Poussant les lourdes portes du bar irlandais où il travaillait, Daryl s’avança d’un pas lent et peu décidé vers le comptoir. La ville de New-York s’illuminait de toutes ses lumières et les voitures se faisaient toujours aussi nombreuses malgré le fait qu’il était presque minuit. Le père du jeune homme était le propriétaire de ce bar populaire au cœur de Times Square, mais traitait son fils comme s’il n’était qu’un employé normal. Pourtant, tous deux savaient très bien à quel point Daryl n’était pas comme les autres. Alors qu’il poussa un long soupir, son père posa un verre de vodka en face de lui tout en lui envoyant d’un ton froid :

« Tu es en retard … Encore une fois. »

La seule réponse que Daryl pu envoyer fut son haussement d’épaules qui réussit à mettre son père dans tous ses états. Le jeune irlandais pris une gorgé de son verre, puis se dirigea à l’arrière afin d’enfiler son tablier noir. Alors qu’il s’avançait derrière le comptoir, un homme entra dans le bar en criant.

« POUSSEZ-VOUS ! J’AI BESOIN D’UN VERRE ! »

N’étant pas surprise d’une telle attitude, Daryl sortit un verre pour l’homme qui s’était écraser sur le banc tout en fixant le jeune barman qui haussa un sourcil.

« Hey le p’tit ! Ne me donne pas ce regard ! »

Daryl posa le verre rempli d’alcool en face de son client qui éclata en sanglot. Surpris, le jeune homme recula de quelques pas.

« Pourquoi tout n’arrive qu’à moi ! Hein ? Dis-moi ! Toi, tu as réussi ta vie, non ? »

Laissant échapper un petit rire, Daryl fixa le sol ne tentant pas de croiser le regard rouge de l’homme.

« Je n’ai pas réussi ma vie. »

Ce fut les seuls mots qui ont pu traverser les barrières de ses lèvres. De plus, il le regrettait déjà. Il venait d’adresser la parole à cet homme. Cela voulait dire qu’il allait devoir engendrer à une conversation. Il sortit alors son paquet de cigarettes, prenant soin d’en offrir à son client, mais celui-ci refusa d’un geste de la main.

« Non merci. J’essaie d’arrêter. »

Daryl leva les yeux au ciel et posa ses coudes sur le comptoir. Cela voulait dire qu’il était prêt à écouter. L’homme se lança alors dans un récit. Sa mère était soit disons décédée d’un cancer le matin même. Quelques jours avant, l’homme et sa mère avait eu une dispute et la dernière chose qu’il lui aurait dit aurait été quelque chose comme ‘’ Je te déteste ‘’ ou encore ‘’ Je ne veux plus te revoir ‘’. Alors que Daryl écoutait son récit, un sourire s’afficha à ses lèvres.

« Ma mère est aussi décédée. Dans un incendie. Je n’avais que neuf ans à l’époque. Je vivais encore en Irlande lorsque cela s’est passé. Mon père était absent et … Lorsqu’il était de retour, j’étais à l’extérieur en compagnie des pompiers. Ma mère était dans sa chambre, en train de brûler vive. »

Les yeux de l’homme s’arrondir. Il fixait Daryl comme s’il venait de voir un fantôme.

« Je peux toujours l’entendre crier dans ma tête. Crier mon nom alors que moi, je quitte la maison en flamme … Un sourire aux lèvres. »

Son sourire s’agrandit d’avantage alors que l’homme, devenu soudainement blême, quitte le bar en trébuchant partout. Le jeune irlandais éclata de rire, mais son père, qui se trouvait à ses côtés, ne semblait pas le trouver drôle. Au contraire, il regardait son fils avec dégoût. Il avait raison. Ses parents avaient créés un monstres.