I look to the sky
(it's a sunny day)
Rosalee Leicester & Catherine Millers

C'était une de ses rares journées où Catherine n'avait rien à faire. Elle n'était pas demandée à l'hôpital ni à la Confrérie, elle n'avait aucun rendez-vous d'aucune sorte et pour couronner le tout, il faisait beau et chaud. Il semblait que ça faisait une éternité qu'elle n'avait pas eu autant de temps libre. Elle aimait être occupée, mais le corps ne pouvait pas tout le temps suivre. Les signes de fatigue commençaient d'ailleurs à se manifester. Elle qui marquait difficilement, les traits de son visage étaient tirés et des ombres noirs soulignaient ses yeux, contrastant avec la pâleur de sa peau. La jeune femme resta un moment à se contempler dans le miroir et se secoua comme pour bien finir de se réveiller. Elle regroupa ses cheveux sur son épaule gauche, les attacha avec un élastique lâche, libérant ainsi sa nuque. D'un rapide geste elle ajusta sa robe. Bleu clair, à manches courtes, elle était à peine décolleté et lui arrivait juste au-dessus des genoux. Mrs Jenkins lui avait offerte à son dernier anniversaire, et Catherine n'avait pas encore eu l'occasion de la mettre. Elle retourna dans sa chambre, choisit une paire de collant opaque bleu foncé. Après avoir lacé des Converses noires - l'arrière commençait se trouer, et une des semelles n'allait pas tarder à faire de même, Catherine ne devrait pas oublier d'en racheter une - et enfilé une veste en denim noir, la jeune femme prit son sac à main et sortir de son appartement.

En se réveillant ce matin, Catherine avait été surprise par sa bonne humeur. Libérée de toute obligation, elle sentait capable de faire n'importe, sensation qu'elle n'avait pas ressentie depuis bien longtemps, et elle n'avait pas eu envie de rester enfermée dans son appartement, particulièrement par ce beau temps. Il lui avait fallu peu de temps pour se décider à aller prendre son petit-déjeuner au coffee shop qui se trouvait à un bloc de chez elle. Cela faisait plusieurs années déjà qu'elle le fréquentait et elle commençait à bien connaître l'équipe. De plus en plus elle se retrouvait à passer du temps là-bas, emmenant avec elle un livre. Depuis qu'elle avait intégré la Confrérie il y a huit mois, Catherine supportait de moins en moins de se retrouver seule. Elle ne savait pas si c'était relié ou non. Elle se souvenait de ce que Jayden lui avait dit, que des agents du gouvernement cherchaient à capturer les mutants comme eux. Plus d'une fois la jeune femme s'était réveillée en pleine nuit, croyant avoir entendu un bruit et imaginant que c'était des hommes venus la capturer. Ou peut-être qu'après toutes ses années, elle ne supportait tout simplement plus la solitude. Elle s'entendait bien avec ses collègues et les membres de la Confrérie en général, mais au final elle avait peu d'amis.

La matinée était bien avancée, il ne devait pas être loin de onze heure, il n'y avait pas foule au coffee shop lorsque Catherine entra. Trois adolescentes étaient en train de commander et prenaient leur temps. Apparemment c'était la première fois qu'elles venaient là car elles avaient l'air totalement perdu, ne sachant pas quoi choisir. Catherine secoua légèrement la tête avec un léger sourire et attendit patiemment son tour. Elle reconnut la serveuse derrière le comptoir, Rosalee. Le sourire de Catherine s'élargit lorsqu'elle croisa son regard.

Après quelques minutes, les trois adolescentes payèrent enfin et s'installèrent à la table qui faisait l'angle. Catherine les regarda faire, un instant distraite, et secoua la tête en se tournant vers Rosalee.

"Hum... Bonjour ! Ça va ?"

Catherine jeta un regard à la carte affichée au mur par réflexe, mais elle commanda aussitôt un grand chocolat chaud et deux muffins, comme à son habitude.

"C'est plutôt calme aujourd'hui, remarqua-t-elle lorsque deux clients quittèrent la salle, laissant seulement les trois adolescentes et Catherine derrière eux."

