Quand le chat n'est pas là, les souris dansent [pv Elvie]

Félicia ne recevait pas souvent du monde chez elle ou du moins il était rare qu’elle y reçoive des amis qui n’étaient pas aussi ceux de Victor. Elle se sentait habituellement assez chez elle pour pouvoir le faire, mais une partie d’elle craignait toujours que Victor ne fasse une apparition et elle n’aimait pas l’idée de devoir répondre aux questions que cela pourrait susciter. Elle savait aussi que lui-même ne manquerait pas d’en poser et n’aimait pas d'avantage l’idée d’avoir à lui répondre.

Par chance néanmoins, il arrivait régulièrement que ce dernier s’absente et, le risque de le voir se joindre à eux sans crier gare s'envolant alors avec lui, Félicia en profitait presque toujours pour inviter plus librement les gens que lui-même ne connaissait pas.

Elle savait bien sûr qu’elle avait passé l’âge d’être excitée comme une puce à l’idée d’inviter quelqu’un chez elle, mais elle avait rarement pu le faire quand elle était plus jeune et elle se réjouissait donc toujours quand elle avait l'occasion de se rattraper. Ce jour là n'avait pas été l’exception qui confirme la règle d'ailleurs et Félicia était ravie d'avoir pu inviter Elvie chez elle.

Elle ne la connaissait pas depuis très longtemps et, en temps normal, elle aurait peut-être attendu encore un peu avant de lancer une invitation de ce genre. La jeune femme lui avait dit qu’elle était télépathe néanmoins et Félicia savait aussi qu’elle savait pour sa propre mutation, tout comme elle savait probablement tout un tas d’autres choses même si elle ne lui en avait pas encore parlé. A ses yeux, sa télépathie avait donc un peu changé la donne et puisqu’Elvie pouvait déjà lire dans ses pensées comme dans un livre, elle s’était dit qu’elle ne voyait pas pourquoi elle devrait attendre pour que la jeune femme puisse voir l’endroit où elle vivait de ses propres yeux.

Elle-même adorait la maison de Victor qui plus est et, même si rien ou presque ne lui appartenait dans cette dernière, elle aimait aussi la montrer aux autres, un peu comme si elle était fière de l'endroit où elle vivait.

Ca n’avait pas toujours été le cas d’ailleurs et c’était peut-être même la raison pour laquelle elle était désormais si contente de pouvoir vivre dans un endroit qui lui plaisait. Enfant, en effet, elle n’avait jamais aimé la maison de sa grand-mère. Elle en avait peut-être même eut un peu honte et ne se souvenait pas d’avoir un jour eut envie d’y inviter qui que ce soit. Il faut dire aussi qu’à l'époque, elle n’avait pas beaucoup d’amis non plus, mais c’était encore un autre problème et Félicia tenta de ne plus penser à tout ça. Ca assombrissait toujours son humeur et ce n’était pas le moment.

Par chance, l’un des hommes chargés d’assurer la sécurité de la résidence entra dans la pièce où elle se trouvait et l’aida alors à refouler ses vieux souvenirs et les pensées qui allaient avec.

- Mademoiselle Killers est là, miss, lui annonça ce dernier.

En entendant ces mots, un sourire se glissa sur son visage et Félicia partit rapidement à la rencontre de la jeune femme, après avoir remercié le cerbère en costume.

Elle ne tarda pas à la trouver dans le salon sur lequel donnait l’entrée de la maison et la salua alors en prononçant son prénom, son sourire s’étant par ailleurs encore élargi en la voyant.

- Je suis contente que tu ais pu venir ! Tu n’as pas eut trop de mal à trouver ?

Certaines personnes avaient parfois un peu de mal un fois sorties de New-York ou de toute autre grande ville, elle ne savait si c’était le cas de la jeune femme, mais Victor et elle habitant légèrement à l’extérieur de la ville, elle avait toujours un peu peur que les gens se perdent en route ou ne doivent tourner un peu avant de trouver, même avec ses indications.

Elle espéra aussi que la jeune femme n’ait pas trouvé son accueil par un vigil un peu étrange, mais préféra ne pas faire de commentaire à ce sujet. Il y avait en permanence au moins quatre ou cinq hommes chargés de la sécurité dans ou près de la maison. Elle avait toujours trouvés ça excessif, ça lui avait même fait un peu peur lorsqu’elle était arrivée ici et une partie d’elle n’était toujours pas habituée à leur présence, mais ils savaient généralement se montrer discrets et n’avaient pas non plus accès à toute la maison. Victor tenait à leur présence en outre, il tenait aussi à ce qu'elle soit visible et Félicia avait donc finit par se faire une raison.

C'était une journée ordinaire, je me réveillai à l'Institut, prenait ma douche puis mon petit déjeuner, je devais passer à mon appartement aujourd'hui, enfin après avoir fait les courses et avoir acheter un petit quelque chose à Félicia.
En effet la jeune femme m'avait invitée à passer l'après-midi chez elle, j'avais donc la matinée pour moi, je décidais de faire les courses en premier car ça devenait critique. Et comme je ne savais pas si Ethan allait passer à l'appartement je ne savais pas vraiment quoi prendre... J'allais faire comme d'habitude, je lui prendrais une boîte de gâteau on ne sait jamais.
Je finissais les courses en vitesse afin de rentrer chez moi et de pouvoir tout rangée.
Je mangeais rapidement seule devant la télé, les infos précisément, hum...
Puis je me mettais en route, elle m'avait prévenue que là où elle habitait ça n'était pas simple à trouver, j'ai simplement ri, mais là je riais moins...

Puis je trouvais enfin ou tourner, mais arriver devant chez elle je tombais sur homme qui m'arrêta.
- Votre nom ?
- Je vous ai pas demandé le vôtre que je sache.
Oui de la pure insolence je sais, mais je le connaissais pas je venais voir Félicia pas un espèce de gorille...
Je soupirai avant de le foudroyer du regard.
- Qui dois- je annoncer ?
- Killers...
Je n'aurais pas la paix autant coopéré puis il jeta un regard au paquet que je portais.
- Je vais devoir vous prendre ça.
- Vous rigolez j'espère. Vous pensez vraiment que je vais l'empoisonner avec des chocolats, alors qu'elle m'a invité ? Sérieusement ?
Il secoua la tête avant de me laisser passer je préfère ça. Puis je le suivais jusqu'au salon où il me demanda d'attendre. Félicia ne tarda d'ailleurs pas à arriver.

- Je suis contente que tu ais pu venir ! Tu n’as pas eut trop de mal à trouver ?

- J'ai dit que je venais alors me voilà, non ça allait. J'ai juste tourner trois fois à gauche. Riais-je.

Puis je m'avançais un peu plus afin de lui tendre mon paquet, avec un grand sourire.

