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 Just give me my prescription, please.

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Just give me my prescription, please. Vide
MessageSujet: Just give me my prescription, please.   Just give me my prescription, please. Icon_minitimeDim 16 Juin - 11:47


Je déteste l’inaction. Je déteste me retrouver dans une salle d’attente, avec des gens qui piaillent, qui s’énervent, qui s’impatientent. Je déteste les hôpitaux. Une journée peut donc difficilement commencer plus mal que celle-ci, où je me retrouve le cul vissé sur une chaise, à attendre que Monsieur le Médecin se bouge enfin pour me recevoir. J’ai encore mal à la mâchoire, à la pommette gauche et aux côtes, de beaux bleus en prime, un reste de gueule de bois qui ne me quitte pas depuis la veille, et j’ai soif. Vraiment soif. Mais non, je ne peux pas foutre le camp. J’ai besoin de cette fichue ordonnance. Les dernières pilules sont parties la veille, et je ne peux pas me permettre d’interrompre mon traitement. Mon cœur n’y survivrait pas.
Je prends une profonde inspiration pour me calmer. L’attente ne fait qu’ajouter à mon stress. Pourquoi cette tension ? Oh, faites votre choix, camarade : androphobie latente, peur que l’on découvre ma vraie nature, impatience, envie d’être ailleurs … Il faut que je me calme. La dernière des conneries, ce serait bien de laisser mon pouvoir se réveiller, là, maintenant, en public, au beau milieu d’un hôpital. Difficile de faire moins discret et imprudent, comme conduite. Je croise les bras et m’efforce de faire le vide. Avec succès. Je pense que je ne remercierais jamais assez Sang-Ook pour son enseignement. Trois minutes s’écoulent de la sorte sans que rien ne se passe.
Chassez le naturel, et il revient au galop. Je recommence déjà à m’impatienter. C’est une véritable spirale infernale. Plus l’impatience gagne du terrain, plus le temps me paraît long. Ce qui me rend encore plus impatiente. Et ainsi de suite …  Je croise les jambes, maintenant, et mes doigts commencent à pianoter sur mes bras. Bon sang, mais quand est-ce qu’il va enfin me recevoir ? Je suis à deux doigts de craquer, de tourner les talons ou d’envoyer les chaises voler. Deux doigts. Ce que j’aurais déjà fait si ça n’avait pas été aussi vital.
Mue par un pressentiment, je relève la tête. On m’observe, je le sens. Je croise le regard intrigué et préoccupé d’une infirmière. Je peux déjà deviner qu’il doit se poser sur mes bleus au visage. Mes yeux la fusillent littéralement, jusqu’à ce qu’elle détourne les yeux. Non, je ne suis pas une femme battue, merci ! A vrai dire, ce serait plutôt les trois emmerdeurs qui auraient besoin d’un docteur, après la raclée que je leur ai collée la veille !
- Mademoiselle Ebermann ? Le docteur Holdwosrth va vous recevoir dans quelques instants.
Je déplie enfin mes jambes, en soupirant. Cette attente interminable semble enfin se terminer, et ce n’est pas trop tôt ! J’espère juste que la blouse blanche ne va pas trop faire traîner les choses … Ça m’ennuierait vraiment de dévaster son joli bureau.
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Just give me my prescription, please. Vide
MessageSujet: Re: Just give me my prescription, please.   Just give me my prescription, please. Icon_minitimeSam 29 Juin - 18:59


C'est pour des journées comme celle-ci, que j'adore mon métier. Un appel de dernières minutes et voilà, que je dois me précipiter au cabinet. Ce qui rend la chose si agréable, est l'urgence et le besoin vital de faire vite, de faire bien et de ne faire aucune erreur. Je suis loin du stéréotype, je ne porte pas de blouse blanche. En consultation, nous sommes tous plus souple sur ce règlement et qui plus est, j'ai été appelée durant l'heure du dîner. Rentré à mon appartement, me changée et revenir ici, aurait été trop long. Par contre, ce n'est éthique de porter ce que je porte. Ce détail, n'a bien sûr pas échappé au Docteur Holdwosrth. Mon premier quart d'heure, fût plutôt mouvementé en paroles. Formulé en flot de reproche et de directive stricte et inutile. Je connais mon travail, mais ce détail semble lui échappé, comme tout le reste, d'ailleurs. Ma main se pose sur son épaule et aussitôt, un calme le gagne, les idées reviennent et l'homme me sourit.

-Votre enfant n’attendra certainement pas que vous soyez à l'hôpital. Allez rejoindre votre femme et vivez pleinement ce moment.

