The Ghost Woman And The Hunters • James & Selina

Confortablement assis dans son bureau, Michael regardait des dossiers en prenant son petit déjeuner composé de donuts et de Macchiato caramel. Une petite fantaisie que le commandant Grimshaw s'offrait de temps en temps, surtout lorsqu'il avait passé plusieurs heures à travailler sur une affaire et qu'il ne pouvait pas résister à l'appel de la gourmandise en passant près du Starbucks. Malheureusement, son petit déjeuner allait devoir attendre - à moins qu'il puisse récupérer le tout et manger dans le véhicule de son coéquipier - car une nouvelle affaire venait de tomber : double homicide et vol à main armée dans une bijouterie réputée. Un classique.

Michael ne s'étonnait plus d'entendre parler de crimes depuis qu'il faisait ce métier. Bien évidemment, il lui arrivait d'être surpris ou choqué d'apprendre les détails de certaines affaires, surtout lorsque des enfants étaient les victimes, mais pas pour un cas comme celui dont-il devait s'occuper aujourd'hui. Le vol était certainement le crime le plus répandu, car facile d'accès. Normalement, la plupart des cambrioleurs ne laissaient pas de victimes derrière eux, sauf s'ils avaient du mal à maintenir leur calme dans ce type de situation. Malheureusement, beaucoup d'amateurs s'aventuraient en terrain inconnu et ne savaient plus quoi faire une fois entrés en jeu.

Arrivé sur les lieux, Michael récupéra quelques informations auprès du légiste et remarqua qu'il n'y avait aucun témoin sur les lieux. Il lui fallait donc récupérer les témoignages des commerçants qui entouraient la bijouterie, en commençant par la boutique d'en face. « Besoin de nouvelles lingeries James ? » Lança Michael en sortant de la bijouterie, un sourire taquin sur le visage. « La boutique est en face de la bijouterie. Quelqu'un a forcément vu ce qu'il s'est passé. » Sans attendre, le commandant Grimshaw traversa la rue pour entrer dans la boutique de lingeries en attendant sagement que la gérante - ou le gérant, ce qui était peu probable - ne se montre.

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Un matin normal au poste, un matin calme, James était dans son bureau voisin à celui de Mic, avec qui il fallait l’avouer la relation avait évolué, les deux hommes s’entendaient mieux, enfin James s’entendait mieux avec le grand brun kamikaze qui lui servait de coéquipier. Croquant distraitement dans le beignet que lui avait fait Arleen, il regarda la boite et nota mentalement de lui en redemander parce que son pauvre stock s’épuisait. Mais leur petit matin fut perturbé par leur nouvelle affaire, et lorsque James avait vu son coéquipier se lever et se diriger vers son bureau, il avait rapidement terminé de manger sa pâtisserie et l’avait suivit, direction la scène de crime.

James se gara devant la bijouterie, tandis que Mic s’occupait de parler avec le légiste, le blond se dirigea vers les policiers en uniforme qui faisaient l’inventaire des bijoux volés. Il eut un soupire en regardant les deux corps sans vie. Quel gâchis. Si tu sais pas braquer une bijouterie tu ne braques pas, c’est tout, si tu ne sais pas faire une chose tu ne le fais pas, James n’allait pas s’aventurer à opérer quelqu’un s’il n’y connaissait rien. Reportant son attention sur les paroles de l’officier à qui il avait demandé l’inventaire il le remercia et suivit le grand brun à l’extérieur de l’établissement. Souriant en coin face à son commentaire, le lieutenant répondit, sur ce même ton de la plaisanterie :

- Oh non tu sais, moi j’ai mon stock, tu devrais en acheter toi par contre, tu verra ça te ferra une magnifique poitrine.

James et son humour fracassante étaient de retour, taquinant le brun, mais après tout, leur relation était basée sur ces petites taquineries qui étaient apparut depuis que James avait enfin décidé à baisser les armes, à accorder sa confiance au brun et à enfin entrevoir une relation amicale, une relation de coéquipier et non plus de patron/subordonné. Et ce changement dans leur relation avait des effets positifs sur leur duo qui finalement se révélait le duo explosif du poste. Mais trêves de plaisanterie, Mic reprit la parole, il leur fallait des témoins et il était vrai que la boutique de lingerie était leur plus grande chance, située en face de la bijouterie, il était presque impossible que personne n’ai rien vus.