- J'espère que tu aimes les chocolats. Ton garde à voulu me les prendre, j'aurais eu l'air fine de venir te voir sans rien amener... A part ça comment vas-tu ?

- J'ai dit que je venais alors me voilà, non ça allait. J'ai juste tourné trois fois à gauche.

Félicia sourit en l’entendant. Elle était contente qu’elle n'ait pas eut d'empêchements de dernière minute et elle était aussi contente qu’elle n’ait pas eut trop de mal à trouver, même si son sourire se mua un peu en sourire d’excuse lorsque la jeune télépathe précisa qu’elle avait tout de même un peu tourné avant d'y arriver.

Félicia n’y était pas pour grand-chose néanmoins. Même si vivre dans une maison un peu isolée était une bénédiction au regard de son pouvoir, Victor possédait cette maison bien avant de la rencontrer.

Elvie lui offrit ensuite une boîte de chocolats et son sourire s’agrandit à nouveau : elle adorait les cadeaux et comme elle aimait aussi le chocolat, elle avait au moins deux raisons de se réjouir en recevant celui-ci.

Ses sourcils se froncèrent en revanche légèrement lorsqu’Elvie lui dit que l’un des vigils avait voulu lui prendre son cadeau.

- Oh, je suis vraiment désolée, dit-elle alors. Ils ne sont pas sensés faire ça normalement.

Ses sourcils restèrent ensuite froncés quelques instants, lorsqu’elle se rendit compte qu’elle n’était pas sûre à cent pour cent de la véracité de cette phrase, puis elle estima que ce n’était pas le moment de penser à tout ça. Elle se promit tout de même d’en parler à Victor, histoire de s’assurer que la chose ait bien été un simple excès de zèle de la part de l’un de ses employés.

- Et je te remercie pour les chocolats, dit-elle en regardant ces derniers –des chocolats au lait, qu’elle préférait de loin aux chocolats blancs ou trop noirs. Le sucré et moi, c’est une grande histoire d’amour, ajouta-t-elle ensuite.

- Et j’en parlerais à Victor, reprit-elle. J’ai toujours trouvé ça excessif, mais là ça dépasse les bornes.

Elle se rendit ensuite compte qu’en parler à Victor reviendrait également à attirer son attention sur la visite d’Elvie et se demanda alors si c’était vraiment une bonne idée. Elle l’avait en effet invité pendant son absence afin d'éviter d’attirer son attention sur la jeune femme, or lui parler de l’incident s’était prendre le risque d’attiser sa curiosité, déjà naturellement très présente.

Il était trop tard pour revenir sur ce qu’elle avait dit néanmoins et décida donc qu’elle s’occuperait de ce problème plus tard, tandis qu’Elvie se renseignait sur la façon dont elle allait.

- Je vais très bien et toi ?

Il n’y avait pas eut grand-chose de nouveau dans sa vie depuis la dernière fois qu’elles s’étaient vues et depuis qu’elle vivait près de Victor, Félicia prétendait rarement qu’elle allait mal.

Il lui semblait en effet qu’elle n’avait aucune raison de se plaindre et même si elle en avait eut, elle ne l’aurait pas forcement dit. Ce n’était pas dans sa nature et elle se serait surement sentie ingrate de le faire avec tout ce que Victor avait fait et faisait encore pour elle.

- Victor va bientôt fêter son anniversaire, reprit-elle. Il prétend qu'il est trop vieux pour qu'on le lui fête, mais je suis sûre qu'il serait déçu si on ne le faisait pas.

A sa place, elle aussi n'aurait probablement pas voulu fêter son anniversaire, mais elle pensait qu'il savait qu'ils préparaient quelques choses et elle était certaine qu'il était déjà ravi de savoir qu'ils ne l'avaient pas écouté.

- Tu veux quelque chose à boire ou à grignoter ?, demanda-t-elle ensuite.

Félicia adorait jouer aux hôtesses de maison et elle aurait manqué à tous ses devoirs si elle ne lui avait pas posé cette question. Elle pensait d’ailleurs souvent qu’elle aurait très bien pu se contenter de ce rôle. Elle savait que les choses changeaient pour les femmes, c’est en tout cas ce que l’on entendait un peu partout et surtout dans les grandes villes, mais il lui semblait que même avant l’apparition de ses pouvoirs, elle n’avait jamais eut beaucoup d’ambition et aurait très bien pu se contenter d’un gentil mari, d’une belle maison et de beaux enfants pour être heureuse.

Elle se demanda ensuite ce qu’il en était d’Elvie. Faisait-elle partie de ces femmes qui aspiraient à plus de liberté et d’indépendance que n’en avait eut leur mère ? Elle aurait spontanément dit oui, mais garda ses réflexions pour elle. L’existence de ses pouvoirs avait tout changés de toute façon et Félicia était aujourd’hui persuadée qu’elle n’aurait jamais cette petite vie tranquille. Aucun homme sain d’esprit ne pourrait vouloir durablement d’elle et de sa cohorte de créatures et poursuivre un rêve irréaliste lui paraissait idiot.

Ce fut peut-être pour ça d’ailleurs qu’elle garda ses pensées pour elle. Elle pensait en effet qu’en les partageant avec la jeune femme, la conversation risquait de dériver sur l’une ou l’autre de leur divergence et n’en avait pas forcement envie.

Elle accepta mon cadeau tout en fronçant les sourcils, apparemment cette histoire avec le garde était loin d'être fini, j'aurais peut-être mieux fait de me taire...

- Oh, je suis vraiment désolée. Ils ne sont pas sensés faire ça normalement. - Et je te remercie pour les chocolats. Le sucré et moi, c’est une grande histoire d’amour. Et j’en parlerais à Victor. J’ai toujours trouvé ça excessif, mais là ça dépasse les bornes.

- Bah ne t'en fait pas, je pense qu'il voulait juste bien faire son boulot.

N'étant jamais venue ici, je pouvais comprendre que les gardes puissent être sceptiques. Je regardais autour de moi, et avant même que je ne m'en redent compte, j'avais déjà repéré la sortie la plus courte et les endroits parfaits pour se cacher. C'était un ancien réflexe qui faisait surface régulièrement.

- Je vais très bien et toi ?
- Bien aussi.

Je ponctuais ma phrase par un sourire. Mon regard s'égarait encore dans les coins les plus sombres de la pièce. Puis en entendant à nouveau la voix de la jeune femme, je tournais la tête vers elle tentant de me ressaisir.

- Victor va bientôt fêter son anniversaire. Il prétend qu'il est trop vieux pour qu'on le lui fête, mais je suis sûre qu'il serait déçu si on ne le faisait pas.

- Il va sur ses combien si ce n'est pas indiscret ?

