You just gave me an heart attack

Sujet: You just gave me an heart attack Ven 3 Jan - 4:07

Le football était bien, voir plus que bien à ses yeux. Il adorait ce sport, sous tous ses angles si possible. Mais il avait malgré tout besoin de plus, beaucoup plus pour se tenir en forme. Entre les matchs observés et le temps qui lui manquait sa forme finirait par prendre un coup. Il devait planifier, se trouver une journée, des gens, une petit heure de libre où tout le monde pourrais s’y pointer. Trop compliqué. Se lancer la balle à lui-même contre un mur? Ce n’était pas du football ça. Il devait accepter d’enterrer ses dernières années de joueur, et d’opter pour quelque chose de plus simple. Plus à portée peut-être. Un endroit, dans lequel il n’avait qu’à s’y pointer et puis le tour était joué. C’était un peu plus diversifié, entre entraînement, observation et peut-être participation au ring.

Il devra apprendre à apprivoiser de nouveau ce sport, qui avait depuis longtemps oublié, ne s’était concentré que sur l’aspect cardio et musculaire, sans jamais véritablement y participer. C’est que ça défoulait, taper dans des punching bag, plus que de courir ou soulever des poids. Il devrait se remettre dans le bain, mettre un peu d’huile question de se dérouiller quoi. Et sans aucun doute retomber dans ce statu d’élève, qui apprendrait les bases, les règlements avant de tomber dans la réelle pratique. Et il avait déjà bien hâte de tenter le coup, mais une chose à la fois, il le savait bien. Au moins, il avait la motivation et le vouloir d’apprendre. En rajout à cette hâte de déjà y être.

Cette hâte d’apprendre, de retrouver sa forme un tantinet perdue. Ce ne serait certes pas mauvais d’entretenir son cœur. Rien de tel pour éviter les bonnes crises cardiaques n’est-ce pas? Du moins, diminuer les risques de tomber raide mort pour x raison. Il restait tout de même cette pointe de courte nervosité, mélange de curiosité. De voir ce nouvel endroit, de faire de l’inconnu le connu. Le nécessaire au corps et le reste en main, il osa enfin franchir la porte. Et amener avec lui cette fragrance typique du nouveau. On avait qu’à lui regarder l’air, qui fouillait, qui découvrait avec l’aide de son regard l’endroit. Presque au peigne fin, sans porter attention aux êtres vivants pour l’instant. À croire qu’il prenait son temps pour observer le nouvel environnement. Oh quoi, cela n’enlevais pas le fait qu’il se sentait quelque peu coincé. Il avait besoin d’un petit guide quoi.

Heureusement on ne le laissa pas poireauter une éternité, tôt vint-on à sa rencontre, le reconnaissant bien vite. Quoi de plus aisé, il était une tête bien inconnue après tout. Tout comme il y avait à peine quelques minutes que sa voix avait résonné au téléphone pour annoncer sa venue. Le voilà le petit guide nécessaire dont il avait eu de besoin qui en quelques minutes allait lui expliquer ce qu’il avait besoin de savoir grosso modo.

Comment dire à un homme que sa vie ne serait sans doute plus jamais ce qu'elle était? Comment dire à un homme qu'il perdrait tout pour quelques mots placés à son encontre et qui n'étaient pas forcément la vérité. Alors il était là. En fait, il passait son temps là. Avant, c'était son temps libre. Maintenant, c'était toujours. Matin, soir. Tous les jours de la semaine. Tous les jours, il était là, à ne piper mot, à cogner si fort qu'il s'en blessait les mains. Et puis, le propriétaire des lieux s'était approché. Ils se connaissaient bien. Suffisamment pour que Benji ne sente pas le doute lorsqu'il l'observait. L'homme s'était inquiété de son état. Et il lui avait offert un petit boulot le temps que tout se remette en place dans sa petite vie. Rien de gros. Rien de grand-chose. Pas même coach. En fait, il n'en avait pas forcément la motivation. Quelle motivation lui restait-il si ce n'était celle de ne pas se laisser complètement couler?