Le calme que je lisais sur ses yeux, vient de disparaitre. L'angoisse le frappe par vague. Bien qu’il soit médecin, la peur de l’inconnu, que quelques choses dérape, le hante. Je prends un crayon, prends une pile de feuille d’ordonnance et lui dit, doux sourire, que tous ira bien, ici comme dans la salle d’accouchement. Mais, déjà il ne m’écoute plus, hystérique. Il défait son noeud cravate, détache les premiers boutons de sa chemise et prends ses clefs. Un sourire fier, puis disparait par la porte qui mène à la salle d’attente. C’est à ce moment, que mes pieds touchent le sol. Je reviens sur terre. Je dois travailler. J’entends l’infirmière, avant que la porte soit complètement fermée, que le Docteur allait recevoir la demoiselle Ebermann. Première erreur de la journée. Le médecin en question n’est plus là. Je prends le dossier dans le porte folio accrocher au mur et survole les principales lignes. Une annotation retient cependant mon attention, le dossier se ferme et retrouve sa place dans le porte folio.

J’entre dans le petit cabinet, une vaste pièce ou trône un bureau avec plusieurs sièges. J’y dépose le crayon et la pille de feuille. Sur la table de diagnostique, j’allonge une feuille qui recouvre la totalité de la table. Ainsi, si la patiente demande à être observé ou si j’en ressens le besoin, la table sera déjà prête. Lentement, mais surement, j’ouvre la porte du bureau et m’éloigne de celle-ci, j'indique donc, que je suis prête et que la patiente peut venir me rejoindre. La première personne de la journée, est toujours la plus énervante. Petit détail qui n’a bien évidemment pas son importance. Ne suis-je pas ici pour aider ? Je m’éloigne de la porte, laissant aux gens présents dans l’autre pièce, une silhouette habillée d’une robe tube noir, passé brièvement devant leur regard désespérés. Je gagne le bureau, puis la chaise du docteur, j’ouvre l’écran et je suis heureuse de constater que l’infirmière a ouvert le dossier de la femme à la bonne page. Ne manque plus que la photo de la dite patiente. La porte se ferme sans délicatesse, mes yeux ne se relève pas de l’écran et d’une voie douce ponctuée de passion je l’invite a s’assoir sur une des trois chaises devant le bureau.

-Le Docteur Holdwosrth à des obligations d’ordre familial aujourd’hui et c'est moi qui le remplace. Docteur Anna Jessica Alexander.

Mes yeux commencent a dérivé de l’écran...
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MessageSujet: Re: Just give me my prescription, please.   Just give me my prescription, please. Icon_minitimeLun 9 Sep - 23:55


Alors même que je me dirige vers le bureau, une question continue de tourner en boucle dans mon esprit. Aussi simple que difficile à résoudre. Comment m'y prendre pour lui en révéler le moins possible, tout en obtenant mes cachets ? Enfin, ouais, l'ordonnance pour, mais c'est tout comme. Les troubles cardiaques aussi graves ne sont pas communs chez les jeunes femmes de mon âge, voyez-vous. Sans parler des traces de coups sur ma face, des cicatrices sur mes mains ... et Dieu sait que je ne suis pas dotée d'un charisme renversant !

Instinctivement, je serre les poings à m'en meurtrir les paumes, comme à chaque fois que je jugule une poussée d'adrénaline. Rien qu'à l'idée de de subir l'examen, même médical, d'un homme, c'est comme si mon sang se mettait à bouillir. Satanée androphobie ... toujours aussi présente depuis ce fameux soir ...

Et puis mes craintes se dissipent, puis s'envolent complètement, comme une brume matinale sous le soleil. La voix qui parvient à mes oreilles est clairement féminine. Sans l'ombre d'un doute. Charmante, même, apaisante. C'est d'un pas plus tranquille, moins agressif, que je franchis le seuil de son cabinet.

Avez-vous déjà connu cette étrange sensation, comme si durant un instant, une longue et interminable seconde, tout votre corps s'arrêtait de fonctionner ? Que votre coeur s'arrêtait de battre, que votre souffle était perdu à jamais ? C'est exactement ce qui vient de m'arriver, là, lorsque j'ai aperçu le visage de mon médecin. Pas un coup de foudre, nan. Seules les gamines y croient encore. Mais un désir si intense, si puissant, que j'en reste bouche bée pendant quelques instants. Les mots me manquent pour la décrire, pour parler de son corps, de son visage ... de ses yeux gris, surtout, lorsque nos regards se croisent, quelques instants plus tard. Le tout mis en valeur par une robe noire, magnifique. Surtout en comparaison de mon jean et de ma veste vieillis et tâchés ...