Marchant donc aux côtés du commandant, le lieutenant pénétra le premier dans la boutique, regardant rapidement la lingerie qui était exposé avant de porter son regard vers l’extérieur, observant la bijouterie pour patienter en attendant que la gérante arrive, car il était peu probable que ce soit un homme qui tienne ce genre de boutique, mais il avait apprit à ne plus être surpris face aux étrangetés qu'il pourrait y' avoir dans sa ville natale.

Ne jamais sortir de chez soi a naturel, à moins de vouloir passer inaperçu. Or, c’était à l’opposé exact de ce que recherchait Selina quand elle sortait de chez elle. Elle voulait qu’on la voie. Elle voulait que les gens prennent conscience que montrer un peu son décolleté et se maquiller d’une jolie manière était une chose que les femmes pouvaient se permettre. Oh, bien sûr, plusieurs personnes, soi-disant représentantes de groupuscules religieux, de bonnes mœurs ou autres avaient déjà fait savoir à la brune qu’ils n’étaient pas en accord avec ses principes. Et alors ? Elle était une anticonformiste née, une femme qui aimait à bousculer les ordres établis et ce, depuis son plus jeune âge. Après tout, n’était-ce pas elle qui avait été élevée par une troupe de cirque, à l’écart des codes que la société bien pensante voulait absolument ancrer dans le cerveau des petites filles ? Si. Son enfance n’a été que liberté, entrainement, cascades, figure, foule et joie. Rudesse aussi, froid et faim quand les bons gens étaient trop radins pour aller voir une troupe de cirque ambulant. Elle était une femme forte aujourd’hui, qui avait eu son lot de malheurs, de bonheurs et de coups de chance inespérés et inattendus pour dire le moins.

Aussi, ce matin-là, elle avait optée pour une tenue à la fois confortable et attrayante. Un pantalon à fermeture marin bleu roi accompagné d’un bustier blanc à bretelles fines, des escarpins à talons aiguilles noirs. Des lunettes de soleil pour éviter de s’abîmer ses jolis yeux et puis ses cheveux ramenés en arrière en une queue de cheval, avec une mèche ondulée à l’avant, histoire de donner un peu de forme à cette coupe semblant pourtant très banale. La parfaite pin-up, surtout avec son maquillage. Elle aimait sa poudre blanche, son rouge à lèvre qui portait si bien son nom, et son eyeliner. Bon sang, si elle n’avait un minimum de sens du style, elle ferait probablement des folies avec son eyeliner. Cependant elle gardait ce genre de folies pour Halloween, c’était plus amusant comme cela, non ? Et elle tenait une boutique de lingerie. Comble pour une femme comme elle. Alors forcément, elle s’était faite une réputation de croqueuse d’homme, alors qu’il n’en n’était – presque – rien. Quelques hommes à droite et à gauche, certes, rien de bien fixe, mais elle était loin de changer d’homme toutes les semaines, enfin, voyons. Elle avait un minimum de respect pour les membres de la gente masculine.

Arrivant à la boutique peu avant l’ouverture, elle eut l’agréable surprise de voir une commande qui attendait déjà dans sa boutique, n’attendant qu’elle pour la ranger. De toute façon, le matin elle n’avait pas exactement beaucoup de clients. Elle pouvait bien prendre une petite heure pour ranger sa commande de soutien-gorge, de lingerie sexy et de boxers masculins. Oui, elle faisait dans le mixte. Après tout, quitte à travailler dans une boutique de lingerie, autant y avoir des avantages…Si vous voyez ce que je veux dire. Non, elle n’espionnait pas les clients, loin de là ; mais il arrivait que, parfois, certains cherchent un avis féminin. Elle était donc toute prête à satisfaire leur curiosité, tout en en profitant. Il n’y a pas de mal à se faire du bien après tout. C’est pendant qu’elle était à moitié dans un carton de soutien-gorge en dentelle rouge bordeaux qu’elle entendit le petite carillon de la porte d’entrée émettre son tintement mélodieux et doux. Soupirant en se disant qu’elle allait perdre le fil de ce qu’elle faisait, elle sortit d’un rideau au fond de la pièce et vis deux hommes. Un blond et…Batman. Enfin, non, pas littéralement Batman, mais le type qui s’était déguisé en Batman au Halloween de l’année passée et avec qui Selina avait allègrement flirté, elle ne tenterait même pas de le nier. Affichant son plus beau sourire commerciale avec une touche charmeuse rien que pour le grand brun, qui avait eu de quoi remplir le costume du héros de la nuit, elle avança plus fermement dans la boutique, se tenant toujours aussi fière et droite que toujours.