Benjamin le géant s'était donc présenté un peu morose à l'entrée lorsqu'on lui avait proposé d'introduire un newbie à la session, à l'endroit, à l'activité, bref, à leur mode de vie. Il avait haussé des épaules, avait grommelé quelque chose comme «Si ça te fait plaisir», et s'était rapidement changé, question de ne pas arrivé à moitié en sueur, ayant l'air d'un cochon pouilleux. Il avait noué sa chevelure à la base de sa nuque et s'était présenté, tout en douceur, petite qualité qu'il ne semblait pas avoir perdu malgré les épreuves, malgré le temps, malgré la douleur émotive qu'on lui imposait vivement. Il se présenta rapidement, omettant volontaire la prononciation de ce qu'il faisait ou de son nom de famille. Pas besoin de rajouter une couche de plus à son état. Et il avait sourit, tout simplement, faisant mine de rien. De rien du tout. Cherchant à se donner un air plus naturel, malgré la tête de plus qu'il devait bien faire. Mais c'était une habitude à prendre et il ne se rendait pas toujours compte de l'impression que sa taille pouvait laisser sur autrui.

«Bah... Reste pas là, je vais te faire visiter.»

Oui, bon. Avait-il noté cette tête que le brun lui affichait? Évidemment, et il avait mis ça sur le compte de sa réputation et décida de faire comme si de rien n'était. S'il savait, au fond, sans doute aurait-il agit avec un peu plus d'attention que quelques mots rapidement lancés, comme s'il avait peur qu'on le jugea pour ce qu'il n'était pas, une fois de plus. Il le présenta au propriétaire, lui montra le ring, la salle d'entrainement, les vestiaires... les douches. Et se passa, après quoi, une main sur la nuque.

«Et c'est à peu près tout... tu viens quand tu veux pour toi-même ou sur rendez-vous régulier pour accompagnement... T'as des questions peut-être.»

Il ne faisait pas très loquace. À vrai dire, il n'était pas forcément à l'aise dans ce genre de visite. Il l'avait été, avait. Être accompagné ne lui avait jamais causé de problème jusqu'à ce qu'il se mette à imaginer ce que le monde entier pouvait penser de sa personne.

Il ne regardait pas, cet homme qui se trouvait là, qui marchait droit vers lui. Du moins pas dans la seconde près. Seconde… Qui lui parurent presque ralentie tout à coup. Par la faute de cette impression des mouvements plus lents et… gracieux. De cet homme qui s’approchait. Et alors que lui bougeait, voilà qu’Elliot devenant statue, perdant toute notion du temps, de l’espace. Et toute réalisation de ses sens, de ses airs. Dans l’inconscience que ses yeux avaient fait de Benjamin sa cible, et sa mâchoire qui semblait avoir ce besoin de rencontrer le sol. Il la retenait de peine et de misère, face à l’incompréhension de la suite. Tout comme eu-t-il eut ce besoin de porter une main à son cœur, la panique le prenant quelque peu lorsqu’un… deux… Ou peut-être était-ce trois battements lui ayant manqué?

Am I doin’ an heart attack?

Ce fut bel et bien ses toutes premières pensées. Lui qui n’en avait jamais fait, était désormais convaincu que de terminer aussi idiot était un symptôme tout à fait normal. Tout comme trouver ce spécimen humain et ambulant des plus captivants. Mais le tout sembla passer, le choc, le mur brutal qu’il avait mangé… Il semblait s’en remettre en partie, non pas sans sentir son cœur battre anormalement vite pour les seconde à suivre. Huh? Oh mais c’est qu’il avait une de ses voix. Oh seigneur… Pour ne plus rien comprendre il ne comprenait plus rien. Mettant le tout sur la faute d’un malaise soudain, le rendant tout autre, dans cette bulle de confusion et d’étrangeté.