Rosalee avait pris son assez service tôt, elle avait eu un peu de mal à se lever. Depuis plusieurs jours l’une des serveuses étaient malades, tous les autres emploies devaient faire plus que leur service habituelle pour pouvoir compenser l’absence de cette personne. Elle bailla un peu, se frottant les yeux, en plus il n’y avait pas grand monde, elle avait donc le temps de s’ennuyer et de sentir la fatigue venir plus vite qu’elle ne l’aurait dû. La jeune femme s’occupa donc à plusieurs choses, elle fit un tour dans la réserve et remplis avec une autre employé le cahier de commande. Nettoyant ensuite les différentes machines pour être sûr qu’elles seraient impeccables. L’équipe prit une petite pause s’accordant une pause-café, Rosalee n’aimais pas vraiment le café, non que le goût ne lui plaise pas mais elle avait une vrai préférence pour le thé, en plus des cafés que les autres se faisaient couler, ils avaient mis une bouilloire pour le thé de la jeune femme.
Rosalee profita donc de ces quelques minutes qui lui semblèrent agréable, il lui sembla même qu’elle récupérait aussi un peu, et se sentait donc moins fatiguée. La jeune femme s’étira et alla donc remettre son tablier pour retourner travailler, laissant les autres parler entre eux, non pas qu’elle ne s’entendait pas avec les collèges, mais elle préférait la plupart du temps être seule. Surtout dans les cas où la demoiselle était fatiguée, elle parlait déjà peu mais dans c’est là, encore moins. De plus sa patience était déjà relativement limitée mais c’était encore pire.
Après quelques minutes à être rentrée quelques clients arrivèrent, les premiers commandèrent rapidement, Rosalee les avaient déjà vue venir plusieurs fois dans le coffee shop. La jeune femme mit peu de temps à préparer la commande et l apporta à la table. A peine la voilà revenue derrière le comptoir que trois adolescentes rentrèrent. Après quelques secondes à les observer Rosalee conclus que c’était bien la première fois qu’elles les voyaient ici. La jeune femme affichait donc son visage neutre, presque même glaciale, ce n’était pas très accueillante mais elle ne savait pas pourquoi mais sentait de cela allait être très long, vraiment très long.
Rosalee ne c’était pas trompée, les demoiselles bafouillaient, changeaient d’avis toutes les trois minutes, ne sachant absolument pas quoi prendre. Elle soupira intérieurement, et contempla les pansements qu’elle avait sur les doigts, depuis le début de la matinée ses pauvres phalanges avaient rencontrées le rebord coupant de la machine à cafés. Cela faisait déjà des mois qu’elle avait demandée elle aussi, à ce que le caoutchouc soit remis sur le métal mit a nue. La jeune femme fronça le nez, certaines petites coupures en dessous de leur protections étaient encore douloureuses. Soudainement elle releva la tête et son regard croisa celui de Catherine qui venait de rentrer dans la coffee shop. Un sourire apparus alors sur ses fines lèvres. Les trois adolescentes trouvèrent enfin et choisir ce qu’elles prirent, payèrent et partir avec la commande.
Son sourire s’élargie encore un peu plus quand Catherine s’approcha encore du comptoir. Elle regardait la jeune femme en face d’elle avec attention, ses yeux bleus pâles glacés avaient une petite lueur. Elle répondit alors

« Bonjour ! Un peu fatiguée mais ça va et toi ? »

Rosalee écouta attentivement la commande la jeune femme, elle se décala pour commencer à préparer, activent la machine pour le chocolat, puis elle prit les pinces pour prendre les deux muffins dans le petit four qui servait à maintenir au chaud les gâteaux. Puis elle revint se mettre le comptoir pour continuer de parler avec Catherine.

« C'est plutôt calme aujourd'hui »

Rosalee hocha doucement la tête, c’est vrais que c’était calme, elle répondit avec une voix plus douce que celle avec laquelle elle avait répondu aux adolescentes,

« Ho même très calme, c’est reposant je dois dire ! Tu es de repos aujourd’hui ? »

La jeune femme appuya ses avant-bras sur le comptoir, toujours ce même petit sourire sur ses lèvres, elle appréciait de voir Catherine. Elle se sentait bien quand elle était là, elle avait cette petite étincelle pour cette jolie jeune femme. Rosalee se frotta doucement ses mains, sentant les pansements se frotter les uns contre les autres.

Avant que Catherine n'ait pu répondre, Rosalee était déjà partie préparer sa commande. Catherine la regarda faire, sans se départir de son sourire. Elle s'installa sur un tabouret devant le comptoir. Après tout, il n'y avait pas foule, Rosalee ne dirait sûrement pas non à un peu de compagnie.

Après quelques minutes, Rosalee déposa devant elle son chocolat et ses deux muffins. Catherine prit aussitôt la tasse à deux mains et but une gorgée. Elle ferma les yeux, laissa l'arôme envahir sa bouche. Dieu qu'elle aimait cette boisson ! Ça avait toujours été son péché mignon, et ne manquait jamais une occasion d'en boire. Elle en avait goûté dans beaucoup d'endroit et celui-ci d'ici était définitivement un des meilleurs qu'elle ait connu.

La jeune femme rouvrit les yeux en entendant la serveuse lui parler. Tout en commençant à défaire un petit muffin en morceaux, elle lui répondit :

"Oui ! Et pour la première fois depuis des lustres, je n'ai absolument rien de prévu !"

Catherine était étonnée de sa propre bonne humeur. Elle était d'ordinaire bien plus réservée, mais c'était comme si ce sentiment de liberté lui montait à la tête. Ce devait être à cela que l'ivresse ressemblait, songea-t-elle en mettant quelques morceaux de muffins dans sa bouche. Ils étaient encore chaud et elle avait l'impression de sentir le chocolat fondre sur sa langue. Ainsi que sur ses doigts, remarqua-t-elle, avant de suçoter son index puis son pouce. Elle reprit quelques gorgées de chocolat chaud et reposa sa tasse.

"A vrai dire, ça fait tellement longtemps que je ne sais même pas quoi faire de ma journée."