"Bonjour messieurs et bienvenue dans mon humble boutique. Je suis cependant quelque peu désolée ; ma collection masculine est…relativement restreinte. Mais peut-être en ai-je reçu de nouveaux modèles avec l’arrivage de ce matin…Qui sait ?"

Elle lança un regard à Batman avant de reporter son attention au duo en général. Elle ne se doutait pas qu’elle avait des policiers en face d’elle. Après tout, elle était concentrée à essayer de déterminer si oui ou non le brun la reconnaissait, malgré son masque de Catwoman inexistant aujourd’hui…

Tenue de Selina:

Taquins l'un envers l'autre, les deux équipiers se considéraient désormais comme deux bons collègues qui aimaient travailler ensemble. Il fallait dire que gagner la confiance du blond n'avait pas été très simple pour Michael. Arriver et prendre la place d'une personne aimée et appréciée n'était pas chose aisée. Il fallait faire ses preuves et prouver qu'on était pas là pour faire oublier son prédécesseur. Michael avait dû se montrer très patient durant cette phase et aujourd'hui, il était ravi de la tournure des événements. Il n'était plus l'ombre au tableau ni l'intrus dans l'équipe. Il avait gagné sa place et pouvait enfin se permettre de blaguer avec James Dawkins, ce qu'il n'aurait jamais cru possible auparavant. Là, par exemple, les deux hommes devaient se rendre dans une boutique de lingeries pour interroger les potentiels témoins. Et puisque la situation prêtait à sourire - oui, deux flics de type masculin dans une boutique pour femme peut surprendre -, Michael avait balancé une petite phrase à son coéquipier, pour détendre l'atmosphère. Découvrir deux corps de bon matin n'était pas très agréable, autant rendre les choses moins difficiles.

James ne s'était pas fait attendre pour répliquer. Il avait tout un stock de lingeries ? Michael eut un sourire en imaginant la scène, même si les paroles de son coéquipier n'étaient pas du tout sérieuses. Et il sourit de plus belle en entendant la dernière phrase de James, à laquelle il aurait bien répliqué, mais ils n'étaient pas là pour se lancer des vannes amicales à longueur de temps. Il fallait découvrir ce qu'il s'était passé dans la bijouterie et se concentrer sur les questions à poser au possible témoin.

En voyant une silhouette apparaître dans son champ de vision, Michael leva les yeux et manqua de s'étouffer. La gérante de la boutique - ou peut-être une simple vendeuse, qu'en savait-il ? - ne lui était pas inconnue. Cependant, Michael devait rester professionnel. Bon, d'accord, il voulait aussi éviter que son coéquipier n'en sache trop sur lui et priait pour que la demoiselle face à eux ne se souvienne pas de lui. Ou qu'elle reste discrète. Au choix.

Après quelques minutes de silence et d'hésitation, Michael se racla la gorge et se lança dans les interrogations en essayant de rester le plus neutre possible. « Nous ne sommes pas ici pour la lingerie... » Madame ? Mademoiselle ? Un rapide coup d’œil aux doigts de la jeune femme donna la réponse à Michael qui s'empressa de poursuivre. « Mademoiselle. La bijouterie d'en face a été braquée quelques heures plus tôt et a fait deux victimes. Nous voudrions prendre votre témoignage. Si jamais vous avez vu ou entendu quelque chose... » Malgré la situation, Michael ne pouvait s'empêcher de détailler la jeune femme du regard. Il reconnaissait très bien la forme et la couleur de ses yeux, sa peau pâle... il ne faisait aucun doute qu'elle était la Catwoman qu'il avait rencontré lors de cette soirée d'halloween alors qu'il abordait un costume de Batman. Et le policier était si surpris de tomber nez-à-nez avec cette jeune femme qu'il en avait oublié de se présenter dans les formalités d'une enquête.

James se tourna vers le bruit dans son dos, découvrant la gérante de la boutique, petite brune plutôt élégante et sexy dans sa tenue. Il répondit par un sourire polis face au sien et à son commentaire sur la lingerie, il secoua la tête de manière négative, amusé par le petit bout de femme qui se tenait en face d’eux, au moins ce n’était pas l’une des ces propriétaires exécrable qui envoyaient bouler les policiers lorsqu’ils faisaient leur travail. Il nota néanmoins le regard qu’elle lança à son coéquipier ce qui le surprit plus qu’autre chose, son regard passa rapidement de la brune au policier à ses cotés mais n’obtint rien de la part de ce dernier. Juste un silence qui pourtant n’était pas habituel en ce qui le concernait. Le blond eut un léger froncement de sourcil, parfois il se demandait pourquoi il était autant observateur, ça lui éviterait de se poser plus de questions qu’il en avait déjà. Mais après tout, un bon policier est avant tout un bon observateur.