Je réalise alors que je la déshabille presque du regard depuis que je suis rentée dans la pièce. Je détourne les yeux, embarrassée, tandis que le rouge me monte aux joues. Ce qui ne fait qu'ajouter à ma gêne. Il ne manquerait plus que mon teint rivalise avec celui des écrevisses ! Je m'efforce de rassembler mes esprits, de me concentrer sur le but de ma visite, vision de rêve ou pas. Mes médocs. C'est une question de vie ou de mort.

Je m'éclaircis la gorge et me lance. Pourvu que je ne me mette pas à bafouiller ...

- Bonjour, docteur. Je suis Lynda Ebermann. Heu ... vous allez bien ?

Je tends la main dans un geste précipité, presque fébrile. Bon sang, c'est bien la première fois que je me mets dans un état pareil pour les beaux yeux d'une fille ! Je m'affale alors sur la chaise à l'intention des patients, instinctivement, avant de me redresser, dans une tentative aussi inconsciente que ridicule pour paraître à mon avantage. Je croise machinalement les jambes pour mon contenir mon stress, avant d'aborder la raison de ma venue.

- Voilà, docteur ... j'ai pris rendez-vous à cause de mon coeur. J'ai ... c'est quoi le mot déjà ... tachycardie, je crois. Mon ancien toubib m'avait prescrit ce médoc ...

Je m'interrompt pour lui tendre la boîte vide d'un médicament au nom imprononçable et interminable, comme tous les autres.

- Mais j'ai paumé l'ordonnance, et lui, il ne travaille plus. Du coup, je suis venu ici ...

Bel euphémisme, en réalité. Ledit toubib est actuellement au cimetière. Un médecin de la pègre, bossant sans diplôme réel, et qui s'est fait suriner par un client mal luné. Évidemment que je ne compte pas le lui dire, voyons ! Pour qui je passerais, moi ?
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MessageSujet: Re: Just give me my prescription, please.   Just give me my prescription, please. Icon_minitimeDim 15 Sep - 18:44


Je crois au destin. J’estime que dans la vie, certaines choses ont été tracées, les rendant inévitable. J’ai lu l’autre jour une citation, dont la source m’est inconnue, qui disait : La vie est comme la bibliothèque d’un auteur. On y trouve certains livres qui ont été écrits par lui-même, mais la majorité ont été écrits par d’autres mains. Donc, je suis responsable de certaines choses dans ma vies, mais que d’une très infime partie. Le plus gros pourcentage des épreuves, difficultés et des moments heureux, aussi, ne les oublions pas,  m’ont été pré-destinés. Par conséquent, inutiles de me rabattre sur une quelconque fatalité, sur comment j’aurai pu y échapper ou y remédier, elle s’est produite parce qu’elle devait se produire dans ma vie, point. On m’a fait lire récemment un livre, dans lequel l’auteur offrait ses conseils sur comment se remettre d’un problème amical ou amoureux. L’un de ses arguments principaux était le suivant : Si vous n’aviez jamais rencontré cette personne, vous ne seriez jamais devenu ami(e)/amoureu(se) et par conséquent, vous n’auriez jamais vécu cette peine. Vrai. Or, il ne s’agit pas là d’un argument valable puisque, comme je l’ai spécifié plus tôt, je crois que tout ce qui m’arrive ‘‘was meant to be’’. Je ne peut donc pas imaginer ce qu’auraient été les choses si je n’avais jamais rencontré cette personne sur mon chemin. Moi et cette personne étions donc destinés à nous rencontrer et à influencer mutuellement nos vies. Il y a une force mystérieuse qui réunit ceux qui pensent constamment un à l’autre. Les imbéciles l’appellent coïncidence(1). Certaines personnes sont destinées à faire partie de ma vie d’une façon ou d’une autre et d’influencer celle-ci. Toujours d’une façon ou d’une autre. Forcer ces personnes à quitter ma vie, les forcer à disparaître, c’est aller à l’encontre de quelque choses qui m’est destiné. S’il est écrit qu’une personne doit sortir de ma vie, les choses se feront d’elles-mêmes, sans que j’ai à forcer quoi que ce soit. Je souffre, parce que le destin en a décidé ainsi, je survit parce que le destin en a décidé ainsi. Tout est écrit.