Elle laissa échapper un rire et secoua doucement la tête. Elle avait l'impression d'avoir treize ans de nouveau et de sécher pour la première fois les cours avec sa meilleure amie de l'époque, Ellen. Cette dernière avait chipé un paquet de cigarettes à sa mère et elles étaient parties dans un terrain vague à deux rues de leur collège. Elles n'avaient pas bougé de l'après-midi mais juste rester à rien faire en s'échangeant des cigarettes au lieu d'être en classe leur avait paru être une grande aventure. Hélas, aujourd'hui Catherine n'avait personne avec qui passer son temps à ne rien faire.

Rosalee avait déposé le tout devant Catherine avec un petit sourire.  Se remettant de nouveau correctement sur le comptoir, elle observa la jeune femme qui venait de fermer les yeux.  Elle pris du temps  pour l’observer, elle trouvait cette femme particulièrement belle, Rosalee n’aimais pas fixer les gens comme cela, on lui avait appris que cela n’était pas poli mais là elle avait le loisir de le faire vu que la personne qu’elle observait avait les yeux clos.
Ses yeux bleus givrés fixait encore la jeune femme quand celle-ci rouvrit les yeux,  directement après elle détourna ses yeux pour les poser sur ses mains et ses pansements.  Rosalee écouta attentivement ce que disait Catherine,  elle sourit de nouveau, elle se reconnaissait un peu la dedans,  cela faisait un sacré moment qu’elle n’avait rien à faire du tout, mais depuis un  certain temps, ses services s’enchaînais. Elle attendait vraiment ce soir pour pouvoir  avoir quelques jours de repos, qui seraient vraiment la bienvenue.
Rosalee était détendu, bien plus que d’habitude, et surtout bien plus qu’avec n’importe qui. Visiblement Catherine aussi était de bonne humeur, cela pouvait se comprendre, si elle pouvait enfin se reposer un peu, avec les cadences qu’elle subissait.

"A vrai dire, ça fait tellement longtemps que je ne sais même pas quoi faire de ma journée."

La jeune femme  laissa échapper un rire après avoir dit cette phrase, cela fit sourire de nouveau Rosalee.  Elle hocha doucement la tête,  puis se frotta les mains de nouveau, cela fini par faire sauter ses pauvres pansements, après avoir jeté un rapide coup d’œil , la jeune femme tira dessus pour retirer celui qui semblait ne pas vouloir tenir, laissant à découvert la plaie qu’avait faite la machine à café.  Après quelques secondes, Rosalee se racla un peu la gorge avant de dire

« Et bien si tu ne sais pas quoi faire, tu peux me tenir compagnie ici ! La bonne compagnie c’est dur à trouver de nos jours.  De plus mon patron ne pointera sans doute pas son nez de la journée ! »

Rosalee se mordit l’intérieur de la joue,,elle avait réussi à ce que son accent ne s'entende pas, c'était souvent le cas quand elle était anxieuse. Peut être n aurait-elle pas du  dire cela.  De toute façon c’était trop tard, ce serait vraiment très bien et lui ferait vraiment plaisir que Catherine accepte mais si elle n’acceptait pas, elle se disait qu’elle serait sans doute un peu déçue. La jeune femme sentit ses doigts se raidir quelque peu, sentant le froid gagner l’extrémité de ceux-ci.

Le sourire de Catherine s'élargit à la proposition de la serveuse. Il y avait de quoi la tenter, et elle resterait probablement une heure ou deux au coffee shop s’il n’y avait pas trop de monde.

"Ne me dit pas ça, ou vous n'allez plus pouvoir vous débarrasser de moi à présent ! murmura-t-elle sur le ton de la confidence, tout en se penchant légèrement vers Rosalee."

Elle se redressa avec un éclat de rire, et finit son premier muffin.

"Tu sais si Bobby travaille aujourd'hui ? Je voulais le remercier pour le livre qu'il m'a conseillé, je l'ai dé-vo-ré !"

Bobby était un nouveau serveur, il ne devait pas être là depuis plus de deux ou trois mois, Catherine ne se rappelait bien. Il venait de finir des études littéraires et avait quelques difficultés à trouver un travail dans sa branche. La jeune femme appréciait de discuter avec lui, il avait une culture étonnante et le contact extrêmement facile.

En buvant son chocolat, Catherine baissa les yeux et remarqua que les pansements que Rosalee avait aux doigts se défaisaient. Elle fronça des sourcils et posa sa tasse sur le comptoir.

"Qu'est-ce que tu t'es fait ? demanda-t-elle d'un ton plus sérieux."

Rosalee vit le sourire de Catherine s’élargir alors que le sien faisait de même, visiblement la proposition lui plaisait bien.

« Ne me dit pas ça, ou vous n'allez plus pouvoir vous débarrasser de moi à présent !»

Dit la jeune femme en murmurant, elle c’était en même temps penchée vers Rosalee, qui c’était trouvée encore plus près de Catherine, elle avait senti un petit frisson dans son corps, ainsi que ses doigts se raidir encore un peu plus. Elle n’avait pas vraiment l’habitude que l’on l’approche de si près, surtout quand il s’agissait d’une jeune femme qui lui plaisait. Catherine rigola tout d’un coup, ce qui surprit un peu Rosalee qui sourit de nouveau, cela lui faisait du bien de sourire, c’était plutôt rare qu’elle sourit ces derniers temps.
La jeune femme écouta la question de Catherine, elle tourna son regarde vers la remise, elle réfléchit, elle se demandait s’il avait pris son service en même temps qu’elle, à moins qu’il n’embauche après elle. La jeune femme regarda sur le planning et se souvint alors qu’il n’allait pas tarder à embaucher mais que pour le moment il n’était pas encore là, il faisait son service à cheval sur le sien et continuerais alors qu’elle partirait. Elle répondit alors avec un petit sourire

« Il n’est pas encore arriver, il devrait être là, dans une trentaines de minutes ! Ça te donne encore une raison de plus pour rester en ma compagnie. Qu’elle était ce livre ?»