Il finit par cligner des yeux, remettant les deux pieds sur Terre. Aucune idée de ce qu’il avait bien pu dire, mais il avait au moins eut le temps de capter le mot «… visiter». Ah c’était donc lui, celui qu’il devait attendre, celui qui lui ferait donc visiter. Après une secousse ou deux de sa tête pour bien se réveiller, une petite seconde pour se tâter la poitrine, il entreprit les premiers pas vers la toute première direction. Il écouta, sans vraiment écouter, entre le trouble et la captivassions de cet être et son dernier état passé. Il semblait analyser et regarder, mais étais plus préoccupé dans sa tête. Il s’emblait obstiné à croire à une crise de cœur passé, tant le choc lui fut brutal, le souffle coupé. Que diable s’était-il donc passé? Il faut croire que pendant tout le long, il fit les milles et unes vérifications possibles sur son bras gauche, question de ne pas mourir là.

Mais décidément rien, il ne ressentait pas le moindre mal, pas le moindre pincement… Oh tant pis… C’était tant mieux au final, cette fausse alerte. Le guide en avait terminé, et comme tout bon informateur il lui alloua un temps de questions. Des questions… Il en avait peut-être une, oui. La visite, n’avait été que représentative, où se trouve telle ou telles choses sans plus de détails. Les appareils, ça allait, il s’avaient comment ils fonctionnaient sans grands problèmes. Mais le ring par contre… Il ne savait pas. Quand, qui, quoi, comment. Il était là pour la boxe après tout, pour le ring, et un jour les entraînements plus concrets. Il se doutait bien qu’il devait peut-être y avoir un certain système, ou alors peut-être pas. Mais tant qu’à y être profitons s’en pour demander.

Décidément, le sens de la parole et des mots l’avais quelque peu quitté, lorsqu’il ouvrir entre ouvrit la bouche, quelque chose semblant le bloquer. Son estomac qui se nouait en un instant, les battements rapides de son cœur reprenant. On misère mais qu’est-ce qui lui prenait?

-Blaah… Huh bah oui… En fait j’en ai une.

Blah, comment ça blah. Il sortait d’où ce mot? Ce Sons? Oh ce qu’il avait pu l’air con en ce court instant. Mais le voilà qui fit mine d’une toux, ma foi avec quelques lacune niveau comédie. Un peu de pratique encore et elle aurait eu l’air presque véritable. Enfin, certainement l’avait-il plus fait pour retrouver le sens de sa voix, la réveiller tout comme eut-il besoin de se réveiller les esprits un peu plus tôt.

-Le ring? Est-ce qu’il y a un truc spécial ou… Enfin, une demande quelconque… Un rendez-vous ou je sais trop… Ou alors on peut y aller quand bon vent nous dit… ?

Aucun sens, désordonner. Décidément il ne semblait plus s’avoir bien structuré ses phrases, les rendre bien claires, et user correctement de cette forme d’expression courante. Sujet, verbe, complément. Devant la cours, en tant qu’avocat, il aurait perdu crédibilité avec toutes ses pauses et incertitudes.

Il avait cligné des yeux. Il l'avait observé, un instant, cet air ahurit et un peu imbécile qu'il posait sur le géant. Il s'apprêta à lui demander si tout allait pour le mieux lorsqu'il se décida enfin à balbutier une réponse quelconque. Peut-être était-ce l'impression que le géant blond lui faisait. Ou était-il simplement toujours ainsi fait. Il l'observa sérieusement, entre douceur et curiosité. Et eut-il envie de se frapper la tête dans le mur qu'il n'en démontra jamais le moindre signe visible. Il tourna la tête vers le ring où il aperçu le propriétaire qui en descendant, un brin amusé, tout de même. Puis de revenir vers Elliot... en songeant qu'il n'avait pas écouté un traitre mot de ce qu'il lui avait raconté depuis le début de la courte visite des lieux. Il eut envie de soupirer, mais se contenta de se montrer patient malgré son humeur un peu sombre des derniers temps.

«Avec, ou sans rendez-vous, tu te présentes librement...» lâcha-t-il doucement, comme s'il avait l'impression de se répéter, une fois de plus, sans chercher à en démonter l'agacement. «Enfin... On commence maintenant, si tu veux.»