Le raclement de gorge du grand brun mit fin au silence, et il commença rapidement à parler, lui expliquant la situation en ce qui concernait le vol et double homicide de la bijouterie. Et alors qu’il avait parlé, James ne l’avait pas quitté des yeux, observant son regard, grand curieux qu’il était, il voulait savoir si quelque chose se passait entre lui et la gérante, il n’eut pas grande réponse à vrai dire, seulement son regard fixé sur la brune. Tournant de nouveau la tête vers cette dernière, le blond eut un petit sourire, il avait quand même remarqué que Michael avait oublié de les présenter comme dans tout début d’enquêtes, c’était les formalités après tout. Ce pourrait-il que la brune y soit pour quelque chose dans ce léger oubli ? Mettant de cotés ses suppositions, il décida de prendre la parole pour les présenter convenablement.

- Et tu crois qu’elle va répondre à des inconnus Einstein ? Demanda-t-il en lui jetant un regard moqueur. Il reporta son attention sur la brune et reprit. Je suis le Lieutenant James Dawkins et voici mon coéquipier le Commandant Michael Grimshaw. Et je m’excuse pour son manque de présentation, faut croire que dès qu’un joli minois passe sous son nez il oublie les bonnes manières.

Première attaque pour voir la réaction de son supérieur. D'ailleurs, il le regarda rapidement du coin de l'œil pour observer sa réaction même si honnêtement ça ne changerait pas sa vie de savoir si quelque chose se passait entre les deux trentenaires, ce qui lui plaisait c'était la perspective de pouvoir s'amuser, de pouvoir le taquiner sur cette possible relation. Et même si ce n'était pas encore fait, James pense que jouer au Cupidon pourrait être une tâche amusante, difficile certes, mais amusante quand même. Le lieutenant balaya ces pensées de son esprit pour se concentrer sur l'action présente, ils avaient véritablement besoin de son témoignage, il espérait que ça les mènent quelque part, mais vu que la jeune femme se tenait dans l'arrière boutique, il commençait à avoir un léger doute sur ce qu'elle aurait pût voir... Mais il fit taire les pensées négatives, ce n'était jamais très bon de partir avec des pensées de la sorte. Ne voyant qu'il n'avait rien à ajouter aux paroles de Michael, il glissa ses mains dans ses poches, regard azure braqué sur la gérante, attendant qu'elle leur dise ce qu'elle avait et surtout si elle avait vu ou entendu quelque chose le matin même.

Ah, vu son regard, lui aussi se souvenait d'elle. Tant mieux, tant mieux, Selina aurait été atrocement vexée qu'il ne se soit pas souvenue d'elle. Il ne fit, cependant, aucun commentaire qui pourrait faire allusion à cette fameuse soirée d'Halloween et elle se douta que c'était à cause de son ami à ses côtés. Elle pouvait comprendre. Quoi que. Elle avait toujours été une anticonformiste et n'avait jamais rien cachée, au presque. D'accord, elle cachait précieusement qu'elle s'amusait à faire des effractions dans de belles et grandes maisons de la côté Est, sinon le brune se retrouverait entre les barreaux. Dur dur. Et horriblement triste et ennuyeux, ne pensez-vous pas? Elle qui avait toujours connu la liberté, les grands espaces, se retrouver dans une prison, probablement à devoir partager sa cellule avec une autre co-détenue. Rien que d'y penser la gérante en frissonnait d'effroi. D'autant plus qu'elle serait bien incapable de se défendre dans un endroits pareil et finirait par se faire manger toute crue par les autres détenues. Elle savait se défendre; un peu, mais ce pour quoi elle se ferait enfermer serait une chose si minime comparé à des gens qui pourraient avoir tuer des gens de sang froid...Commet voulez-vous qu'elle survive dans un endroit pareil?