Rosalee jeta un rapide coup d’œil à la pendule dans le fond du coffee shop, c’était bien cela, il n’arriverait pas avant trente minutes. La jeune femme eu un petit sourire intérieur en pensant que Catherine aimait la littérature, elle aussi aimait la littérature. En fait elle aimait la lecture en générale en plus de la musique et de l’art, elle se souvint alors du temps où elle jouait encore du violon chez elle. Rosalee avait mis beaucoup de temps à apprendre à jouer de cet instrument si dur, il lui semblait que si elle pouvait remettre la main dessus, elle n’aurait rien perdu de sa pratique.
Rosalee releva alors les yeux, croisant le regarde de Catherine, elle vit ses sourcils se froncer, alors que sa voix jusqu’alors si douce, devint plus sérieuse,

"Qu'est-ce que tu t'es fait"

La jeune femme fit alors la moue, se mordant un peu l’intérieur de la joue, Rosalee répondit alors la voix un peu hésitante

« Je me suis blessée avec la machine à café, le caoutchouc est partit et à chaque fois que mes doigts rencontres le métal, comme il est très coupant et bien ça donne une jolie petite entaille dans ma peau ! Enfin ce n’est rien de grave»

Rosalee tendit ses mains pour faire voir la jolie collection de coupures qu’elle avait accumulée depuis ses quelques jours. Elle fit la moue, haussa le épaule et sourit doucement à Catherine. Elle fixa un court instant ses mains avant de les poser correctement à plat sur le comptoir devant elle. Depuis un moment une idée lui trottait dans la tête quand elle croisait Catherine.

Catherine fit une grimace quand Rosalee lui expliqua comment elle s'était fait ses coupures. Elle avait l'habitude d'avoir reçu des blessures de ce genre quand elle faisait des petits boulots pour payer ses études. Elle avait été assez désespérée pour prendre n'importe quel boulot, peu importe les conditions, et plus d'une fois elle s'était retrouvée avec des bleus et des coupures un peu partout. Hélas, il n'y avait rien à faire à part serrer les dents et espérer que la situation s'arrange ou avoir la possibilité de trouver un meilleur emploi.

"Vous n'en avez pas parlez à votre patron ?" Après un moment de réflexion elle ajouta : "Peut-être que tu devrais mettre des gants pour utiliser la machine."

Elle commença à défaire le second muffin, comme elle l'avait fait pour le premier. Son chocolat chaud commençait à refroidir et elle le finit en quelques longues gorgées. Elle s'essuya les lèvres avec une serviette en papier et releva les yeux vers Rosalee pour répondre à sa précédente question.

"Il m'a conseillé de lire Jane Eyre, de Charlotte Brontë. J'avais toujours eu peur de la littérature classique anglaise, mais grâce à Bobby, j'ai changé d'avis !"

Elle prit un morceau de muffin avant de reprendre.

"Tu l'as lu ?"

Rosale secoua doucement la tête en faisant la moue et dit alors tristement

« Tu sais notre patron ça ne le dérange que si jamais la machine est en panne, ses employer, il ne s’en soucie pas vraiment tu sais ! »

La jeune femme haussa doucement les épaules, elle avait bien voulu mettre des gants mais cela lui avait posé quelques petits problèmes, comme ses doigts avaient tendance à se refroidir rapidement quand elle était stressée ou en colère, le latex ne supportait pas le froid. Ceux-ci craquait donc sous le froid et Rosalee aurait bien eu du mal à expliquer cela, de plus elle voulait garder ce secret pour elle, bien qu’elle s’entendait parfaitement bien avec Catherine, et qu’elle l’apprécie plus que beaucoup elle ne se sentait pas encore la force de lui dire, cela tout comme le fait qu’elle lui plaise. Elle répondit alors

« Je ne peux pas, mes mains ne supporte pas les gants ! Mais que veux-tu ne je peux pas être parfaite ! »

Dit en rigolant. Après tout ce n’était qu’un demi mensonge, elle n’aimait pas vraiment avoir les mains entraver par des gants, la jeune femme trouvait vraiment cela très désagréable. Rosalee la regarda finir son seconde muffin ainsi que son chocolat avant qu’elle reprenne la parole, sur la littérature

"Il m'a conseillé de lire Jane Eyre, de Charlotte Brontë. J'avais toujours eu peur de la littérature classique anglaise, mais grâce à Bobby, j'ai changé d'avis !" "Tu l'as lu ?"