Je n'attendais pas vraiment de réponse, ça ne me regardait pas, et je ne voulais pas m’immiscer dans la vie de ce Victor, je tentais juste de faire la conversation. Puis la jeune femme reprit la parole, agissant en hôte parfaite.

- Tu veux quelque chose à boire ou à grignoter ?, demanda-t-elle ensuite.

- Tu as du jus d'orange ?

Puis je souris à nouveau en attendant la réponse de la jeune femme. Regardant toujours autour de moi, puis regardant le garde qui était resté en retrait.

- Bah ne t'en fait pas, je pense qu'il voulait juste bien faire son boulot.

Félicia sourit légèrement, mais n’ajouta rien. Elvie n’avait peut-être pas tord et elle fut contente qu’elle prenne aussi bien les choses, mais cette histoire de garde restait contrariante à ses yeux et elle préféra donc ne pas faire de nouveaux commentaires sur le sujet.

- Il va sur ses combien si ce n'est pas indiscret ?

- Il va bientôt en avoir 51, lui répondit-elle, avec un léger sourire.

Elle se demanda ensuite brièvement, si elle devait proposer à Elvie de venir, mais trancha rapidement la question. La jeune femme ne connaissait pas Victor et Victor ne la connaissait pas non plus, il aurait donc été étrange qu’elle l’invite à une fête donnée en son honneur.

Elvie répondit ensuite à sa question en lui demandant si elle avait du jus d’orange et Félicia s’empressa de lui répondre.

- Bien sûre !

- Je reviens.

Elle disparue ensuite dans la cuisine et en revint avec un plateau quelques instants plus tard.

- Je ne savais pas si tu as une préférence pour la pulpe, dit-elle ensuite en posant le plateau sur la petite table basse du salon. Alors, j’ai amené les deux.

Elle attendit ensuite qu’Elvie lui fasse part de sa préférence et remplis ensuite son verre, avant de prendre le sien, tout en s’asseyant.

L’une de ses créatures entra ensuite en contact avec son esprit. Elle avait compris que Félicia était anormalement contente et voulait participer à ce qui la rendait de si bonne humeur. Félicia refusa néanmoins de la laisser venir et dû faire preuve de tout le tact dont elle était capable, pour lui faire comprendre que ce n’était pas possible, sans la brusquer.

Une fois que ce fut fait, elle leva ensuite son verre comme pour chiner ou porter un toast, puis le porta à ses lèvres.

Elle savait qu’Elvie avait déjà perçu certain de ses échanges avec ses créatures et savait par conséquent aussi pour l’existence de ses créatures. Elle-même adorait quand elles se trouvaient près d’elle, mais à moins d’avoir une bonne raison de le faire, elle évitait de paraître avec elles en présence d’autres humains, mutants ou non. Elle se serait donnée l’impression d’être une gamine qui cherche à faire son intéressante et elle ne voulait pas de cette impression.

- Comment trouves-tu la maison ? demanda-t-elle ensuite, en reposant son verre sur le plateau.

C’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle pose cette question. Elle arrivait quand même à se retenir dans certaines circonstances -avec les relations d’affaires de Victor ou les hommes plus âgés, par exemple, mais la plupart de ceux qui lui rendait visite pour la première fois n’y échappait pas.

Je tentais de m’intéresser à la vie de Félicia, comme le ferait n'importe quelle amie. Alors quand elle me parla de l'anniversaire de Victor, je posais une question sur son âge.

- Il va bientôt en avoir 51.

Je souris à mon tour. Puis elle s'absenta afin de me ramener de jus d' orange, sur un plateau me laissant le choix entre avec pulpe et sans pulpe, je me saisis alors de celui qui n'avait pas de pulpe, avant de remercier la jeune femme.

- Comment trouves-tu la maison ?

- Je la trouve plutôt chaleureuse, accueillante et spacieuse.

Elle me rappelait énormément celle dans laquelle je vivais étant enfant. Une grande maison isolée du reste du monde, pratique quand vous êtes mutant, vous pouviez vous entraîner dans le jardin sans que personne ne remarque rien.

Je me sentais à la fois à l'aise et à la fois non car trop de souvenirs me revenaient, nos courses-poursuites, nos bêtises, nos disputes, mais ça ne serait plus jamais le cas n'est ce pas. Quand on signe pour la fuite, on ne s'arrête pas afin de regarder derrière soi, et de regretter. Il valait mieux se sentir seule, et toujours être en vie, même si des fois je me demandais ce qu'ils avaient pu devenir ? Toujours en fuite ? Ou bien ça faisait longtemps qu'ils avaient arrêté de courir... Je préférais éviter de croire la dernière solution, bien trop douloureuse.

Puis je tentais d'éviter de penser à ça, pas ici... puis je songeais à la mutation de Félicia, je pensais un moment aux créatures de la jeune femme. Les laissaient elle se balader, ou devait-elle rester dans un endroit bien précis.

- Au fait où sont tes créatures ?

- Je la trouve plutôt chaleureuse, accueillante et spacieuse.

Félicia sourit comme une enfant que l'on félicite en entendant sa réponse.

- Je sais, dit-elle ensuite. Victor a beaucoup de goût.

Il avait aussi beaucoup de moyens, mais ça ne se disait pas et Félicia se contenta donc de le penser.

- Au tout début, reprit-elle, j’étais persuadée que sa femme s’était chargée de la décoration, mais j’ai apprit par la suite que je m’étais trompée.

Elle marqua ensuite une petite pause, pendant laquelle elle repensa brièvement à l’épouse de Victor, tout en tentant d’éloigner ce sujet de ses pensées. Victor n’en parlait que très peu, mais elle avait réussit à comprendre que le sujet était encore sensible pour lui et qu’il l’évitait volontairement par pudeur.

- Au fait où sont tes créatures ?

Félicia reporta toute son attention sur Elvie lorsqu’elle prononça ces mots, mais resta d'abord interdite, un peu surprise par le fait que la jeune femme aborde ce sujet.

- Elles sont de l’autre côté, dit-elle ensuite, en se reprenant.

Le côté dont elle parlait était l’arrière de la maison.

- C'est plus prudent, la route ne donne pas sur ce côté-là et les visiteurs y vont rarement.

Elle hésita ensuite un peu. Elle pouvait parler pendant longtemps de ses créatures, s’occuper et se préoccuper d’elles occupaient la majeure partie de son temps, mais elle n’était jamais certaine que le sujet intéresse ses interlocuteurs autant qu’elle. Elle était toujours un peu gênée lorsqu’on abordait ce dernier en outre, tout en étant contente qu’on s’y intéresse.

Finalement néanmoins, la tentation fut plus forte et Félicia continua sur sa lancée.

- Certaines d'entre elles vivent dans le jardin et d'autres préfèrent les bois qui bordent la propriété, reprit-elle.