En tout cas, pour en revenir à des pensées plus agréables, elle reporta son attention sur les deux messieurs en face d'elle, son sourire toujours en place, avant d'étirer sa bouche en une ligne neutre. Elle ne pouvait décemment pas sourire face à ce qu'on lui demandait. Elle était anticonformiste mais pas sans cœur. Deux personnes sont mortes aujourd'hui, juste en face de sa boutique et, sans aller dans le mélodrame, elle était triste pour eux. Elle était déjà dans sa boutique quand ils ont été attaqué, elle le sait, parce qu’elle a entendu les coups de feux. Sauf qu’elle n’a rien vu à proprement parlé. Elle tenait à la vie, or se faire repérer par des braqueurs en fuite n’était pas la meilleure méthode. Selina était donc restée dans sa réserve un certain temps avant de sortir sur le trottoir. Elle avait pensé aller voir les deux gérants de la bijouterie. Ils se connaissaient un peu et avaient déjà subi un cambriolage deux mois plus tôt. Alors elle aurait voulu leur témoigner un soutien, mais en voyant les premières voitures de police arriver, elle était rentrée dans sa boutique pour continuer à vérifier sa livraison. Elle préférait laisser la police faire son travail tranquillement avant de mettre les pieds sur une scène de crime. Ce qui avait été un bon choix visiblement. Elle avait beau ne pas être une petite nature, la vue du sang ou même de cadavres lui filait la nausée. Quitte à choisir, elle préférait de loin l'odeur d'une cage de tigre que l'on doit nettoyer que la vue d'un cadavre. En revanche elle était arrivée un peu tard. Pas de beaucoup visiblement, mais quand même.

"Ravie de vous rencontrer, Lieutenant, Commandant..." elle avait fait exprès d'ajouter une once, juste une minuscule dose de charme en plus à l'attention de son commandant - un policier, si ça n'était pas ironique ça! La cambrioleuse qui drague le policier (et vice versa si vous voulez la vérité). C’était une chose qu’elle allait aimer jouer. Le rôle d’une simple gérante qui s’amuse à flirter avec un commandant de la police. Cependant elle devait d’abord leur répondre.

"Malheureusement, je ne peux pas vraiment vous aider. J’étais déjà arrivée, mais dans mon arrière-boutique pour vérifier une livraison qui venait d’arriver. J’ai…Entendu des coups de feu mais j’ai simplement pensé à un braquage, ils en ont eu un à peine deux mois plus tôt. Je suis restée cachée dans ma réserve. Je ne tenais pas à ce que celui ou ceux qui ont fait ça me voient et me prennent pour un témoin gênant à éliminer. Enfin…Désolé messieurs. Si vous avez d’autres questions cependant, je vous écoutes, je reviens dans une seconde"

Un sourire, un clin d’œil et la voilà repartie dans sa réserver pour revenir avec un carton à demi fermé de lingerie qu’elle devait mettre en rayons. Ce qu’elle commença à faire aussitôt, gardant toujours une oreille pour les policiers présents dans sa boutique. Oh, ils sont beaux ces soutien-gorge de dentelle bordeaux…

La première phrase de James sortit Michael de ses pensées mais surtout de sa contemplation de la gérante du magasin. Puis, la suite eut le don de lui faire apparaître une image mentale où il bâillonnait son coéquipier pour le faire taire. Non mais, franchement. Il n'était pas le genre d'homme à perdre la parole dès qu'une jolie demoiselle faisait son apparition, quand même ! À ce compte là, Michael pouvait faire un trait sur sa carrière, car les belles femmes... il y en avait beaucoup, et étrangement, des tas dans les affaires de meurtres et autres crimes. Michael leva alors les yeux au ciel en soupirant discrètement, espérant que James ne sorte plus d'âneries pareilles. Oui, il était troublé par sa nouvelle rencontre avec la miss Catwoman mais non, il n'était pas béat devant elle à cause de son charme évident.

La gérante reprit la parole, saluant les deux policiers après les présentations de James. Michael lui adressa un très bref sourire, comme s'il avait peur que la regarder ou lui sourire trop longtemps ne rende l'ambiance encore plus bizarre qu'elle n'y paraissait. Et, se faisait-il des idées ou bien la jolie brune était en train de jouer de son charme sur lui ? Michael ne préféra pas trop se perdre dans l'analyse de la situation. Il devait se concentrer sur son travail. Il n'était pas en train de faire les boutiques - surtout pour de la lingerie féminine - et n'était pas non plus en vacances. Qu'il connaisse ou non les témoins, Michael devait rester professionnel.