Rosalee fixait toujours Catherine de ses yeux bleus givrés, elle hocha doucement la tête, elle ne connaissait pas vraiment la littérature anglaise, elle avait déjà entendu parler de ce livre, connaissait vaguement l’histoire de ce livre. Ce n’était absolument pas son genre de littérature, elle aimait plus la fantastique ou alors les livres un peux plus crus. La jeune femme répondit alors à Catherine

« Non je ne l’ai pas lus, ce n’est pas vraiment mon genre de lecture, le livre qui se trouve sur ma table de nuit est en finnois, je doute que tu connaisses le livre en question, mais il faudrait que j’essaie peut-être que je pourrais aimer qui sait ! »

La jeune femme sourit doucement à son interlocutrice, petit à petit elle se décidait, elle allait lui demander, il lui fallait juste un peu de temps pour rassembler son courage. C’était la première fois qu’elle allait oser faire cela.

Catherine manqua d'avaler de travers lorsque Rosalee lui annonça qu'elle lisait un livre en finnois. Elle ne put s'empêcher de hausser les sourcils de surprise, et se le reprocha aussitôt. Elle ne s'était jamais intéressée à Rosalee plus que ça, même si elle prenait beaucoup de plaisir à venir la voir au coffee shop, et se rendit compte qu'elle ne la connaissait pas si bien que cela. Elle ne s'était jamais interrogée sur la vie de la serveuse, n'avait jamais vraiment cherché à en savoir plus. Non, cette journée ne serait pas une journée de perdue !

Après quelques instants, elle se recomposa un visage plus normal, et se racla la gorge, un peu gênée de sa réaction.

"Tu lis le finnois ? demanda-t-elle d'une voix pleine de curiosité."

A bien y réfléchir, Catherine avait repéré un léger accent chez Rosalee. Mais ce n'était pas vraiment surprenant à New-York, la ville attirait tellement de monde qu'il y avait probablement moins de New-yorkais d'origine que d'immigrés. Elle-même conservait encore quelques traces de son accent canadiens même s'il avait majoritairement disparu depuis deux, trois ans.

Rosalee vit la tête de Catherine, elle ne pus s’empêche de sourire, elle évitait de parler d’elle de manière générale, elle n’aimait pas vraiment cela. Peu de gens savait qu’elle ne venait pas d’ici, les employés pour la plus part pensaient tout simplement qu’elle avait un drôle d’accent qui venait sans doute de ces parents. Certains se plaignaient d’ailleurs de ne pas la connaître vraiment, ou qu’elle n’était pas très sociable, ce n’était pas exactement cela, Rosalee était tout simplement de nature assez froide et méfiante. La jeune femme sentit son cœurs battre un peu plus vite Catherine allait elle s’intéresser à elle ou alors allait elle laisser cela comme ça, sans y prêter plus d’intérêt que cela. La jeune femme fixa pendant quelques secondes Catherine, elle la vis reprendre un visage moins surprit, cela la fit sourire intérieurement peut être sans voudrait elle, ou alors peut-être pas du tout. Visiblement si, puis que son interlocutrice bus de nouveau son chocolat.

« Tu lis le finnois ? »

Rosalee sentit alors la curiosité dans la voix de la jeune femme, cela la fit sourire intérieurement, dans un mouvement gracieux elle se pencha alors vers Catherine par-dessus le comptoir, un superbe sourire sur les lèvres, le genre de sourire qu’une femme n’utilise pas avec n’importe qui.

« Je parle couramment et lis le finnois.. ..Je suis finlandaise de naissance »

Dit-elle, sa voix plus suave et basse que d’habitude, son accent ressortant volontairement. Rosalee avait même encore ce joli petit sourire aux lèvres, doucement il disparut. Maintenant qu’elle avait dit quelque chose sur elle, la jeune femme aurait aimé aussi en savoir un peu plus sur Catherine, ce n’était pas très facile de poser ce genre de question à une personne sans paraitre trop indiscret ou alors mal élever. Rosalee se pencha encore un peu plus vers Catherine, un nouveau petit sourire sur ses lèvres

« J’aimerais en connaître un peu plus sur toi ! »

Rosalee remit une mèche de cheveux derrière son oreille, elle était toujours relativement penchée vers Catherine, puis tout doucement elle se remit dans un geste gracieux à sa place de départ.

Catherine regarda Rosalee se pencher vers elle, un instant confuse. Ses yeux glissèrent vers le sourire de Rosalee, et lorsque la serveuse répondit avec une voix grave et un accent étranger, Catherine ne put retenir un frisson. Elle se gratta le nez, un geste nerveux, puis reposa sa main sur le comptoir, serrant sa tasse de chocolat au creux de ses paumes. Elle baissa les yeux lorsque Rosalee s'approcha un peu plus encore d'elle. Quand elle lui fit part de son désir d'en savoir plus sur Catherine, celle-ci sourit à nouveau. Elle releva les yeux vers Rosalee tandis qu'elle reprenait sa position initiale. Catherine se surprit alors à se pencher en avant, comme pour la suivre.

Elle se racla la gorge et bougea un peu sur son haut tabouret, comme si elle était mal à l'aise. Catherine fronça des sourcils; elle n'était pas mal à l'aise, bien au contraire. Elle avait envie de répondre à Rosalee, de lui faire plaisir. Elle voulait continuer de la voir sourire, elle voulait la garder auprès d'elle.

"J'ai... Hum... Tu sais, je ne suis pas américaine de naissance non plus, même si je ne viens pas d'aussi loin que la Finlande, déclara-t-elle enfin d'une voix mal assurée."