Elle sourit ensuite en repensant aux sensations que ses créatures lui avaient transmises, pendant qu'elles se promenaient ou courraient dans ces derniers. Ces derniers temps d'ailleurs, elles étaient peut-être plus nombreuses à préférer la forêt, mais Félicia ne savait pas ce qu'elle était sensée en déduire, ni même si cela voulait réellement dire quelque chose. Ce qu'elle avait dit n'était pas tout à fait exact en outre, celles qui étaient sensées vivre dans le jardin, préféraient en réalité vivre à l'intérieur et se contentaient d'y faire une sortie de temps à autre. A quelques exceptions près, la jeune femme les avait néanmoins fait sortir avant l'arrivée d'Elvie, puis avait soigneusement fermer toutes les portes et les fenêtres pour éviter de les voir reprendre leurs petites habitudes en sa présence.

- Ces derniers appartiennent aussi à Victor, il en possédait déjà une partie lorsque je suis arrivée et il en a racheté d'autres ensuite.

Elle sourit ensuite à nouveau. Ce n'était pas la seule chose qu'il avait fait pour qu'elle et ses créatures se sentent bien et parfois Félicia avait vraiment du mal à reconnaître le requin intéressé et sans scrupules qu'il était sensé être dans la générosité dont il faisait preuve à son égard. Il était plus que généreux d'ailleurs, il était aussi attentif et agissait généralement de façon à combler ses besoins, avant même qu'elle ne se rende compte qu'ils existaient ou qu'ils avaient évolués. Ce paradoxe ne datait pas d'hier néanmoins et Félicia reporta rapidement son attention sur Elvie. Elle avait une idée en tête, mais elle aurait voulu pouvoir estimer l’intérêt qu'elle portait à tout ça, avant de lui en faire part.

- Est-ce que tu voudrais en voir ? finit-elle tout de même par demander.

Les réactions des gens face à ses créatures étaient parfois tellement différentes, que Félicia ne savait jamais sur quel pied danser quand il en était question. Elle envia d'ailleurs brièvement Elvie et son aptitude à lire dans les pensées en songeant combien cela devait être pratique dans ce genre de situation. Elle se doutait bien aussi que cela devait avoir des inconvénients et était à peu près certaine que les pensées de certaines personnes ne devaient rien avoir d'agréables, mais en l’occurrence, elle se dit que savoir ce qu'elle pensait l'aurait surement beaucoup aidé.

Je me retrouvais avec Félicia à discuter décoration dans son salon, et ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Me faisant me sentir plus normale qu'autre chose.

- Je sais Victor a beaucoup de goût.

- Au tout début, j’étais persuadée que sa femme s’était chargée de la décoration, mais j’ai apprit par la suite que je m’étais trompée.

Je souris c'est vrai que cette maison avait quelque chose de chaleureux, qui vous mettait à l'aise. Même pour ma télépathie, c'était calme. Chose que j'appréciais énormément. Pas besoin de me prendre la tête ou de me soucier d'une migraine à venir.

Puis je m’intéressais à ses créatures, j'adorais sa mutation, la jeune n'était jamais seule, jamais, personnellement la télépathie était géniale, mais avouée à quelqu'un que vous êtes télépathe et il n'hésite pas à vous rejeter. Alors une mutation comme la sienne je la trouvais formidable. Mais je ne les voyais pas...

- Elles sont de l’autre côté. C'est plus prudent, la route ne donne pas sur ce côté-là et les visiteurs y vont rarement. Certaines d'entre elles vivent dans le jardin et d'autres préfèrent les bois qui bordent la propriété.

Je souris à Félicia, elle avait vraiment l'air de les aimés et ça faisait plaisir. Et de la voir si contente à parler de ses créatures, me faisait sourire, je n'avais pas besoin d'être empathe pour comprendre ce que la jeune femme ressentait, puis elle reprit la parole.

- Est-ce que tu voudrais en voir ?

Je la sentais préoccuper. Et grâce à ma télépathie je comprenais que c'était en lien avec ma réaction, et je ne voulais pas qu'elle pense que ça me déranger, je voulais enfin pouvoir les voir, elle avait parler de ces créatures mais je n'avais pas eu l'occasion de les voir.

- J'adorerais ça.

Je ponctuais ma phrase d'un sourire des plus chaleureux pour l'encourager.

[Hj : en te présentant mes excuses pour mon absence et mon retard. J'espère pouvoir aussi répondre à Alec avant la fin du week-end]

- D’accord, répondit-elle.

Elle finit ensuite par se lever et entraîna Elvie à sa suite vers l’arrière de la maison, en prenant soin d’emporter avec elle le plateau sur lequel reposait leurs rafraîchissements. Elle actionna ensuite la poignée de l’une des portes donnant sur le jardin avec son coude et poussa légèrement la porte avec sa hanche afin de l’ouvrir, le port du plateau, ne lui permettant pas de se servir de ses mains, et les deux jeunes femmes purent sortir.

Félicia se débarrassa alors rapidement du plateau en le posant sur la petite table abritée par un porche, puis se retourna vers Elvie tout en regardant ailleurs. Elle se tordait aussi légèrement les doigts sans s’en rendre compte, mais avait conscience de l'inquiétude qui commençait à la gagner malgré elle.

Elle essaya néanmoins d’en faire abstraction et se concentra sur les deux créatures qui se trouvaient sous le porche lorsqu’elles sortirent de la maison. La première ressemblait à une sorte de petit griffon. Elle possédait une paire d’ailes et quatre pattes et était recouverte d’un mélange de fourrure et de plumes vertes et bleues. Elle n’avait ni bec ni serres en revanche et ses yeux entièrement noirs ne ressemblaient pas vraiment à ceux d’un oiseau. Relativement petite (assez pour pouvoir être portée par un humain), cette dernière était patiemment assise devant la porte en attendant qu’elle s’ouvre pour pouvoir entrer, lorsqu’elles passèrent cette dernière et fut d’abord surprise par cette sortie.

La deuxième paire de jambes appartenant à Elvie fut aussi une surprise pour elle et elle commença d’abord par s’éloigner de la porte, mue par la peur, avant de sentir la présence apaisante de Félicia dans son esprit, ce qui l’arrêta. Elle se retourna ensuite vers les deux jeunes femmes, qu’elle voyait mieux maintenant qu’elle s’était éloignée et se rapprocha d’elles suite à l’invitation silencieuse de sa jeune créatrice, sur l’épaule de laquelle elle vint se poser après quelques battements d’ailes. La proximité physique de Félicia acheva de la rassurer et la petite créature l'imita en reportant son attention sur Elvie après avoir amicalement frotté sa tête contre sa joue.

Félicia ne pu cependant pas les présenter dans les formes comme elle l'aurait voulu, car la seconde créature présente lors de leur entrée réclama rapidement sa part d’attention. Cette dernière était assise sur les cousins de l’un des canapés en osiers répartis autour de la table lors de leur entrée et poussa un cri aigu très désagréable avant de tourner plusieurs fois sur elle-même pour attirer leur attention.

