel point il haïssait ou à quel point il aimait une personne. Il le montrait par en dessous, mais ne l’avouait jamais clairement. Il ne disait pas qu’il était le plus heureux des hommes, comme il ne disait pas tout ce qui lui torturait toujours autant l’esprit. Il ne disait rien, tout simplement, buté dans un silence parfois dérangeant. Il eut envie de lui dire de ne pas partir si ce n’était pas vraiment ce qu’elle voulait. Mais cette pensée demeura dans sa tête. Parce qu’il savait ce que c’était que de partir par obligation, et pas forcément parce que c’était quelque chose de souhaité.

—Que voudrais-tu que je dise? Te supplier?

Son ton de voix sembla plus amer qu’il ne le voulu vraiment. Mais l’amertume faisait partie de lui et il n’était pas prêt de s’en séparer encore, de toute évidence.

—Tu me connais mieux que ça…

Oui, elle pouvait deviner, peut-être tout ce qu’il pouvait penser. Il glissa ses pieds dans les vêtements lâchement abandonnés au sol, trainant un peu comme une trace son caractère de merde. Parce que c’était tout ce qu’il était, n’est-ce pas? Se sentir mal, alors que, pourtant, il avait fait bien pire. Pire : de la lâcheté, carrément. Il grimaça, de dos à Grace, en se souvenant.

—Mais fais ce que tu as à faire, si c’est ce que tu veux. Je ne te mettrai pas des bâtons dans les roues, mais t’attends pas à ce que je te regarde partir.

Phrase insignifiante, sur un ton presque méchant pour dissimuler l’étrangeté de ses émotions dans une colère sourde et grondante. Un chêne. Il devait être solide et ne pas flancher.

Ah ! L’amertume des Jayden, toujours ancrée en lui, quoi qu’il arrive. Supplier ? Non. Supplier ne servirait à rien de toute façon, elle avait décidé et elle n’allait pas changer d’avis alors qu’elle avait une chance de retrouver son petit frère ! Grace ne dit rien, se contentant de regarder le brun qui s’était levé. Evidemment qu’elle le connaissait mieux que ça ! D’un autre coté à force de le côtoyer, on finit par le connaître. Comme un petit chaton sauvage, il vous fuit sur les débuts et vous feule dessus mais après ? Après il s’habitue à vous… Il accepte de se faire approcher, plus ou moins. Et vous commencez à cerner son caractère.


Il commençait à se rhabiller, traînant légèrement, alors quoi, ça se terminait comme ça ? Il se rhabillait et partait ? Géniale comme dernier adieu vous ne trouvez pas ? Et c’est a ce moment là qu’elle se redressa sur le lit, le drap sur elle. Au moment même où Jayden disait qu’il n’allait pas lui mettre de bâtons dans les roues. Hum, encore heureux tiens, manquerait plus que le soldat l’empêche de réaliser ses « projets ».


Elle se leva à son tour à la fin de la phrase du soldat pour attraper ses habits qu’elle enfila rapidement, elle passa devant lui et dit, un sourire moqueur accrochée à ses lèvres :


- C’est dommage, je te voyais bien agiter un mouchoir blanc sur le port pour dire au revoir !


Non, non, elle ne se moquait pas trop ça va. Elle sortit de la pièce en enfilant son t-shirt et soupira, ils en étaient où maintenant ? Il partait la comme ça ? Comme s’ils avaient simplement but une tasse de café ? Mettant cet acte de coté dans un coin de leur tête ? Grace s’approcha de la cafetière. Froid le café, évidemment. Elle le fit réchauffer sur le feu, elle ne savait pas s’il en voulait ou non, mais quoi qu’il en soit, elle, elle en prendrait.


Elle se retourna soudainement pour le fixer droit dans les yeux et lâcha, légèrement froide :


- Alors on fait quoi hein ? Tu va partir c’est ça ? Partir comme si de rien s’était passé ? Tracer ta route encore et toujours ?


