What is the common point between a joyful girl and a big cynic? The power obviously!

Lana entra dans le petit restaurant au coin de sa rue d’un pas pressé, ses grandes lunettes noires sur le nez. Elle venait de sortir de son travail et n’avait pas eu le temps de passer prendre de l’argent a la banque, elle se baladait donc avec cinq pauvres dollars en poche, elle avait tout utilisait ce mois-ci, pour son loyer, ses sorties, ses habits d’un certains prix et ... Ses sorties. A nouveau. Elle avait l’impression de n’avoir fait que cela. Des fêtes, des bars, des nouveaux amis. Ca la faisait rire, ça lui changeait des idées. Ça lui faisait oublier que dans quelques jours, elle serait à l’institut. Ca faisait un mois qu’elle était à New York, et elle devait déjà repartir dans sa prison dorée. Oui, le aimait bien cette expression, et ça représentait assez bien ce qu’elle vivait las bas.

Bien sûr c’était une école magnifique, ou il faisait bons vivres pour les élèves aimés. Oui, seulement ceux aimés, et elle n’en faisait pas du tout partie. Les gens se méfiaient d’elle, se contentaient de l’éviter... D’autres contraire la menaçait et l’insultait ouvertement, ne cachant nullement leur haine envers la jeune femme, toujours les lunettes sur le nez, qui les ignoraient, tentant de cacher sa rage, restant silencieuse. Mais revenons au sujet. C’était bé, le coté doré. Et puis c’était une prison. Une cage. Lana savait ce qu’elle avait fait en acceptant de séjourné las bas en échange de sa liberté. Le professeur avait été très stricte la dessus. C’était d’ailleurs l’un des rares sujets auquel il fixait des limites avec Lan. Il avait très bien compris qu’il ne fallait pas contrôler la jeune fille, juste la mettre sur le droit chemin, en attendant qu’elle aille tout droit, et de ne pas hésiter à la remettre a sa place quand il le faisait, car la jeune femme ayant une certaine tendance à dévier de la bonne marche à suivre.

Elle prit place sur l’un des fauteuils près d’une des grandes fenêtres. Dehors, le temps était pluvieux, et elle se sentait fatiguée, rien que de penser à son boulot qu’elle devait reprendre le lendemain. Elle posa ses doigts manucurés sur la table, déposant le contenu de son sac sur la table. Un magazine, un tube de rouge à lèvres, un miroir. A croire qu’il ne lui fallait rien de plus pour être heureuse. Enem la voyant arrivée, la serveuse du bar avait directement préparé un café au lait et un bagel. C’était ce que Lan prenait tout le temps. Elle avait ses habitudes. Elle faisait penser à une petite vieille, assise à sa table seule, à lire un magasine en buvant un petit café qu’elle aura au préalablement sucré. Mais où était donc passer la jeune femme intrépide et folle qu’elle avait été ? Elle était partie, loin, trop loin. Ou alors pas assez. Trop loin, car elle s’ennuyait à mourir dans sa vie, même ses soirées ne l’amusaient plus. Maintenait, tout ce qu’elle voulait, c’était du fun. Un fun qu’elle ne réussissait plus à trouver depuis qu’elle avait rejoint l’institut. Bien sûr c’était mieux ainsi, elle avait trouvé sa voie, la bonne route à suivre, mais qu’est-ce qu’être du bon côté pouvait s’avérer être ennuyant.

La serveuse posa le plateau et son contenu sur la table, lui réclamant alors six dollars. Lana sortit le billet de cinq et le fourra dans la poche de la jeune femme. Celle-ci haussa un sourcil, réclamant le dernier dollar à Lana. Celle-ci soupira et posa ses lunettes de soleil sur la table. Le restaurant était pratiquement désert. Tant mieux. Elle se tournait vers la jeune femme blonde lui faisant ace, créant, alors que ses eux devaient de couleur, un sentiment de gentillesse, de bonté.

« Pourquoi gâcher cette si jolie journée pour un dollar, faits preuve de bonté ! »

Elle se détourna de la jeune humaine, qui regardait le billet, un énorme sourire s’installant sur son visage, quand elle se détournait de Lana pour accéder à bar et à la caisse. Quand vous faisiez croire à quelqu’un qu’il était bon, il le devenait. C’était une des choses que Lana avait apprises grâce à son pouvoir. Elle reprit alors sa contemplation de la glace avant d’entamer son bagel, en se plongeant dans son magazine.

Peu à peu, les yeux reprirent leur couleur d’origine. Mais qui s’en souciait ? Surement personne.