Bien que sa peau soit nue et non recouverte de plumes, cette dernière tenaient par ailleurs peut-être d’avantage des oiseaux que la précédente. Elle était plus grosse aussi et possédait un bec puissant assez semblable de par sa forme à celui d’un perroquet. Félicia se retourna alors vers elle, à deux doigts de soupirer tout en réprimant une envie de sourire.

- On t’a vue aussi tu sais, lui dit-elle alors.

La créature lui répondit par un second cri, moins bruyant et moins crispant que le précédent et par une seconde cabriole.

- C’est Béthanie, dit-elle alors Elvie.

Béthanie était du genre turbulent. Elle aimait attirer l’attention, faire du bruit et s’agiter dans tous les sens sans véritable logique ne semblait pas gêner. Elle n’était pas dangereuse en soi, mais elle n’avait pas toujours conscience de sa force –ou de sa taille, et ils ne comptaient plus les objets qu’elle avait cassés.

- Et sur mon épaule c’est Malyy.

Ça voulait dire petite en russe et Félicia trouvait que cela lui allait plutôt bien, en raison de sa taille comme en raison de son comportement, bien plus discret et plus posé que celui de sa consœur.

Spoiler:

La jeune femme m’entraîna à l'arrière de la maison, tout en faisant suivre le plateau où étaient nos boissons. Je me demandais encore ce que j'allais voir, et si les créatures allaient s'approcher de nous, de Félicia je comprenais, mais si ma présence les dérangeait ?

Je regardais Félicia se débattre entre l'ouverture de la porte et le port du plateau, je n'eu pas le temps d'intervenir que la porte qui donnait sur le jardin était déjà ouverte, la jeune femme se dirigea vers la petite table de jardin, puis sous le porche je notai la présence d'une étrange créature, bleu et verte et des yeux entièrement noirs, j'étais impressionnée par cette petite créature qui me semblait à la fois belle et bizarre, mais surtout différente, je tentais de lui sourire de me montrer apaisante, mais la créature semblait avoir peur. Chose que je ne pouvais que comprendre...

Mais la créature sembla être de moins en moins effrayée, j'en ignorais la raison bien que j'étais sûre que Félicia avait quelque chose à y voir. Puis l'étrange créature s'envola en direction de l'épaule de Félicia, une fois sur son épaule elle frotta sa tête contre ma joue, je souris regardant tour à tour la créature et sa créatrice, puis un cri perçant et crispant retentit en provenance du canapé en osier, je fronçais les sourcils. Puis Félicia prit la parole.

- On t’a vue aussi tu sais.
- Personnellement je ne l'avais pas vu mais elle peut être sûre que je l'ai entendue.

Je souris, en regardant la deuxième créature tout aussi étrange que la première, mais celle-là était plus grosse que la précédente, elle avait aussi un bec qui me semblait assez puissant, quelques secondes après Félicia me présenta ces créatures, Béthanie et Malyy.

Je me tournais vers la jeune femme, impressionner par ce qu'elle pouvait créer, pouvait elle faire apparaître des créatures bien plus grandes et plus féroces ? Était elle éphémère ? Je me posais des questions auquel seule Félicia pourrait me répondre. Je décidais donc de prendre la parole, il fallait bien commencer par quelque chose.

- Elles sont magnifiques. Tu peux créer toutes sortes de créatures ? N'importe qu'elle taille ?

- Elles sont magnifiques. Tu peux créer toutes sortes de créatures ? N'importe qu'elle taille ?

Félicia sourit en entendant son compliment, tout en allant s’asseoir sur l’un des canapés en osiers, choisissant machinalement la place la plus proche de Béthanie, pour qu’Elvie ne soit pas en première ligne, si celle-ci décidait de faire une bêtise.

Son sourire ne la quitta pas pendant qu’Elvie lui posait ses questions, tandis qu’elle commençait à penser aux réponses qu’elle pourrait lui donner.

- Je ne suis pas sûre, fit-elle ensuite. Elles sont toutes très différentes, même si certaines se ressemblent parfois un peu.

Félicia avait comme qui dirait tendance à recycler ses bonnes idées –ou ce qu’elle considérait comme une bonne idée, et certaines de ses créatures, sans être de pâle copie des précédentes, semblaient en être des déclinaisons. C’était le cas de ses petites fées par exemple (elle sourit en repensant à elles et à ce qu’elles inspiraient généralement à Victor), mais aussi de ses « dragonnets » dont Victor approuvait d’avantage la création ou bien encore de ses « loups », Draknar n’ayant été que le premier d’une série qui comptait désormais presqu’une demi-douzaine de représentants.

- On ne peut jamais les confondre avec un véritable animal en revanche. C’est un peu comme si je ne pouvais pas refaire ce qui existe déjà.

- Et c’est pareil pour la taille, il y en a de plus ou moins grandes.

Ce dernier point l’inquiétait d’ailleurs de plus en plus. La taille de ses premières créatures avait été modeste, mais il semblait que le temps lui permette sans cesse d’en créer de plus grandes. Bien sûr, le fait qu’elle le puisse, ne signifiait pas qu’elle le fasse à tous les coups, mais comme elle ne contrôlait pas grand-chose de ce côté-là, cela se produisait quand même et plus la créature était grosse, moins elle était facile à cacher ou à entretenir.

- Est-ce que tu sais si nos pouvoirs arrêtent un jour d’évoluer ? demanda-t-elle ensuite à Elvie, sans parvenir à donner un ton léger à sa question.

Plus jeune, elle s’était imaginé que oui et qu’une fois arrivée à l’âge adulte –ce qui était désormais son cas depuis quelques années, la taille limite de ses créatures allaient se stabiliser. Elle n’en était plus sûre à présent et cette incertitude était parfois une source d’angoisse pour elle, même si l’idée d’avoir quelques créatures plus puissantes et plus dangereuses étaient parfois aussi séduisante.

- Je ne suis pas sûre. Elles sont toutes très différentes, même si certaines se ressemblent parfois un peu.

Je souris étant fascinée par ce que Félicia pouvait créer, ses créatures étaient étranges mais fascinantes à la fois, j'étais toujours fascinée par les différentes mutations qui puissent exister.
J'aimais je n'avais jugé un mutant comme un "monstre" en général c'était plutôt moi le monstre de service, entre la télépathie et l'électrokinésie j'étais servie...

- On ne peut jamais les confondre avec un véritable animal en revanche. C’est un peu comme si je ne pouvais pas refaire ce qui existe déjà. Et c’est pareil pour la taille, il y en a de plus ou moins grandes.

- Wahou...