Et on aime, parce que le destin en a décidé ainsi

Tout doucement, mes yeux commence à dériver de l’écran pour s’arrêter sur la silhouette de la jeune femme. Quelle fatalité. Je suis à l’âge où se vivent les passions les plus intenses. Il y a quelque chose dans la passion, dans l’amour, dans la volupté que vit la jeunesse qui, j’en suis certaine, ne se revit pas dans la force de l’âge. Je suis à l’âge des folies. Des passions violentes, des bêtises, des erreurs, de l’exagération, des idées et des rêves sur-dimensionnés. Je suis à l’âge ou l’on veut aimer pleinement et changer le monde. Je suis à l’âge où l’on vit sa sexualité pleinement, où l’on s’abandonne et où on aime de manière presque irresponsable. Je note tous les détails de son corps et remonte jusqu’à son visage, nos regard se croisent. Suis-je présentable ? Je cambre le dos, gonfle légèrement la poitrine et lui offre un sourire radieux. Tout en l’écoutant, mon corps se lève de la prestigieuse chaise pour venir lui prendre la main. Un geste délicat qui ne dur pas très longtemps malgré tout.

-Mademoiselle Ebermann, je vais très bien, merci de vous en soucier.

Une fois assise de nouveau, je croise les jambes, petit sourire en remarquant qu’elle fait de-même, et me met a l’observer. À première vue, elle vient pour la douleur que doit lui causer les blessures qu’elles a un peu partout sur le corps. J’observe sa veste tâché de sang, la courbe que celle-ci possède et remonte jusqu’à ses yeux. Légèrement prise au dépourvu de la situation que je viens moi-même de créer. Je prend une grande inspiration avant d’expiré lentement. Dans le bas ventre, la chaleur commence a augmenté et ces à se moment que je réalise que j’ai envie de goûter à son sourire timide. Je fronce les sourcils légèrement, triste retour à la réalité. Je prends la boite de médicament pour l’observer et frisonne d’horreur. Déséthylamiodarone. Je dépose la boite sur la table pour sortir la petite pille de feuille d'ordonnance.

-Veillez m’excusé mademoiselle Ebermann, mais contrairement à certain médecin, je n’ai pas eu mon diplôme dans un sac de pain. Le médicament que vous possédez, ne devrait plus être en circulation sauf sur le marché noir. Pour cause, les effets secondaires. Sauf votre respect, je conçois difficilement qu’une personne ayant une maladie grave, puise en oublier le nom. Si ces une ordonnance pour vous droguez, je vous demanderais de bien vouloir sortir d’ici. Dans le cas contraire, j’aurais des examens pour m’assurer, que ce que vous dite, soit véridique.

J’ouvre le portfolio et j’y glisse une feuille pour prendre un crayon qui était sur le bureau. Je commence à y écrire l’âge approximatif, le poids approximatif et la maladie qu’elle dit avoir. Vu son âge, c’était peu probable, mais, pas impossible.

-J’ai une question pour vous mademoiselle. La Tachycardie a plusieurs nom différent pour les différents symptômes qu’elle occasionne et aussi sur la façon dont le coeur réagit. Certains examens peuvent être superflu pour certaine Tachycardie. Donc, je vous pose cette question. Tachycardie supraventriculaire, ventriculaire, paroxystique ou orthostatique idiopathique ?

Je pose mon regard dans le sien, j’en frisonne de désir et je sens le rouge me monter aux joues. Je voudrais détourné le regard, mais je ne peux le faire. Je dois lui montré que je suis en contrôle et surtout... Je dois suivre l’éthique. Je suis le médecin traitant et elle, la patiente. Concentration Anna...








(1)Cecil B. DeMille
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MessageSujet: Re: Just give me my prescription, please.   Just give me my prescription, please. Icon_minitimeSam 16 Nov - 1:13


Ah, ce merveilleux moment d’embarras mutuel, où chacune des personnes s’efforce tant bien que mal de dissimuler son intérêt pour la personne d’en face et la gêne que celui-ci provoque. Tentative généralement ridicule, dérisoire, et vouée à l’échec, tant il est impossible de dissimuler ce sentiment, aux yeux de l’autre comme aux siens. Pourtant, sur le coup, je ne me rends absolument pas compte de l’attention que porte le docteur à ma propre personne. Le stress, voilà bien ce sur quoi je suis, bon gré mal gré, obligée de me concentrer. Ne pas le laisser me submerger, éviter l’afflux d’adrénaline. Je ne peux pas me permettre de dévoiler ça en sa présence. Un médecin ne manquera pas de noter l’accélération démesurée de mon pouls, ou la dilatation trop extrême de mes artères. Les gens « normaux » ne pourront jamais comprendre, hélas. Ni ça, ni mon appartenance à ce monde souterrain et au-delà des lois, celui des combats clandestins.