Il avait proposé la situation tout à fait sans réfléchir, considérant que ça lui donnerait un avant-goût de ce qui l'attendrait, de l'adrénaline, de la sensation de se trouver là-haut et non pas ici bas au sol. C'était un univers différent. C'était comme franchir une porte et atterrir sur une autre planète. Il avait sourit, un brin joueur, un brin taquin et n'avait pas nécessairement attendu une réponse de sa part qu'il porta une main à sa chevelure un peu longue, qu'il noua rapidement à la base de son cou. Il avait attrapé un casque et des gants qu'il avait lancé au brun, sans trop lui prévenir, puis il était grimper sur le ring, attrapant son propre équipement qui lui donnait forcément un air plus féroce, comme s'il ne servait qu'à dissimuler son air guimauve sous une attitude plus sportive ou simplement plus compétitive. Il l'invita à monter, carrément. Benjamin, après tout, n'était pas forcément doué pour expliquer théoriquement comment les choses se déroulaient. Il pouvait être bon professeur, mais il était plus apte à le montrer directement sur le tas, sur l'entrainement, en pleine action, qu'à expliquer en détail chaque mouvement. Ça lui semblait trop pénible et il opta pour la démonstration concrète et pratique. Parce que oui, au fond, il lui demandait de participer.

Lorsqu'il se fut décidé à le rejoindre, il ne sembla pas apercevoir son air un peu... gaga, sans doute. Il lui empoigna les avants bras en indiquant défense, et ainsi de suite, pendant quelques instants. Et s'il se recula d'un pas, lui imposant une attitude défensive, le grand blond ne s'attendit probablement pas à avoir à faire à une tête en l'air qui était plus préoccuper par son popote masculin que par ce qu'il lui montrait... aussi, lorsqu'il lui lança son poing à la figure, il ne le rata pas. Même s'il n'y mettait pas toute son énergie, il le frappa, directement, un peu brutalement, peut-être, bien que sans violence. Il ne s'attendait pas non plus à ce que ce coup projeté l'autre au sol, mou comme une débarbouillette humaine, comme un jell-o en train de fondre au soleil.

«Seigneur! Est-ce que ça va?!»

Évidemment qu'il se sentit mal de l'avoir peut-être un peu sonné. Un peu plus qu'il ne s'y était attendu.

Il s’était bien rendu compte de sa maladresse, un air quelque peu gêné, désolé, naquis sur ses traits. Il ne réalisa qu’après coup, qu’il n’avait pas écouté le moindre mot sortant de cette bouche. Que paroles quelque peu lointaines et embrouillés. Tel un son en arrière-plan que l’on n’écoutait pas vraiment. Un manque flagrant de respect… Heureusement pour lui l’homme lui fit preuve de patience malgré tout, répondant à cette dernière question. Y rajoutant même ce fait que s’il le désirait, ils pouvaient commencer de ce pas. Oh eh bien… Pourquoi pas?

Il faut croire que tous deux avaient eu cette même idée, cette même perspective de voir les choses… Cela lui permettrait d’avoir un avant-goût, de voir ce dans quoi il s’était embarqué. La pratique à l’état pure, en ajout à ce fait qu’il pourrait évaluer à quel point il était rouillé. Ce pourquoi il ne mit pas de temps à hocher positivement de la tête en réponse. Préférant user de gestes plutôt que de la parole pour le moment, simple question d’éviter de nouveau sons indésirables, ou phrases qui perdraient quelque peu de leurs sens. Et il faut dire que la nervosité ou la hâte, ou alors étais-ce un peu des deux? Vint faire leurs places au creux de son estomac. Ou alors étais-ce simplement ce sourire qui eut le don de lui créer ce petit effet. Peu importe, Elliot ne se fit étrangement pas prier pour le suivre. Avant que l’on ne mette ses réflexes à rudes épreuves… Oh. Il était plus atteint qu’il ne le pensait, notre homme ne semblant toujours pas comprendre ce que diable pouvait-il lui arriver. Le voilà réduit à l’état de guimauve, ne sachant pas, ne sachant plus comment attraper ce qui lui fut lancé. Oh tant pis, on pille un peu sur son orgueil et sa pointe de gêne et on enfile ce qui lui fut prêté, montant, à l’invitation, sur le ring.

