A sister is a little bit of childhood that can never be lost ~

Chinatown était un endroit amusant pour tourner des scènes. Jed en avait fait la constatation alors qu'il observait le tournage en attendant son tour d'entrer en scène. Ils avaient dû écarter la foule et vider une rue entière pour filmer une scène d'action où l'acteur principal engageait une violente course-poursuite avec quelque dealer de drogue ou quelque chose du genre. Il n'était pas trop certain, ayant plus ou moins lu le script omis les scènes où il devait faire la doublure. Notamment, un saut du haut d'un bâtiment suivit d'une roulade qui le mènerait sur la rue, où l'acteur principal devrait courir avant que Jed ne revienne jouer les bousculades par-dessus les voitures et l'entrée violente dans l'une des boutiques par une minuscule fenêtre -- et ici, Jed se demandait comment il pourrait passer par cette ouverture sans que ses épaules ne restent coincées. Il adorait son job, c'était évident, et n'avait pas peur de faire les cascades ou de se blesser. L'adrénaline que cela apportait était incroyable et il se sentait vraiment dans son élément, alors qu'avec l'équipe, il s'assurait de mettre en place l'équipement nécessaire à l'exécution de la cascade question d'assurer sa propre sécurité. Il avait son équipe, avait l'habitude de travailler avec eux et savait où il s'en allait avec tout ça. D'ailleurs, la rue avait été vidée et le périmètre sécurité pour le lieu de tournage et c'était bientôt son tour de jouer. Il enfila le manteau de cuir identique à celui que portait l'acteur, ajusta son jeans et laissa une femme retoucher sa coiffure un brin, puis alla se mettre en place. Ça s'annonçait une longue mais palpitante journée.

~~~~

La journée avait en effet été éprouvante. Jed avait travaillé dur, mais il aimait cette sensation d'avoir été au bout de ses réserves, d'avoir fait travailler ses muscles, et la fatigue qui l'envahissait après une journée intensive comme celle-ci lui plaisait. Ça n'avait même pas été suffisant pour qu'il se tienne tranquille, et il n'avait pu s'empêcher de laisser savoir à un ... ami, qu'il serait seul dans sa caravane en début de soirée...

Se taire sur leurs activités n'avait pas été forcément aisé, de même que rester discret et ne pas attirer l'attention sur eux. Clark Mercer n'avait jamais été la personne la plus subtile qui soit après tout, mais lorsque Jed l'intima à remettre ses vêtements et le poussa dehors par la fenêtre arrière, il était à peu près certain que c'était mission accomplie et que personne n'avait rien remarqué. Oh, bon. On peut tous se permettre un peu de bon temps de temps en temps ... Puis quoi. Il était un artiste. Un peu d'indulgence. Il avait travaillé dur et méritait cette petite escapade, alias partie de jambes en l'air, alias activité top secrète dont personne ne devait apprendre l'existence. Ce pourquoi il fit le tour de l'endroit pour s'assurer que rien ne le trahirait, avant de se laisser tomber assis sur son canapé et laisser sa tête s'appuyer sur le dossier de celui-ci, enfin prêt à relaxer.

... Ou pas. Jed fut tiré de ses rêveries par quelques coups contre la porte, lui faisant d'abord froncer les sourcils avant qu'il ne songe au fait que ce pouvait être le producteur, ou peut-être un autre membre du tournage qui avait affaire à lui. Sans prendre la peine de remettre un chandail, il se leva et, pieds nus et en simple pantalon, il alla ouvrir et resta un peu surpris de voir là une demoiselle ... qu'il ne connaissait pas et n'avait aucun souvenir d'avoir déjà croisée dans sa vie.

- Eum ... Bonjour ?

Charly A. Wells

↘
«Nous sommes frères par la nature, mais étrangers par l'éducation.»

A sister is a little bit of childhood that can never be lost ~

«Cher journal, voilà maintenant quelques semaines que je suis de retour pour de bon à New-York. J'ai cessé de chercher Dereck, j'ai recommencé ma vie et tout va bien. Toutefois, un nouveau chamboulement a eu lieu. J'ai enfin trouvé qui était mon frère - j'ai appris que j'en avais un lorsqu'on a lu le testament de mes parents. Il s'apelle Jed Banks et il travaille comme cascadeur. Ca m'a prit du temps à le trouver, mais maintenant que c'est fait, j'ai l'intention d'aller le voir. Ce soir.»