S'il y avait une chose qu'elle avait découvert en venant à New York, outre le fait que cette ville était très fréquentée, chose qu'elle se doutait bien avant d'y mettre les pieds, c'était la météo. C'est un peu vague mais quand on vit dans une région où l'hiver prend des allures d'automne et qu'on se croirait en Amazonie en été, les arbres et les rivières en moins, la météo est une science un peu vague qui se résume alors à une question de température et d'humidité. Après quelques jours arrivée dans la ville, elle avait fait la connaissance avec la pluie et si elle avait trouvé cela rafraichissant au début, après plusieurs jours d'un temps gris et pluvieux, elle avait vite découvert ses effets négatifs sur l'être humain.
Elle avait pu observer à loisir les gens déprimer sous la pluie fine et continue, et était allée jusqu'à expérimenter le phénomène. Si elle avait trouvé amusant de regarder les gens se débattre avec un parapluie, jurer après avoir mis le pied dans une flaque et tirer la tronche quand un taxi les éclaboussait alors qu'ils essayaient de l'arrêter pour trouver un moment de répit, elle avait fini par adopter le style ciré rouge et bottes en caoutchouc assorties. Mais elle ne se lassait jamais de lui et il lui arrivait, parfois, d'espérer qu'il pleuve pour pouvoir les enfiler. Après tout, c'était une enfant et un rien les amuse.

A son grand dam, s'il pleuvait en cette journée, le crachin postillonné par le ciel ne mouillait pas assez pour qu'il soit utile de sortir couvert. La pluie fine se fixait aux vêtements mais ne coulait, ni ne s'infiltrait. Ce phénomène eut tôt fait d'attirer son attention et elle passa un moment à admirer les fines gouttelettes s'accrocher sur elle en la couvrant de perles. Avec la lumière des magasins et les phares des voitures, elles se paraient de milles couleurs et pendant un instant, elle se sentit comme une princesse aux vêtements sertis de joyaux.
Toute occupée à contempler les effets de la pluie, elle relâcha son attention jusque là concentré sur son environnement et ne vit pas la personne venant vers elle qui la bouscula sur son passage. Comme piquée au vif, elle sursauta en un bond et s'écrasa contre la vitre d'un petit restaurant. Le souffle court, elle se maudit en silence pour sa stupidité. Sa sœur lui avait pourtant rappelée de faire attention avant qu'elles ne sortent. Les rues sont beaucoup plus empruntées qu'à Saint-Louis lui avait-elle dit. Et malgré tout, son émerveillement avait pris le dessus sur ses peurs. Sa sœur la ramena vers elle en la prenant par l'épaule, sans ajouter quoi que ce soit et lui désigna le restaurant derrière elle. Il n'y avait pas grand monde et le temps commençait à se refroidir à cause du vent.

Elle hésita à entrer mais quand elle vit une serveuse s'approcher avec une tasse et un bagel pour servir une jeune femme assise près de la fenêtre, son ventre fit une petite manifestation. Les émotions, ça creuse se dit-elle simplement. Elle frotta ses mains l'une contre l'autre pour les réchauffer et prit le pas sur sa sœur. En suivant cette dernière vers le comptoir, elle passa devant la serveuse et la cliente et s'assit sans les quitter des yeux. La jeune femme était vraiment belle avec ses longs cheveux et ses grands yeux .. Pendant un instant, elle cru avoir halluciné. Elle était sûre que ses yeux étaient bruns mais l'espace d'un battement de cil, ils lui avaient paru vert. Elle leva le nez pour regarder les lumières qui éclairaient le restaurant, cherchant une cause à son hallucination visuelle.
Anita lui donna un coup de coude et fronça les sourcils pour lui intimer de se montrer plus discrète quand elle épiait les gens. Penaude, elle rentra la tête dans les épaules et réfléchit à ce qu'elle allait prendre quand la serveuse viendrait les prendre leur commande. Une gaufre et un chocolat chaud lui semblaient d'ailleurs tout indiqué.
La commande prise, son ainée s’éclipsa aux toilettes en attendant qu'elles soient servies. Nastasia en profita pour jeter un regard intrigué à la jeune femme en se cachant derrière le menu, espérant voir le phénomène se reproduire autant que cherchant à confirmer qu'il s'agissait bien d'un jeu de lumière.

Les jambes battant contre son siège, seuls ses yeux dépassaient au dessus de la carte. Elle n'était pas très discrète, surtout qu'elle plongeait se cacher derrière un menu tenu à l'envers chaque fois qu'elle pensait qu'elle allait tourner la tête vers elle. Quand la serveuse apparut subitement dans son champ de vision pour lui servir sa gaufre, elle poussa un cri de surprise, imitée par la serveuse qui reçut l'émotion de pleine face.
Elle se leva alors d'un bond en bredouillant des excuses inaudibles à la serveuse et courut aux toilettes pour se cacher, trop embarrassée d'avoir été assez distraite pour utiliser son pouvoir, croisant au passage sa sœur qui en sortait.