Elle laissa échapper un rire nerveux et reprit d'une voix plus ferme :

"Je suis née et j'ai grandi à Vancouver. Ça fait quelques années seulement que je suis à New-York. Et toi ? Tu es arrivée ici il y a longtemps, sans indiscrétion ? demanda-t-elle avec un intérêt sincère."

Rosalee observait Catherine dans ses moindres mouvement, elle semblait un peu nerveuse, au tout du moins c’est ce que semblait retranscrire son corps. La jeune femme ne put s’empêcher de sourire royalement quand son interlocutrice se pencha vers elle alors qu’elle reprenait sa place tranquillement derrière le comptoir, elle ce clarifia la gorge et bougea sur le tabouret.

« J'ai... Hum... Tu sais, je ne suis pas américaine de naissance non plus, même si je ne viens pas d'aussi loin que la Finlande »

La voix de Catherine semblait moins assurée, comme si les paroles et le ton de Rosalee l’avait troublée. Rosalee se dit qu’elle avait raison, parce qu’après cette phrase la demoiselle lâcha un petit rire nerveux. Puis sa voix alors quelques minutes au part avant hésitante ce fit plus clair et ferme.

« Je suis née et j'ai grandi à Vancouver. Ça fait quelques années seulement que je suis à New-York. Et toi ? Tu es
arrivée ici il y a longtemps, sans indiscrétion ? »

Rosalee sentait bien de l’intérêt dans la voix de Catherine, cela la fit encore sourire, c’était rare que les gens s’intéresse à elle, la plus part du temps il ne passait pas au-delà de son apparence froide et distante. Et c’était encore plus rare que cela soit une jolie jeune femme pour qui elle sentait une attirance.

« Vancouver » Dit-elle pensivement, elle se souvenait d’où cela se trouvait, ce n’était pas très loin de l’Amérique d’où sa remarque sur le fait que ce n’était pas aussi loin que la Finlande, elle reprit «  Ce n’est pas indiscret, cela fait cinq six ans que je suis à New York, mais pour tous te dire je ne suis partit qu’à ma majorité, j’ai donc grandit en Finlande »

Rosalee sourit de nouveau à Catherine, elle se sentait vraiment bien avec elle. La jeune femme jeta soudain un rapide coup d’œil à la pendule, c’était quasiment l’heure de la débauche pour elle. Elle se mordit l’intérieur de la joue et céda alors à son envie, elle passa ses doigts délicat dans son dos pour défaire le nœud de son tablier, dans un geste fluide elle le retira, le pliant comme à son habitude. Puis rapidement elle le mit sous le comptoir, détachant ensuite ses longs cheveux noirs qui retombèrent en cascade sur ses épaules. Le haut qui était avant sous le tablier était de couleur sombre avec un léger décolleté en v, il laissait voir la peau blanche de Rosalee. La jeune femme marcha gracieusement pour aller de l’autre côté de comptoir, elle tira un tabouret pour le rapprocher de celui de Catherine et s’assis dessus, sourit de nouveau, elle se trouvait en face de la demoiselle. Rosalee avait volontairement mit son tabouret, pas assez loin pour être une simple conversation entre amies, mais assez près pour que le genou de Rosalee puis frôler son interlocutrice.

«  On n’entend pas beaucoup ton accent ! » Elle sourit doucement «  toi aussi tu viens d’un pays enneiger, nous voilà déjà un point en commun ! »

Rosalee se frotta les mains doucement, elle sentait un léger tiraillement et le froid gagner le bout de ses doigts. La jeune femme respira à fond

« Voudrais-tu rester avec moi cette après-midi et venir manger avec moi ce soir … »

Rosalee regarda le sol, elle sentait ses joues rougir un peu, elle se tordit les mains et se mordit l’intérieur de la joue. La jeune femme avait peur d’avoir franchis une ligne un peu trop floue , elle sentait du sang dans sa bouche, ses sourcils se froncèrent un peu.

La Finlande ? Catherine situait vaguement le pays en Europe et ça lui paraissait incroyablement loin. Qu'est-ce qui avait pu la pousser à quitter sa terre natale à ses 18 ans - comme Catherine remarqua-t-elle -, à mettre un océan entre elle et la vie qu'elle avait toujours connue ? Catherine aurait demandé si elle n'avait eu peur que la question ne lui soit retournée. Trop de mauvais souvenirs remonteraient alors, des souvenirs qu'elle ne voulait pas partager; c'était une trop belle journée pour s’embarrasser de mensonges. Elle garda donc le silence, profitant que Rosalee défaisait son tablier, signe qu'elle avait finit son service. Le regard de Catherine s'attarda sur les mains effilées de Rosalee tandis qu'elle défaisait ses longs cheveux bruns qui cascadèrent dans son dos. Lorsqu'elle se rendit compte qu'elle fixait un peu trop la jeune femme, elle détourna les yeux, espérant que Rosalee n'avait rien remarqué.

Rosalee vint alors la rejoindre de l'autre côté du comptoir et s'assit à côté d'elle. Catherine se sentit alors hyper-consciente de leur proximité, de leurs genoux qui n'étaient qu'à un cheveu de se frôler. Elle reprit sa tasse de chocolat et la termina pour se donner une contenance.