Oui. C'est aujourd'hui que je vais voir ce grand frère que je n'ai jamais connu, et qui ignore sans doute mon existence. Ca m'a prit des semaines pour me convaincre d'y aller. J'étais nerveuse, je ne savais pas ce que j'allais dire, mais après tout ce qui s'est passé avec Dereck, je me dois d'y aller. Pas juste pour moi, mais aussi pour lui. Je me suis renseignée un peu sur lui et je pense que ca lui fera du bien de savoir qu'il a deux soeurs. Évidemment, la nouvelle ne sera pas facile à digérer, mais il mérite de savoir la vérité.

Je me suis renseignée, aujourd'hui, il travaille dans Chinatown, il me suffit que de trouver le lieu de tournage et de l'attendre dans sa caravane. Ce n'est pas compliqué. Je n'aurai qu'à dire que je suis journaliste et que je veux l'interviewer, ca devrait fonctionner. Ensuite, je l'attendrai patiemment et je verrai la suite des choses lorsqu'il sera enfin en face de moi. C'est l'heure d'y aller, c'est maintenant ou jamais. Je m'y rends avec mon auto, et une fois sur les lieux, je vais voir la première personne que je croise qui semble travailler sur le plateau.

- Bonjour! Je m'apelle Charly Wells, je suis journaliste et j'ai une entrevue avec Jed Banks, le cascadeur. Pourriez-vous m'indiquer sa loge, je vous prie?

Bien. L'assistante que j'ai trouvé me montre poliment le chemin, elle n'y a vue que du feu. Je me dirige vers la caravane et lorsque je cogne à la porte, personne ne répond. Il est donc encore en train de tourner. Zut. Je décide d'aller faire un tour à la cantine, histoire de m'acheter une bouteille d'eau. En revenant, je vois un homme entrer dans la caravane de Jed. C'est lui sans doute. Je me dépêche et marche rapidement vers la caravane. C'est le moment ou jamais. Je cogne de nouveau à la porte et attend patiemment.

- Eum ... Bonjour ?

Jed me répondit, vêtu d'un simple pantalon, sans chandail ni chaussure. Je souris timidement, ne sachant pas trop quoi penser. Certes, il est beau gosse, mais bon sang! Il reste mon grand frère, faut pas que je pense comme ca. Je respire calmement et je me mets à sourire franchement, tendant la main vers Jed. Après un instant, je me présente, espérant pour qu'il me foute pas à la porte.

- Bonjour! Je m'apelle Charly Wells, puis-je entrer un moment? J'ai quelque chose à vous dire, c'est assez important...

Il y a de ces moments, où l'imprévisible se produit. Disons que Jed n'aurait jamais prévu qu'une jeune femme vienne ainsi cogner à sa caravane lors d'une journée de tournage, une jeune femme qu'il ne connaissait d'ailleurs pas et qui plus est, disait avoir à lui parler de quelque chose d'important. Comment elle était arrivée là au juste, celle-là ? Il y avait des gardiens de sécurité et tout, non ? Il était quand même en tournage et n'avait pas forcément envie que n'importe qui vienne le voir comme ça pour rien... S'ils se mettaient à en laisser passer certains, ça deviendrait vite le bordel, tout le monde voudrait aller voir les acteurs et y'aurait plus moyen d'avoir un peu de tranquillité ... Ah. Mais elle était là, maintenant. Il était un peu trop tard. Ce n'est pas comme si Jed pouvait vraiment y faire grand chose. Malgré qu'il était toujours torse nu et que la place était un peu en désordre, il ne se voyait pas vraiment lui refuser cela et lui fermer la porte au nez...

Il passa une main sur sa nuque, ayant l'air tout d'abord un peu surpris, avant de finalement hocher la tête et s'écarter de la porte, balbutiant un :

- Euh, ouais bien sûr, entrez, faites comme chez vous ...