C'était la seule chose que je pouvais dire, créer des créatures de ce genre je n'avais jamais vu ça, et pourtant à l'institut nous avions toute sorte de mutation. Puis la jeune femme me posa une question, une question que je craignais un peu à vrai dire...

- Est-ce que tu sais si nos pouvoirs arrêtent un jour d’évoluer ?

- Je ne sais pas... C'est d'ailleurs quelque chose qui m'effraie un peu...

Ne pas savoir ce que peut devenir nos pouvoirs avait quelque chose d'assez flippant, ayant peur des dégâts que je pouvais causer entre mes deux mutations, j'évitais d'y penser... En sachant que mes émotions avaient une influence sur mes dons j'évitais également de me servir de mes dons quand je me mettais en colère, autant ma télépathie pouvait être "calme" autant mon électrokinésie faisait des siennes, j'avais même foudroyé un vase une fois, en refoulant ma colère... C'était avant que j'apprenne à me contrôle même si je dérapais encore quelque fois...

- Tu as commencé à créer ses créatures à quel âge ?

Je ramenais le plateau que Félicia avait porté quelques minutes plus tôt le posant sur mes genoux en prenant place aux côtés de la jeune femme.

- Wahou...

Félicia sourit presque malgré elle en entendant la réaction de l’autre jeune femme, suite à ses petites explications. Parler ainsi de ses pouvoirs, même avec un autre mutant, n’était pas une chose qu’elle avait l’habitude de faire. Victor n’avait plus besoin d’explications de ce genre depuis longtemps et au club, on évitait généralement de trop en dire de peur de dévoiler une faille que ses interlocuteurs pourraient se faire une joie d’exploiter si la moindre dissension venait à refaire surface entre ses différents membres.

Elle avait bien tenue ce genre propos une fois au par avant… mais c’était le jour de sa rencontre avec Angel et Félicia n’était donc pas vraiment dans son état normal.

- Je ne sais pas... C'est d'ailleurs quelque chose qui m'effraie un peu...

Félicia hocha légèrement la tête en entendant sa réponse, tout en se mordant l’intérieur de la lèvre. Elle n’était pas ravie du tour moins enjoué qu’avait prit leur conversation, mais pour le coup elle eu aussi l’impression qu’elle comprenait parfaitement ce qu’Elvie voulait dire, parce qu’elle ressentait à peu près la même chose et cela lui fit plus de bien qu’elle le pensait.

Contrairement à beaucoup en effet, Félicia avait du mal à voir les mutants comme une grande famille et était loin de croire, habituellement, que seul un mutant pouvait comprendre ce que vivait un autre mutant. Pour elle en effet, leurs mutations étaient souvent bien trop différentes pour le leur permettre et les mutants ne se comprenaient pas plus qu’autres. Elvie venait néanmoins de lui prouver le contraire et savoir que d’autres partageaient ce genre d’inquiétude sembla presque la soulager.

Cela lui paru curieuse, parce qu’elle n’avait jamais vraiment eu l’impression d’avoir besoin de ce genre de chose, mais elle n’eu pas le temps d’épiloguer, puisqu’Elvie reprit bientôt la parole avec une autre question.

- Je devais avoir un peu moins de 17 ans, répondit-elle ensuite, avec un certain détachement, plutôt inhabituel chez elle. C’était un genre de petite fée, précisa-t-elle tout de même.

Penser à la créature en question la fit sourire, mais ce souvenir n’était en réalité pas des plus agréables. A l’époque, en effet, Félicia était internée dans un hôpital psychiatrique et repenser à cette période lui mettait rarement du baume au cœur, même si elle avait heureusement finit par s’en sortir.

Elle marqua ensuite une petite pause et chercha brièvement, mais sans succès de quoi rebondir sur quelque chose de plus gaie.

- Et toi ? Ta télépathie, je veux dire, c’est arrivé comment ?

Félicia croisa alors mentalement les doigts pour qu’aucun événement ou révélation dramatique n’ait accompagné cette apparition puis prit son verre pour se donner une contenance au cas où cela ne s’avérerait pas suffisant.

J'étais curieuse au sujet des pouvoirs de ma nouvelle amie, c'était loin d'être une mutation commune, alors quelques petites questions me venaient, comme l'origine de ces dons. Comment et quand était-il apparut la première fois.

- Je devais avoir un peu moins de 17 ans. C’était un genre de petite fée.

- C'était ? Tu n'as plus réussis à la recréé ?

Je souris m’interrogeant sur son emploie du passé, puis Félicia s'intéressa à ma télépathie, les gens en avaient peur en général, ils craignaient moins mon électrokinésie. Ne sentant pas la jeune femme à l'aise je tentais de faire taire un maximum ma télépathie, je n'aimais pas m'introduire dans l'esprit des gens qui m'était proche, sauf si j'y étais vraiment obligé là c'était une autre histoire.

Puis la conversation des origines de ces dons sur l'origine des miens, et leurs arrivée dans une maison déjà remplie de mutants, dans un sens c'était une vraie chance, on n'avait pas l'impression d'être des monstres, et ça nous faisait du bien.

- Et toi ? Ta télépathie, je veux dire, c’est arrivé comment ?

- Je devais avoir 12 ans, au début ce n'était que des murmures puis après ça c'est très rapidement transformer en cacophonie, des tas de voix différentes dans ma tête mais j'ai eu la chance d'être née dans une famille de mutants alors...

Ça avait été bien plus simple sauf pour nos parents qui ont dû gérer nos différentes mutations avec un an d'écart. Mon frère avait été le premier étant l'aînée, puis l'année suivante ce fût mon tour, et l'année d'après celui de ma petite soeur.

J'avais beau avoir fait taire ma télépathie je captais quelques bribes d'images, quant aux circonstances dans lesquelles la jeune femme avait appris qu'elle était une mutante, un bien drôle d'endroit, je tentais de chasser les images de ma tête, et de me reconcentrer sur Félicia et malgré moi une phrase m'échappa.

- Ça n'a pas dû être simple...

- C'était ? Tu n'as plus réussis à la recréé ?

- Oh, non, répondit alors Félicia, qui s’était simplement servit du passé, parce qu’elle faisait allusion aux événements de cette époque, plus qu’à l’existence de sa petite créature. Elle est toujours vivante.

- Et je n’ai pas vraiment à les recréer, reprit-elle ensuite. Je veux dire. Je ne crois pas qu’elles soient invincibles ou immortelles, mais une fois qu’elles sont là, elles le sont pour de bon.

Ce qu’elle essayait de dire c’était que ses créations étaient permanentes. Elle faisait apparaître une créature une fois pour toute et celle-ci ne disparaissait ensuite qu’à sa mort. Félicia était par ailleurs incapable de recréer le clone ou le sosie de l’une de ses créatures, même une fois que celle-ci avait disparue. Elle l’ignorait néanmoins encore et ne put donc pas apporter cette précision à Elvie, qui se mit par ailleurs à lui raconter comment elle-même avait découvert ses pouvoirs.