"Malheureusement, je ne peux pas vous aider... " Immédiatement, le commandant braqua son regard sur elle puis observa la vue depuis la boutique jusqu'à la bijouterie. N'avait-elle rien vu ? Rien entendu ? La suite arriva rapidement, forçant Michael à la regarder de nouveau. Ils avaient eu un braquage deux mois plus tôt ? Fronçant les sourcils, intrigué, le commandant s'apprêtait à poser une question lorsque la gérante s'absenta pour quelques instants. Alors, Michael posa le regard sur son coéquipier, plongé dans l'affaire. Il avait totalement oublié le fait qu'il se trouvait dans la boutique d'une femme qu'il avait rencontré un an plus tôt et qui ne l'avait pas laissé indifférent et commença à rassembler les détails de l'enquête. « Elle vient de dire qu'il y a eu un braquage deux mois plus tôt. Il faudrait contacter le reste de l'équipe pour rassembler les informations sur ces détails, voir s'ils ont eu des images à cette période et faire analyser la vidéo de surveillance d'aujourd'hui. Si nous avons le même suspect sur les bras, ça ne devrait pas être très difficile à trouver. En attendant, on peut demander à... la gérante si elle a vu quelque chose lors du premier braquage. »

En faisant son récit, Michael s'était rendu compte que leur témoin n'avait pas donné de nom. Alors, quand elle refit son apparition, il s'approcha légèrement en essayant de ne pas prêter attention à ce qu'elle faisait. « Hm, mademoiselle, nous aurions besoin de votre nom et prénom pour notre rapport... » Bizarrement, ce mot sonnait vraiment très bizarre aux oreilles de Michael et il se sentit étrangement gêné, horrifié. Il se reprit vite, presque nerveux. « Pour le rapport de l'enquête. »

Le lieutenant eut une moue dépitée en entendant la réponse de la brune , elle n’avait rien vue. Et il comprenait la réaction de la gérante d’être resté dans sa réserve en entendant les détonations, surtout si un braquage avait eut lieu quelques mois plutôt, elle avait conclut qu’un deuxième avait lieu et mieux valait ne pas se faire voire pour vivre. Néanmoins, ils avaient un indice malgré tout, ils avaient appris qu’un premier braquage avait eut lieu et il suffisait de visionner les bandes les bandes de caméras de surveillance pour en apprendre un peu plus, en espérant bien sûr qu’elles soient toujours présentes dans la boutique. Et avec un peu de chance les voleurs ne porteraient pas de cagoules et l’enquête serait rapidement bouclée. Le blond hocha la tête en entendant la fin de sa réponse et eut un haussement de sourcil en voyant le clin d’œil et le sourire. Destinés à Michael ? Il le pensait, et elle ne semblait pas être gêné par le fait qu’ils soient en plein enquête pour charmer quelque peu le commandant, ce qui amusait vraiment le New-Yorkais.

Il se tourna d’ailleurs vers Michael lorsque la gérante disparue dans sa réserve, l’écoutant attentivement il acquît lorsqu’il émit le fait de prévenir le reste de l’équipe et de visionner les caméras. Ils avaient eût la même pensée, tous les deux intrigués par les révélations de la jeune femme. Et James hocha une nouvelle fois la tête lorsqu’il termina par le fait de demander des informations sur le premier braquage. Bien, qu’il le fasse, James allait s’occuper de prévenir le reste de l’équipe et visionner les bandes vidéos. Il se ferrait un plaisir de le faire même, histoire de laisser les deux bruns tous seul dans la boutique. Pointant du pouce la boutique qui se trouvait dans leur dos il répondit à son supérieur :

- Très bien, je m’occupe de ça alors, espéreront que notre ou nos braqueurs n’aient pas eût l’intelligence de mettre une cagoule , ça nous faciliterait bien la tâche. Il marqua une courte pause avant d’afficher un sourire entendu et de reprendre plus bas. Et pas de bêtises d’accord ?