Toujours dans cet autre état, il sentit son cœur manquer encore quelques bonds, au tout premier contacte de ses mains contre ses avant-bras. Il devint à l’état de peluche, se laissant faire, tentant malgré tout d’écouter et de retenir ce que l’homme lui expliquait. J’ai bien dit essayer, car malgré ses efforts il restant dans sa petite bulle admirative et observatrices des traits de l’autre. Se surprenant lui-même à se dire qu’il avait des yeux magnifiques. À un homme… C’était bien la première fois que cela lui prenait. Troublant. Du moins pour lui ce l’était vachement. Trêves rapides de toutes pensées, à peine le petit cours non écouté, à peine la pose opté, qu’il eut reçu le plus violent des poings en pleine figure.

L’art de se faire brutalement réveiller, de se faire remettre aussi vivement les deux pieds sur Terre et de sortir des nuages si confortables. Enfin, pour quelques seconds oui. Car il venait de se faire mettre K.O… Étourdis, la tête lui tournant, la forte douleur émanant de son visage… Il perdit pied, donnant cette impression de tomber presque raide mort au sol, ayant le don de manquer tomber tout en bas du ring grâce à sa maladresse. Et le voilà plongé dans un autre monde, totalement dans les vapes. Trop, pour qu’il puisse réaliser qu’il était toujours dans le monde de la réalité. Peut-être aurait-il été préférable que l’homme ne se penche pas pour ainsi vérifier son état… Il voyait blanc, autour de ce visage qu’il croyait angélique. Et un peu de couleur juste en bas, croyant comprend qu’il avait-il, un vêtement le couvrant.

-I think I just got hit by a truck… I guess that means I’m dead..? Are you an angel? I thought angels were naked… And had those big white wings… Are you goin’ to reincarnate me? Pas en femme je vous en supplie… Ça a l’air chiant d’être une femme… Avec les règles, le bedon… And shit… I reallyyyy loves boobs mais pas au point d’en avoiiir…

Le voilà transformé en véritable moulin à paroles… Dans sa bulle, dans ses étourdissements, et dans la douleur que lui procurait son visage, de son nez qui s’était vite mis à saigner. Que quelqu’un le fasse taire… Car il semblait bien partit dans son monologue de conneries.

Ça n'avait pas été très long. Quelques mots, un regard, un sourire dans sa direction. Il avait serré des poings et l'avait frappé. Une bonne droite, en pleine gueule. Même s'il n'y avait pas mis toute sa force, Ben était tout en muscle et en puissance. Il l'observa une seconde, tendit vainement la main dans sa direction lorsqu'il le vit chanceler, puis s'effondrer à même le ring. Il s'était penché vers lui, inquiet et le resta un moment le temps de l'entendre raconter... que racontait-il exactement? Il resta là, au-dessus de lui, à l'observer entre amusement, sympathie et perplexité. Il n'était pas certain de s'il devait en rire ou s'inquiéter un peu plus de son état. Il ne l'avait raté... et peut-être avait-il dérangé son cerveau, ou il ne savait trop quoi. Ça s'était déjà vu, après tout. Il eut un rougissement, tout de même, en écoutant ce flot de paroles confuses et incompréhensibles. Il se passa une main sur la nuque, quelque peu mal à l'aise de la confusion de l'homme à terre autant que de sa gène de l'avoir si sévèrement cogner. Parce que Benjamin était un adorable ours en peluche et qu'il s'en voulait toujours de faire du mal aux autres, ne participant jamais à aucune compétition pour ce genre de raison. Et s'il lui avait causé une commotion sans le vouloir? Il s'en voudrait, c'était certain.

Ben jeta son casque et ses gants, et sauta du ring rapidement pour attraper une chaise qu'il traina jusque là, à côté du corps encore étendu. Après quoi, il se pencha de nouveau sur lui, faisant mine de ne plus l'écouter, passant un bras à sa taille et le second derrière sa tête, ne serait-ce qu'au cas où il y aurait commotion, justement. Après quoi, il le força doucement à se relever. Pas comme s'il n'était pas capable de le faire tout d'un bloque, mais il était un Love, et ce nom signifiait être la douceur incarnée. Il le força donc à se relever, à se redresser puis à s'asseoir sur la chaise qu'il avait trainé pour lui, le forçant à s'appuyer contre le dossier, question d'éviter qu'il ne bascule dès qu'il le lâcherait...