Quand Rosalee remarqua qu'elles venaient toutes les deux de pays enneigés, Catherine laissa échapper un rire.

"C'est beaucoup dire de Vancouver. C'est la région la plus tempéré du Canada, c'est à peine s'il neige à Noël."

Mais elle ne répondit rien lorsque Rosalee lui proposa de passer le reste de la journée ensemble. Catherine ne pouvait accepter, si elle le faisait Rosalee chercherait forcément à en savoir plus sur elle et Catherine ne se sentait pas prête à mentir à tout bout de champ dès que la conversation aborderait d'un peu trop près sa mère ou son pouvoir.

Bobby entra alors dans le coffee shop et les salua toutes les deux avec son habituel sourire jovial. Catherine fut certaine de ne pas avoir imaginé les gloussements des trois adolescentes qui étaient toujours dans le coin de la salle tandis qu'il disparaissait dans l'arrière salle. Catherine tourna la tête vers Rosalee et leva exagérément les yeux au ciel. Puis avec un regard (inutile) vers sa montre, elle commença à parler :

"Hum... Pour ta proposition..."

Catherine ne pouvait pas accepter. Elle ne pouvait dire la vérité à Rosalee lorsque elles aborderont certains sujets, mais elle ne voulait pas non plus lui mentir. Et puis, Catherine avait l'habitude de la solitude. Elle passait toutes ses journées toute seule. Même si elle avait envie d'être Rosalee (Dieu ! qu'elle en avait envie ! Elle n'avait pas ressenti cette sensation de bien-être et de légèreté avec quiconque depuis belle lurette), Rosalee devait sûrement des choses à faire. Oui. Elle ne lui avait proposé que parce que Catherine lui avait dit qu'elle n'avait rien de prévu. Mais si Catherine cherchait bien, elle pourrait sûrement trouver quelque chose à faire. Elle avait de la paperasse à ranger, ça faisait plusieurs jours qu'elle songeait à le faire. Et puis, un brin de ménage ne ferait pas de mal à son appartement. Oui. C'était parfait comme excuse.

Elle releva les yeux vers Rosalee.

"Pourquoi pas !"

Spoiler:

Spoiler:

Le temps que prit Catherine pour répondre parue une éternité pour Rosalee, durant ce moment, Bobby rentra dans le coffee shop pour prendre son service après celui de la jeune femme.  Elle entendit très bien les gloussements des adolescentes rester dans le coin,  c’est presque qu’elle aurait oublié leur présence.  Rosalee vit que Catherine levant les yeux au ciel, cela l’avait consterné elle aussi, mais elle devait reconnaître que c’était un très beau jeune homme avec un sourire des plus charmant.  Son interlocutrice avait commencé sa phrase avant de s’arrêter, Rosalee trouvait cela encore plus angoissant. Elle avait dû prendre son courage à deux mains pour oser demander  cela à Catherine, la jeune femme aurait sans doute été triste qu’elle refuse.
Rosalee fixa alors Catherine de ses yeux bleus glacés, elle l’observait entièrement, regardant entièrement le corps de la jeune femme, passant de ses cheveux et de son visage à tout son corps. La jeune femme se mordit l’intérieur de la joue puis ferma doucement les yeux détournant ensuite le regarde ce n’était pas vraiment polie.  Elle respira doucement, son cœur battait tellement fort qu’elle avait l’impression que l’on pourrait l’entendre, quand soudain enfin Catherine répondit,

« Pourquoi pas ! »

Le cœur de Rosalee sembla faire un bond dans sa poitrine, elle avait jusqu’à lors un petit sourire aux lèvres, celui-ci s’élargie doucement,  c’était encore ce sourit qu’elle ne donnait qu’a Catherine.  Peu de gens avaient dû la voir sourire ainsi, même pas les gens qui travaillaient avec elle depuis qu’elle était ici.  La jeune femme respira doucement, le cœur plus léger, maintenant elle devrait sans doute trouver ce qu’elles feraient, cependant elle s’en fichait là tout de suite, savoir qu’elle allait passer la journée avec Catherine était déjà une superbe victoire pour elle.  Rosalee bougea tu tabouret, son genoux toucha alors celui de Catherine, un frisson parcourus la jeune femme, qui le poussa tout de suite, espérant qu’elle n’aurait pas senti la froideur de sa peau.  Elle se racla la gorge, sourit un peu et regarda Catherine dans les yeux

«  Alors comme ça, il ne neige quasiment jamais ! En Finlande tu as de immense étendues avec de la neige à perte de vue, la température dans ses moments-là avoisine les moins trente. D’ailleurs depuis que je travaille ici Bobby n’appelle Snow, pour lui toute personne normalement constituer ne résisterait pas à de telle température »

Rosalee rigola doucement, c’était un rire doux et cristallin, elle se frotta l’arrière du coup, si seulement il savait que dans le fond il n’avait tords, la jeune femme ne craignait absolument pas le froid à cause de son pouvoir, mais ce n’était certainement pas un sujet  que la jeune femme aborderais. Depuis sont arrivé à New York elle faisait tout pour le cacher et c’était sans doute bien mieux ainsi.  D’un geste gracieux elle remit une mèche de ses cheveux de jaie derrière son oreille et dit

«  Tu préfères rester ici le temps que nous trouvions où aller, ou bien tu as déjà une idée d’endroit où aller ? Peut être une sortie dans une musée ou autre je ne sais pas »
 
Rosalee observa la tasse qu’elle avait servi à la jeune femme, elle était un peu tendue, c’était bien la première fois qu’elle faisait cela.  Elle savait parfaitement qu’elle avait une attirance pour les femmes  et que les hommes ne l’intéressait pas, mais entre savoir cela et osé franchir un pas comme celui-ci c’était bien différent.  La jeune femme respira doucement , elle sentait le bout de ses doigts se raidirent.