Autant vous dire que, vu mon état d’esprit, les premières questions du docteur Alexander ne sont pas loin de  provoquer une crise de panique. Mon rythme cardiaque commence aussitôt à s’accélérer, mais je parviens tout de même à éviter un déclenchement intempestif de mon pouvoir. Bordel. Comment aurais-je pu me douter que ce foutu médicament n’était plus en circulation, moi ? Voilà qu’elle me prend pour une droguée, ni plus, ni moins ! Venant de n’importe qui, cette idée m’aurait fait ricaner, mais l’entendre de sa bouche … mon cœur se serre l’espace d’un instant. Je réprime alors une bouffée de colère contre moi-même. A quoi pouvais-je m’attendre d’autre ? Même si j’ai pu, l’espace d’un instant, imaginer qu’il pourrait y avoir quelque chose entre nous … non, ce n’est qu’une chimère.

Avant que je n’ai eu le temps de protester de mon innocence (sur ce point précis, bien sûr), la voilà qui m’assène une nouvelle série de questions. Autant la première m’a vraiment secouée, autant celle-ci … et bien, c’est comme si elle me parlait chinois. Je ne comprends pas un seul mot. Supraventriculaire ? Paroxystique ? Idiopathique ? Mais d’où elle me sort ça ? Tout ce que je peux lui répondre, moi, c’est que mon cœur s’affole, bat à une vitesse anormale, et qu’après, vient la douleur. Mais je serais pas fichue de classer ça dans une de ses foutues catégories ! Pour le coup, non seulement je me sens maladroite et gauche, mais aussi stupide en prime ! La situation pourrait-elle encore empirer ?

Après quelques instants d’hésitation, histoire de rassembler mes esprits et de choisir soigneusement ma réponse, je finis par me décider à répondre. Il me faut tout mon courage pour river mon regard dans le sien sans céder à la tentation de détourner aussitôt les yeux. Le rouge ne m’en monte pas moins aux joues. D’une voix embarrassée et hésitante, j’entreprends alors de m’expliquer :

- Pour être honnête … j’ai eu quelques soucis, ces derniers temps. Du coup, je n’ai pas vraiment pu consulter un médecin officiel, avec une plaque et tout, vous voyez ? Le gars, j’ai juste pu lui dire que mon cœur battait beaucoup trop vite, des fois, et que ça faisait très mal après. Il m’a diagnostiqué ce truc, m’a refilé ces médocs, et ça s’est plus ou moins arrangé. J’en demandais pas mieux …

Pas trop mal, comme récit. La vérité, mais pas toute la vérité. C’est l’essence même d’un bon mensonge, pour ceux qui sont pas fichus d’inventer une histoire crédible, comme moi-même. On gomme juste les détails gênants, et en général, ça passe. J’espère que ça sera le cas, ici, parce que je n’ai pas vraiment d’autre option. Être complètement sincère est hors de question, et dévaster le cabinet … n’en parlons même pas, okay ? Même moi, je ne suis pas stupide à ce point !

- Pour le reste … heu, je suis désolée, mais j’en sais rien. Il est pas  rentré dans les détails, vous voyez ?

Machinalement, je me gratte la nuque, dévoilant ainsi mon embarras.  Ce sujet-là touche de trop près au point sensible de l’affaire. Jusqu’où puis-je rentrer dans les détails sans me griller pour de bon ? Je ne suis pas assez finaude, et pas psychologue pour un sou, pour évaluer la personne qui me fait face. Et quand bien même, l’embarras, le désir qu’elle m’inspire et que je m’efforce de contenir, tout ceci suffirait à parasiter toute réflexion un brin détachée. Après un silence qui dure presque une minute, je me jette à l’eau. De toute façon, plus je le laisse durer, plus il paraîtra suspect, non ?

- Quand je suis stressée, quand je me mets en rogne, ou que j’ai la trouille … mon cœur se met à battre super vite. Trop, même moi je peux m’en rendre compte.  Et si je me calme pas rapidement … après, ça fait mal. Très mal. Et, une fois, j’ai même cru qu’il allait s’arrêter …

Rien qu’à me souvenir de ce moment, j’en ai encore des frissons. La peur de ma vie, en un mot. La seule fois où j’ai trop forcé. Où je suis passée à deux doigts de l’infarctus. J’ai cru que ma vie allait s’arrêter là, définitivement. Souvenir terrifiant entre tous, dont la simple évocation a suffit à m’ébranler. Je me frotte les bras, comme pour me réchauffer, et éloigner ce spectre qui continue encore de me hanter. J’essuie une larme au coin de mon œil, plus ou moins discrètement, et je détourne les yeux. J’espère qu’elle va me croire. Il faut qu’elle me croie.
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MessageSujet: Re: Just give me my prescription, please.   Just give me my prescription, please. Icon_minitime


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