- Je devais avoir 12 ans, au début ce n'était que des murmures puis après ça c'est très rapidement transformer en cacophonie, des tas de voix différentes dans ma tête mais j'ai eu la chance d'être née dans une famille de mutants alors...

En entendant son récit, Félicia n’eu pas de mal à s’imaginer que la chose ne devait pas être évidente. Elle se souvenait elle-même de la surprise qu’elle avait éprouvée lors de son premier contact avec l’esprit de ses créatures et pensait donc être en mesure d’imaginer, au moins un peu, ce qu’elle avait pu ressentir en captant ainsi les pensées de tous les membres de son entourage.

L’allusion à sa « famille de mutants » fut néanmoins ce qui retint le plus son attention.

- C’est vrai ? lui demanda-t-elle alors, à la fois perplexe et ravie à cette idée. Ça devait être quelques chose…

Elle essaya ensuite brièvement de s’imaginer ce qu’aurait pu être sa vie si elle avait grandit avec des frères et sœurs qui se seraient eux-aussi révéler être des mutants, mais ne fut pas sûre d’y parvenir. Elle n’avait jamais grandit avec les moindres frères et sœurs, avait très tôt été élevée par sa grand-mère et non par ses parents et, d’après ce qu’elle savait, le peu de famille qui lui restait (à savoir son oncle maternel et sa grand-mère) était persuadée qu’elle était folle et n’avait jamais su pour sa véritable nature.

- Ça n'a pas dû être simple...

Félicia reporta presque brusquement son attention sur elle en entendant sa remarque tout en se demandant à quoi elle faisait allusion. Curieusement peut-être, elle pensait être plutôt sereine dès avis de son passé, mais sur le moment un certain nombre de choses n’avaient effectivement pas été évidentes. Elle ne savait pas à quoi Elvie faisait illusion néanmoins et ne se souvenait pas en avoir évoquées beaucoup avec elle.

- Quoi donc ? demanda-t-elle alors, en reprenant son verre.

Il y avait ses pensées bien sûr songea-t-elle ensuite, mais pour le coup, leur discussion l’avait amené à penser à beaucoup de ces « choses » qui n’avaient pas été évidentes et cette idée ne lui permit donc pas d’avantage de savoir à quoi la jeune femme faisait allusion.

Félicia me parla de sa première création une petite fée, mais quand elle parla d'elle au passé je me demandais bien ce qui avait pu arriver à cette fée... Je pensais qu'elle n'aurait pas réussis à la recrée, la jeune femme ne tarda pas à me répondre, me donnant au passage de précieuse précision.

- Oh, non. Elle est toujours vivante. Et je n’ai pas vraiment à les recréer, reprit-elle ensuite. Je veux dire. Je ne crois pas qu’elles soient invincibles ou immortelles, mais une fois qu’elles sont là, elles le sont pour de bon.

Je souris, fixant un point, je n'aimais pas parler de mon passé, me sentant comme oppressé, après tout j'avais fui tout ça, alors m'attarder sur des souvenirs ou le passé ça n'allait pas m'aider... Enfin pas que je sache, mais je précisais à la jeune femme que je venais d'une famille de mutant, du moins mes parents, mon frère et ma soeur.

- C’est vrai ? Ça devait être quelques chose…

- Oui surtout que nos pouvoirs ce sont presque déclenché en même temps. Nos simples bagarres tournaient au pugilat.

Mon sourire s'élargit face à cet assaut de bons souvenirs, on était très proches, mais c'était loin d'être le cas aujourd'hui. Je ne savais pas s'ils étaient encore en vie et s'ils l'étaient je n'avais pas la moindre idée d'où ils pouvaient bien être...

Mais quand je lâchais quelques mots qui m'échappèrent quant au passé de la jeune femme, elle commença à se demander de quoi je voulais parler, comment lui expliquer que même en tentant de faire taire ma télépathie je pouvais percevoir des bribes d' images, n'ayant aucun contrôle sur ça, je n'avais pas d'autre choix que de faire avec...

- Quoi donc ?

- Il m'arrive de percevoir quelques images, voir des scènes, tout dépend de ce que mon esprit capte...

C'était plutôt perturbant quand j'étais dans un lieu public avec plusieurs personnes autour, ce n'était rien de grave en général, et une fois que l'image ou la vision était passée, cette gêne disparaissait aussi rapidement qu'elle était venue...

- Oui surtout que nos pouvoirs ce sont presque déclenché en même temps. Nos simples bagarres tournaient au pugilat.

Félicia sourit comme si elle comprenait mais n’ajouta rien. Elle pensait pouvoir imaginer ce que cela devait donner, mais le hic était qu’elle ne pouvait que l’imaginer. Quelques années avant sa propre naissance, ses parents avaient eu un premier enfant, mais Félicia ne l’avait jamais ni connu ni côtoyé et ses parents n’en avait pas eu d’autres après elle. Elle ignorait donc tout des joies et des soucis des fratries, grandes ou petites, et l’ignorait d’autant plus, qu’enfant, elle n’avait jamais invité aucun autre enfant chez elle. Elle aurait bien aimé, parfois, lors de ses visites chez son oncle, peut-être, mais pas chez sa grand-mère.

- Il m'arrive de percevoir quelques images, voir des scènes, tout dépend de ce que mon esprit capte...

Félicia acquiesça doucement avec un léger signe de tête. Elle savait qu’Elvie était télépathe et pensait être assez à l’aise avec cette idée. Même si son appartenance au club la contraignait parfois à garder un certain nombre de choses pour elle, ce n’était pas particulièrement dans sa nature et cela lui était qui plus est complètement impossible avec la plupart de ses créatures.

Qu’Elvie sache des choses sur elle qu’elles n'avaient même pas évoquée n’était pas un problème en soi, pour elle, en revanche, ne pas savoir ce qu’Elvie avait apprit par ce biais lui paru soudainement un peu plus embêtant, ne serait-ce qu’en pratique, parce qu’elle avait soudain l’impression de ne plus vraiment savoir de quoi elles parlaient ou avaient parlé ce qui, au final, ne pouvait qu'être une source de confusion.

- Je sais, dit-elle alors, comme elles avaient déjà brièvement abordé ce sujet lors de leur première rencontre.

- Par contre, ce n’est pas réciproque, poursuivit-elle ensuite, en essayant de faire preuve d’autant de tac que possible, bien qu’elle se sentait aussi un peu gênée par la situation. Du coup, je ne sais pas trop de quoi tu parles… ou à quoi tu as fais allusion.