Il fila de nouveau rapidement, allant chercher de la glace, chose dont il n'eut aucune difficulté à trouver. C'était l'endroit parfait, après tout, pour ça. Des bleus, des coups sur la gueule, on s'en prenait souvent, après tout. Alors on prévenait... Aussi, de retour, il lui décrocha un nouveau sourire.

«Je vais t'enlever ça, excuse-moi pour le coup de poing.»

Il avait noté le saignement de nez, et avait trainé aussi ce qu'il fallait pour ça. Il lui détacha le casque de sur la tête et le lui retira, comme il l'aurait fait avec un enfant. Comme il le faisait toujours, en fait, avec un protégé. Parce que des gamins, il n'en avait plus. Et il ne voulu pas y penser et déposant la glace sur la nuque d'Elliot.

«Ça va? Je t'amène à l'hôpital, si tu veux. Je m'en voudrais de t'avoir blessé dès la première pratique...»

Elliot resta un moment à parler au vide, l’être qu’il avait pris pour un ange partant ainsi sans avertissement. Et le voilà qui se tut, restant un instant avec cet air un peu déçu et qui ne comprenait pas. « Where did you go…? » Heureusement pas bien loin. Et le voilà un peu repartit dans ses paroles, cherchant à en savoir plus sur le processus de réincarnation. Il demandait simplement s’ils faisaient des chirurgies, ou alors mettaient-ils leurs âmes dans une canne de tomates, ou dans un aspirateur et les renvoyaient sur Terre. Il avait de ses idées oui… Sauf qu’il se tut de nouveau, sentant ce bras venir s’emparer de sa taille, et cette main prendre soin de sa tête. Le coup de l’émotion peut-être… Ou alors étais-ce le corps de monsieur qui lui faisait un autre effet. Il avait mis ses mains sur son torse par réflexe, laissant son imagination aller un peu trop loin à les vouloirs sous ce tissu pour un peu mieux tâter les muscles qui s’y trouvaient. Oh misère… Il avait vraiment mangé tout un coup. Il s’évada dans cette pointe de gêne un moment, sentant le chaud, un peu de rouge venir empourprer son visage un court instant.

Et le voilà transformé en véritable pantin, en véritable guimauve. Il pouvait bien faire ce qu’il voulait de lui et de son corps, pas comme s’il en avait quelque chose à faire de toute façon. Encore trop étourdis pour ça, sans le moindre doute. Il tentait tout de même de s’aider un peu, sans comprendre ce que diable il tentait de faire oui. Ah… Une chaise? Ça ressemblait bien à cela. Et le voilà repartit, Elliot prenant ce temps pour retrouver un peu le fil de la réalité. Il commençait à reconnaître un peu plus les lieux mais sans plus. Son attention ne méritait que de se concentrer que sur Ben, qui sans chercher à comprendre pourquoi, lui fit retrouvé cet étourdissement un peu perdu l’instant d'avant. Il s’occupait de lui, de son cou comme de son nez saignant, sentant sa tête un peu plus libre en même temps. Son regard était un peu perdu, mais néanmoins avec cette certaine brillance, un peu trop fasciné par l’être qui venait de lui sourire. Cette chose qui lui retourna, un peu plus con toutefois…

-Ooooooh…. It’s okay… T’as pas à t’excuser pour ça… J’ai vécu pire… Comme… Huh…. M’assommer contre une armoire en me relevant trop vite, et ensuite… M’ouvrir le crâne contre le comptoir en me penchant trop vite… Et bon ça encore… C’rien hein….

Monsieur maladroit, c’était bien lui. Qui ne pouvait subir qu’un incident non, mais bien le double, le triple et qui sait quoi encore. Mais bon, pas comme s’il y pouvait grand-chose. Ainsi était-il né. Et ainsi allait-il mourir sans le moindre doute. Mais pour le moment on lui parlait d’hôpital, de l’amener ailleurs. Et cette proposition sortie tout droit de cette même voix que ses oreilles aimait tant déjà.