La gérante revint à ce moment là et James se dirigea vers la porte, s’apprêtant à quitter la boutique il entendit néanmoins les paroles du commandant à l’intention de la brune qui était occupée avec ses soutiens-gorges . Et il eût un sourire moqueur en entendant que son ami s’enfoncé inévitablement devant elle, mais il fût gentil, il attendit d’être sortit de la boutique pour éclater de rire avant de reprendre rapidement son sérieux, ils avaient quand même deux meurtres à élucider. Traversant rapidement la rue il se dirigea vers le reste de son équipe et leur fit signe de la main et ils s’approchèrent rapidement de lui. James commença à expliquer la situation, récit ponctué par ses mouvements de main. Ayant la confirmation que la caméra fonctionnait, ils rentrèrent dans la boutique du crime et allèrent dans l’arrière boutique, fixant les installations. James soupira et attrapa une cassette, espérant que les propriétaire avaient soigneusement noté les mois, histoire que leur recherche soit plus simple. Et ils soupirèrent à l’unisson en voyant que chaque cassette représentaient une seule semaine, ça leur faisait quelques cassettes à visionner. Ils s’installèrent et commencèrent à visionner les cassettes, avançant rapidement, ou pas selon les endroits. Finalement la chance ne voulait pas être gentille avec leur yeux vu que c’est seulement dans la dernière cassette qu’ils trouvèrent leur suspect, enfin leur braqueur. Et ils leur était inconnus, c’était un homme banale, un bon mètre quatre-vingt dix, cheveux bruns et yeux plutôt sombre, il n’avait même pas prit la peine de mettre une cagoule, ignorant sûrement l’existence de la caméra qui ne se voyait pas au premier coup d’œil non plus. Notant la description, il ordonna à l’un des membre de son équipe de faire un portrait robot de l’homme, histoire que si l’homme des deux braquages était le même ils pourraient faire circuler le portrait et demander aux personnes proches de la boutique s’il le reconnaissait, en commençant par la gérante d’en face.

James se passa les mains sur son visage et se leva en attrapant le portrait robot, ils avaient visionnés les caméras de ce jour et avaient, pour leur plus grand bonheur découvert que leur homme était le même, remerciant ses deux coéquipiers, le lieutenant sortit de la boutique et traversa une nouvelle fois la rue pour rejoindre Michael et la gérante au nom inconnu. Pénétrant doucement dans la boutique, il agita fièrement le dessin devant lui.

- Bingo ! Nous avons notre suspect, il faut croire qu’ils ne sont pas assez intelligent pour porter une cagoule ou pour observer les lieux avant de commettre un crime. Il aurait évité de se faire filmer comme un débutant, ce qu’il doit être en fait… Ou un idiot je ne sais pas, sûrement les deux. Enfin bref.

Regardant tour à tour les deux bruns, il se rapprocha un peu plus de la gérante et lui tendit le portrait du coupable, espérant qu’elle le reconnaisse…

- Est-ce que vous reconnaissez cet homme mademoiselle ?

Spoiler:

Voir Batman s'enfoncer tout seul comme un grand dans des sous-entendus qui auraient pu passer totalement inaperçu...C'était priceless. Selina découvrait avec un plaisir et un amusement non feint que ce grand colosse avait des pieds d'argiles. Comme tout le monde. Après, elle s'était déjà chargée d'apprendre certaines de ses faiblesses typiquement humaines et masculines et ça semblait le poursuivre encore aujourd'hui. Pauvre bout de chou. Au moins ça compensait pour le manque d'information qu'elle venait de leur fournir. Ça lui donnait aussi moins l'impression légère d'oppression qu'elle avait ressentie quand ils ont commencé leurs questions. Après en soi, ils ont été tout ce qu'il y a de plus gentils et agréables avec elle, voire même amusant, seulement, se faire interroger n'était pas souvent synonyme de partie de plaisir aussi bien pour les interrogateurs que l'interrogé. Donc rigoler un peu aidait bien. Surtout face à une situation aussi tragique que celle dont ils s'occupaient. Certains pourraient même la dire sans-cœur de flirter ainsi sans vergogne alors que deux personnes étaient mortes (déjà qu'on lui donnait des noms peu flatteurs parce qu'elle était une femme libre qui savait ce qu'elle voulait et qui avait tendance à bousculer les bonnes mœurs des gens bien pensants...), mais tan pis.

"Oh! Qu'elle sotte je fais! C'est Selina, Selina Von Schwartz. S-C-H-W-A-R-T-Z."

Le lieutenant étant parti s'occuper de cette histoire de vidéos de surveillance, Selina se retrouvait seule avec le commandant et elle comptait bien en profiter. Histoire d'avoir un peu plus d'information sur son mystérieux Batman qui lui avait fait tourné la tête un an plus tôt. Elle garda le silence un moment cependant, attendant de voir s'il voudrait faire le premier pas ou non, finissant de ranger son carton de lingerie avant de reprendre.

"Alors comme ça Batman fait partie des forces de l'ordres. Qui l'eut cru? Mais je dois avouer que ça te va bien je trouve. Dommage que tu n'ait pas d'uniforme cependant. C'est toujours plus sexy un homme en uniforme...J'ai toujours mon costume de Catwoman par ailleurs."