Elle regarda ensuite vaguement ailleurs, puis frissonna lorsqu’elle eu l’impression de sentir une présence glacée et désagréable la frôler et passer derrière elle avant qu’elle ne les quitte.* Autant elle adorait ses créatures et pensait parfois qu’elle ne pourrait sans doute plus vivre sans, autant elle détestait ces dernières. Elle ne savait toujours pas exactement ce que c’était, mais elles avaient heureusement finit par se faire plus rare et moins invasives et Félicia ne demandait pas mieux.

Spoiler:

Parler de mon enfance faisait remonter de vieux souvenirs que je pensais ne plus avoir, c'était étrange ça faisait du bien mais ça faisait aussi mal, nous qui étions si proches... On s'est retrouvé seuls, chacun de notre côté, à faire nos vies sans savoir ce que devenaient les autres...

Je soupirais chassant ses pensées de ma tête, ce n'était ni le lieu ni le moment. Je n'allais pas non plus ennuyer Félicia avec ça, je replaçais une mèche de mes cheveux avant de lui sourire, comme si de rien n'était, dissimuler ses pensées et sentiments quand on était télépathe était assez simple la plupart du temps.

Ce qui était le plus compliqué c'était de capter certaines images, certains souvenirs qui ne m'appartenaient pas. C'était une question d'habitude à force, je n'y prêtais pas attention, enfin la plupart du temps....

- Je sais, par contre, ce n’est pas réciproque, du coup, je ne sais pas trop de quoi tu parles… ou à quoi tu as fais allusion.

- Ce n'était rien de bien important.

Je souris regardant autour de moi, ne connaissant pas cet endroit j'étais d'une nature curieuse, alors quand j'étais dans un endroit que je ne connaissais pas, c'était pire je me posais des tas de questions, elles n'étaient pas vraiment intéressantes, mais c'était le genre de petite question qui vous occupait l'esprit pendant quelque temps.

Puis j'eu une drôle de sensation, et en jetant un regard à Félicia je compris que c'était réciproque, je me demandais bien ce qu'elle pouvait avoir, et surtout ce qui se passait. Je me redressais avant de prendre la parole.

- Tout va bien ?

- Ce n'était rien de bien important.

Bien qu’elle ne l’ait pas directement formulé en ces termes, Félicia aurait préféré savoir ce que la jeune mutante avait apprit par l’intermédiaire de son pouvoir. Qu’Elvie capte, volontairement ou non, certaines choses par ce biais ne la dérangeait pas, mais il lui semblait qu’il aurait été plus correct qu’elle lui fasse ensuite part de ce qu’elle avait découvert et la jeune femme fut donc à la fois peinée et surprise par sa réponse. Elle se souhaita pas lui faire part de ses deux sentiments néanmoins et ne se voyait pas d’avantage insister pour obtenir une réponse. Dans un premier temps, elle se contenta donc d’acquiescer d’un léger signe de tête avant de formuler le commentaire le plus succin qu'elle ait pu trouver.

- Ah, fit-elle ainsi.

Une pointe de déception filtra peut-être à travers son ton, de même qu’elle eu brièvement du mal à conserver une attitude aussi ouverte que celle qu’elle avait eu jusque là, mais Félicia essaya aussi de prendre sur elle pour faire abstraction de sa contrariété, même si la chose lui paru d'abord moins évidente qu’elle ne l’aurait voulu.

Sa tentative fut néanmoins rapidement interrompue par la présence glacée qui la frôla, puis par la question d’Elvie.

- Tout va bien ?

En l'entendant, Félicia regarda d’abord Elvie sans rien dire, ne sachant trop que répondre, puis reporta son attention sur un point situé à côté de son visage, une peu comme si ce dernier était susceptible de lui dicter une réponse.

La présence semblait les avoir quittées, mais l’expérience lui avait apprit qu’on ne pouvait jamais être sûrs de quoi que ce soit, lorsque ces dernières décidaient de se manifester. Elle ne savait donc pas si tout allait bien et, plus ennuyeux, peut-être, elle réalisa aussi qu’elle n’était pas sûre non plus de savoir pourquoi Elvie lui posait cette question. Faisait-elle seulement référence à la dite présence ? Ou bien s’inquiétait-elle suite à son léger changement d’attitude ?

- Je crois que oui, finit-elle tout de même par répondre en essayant de faire comme si c’était totalement vrai, alors que sa réponse lui semblait un peu prématurée.

- J’ai juste eu un peu froid, ajouta-t-elle ensuite.

Elle n’aimait pas mentir, mais elle ne se sentait pas d’attaque pour se lancer dans de longues explications qu’Elvie n’attendait peut-être même pas et qu’elle n’était pas certaine de vouloir lui donner.

A ses yeux, ses présences représentaient en effet un peu la face sombre de son pouvoir ou du moins celle dont elle était le moins fière. Elle était loin de contrôler ses créatures aussi bien que d’autres manipulaient le feu ou tordaient le métal, mais ses créatures et elle finissaient généralement par se comprendre, elle s’était toujours plu en leur compagnie et elle appréciait généralement cette facette de son pouvoir.

Rien de tout cela n’était vrai avec elles en revanche. Elle ne comprenait rien ni à leur nature ni aux raisons de leur manifestation, pas plus qu’elle ne les contrôlait, ce qui l’agaçait d’autant plus qu’elle détestait profondément ces dernières et n'avait jamais vraiment cessé de les craindre.

- Ah.

Je sentais qu'elle était déçue, j'avais appris à garder pour moi ce que je voyais, les gens n'aimaient pas ça... Et je pouvais le comprendre du coup je faisais preuve de la plus grande discrétion possible. C'était mieux comme ça... Cependant je préférais rassurer la jeune femme.

- Je peux t'assurer que ce n'était vraiment rien d'important.

Je souris, comme pour appuyer mes propos avant que la jeune femme ne frissonne et que je m'en inquiète, je ne tardais donc pas à lui demander si elle se sentait bien, j'attendais sa réponse qui tarda un peu trop à venir à mon goût, je regardais tout autour de nous comme si quelqu'un s’apprêtait à surgir de je ne sais où...

- Je crois que oui. J’ai juste eu un peu froid.

J'haussais un sourcil, je n'étais pas vraiment certaine de la franchise de la jeune femme mais en même temps je ne lui avais pas dit ce que j'avais vu, ce n'était vraiment pas grand chose mais...
Je me redressais légèrement, Félicia semblait étrange, et je continuais de regarder autour de nous attendant de voir une quelconque personne ou créature apparaître.

- Tu veux peut-être que je te laisse ?

C'était sincère, si elle avait besoin d'être un peu seule, je pouvais très bien rentrer chez moi ou à l'Institut. Je me voyais mal lui imposer ma présence. En attendant la réponse de la jeune femme je m'étirais, j'étais le genre de personne qui ne pouvait pas rester en place plus de cinq minutes, au-delà de ça, ça relever du défi...