-Amène moi où tu veux…. I don't mind...

Oui huh bon… Il avait encore cet air con. La preuve qu’il n’avait peut-être pas encore les deux pieds complètement de retour sur Terre…

Il était parvenu à limiter le moulin délirant de flots de paroles indomptables et confuses qui sortait de cet être-là, en s'éloignant quelques instants. Mais inévitablement, il se remit à déblatérer une si grande quantité de bêtises à son retour qu'il ne put s'empêcher de se dire que sa vue causait ce délire. Peut-être était-ce simplement dû au fait que c'était lui qui lui avait mit son poing dans la gueule. Sans doute préféra-t-il pensé que le brun avait associé son visage à un délire après avoir été sonné. Il l'observa une seconde, un peu mal à l'aise tout de même parce qu'il avait provoqué chez l'autre. Non, décidément, ça n'allait pas pour le mieux et il se sentait, pour sa part, un brin confus. Ça ne s'était jamais produit. Et s'il avait une force au-dessus de la moyenne, il n'était pas une brute sous stéroïdes, faisant éclater des dents avec ses jointures. Il était même plutôt doté de cette un peu trop grande douceur qui l'empêchait d'évoluer dans ce sport.

Il avait prit un tissu qu'il avait doucement posé contre le nez ensanglanté, qu'il avait pressé, immobile, devant lui, un air concentré, un brin inquiet, même, peut-être. Il avait toujours été là pour soigner les petits bobos des gamins sur qui il avait veillé. Il avait été là pour la moindre petite blessure, pour les chutes de leurs premiers pas comme pour les coups durs que la vie leur faisait. Il avait joué le rôle du père, de l'infirmier, du conseiller et du psychologue tout à la fois. Il avait l'habitude des nez qui saignent. Il avait l'habitude des maux d'oreilles et des petites fièvres. Il avait l'habitude de la vulgarité enfantine, de leur cri de rage, de leur petite peine comme des plus grosse. Alors jouer les infirmier, maintenant, avec un adulte, ça lui faisait étrange. Ça lui faisait étrange d'agir d'une douceur familière avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Par besoin. Ou simplement parce que c'était dans sa nature, peut-être. Il écoutait, d'une oreille attentive, les délires incompréhensifs, un peu hallucinant, même, du brun. Et il se mit à sourire, amusé malgré la situation qui ne prêtait pourtant pas à rire. Peut-être était-ce l'image qu'il avait de lui en train de raconter certaines situations de son quotidien, comme s'ils se connaissaient. Lui racontant une partie de sa personne, de sa petite vie, sans qu'ils ne sachent rien l'un sur l'autre, pourtant.

«J'espère ne plus te fendre le crâne en te frappant trop vite, en tout cas...» avait-il fini par répondre doucement, en vérifiait qu'il ne saignait plus, au bout de quelques minutes. C'était amusant, a fond, de constater la différence... Benjamin n'était pas maladroit. Bon, il ne savait pas faire la cuisine, mais il ne se pétait pas la gueule facilement. Ou fallait-il vraiment le déconcentrer pour qu'il fonce dans le cadre de porte. Finalement, il ne s'interrogea plus sur ce qu'il devait faire... Il l'avait si bien sonné qu'il lui semblait ne jamais revenir à la normal... s'il avait un état normal, du moins.

«Viens, alors, je t'amène. Tu tiens debout?»

Il ne s'était pas vraiment arrêté à savoir s'il tenait debout correctement, en y réfléchissant. Il lui avait déjà exprimé son incapacité à marcher sans se péter la gueule à tout bout de champ et craignant probablement une nouvelle chute malchanceuse, il opta pour le mettre sur pied lui-même, assurant une protection contre une nouvelle éventuelle blessure. Il l'avait doucement aider à se relever, pour l'entrainer hors de l'endroit. Comme quoi il prenait soin jusqu'aux inconnus. Incorrigibles? Il était seulement prévoyant, ou bon, tout simplement.

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