« Mais je crois que avant de se retrouver je vais aller manger avant de finir par m’écrouler par terre à cause du manque de sucre dans le sang ! »

Dit la jeune femme en souriant doucement.

Rosalee sourit comme Catherine ne l'avait jamais vu faire auparavant, et cette vision lui coupa un instant le souffle. Bien que Catherine ait toujours apprécié de discuter avec Rosalee lorsqu'elle venait au coffee shop, leur relation s'était toujours contenté d'être celle d'une vendeuse et de sa cliente. Cependant, en voyant ce sourire adoucir les traits de son visage, ses épaules se relâcher, Catherine avait cette impression stupide d'avoir enfin affaire à Rosalee la jeune femme et non plus Rosalee la serveuse. Elle voulait la voir sourire plus ainsi !
Rosalee remua et leurs genoux se frôlèrent. Catherine se mordit inconsciemment la lèvre inférieure. Elle avait l'habitude du contact avec les autres, avec le travail qu'elle effectuait à l'hôpital, elle avait depuis longtemps perdu toute nervosité à l'idée de toucher quelqu'un. Pourtant, ce simple effleurement lui avait noué le ventre. Que lui arrivait-il ?

Catherine sourit aux paroles de Rosalee, mais ne dit rien. Elle avait voyagé une fois en Alaska avec l'école et elle avait pu voir des étendues de neiges semblables à celles dont Rosalee lui parlait. Catherine n'avait pas apprécié ce paysage. Tout était trop blanc, trop lumineux, trop froid.

Rosalee lui proposa alors d'aller au musée, et Catherine hocha la tête pour marquer son assentiment.

"Ça fait des années que je n'ai pas mis les pieds dans un musée ! C'est une très bonne idée !"

Bobby arriva derrière le comptoir, finissant de nouer son tablier dans son dos.

"Si tu veux on peut s'y retrouver dans trois heures, ça te laisse le temps manger, et j'ai deux, trois petites choses à faire chez moi."

Puis elle se tourna vers Bobby qui cherchait visiblement à attirer leur attention comme il n'avait pas grand-chose à faire vu l'absence de clients.

Spoiler:

Spoiler:

Rosalee regardait Catherine, elle essayait de ne pas trop sourire bêtement, d’abord parce que cela serait étrange et ensuite elle se doutait que cela allait vraiment l’énervée. Son interlocutrice hocha la tête quand elle proposa qu’elles aillent au musées, elle sourit un peu, elle aimait bien l’idée dans ce genre d’endroit pour passer une bonne journée avec une personne que l’on apprécie.

"Ça fait des années que je n'ai pas mis les pieds dans un musée ! C'est une très bonne idée !"

Rosalee hocha doucement la tête, cela faisait aussi un sacrement moment qu’elle n’avait pas mis les pieds dans ce genre d’endroit, son petit salaire ne lui permettait pas vraiment de faire ce qu’elle voulait, le seul endroit où elle allait régulièrement c’était la bibliothèque. De plus cela n’était pas sir cher que cela. Rosalee vit du coin de l’œil Bobby qui venait à la place qu’elle occupait il y a quelques minutes encore, il nouait son tablier dans son dos.

"Si tu veux on peut s'y retrouver dans trois heures, ça te laisse le temps manger, et j'ai deux, trois petites choses à faire chez moi."

La jeune femme regarda de nouveau Catherine tout en l’écoutant, elle hocha de nouveau la tête, son ventre commençait vraiment à crier famine, surtout qu’elle n’avait pas pris de petit déjeuner ce matin. Rosalee respira doucement, et répondit d’une voix qu’elle espérant neutre, la jeune femme avait peur que la joie qu’elle éprouvait en elle ne se ressente trop dans ses paroles.

« Oui ça sera très bien dans trois heures ! Ça va me faire du bien, depuis le temps que je suis debout au travail ! »

La jeune femme rigola doucement, s’étirant un peu les jambes, mais elle faisait attention à ne pas toucher Catherine cette fois ci. Un frisson parcourus le dos de Rosalee quand elle repensa a la sensation qu’elle avait ressenti quand elle avait effleuré son interlocutrice. Puis elle se tourna vers Bobby et dit

«  J’espère que tu auras du courage parce que vue le jour qu’on est, tu vas avoir le droit a la petite troupe de théâtre ainsi que ouvriers latinos ! »

Dit-elle, le jeune homme poussa un lourd soupire, elle comprenait très bien. Rosalee n’aimais d’ailleurs pas beaucoup ces ouvriers-là, ils étaient lourdaud et grossiers. La jeune femme se leva regardant toujours Catherine avec un petit sourire.