Non, elle n'y allait avec le dos de la cuillère, mais en même temps, qui sait combien de temps ils avaient avant que le coéquipier de Mic ne revienne de leur vision âge des vidéos de surveillance? Pas forcément beaucoup de temps. Alors elle tentait d'en profiter au maximum. Elle avança vers lui de son pas félin, jusqu'à se retrouver à un pas de lui. Du haut de son mètre soixante, elle n'arrivait vraiment pas haut par rapport au commandant mais elle trichait un peu aujourd'hui avec ses talons. Bah, elle lui arrivait en haut de l'épaule au lieu du bas de cette dernière. Elle l'observa, patiente, se sentant comme autorisée à cette observation. Tout comme elle le laisserait l'observer à sa guise si besoin est. Elle vit du coin de l'œil son collègue revenir et elle recula, son sourire vendeur toujours au lèvres, avant de baisser les yeux vers l'image que lui montrait le lieutenant. Elle fronça les sourcils puis les haussa grand en reconnaissant le visage sur la photo.

[collor=#ff6666]"Johnny la frime...Ah bah ça..." Elle rendit la photo avec un petit rire "C'est un jeune du quartier, John McCliff je le vois régulièrement passer à essayer de reluquer mes clientes en petite tenue. Sauf que les cabines d'essayage sont plus loin, bien à l'abri des regards indiscrets. Passons. Je ne pensais pas qu'il avait ce qu'il faut dans le ventre pour faire une telle chose, en général il avoir plus qu'il ne mord..."

C'est sur que du quartier, c'était bien la dernière personne à laquelle la gérante aurait penser pour un coup pareil.

Spoiler:

Pas de bêtises ? Comme s'il allait en faire. Michael secoua la tête alors que son coéquipier s'éloignait. Maintenant, il devait rester en tête à tête avec la gérante de la boutique et ce n'était pas gagné d'avance. Michael devait rester professionnel et ne devait pas laisser le passé empiéter sur son enquête. Il se concentra donc sur tout ce qu'il avait à faire pour rassembler les témoignages, les indices, n'importe quoi qui pourrait aider toute l'équipe à mettre la main sur le criminel. Comme le nom de la gérante du magasin par exemple. Après avoir correctement noté le nom de la demoiselle, Michael leva les yeux. Avait-il bien entendu ? Elle l'appelait Batman ? Donc, elle se souvenait bel et bien de cette soirée Halloween. Essayant de ne rien laisser paraître, Michael eut un bref sourire. Même si Selina lui faisait clairement du rentre-dedans, le commandant ne devait pas perdre la face pour quelques paroles. Il avait l'habitude d'être abordé de cette façon par de nombreuses femmes et aucune ne l'avait empêché de faire son travail. Il répondit donc de la manière la plus naturelle possible, en faisant comme s'il n'avait pas entendu le mot "sexy" dans la phrase. « Un commandant et un lieutenant n'ont pas besoin d'uniforme. La plaque suffit pour notre travail. » Michael avait volontairement placé James dans sa réponse, pour faire comprendre qu'il devait être professionnel, même si elle était très proche de lui à présent.

Heureusement, James revînt rapidement sur les lieux et Michael se racla la gorge, un peu gêné. Il ne voulait pas que son coéquipier fasse de commentaires sur ce qu'il aurait pu voir de la distance entre la gérante et lui et porta son attention sur les preuves qui arrivaient sous ses yeux. Un dessin, pour être précis, représentant le suspect. Le portrait fur ensuite remis à Selina qui ne tarda pas à réagir. Johnny la frime ? Michael lança un regard vers son coéquipier, essayant de faire comprendre d'un seul regard qu'il trouvait les noms de certains criminels assez... ridicules. Lui-même ne pourrait pas s'affubler d'un surnom semblable, l'idée lui était totalement absurde. Alors, entendre le véritable nom du suspect lui sembla plus naturel. John McCliff, ce nom lui disait vaguement quelque chose, à moins qu'il soit familier à un autre univers. Mais le témoignage de Selina ne semblait pas coller à ce qu'elle pensait de lui. Pourtant, c'était bel et bien son portrait que James avait trouvé. « Les apparences sont parfois trompeuses vous savez. On pense connaître une personne et... ça nous tombe dessus sans prévenir. » Ce qui n'était pas simplement valable pour les criminels et Michael en avait fait de nombreuses fois les frais au cours de sa vie. « Vous n'avez pas d'autres détails qui pourraient servir ? Des éléments auxquels vous n'auriez pas pensé ? Vous êtes sûre qu'il venait devant votre boutique pour reluquer vos clientes ? Parce qu'il se pourrait qu'il ait préparé son coup en observant le reflet dans votre vitrine.»