Une fois qu'elle fut à l'intérieur, Jed referma la porte derrière elle et alla droit vers le divan. Son dos tourné à Charly, il mettait ainsi à la vue toutes ses, hum, blessures de guerre si l'on peut dire. De belles égratignures marquant le haut de son dos, ses omoplates, pas nécessairement profondes mais plusieurs assez rouges, sans compter la trace de morsure à la base de sa nuque. Toutes ces marques au moins invisibles lorsqu'il aurait la décence de se mettre un t-shirt sur le dos, enfin, toutes à l'exception du suçon qu'il avait dans le cou, celui-là il était plus qu'évident. Les maquilleuses allaient l'aimer demain matin, alors qu'ils devraient couvrir ça, c'est fou...

Jed attrapa au moins son chandail dès qu'il le trouva et s'installa ensuite assis, faisant signe à Charly qu'elle pouvait prendre place sur le sofa elle aussi, avant de la regarder avec un air intrigué. Elle avait dit avoir quelque chose d'important à lui dire. Cela avait évidemment piqué sa curiosité.

- Alors, qu'est-ce que je peux faire pour vous ?

Charly A. Wells

↘
«Nous sommes frères par la nature, mais étrangers par l'éducation.»

A sister is a little bit of childhood that can never be lost ~

Lorsque j'ai demandé à Jed si je pouvais entrer, il avait passé sa main sur sa nuque, surpris. Je voyais bien qu'il n'avait pas vraiment envie de me parler, mais je me devais d'être insistante si jamais il refusait. Après tout, ce que j'avais à lui dire était trop important, autant pour lui que pour moi, pour que je men retourne sans le lui avoir dit.

- Euh, ouais bien sûr, entrez, faites comme chez vous ...

Après un moment, il finit par hocher la tête et s'écarter de la porte en me disant d'entrer. Je lui souris, franchement heureuse qu'il accepte. Évidemment, sa formule de politesse me fit sourire en coin, si seulement il savait déjà ce que j'allais lui dire, il trouverait ca comique de me dire de faire comme chez moi. M'enfin, passons. Il referma la porte derrière moi et se dirigea vers le divan.

Lorsqu'il fut face à moi mais de dos, je pu voir toutes ses... hum. Ok, ca, je ne voulais pas savoir... Je ferma les yeux un moment, histoire d'essayer de penser à autre chose et lorsque je les rouvris, il avait un chandail sur le dos. Ouf. Il alla s'asseoir et me fit signe de m'installer sur le sofa, puis me regarda d'un air curieux. Il voulait savoir ce que j'avais à lui dire.

- Alors, qu'est-ce que je peux faire pour vous ?

Je ne savais pas comment aborder le sujet, Comment pouvait-on dire à quelqu'un que l'on ne connaissait pas qu'on était sa soeur biologique? Et surtout, comment ajouter à cela que ses véritables parents étaient morts depuis un an? Il n'y avait pas de façon de faire, il fallait juste plonger. Et c'est ce que je fis, après avoir pris une grande respiration.

- En fait, c'est moi qui suit ici pour faire quelque chose pour vous. J'ai fais quelques recherches récemment et j'ai découvert que vous aviez été adopté... Et bien, j'ai retrouvé vos parents biologiques.

Je pris une pause, histoire qu'il assimile déjà cette petite information. Je respira un bon coup et je recommenca à parler. Je ne pouvais pas m'arrêter là, j'avais commencer, je devais finir.

- J'ai donc deux bonnes et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c'est que vos parents sont malheureusement décédés. Toutefois, ils ont pensé à vous dans leur testament et vous héritez de suffisamment d'argent pour être confortable pour de nombreuses années. Et l'autre bonne nouvelle, enfin, je crois que c'est une bonne nouvelle, c'est que vous avez deux soeurs plus jeunes que vous...

Voilà, c'était dit. Bon d'accord, j'avais oublié de dire que j'étais l'une de ses soeurs, mais bon, pour le moment, il n'avait pas besoin de savoir. Je le lui dirais quand il aura prit le coup de la nouvelle que je venais de lui annoncer. J'attendis donc calmement et en silence de voir sa réaction...