Elle posa les mains sur le comptoir, pourquoi avoir parlé avec une pointe d’irritation dans sa voix ? Elle ne le savait même pas elle. Peut-être qu’elle était frustrée ? Ou agacée par Jayden et son caractère. Mais elle le savait, elle savait bien que niveau sentiment, le brun ne laissait rien paraître. Peut être une habitude chez les soldats ? Peut être que l’horreur de la guerre les changeait. Sûrement. Elle secoua la tête en soupira de débit, fixant un instant le comptoir avant de lever une nouvelle fois les yeux vers Jayden

Elle s’était levée précipitamment. Il la suivit des yeux à travers la pièce, déterminant son niveau de frustration. Il s’y était un peu attendu. Mais Jayden était ainsi, cloîtré dans cette incapacité à réellement s’attacher émotionnellement à quelqu’un, même s’il couchait avec, carrément. Elle cracha sa plaisanterie parce qu’elle ne digérait pas l’idée qu’il file comme un voleur hors de son lit, hors de sa vie. C’était l’impression qu’il avait. Mais n’était-ce pas elle qui disait sortir de la sienne? À quoi s’était-elle attendue, en lui disant qu’elle partait : qu’il resterait pour pleurer sur son sort? Il soupira doucement lorsqu’elle se fut éloignée suffisamment pour ne pas percevoir toute la crispation soudainement sur les traits de son visage. Crispation qu’il effaça rapidement, de peur, peut-être, qu’elle ne perçoive une nouvelle faiblesse en lui : elle en connaissait déjà trop. Il remonta son pantalons, remis son t-shit et attrapa sa veste laissé sur le divan. Elle lui faisait dos. Mal à l’aise, il ne savait pas forcément comment s’y prendre. Il n’avait jamais été le plus délicat des hommes, ni le plus attentionnés. Mais pour être émotif, on pouvait dire qu’il l’était. Lorsqu’elle se retourna de nouveau vers lui, ce fut une petite explosion de ce qu’elle pensait sans doute de lui à ce moment là. Et il n’osa bouger que lorsqu’elle se tut enfin.

Il marcha dans sa direction et se planta face elle, sans dissimuler le regard amer, vaguement mélancolique, sans un sourire, sans un air de dire quoi que ce soit. Il se pencha en avant et lui embrassa le front. Sincèrement. Amicalement. Doucement. Sentimentalement, peut-être même. Il aurait sans doute aimé s’excuser. Ce ne fut qu’un regard qu’il lui accorda.

—De mon point de vue… c’est toi qui pars. C’est toi qui trace ta route. Moi… Je reste là. Sur la même route. Je suis les mêmes pas qu’avant. Je ne vais nulle part. Ne pense pas que c’est moi qui fuis.

Vrai. Il n’avait pas l’impression de lui mentir ni de partir. Il avait l’impression que c’était ce qu’il fallait, même si ça lui brisait le cœur, peut-être plus même qu’elle ne pourrait jamais l’imaginer. Et il décrocha un sourire soudainement fatigué, comme s’il avait récupéré le sac lourd de son fardeau à l’entrée de la chambre. Comme s’il baissait les bras, une fois de plus, sans qu’elle ne s’en aperçoive peut-être.

—Alors oui… oui, je vais partir. Pas de la manière dont tu l’entends. Mais je vais partir retrouver l’instant avant ce moment d’égarement, comme tu le dis si bien. Et toi, tu iras de l’avant. C’est très bien ainsi. Prend soin de toi…

Ce fut tout. Quatre derniers mots qu’il étrangla dans le fond de sa gorge en se retournant, comme s’il avait peur d’un soudain laissé aller de sentiments. Il se retourna et marcha, droit, raide : soldat de plomb, d’aplomb. En silence. Tout simplement. S’il regrettait? Il regrettait surtout de ne pas avoir cédé plus tôt à la jeune femme.